Le rendez-vous des marchés financiers – Juillet 2025

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Le premier semestre 2025 a été marqué par une instabilité prononcée, nourrie tant par les remous géopolitiques que par les incertitudes planant sur le commerce mondial.
  • Le dénouement de la guerre commerciale opposant la Chine et les Etats-Unis semble désormais à portée de main. Un accord de principe a été trouvé entre les deux pays.
  • Un cessez-le-feu a été obtenu dans le conflit qui oppose l’Iran à Israël.
  • La BCE a baissé une nouvelle fois ses taux d’intérêt.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • La guerre des douze jours

Les relations déjà fragiles entre Israël et l’Iran ont franchi un nouveau seuil de tension au cours des dernières semaines. À Tel-Aviv, les autorités israéliennes considèrent désormais que la République islamique est sur le point de franchir le Rubicon nucléaire. Dans la nuit du 12 au 13 juin, Tsahal a frappé sans avertissement l’usine iranienne la plus stratégique pour l’enrichissement d’uranium, tout en ciblant plusieurs installations balistiques et le quartier général des Gardiens de la Révolution.

Téhéran n’a pas tardé à répliquer. Missiles et drones ont été lancés en direction du territoire israélien, marquant le début d’une escalade brutale.

Le conflit a pris une tournure internationale lorsque les États-Unis sont entrés en scène, volant au secours de leur allié historique. Des frappes américaines ont visé plusieurs sites nucléaires iraniens. En représailles, l’Iran a riposté en lançant des missiles balistiques contre des bases américaines situées au Qatar, lesquels furent pour la plupart interceptés par les dispositifs de défense aérienne.

C’est finalement le 24 juin qu’un cessez-le-feu a vu le jour, fruit d’une médiation précipitée menée par Donald Trump. L’annonce fut confirmée dans la foulée par le président iranien Massoud Pezeshkian, qui déclara la fin de cette « guerre de douze jours imposée à notre nation ». Il salua la « résistance héroïque du peuple iranien, qui a inscrit une page d’histoire par sa détermination », avant d’ajouter : « Nous sommes aujourd’hui témoins de l’instauration d’une trêve, mettant un terme à ce conflit né de l’aventurisme et de la provocation. »

  • Le détroit d’Ormuz sous haute surveillance des marchés

Si la guerre entre Israël et l’Iran fait craindre le pire sur le plan humanitaire et géopolitique, une autre bataille, plus silencieuse mais tout aussi décisive, se joue sur le front énergétique. Le détroit d’Ormuz, mince passage maritime par lequel transite près de 21 % du pétrole mondial, est devenu le centre de toutes les attentions.

La moindre perturbation dans cette artère vitale pourrait déclencher un séisme énergétique à l’échelle planétaire. L’Iran, l’un des dix plus grands producteurs d’or noir (représentant environ 3 à 4 % de l’offre mondiale), reste néanmoins asphyxié par un régime de sanctions internationales particulièrement strict.

Mais peut-il vraiment se permettre de bloquer le détroit d’Ormuz, au risque d’étrangler sa propre économie ? Difficile à croire : 95 % du pétrole iranien destiné à l’export passe par ce goulot stratégique. Fermer le détroit reviendrait à scier la branche sur laquelle le régime est assis.

À cela s’ajoutent des contraintes techniques et géopolitiques : la largeur du détroit rend tout blocus total très complexe, tandis que les débouchés commerciaux de l’Iran se sont rétrécis comme peau de chagrin. Pékin, principal client de Téhéran, dépend étroitement de ce pétrole pour alimenter sa croissance. Un blocage prolongé nuirait donc aussi à l’un de ses rares alliés économiques.

L’évolution des cours du brut illustre bien cette incertitude : après avoir flirté avec les 80 dollars le baril, les prix sont redescendus rapidement sous les 70, preuve que les marchés parient encore sur la raison. Pourtant, selon les prévisions de JP Morgan, une fermeture effective du détroit pourrait propulser le cours du baril de brut léger américain jusqu’à 120 dollars. Car au-delà de ses difficultés actuelles, l’Iran reste un géant énergétique : détenteur des troisièmes réserves pétrolières prouvées au monde.

