Greenly, la climate tech qui vient de lever 50 millions d'euros

Greenly : 49 M€ pour démocratiser le bilan carbone

Les green tech françaises connaissent un essor fulgurant. D’après les données publiées par le cabinet Ernst & Young, les startups proposant des solutions innovantes pour contrer le réchauffement climatique ont levé 2,7 milliards d’euros en 2023, soit une progression de 30 % par rapport à 2022.

Une dynamique exceptionnelle qui semble d’ailleurs se poursuivre en 2024. Après NetZero, Agriloops, Inocel ou encore Electra, c’est au tour de Greenly, la start-up spécialisée dans la comptabilité carbone, d’annoncer une nouvelle levée de fonds de près de 50 millions d’euros.

Les chiffres clés de la start-up Greenly

Le spécialiste de la comptabilité carbone

Lancée en 2019 par Alexis Normand, Matthieu Vegreville et Arnaud Delubac, Greenly développe des solutions de mesure des émissions carbone et de pilotage des plans d’action des entreprises, pour planifier leur décarbonation et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

En 5 ans d’existence, cette plateforme Saas a déjà conquis une large clientèle. Actuellement utilisée par 2 000 entreprises, principalement en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni, elle gère plus de 50 millions de tonnes de CO2. Mais Greenly ne compte pas s'arrêter là. Pour accélérer son développement, la start-up s'est lancée dans un nouveau tour de table.

Deux ans après avoir levé 23 millions d'euros lors de sa série A, Greenly vient, en effet, de boucler avec succès une série B de 49 millions d'euros. Cette opération a vu l'entrée de Fidelity International Strategic Ventures au capital, aux côtés de Benhamou Global Ventures, Move Capital, Hewlett Packard Enterprise et HSBC. Les investisseurs initiaux, XAnge et Energy Impact Partners, ayant réitéré leur soutien à Greenly.

Parmi les prestigieux business angels figurent Geoffroy Roux de Bezieux (Ex président du Medef), Jean-Baptiste Rudelle (ex Critéo), Bertrand Jelensperger (TheFork) et Matthieu Courtecuisse (Sia Partners).

Une réglementation « ultra favorable » pour Greenly

Le succès de la levée de fonds de Greenly ne doit rien au hasard. Outre la qualité de leurs équipes et de la pertinence de ses outils, la start-up bénéficie d’un contexte réglementaire très favorable. En Europe, la Directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) va contraindre les entreprises à établir tous les ans un rapport ESG. Tandis qu’aux États-Unis, les sociétés cotées devront reporter leurs émissions de gaz à effet de serre chaque année.

Dans un tel environnement, les solutions proposées par des acteurs comme Greenly deviennent indispensables pour les entreprises. Alexis Normand, l'un des cofondateurs, souligne à juste titre dans le média Maddyness que « le suivi des émissions de CO2 deviendra bientôt aussi courant pour les entreprises que la gestion financière. »

Cette tendance se reflète déjà dans les résultats financiers de la start-up. En 2023, Greenly a ainsi généré une dizaine de millions de revenus récurrents par an, contre quatre millions d’euros l’année précédente.

Passer la vitesse supérieure

Avec cette nouvelle levée de fonds, Greenly entend accélérer son développement, notamment à l'international, en priorité dans les pays anglo-saxons. « Notre plan d'affaires prévoit de passer de 180 à 250 employés d'ici fin 2024, » a réagit Alexis Normand. En plus de leur expansion géographique, les dirigeants veulent « renforcer leurs outils propriétaires, en améliorant l'optimisation, la fluidité des parcours, l'instruction des utilisateurs et le design. Nous prévoyons également de collecter et d'analyser des données plus précises. »

Enfin, la start-up ambitionne de sensibiliser un large public à la transition énergétique en lançant une « Climate Academy », mettant ainsi des formations sur les enjeux climatiques à disposition de ses utilisateurs.

D'ici 2030, Greenly vise à réduire d'1 milliard de tonnes les émissions de CO2, soit autant que les émissions annuelles du Japon !


Aqemia

Aqemia : 30 M€ levés pour révolutionner la recherche médicale

Deux ans après avoir levé près de 30 M€, Aqemia, la start-up spécialisée dans la recherche de nouvelles molécules pour combattre les maladies, vient de conclure une nouvelle levée de fonds 30 M€. Wendel Growth fut à la manœuvre pour financer ce tour de table, avec la participation renouvelée de Bpifrance, Eurazeo, et Elaia.

Les Chiffres clés d'Aqemia
Les Chiffres clés d'Aqemia

Un spin-off du CNRS

Trouver un nouveau médicament demande, en moyenne, une dizaine d’années de travail et plusieurs milliards d’euros d’investissement, avec hélas des espoirs de réussites très faibles. Pour optimiser leur chance de succès, les professionnels de la recherche sont donc de plus en plus nombreux à faire appel à l’intelligence artificielle. L’un des acteurs les plus avancés sur le sujet est d’ailleurs français : Aqemia. Une start-up qui a été fondée en 2019 par Maximilien Levesque. Titulaire d’un PHD en physique quantique théorique et ancien chercheur en physique fondamentale à CEA, Oxbridge, l’École normale supérieure et au CNRS, celui-ci travaillé une dizaine d’années sur le développement de systèmes d'apprentissage automatique pour trouver des candidats médicaments prometteurs parmi les millions de molécules existantes.

Mais au lieu de vendre sa technologie à un industriel ou un fonds d’investissement comme beaucoup l’auraient fait, il a fait le choix de lever près de 2M€ auprès d’investisseurs en capital et de créer sa propre société pour poursuivre son projet, devenu entrepreneurial.

Appelé « design du médicament », ce travail se concrétise dès les premières phases d’identification des molécules à fort potentiel thérapeutique. Il permet de concevoir rapidement des candidats médicaments innovants grâce à des algorithmes uniques de mécanique quantique et statistique, mêlés à une intelligence artificielle générative. Une recherche en pratique 10 000 fois plus rapide que la technologie du leader mondial.

« La différence d’Aqemia réside dans son approche basée sur de la physique fondamentale. Cela nous permet de ne pas avoir besoin de résultats expérimentaux du passé sur lesquels entrainer l’IA. On peut donc trouver des médicaments pour des maladies ou cibles thérapeutiques nouvelles ou très peu étudiées » explique ainsi Maximilien Levesque sur le site La jaune et la rouge.

Un accord stratégique avec Sanofi

Son modèle économique est double. Aqemia utilise aussi bien sa technologie en collaboration avec les laboratoires pharmaceutiques, mais aussi pour son propre compte. La start-up française collabore ainsi régulièrement avec le laboratoire français, Servier, ou encore Janssen, la filiale du géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson.

Mais c’est l’année dernière, Aqemia a franchi une étape clé dans son développement, en se rapprochant du géant pharmaceutique français, Sanofi. Les deux structures ont, en effet, signé un partenariat stratégique pouvant aller jusqu’à 140 millions de dollars, dans le but de découvrir des candidats médicaments à petites molécules dans plusieurs domaines thérapeutiques.

« Une levée de fonds est un exercice de démonstration au sens marketing. Une collaboration avec un grand groupe est la preuve qu'une technologie fonctionne » confie Maximilien Levesque, avant de poursuivre « cette nouvelle collaboration s'appuie sur notre collaboration de recherche existante avec Sanofi depuis deux ans. Cette toute nouvelle étape consiste à étendre notre expertise respective à de multiples projets et à aider Sanofi à découvrir de nouvelles matières chimiques à grande échelle ».

Une levée de fonds pour accélérer son développement

Aqemia ne compte toutefois pas s’arrêter en si bon chemin. La biotech française a démarré 2024 tambour battant, en bouclant une nouvelle levée de fonds de 30 M€. Une opération qui porte ainsi le montant total de sa Série A à 60 M€. Ce tour a été mené par Wendel Growth, avec la participation renouvelée de Bpifrance, Eurazeo, et Elaia.

Ces moyens supplémentaires devront permettre à la société dirigée par Maximilien Levesque de déployer son savoir-faire à plus grande échelle. Le chemin est même déjà tout tracé. « Cette nouvelle levée de fonds nourrira notre ambition de développement d’un portefeuille propriétaire de programmes thérapeutiques à la fois plus nombreux et aux portes de la clinique, et nous aider à structurer une organisation d’échelle internationale » explique ainsi le fondateur d’Aqemia. La prochaine étape sera sans doute l’ouverture de bureaux à Boston. Une bonne façon de vivre pleinement son rêve américain !


Benjamin Kayser

Benjamin Kayser (Teampact) : « Créer une passerelle entre les sportifs de haut niveau et l’innovation positive »

S’il existe des liens forts et naturels entre le monde du sport et les entrepreneurs - le gout de l’effort, un mental hors du commun et une bonne maitrise de leurs émotions – ces deux environnements échangent assez peu. C’est le constat dressé par l’ancien rugbyman de haut niveau, Benjamin Kayser, cofondateur de Teampact Ventures, dans l’émission présentée par Guillaume Lucchini, Objectif 2050, et diffusée sur Décideurs TV.

Guillaume Lucchini. Vous avez une grande carrière de rugbyman derrière vous. Comment passe-t-on du sport de haut niveau à l’investissement en Venture capital ?

Benjamin Kayser. Étonnamment, ce sont les mêmes terrains, les mêmes acteurs. Les entrepreneurs sont des athlètes de la vraie vie, du monde économique. Lorsque ma carrière s’est arrêtée en 2019, j’ai suivi un Executive MBA à Oxford. C’est à ce moment-là que je découvre le monde du private equity, et en particulier celui du Venture Capital. Une statistique m’a, à l’époque, profondément marqué : 60 % des difficultés rencontrées par les start-ups lors de leurs phrases de croissance étaient liées à des problèmes « people ». Or, dans le sport de haut niveau, les athlètes d'exception se démarquent par leur force mentale. Ils détiennent quelques-unes des « best practices » pour constituer des équipes qui vont performer dans la durée. Je vois donc une force absolue qui n'est - pour l’instant - pas exploitée à sa juste valeur, deux mondes qui malheureusement se parlent extrêmement peu.

Guillaume Lucchini. Comment a démarré l’aventure Teampact ?

Benjamin Kayser.  Nous avons lancé notre activité il y a deux ans. Dans un premier temps, nous nous sommes concentrés sur la réalisation de clubs deal, sous la forme de SPV (special-purpose vehicle). Plus récemment, nous avons levé notre premier véhicule traditionnel. Un fonds ayant pour vocation d’investir en Seed et Serie A, sur la thématique du climat (économie circulaire, reforestation …) et de la santé. 75 % de nos investissements seront concentrés sur l’Europe continentale et 25 % dans le reste du monde, majoritairement au Royaume-Uni. Notre volonté est de créer une passerelle entre l'excellence sportive et l'innovation positive.

