Aurélien Florin

BFM Business : les investissements réalisés par les sportifs de haut niveau

BFM Business : Guillaume Lucchini se confie sur la gestion de patrimoine des sportifs de haut niveau

Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, a pris part à l’événement « Tout Pour Investir », organisé par BFM Business en collaboration avec Occur, dans une table ronde dédiée à la gestion de patrimoine des sportifs de haut niveau.

Lors de cette rencontre, il a participé à une conférence passionnante intitulée : « Investissement : le monde du sport en ébullition », aux côtés de Clarisse Castan, fondatrice et PDG de Ginger & Limón, et de Didier Poulmaire, avocat fiduciaire et président du think tank Sport et Citoyenneté. Cette table ronde a été animée par Sandra Gandoin, journaliste de BFM Business.

Au cours de son intervention, Guillaume Lucchini a notamment exploré les liens de plus en plus étroits entre le monde de l’investissement et celui du sport. Au cours de cette table ronde, il est, par ailleurs, revenu sur l’intérêt croissant des entreprises pour cet univers dynamique et fédérateur.

https://www.youtube.com/watch?v=eeverB39cy4

Sandra Gandoin. 2024 peut-elle être qualifiée d'« année zéro », marquant un rapprochement inédit entre les sportifs-investisseurs et le monde de l’entrepreneuriat ? 

Guillaume Lucchini. Les Jeux Olympiques de 2024 ont brillamment mis en lumière l’univers du sport. Les pouvoirs publics se sont mobilisés avec rigueur pour faire de cet événement une réussite éclatante et offrir à nos athlètes les moyens de conquérir un maximum de médailles d’or. Et le succès fut au rendez-vous : 64 médailles, dont 16 en or, ponctuées de moments d’émotion intense grâce à des performances exceptionnelles de sportifs tels que Léon Marchand, Manon Apithy-Burnet, Cassandre Beaugrand ou Pauline Ferrand-Prévot.

Un certain nombre d’entreprises françaises ont également joué un rôle clé dans le succès de cette édition. Certaines ont franchi un pas décisif en s’engageant dans le monde du sport, que ce soit par des partenariats avec des athlètes ou en impliquant leurs salariés dans des projets inspirés par les valeurs sportives.

C’est pourquoi 2024 restera comme une année charnière pour le sport français. Elle a été le théâtre d’un rapprochement significatif entre les sportifs, les investisseurs et les entreprises, des sphères qui, jusqu’alors, ne communiquaient que trop rarement. À mon grand regret, les sportifs en activité s'intéressaient peu aux enjeux de l’entrepreneuriat.

Or, nous avons découvert que de nombreux sportifs – qu’ils soient encore en activité ou retraités – aspirent à mettre leurs compétences au service des entreprises. En retour, certaines entreprises manifestent une volonté croissante de collaborer avec ces athlètes, attirées non seulement par leur expertise, mais également par leurs qualités humaines : leur esprit d’équipe, leur résilience, et leur mentalité tournée vers la performance collective.

« Grâce au JO de Paris, certaines entreprises ont franchi un pas décisif en s’engageant dans le monde du sport »

Sandra Gandoin. Pensez-vous que l’esprit des Jeux Olympiques puisse perdurer ? 

Guillaume Lucchini. Le sport est d’ores et déjà un secteur d’activité d’une importance capitale dans notre pays. Selon un rapport de la Banque Publique d’Investissement (BPI France), il représente 2,6 % du PIB national. Les entreprises de ce secteur génèrent aujourd’hui un chiffre d’affaires de 70 milliards d’euros, et les projections pour 2028 tablent sur des revenus dépassant les 100 milliards d’euros. Ce sont des chiffres particulièrement éloquents. Par ailleurs, environ 10 000 entreprises et micro-entreprises voient le jour chaque année dans ce domaine.

Le secteur sportif embrasse un vaste éventail d’activités : il s’étend des technologies de pointe à l’événementiel, de la santé au BTP. Le terrain de jeu est immense. Sur le plan sociétal, le sport constitue également un pilier essentiel. Il est un puissant vecteur de citoyenneté et d’éducation, et il joue un rôle crucial pour la jeunesse. À l’heure où les écrans envahissent nos vies, le sport agit comme un trait d’union.

Il y a, au sein de notre société, une réelle aspiration à retrouver certaines valeurs fondamentales. Et derrière cela se cachent également des enjeux de santé publique majeurs. En 2025, la santé mentale sera érigée en Grande Cause Nationale. L’une des réponses les plus importantes réside, là aussi, dans la promotion de l’activité physique et sportive.

Hélas, force est de constater que nous avons relégué le sport à l’arrière-plan de l’éducation scolaire. Contrairement à d’autres pays européens où il occupe une place centrale, nous sommes encore à la traîne. Toutefois, je crois fermement que nous rattraperons progressivement ce retard.

« Pour les sportifs, le rapprochement avec le monde économique et les entreprises offre une passerelle vers une reconversion plus naturelle »

Sandra Gandoin. Croyez-vous qu’un rapprochement durable entre le monde économique et le monde sportif soit réellement envisageable ?

Les besoins de financement dans le sport sont bien réels, et les entreprises, tout comme les sportifs investisseurs, s’y engouffrent avec enthousiasme. Pour ces derniers, il ne s’agit pas seulement d’une opération financière classique : ils cherchent également à s’impliquer dans l’aventure entrepreneuriale, à comprendre les technologies développées et à les intégrer dans leur quotidien.

Il y a, en outre, une dimension communicationnelle forte. Un sportif apporte avec lui une aura, un lien unique avec sa communauté de supporters. Prenons l’exemple d’un athlète qui, après une blessure, utilise un outil spécifique pour sa rééducation et retrouve une condition physique optimale. Lorsque cet athlète attribue publiquement son succès à cet outil, cela devient un argument de poids pour l’entreprise concernée.

Pour les sportifs, ce rapprochement avec le monde économique offre aussi une passerelle vers une reconversion plus naturelle. Il est bien connu que la transition entre une carrière marquée par une forte exposition médiatique et la retraite peut s’avérer brutale. Elle expose souvent les anciens sportifs à des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété, le burn-out, ou encore un sentiment d’isolement. Préparer cette reconversion en investissant dans des entreprises permet non seulement d’anticiper cette transition, mais aussi de l’adoucir.

« Un sportif de haut niveau doit sécuriser son patrimoine, comme le ferait un bon père de famille »

Sandra Gandoin. Nombreux sont les sportifs de haut niveau qui se sont retrouvés ruinés à cause de placements hasardeux. Quels sont réellement leurs besoins, et à quel moment convient-il d’intervenir ?

Guillaume Lucchini. Avant d’envisager des investissements ambitieux tels que la prise de participation dans une entreprise, un fonds de capital-risque ou même du private equity, il est essentiel de sécuriser son patrimoine avec sagesse, comme le ferait un bon père de famille.