  • L’Or tutoie de nouveau les sommets

Les tensions au moyen orient ravivent l’intérêt des investisseurs pour l’or. Le métal jaune tutoie de nouveau les sommets, flirtant avec son record historique d’avril à 3 500 dollars pour atteindre les 3 289 dollars.

Les fondamentaux de l’or demeurent d’une solidité remarquable, portés notamment par l’appétit croissant des banques centrales de pays émergents — Russie, Chine, Turquie — résolues à se défaire de leur dépendance au dollar dans une volonté affirmée de dédollarisation.

Dans ce contexte incertain, les investisseurs, en quête de diversification et de stabilité, manifestent un vif intérêt pour cette classe d’actifs refuge.

L’once d’or, traditionnel rempart contre l’inflation et les turbulences économiques, s’est ainsi appréciée de près de 25,17 % depuis le début de l’année.

  • Les marchés actions font mieux que résister !

Comme l’a relevé avec justesse la société de gestion Dorval AM dans une note adressée aux investisseurs, « l’épisode de tensions entre Israël et l’Iran se distingue par le calme relatif des marchés : la volatilité n’a pas dépassé 22, un niveau proche de sa moyenne historique. Les investisseurs restent prudents, mais ne se précipitent pas pour vendre des actifs risqués ».

Dans ce climat paradoxalement apaisé, les grands indices boursiers évoluent en ordre dispersé en ce mois de juin.

Outre-Atlantique, Wall Street s’affiche sous un ciel dégagé : le S&P 500 progresse d’environ 4 %, tandis que le Nasdaq s’envole de 5 %, porté par les valeurs technologiques. En revanche, le vieux continent peine à suivre le rythme : à Paris, le CAC 40 fléchit de 2 %, tout comme le DAX 30 à Francfort et le FTSE MIB à Milan.

En Asie, la tendance est plus enjouée. Le Shanghai Composite poursuit son redressement avec une avancée de 2,5 %. En Inde, le Nifty 50 s’arroge une solide progression de 3 %, reflet de la confiance retrouvée des marchés. Le Japon, quant à lui, renoue avec la croissance : le Nikkei 225 grimpe de plus de 6 %, redonnant des couleurs à la place de Tokyo.

Fait remarquable, la bourse israélienne, en plein tumulte géopolitique, enregistre une performance historique. L’indice TA-35, qui rassemble les 35 premières capitalisations du pays, a bondi de près de 7 % au cœur de la « guerre des 12 jours », inscrivant un nouveau sommet à 2.928,35 points. Depuis le début de l’année, sa progression dépasse les 22 %, défiant les pronostics.

Du côté des valeurs, Nvidia s’impose une fois encore sur le trône des capitalisations mondiales. Le géant des semi-conducteurs voit son titre grimper de 14 % en juin, propulsant sa valorisation au-delà des 3.750 milliards de dollars.

  • L’Europe s’apprête à investir massivement dans l’armement

Le retrait partiel des États-Unis de leur rôle traditionnel de garant de la sécurité mondiale bouleverse les équilibres, contraignant les 32 États membres à imaginer un avenir sans la protection du « parapluie » américain.

Face à ce tournant géopolitique, l’Europe pourrait être amenée à consacrer jusqu’à 1 000 milliards d’euros à sa défense au cours des vingt-cinq prochaines années.

À l’occasion du sommet des 24 et 25 juin à La Haye, un objectif ambitieux a été fixé : porter les dépenses militaires à 5 % du PIB. Un seuil encore lointain, puisque seuls 23 pays respectent aujourd’hui les 2 % requis.