« Le modèle de reforestation proposé par Morfo est 50 fois plus rapide que celui des ONG »

Guillaume Lucchini. Revenons également sur les entreprises sur lesquelles vous vous êtes positionnés. Votre premier investissement était dirigé vers la société « Le Fourgon ». Quel est son positionnement ?

Benjamin Kayser. Notre ambition est d’allier impact et performance économique. Pour y parvenir, nous devons changer nos habitudes de consommation. Nous pensons à ce titre que l’économie circulaire sera un vecteur très important de la transition énergétique. Le positionnement du Fourgon le symbolise parfaitement. Cette entreprise du Nord de la France veut remettre au goût du jour le métier du laitier traditionnel, en livrant aux particuliers, aux administrations publiques et aux entreprises des bouteilles de verre consignées.

Une activité qui concerne l’ensemble des produits liquides, tels que le lait, les jus de fruits, les sodas, les spiritueux, mais aussi les produits vaisselle, les biscuits apéritifs ou encore les savons. Ceux-ci étant bien sûr livrés par des conducteurs disposant de fourgons électriques. L’entreprise dispose également d’une très belle plateforme de commande digitale. Nous sommes vraiment fiers de toutes leurs équipes, qui participent activement à construire le monde de demain et à réduire nos déchets.

Guillaume Lucchini. Il y a également l’entreprise Morfo, qui œuvre à la reforestation à grande échelle. Pouvez-vous nous en parler en quelques mots ?

Benjamin Kayser. Absolument. Cette société déploie un business model fantastique. Pour régénérer de grandes surfaces de forêts, elle utilise des drones et des semences variées et encapsulées. Leurs équipes peuvent ainsi accéder à des zones très enclavées ou difficiles à atteindre, de manière extrêmement efficace. La reforestation est en moyenne 50 fois plus rapide, que celle pouvant être initiée par des ONG.

Au-delà de la noblesse de la cause défendue, Morfo propose un modèle économique pérenne. Ils bénéficient déjà d’une récurrence de leurs revenus, d’une marge nette proche de 50 % et la taille de leur marché adressable est extrêmement significative. Mon associé, Nikola Karabatic, l’un des meilleurs joueurs du monde de handball, y est investi. Il apporte, aux équipes de Morfo, la force mentale du sportif d'exception. Pour ma part, je réalise des sessions régulières avec les cadres de l’entreprise pour leur distiller les « best practices » sur le plan managérial, et ainsi constituer des équipes performantes dans la durée.

« Non seulement l’impact et la performance sont alignés, mais j’irais plus loin en soulignant que l’un ne va pas sans l'autre. »

Guillaume Lucchini. Quels sont les profils de ces entrepreneurs ?

Benjamin Kayser. Le plus souvent des profils de grandes écoles, d’ingénieurs ou de commerce. Ce sont des personnalités assez jeunes et dynamiques, qui ont cette fibre de dépassement de soi. C'est pour cela que l'appel et l'inspiration du sport leur parlent beaucoup.

Guillaume Lucchini. L’impact et la performance sont-ils compatibles ?

Benjamin Kayser. Impact et performance sont non seulement compatibles, mais aussi absolument nécessaires, dans un souci de pérenniser l’impact, et de le démultiplier. Nous pensons qu’il convient aussi d’imprégner le monde économique de la notion d'ultra performance propre au sport de haut niveau. Hélas, ce sont ces deux modèles qui ont été opposés pendant très longtemps. Aujourd’hui, ils doivent absolument être mis sur la même longueur d'onde. Une nouvelle génération de collaborateurs demande également à intégrer des entreprises extrêmement ambitieuses, courageuses, qui se montrent performantes tout en ayant un impact absolument significatif sur le monde. C’est aussi le sens de l’histoire sur le plan politique. Non seulement l’impact et la performance sont donc alignés, mais j’irais plus loin en soulignant que l’un ne va pas sans l'autre.

« Les sportifs de haut niveau sont créateurs de mouvement, de dynamique »

Guillaume Lucchini. Quels sont les points communs entre le monde du sport et celui de l’entrepreneuriat ?

Benjamin Kayser. Les deux mondent souffrent - à tort - du « syndrome de l'imposteur ». Les entrepreneurs aiment les sportifs, mais pensent qu'ils n'ont rien à leur proposer d’intéressant. Les sportifs estiment, quant à eux, qu'ils n'ont rien à apporter à une entreprise. Or, dans le monde de la tech, il n'y a pas que des codeurs ou des développeurs. Il y a aussi des dirigeants d'entreprise qui ont besoin de former des équipes, de trouver la bonne alchimie. Cette réussite demande de la confiance, de la résilience, de la fierté d'appartenance.

Tout cela demande des idées, des méthodes et des ingrédients que le sport de haut niveau maîtrise extrêmement bien. Je souhaiterais qu’on utilise davantage le savoir-faire des sportifs dans ce domaine. Ils sont créateurs de mouvement, de dynamique. Aujourd’hui, nous voyons pourtant deux mondes qui se parlent extrêmement peu, mais qui ont absolument tout à s'apporter. Chacun détenant les deux ingrédients indispensables à la réussite : le plaisir et la performance.

Guillaume Lucchini. Les sportifs européens ont-ils la même fibre « business » que leur homologue américain ?

Benjamin Kayser. Même les plus grands sportifs investissant dans la tech ont à un moment ou un autre dû se lancer. Peut-être que les athlètes américains ressentent moins cette « peur du vide ». Ils bénéficient probablement d’un écosystème économique et culturel plus propice, où l’on valorise davantage leur savoir-faire. Les sportifs de haut niveau européens sous valorisent leur propre compétence. Je le regrette fortement. Ils disposent pourtant d’atouts extraordinaires, transposables dans d’autres environnements. Ils n’en ont pas encore pleinement conscience. Mais tout monde apprend. Et les sportifs ont une capacité d’apprentissage bien supérieure à la moyenne.

Guillaume Lucchini. Quel message souhaiteriez-vous adresser aux sportifs qui hésitent à se lancer dans l’aventure ?

Benjamin Kayser. C'est absolument fascinant de voir les projets innovants émerger. Je me sens privilégié de pouvoir côtoyer les fondateurs de ces nouveaux modèles. C'est un plaisir de se dire que nous pouvons contribuer positivement à changer le monde. Les sportifs qui participeront à tous ces changements vont se « régaler ». Ils vont assurément y prendre beaucoup de plaisir. C’est un écosystème fabuleux, similaire à celui qu'ils ont connu durant leur carrière sportive.

https://www.youtube.com/watch?v=LnBhqj_WsVU


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Février 2024

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Les marchés financiers, notamment les actions, commencent bien l’année, notamment les valeurs de la tech américaine.
  • La Fed ne compte pas baisser ses taux d’intérêt avant le milieu d’année
  • La Chine doit faire face à une spirale déflationniste. L’indice des prix à la consommation à baisser de 0,8 % sur le seul mois de janvier

Quelles performances sur les marchés financiers ?

Les 7 magnifiques : le moteur principal des marchés financiers

Les marchés actions poursuivent leur bonne dynamique, enclenchée au cours des deux derniers mois de l’année 2023. Depuis le 1er janvier, la plupart des grands indices boursiers sont dans le vert. L’indice phare japonais, le Nikkei 225, gagne près de 10 %. Le CAC 40 monte, quant à lui, de 1,9 %.

Aux États-Unis, la fête continue : le S&P 500 s’adjuge près de 5 %. Et ce sont encore les « Magnificent Seven » qui trustent le haut du panier. Tirés par leurs positions stratégiques dans l’intelligence artificielle, Alphabet et Microsoft ont dévoilé des revenus et bénéfices supérieurs aux attentes. La maison-mère de Google a vu son chiffre d’affaires augmenter de 13 % au 4e trimestre 2023, pour atteindre les 20,7 milliards de dollars de bénéfice. Même dynamique pour Microsoft dont le chiffre d’affaires a bondi de 18% pour un profit de 22 milliards de dollars.

La vraie belle surprise boursière de ce début d’année est, en fait, à mettre à l’actif de la société Meta, propriétaire d’Instagram et Facebook. Les revenus du groupe ont augmenté de 25 % sur les trois derniers mois de l’année, alors que son bénéfice a triplé. Un parcours naturellement salué par les investisseurs : son titre gagne 37 % depuis le 1er janvier.

À l’inverse, en Chine, le paysage financier est toujours aussi morose. L'indice chinois CSI300 chute de plus de 3 %, soit son plus bas niveau depuis cinq ans.

Performances des principaux indices boursiers mondiaux depuis le 1er janvier 2024
Performances des principaux indices boursiers mondiaux depuis le 1er janvier 2024

Tensions maximales en Mer Rouge

En dehors des considérations économiques et financières, plusieurs éléments pourraient mettre à mal la belle remontée des marchés financiers : le risque géopolitique, matérialisé par les incidents en mer rouge, et le calendrier électoral, sous haute tension.

Les rebelles yéménites Houthis mettent le feu aux poudres

La mer Rouge s’étend du Nord de l’Égypte, par le Canal de Suez, jusqu’au Golfe d’Aden, et plus précisément le détroit de Bab el-Mandeb, au large de Djibouti et du Yémen. Elle est une route essentielle pour le commerce mondial. Près de 12% des échanges maritimes transitent sur cette zone.

Or, cette voie maritime est menacée par les attaques incessantes des rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, sur des navires qui seraient liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. L’arraisonnement spectaculaire du cargo Galaxy Leader propriété d’un homme d’affaires israélien, le 19 novembre par un commando héliporté, est encore dans tous les esprits. Depuis le début du conflit, plus de 35 attaques ont eu lieu. Le président du Yemen, Rashad al-Alimi, a d’ailleurs demandé le soutien des États-Unis et de l'Arabie saoudite pour « éliminer la capacité des rebelles Houthis ».

Ces tensions ont déjà de graves répercussions sur le commerce mondial. De nombreuses entreprises comme Ikea, Danone, Lidl, Volkswagen ou encore Whirlpool annoncent des retards de livraison importants. Une grande partie des compagnies de transports et les pétroliers ont, en effet, choisi de se dérouter vers la voie maritime du cap de Bonne Espérance. Un trajet qui allonge le temps d’acheminement d’une vingtaine de jours (15 contre 35 jours).

Quelles conséquences pour les marchés financiers et l'économie mondiale ?