La première étape consiste à acquérir une résidence principale, réaliser un ou deux investissements locatifs et constituer un matelas de sécurité pour couvrir les besoins familiaux et financer, par exemple, les études des enfants.

Pour tous les sportifs, il est également crucial de mettre en place un écosystème de conseillers capable d’offrir un accompagnement global, intégrant les dimensions humaines, médicales et financières. Durant sa carrière, un sportif de haut niveau est soumis à une sollicitation permanente. Son agenda est souvent surchargé. Les joueurs évoluant dans les plus grands clubs se trouvent pris dans une spirale de rencontres : championnats, matchs de Coupe d’Europe, compétitions internationales et grands événements mondiaux. Leur présence à domicile devient rare.

Dans ces conditions, ils n’ont guère le temps – ni parfois l’expertise – pour réfléchir à la gestion de leur patrimoine.

Deux options s’offrent alors à eux : soit laisser les choses en l’état, au risque de compromettre le fruit de leur travail acharné ; soit s’entourer de professionnels compétents. Les plus grands joueurs ont compris l’importance de bâtir un cercle de confiance autour d’eux. Ces sportifs ne sont pas seulement des individus : ils incarnent de véritables TPE, voire PME, qui font vivre un écosystème entier.

« Notre multi-family office intègre un accompagnement spécifique sur le volet médical »

Sandra Gandoin. Comment les accompagne-t-on pour pérenniser et valoriser leur patrimoine ?

Être bien entouré est une nécessité. Sur ces sujets, les ligues professionnelles hésitent à s’impliquer, notamment depuis les scandales liés à l’UNFP et sa filiale commerciale ESC. De nombreux anciens joueurs avaient, à l’époque, été victimes de conseils financiers désastreux.

Cela dit, on observe désormais un effort accru des clubs pour accompagner leurs joueurs, notamment en matière de communication. Une mauvaise gestion de leur image peut, il est vrai, avoir des répercussions non seulement sur eux, mais aussi sur le club, ses revenus et ses sponsors.

Au-delà de la gestion patrimoniale et des investissements, en particulier dans des actifs non cotés, un autre aspect essentiel doit être pris en compte : le volet médical. Les carrières des sportifs peuvent s’arrêter brutalement, en raison d’une blessure ou à un problème de santé.

Les exemples abondent, que ce soit dans le rugby ou le football, où des erreurs de diagnostic ont eu des conséquences dramatiques. C’est pourquoi, au sein de notre multi-family office, nous avons intégré cet accompagnement spécifique. Nous mettons nos clients sportifs en relation avec des experts médicaux indépendants. Cette indépendance est cruciale, car des conflits d’intérêts peuvent surgir : l’intérêt du sportif n’étant pas toujours aligné avec celui de son club.


Une opération d'OBO Immobilier

Baisse des taux : un nouveau souffle pour les OBO immobiliers

Le crédit demeure l’un des piliers de la vie économique et un levier incontournable de la croissance d’un pays. En France, entre mars 2022 et décembre 2023, la brutale remontée des taux d’intérêt, conjuguée aux difficultés rencontrées par les établissements bancaires, avait toutefois plongé le marché du financement dans une quasi-paralysie. Aujourd’hui, l’horizon s’éclaircit enfin pour les investisseurs. Sous l’impulsion de la Banque centrale européenne, les taux amorcent une lente décrue. Les établissement préteurs, redynamisés, adoptent, de leur coté, une stratégie commerciale plus offensive. Cette conjoncture favorable ravive naturellement l’intérêt pour certaines stratégies fondées sur l’effet de levier du crédit.

Une détente salutaire sur les marchés du crédit

Après plusieurs mois de vaches maigres, les établissements bancaires desserrent enfin l’étau. Attirés par une baisse progressive des taux d’intérêt, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à se presser aux portes des banques pour financer leurs projets, notamment dans l’immobilier.

  • Les taux amorcent leur décrue

Le niveau des taux d’intérêt des crédits immobiliers repose sur une multitude de paramètres économiques : la marge des banques, les perspectives de croissance, ou encore les anticipations sur l'inflation. Mais l’un des leviers majeurs reste incontestablement le taux directeur fixé par la Banque centrale européenne (BCE). La bonne nouvelle ? L’institution, sous la direction de Christine Lagarde, a amorcé un tournant décisif dans sa politique monétaire. Depuis juin, elle a réduit son principal taux directeur – le fameux taux de dépôt – à trois reprises, le faisant passer de 4 % à 3,25 %, soit une baisse totale de 75 points de base.

Les taux des crédits immobiliers suivent cette tendance baissière. Selon la Fédération bancaire française, le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts à l’habitat en France a continué de reculer pour atteindre 3,33 % en septembre, toutes durées confondues. Cette dynamique, amorcée dès février, marque le dixième mois consécutif de baisse. À titre de comparaison, ce taux s’élevait encore à 3,60 % en janvier. Cette année, la France est tout simplement le pays de la zone euro dont les taux sont les plus compétitifs !

Les prêts à longue durée profitent tout particulièrement de ce mouvement. Entre décembre 2023 et septembre 2024, les taux des crédits sur 20 ans sont passés de 4,26 % à 3,50 %, tandis que ceux sur 25 ans ont chuté de 4,35 % à 3,59 %.

 

Opération d'OBO immobilier : l'évolution des taux d'intérêt
Opération d'OBO immobilier : l'évolution des taux d'intérêt
  • La demande de crédit augmente

Pour Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, cette baisse des taux est une véritable aubaine. « Cette détente est salutaire. Nous retrouvons des conditions de financement comparables à celles de juin 2023. En somme, nous effaçons seize mois de hausses successives. Cela redonne des ailes aux investisseurs pour concrétiser de nouveaux projets », se réjouit-il. « D’autres baisses de taux orchestrées par la BCE restent envisageables ces prochains mois. Si de telles décisions était prises, nul doute que les taux de crédit immobilier continueront à baisser ».

Les résultats de l’enquête trimestrielle menée par la BCE auprès des banques confirment cette tendance : la demande de crédits à l’habitat a nettement progressé au cours du troisième trimestre.

  • Une baisse des prix sur le marché de l’immobilier

Le contexte actuel semble particulièrement favorable aux acheteurs. Les signaux de reprise du marché immobilier se multiplient, confirmant une dynamique encourageante pour les acquéreurs.