Les États-Unis : un atterrissage économique

Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires internationaux vont fortement peser sur l’activité économique américaine et mondiale. D’après l’OCDE, la croissance mondiale devrait atteindre 2,9% cette année, soit 0,2 point de moins que la précédente prévision. Le PIB américain devrait tout de meme progresser, mais de seulement 1,6 %, contre 2,2% initialement prévu.

  • Les dernières publications économiques déçoivent

Les dernières statistiques publiées tracent les contours d’un net ralentissement de l’économie américaine. En rythme annualisé, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s’est contracté de 0,5 % au premier trimestre, révisant à la baisse une précédente estimation qui tablait sur un recul plus modéré de 0,2 %.

– Guerre commerciale : les conséquences déjà visibles

Et les perspectives pour les semaines à venir ne semblent guère plus rassurantes. Les premières secousses de la guerre commerciale initiée par Washington commencent à se faire sentir : un net fléchissement des échanges internationaux est déjà observable. Un indicateur en particulier retient l’attention — et peut-être révèle-t-il les prémices d’une récession à venir : les commandes de fret maritime à destination des fêtes de fin d’année accusent une baisse de 14 % par rapport à 2024.

Autre symptôme tangible du ralentissement en cours : les ports de Californie enregistrent une chute de 35 % de leur activité, tandis que 45 % des entreprises exportatrices à l’échelle mondiale prévoient une baisse marquée de leurs volumes.

Un constat que partage Florent Wabont, économiste au sein de la société de gestion Ecofi : « La consommation ralentit déjà, et cette tendance devrait se prolonger. L’incertitude ambiante pèse lourdement sur les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites : leurs intentions d’investissement s’amenuisent, les embauches se raréfient. »

Les chiffres confirment cette prudence généralisée. En mai, la balance commerciale des biens affiche un déficit abyssal de 96,6 milliards de dollars. Les ventes de détail reculent de 0,9 % sur le mois, accentuant le repli de 0,1 % observé en avril. Les revenus personnels des ménages américains pour le mois de mai 2025 se également sont établis en déclin de 0,4% sur un mois.

– Un marché du travail plus vulnérable

Quelques signaux positifs émergent toutefois de ce tableau assombri. Les commandes de biens durables pour le mois de mai affichent une progression spectaculaire de 16,4 % sur un mois, surpassant largement les attentes (+9,4 %). Parallèlement, la confiance des ménages s’améliore, passant de 52,2 à 60,5 en juin.

Florent Wabont pointe cependant un autre point de fragilité : « Le marché du travail est aujourd’hui bien plus vulnérable qu’il ne l’était par le passé. Les tensions s’y sont nettement atténuées : le taux de départs volontaires chute, les inscriptions hebdomadaires au chômage suivent une tendance haussière, et la fluidité du marché de l’emploi s’est considérablement dégradée. »

Certes, les demandes d’allocations hebdomadaires ont légèrement reculé à 236 000, contre un consensus de 245 000. Mais en parallèle, le nombre total de chômeurs grimpe 7,237 millions, un seuil qui n’avait plus été atteint depuis la fin de l’année 2021.

– Un accord commercial espéré avec la Chine

Le dénouement semble désormais à portée de main. Américains et Chinois sont parvenus à un accord de principe, fruit d’âpres négociations amorcées à Genève. Donald Trump, dans un message publié sur son réseau Truth Social, s’est félicité des « excellentes relations » entretenues avec Pékin. Aux termes de cet accord, la Chine s’engage à approvisionner les États-Unis en terres rares — ressources stratégiques s’il en est — dont les importations seront soumises à une taxation globale de 55 %. En contrepartie, Washington s’apprête à lever certaines mesures de rétorsion, notamment les restrictions affectant l’exportation de logiciels et de composants aéronautiques.

Cet accord augure-t-il d’une nouvelle dynamique commerciale ? Le président américain semble en tout cas décidé à capitaliser sur cet élan. Il travaille activement à la conclusion d’une dizaine de nouveaux traités commerciaux avec ses principaux partenaires d’ici au 9 juillet, échéance qu’il s’était lui-même imposée.

