Assurance-vie : les fonds en euros reprennent des couleurs
Ces dernières années, les taux extrêmement bas, voire négatifs, ont fait plonger la rémunération des produits de taux. Mais le retour de l’inflation et le changement de politique des banques centrales changent désormais la donne. Ce contexte laissant notamment présager de meilleures performances pour les fonds en euros, composés majoritairement de placements obligataires.
Les performances des fonds en euros repartent à la hausse
Un retour à meilleure fortune
La performance des fonds en euros a baissé sans discontinuer pendant près de 10 ans. Résultat, en 2021, ce placement offrait à peine 1,3 % de rendement aux épargnants.
Malgré cette rémunération réduite à la portion congrue, les assureurs ont poursuivi leur politique de dotation de la provision pour participation aux bénéfices. Celle-ci avait atteint en moyenne 5,4% des provisions d’assurance-vie. Autrement dit, les gérants se sont constitué de précieuses munitions pour faire face à une éventuelle remontée des taux d’intérêt, dans l’idée de maintenir une rémunération toujours attractive aux épargnants.
Le retour de l’inflation en 2022 a amené les assureurs à changer de fusil d’épaule. Ils ont pour la plupart commencer à piocher dans leurs réserves pour « booster » leurs produits. Grâce à ce coup de pouce, les rendements devraient osciller entre 1,6 % et 2 % en 2022.
L’inertie des fonds en euros
Disons-le d’emblée, les épargnants ne doivent pas espérer une remontée des rendements sur le même rythme que l’inflation. Ces derniers faisant preuve d’une très forte inertie, en raison du poids des anciennes obligations dans les portefeuilles. Le renouvellement des titres ne pouvant se faire qu’au fil de l’eau.
Les fonds en euros sont, en effet, pleinement exposés à la baisse des taux obligataires des dernières années. Symbole de la chute vertigineuse des rendements obligataires : le taux d’emprunt à dix ans de la France (OAT) est passé de plus de 3% en 2010 à 0,03% en 2021, après un passage en territoire négatif.
Si les rémunérations du fonds en euros vont cependant relever un peu la tête dans les années à venir, il leur sera difficile de battre les chiffres de l’inflation (5,2 % en 2022).
Les performances des principaux fonds en euros
Les assureurs sont en train d’officialiser les rendements de leurs fonds en euros pour 2022. Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des principaux fonds dont les performances ont déjà été publiées. Ces chiffres étant nets de frais de gestion, mais hors prélèvement sociaux et fiscaux.
Notre contrat d’assurance-vie clean Scala Life : le fonds en euros présent dans notre contrat d’assurance-vie est l’actif général de Suravenir. Il réalise une performance de 2,35 %, grâce notamment à des frais de gestion bien inférieurs à ceux pratiqués habituellement par les distributeurs.
Bon à savoir : Soyez très attentif lorsque vous prenez connaissance de la performance des fonds en euros. Certains pouvant communiquer sur des rendements bruts de frais de gestion, ce qui peut gonfler artificiellement la performance du placement.
Faut-il conserver les fonds en euros ?
Une absence d’alternative
Économiquement, dans un environnement caractérisé par une très forte inflation, l’intérêt des fonds en euros s’amenuise. Pour autant, il n’existe pas d’alternatives spécifiques. Aucun placement ne présentant les mêmes caractéristiques : disponibilité totale des sommes placées, sécurité du capital, absence de plafond de versement et garantie des intérêts acquis chaque année.
Pour les investisseurs qui le peuvent, dans le respect de leur profil de risque et de leur horizon de placement, il est cependant vivement conseillé de diversifier son épargne pour sortir partiellement du fonds en euros. L’idée étant de mettre en œuvre une allocation d’actifs équilibrée, pour contrôler au mieux la volatilité de ses investissements.
La nécessité de diversifier ses investissements
Dans un environnement aussi mouvant, les investisseurs ont tout intérêt à gérer activement leur portefeuille et diversifier leurs positions. Il faut dire que les périodes de fortes turbulences économiques ou financières sont aussi celles où l’on décèle les opportunités d’investissement les plus importantes.
C’est par exemple le cas actuellement avec le phénomène d’inversion de la courbe des taux. Depuis quelques semaines, les taux d’intérêt de long terme sont, en effet, devenus moins élevés que les taux d’intérêt de court terme. Principale conséquence, il peut être plus rémunérateur pour un investisseur de se positionner sur des titres obligataires émis sur une courte période (1 à 4 ans) qu’à long terme (au moins 8 ans). Une anomalie qui – pour les analystes – est souvent perçue comme un signe annonciateur d’une récession.
Les épargnants peuvent notamment bénéficier de « ce phénomène passager » en investissant sur :
– des produits structurés ayant une durée de vie assez courte et dont le capital est totalement garanti (hors risque pesant sur l’émetteur). Ces derniers proposent, en effet, une différence de rendement assez faible avec ceux avec intégrant une barrière de protection limitée.
– des fonds obligataires à échéance. Il faut cependant privilégier les maturités de 2 à 4 ans.
Attention : pour les produits structurés, encore plus que sur les autres placements, les intermédiaires se montrent extrêmement gourmands. Une politique tarifaire excessive est souvent appliquée, venant rogner significativement la performance du placement. Soyez donc très vigilant avant d’investir sur un produit structuré. Nous vous conseillons a minima de demander en détail les frais qui vous seront prélevés.
L’œil de Scala Patrimoine
Et lançant une assurance-vie clean share, c’est-à-dire un contrat sans rétrocessions de commission pour le distributeur, Scala Patrimoine se veut le fer de lance d’une épargne moins gourmande en frais. L’idée n’est toutefois pas de dire que le conseil doit être gratuit. Nous œuvrons seulement pour une tarification totalement transparente, sans frais cachés, et dénués de conflits d’intérêts.
Nous sommes à ce titre très heureux de voir que notre conviction est partagée par deux sénateurs, Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson. Ces derniers avaient réalisé en 2021 un rapport intitulé « Payer moins et gagner plus ».
Les rapporteurs ont notamment évoqué : la suppression des frais portant sur les commissions de mouvement, le renforcement de l’accessibilité aux ETF, la transférabilité des contrats d’assurance-vie de plus de 8 ans …
Et bonne nouvelle, depuis le 31 janvier dernier, le Parlement examine leur proposition de loi. Nous espérons que le texte final fera – enfin – bouger les lignes.
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