Guillaume Lucchini met en lumière les facteurs de cette embellie : la conjugaison des baisses de taux et de prix a considérablement renforcé le pouvoir d’achat des emprunteurs. « Nos clients profitent pleinement de cette conjoncture avantageuse, » observe-t-il. « Les bilans bancaires témoignent d’ailleurs de cette tendance, avec une croissance soutenue des crédits accordés aux particuliers. Selon les récentes études de la Banque de France, le nombre de prêts a bondi de 30 % en l’espace de quelques mois. »

Au premier semestre 2024, les prix au mètre carré ont enregistré une baisse de 8 % sur un an en France, prolongeant une tendance amorcée en 2023 avec un recul de 4 %. « Cette correction des prix constitue également un signal d’opportunité, » ajoute Guillaume Lucchini, fondateur de Scala Patrimoine. Et de conclure : « Les acquéreurs disposent aujourd’hui d’un net avantage, se trouvant désormais en position de force. »

  • Des politiques commerciales plus agressives

Bien que le stock des crédits immobiliers soit en légère baisse en septembre (-0,8 %), la production de crédits à l’habitat, hors renégociations, affiche une nette progression. Elle s’établit à 9,6 milliards d’euros pour ce mois, marquant une reprise notable après le creux de 6,9 milliards enregistré en mars 2024.

Pour les mois à venir, Guillaume Lucchini, fondateur de Scala Patrimoine, se montre résolument optimiste. « Les banques pourraient être tentées d'adopter une posture encore plus agressive sur le plan commercial, d’autant que le marché français reste particulièrement solide. L’endettement des ménages demeure contenu », affirme-t-il. En effet, les chiffres témoignent d’une très faible sinistralité des crédits, avec un taux d’encours douteux à peine supérieur à 0,97 % au 31 décembre 2023.

À ceux qui envisagent de temporiser davantage, Guillaume Lucchini met en garde contre une attente qui pourrait se révéler contre-productive. « Nul ne peut aujourd’hui prédire avec certitude une nouvelle baisse des taux en 2025. Les banques ont déjà considérablement assoupli leurs conditions d’accès au crédit. Les investisseurs disposant d’un projet prometteur auraient tout à perdre à repousser sa concrétisation. Il est crucial de garder en mémoire qu’il est peu probable que nous retrouvions des taux inférieurs à 1,5 % sur 25 ans, comme ce fut le cas il y a quelques années. »

Par ailleurs, les banques se montrent désormais plus flexibles sur le montant des apports, souvent fixés autour de 10 à 15 % du prix d’achat. « Les profils solides disposent d’un véritable levier pour négocier des taux avantageux. Certains investisseurs ont même réussi à obtenir des décotes significatives par rapport aux barèmes affichés », souligne Guillaume Lucchini.

Une période idéale pour les opérations d'OBO immobiliers ?

L'Owner Buy Out (OBO) est une stratégie financière particulièrement prisée par les dirigeants et propriétaires en quête d’optimisation patrimoniale. Cette opération permet non seulement de diversifier ses actifs, mais aussi de préparer une transmission en douceur, tout en monétisant une partie de son patrimoine.

  • Monétiser une partie de son patrimoine

Dans une perspective patrimoniale, l’OBO offre une solution ingénieuse : céder un bien, souvent à une structure partiellement contrôlée par le cédant lui-même, tout en conservant une participation au capital. Ce montage repose sur un schéma juridique et financier précis, impliquant la création d’une société ad hoc – généralement une holding – financée par emprunt et, dans certains cas, par l’apport d’investisseurs tiers.

Appliquée au domaine immobilier, cette approche présente de nombreux avantages. Elle permet au propriétaire de :

- Libérer des liquidités immédiatement.

- Réduire l’assiette imposable au titre de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).

- Préserver une continuité dans la gestion des actifs.

Dans un cadre successoral, l’OBO s’impose comme un levier stratégique. Il facilite une transmission intergénérationnelle en répartissant les parts sociales de la holding entre les héritiers, tout en évitant une dispersion du patrimoine immobilier. Comme le souligne le fondateur de Scala Patrimoine : « cette méthode conjugue optimisation fiscale, protection des intérêts familiaux et pérennité des actifs. Pour les entrepreneurs et les sportifs de haut niveau, l’OBO constitue ainsi un outil redoutablement efficace. Il permet de sécuriser leurs revenus futurs tout en différant autant que possible le poids du remboursement de l’emprunt souscrit. »

  • Un contexte favorable à exploiter

Le détente progression des taux offre un terrain favorable à la mise en œuvre de telles opérations. Et la baisse des prix sur les marchés immobiliers, l’OBO devient une opportunité encore plus attractive. Guillaume Lucchini explique : « Les familles souhaitent tirer parti de la baisse des prix et de la décrue progressive des taux d’intérêt pour transmettre leur patrimoine immobilier à la génération suivante, tout en maximisant l’effet de levier du crédit. Cette approche présente également l’avantage d’alléger la charge de l’Impôt sur la Fortune immobilière. »

Le dirigeant ajoute : « De plus, les investisseurs conservent aujourd’hui une marge de manœuvre importante pour renégocier leurs crédits dans l’éventualité d’une nouvelle baisse des taux. »

Un exemple d’OBO immobilier

Les équipes de Scala Patrimoine apportent régulièrement leur expertise dans le cadre d’opérations d’OBO (Owner Buy-Out). Tout récemment, notre multi-family office a accompagné une opération de refinancement complexe, incluant une restructuration du capital. Cette intervention a notamment permis d’organiser un transfert d’actifs entre générations, d’un parent à ses enfants, tout en optimisant le refinancement de la dette selon une approche réfléchie et cohérente avec une vision patrimoniale.

  • La création de revenus sur le long terme

L’opération s’inscrit dans le cadre d’une opération restructuration immobilière effectuée dans une logique d’anticipation de transmission de patrimoine sur trois générations.

Il s’agissait de la détention patrimoniale de murs à usage commercial loués nus. Ces murs étant détenus en direct et en démembrement de propriété suite au décès du père anciennement propriétaire. La mère étant devenue usufruitière et son fils nu-propriétaire suite au décès).

Afin de structurer la détention de ces murs en pleine propriété au sein d’une société commerciale, les murs ont été cédés concomitamment par l’usufruitière et le nu propriétaire à cette société nouvellement constituée. Le capital social de cette société commerciale a été réparti avec une forte surpondération en faveur de l’ancien nu propriétaire. Une détention minimale en pleine propriété par l’ancienne usufruitière ayant été par ailleurs prévue.

Les murs étant toujours loués donc productifs de revenus, leur rattachement à la société a permis de refinancer ces murs via la contraction d’un emprunt bancaire porté au passif de la société (les loyers couvrant les annuités de remboursement d’emprunt), tout en ménageant la possibilité à l’un ou l’autre des actionnaires de mettre à disposition de ladite société un compte courant d’associé en complément de l’emprunt bancaire, afin de faciliter cette opération de refinancement.

« Dans le cas présent, l’OBO a permis de structurer et d’encapsuler la rémunération de l’investisseur, évitant ainsi qu’elle ne s’expose à des tranches marginales d’imposition trop élevées. » tient à préciser Guillaume Lucchini.