– Donald Trump et Jerome Powell : un duel engagé

Entre Donald Trump et Jerome Powell, le courant ne passe plus, si tant est qu’il n’ait jamais vraiment circulé. Le président américain ne cache plus son hostilité envers le patron de la Réserve fédérale (Fed), qu’il accuse de freiner sa politique économique en refusant de baisser les taux d’intérêt. Pour la quatrième fois consécutive, la Fed a en effet maintenu ses taux inchangés, invoquant les incertitudes géopolitiques et les effets différés des droits de douane sur l’inflation.

Or, Trump mise beaucoup sur une baisse significative des taux — de l’ordre d’un point — pour mener à bien sa grande réforme fiscale, surnommée The Big Beautiful Bill. À ce jour, les taux américains oscillent encore entre 4,25 % et 4,5 %.

Fidèle à son style abrupt, le président n’a pas hésité à qualifier Jerome Powell de « stupide », allant jusqu’à accuser la Fed de se livrer à des jeux d’influence politique. Il menace même de nommer, dès la rentrée, un successeur plus en phase avec ses vues économiques.

– L’inflation baisse

Malgré tout, les tensions inflationnistes semblent s’apaiser. Les prix à la consommation n’ont progressé que de 0,1 % sur un mois — un chiffre inférieur aux prévisions du consensus Bloomberg — et de 2,4 % sur un an. Hors alimentation et énergie, l’inflation mensuelle reste également limitée à 0,1 %, pour un rythme annuel de 2,8 %, là encore en deçà des attentes.

Florent Wabont souligne néanmoins que « l’actualisation des projections économiques trimestrielles indique que la Fed s’attend à davantage d’inflation, une croissance moindre et une hausse du chômage ». Dans un contexte alourdi par une vague protectionniste venue de Washington, l’inflation pourrait atteindre 3 % d’ici la fin de l’année, contre 2,1 % sur un an à fin avril, et 2,5 % hors alimentation et énergie.

Julien Quistrebert, gérant chez Tailor AM, conserve malgré tout une lueur d’espoir : « Les projections (“dots”) laissent entrevoir deux baisses de taux en 2025, même si le nombre de membres favorables au statu quo augmente. Jerome Powell a indiqué que la Fed pouvait se permettre d’attendre, malgré les pressions croissantes de personnalités comme Donald Trump, qui l’accusent de faire peser un fardeau coûteux sur l’économie américaine. »

Zone Euro : au-dessus de la ligne de flottaison

Au premier trimestre 2025, la zone euro a affiché une croissance de 0,6 %, portée par un sursaut des exportations – anticipant les barrières tarifaires américaines – et par une reprise timide du crédit. Mais sous cette embellie fragile, les vents contraires ne manquent pas : tensions commerciales avec les États-Unis, ralentissement persistant de l’économie chinoise… Autant d’ombres au tableau qui pourraient peser lourdement sur les mois à venir. L’OCDE, lucide, prévoit une croissance modeste : 1 % en 2025, puis 1,2 % en 2026, à mesure que la demande extérieure reprendrait des couleurs.

  • L’économie européenne plie mais ne rompt pas

– L’Europe a la relance

Selon que l’on soit d’un naturel enjoué ou inquiet, deux lectures de l’économie européenne s’imposent. Côté pile, des signaux encourageants apparaissent : l’indice de confiance des investisseurs Sentix a bondi plus que prévu, passant de -8,1 à +0,2. En avril, la production dans le secteur de la construction a crû de 1,7 % dans la zone euro, tandis que le taux de chômage est descendu à 6,2 %, contre 6,3 % en mars. À cela s’ajoute une progression des salaires de 3,4 %, reflet d’un marché du travail qui résiste.

Autre indicateur positif : la balance commerciale. En avril, la zone euro a dégagé un excédent de 9,9 milliards d’euros dans ses échanges de biens avec le reste du monde – en léger recul par rapport aux 13,6 milliards d’un an plus tôt, mais toujours solide.