Le commerce maritime transitant par le Canal de Suez a déjà décliné de 30 % en glissement annuel, selon le Fonds monétaire international (FMI). Obligés de passer par le sud de l'Afrique, en évitant le canal de Suez, les navires de fret augmentent leurs prix. Selon Allianz Trade, les perturbations pourraient entraîner une multiplication par 2 du coût du fret et une hausse de 0,7 % de l'inflation en Europe. Ce conflit se traduirait par un impact de -0,9 point de croissance du PIB pour l’Europe et de -0,6 point pour les USA.

2024 : un calendrier électoral très chargé

À Taiwan, les élections présidentielles se sont déroulées le 13 janvier dernier dans un contexte très tendu avec la Chine. Lai Ching-Te a été élu président de la République de Chine (le nom officiel de Taiwan). Son programme s’inscrit dans la continuité de la politique de son prédécesseur, prônant un maintien du modèle démocratique libéral et une certaine distance vis-à-vis de la Chine.

Cette élection était la première d’une longue série. Ces appels aux urnes vont, en effet, rythmer l’année 2024, et ce aux quatre coins du monde. Plus de 40 pays sont concernés, représentant près de 50 % de la population mondiale. Des élections législatives auront ainsi lieu en Inde au Printemps puis dans l’Union européenne, quelques semaines plus tard. Enfin, en point d’orgue, aux États-Unis, se tiendra la très attendue élection présidentielle qui pourrait voir Donald Trump revenir au pouvoir.

Ces élections exerceront-elles une influence sur le comportement des marchés financiers ? Possible ! Aux États-Unis, par exemple, une éventuelle élection de Donald Trump rebattrait à coup sûr les cartes sur le plan diplomatique (Ukraine, Taiwan …).

Quelles sont les perspectives économiques dans le monde ?

Selon le fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale devrait être de 3,1 % en 2024 et de 3,2 % en 2025. Des prévisions prudentes, en dessous de la moyenne des 20 dernières années (3,8%), qui s’explique par le niveau élevé des taux directeurs et les faibles gains de productivités attendus.

Heureusement, l’inflation devrait continuer à ralentir. Au niveau mondial, celle-ci devrait tomber à 5,8 % en 2024 et à 4,4 % en 2025.

USA : la récession n’aura (très probablement) pas lieu !

La vigueur de la croissance US ne manque pas de surprendre. Les analystes ont même révisé à la hausse la prévision de croissance des USA pour 2023, à 2,6 % (contre 2,1 %). Les performances de l’économie US éloignent donc le spectre d’une récession aux États-Unis en 2024 et renforcent encore un peu plus le scénario d’un Soft Landing, c’est-à-dire un atterrissage en douceur.

Les signaux sont au vert

Les propos tenus par Jerome Powell, le président de la Fed, en fin d’année dernière, évoquant un ralentissement plus important de l’économie US, auraient pu faire craindre le pire pour ce début d’année. Or, l’économie américaine ne montre pas aucun signe d’essoufflement majeur.

Le PIB ? Il a rebondi plus qu’attendu au 4e trimestre (+3.3 %).

L’emploi ? Le taux de chômage a une nouvelle fois baissé. Le rapport mensuel sur l'emploi a révélé la création de 353 000 postes en janvier, bien au-delà des 187 000 prévus. Le taux de chômage se stabilise autour de 3,7 %.

La confiance de ménages ? Elle se redresse en janvier, de 108 à 114.8.

Les indices poussant un ralentissement de l’économie américaine peuvent-ils venir des chiffres l’ISM manufacturier ? Non plus. Il remonte également de 47.1 à 49.1. Même les consommateurs semblent retrouver leur optimisme : l'indice de confiance du Conference Board a atteint mardi son plus haut niveau depuis décembre 2021.

Et avec la baisse de l'inflation, les ménages américains pourraient d’une certaine manière bénéficier d'une hausse de leur pouvoir d'achat, grâce à l’augmentation récente des salaires.

La question de la dette alimente les débats

L’une des principales interrogations vient, en réalité, de la gestion de la dette américaine. Le déficit atteint désormais 1 700 milliards de dollars en 2023, représentant 6,3% du PIB. La dette publique avoisine les 26 300 milliards de dollars, soit 98 % du PIB. Selon les projections faites par le Congressional Budget Office (CBO), le déficit devrait rester au-dessus de 6 % du PIB en 2024.

Le président de la Réserve fédérale américaine (FED), Jérôme Powell ne masque plus ses inquiétudes, soulignant que « les États-Unis suivent un chemin budgétaire insoutenable ». Il a d’ailleurs profité de sa dernière sorte médiatique au micro de CBS pour lancer un appel urgent aux candidats à l'élection présidentielle afin de prendre les mesures nécessaires pour rendre la dette plus soutenable.

L’autre incertitude concerne le marché de l’immobilier. Le taux « mortgage » sur 30 ans est aujourd’hui proche de 6,9%, après avoir connu un pic de 8 %. Si le prix médian dans l’immobilier ancien est en hausse de 4,5 % sur un an, une baisse des prix est toutefois anticipée par les analystes. Il ressort notamment de l’enquête de confiance des consommateurs menée par l’Université du Michigan que la période n’est pas propice à une acquisition d’un bien immobilier. 68% des Américains interrogés se plaignent de taux trop élevés et de conditions d’accès au crédit trop restrictives.

Le statu quo de la Fed

L’inflation baisse sensiblement et tend vers l’objectif cible des banques centrales des 2 % (3,1 % en novembre). La secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, anticipe même une nouvelle décrue des pressions inflationnistes en 2024 : « d’ici la fin d’année, l’inflation sera comprise entre 2 et 2,9 % ».

Dans ce contexte, les banquiers centraux optent donc logiquement pour le statu quo. Pour la quatrième fois consécutive, la Fed a maintenu son principal taux à 5,25 %-5,50 %.

Les investisseurs qui anticipaient une baisse des taux pour le 1er trimestre de l’année devront se montrer patients. Il faudra très probablement attendre le mois de Juin pour voir la banque centrale américaine adopter une telle stratégie. Le porte-parole de l’institution américaine a indiqué avoir « encore besoin de plus de certitudes sur un repli de l'inflation vers la cible des 2 % pour procéder à une baisse des taux ». Il a toutefois rappeler que « les taux sont probablement arrivés à leur sommet pour ce cycle de resserrement. Si l'économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à les réduire cette année ».

Zone Euro : l’économie fait grise mine

Les États-Unis et la zone euro connaissent des trajectoires économiques bien différentes. Le premier fait preuve d’une santé et d’une confiance insolentes, tandis que le second se débat pour ne pas entrer en récession.

Le moteur allemand cale       

La France et l’Allemagne, les deux principales économies de la zone euro, stagnent. Le pays dirigé par Olaf Scholz est même entré en récession, victime notamment de la chute de ses exportations et de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. L'office de statistique Destatis fait ainsi état d’une contraction de 0,3 % du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent. L’Allemagne est, à ce jour, le seul pays du G7 à être entrée en récession en 2023.

Mais la France ne brille guère davantage. Elle échappe même de très peu à la récession. L’économie française a terminé l’année sur une croissance de 0 % ! Selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est établie à 0,9 % en 2023.

Dans le creux de la vague ?

La situation économique de la zone euro poussera-t-elle les analystes à jeter le bébé avec l’eau du bain ? Nous ne le pensons pas.

Oui, la Zone Euro traverse une zone de turbulence. En 2023, le PIB devrait augmenter de seulement 0,6 %. Oui, les difficultés sont bien présentes. La confiance des ménages recule de -15.1 à -16.1 alors qu’une amélioration était attendue. Le PMI des services déçoit également en passant de 48.8 à 48.4.

Mais des jours meilleurs sont attendus … les derniers indicateurs de confiance montrent déjà une amélioration du sentiment des investisseurs. En Allemagne, l'indice du sentiment économique a augmenté à 15,2 points en janvier (12,8 points en décembre). Les PMI manufacturiers remontent aussi, en janvier, de 49 à 49.2.

Le taux de chômage de la zone euro demeure par ailleurs inchangé à 6,4 %, au plus bas de la création de l’Euro. Autre bonne nouvelle, l’inflation poursuit sa forte baisse (-0.4 %) ce mois-ci, laissant ainsi de la marge à la BCE pour assouplir sa politique monétaire.

Quelle perspective pouvons-nous alors dessiner pour la zone euro en 2024 ? Si le PIB du 4e trimestre a stagné (0 %), la zone euro devrait voir son activité économique rester en territoire positif en 2024. Les analystes anticipent une croissance de 0,8 % (alors qu’ils tablaient sur une croissance de 1 % en septembre), puis de 1,5 % en 2025 et 2026.

Le Chine en pleine déflation

Dans un pays où la transparence économique et politique ne semble pas être la marque de fabrique des autorités, chaque « confession » des plus hauts responsables chinois résonne particulièrement fort. C’est le cas de la dernière sortie médiatique du président Xi Jinping … reconnaissant la mauvaise passe de l’économie chinoise : « La reprise est encore à un stade critique et demeure pénalisée par des facteurs défavorables ». Tout est dit. Cela confirme les difficultés observées depuis plusieurs mois par les économistes.

Retour à la normale pour l’économie chinoise

Disons-le clairement : la Chine ne sera pas un relai de croissance pour l’économie mondiale. La croissance économique de la Chine devrait ralentir en 2024 à 4,6 %, puis à 4,5% en 2025.

Si l’on excepte les années « Covid », c’est la plus faible croissance du pays depuis près de 30 ans. Et le contexte économique entourant l’Empire du Milieu ne pousse pas à l’optimisme. La crise immobilière, avec la faillite du promoteur immobilier Evergrande, et le manque de confiance des consommateurs chinois pourraient, en effet, impacter durablement la deuxième économie mondiale.

Dans ce contexte, les économistes anticipaient une politique de relance plus agressive de la part des dirigeants politiques. Il n’en fut rien. Pour l’instant Xi Jinping s’est contenté de quelques mesurettes.

Une prudence qui s’explique notamment par la peur du gouvernement chinois de retomber dans les travers du surendettement. L’endettement du secteur public tutoyait les 120% du PIB en 2022 selon le FMI. Quant à la dette des entreprises privées non financières, elle s'est fortement accélérée à la suite du Covid, et représente désormais 170% du PIB %.

La confiance des ménages mise à mal

Au-delà des questions d’endettement, les moteurs de la croissance chinoise sont toujours mis à mal par la crise de confiance des ménages, symbolisée par le taux de chômage très élevé des jeunes Chinois. La crise de confiance est telle que le pays semble durablement entré dans une spirale déflationniste. Les prix à la consommation ont encore baissé de 0,8 % en janvier.