  • Une anticipation successorale

De plus, la quasi-totalité des actions de la société commerciale détenues par le fils (actions détenues en pleine propriété au moment de la constitution de la société) a fait l’objet, dans la foulée, d’une donation en nue-propriété au profit de ses propres enfants, donc aux petits-enfants, permettant une complète anticipation successorale.

Au final, le capital de la société commerciale était donc détenu :

- Pour partie, en pleine propriété par la mère

- Pour partie, en pleine propriété par le fils

- En grande partie, en usufruit par le fils

- En grande partie, en nue-propriété par les petits enfants

Conclusion

L’intérêt de recourir à un multi-family office tel que Scala Patrimoine se révèle particulièrement crucial, notamment lorsque les emprunteurs sont des chefs d’entreprise dont le patrimoine mêle à la fois des dimensions personnelles et professionnelles. Ces configurations, souvent complexes, sont parfois mal comprises ou insuffisamment prises en compte par les établissements bancaires.

Nos équipes sont donc à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, l'intérêt d'une opération d'OBO immobilier, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.


European Search Perspective, une initiative menée par Qwant et Ecosia

Qwant et Ecosia : l'alternative européenne aux géants américains

Face à l’hégémonie de Google et Microsoft, deux acteurs européens – Qwant et Ecosia – ont décidé d’unir leurs forces. Leur ambition ? Donner naissance à une alternative crédible et indépendante dans le domaine des technologies de recherche, à travers une société commune.

Une initiative de Qwant et d'Ecosia pour contrer la domination américaine

L’Europe, aujourd’hui, ploie sous une dépendance technologique préoccupante. En particulier dans le domaine des moteurs de recherche, phagocyté par les grandes plateformes américaines. Une réalité qui freine l’émergence de solutions locales et laisse peu de place à l’innovation européenne.

Cependant, une récente initiative pourrait changer la donne. Qwant, entreprise française, et Ecosia, son équivalent allemand, ont scellé un partenariat ambitieux : la création d’une société commune visant à bâtir une infrastructure de recherche indépendante. Baptisée European Search Perspective, cette entité est le fruit d’une stratégie accélérée par le rachat de Qwant par Synfonium, fonds dirigé par Octave Klaba, qui a redressé l’entreprise alors au bord de la faillite.

  • Une union dictée par des enjeux économiques

Le contexte économique a également pesé dans cette décision. Microsoft vient d’augmenter drastiquement le coût d’utilisation des API de Bing, mettant en difficulté les moteurs de recherche alternatifs qui en dépendent. Pour Qwant, une part importante des résultats affichés provenait de Bing. Ecosia, de son côté, s’appuyait à la fois sur Bing et Google pour fournir ses réponses.

Olivier Abecassis, directeur général de Qwant et d’European Search Perspective, confie à Clubic : « Aujourd’hui, les capacités de calcul ont considérablement évolué par rapport à quelques années en arrière, permettant une automatisation complète de la chaîne. Ce projet, discuté depuis un moment, a enfin pu se concrétiser grâce aux moyens financiers débloqués lors de la relance de Qwant en 2023. »

Basée à Paris, la nouvelle entité sera détenue à parts égales par les deux entreprises. Selon le magazine Wired, Ecosia apportera des ressources financières et ses précieuses données utilisateurs, tandis que Qwant mobilisera ses équipes d’ingénieurs et de data scientists, déjà engagées dans le développement d’un nouvel index de recherche.

  • Une ambition mesurée, mais prometteuse

Sous la houlette d’Olivier Abecassis, European Search Perspective promet d’offrir un environnement de recherche plus éthique, avec un accent particulier sur la protection de la vie privée.

Avec 26 millions d’utilisateurs cumulés, Qwant et Ecosia posent les premières pierres d’un socle prometteur, bien que leur part de marché reste modeste face à l’écrasante domination de Google.

Loin de prétendre rivaliser avec le géant de Mountain View, Olivier Abecassis nuance : « Notre objectif n’est pas de concurrencer Google, qui détient 90% des parts de marché et a su construire un modèle redoutablement efficace. En revanche, nous croyons fermement en la nécessité de diversifier l’offre pour les utilisateurs. Nous sommes persuadés que nous pouvons leur proposer une alternative fiable et respectueuse de leurs attentes. »

, une initiative menée par Qwant et Ecosia
, une initiative menée par Qwant et Ecosia

Une question de souveraineté

Les institutions européennes observent naturellement avec bienveillance le projet ambitieux mené conjointement par Qwant et Ecosia.

  • Une volonté politique forte

La nouvelle coalition s’inscrit dans une stratégie cruciale visant à renforcer la souveraineté technologique de l’Europe, un enjeu d’autant plus vital face aux défis géopolitiques que suscite la dépendance aux infrastructures américaines.

« Notre mission est limpide : concevoir une technologie démocratique et souveraine, ancrée en Europe, à un moment où l’intelligence artificielle générative s’apprête à transformer radicalement l’expérience de la recherche en ligne. Nous devons bâtir une solution capable de prévenir toute ingérence extérieure – qu’il s’agisse, par exemple, de la décision de Microsoft d’augmenter les coûts d’accès à son API de recherche – afin de garantir la pérennité de notre activité », déclare Olivier Abecassis, directeur général de Qwant.

Dans le contexte de l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle générative, l’accès aux contenus du web revêt une importance croissante. Assurer la sécurisation de cet accès devient impératif pour ces entreprises, qui ambitionnent de proposer une alternative novatrice et indépendante aux utilisateurs.

  • Un contexte réglementaire favorable

Le contexte européen offre aujourd’hui un terrain particulièrement propice au développement du projet « ESP », notamment grâce à l’entrée en vigueur cette année du Digital Markets Act. Ce règlement, dédié aux marchés numériques, impose notamment à Google de rendre son écosystème plus accessible aux acteurs concurrents, en partageant une partie de ses données de recherche. La firme est également tenue de proposer un écran de sélection permettant aux utilisateurs de choisir leur moteur de recherche par défaut dans son navigateur Chrome.

En réduisant les barrières financières et techniques imposées par les géants technologiques américains, cette législation ouvre ainsi la voie à un rééquilibrage des forces sur le marché numérique.

Un lancement en 2025 ?

La nouvelle société pourrait, dans un avenir proche, lever des fonds auprès d’investisseurs extérieurs afin d’asseoir son projet. Une première version du moteur de recherche européen devrait, par ailleurs, voir le jour d’ici la fin de l’année.

Et bonne nouvelle : cet outil sera également accessible via une API (ou « interface de programmation d’application »), permettant ainsi à d’autres entreprises européennes de l’exploiter. Cette ouverture pourrait favoriser la création d’un écosystème numérique plus riche et diversifié, autour de cette initiative pleine de promesses.