Les plans de relance, eux, viennent nourrir cette dynamique. L’Union européenne s’apprête à mobiliser 800 milliards d’euros sur quatre ans – soit 4,5 % du PIB – pour moderniser ses infrastructures et renforcer sa défense. Dans le même esprit, l’Allemagne prévoit d’injecter 500 milliards d’euros dans ses infrastructures d’ici 2037. Une impulsion budgétaire d’ampleur, rare sur le Vieux Continent.

– Les vents contraires

Pour autant, tout n’est pas au beau fixe. En juin, le climat économique s’est à nouveau terni : l’indice du sentiment économique dans la zone euro est tombé à 94,0, en deçà des 95,1 attendus par les analystes. La confiance des consommateurs, elle, reste engluée à -15,3. Plus préoccupant encore, la production industrielle s’est contractée de 2,2 % en avril, un repli plus sévère qu’escompté.

Romain Part, de la Banque Internationale à Luxembourg, dresse un constat lucide : « La reprise s’essouffle. La demande intérieure reste atone, l’euro fort pénalise nos exportations, et les incertitudes géopolitiques brident l’investissement. Certes, l’élection de Friedrich Merz en Allemagne et les plans de relance en matière de défense devraient, à terme, porter leurs fruits. Mais ces effets prendront du temps. La BCE, bien que soutenue par une inflation modérée, agit prudemment. La confiance est encore fragile, et les tensions commerciales continuent d’assombrir l’horizon. »

  • Une huitième baisse de taux de la BCE

L’inflation recule : elle s’établissait à 1,9 % en mai 2025, contre 2,2 % en avril, et 2,6 % un an plus tôt. Dans ce contexte plus favorable, la Banque centrale européenne a une nouvelle fois abaissé ses taux directeurs, pour la huitième fois consécutive. Le 5 juin, à Francfort, le Conseil des gouverneurs a décidé une baisse de 25 points de base. Le taux de dépôt atteint désormais 2 %, contre 4 % à la même période en 2024.

Une politique monétaire résolument accommodante, qui semble déjà produire des effets : en avril, la croissance des prêts au secteur privé s’est accélérée pour le cinquième mois consécutif. Sur un an, les crédits aux entreprises et aux ménages ont progressé de 2,7 %, contre 2,6 % en mars.

Chine : une économie durablement touchée ?

En Chine, l’économie reste sous pression en raison des tensions commerciales avec les Etats-Unis, d’une demande intérieure faible, de craintes liées au chômage et de pressions déflationnistes persistantes.

Certes, les ventes au détail ont connu un spectaculaire sursaut — leur plus forte progression depuis 2023 — mais cet élan pourrait bien n’être qu’un mirage, attisé par l’accalmie temporaire des relations sino-américaines. Dans ce contexte, les chiffres du commerce extérieur pour mai ont déçu : les exportations n’ont crû que de 4,8 %, tandis que les importations se sont repliées de 3,4 %.

La production industrielle, elle, s’est accrue de 5,8 % sur un an, tandis que les ventes de détail ont bondi de 6,4 %, contre 5,1 % le mois précédent.

Romain Part souligne toutefois que « malgré une suspension partielle de certains droits de douane, la dynamique de la production industrielle s’essouffle, tandis que la crise immobilière continue de miner la confiance des ménages. »

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

  • Les marchés actions : des perspectives contrastées

Les marchés financiers ont été secoués par l’exacerbation des tensions au Moyen-Orient, avec le conflit israélo-iranien. Heureusement, celui-ci s’est rapidement conclu : douze jours après les premiers incidents, un cessez-le-feu a été signé entre les parties.

Le détroit d’Ormuz, crucial pour l’approvisionnement énergétique mondial, n’a pas été bloqué. La prime de risque géopolitique sur le pétrole s’est ainsi effacée presque totalement. Le Brent est redescendu en dessous de 70 dollars le baril.