À plus long terme, la Chine doit aussi faire face à des défis structurels qui pèseront inévitablement sur sa croissance. La démographie a entamé un déclin qui semble inexorable. La population chinoise a baissé en 2023 de 0,2 % !  Pire, la population est vieillissante et les couples chinois ne font plus d’enfants. En 2017, le taux de fécondité n’était plus que de 1,28 enfant par femme.

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

Deux tendances sont clairement anticipées par le marché : une baisse de l’inflation vers les 2 %, couplée à une dégradation du marché du travail. Mais leur impact sur la croissance de l’activité économique demeure toutefois incertain. Les dernières publications économiques venant des États-Unis laissent en effet planer le doute, car l’activité économique résiste beaucoup mieux que prévu.

Suffisant pour échapper à une récession ? Il est encore trop tôt pour se prononcer avec certitude.

Cette année, comme très souvent, tous les regards seront braqués vers les banques centrales. Il y a quelques semaines encore, les investisseurs espéraient 6 baisses de taux en 2024 ! Les dirigeants de la FED et de la BCE se sont empressés de calmer leur ardeur. Oui, ils pourraient commencer à la baisse leur taux, mais certainement pas à ce rythme-là. Évidemment, un tel cadrage n’a pas été du gout des investisseurs, notamment sur les marchés obligataires. Ces changements d’anticipations ont provoqué de très grandes fluctuations. Les spreads entre le taux 2 et 10 ans se sont à nouveau écartés depuis la fin du mois de janvier, accentuant l’inversion de la courbe des taux. Un phénomène qui confirme que le risque de « surprise négative » reste élevé sur les marchés financiers. ​Nous conservons donc notre position neutre sur les actions et les obligations pour le mois de février.​

Marchés actions : l’écart se creuse entre les USA et l’Europe

La saison des résultats sur les marchés financiers

Depuis le 1er janvier, l’écart s’accentue entre les différentes zones géographiques. Alors qu’aux États-Unis la saison des bénéfices se déroule sous un grand ciel bleu, les nuages s’amoncèlent sur le vieux continent. Une majorité d’entreprises européennes ayant publié des résultats en deçà des attentes.

L’indice des 500 plus grandes entreprises américaines a donc logiquement poursuivi son envol, boosté entre autres par des publications de données américaines, notamment sur l’emploi, meilleures qu’attendu et par 80% des résultats d’entreprises au 4em trimestre 2023 qui ont jusqu’ici surpassé les attentes. Les secteurs de l’énergie, de la santé et de la technologie sont les grands gagnants de ce début d’année sur les marchés financiers.

Des performances qui ont toutefois à nuancer. Les attentes des bénéfices ont chuté significativement avant leurs publications. Et les prévisions pour l’année en cours ont grandement diminué depuis le début d’année. ​

En Europe, la croissance et la rentabilité des entreprises sont certes mises à mal par un contexte économique moins florissant qu’aux États-Unis. Mais l’indice STOXX 600 progresse légèrement.

Les valeurs de croissance et les larges caps privilégiés

Nous favorisons toujours les valeurs de croissance et de qualité qui ont historiquement surperformé les valeurs cycliques et « value » en phase de ralentissement et qui devraient bénéficier de la baisse des taux anticipée. Nous aimons également certains secteurs défensifs, tels que la santé qui bénéficie de valorisations attractives.

Les entreprises américaines sont privilégiées en raison de la résilience de leurs bénéfices dans une dynamique économique qui reste soutenue aux États-Unis. Cependant, les valorisations des entreprises américaines restent chères. Nous recommandons de conserver une surpondération sur ces valeurs, mais d’attendre de meilleurs points d’entrée pour renforcer ses positions. ​

Les grandes capitalisations restent favorisées, malgré l'écart de valorisation élevé par rapport aux petites et moyennes capitalisations.

L’intelligence artificielle : le nouvel el dorado ?

Le secteur technologique, notamment les entreprises axées sur l'IA, est toujours privilégié par les investisseurs, en raison de ses perspectives de croissance et de maintien de prix dans un contexte d'inflation modérée. Les stratégies d'investissement axées sur l'impact ont pris du retard ces deux dernières années, fortement affaiblies par le nouveau régime de taux élevés.

Nous pensons que les perspectives de baisse de taux devraient être favorables à ces valeurs qui constituent toujours une allocation que nous pensons rémunératrice sur le long terme.

Marchés obligataires : les titres de qualité priment sur le High Yield

Nous maintenons une position neutre sur les obligations et conservons un biais positif. Malgré la forte volatilité observée sur ces les marchés financiers, induite par les écarts d’anticipations de baisse de taux entre la Fed et les investisseurs, le niveau des taux actuels ainsi que la fin des hausses de taux directeurs constituent des facteurs positifs pour ce marché. Historiquement, les obligations enregistrent leurs meilleures performances après un pivot des banques centrales.

Nous privilégions les investissements de qualité dits « investment grade ». Le taux de défaut reste historiquement bas (proche de 1%). Les maturités court-moyen terme (<5ans) ayant notre préférence. Du côté des obligations souveraines, nous conservons une légère exposition, avec une duration limitée. Celle-ci a vocation à protéger la poche obligataire en cas de dérapage du scénario principal. Les obligations à haut rendement (High Yield) permettent d’aller chercher des performances plus attractives, mais le poids de ce segment en portefeuille demeure limité.

En tout état de cause, la sélection des valeurs reste capitale. Les durations courtes doivent être ciblés, afin d’éviter le « mur de refinancement » attendu pour 2028.

Une gestion dynamique de la duration est recommandée pour s'adapter à la volatilité des taux. Les stratégies de portage ont, à ce titre, tout leur intérêt. Elles offrent une protection contre la sensibilité aux taux en portant les émissions jusqu'à échéance, ce qui est particulièrement apprécié en période de volatilité.

Les stratégies alternatives : un contexte peu favorable

Alors que les instruments monétaires continuent de se montrer performants, nous maintenons une position négative à l’égard des stratégies alternatives. Nous préférons jouer la décorrélation avec des actifs totalement diversifiant, tels que les actifs non cotés. L’environnement ne nous parait toujours pas favorable, compte tenu de la rémunération observée sur les actifs à faible risque (monétaire, obligations de qualité, produits structurés à capital garanti).

Produits structurés : une alternative aux marchés financiers

Nous continuons de favoriser ce type d’instrument financier, car il offre aux investisseurs la possibilité de personnaliser le niveau des rendements attendus, selon le risque auquel il souhaite s’exposer. Pour augmenter les rendements, il faut envisager des structures liées à la baisse des taux et avec des échéances de 8 ans ou plus. Les produits offrant une protection partielle du capital gagnent en attractivité face à la baisse des rendements des produits garantis. Une sélection prudente des indices et des protections est recommandée en raison des niveaux élevés des marchés actions.

Capital-investissement : un placement incontournable

L'intérêt croissant des investisseurs privés pour les actifs privés marque un changement significatif, avec une augmentation des fonds accessibles à la clientèle privée en 2024. Malgré une prudence à court terme, nous sommes optimistes quant aux perspectives à long terme du Private Equity. Nous continuons de privilégier les stratégies secondaires dans un contexte où les valorisations ont baissé et les stratégies de co-investissement et de dette privée qui offrent des opportunités dans un environnement où le financement bancaire reste restreint.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Synthèse de nos convictions d'investissement sur les marchés financiers
Synthèse de nos convictions d'investissement sur les marchés financiers

Romane Azzopardi présente les perspectives de l'économie mondiale en 2024

Romane Azzopardi (Scala Patrimoine) : « Les États-Unis devraient échapper à la récession »

Les marchés financiers ont fini 2023 en boulet de canon. Le S&P 500, l’indice regroupant les 500 plus grandes entreprises américaines, a ainsi terminé l’année sur 9 semaines de hausse ininterrompue pour signer un gain de + 26 % ! 2024 s’annonce-t-elle aussi prolifique ? On peut logiquement en douter. Les investisseurs intègrent un scénario très optimiste, notamment concernant l’économie américaine. Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière du cabinet Scala Patrimoine, dresse un état des lieux complet des marchés financiers, avant de se concentrer sur la situation macroéconomique et d’énoncer les principaux risques qui pèsent sur l’économie mondiale.

Scala Patrimoine. Comment se sont comportées les principales économies mondiales en 2023, et notamment l'économie américaine ?

Romane Azzopardi. À la surprise générale, les économies réelles ont su rester stables et éviter la récession, à l'exception de l'Allemagne. Nous avons assisté à ce que certains appellent « une désinflation immaculée », illustrée par l'économie américaine qui a su rester résiliente, soutenue par une consommation robuste, elle-même alimentée par une croissance forte des salaires.

Scala Patrimoine. Quel bilan peut-on faire des marchés financiers en 2023 ?

Les marchés actions ont été particulièrement chahutés l'année dernière, mais ont terminé sur une note très positive. Ils ont même enregistré des performances exceptionnelles, à l'instar des actions américaines qui ont touché à nouveau un point haut, tirées très largement par les sept magnifiques, ces fameuses stars de la tech américaine.

Sur les marchés émergents, le bilan est beaucoup plus mitigé. Les indices « actions émergentes » ont pâti de la faiblesse de l'activité chinoise.

Cette performance a été globalement générée sur les deux derniers mois de l'année. Les marchés ayant anticipé un changement de politique monétaire à mesure que le processus de désinflation semblait de plus en plus ancré des deux côtés de l'Atlantique.

Évidemment, la baisse des taux longs a profité aussi au marché obligataire. Les indices obligataires en zone euro ont enregistré une performance de + 7 %, l'année dernière.

Sur les matières premières, le pétrole a chuté de près de 9 %. Une baisse essentiellement alimentée par un contexte macroéconomique dégradé, et une production américaine particulièrement élevée.

À l'inverse, l'or a fait un parcours assez exceptionnel. + 13 % sur l'année 2023, alimentée par la demande soutenue du côté des banques centrales et des ménages chinois.

« Les marchés obligataires se montrent très performants, lorsque les banques centrales font pivoter leurs politiques monétaires »

Scala Patrimoine. Quelles sont les projections macroéconomiques pour 2024 ?

Les États-Unis devraient échapper à la récession. Le consensus privilégie un atterrissage en douceur de l'économie américaine, bien qu'on observe une détente sur le marché de l'emploi. La croissance des salaires réels devrait se maintenir et soutenir la consommation. Les conditions de financement se sont assouplies sur la fin de l'année, et devraient également se poursuivre sur l'année 2024.