Olivier Abecassis, à ce sujet, souligne : « D’autres moteurs pourraient se joindre à l’initiative. Celle-ci pourrait devenir une ressource essentielle pour l’industrie européenne. » L’index, de surcroît, sera conçu pour alimenter les technologies émergentes d’intelligence artificielle générative, un atout stratégique dans un secteur en pleine effervescence.

Dans un premier temps, le moteur ne proposera des résultats qu’en français et en allemand. L’ajout de l’anglais est prévu pour une phase ultérieure, avant, peut-être, l’intégration d’autres langues.

Il reste toutefois un long chemin à parcourir pour les deux groupes européens. Ecosia ne détient qu’une part de marché modeste, de 0,3 %, en Europe, et Qwant se trouve encore dans une position marginale. Mais le moteur sud-coréen Naver a tracé la voie, en réussissant à détrôner Google dans le pays du matin frais. Une preuve éclatante que l’impossible peut parfois devenir réalité.


Les fonds secondaires dans le monde du capital investissement et leVenture Capital

Capital investissement : un contexte favorable aux fonds secondaires ?

Lancés aux États-Unis dans les années 1980, les fonds de private equity secondaire connaissent un essor spectaculaire. Selon une étude récemment publiée par la banque d’affaires Lazard, le marché du secondaire est en passe de battre tous les records. Les fonds adoptant cette stratégie ont investi près de 71 milliards de dollars au cours du premier semestre, soit une hausse de 66 % par rapport à la même période en 2023. Sur l’ensemble de l’année 2024, le marché pourrait même dépasser les 150 milliards de dollars.

Mais qu’est-ce qui explique un tel engouement ? Quels sont les atouts des fonds secondaires ? Et comment réussir ses investissements dans cette classe d’actifs en pleine effervescence ?

Scala Patrimoine vous propose un panorama détaillé du marché du private equity secondaire.

Qu’est-ce que qu’un fonds de private equity secondaire ?

Dans l’univers feutré et complexe du capital-investissement, il existe un segment singulier qui ne cesse de prendre de l’ampleur au fil du temps : celui des fonds dits « secondaires ».

  • Un rôle important dans l'univers du capital investissement

Ces fonds, souvent méconnus du grand public, jouent pourtant un rôle déterminant dans la fluidité du marché en offrant une seconde vie aux parts de fonds de private equity, rachetées à des sociétés de gestion qui détiennent ces actifs depuis parfois plusieurs années. Il s’agit, en quelque sorte, du « marché de l’occasion » de l’investissement sur le non coté, où des investisseurs viennent acquérir des participations déjà existantes dans des entreprises.

« Le marché secondaire offre une solution clé pour céder des participations avant leur échéance, libérant de la liquidité et permettant un rééquilibrage stratégique des portefeuilles » explique Adrien Tourbet, Private Equity Associate au sein du multi-family office Scala Patrimoine. Cette décision peut être motivée par plusieurs raisons : un besoin de liquidité, un changement de cap stratégique, ou encore une volonté de gestion active du portefeuille afin de réallouer des ressources vers de nouvelles opportunités.

  • Un marché de plus en plus vaste

Mais au-delà de cette fonction de revente, le marché secondaire se distingue également par la diversité des actifs qu’il permet de transiger. « Le marché secondaire englobe aujourd’hui des actifs variés, tels que l’infrastructure ou la dette privée, élargissant ainsi son rôle bien au-delà des seules participations en equity., » souligne Adrien Tourbet. Ce large éventail de possibilités attire principalement des investisseurs en quête de rendements décorrélés des marchés financiers traditionnels, tout en leur offrant une certaine flexibilité.

Autrefois peu fréquenté, ce marché s’est fait une place de choix dans l’univers du capital investissement. « Il est vrai que le marché secondaire a connu une évolution significative au cours de ces deux dernières décennies, se transformant de ce qui était autrefois un secteur niche en un marché plus vaste, plus liquide et plus sophistiqué. » soutient Remy Pomathios, head of private markets investments chez Indosuez Wealth Management.

GP-Led et LP-Led : les deux faces d’une même pièce

Les transactions sur le marché secondaire du capital-investissement se déploient en deux catégories distinctes, chacune répondant à des dynamiques et des motivations particulières : les transactions « GP-Led » (General Partner-Led) et « LP-Led » (Limited Partner-Led).

Les transactions GP-Led sont orchestrées par le gestionnaire du fonds, le General Partner, et visent souvent à offrir de la liquidité ou à restructurer les actifs du portefeuille. En cédant tout ou partie des participations détenues dans le fonds, le General Partner peut lever des capitaux frais, essentiels pour financer de nouvelles opportunités d’investissement ou pour réorganiser la structure du fonds.

À l’inverse, les transactions LP-Led, à l’initiative des souscripteurs, ou Limited Partners, consistent pour ces derniers à céder leurs parts sur le marché secondaire. Comme l’explique le responsable des investissements non cotés de Scala Patrimoine, « Les transactions LP-Led offrent une flexibilité essentielle pour répondre à des besoins de liquidité ou ajuster son exposition au capital-investissement. ». Elles offrent ainsi une souplesse financière, permettant aux Limited Partners de réajuster leur stratégie d’allocation d’actifs, souvent en raison de contraintes réglementaires, sans attendre la liquidation totale du fonds.

Pourquoi un tel succès ?

Les perspectives du marché des fusions et acquisitions se sont nettement assombries au cours des derniers mois, entraînant une forte chute des transactions au premier semestre 2024. Les introductions en Bourse se font désormais rares, avec seulement 54 milliards de dollars levés durant cette période, tandis que les opérations de M&A n'ont atteint que 1 700 milliards de dollars, bien loin des 6 000 milliards de 2021.

Dans un contexte où le marché transactionnel reste morose et le coût du capital s'élève, les sociétés de gestion peinent à trouver des voies de sortie pour céder leurs participations. Face à cette difficulté, elles sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers les fonds secondaires, une solution qui leur permet notamment de restituer de la liquidité à leurs investisseurs. « L'année 2024 est à nouveau prometteuse, car le besoin de liquidités demeure pressant, aussi bien pour les Limited Partners que pour les General Partners », souligne Jérémie Magne, directeur général d’ODDO BHF Private Equity.

Selon une étude menée par Lazard, le volume des transactions secondaires a bondi de 65 % en un an. « Malgré quelques signes positifs ces dernières semaines sur le marché des fusions et acquisitions, le retard des distributions a poussé les sponsors et les LPs à explorer les marchés secondaires pour générer de la liquidité », appuie de nouveau Marion Cossin, associée-gérante chez Lazard.

Les investisseurs peuvent également y trouver largement leur compte.

Quels sont les avantages des fonds secondaires pour les investisseurs ?

  • De l’argent directement au travail

Contrairement à un investissement primaire, où l’investisseur engage des capitaux dans un fonds qui investira progressivement selon les opportunités du marché, l’investissement secondaire permet l’acquisition de parts dans des fonds dont le capital collecté est déjà partiellement ou totalement déployé.