Le risque géopolitique demeure, mais sans une hausse durable des prix de l’énergie, l’impact macroéconomique via l’inflation reste limité.

Par ailleurs, les négociations tarifaires entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux ont un peu avancé en juin. Le marché anticipe une hausse moyenne des tarifs douaniers de 10 % pour l’ensemble des partenaires, à l’exception de la Chine où ils pourraient atteindre 30 % sur certains secteurs clés (automobile, aluminium, acier).

– Nos Recommandations

Face à ces incertitudes commerciales et budgétaires aux États-Unis, et à une visibilité réduite sur l’issue des négociations ainsi que sur la détérioration potentielle de l’environnement macroéconomique, le soutien à un nouveau rallye boursier apparaît limité. Alors que les marchés américains atteignent de nouveaux sommets historiques, nous maintenons une position neutre sur les actions et recommandons la diversification géographique des portefeuilles, en particulier tant que les négociations commerciales restent incertaines.

1. Les marchés financiers européens : un rebond espéré

Les facteurs de soutien en Europe sont bien présents. À court terme, la croissance économique est soutenue par les récentes baisses de taux de la BCE, avec un taux de dépôt désormais à 2 %. Toutefois, l’efficacité de cet assouplissement dépendra de l’impact des politiques commerciales américaines. Les politiques d’investissement, notamment dans certains secteurs stratégiques comme la défense, devraient également dynamiser l’économie européenne.

2. Les marchés financiers américains : une performance concentrée

Aux États-Unis, la croissance des dépenses d’investissement au sein du S&P 500 au premier trimestre (+19 %) est toutefois concentrée sur une poignée d’acteurs majeurs, notamment les « Sept Magnifiques » et le secteur technologique, tandis que le reste du marché stagne. Malgré des perspectives de bénéfices solides pour 2025 (autour de +14 %), l’incertitude entourant une possible dégradation macroéconomique justifie une valorisation élevée des actions américaines (environ 23 fois les bénéfices). La clé sera la capacité des entreprises à maintenir une croissance bénéficiaire soutenue. Nous estimons que les entreprises technologiques, notamment celles impliquées dans l’intelligence artificielle, continueront à jouer un rôle moteur.

Le secteur de la santé a été particulièrement affecté par les mesures restrictives de l’administration américaine contre l’industrie pharmaceutique, impactant tant les entreprises nationales qu’étrangères. Cependant, nous considérons que la majorité des mauvaises nouvelles sont déjà intégrées dans les valorisations, offrant une opportunité d’investissement.

3. Les marchés émergents : la Chine dans l’attente

Sur les marchés émergents, la faiblesse du dollar devrait continuer à jouer un rôle favorable. Les actions indiennes, malgré des valorisations élevées, restent attractives en raison d’une forte croissance économique, du développement de la classe moyenne et de leur moindre exposition aux tarifs douaniers, du fait de leur orientation domestique.

La situation chinoise reste incertaine. Bien que les tarifs douaniers supplémentaires aient été levés et que le gouvernement apparaisse en position de force, la dépendance à la demande externe et l’absence de reprise de la consommation interne freinent la dynamique. Nous attendons un engagement plus marqué des autorités chinoises.

  • Les marchés obligataires : un dollar en baisse malgré les risques géopolitiques

Le dollar a chuté de plus de 5 % au premier trimestre 2025, puis de près de 9 % au deuxième trimestre, parallèlement à une reprise des actions américaines (+10,8 % en USD). Cette baisse reflète les inquiétudes liées aux politiques de l’administration Trump et leur impact potentiel sur l’économie. Le consensus prévoit une poursuite de cette tendance, soutenue par un ralentissement de la croissance américaine, des baisses de taux à venir et la volonté politique d’un dollar faible.

Les taux à 10 ans américains ont reculé de près de 60 points de base en six semaines, tombant sous 4,20 %. Ces niveaux ne reflètent probablement pas pleinement les incertitudes entourant le projet budgétaire de Trump, susceptible d’augmenter les besoins de financement.