En zone euro, les analystes sont un peu moins optimistes. Le ralentissement y est plus important. Le consensus écarte tout de même le risque d’une récession et table sur une croissance de 0,8 % en 2024. Le stock d'épargne est globalement élevé et la croissance des salaires réels devrait se maintenir face à un processus de désinflation qui paraît déjà bien ancré.

Du côté des marchés émergents, les perspectives de croissance du côté de l'Inde sont toujours positives. Le FMI table sur une croissance d'un peu plus de 6 % en 2024.

La Chine ne sera, quant à elle, pas un relais de croissance pour l'économie mondiale. Les difficultés du marché immobilier, le chômage des jeunes actifs, mais aussi l'absence d'un stimulus significatif du côté du gouvernement chinois pèseront significativement sur la croissance domestique.

« L'économie américaine pourrait face à un ralentissement plus prononcé que celui anticipé »

Scala Patrimoine. Quelles seraient les principales incidences de la réalisation du scénario central sur les marchés boursiers ?

Le scénario envisagé par le consensus est assez clair : la poursuite de la baisse de l'inflation instaurerait un cercle vertueux qui impliquerait une baisse des taux d'intérêt et donc un soutien à la croissance économique. L'assouplissement rapide des politiques monétaires par la baisse des taux directeurs, largement anticipé par le marché, viendrait soutenir les actifs obligataires. Historiquement, ces derniers se montrent très performants, lorsque les banques centrales font pivoter leurs politiques monétaires.

Si cette baisse des taux soutient les marchés actions, le facteur clé demeure la capacité des entreprises à maintenir les marges bénéficiaires dans un environnement déflationniste.

Scala Patrimoine. Quels sont les principaux points de vigilance pour l'économie mondiale et les marchés financiers ?

L’optimisme prévaut sur les marchés financiers. Mais celui-ci doit à notre sens être nuancé. De nombreux points de vigilance sont à mettre en lumière. Le premier : les risques géopolitiques. Les conflits restent intenses sur une bonne partie du globe, comme en témoigne les récents événements en mer Rouge. Deuxième point de vigilance : le dérapage du scénario de croissance.

Les derniers indicateurs avancés publiés pour l'économie américaine pointent un scénario qui ne serait pas celui d'un atterrissage en douceur, mais plutôt d'un ralentissement plus prononcé. Le troisième point de vigilance porte sur la complaisance à l'égard de l'inflation. Les marchés anticipent 6 baisses de taux en 2024, aux États-Unis comme en Europe. 6 baisses de taux, c'est aussi le signe potentiel d'un ralentissement plus prononcé qu'attendu, qui serait évidemment négatif pour l'activité économique, et les marchés actions.

Enfin, quatrième point, l'année 2024 est une année électorale. Et ces événements pourraient générer de la volatilité à court terme.

https://www.youtube.com/watch?v=ic0xu3ucvxw&t=3s


La Loi de finances pour 2024 débattue à l'Assemblée Nationale

Loi de Finances pour 2024 : quelles conséquences pour votre patrimoine ?

La Loi de Finances pour 2024 intègrent de nombreux changements qui impacteront votre patrimoine, notamment sur le volet immobilier.

Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu

Le législateur revalorise le barème de l’impôt sur le revenu de 4,8 %, à compter du 1er janvier 2024.

Barème de l'impôt sur le revenu de 2024
Barème de l'impôt sur le revenu de 2024

Et, à partir du 1er septembre 2025, le taux de prélèvement à la source sera individualisé de plein droit pour les couples soumis à imposition commune.

Prolongements et aménagements des réductions d’impôts sur le revenu

  • Dispositif « Coluche »

Sans surprise, la Loi de Finances pour 2024 prolonge jusqu’en 2026 le dispositif "Coluche". Les contribuables peuvent ainsi bénéficier d’une réduction d’impôt de 75% pour les dons effectués à des associations d'aide aux plus démunis.

  • Sofica

Le dispositif de défiscalisation lié aux Sofica (investissement dans le cinéma) est prolongé, sans changement, de trois années supplémentaires.

  • Jeunes entreprises innovantes

Dans un environnement économique un peu plus difficile, le gouvernement souhaitait faciliter la levée de fonds des start-ups. Ainsi, la loi de finances pour 2024 intègre un volet dédié aux jeunes entreprises innovantes en créant une nouvelle réduction d’impôt sur le revenu pouvant atteindre 50 000 €.

Les contribuables souscrivant au capital de ces entreprises jusqu'au 31 décembre 2028 pourront, en effet, bénéficier d’une réduction d’impôt. Sont taux variant de 30 % ou 50 %, selon la part de leurs dépenses de recherche.

IFI : Aménagement des règles de valorisation de parts de société

Pour le calcul de l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI), les parts ou actions de sociétés entrent, en principe, dans l’assiette de cet impôt, pour la fraction de leur valeur représentative de biens ou droits immobiliers.

La loi de Finances pour 2024 vient à ce titre de préciser que pour la valorisation de la fraction des parts ou actions imposables, les dettes contractées directement ou indirectement par une société qui ne sont pas afférentes à des actifs imposables, ne sont pas prises en compte

Volet « immobilier »

  • Dispositif « Denormandie »

Ce n’était pas initialement prévu, mais le législateur a décidé de prolonger la réduction d'impôt « Denormandie » jusqu'en 2026. Un outil de défiscalisation immobilière qui a vocation à encourager les investisseurs à rénover des logements anciens.

  • Dispositif « Malraux »

Le dispositif de défiscalisation « Malraux » a, quant à lui, été prolongé d’une seule année, jusqu’au 31 décembre 2024. Pour rappel, il s’adresse aux propriétaires investissant dans la rénovation d’immeubles à caractère historique.

  • Prêt à taux zéro (PTZ)

Pour soutenir l’accès des primo-accédants à la propriété, le législateur a fait le choix de proroger le prêt à taux zéro (PTZ) jusqu'au 31 décembre 2027. Ce dispositif est toutefois recentré sur l’acquisition de logements neufs en zone tendue ou la rénovation de logements anciens en zone détendue. L'éco-PTZ, permettant d'effectuer des travaux de rénovation, est également prolongé jusqu'en 2027.

  • Changements de fiscalité pour les locations meublées ?

Une passe d’armes difficilement compréhensible opposent les parlementaires et le gouvernement sur le sujet sensible des locations meublées.

À la suite de l’adoption de nouvelles règles dans le cadre de la dernière Loi de Finances, le gouvernement s’est, en effet, empressé d’annoncer qu’elles auraient été incluses « par erreur », dans le cadre d’un amendement adopté par le Sénat ! Il est donc fort probable que le gouvernement fasse table rase du passé et propose rapidement un nouveau régime fiscal.

À ce jour, et dans l’attente d’un changement de direction du gouvernement, un loueur en meublé est désormais soumis de plein droit au régime des Micro-BIC si ses recettes annuelles sont inférieures au seuil de 15 000 € (contre 188 700 € récemment pour les activités de location de logement meublé de tourisme classé et de 77 700 € pour les autres activités de location meublée).

La loi de finances pour 2024 abaisse également l’abattement forfaitaire du régime micro-BIC de 50 % à 30 %. Le régime du micro-BIC étant désormais aligné sur celui d’une location nue relevant du régime du micro foncier.

L’abattement passe cependant à 51% lorsque deux conditions cumulatives sont remplies :

- Le bien immobilier loué en meublé doit être en zone rurale ;

- Les recettes réalisée au cours de l’année civile précédente ne doivent pas dépasser 15 000 €.

Usufruit sur des sommes d’argent (quasi-usufruit)

La dette de restitution d’un quasi-usufruit née d’une donation de la nue-propriété d’une somme d’argent n’est désormais plus déductible de l’actif successoral du quasi-usufruitier décédé.

La mesure ne s’applique pas à l’usufruit résultant d’une transmission par décès au conjoint survivant ni à la dette de restitution contractée sur le prix de cession d’un bien dont le défunt s’était réservé l’usufruit (sous réserve qu'il soit justifié que cette dette n'a pas été contractée dans un objectif principalement fiscal).

Nouveautés concernant les placements

  • Plan d’épargne avenir climat

Le législateur lance le plan d’épargne avenir climat (PEAC), un nouveau placement uniquement accessible aux personnes âgées de moins de 21 ans.

L’objectif est de mobilier l’épargne des plus jeunes générations vers la transition climatique. Ce nouveau contrat aura un plafond de versement identique à celui du livret A, soit 22 950 €.

Principal avantage : les revenus générés par ce plan seront exonérés d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux. Les sommes placées versées seront toutefois bloquées jusqu’au 18e anniversaire du titulaire. Contrairement aux livrets d’épargne classiques (Livret A, LDD), la rémunération du PEAC ne sera pas fixée par décret. Elle déprendra de la performance des placements choisis.

La date d’entrée en vigueur du contrat n’est pas encore connue. On sait simplement qu’elle interviendra au plus tard le 1er juillet de cette année.

  • Plan d’épargne retraite (PER)

Depuis le 1er janvier 2024, il n’est plus possible d’ouvrir un plan d’épargne retraite (PER) individuel aux mineurs.

Mesures concernant les entrepreneurs

  • Transmission d’entreprise

L’abattement applicable en cas de transmission ou d’une reprise d’une entreprise par un salarié ou par un membre de la famille du cédant est relevé de 300 000 € à 500 000 €. Ces dispositions concernent les abattements issus des articles 732 ter et 790 A du Code général des impôts.

  • Activités éligibles au Pacte Dutreil

La loi de finances met fin au débat qui a opposé l’administration fiscale et les juges de la Cour de cassation. Le législateur vient de donner raison à la première citée en annonçant l'exclusion des activités de gestion par une entreprise de son propre patrimoine immobilier (activité de location meublée, location d’établissements commerciaux …) du dispositif Dutreil. Étant précisé que lorsqu’une entreprise exerce une activité à la fois opérationnelle et civile, le dispositif Dutreil peut s’appliquer, à condition que l’activité opérationnelle soit prépondérante.

Enfin, la loi de finances confirme l’éligibilité des holdings animatrices au dispositif Dutreil.

Il est à ce titre important de noter que ces changements ont un effet rétroactif. Ils s’appliquent donc aux transmissions effectuées à partir du 17 octobre 2023.

Source : Loi de Finances pour 2024

Club Patrimoine

Club Patrimoine : retrouvez l'interview de Romane Azzopardi en Podcast

Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière chez Scala Patrimoine, a été interviewée par Baptiste Heuzé de Club Patrimoine, dans le podcast de l'émission : "Le fonds de la semaine". Elle a présenté le fonds obligataire Carmignac Flexible Bond.