Cette distinction est cruciale, car elle offre aux investisseurs secondaires un accès immédiat à un portefeuille d’actifs diversifié, sans le délai inhérent aux investissements initiaux, qui nécessitent une période d’attente pendant laquelle les gestionnaires identifient et finalisent les opportunités. Ce gain de temps n’est pas le seul avantage. La stratégie secondaire procure également une meilleure visibilité sur la performance potentielle du fonds, car les actifs en portefeuille sont déjà au travail, ce qui permet d’évaluer leur qualité et leur rendement prévisionnel avec plus de précision.

Adrien Tourbet souligne par ailleurs que « Les fonds secondaires, avec une période de détention plus courte, permettent des distributions accélérées, souvent entre 3 et 6 ans. » Cette rapidité de retour sur investissement (entre 3 et 6 ans), alliée à la moindre exposition aux aléas du marché, confère aux placements secondaires une dimension sécurisante et plus prédictible.

« Ces fonds sont également beaucoup plus diversifiés que les fonds de primaire, avec des investissements sur des centaines d’entreprises » etaye Jan Philipp Schmitz, directeur général délégué et Deputy Co-Head of Secondaries and Primaries chez Ardian.

  • Des acquisitions faites avec une décote

Dans le cadre de l'acquisition de portefeuilles existants, les fonds de private equity secondaire ont la possibilité de négocier une « décote d'illiquidité » variant généralement entre 5 et 20 %, selon les conditions de marché et la stratégie adoptée. En période de crise, cette décote peut se révéler encore plus avantageuse, les vendeurs étant souvent plus disposés à céder leurs actifs à prix réduit pour libérer des liquidités ou limiter leur exposition aux risques.

« Les décotes d'illiquidité offrent aux fonds secondaires l’opportunité d’accéder à des actifs de qualité à des valeurs attractives.», souligne Adrien Tourbet, avant de rappeler l’importance de l’expérience et du savoir-faire des équipes de gestion sélectionnées. « Cette stratégie repose sur une analyse rigoureuse des portefeuilles acquis et des dynamiques de marché, afin de déceler les opportunités offrant un rapport risque-rendement optimal. »

 

La décote appliquée aux fonds secondaires de private equity
La décote appliquée aux fonds secondaires de private equity
  • Des performances au rendez-vous

Dans l'univers du capital-investissement, la performance finale des fonds constitue un véritable juge de paix. Et force est de constater que cette performance est ici au rendez-vous. Une étude récente a révélé que, sur les vingt dernières années, les fonds secondaires ont généré une performance annuelle moyenne de 13,3 %. Des résultats qui sont comparables à ceux des fonds Buyout et Growth, et supérieurs à ceux des fonds de fonds primaires ou du Venture capital.

Autre signe particulièrement favorable, selon les données de Preqin, seulement 1,8 % des fonds secondaires ont enregistré des pertes sur une période de dix ans (de 2010 à 2020), contre 18,6 % pour les fonds de stratégies primaires en capital-développement et 22,3 % pour les fonds LBO. Ces chiffres confirment ainsi la résilience des fonds secondaires.

Soulignons enfin l'atténuation de la fameuse "courbe en J" des fonds, une tendance généralement observée dans le private equity, où les rendements sont souvent négatifs en début de vie du fonds avant de se redresser au fil du temps. Cette dynamique est nettement moins prononcée dans le cas des fonds secondaires, grâce à la nature de leurs investissements.

Contrairement à un fonds primaire, dont le portefeuille se construit progressivement et où les frais de gestion ont un impact sur la valorisation pendant les premières années, les fonds secondaires bénéficient d’une approche plus immédiate. « Les fonds secondaires évitent cet écueil : l’argent est rapidement mis au travail, avec des actifs souvent déjà performants », souligne Adrien Tourbet. Cette rapidité d'exécution permet aux investisseurs de profiter d’une durée de portage plus courte et, par conséquent, d'un retour sur investissement plus rapide.

Les fonds secondaires : une courbe en J des investissements
Les fonds secondaires : une courbe en J des investissements

Les grandes levées de fonds secondaires lors du 1er semestre

La dynamique remarquable du marché secondaire est bien attestée par le fait que plusieurs sociétés de gestion de premier plan ont vu leurs fonds massivement souscrits par les investisseurs.

Capital Dynamics, société de gestion spécialisée dans le non-coté, a ainsi concrétisé avec aisance la levée de son fonds dédié aux opérations secondaires mondiales, Capital Dynamics Global Secondaries VI, pour un montant impressionnant de 1,1 milliard de dollars.

De son côté, Committed Advisors s’est également distingué dans le cadre de la levée de son fonds secondaire de cinquième génération, Committed Advisors Secondary Fund V. Ce véhicule, axé sur des stratégies secondaires au niveau mondial, a bénéficié d’un engagement de 2,6 milliards d'euros de la part des investisseurs en début d’année.

En France, c'est Ardian qui a frappé fort en levant 5,25 milliards de dollars pour son troisième millésime de fonds d'infrastructure secondaire, dépassant ainsi largement son objectif initial de 2,5 milliards de dollars.

Nos conseils pour bien investir dans le secondaire ?

Investir dans des fonds secondaires en capital-investissement offre des opportunités uniques, mais pour maximiser les rendements tout en maîtrisant les risques, il est essentiel d’adopter une stratégie réfléchie et bien informée. Voici nos recommandations clés :

1. Choisir des gérants expérimentés

Privilégier des gestionnaires dotés d’une solide expertise, capables d’identifier les opportunités du marché et de négocier des acquisitions au meilleur prix.

2. Diversifier les actifs

Investir dans des fonds offrant une exposition variée à de multiples secteurs, entreprises et classes d’actifs, afin de minimiser les risques tout en maximisant les opportunités.

3. Analyser la qualité et la maturité des actifs

Opter pour des portefeuilles composés d’actifs déjà déployés, garantissant une meilleure visibilité sur leurs performances et un horizon de liquidité relativement court.

4. Profiter des décotes avantageuses

Surveiller les phases de marché propices à l’acquisition d’actifs de qualité à des prix attractifs, permettant de renforcer la rentabilité des investissements.

5. S’assurer de la taille critique du fonds

Choisir des fonds d’une taille suffisante pour accéder aux meilleures transactions disponibles sur le marché et optimiser le déploiement du capital.

6. Être attentif aux termes du fonds

Examiner soigneusement les frais associés, les distributions attendues et les conditions de sortie avant de s’engager, afin d’éviter les mauvaises surprises.

7. Effectuer une due diligence rigoureuse

Procéder à une analyse approfondie des performances passées et des perspectives de croissance des actifs, pour s’assurer de la viabilité de l’investissement.