– Nos recommandations

Nous maintenons une attitude positive sur les marchés obligataires, avec une préférence pour les segments défensifs. En Europe, malgré des défis budgétaires, les perspectives à moyen terme sont encourageantes, justifiant une préférence pour les obligations souveraines européennes à court terme. Nous restons prudents sur les maturités longues européennes et négatifs sur les taux longs américains, en raison du risque budgétaire accru.

1. Les Obligations souveraines

Nous privilégions les obligations souveraines européennes de court terme, considérées comme une alternative aux instruments monétaires grâce à une meilleure visibilité sur la politique de la BCE. La méfiance envers l’endettement américain s’est accrue avec l’adoption du projet budgétaire « Big Beautiful Bill » par la Chambre des Représentants, bien que celui-ci soit amené à être modifié au Sénat. Cette situation alimente la volatilité sur les taux longs américains.

2. Les Obligations corporate

Sur le marché du crédit, nous favorisons le crédit Investment Grade européen, solide et résilient, avec des spreads plus stables que leurs équivalents américains. Les obligations financières subordonnées offrent un couple rendement/risque intéressant, soutenu par une réglementation stricte. Elles permettent d’améliorer la performance des portefeuilles tout en restant sur des émetteurs de qualité.

Nous restons sélectifs sur le High Yield, réservé aux maturités courtes et aux signatures les mieux notées, lorsque le rendement supplémentaire justifie le risque.

  • Les marchés alternatifs : un placement adapté à un contexte de forte volatilité 

Nous conservons une position neutre sur les marchés alternatifs, tout en réaffirmant notre préférence pour les stratégies long/short actions. Ces stratégies sont particulièrement adaptées à des marchés volatils et incertains, où la rotation rapide des secteurs et la sensibilité aux annonces politiques et économiques créent des inefficiences exploitables. Elles offrent une protection contre les baisses et un potentiel de surperformance grâce à leur flexibilité.

  • Les Produits structurés : une solution stratégique d’optimisation des portefeuilles

Nous restons positifs sur les produits structurés, qui permettent une exposition personnalisée à différents marchés, combinant potentiel de hausse et protection à la baisse. La correction récente de certains secteurs, notamment la santé, offre des opportunités d’entrée. La hausse des taux longs rend les produits liés aux taux attractifs en rendement, mais il convient de bien calibrer la protection. La diversification des sous-jacents et des types de structures est essentielle. Ces produits représentent une solution stratégique pour optimiser les portefeuilles dans le contexte actuel.

  • Le private equity : un investissement de long terme

L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés reste fort malgré un contexte économique incertain. La baisse progressive des taux en 2025 soutient cette dynamique, avec une ouverture accrue vers des fonds accessibles au grand public.

Nous restons confiants dans le potentiel du private equity, notamment via :

– Les stratégies secondaires, pour leur stabilité et leurs valorisations prometteuses ;

– Les fonds de co-investissement, combinant rendement et maîtrise des coûts ;

– La dette privée (mezzanine, growth buyout) pour accompagner la croissance des entreprises ;

– Le capital-risque, particulièrement dans les secteurs technologiques et de la transition énergétique.

L’Allocation conseillée

Pour concilier performance et maîtrise des risques, nous recommandons une stratégie diversifiée et de long terme, comprenant :

– Les stratégies secondaires, pour la stabilité ;

– L’exposition au capital-risque, pour capter des opportunités à haut rendement ;

– Les investissements en LBO pour profiter de l’effet de levier ;

– Le growth equity, pour bénéficier de la croissance d’entreprises matures ;

– La dette mezzanine, grâce à ses rendements attractifs, comme outil clé de diversification.

Nous restons vigilants face aux évolutions économiques, tout en capitalisant sur les opportunités dans les secteurs stratégiques tels que la santé et la transition énergétique.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Les convictions d'investissement de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
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