Club Patrimoine. Pourquoi s’intéresser au segment obligataire ?

Romane Azzopardi. 2022 fut une année difficile pour les marchés obligataires, en raison de la remontée très rapide des taux directeurs. Mais tout récemment, avec le changement de rhétorique des banques centrales, la classe d’actifs est redevenue intéressante.

Club Patrimoine. Pourquoi votre choix s’est-il porté sur ce fonds de Carmignac ?

Nous apprécions l’expertise obligataire de Carmignac, dont la classe d'actifs représente environ deux tiers des actifs gérés par la société de gestion. Soulignons également la robustesse des équipes de gestion, avec un collectif « taux » bien rodé (une vingtaine de personnes) et des gérants expérimentés. Guillaume Rigeade et Eliezer Ben Zimra gèrent d’ailleurs ce fonds depuis 2019 mais travaillent ensemble sur cette stratégie depuis 2013.

Leurs fonds se démarque aujourd'hui par sa flexibilité. Les équipes disposent d’une grande liberté, notamment sur le plan géographique, pour aller chercher du rendement sur les segments les plus rentables. Des décisions d’investissement qui s’appuient, par ailleurs, sur de la recherche indépendante et fondamentale de Carmignac. Leur équipe Crédit disposant de leur propre base de données exclusive.

Club Patrimoine. Quels sont les éléments différenciants de Carmignac Flexible Bond ?

Le style « Go Anywhere » avec un biais défensif du fonds nous semble très pertinent. Le risque est maitrisé avec l’application de bornes fermes et claires sur les segments les plus risqués. La notation moyenne des titres en portefeuille est actuellement de BBB. Le fonds reste donc sur des titres de qualité, notés Investment Grade (BBB 37.9% - BB 27.9% - B 12.6%). La gestion des risques est également à souligner. Les équipes de gestion veillent à couvrir le risque de change et peuvent s’appuyer sur un contrôle continu des risques, par une équipe totalement indépendante de la gestion. Autre avantage du fonds : il a la capacité à se « réfugier » sur du monétaire, en cas de retournement de marché. Enfin, la gestion des risques extra financiers est totalement intégrée à la stratégie d’investissement.

Club Patrimoine. Qu’en est-il de sa gestion ?

Les gérants ont une grande flexibilité sur la gestion de la duration, qui peut aller de -3 à + 8. Le positionnement actuel est plutôt sur la partie haute de cette fourchette avec une duration moyenne de 5, majoritairement sur des titres européens.

Club Patrimoine. Quid de ses performances ?

Le fonds est en mesure de capter la hausse de marché, notamment par rapport aux fonds de sa catégorie. En phase baissière, c’est toutefois un peu plus difficile.

Retrouvez l'intégralité de l'interview en cliquant sur ce lien


Les choix d'investissement seront notamment conditionnés par le contexte inflationniste

Les meilleurs placements pour 2024

L’année 2023 se referme, laissant un sentiment ambivalent aux investisseurs. Les marchés actions ont connu une année particulièrement faste, se révélant être l'un des meilleurs placements de l'année dernière. Mais ces marchés ne doivent toutefois leur salut qu’à un nombre très restreint de valeurs. Aux États-Unis, ce sont les 7 Magnifiques (Amazon, Microsoft …) qui ont tiré le S&P 500 vers le haut (+ 26 %). Mais le contexte économique incite à une certaine prudence. Les grands pays développés ne devraient plus tarder à subir le contrecoup de la hausse historique des taux d’intérêt menée par les banques centrales. La Commission européenne anticipe d’ailleurs une croissance inférieure à 1 % pour la zone euro en 2024. Aux États-Unis, elle devrait être à peine meilleure, entre 1,2 % et 1,5 % (1 point de moins qu’en 2023).

Performances des placements en 2023 (marchés actions, immobilier, or, obligations).
Performances des placements en 2023 (marchés actions, immobilier, or, obligations).

Heureusement, l'allègement des tensions sur les coûts et les effets de la politique monétaire des banques centrales devrait permettre à l'inflation globale de revenir à des niveaux plus soutenables. En Europe, la hausse des prix devrait passer de 5,4 % en 2023 à 2,7 % en 2024. Même dynamique aux États-Unis où l’inflation pourrait ralentir à 2,4 % en 2024 (contre 4,5% en 2023).

2024 sera également marquée par des échéances électorales très importantes. Les élections législatives indiennes et européennes au printemps. Et en point d’orgue, les élections présidentielles américaines en fin d’année.

Dans cet environnement incertain, quels sont les placements à privilégier ? Les pressions inflationnistes et la brutale remontée des taux ont changé, en partie, la donne. Trois classes d’actifs pourraient, à notre sens, tirer leur épingle du jeu : l’immobilier, les marchés obligataires et le private equity.

L’immobilier résidentiel

Le contexte

Ces derniers mois n’ont pas été faciles pour les marchés immobiliers. C’est un euphémisme. La remontée extrêmement brutale des taux d’intérêt a fragilisé la position des acteurs du marché. En moins de deux ans, le taux moyen des crédits immobiliers sur 15 ans est ainsi passé de 0,8 % à 4,10 %. À cette hausse des taux massive, les investisseurs sont aussi confrontés à un durcissement des conditions d’octroi des crédits immobiliers. Pour des raisons réglementaires et commerciales, les établissements bancaires prêtent moins. La production mensuelle de crédit immobilier a tout simplement été divisée par 2 en moins d’un an. Le montant mensuel prêté par les banques étant passé de 20 Md€ en 2022 à 9 Md€ en 2023.

Conséquence directe : le marché se grippe. Les transactions se font plus rares et les vendeurs sont contraints de retarder leur vente ou d’accepter une baisse de prix. Les prix reculent ainsi partout en France. Paris affiche un repli de 5 % en 2023. Nantes (- 8%), Lyon (-6 %), Bordeaux (- 5%) ainsi que Rennes (-4%) accusent également le coup. Et tout porte à croire que cette baisse devrait se poursuivre en 2024.

Surtout que le 1er janvier 2025, La loi Climat et résilience va commencer à entrer en application, en interdisant la mise en location de tous les logements classés G au titre du diagnostic de performance énergétique (DPE). Une réglementation qui contraindra donc les propriétaires n’ayant pas les moyens de financer les travaux de « remises aux normes » à mettre en vente leur logement … ou à le retirer du marché locatif.

Nos convictions

Dans un marché immobilier à l’arrêt, les « acquéreurs » ayant les fonds suffisants pour investir reprennent naturellement la main. Les marges de négociation à l'achat s’amplifient, et il n’est désormais pas rare de voir les acheteurs négocier des baisses proches de 10 %.

L’immobilier est toutefois un secteur protéiforme. Chaque région, chaque ville, répond à des enjeux et des dynamiques très différentes. Aujourd’hui, plus que jamais, les potentiels acquéreurs se doivent donc d’être très sélectifs dans leurs choix d’investissement, notamment sur l’emplacement des biens et les conditions d’acquisition. Nous vous conseillons de privilégier les zones où la tension locative est importante. L’investissement en immobilier résidentiel à Paris, et plus particulièrement sur les petites surfaces, conserve à ce titre une longueur d’avance sur les autres localisations.

Les investisseurs en immobilier locatif, disposant des liquidités suffisantes, peuvent aussi profiter des nouvelles réglementations énergétiques pour acheter à des conditions financières très attractives un bien dans l’ancien, avec l’objectif de le rénover.

Les marchés obligataires

Le contexte

Sur les marchés obligataires, les taux relativement hauts ont créé de nombreuses opportunités. En l’espace de quelques mois, nous sommes en effet passés d'un environnement de taux négatifs à un rendement sur le crédit de qualité (Investment Grade) de 3-5 % en Europe et de 4-6 % aux États-Unis.

Toutes les grandes banques centrales semblent avoir atteint le terme de leur cycle de resserrement monétaire. Le scénario qui serait idéal pour les obligations en 2024 ? Un recul des taux dans le cadre d’une inflation maitrisée et d’un atterrissage en douceur de l’économie mondiale.

Nos convictions

La période qui s’ouvre s’annonce favorable aux titres obligataires, à condition toutefois de livrer une analyse de crédit approfondie et de cibler les gérants ayant démontré leur capacité à créer de la valeur ajoutée, sur une classe d’actif très spécifique. Ces marchés sont, en effet, scindés en plusieurs « segments » : des titres les mieux notés (« Investment Grade ») à ceux les plus risqués et donc potentiellement plus rémunérateurs (« High Yield »).

À ce jour, nous optons pour les émissions des entreprises avec des notations supérieures à BBB- (Investment grade). Le taux de défaut reste historiquement bas sur ce segment d’entreprise et les spreads de crédit sont au-dessus de la moyenne historique à 5 ans (potentiel de rétrécissement des spread). Nous jouons également la carte de la diversification avec de la dette souveraine, un moyen de prendre un peu de duration sur de l’actif sûr qui rémunère (surtout aux États-Unis). L’idée est aussi de protéger le portefeuille en cas de dérapage du scénario central anticipé par les marchés et d’un ralentissement plus profond qu’attendu de l’économie.

Le private equity

Le Contexte

Chasse gardée des investisseurs institutionnels (sociétés d’investissement, caisse de retraite, mutuelles …), le private equity s’ouvre peu à peu à la clientèle privée. Il faut dire que la classe d’actifs a de sérieux atouts à faire valoir. Cet investissement offre la possibilité de se positionner sur des entreprises au profil très différentes de celles cotées en bourse. Les fonds de capital investissement vont, en effet, cibler des entreprises non cotées (start-up, PME, ETI …), à des moments clés de leur vie, dans des périodes où elles concentrent - en principe - leur plus fort taux de croissance.

Autre avantage et non des moindres, les fonds d’investissement peuvent entretenir une plus grande proximité avec les entreprises et leur management et ont, par conséquent, des leviers d’action encore plus importants sur la gestion stratégique et financière des entreprises de leurs portefeuilles.

Enfin, sur le long terme, l’investissement dans le private equity se révèle très performant. Selon une étude de France Invest la classe d’actifs réalise un TRI net de 14,2 % par an sur les dix dernières années, dépassant allégrement l’immobilier ou les marchés actions.

Les risques d’une récession pesant sur les grandes économies peuvent-ils tout remettre en cause ? Nous ne le pensons pas. Historiquement, les meilleurs millésimes des fonds de private equity ont souvent coïncidé avec un lancement dans des périodes de crise, telles que 2001 ou 2008. Les valorisations étant réajustées à la baisse, les fonds peuvent ainsi déployer leur capital sur des points d’entrée intéressants.