8. Adopter une vision stratégique à long terme

Bien qu’ils offrent une meilleure liquidité que les fonds primaires, les fonds secondaires restent des placements à moyen ou long terme. Il est essentiel d’aborder ces investissements avec une stratégie claire et cohérente.

Pour conclure, nous pouvons souligner que le marché du private equity secondaire connaît un essor fulgurant ces dernieres années, porté par sa capacité à offrir des solutions de liquidité et des opportunités d’investissement attractives dans un contexte économique incertain. Sa flexibilité, ses performances et ses avantages tels que les décotes d'illiquidité et des rendements rapides en font un segment de choix pour de nombreux investisseurs. Toutefois, réussir dans cette classe d’actifs exige une approche rigoureuse, axée sur la diversification, l’analyse minutieuse des portefeuilles et le choix de gestionnaires expérimentés. Ce marché en pleine effervescence s’impose ainsi comme une alternative stratégique dans l’univers du capital-investissement.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement en private equity et private debt et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Novembre 2024

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Aux États-Unis, les marchés financiers ont salué avec enthousiasme la victoire de Donald Trump lors des élections présidentielles américaines.
  • La Réserve fédérale (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) ont annoncé une nouvelle réduction de 0,25 point de leurs taux directeurs.
  • La Chine a confirmé l’élaboration d’un nouveau plan de relance budgétaire, destiné à restaurer la confiance de sa population.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • Les marchés financiers dominés par l'actualité américaine

Les marchés financiers américains à la fête

Les records continuent de s’accumuler sur les marchés financiers. Les quatre principaux indices boursiers américains — le Dow Jones, le Nasdaq 100, le Nasdaq Composite et le S&P 500 — ont tous atteint des sommets inédits. Le S&P 500, en particulier, a signé son 47ᵉ record de l’année, tandis que le Dow Jones, franchissant pour la première fois la barre symbolique des 43 000 points, inscrit lui aussi une nouvelle page dans l’histoire boursière.

Ces performances spectaculaires sont, en partie, dues à la victoire de Donald Trump. Dès le lendemain de son annonce, les marchés ont enregistré une hausse sans précédent pour une journée suivant une élection présidentielle américaine. En effet, les investisseurs ont accueilli favorablement un programme résolument orienté vers la relance de l’activité économique. Parmi les principaux bénéficiaires de cette dynamique, les valeurs financières, pétrolières et technologiques se distinguent, encouragées par les promesses de déréglementation prônées par le nouveau président. Tesla, dirigé par Elon Musk, l’un des partisans les plus influents de Trump, a ainsi bouclé la séance avec une progression spectaculaire de 15 %. À l’inverse, les entreprises du secteur des énergies renouvelables ont été pénalisées par ces nouvelles orientations politiques, subissant des corrections notables.

Par ailleurs, Nvidia a récemment franchi un cap historique, atteignant une capitalisation boursière de 3 430 milliards de dollars. Ce faisant, elle devient la société la plus valorisée au monde, détrônant Apple et surpassant même la capitalisation totale de la Bourse de Paris (3 100 milliards de dollars), ainsi que la somme des Bourses de Francfort et de Milan réunies. Le géant des semi-conducteurs, fer de lance des avancées en intelligence artificielle, impose ainsi sa suprématie dans l’univers des technologies de pointe.

L’Europe en retrait

Loin de l’effervescence qui anime les marchés américains, les places européennes avancent prudemment, presque à tâtons. Les analystes ont revu à la hausse leurs prévisions de bénéfices pour l’indice EuroStoxx sur les douze mois à venir, les portant à 7,3 %. Ce chiffre reste cependant inférieur aux 14 % espérés pour l’indice S&P 500.

Depuis le 15 octobre, le CAC 40 perd du terrain (-3,5 %), suivi de près par l’EuroStoxx 50 (-3 %). Le DAX  (- 1,6 %), demeure lui aussi négatif. Des performances qui demeurent très inférieures comparées à celles du S&P 500, qui affiche une progression de 2,3 % sur les trente derniers jours.

Cette dichotomie s'explique principalement par les inquiétudes suscitées par le retour en force du milliardaire républicain et son projet d'augmenter de manière significative les droits de douane sur une grande partie des produits importés d'Europe.

Outre-Manche, le FTSE recule de 1,5 % sur le mois. En Asie, l’Inde et la Chine ne sont pas épargnées par la morosité des marchés : le Nifty 50 et le Shanghai Composite accusent des baisses de 6 % et 1,5 % respectivement.

Pourtant, les actions chinoises demeurent attractives, avec des valorisations relativement faibles. Le MSCI China se négocie à un ratio cours/bénéfices de 10,2x, tandis que le CSI300 affiche un ratio de 12,7x.

Tableau de performance des indices boursiers pour le mois de novembre 2024
Tableau de performance des indices boursiers pour le mois de novembre 2024
  • Les taux étatiques s’envolent

Le programme économique présenté par Donald Trump, qui prévoit de nombreuses baisses d’impôts, risque de coûter cher aux contribuables américains. Anticipant cette situation, les investisseurs prévoient une hausse substantielle du déficit budgétaire des États-Unis et, par conséquent, une explosion de la dette publique.

Logiquement, les taux d’intérêt à long terme américains connaissent une progression marquée. Le taux de référence, celui de l’emprunt d'État à 10 ans, s’élève désormais à 4,4 %. Parallèlement, le dollar enregistre une hausse de plus de 1,5 % face aux devises de ses principaux partenaires commerciaux. L’euro, en baisse de près de 2 %, a franchi la barre des 1,075 dollar.

En France, le taux de l’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans a également connu une hausse de 10 points de base en moins d’un mois, atteignant actuellement 3,08 %. De son côté, le taux allemand grimpe dans les mêmes proportions, se fixant à 2,34 %.

  • Une baisse à venir pour l’or ?

Le 30 octobre dernier, l'or atteignait un nouveau sommet, frôlant les 2 789 dollars l'once. Il s'agit là du quarantième record battu depuis le début de l'année. La demande pour ce métal précieux reste, il faut l'admettre, particulièrement soutenue. D’après le rapport trimestriel du World Gold Council, pour la première fois de son histoire, la demande mondiale en or a franchi la barre des 100 milliards de dollars. En l’espace d’une année, cette demande a augmenté de 5%, atteignant ainsi 1 313 tonnes.

Cependant, les achats d’or par les banques centrales ont ralenti au cours du troisième trimestre, se limitant à 186 tonnes. Depuis lors, le cours de l’once a connu un léger recul, redescendant à 2 566 dollars. Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les investisseurs nourrissent, à tort ou à raison, l’espoir d’une réduction des tensions géopolitiques, notamment la fin des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

Simultanément, les crypto-actifs semblent également tirer parti de l’ascension de Trump. Porté par l'espoir d'une réglementation plus favorable, le bitcoin a franchi pour la première fois la barre des 70 000 euros, établissant un nouveau record historique à 85 661 euros.