Nos convictions

  • Un environnement favorable aux meilleurs gérants

La conjoncture macro-économique est défavorable. Et le marché du private equity n’échappe pas à cette morosité. Des levées de fonds en baisse, un nombre d’opérations restreint, un accès réduit à l’effet de levier, des financements plus difficiles … les fonds de capital investissement doivent faire le dos rond.

En 2024, face à des incertitudes géopolitiques mondiales et des élections majeures, nous anticipons cependant une reprise modérée du marché, stimulée par une stabilisation des taux d'intérêt et une meilleure maîtrise de l'inflation. Le marché secondaire devrait rester dynamique avec une hausse des volumes. Cependant, l'alignement des intérêts entre GPs et LPs reste un défi, et certains gestionnaires de fonds expérimentés pourraient avoir du mal à lever de nouveaux fonds.

Par ailleurs, l'intérêt croissant des investisseurs de détail pour les actifs privés marque un changement significatif, avec une augmentation attendue des fonds accessibles au détail en 2024. Malgré une prudence à court terme, nous sommes optimistes quant aux perspectives à long terme du Private Equity.

  • Des opportunités bien identifiées 

Sur le private equity, encore plus qu'ailleurs, le choix du gérant est essentiel. Nous observons, en effet, une dichotomie très forte entre les meilleurs fonds et les autres. Les meilleurs gérants, c’est-à-dire ceux qui ont déjà prouvé leur capacité à créer de la performance dans toutes les configurations de marché, concentrent actuellement l’essentiel des flux d’investissements.

Côté segments de marché, nous privilégions les stratégies secondaires, le co-invest et la dette privée. En effet, la décote à l’entrée, la diversification, l’indexation à la hausse des taux, la visibilité des flux, la non-corrélation à l’inflation sont autant d’atouts qui rendent attractives ces stratégies. En fonds de portefeuille, les stratégies historiques de LBO & de Growth demeurent indissociables.

Les investisseurs devront toutefois accepter l’illiquidité de leurs positions. Le private equity s’envisage sur un temps très long, entre 5 et 10 ans en moyenne, durant lesquels leur capital ne sera pas disponible.

* Performances arrêtées à la fin du troisième trimestre 2023, sur un an glissant

Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le Rendez-vous des marchés financiers - Décembre 2023

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Les marchés actions gagnent du terrain tandis que le cours de l’Or bat des records ;
  • La croissance américaine affiche une solidité étonnante, pour atteindre 5,2% en rythme annualisé ;
  • Joe Biden et Xi Jinping se sont rencontrés à San Francisco pour tenter de mettre sur « pause » leurs nombreux différends.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

Les marchés financiers résistent !

Malgré un contexte économique et géopolitique tumultueux, les investisseurs demeurent confiants, en se rangeant derrière les anticipations les plus consensuelles. Leur scénario privilégié ? Le conflit qui oppose Israël et le Hamas ne s’étendra pas à l’ensemble du Moyen-Orient. Et le ralentissement de la croissance entrainera avec elle la chute de l'inflation et, par voie de conséquence, la baisse de taux d’intérêt par les banques centrales.

L’optimisme est donc de rigueur sur les marchés financiers. Cette vague positive profite en premier lieu aux actifs risqués. Les actions des pays développés et des marchés émergents sont en hausse, alimentées par 40 milliards de dollars de flux positifs en moins de deux semaines.

Depuis le 6 novembre, Le CAC 40 et le S&P 500 s’adjugent respectivement 5,3 % et 4,6 %. Au Japon, le Nikkei 225 gagne 3,6 %.

Autre signe favorable, les taux des emprunts d’État reculent. En quelques semaines, le taux à 10 ans américain est passé de 5 % à 4,24%. Même dynamique en Europe où les taux à 10 ans français et allemand perdent 0,60 point pour se stabiliser respectivement autour de 2,9 % et 2,36 %.

Evolution des marchés financiers : le cours des grands indices boursiers
Evolution des marchés financiers : le cours des grands indices boursiers

Des entreprises en bonne santé ?

Les grandes entreprises ne semblent pas (encore) affectées par le ralentissement de l’économie mondiale. Aux États-Unis, près de 75 % des entreprises du S&P 500 ayant publié leurs résultats du 3e trimestre ont surpassé les prévisions.

Une bonne santé confirmée par la distribution (généreuse) de dividendes à leurs actionnaires. Selon le rapport de la société de gestion d'actifs américaine Janus Henderson, le montant total des dividendes devrait atteindre 1 630 milliards de dollars en 2023, soit en hausse de 4,4 % par rapport à l'année précédente. 9 sociétés sur dix ayant maintenu ou augmenté leurs dividendes cette année.

« Il est l’Or »

Les économistes s’y attendaient, c’est désormais chose faite : le cours de l’Once d’Or a battu son record historique datant d’août 2020 à 2 075,47 dollars. Le prix du métal jaune a grimpé de 16 % en un mois et s’échange désormais autour des 2 135 dollars.

Cette montée des prix s’explique notamment par les nombreux points de tension géopolitique, dont celles au Moyen-Orient, en Ukraine et à Taiwan, mais surtout par la fièvre acheteuse de certaines banques centrales. Plusieurs institutions issues des pays émergents, principalement la Chine et la Turquie, intensifient leurs achats du précieux métal. Au cours des neuf premiers mois de l'année, elles ont mis la main sur 800 tonnes d’Or ! Une stratégie qui doit - en principe - leur permettre de rompre leur dépendance vis-à-vis du dollar.

Fièvre sur la fève

À quelques semaines des fêtes de Noël, c’est assurément une très mauvaise nouvelle pour tous les amateurs de chocolat : le prix de la fève de Cacao s’envole ! Depuis le 1er janvier, les cours ont grimpé de 60 %. La poudre brune se négocie désormais à plus de 4 000 dollars la tonne sur le marché à terme de New York. Un prix que l’on avait plus atteint depuis près de quarante-cinq ans.

Et la situation pourrait encore se détériorer. La Côte d'Ivoire et le Ghana, qui produisent à eux deux 60 % du cacao mondial, sont victimes de conditions climatiques très difficiles. Des pluies diluviennes ont, en effet, succédé à la sécheresse de l’été.

Quelles sont les perspectives économiques dans le monde ?

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de publier ses prévisions pour l’économie mondiale. La croissance du PIB va, cette année, atteindre les 2,9 %, avant de ralentir à 2,7 %, en 2024 puis de remonter à 3 % en 2025. Une étude qui confirme donc le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie mondiale, mais qui cache des disparités entre les grandes puissances.

USA : à la croisée des chemins ?

- La croissance surprend encore

Au pays de l’Oncle Sam, l’activité économique bat son plein. La croissance des États-Unis au troisième a dépassé les attentes les plus optimistes pour atteindre 5,2% en rythme annualisé, selon le Département du Commerce. Un chiffre témoigne de l’appétit féroce du consommateur américain : lors du dernier cyber Monday (27 novembre), 12,4 milliards de dollars ont été dépensés, soit une hausse de 9,6 % par rapport à l’année dernière.

Ce tableau, à première vue idyllique, doit cependant être nuancé. Le marché du travail montre de premiers signes de faiblesse. Le pays a connu une 7e semaine consécutive de hausse des inscriptions au chômage. Les embauches de travailleurs temporaires sont également au plus bas depuis 10 ans.

Le PMI manufacturier, qui prend le pouls de l’activité industrielle, est lui aussi mal orienté. Il s’est même contracté en s'établissant à 49,4, contre 50 le mois dernier. Enfin, le secteur immobilier traverse une zone de turbulence manifeste. En octobre, 679 000 logements neufs se sont vendus aux États-Unis, bien en deçà des anticipations (721 000).

Pris isolément, tous ces éléments peuvent sembler anecdotiques. Mais, mis bout à bout, ils dessinent un atterrissage de l’économie américaine.

Mais le gouvernement de Joe Biden a-t-il les moyens d’éviter ce ralentissement ? Le doute est permis. Leur marge de manœuvre est limitée. Le déficit budgétaire du pays a bondi de 23 % en 2023, sous l’effet des nombreuses baisses d’impôt déjà consenties. Le déficit a atteint le chiffre gigantesque de 1 700 milliards de dollars au cours de l'exercice fiscal 2023, clos le 30 septembre ! La question des déficits publics aura, sans aucun doute, son importance au cours des prochains mois, alors que se profilent déjà les prochaines élections présidentielles américaines, en novembre prochain.

- Vers une stabilisation des taux ?

Selon les dernières données du Bureau des statistiques du travail, l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3,2% sur un an en octobre. Si les pressions inflationnistes s’estompent, par rapport au pic de juillet 2022 (9,1 %), elles demeurent encore trop élevées aux yeux du président de la FED.

Jerome Powell ne compte d’ailleurs pas reculer d’un pouce sur le sujet. L’objectif des 2 % d’inflation est toujours d’actualité. « Si une nouvelle hausse de taux nous paraît appropriée, nous n'hésiterons pas à agir. Nous nous sommes engagés à mener une politique monétaire suffisamment restrictive pour ramener l'inflation à 2 %, et pour l'instant nous ne sommes pas certains que nous y sommes arrivés. Le chemin reste long pour ramener l'inflation à 2 % » a-t-il annoncé lors de son dernier discours au siège du FMI.

Si une nouvelle des taux est, à court terme, écartée. Ceux-ci ne devraient donc pas baisser avant l’été prochain, restant ainsi dans une fourchette de 5,25-5,5 %.

La zone euro évite de peu la récession

- La confiance au plus bas ?

Le panorama économique européen est un peu moins reluisant qu’aux États-Unis. La lente reprise du secteur domestique chinois impacte significativement l’économie européenne. La transmission de la politique monétaire sur la croissance de l’activité est aussi plus forte en Europe. L'économie européenne dépendant davantage des prêts bancaires que l'économie US.

Ainsi, le PIB de la zone euro s'est contracté de 0,1 % au troisième trimestre 2023, par rapport aux 3 mois précédents, selon Eurostat. Pour 2023, la Commission européenne anticipe une croissance annuelle de 0,6 %, bien que dix États membres enregistreront une baisse de leur PIB, dont l’Allemagne. La France s’en sort mieux, avec une croissance de 1 %. La Commission européenne anticipe un rebond à 1,3 % pour l’UE en 2024.

Christine Lagarde, la présidente de la BCE, se veut transparente sur la situation économique en Europe : « la combinaison durable d'une faible croissance et de coûts plus élevés du service de la dette continuera de mettre à rude épreuve les ménages et les entreprises vulnérables ».

La confiance des acteurs économiques semble ébranler. L’indice de confiance du consommateur (-17,9) et le PMI composite (47,1) traduisent ces doutes.

Heureusement, le marché de l’emploi demeure dynamique. Le taux de chômage de la zone euro était de 6,5% en octobre 2023, en baisse par rapport au taux de 6,6 % enregistré un an auparavant. Hélas, la France a vu sa situation se dégrader ces dernières semaines. Le taux de chômage est en hausse au troisième trimestre, à 7,4% de la population active en France, contre 7,2% au deuxième trimestre.

- La BCE ne relâche pas la garde

Christine Lagarde s’est mis martel en tête. Elle ne pense toujours qu’à une seule chose : l’inflation. Au point d’en oublier les difficultés économiques traversées par de nombreux pays de la zone euro ? C’est ce que sa dernière sortie au Financial Times pourrait nous faire penser.

La présidente de la Banque centrale européenne a répété « que la politique monétaire devrait être plus restrictive afin de ramener l'inflation à l'objectif de 2% de l'institution. La BCE se tient prête à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire ». Elle a également douché les attentes de ceux qui espéraient une détente rapide de sa politique monétaire : « la baisse des taux n'est pas quelque chose qui se passera dans les prochains trimestres ».

Il parait désormais acquis que la BCE maintiendra son principal taux de refinancement à 4,5 % pendant un certain temps, en gardant le cap des 2 % d’inflation. Pourtant l’inflation recule, à vitesse grand V. Le taux d'inflation annuel de la zone euro est tombé à 2,9% en octobre 2023, contre 4,3% en septembre.

La Chine contrainte de temporiser

De manière triviale, nous pourrions dire que le gouvernement chinois est en train de sauver les meubles.

- Une croissance plus élevée que prévu

Grâce à ces dernières mesures de soutien, la croissance du pays devrait finalement s’établir à 5,4 %, au-dessus de son objectif initial de 5 %. Les baisses de taux directeurs ainsi que les plans de relance fiscale et de soutien au secteur immobilier, dotés chacun de 130 milliards d’euros, ont porté leurs fruits.

Et pour 2024 ? Selon le Fonds monétaire international (FMI) la croissance de la Chine serait de 4,6 %.

Des chiffres supérieurs aux attentes, alors que l'inflation en Chine est entrée en territoire … négatif en octobre (- 0,2 %) ! Une anomalie dans un environnement mondial où les pressions inflationnistes sont nombreuses. Mais en Chine, le rebond post-Covid a fait long feu. Les prix à la production sont en baisse de 2,6 % sur un an. Depuis octobre 2022, les investissements étrangers reculent de 9,4%. Le secteur immobilier est, quant à lui, plongé dans une crise sans fin. Et les jeunes ont toutes les peines du monde à trouver leur place dans le monde professionnel.

- Un apaisement des tensions entre la Chine et les USA ?

Ces difficultés économiques ne sont, bien évidemment, pas une bonne nouvelle pour le gouvernement chinois qui mène actuellement une « guerre » commerciale et culturelle avec les États-Unis. Xi Jinping a donc besoin de temps pour renforcer ses positions. Tel l’homme politique romain Quintus Fabius Maximus Verrucosus dans la guerre l’opposant au Carthaginois Hannibal, le dirigeant chinois endosse donc le costume de « Cunctator » (« Temporisateur »). C’est en suivant cette stratégie qu’il a rencontré le président américain, Joe Biden, à San Francisco le 15 novembre dernier.

Les sujets chauds du moment étaient au programme. Sur l’économie, le climat ou encore la sécurité. Mais comme on pouvait s’y attendre, aucune avancée majeure n’a eu lieu. Les deux dirigeants se sont toutefois promis de décrocher leur téléphone en cas d’appel, et d’écouter ce que l’autre a à lui dire.

Tout cela aurait pu paraitre encourageant, si lors de la conférence de presse de clôture, le président américain ne s’était pas laissé aller à qualifier son interlocuteur de dictateur ! Ambiance !

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

Après le fort rebond sur l'ensemble des marchés en novembre (excepté le pétrole et le dollar) et le retour des grands indices actions à des niveaux proches des plus hauts historiques, nous privilégions le statu quo, par crainte d'une légère correction à court terme. Nous maintenons notre position neutre sur les marchés financiers pour cette fin d'année. Mais nous restons toutefois sur le qui-vive, prêts à modifier notre allocation, si le scénario de soft landing se concrétise. Un scénario qui serait alors positif pour les marchés financiers, notamment les actifs risqués. La confirmation de la désinflation et de la fin du cycle de hausse de taux pourrait également être un catalyseur positif pour les valeurs obligataires.

Marchés financiers : privilégier les actifs de qualité

Pour l’heure, nous avons une préférence pour les actifs dits de « qualité », autrement dit les sociétés au bilan sain, peu endettées avec une génération d'un cash-flow positif.

Sur le volet obligataire, nous optons pour les émissions des entreprises avec des notations supérieures à BBB- (Investment grade). Le taux de défaut reste historiquement bas sur ce segment d’entreprise et les spreads de crédit sont au-dessus de la moyenne historique à 5 ans (potentiel de rétrécissement des spread).

Notre portefeuille est également diversifié avec de la dette souveraine, un moyen de prendre un peu de duration sur de l’actif sûr qui rémunère (surtout aux États-Unis), dont les caractéristiques semblent très pertinentes, si le ralentissement économique est finalement plus important qu’attendu.

- Les grandes capitalisations vs les petites capitalisations

Les grandes capitalisations cotées sur les marchés financiers ont actuellement notre préférence. Certes, elles ne sont pas plus immunes au ralentissement économique que les petites et moyennes capitalisations. Mais elles dépendent moins de la demande nationale. Bien que l’écart de valorisation soit historiquement élevé, les petites entreprises sont clairement plus dépendantes du financement bancaire et sont beaucoup plus exposées à la remontée des taux.

- Les pays développés vs les pays émergents

Nous préférons les valeurs des pays développés, et notamment les États-Unis. Ces derniers continuent de bénéficier d’un fort soutien à la croissance. La consommation est soutenue par un marché de l’emploi encore vigoureux. La période préélectorale est historiquement favorable à la croissance, grâce aux nombreuses dépenses budgétaires initiées par les gouvernements en place.

En Chine, 1 an après la levée des restrictions sanitaires, la demande chinoise reste toujours en berne. Les difficultés persistantes du marché chinois ainsi que le chômage de masse chez les jeunes travailleurs freinent la relance chinoise. Certains pays émergents (par exemple sur l’Inde ou encore le Brésil) offrent tout de même de belles perspectives. Nous préférons toutefois éviter les paris spécifiques en raison du risque idiosyncratique élevé sur ces pays. Nous préconisons ainsi une faible position sur les émergents, en privilégiant une exposition globale sur cette zone.

Les produits structurés : une alternative aux marchés financiers cotés

Les produits à capital garanti ou protégé proposent des rémunérations potentiellement attrayantes, malgré une baisse observée sur les coupons proposés en cette fin d’année. La garantie en capital a diminué de 0,25 % à 0,50 % en raison de la récente baisse des taux. On trouve actuellement des coupons entre 3,50 % et 4,50 %.

Pour des rendements plus attractifs, il est conseillé de rechercher des structures avec une maturité plus longue. Les produits protégés sont actuellement plus intéressants. Nous recommandons une bonne sélection des indices et des protections importantes.

En cette fin d'année, les banques adoptent une approche moins agressive, ayant atteint leurs objectifs, ce qui devrait rendre les investissements en janvier plus prometteurs (dans l’hypothèse d’un contexte de taux équivalent).

Les charmes du private equity

Pour diversifier vos portefeuilles et investir sur le long terme, le non côté reste incontournable. Attention cependant à la sélection des actifs sous-jacents. Nous privilégions les stratégies secondaires, le co-invest et la dette privée. En effet, la décote à l’entrée, la diversification, l’indexation à la hausse des taux, la visibilité des flux, la non corrélation à l’inflation sont autant d’atouts qui rendent attractives ces stratégies. En fonds de portefeuille, les stratégies historiques de LBO & de Growth demeurent indissociables.

Les principales décisions d'investissement de Scala Patrimoine
Les principales décisions d'investissement de Scala Patrimoine

Nos équipes sont à votre disposition si vous souhaitez réaliser un état des lieux complet de vos portefeuilles financiers ou échanger sur les différentes opportunités d’investissement identifiées sur les marchés financiers.


Interview TV d'Olivia Blanchard sur Décideurs TV

Scala Patrimoine prend les rênes d’une Émission TV

Scala Patrimoine lance une nouvelle émission « Objectif 2050 : investir pour demain » sur Décideurs TV.

Une émission TV dédiée à l’investissement responsable

La France et plus de 130 pays se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Mais sans l’action de tous, nous pensons que cet objectif sera inatteignable.

Dans les années à venir, nous pensons que les investisseurs auront un pouvoir très important avec leur épargne. Peut-être même plus qu’avec leur bulletin de vote. Cette émission TV a donc pour but de vous faire partager notre intérêt pour l’investissement responsable. En confrontant nos convictions avec d’autres acteurs du changement climatique, nous souhaitons ainsi faire émerger les solutions les plus pérennes.

Des interviews d’acteurs de la transition climatique

Retrouvez des interviews vidéo des principaux acteurs de la transformation énergétique et climatique (sociétés de gestion, acteurs associatifs, dirigeants d’entreprise …) menées par Guillaume Lucchini, le président de Scala Patrimoine.

Pour le premier épisode, Guillaume Lucchini a reçu Olivia Blanchard, présidente de l’association des Acteurs de la Finance Responsable, pour évoquer le rôle central des Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP) vis-à-vis des épargnants.

Au cours de cette émission, elle rappelle qu’il est essentiel pour les conseillers en gestion de patrimoine de sensibiliser et d'éveiller la conscience de leurs clients, surtout lorsque ces derniers n'ont pas encore pris pleinement conscience des enjeux climatiques.

Olivia Blanchard explique également que pour se prémunir du « greenwashing », il est nécessaire d'effectuer des due diligence sur les Sociétés de Gestion et d'examiner les produits financiers en détail. Soulignant que « la mutualisation des approches, des outils et des retours d'expérience permettra de progresser rapidement ».

Dans le second épisode, le président de Scala Patrimoine a eu l'occasion d'échanger avec Emmanuel du Ché, dirigeant d'Eligest. Sur le plateau de Décideurs, ils reviennent sur l'approche inclusive et la place de l'exclusion dans l'ISR.