  • Le pétrole victime de l’électrification de l’économie mondiale ?

Le prix du Brent se négocie actuellement autour de 71 $ le baril. À moyen et long terme, et sauf en cas de bouleversement géopolitique majeur, il semble peu probable que le cours de l’or noir dépasse à nouveau les 100 $. Plusieurs éléments militent, en effet, en faveur de ce scénario.

Tout d’abord, l’exploitation des hydrocarbures de schiste a permis aux États-Unis d’atteindre une quasi-autonomie énergétique. En conséquence, la dépendance mondiale vis-à-vis du pétrole a diminué, ce qui exerce une pression à la baisse sur les prix. Par ailleurs, l’électrification progressive des économies mondiales n’encourage guère la consommation de pétrole. Cette tendance est confirmée par le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Nous avons connu l’ère du charbon, l’ère du pétrole, et nous entrons désormais à grande vitesse dans l’ère de l’électricité. »

En outre, l’AIE prévoit que la demande mondiale de toutes les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) atteindra au plus tard son pic « d’ici la fin de la décennie ». Parallèlement, les sources d’énergie à faible émission, telles que le nucléaire, le solaire et l’éolien, devraient produire plus de la moitié de l’électricité mondiale avant 2030. Cela souligne l’importance croissante des énergies renouvelables dans le mix énergétique global.

Enfin, même si l’Arabie Saoudite, l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, reste un acteur majeur sur le marché, elle doit maintenir une production élevée pour financer des projets ambitieux, tels que la ville futuriste de NEOM. Toutefois, cette stratégie pourrait se heurter à un contexte économique moins favorable, notamment en raison des prévisions de demande de pétrole révisées à la baisse. En effet, la croissance économique mondiale demeure modeste, notamment en Chine, un facteur qui pourrait limiter la demande de pétrole à l’échelle mondiale.

Économie américaine : un effet Trump ?

  • Le « Red Sweep »

Les élections présidentielles américaines ont rendu leur verdict : Donald Trump a été élu 47e président des États-Unis. Kamala Harris, vice-présidente et candidate démocrate, héritière du mandat de Joe Biden, s'incline. Comme le souligne Brad Brezinski, directeur des relations avec les investisseurs internationaux chez Robeco : « Le candidat républicain a remporté la quasi-totalité des États clés et a fait des gains considérables dans des bastions traditionnels des démocrates, tels que le New Jersey et New York. »

« The Donald » devient ainsi le deuxième président américain à servir deux mandats non consécutifs, après le démocrate Grover Cleveland, à la fin du XIXe siècle. La domination des républicains est d'ailleurs totale. En effet, ceux-ci contrôleront désormais le Sénat, la Chambre des représentants et la présidence, accomplissant ainsi un véritable « Red Sweep ».

À court et moyen terme, Brad Brezinski estime que « la victoire de Trump devrait stimuler les bénéfices des entreprises, privilégier la production nationale grâce aux droits de douane promis, et favoriser des secteurs tels que l’énergie (partisan des émissions de carbone), la finance (dérégulation) et les matériaux. »

À plus long terme, l'impact des droits de douane et des prolongations envisagées des réductions fiscales de Trump pourrait engendrer une augmentation significative du déficit américain, ainsi que des répercussions sur l'inflation. Mais, comme le précise le gérant de Robeco, « Le marché attendra de voir ce qui n'était jusque-là que des promesses de campagne se transformer en actions concrètes, qui seront au cœur des préoccupations dès le début du mandat de Trump, en janvier 2025. »

  • L’emploi déçoit

Les statistiques macroéconomiques publiées aux États-Unis présentent un tableau contrasté.

Commençons par les nouvelles positives. La confiance des consommateurs, tout d'abord, s'améliore sensiblement. Selon les données du Conference Board, l'indice de confiance des consommateurs a bondi à 108,7 en octobre, enregistrant une forte hausse par rapport aux 99,2 de septembre. Ce regain de confiance est le plus important depuis mars 2021. Les analystes prévoyaient une hausse plus modeste à 99,3.

Le PMI manufacturier, quant à lui, se redresse, même si de manière plus mesurée que prévu (de 47,3 à 47,8 contre 47,5 anticipé). Il reste néanmoins en territoire de contraction en octobre. À l’inverse, le PMI des services affiche une progression plus modeste, passant de 55,2 à 55,3, mais demeure toujours en zone d’expansion.

Bien que les ventes de maisons existantes aient déçu en septembre (-1 % en rythme mensuel), les ventes de maisons neuves surprennent positivement, enregistrant une hausse de 4,1 % en rythme mensuel.

Cependant, la plus grande source d'inquiétude réside désormais dans le marché de l’emploi. Selon l'enquête mensuelle du Bureau of Labor Statistics (BLS), le nombre d'offres d'emploi a chuté de manière significative, passant de 8 millions à moins de 7,5 millions.

Les créations d'emplois (NFP) se montrent également décevantes, s’élevant à seulement 12 000, un chiffre bien en-deçà des attentes, qui tablaient sur 106 000 nouveaux postes. Et comme souvent dans ces périodes d'incertitude, les mauvaises nouvelles volent en escadrille. Le département du Travail a en effet révisé à la baisse les chiffres précédemment publiés. Les 254 000 emplois créés en septembre ont été corrigés, et le chiffre pour le mois d'août, initialement de 159 000, a été abaissé à 78 000.

Le taux de chômage, toutefois, reste stable à 4,1 %.

  • La Fed abaisse une nouvelle fois ses taux

Une nouvelle baisse de 25 points de base

La croissance du PIB en rythme annualisé atteint 2,8 % au troisième trimestre, contre 3 % au deuxième trimestre. Alors que l’inflation core-PCE - l'indice de prix des dépenses de consommation personnelle, excluant les prix de l'alimentation et de l'énergie - est de 2,7 % en rythme annualisé en septembre.

Sans surprise, la Réserve fédérale américaine (Fed) a donc, pour la deuxième fois consécutive, abaissé ses taux directeurs. Cette réduction de 25 points de base, moins agressive que celle de septembre (qui atteignait 50 points de base), place désormais les taux dans une fourchette de 4,50 à 4,75 %.

Pour justifier cette décision, le Comité fédéral de l'open market (FOMC), chargé de définir la politique monétaire, a précisé que « les risques pesant sur la réalisation de ses objectifs en matière d’emploi et d’inflation sont à peu près équilibrés ». Le comité a également dressé un rapide bilan du marché du travail : « les conditions se sont globalement améliorées, le taux de chômage a augmenté mais demeure faible, tandis que l’économie continue de croître à un rythme soutenu. »

Malgré cette bonne performance de l'économie américaine, le comité n'exclut pas une nouvelle baisse de 25 points de base en décembre, laissant ainsi la porte grande ouverte à un éventuel ajustement.

De l'eau dans le gaz entre Trump et Powell ?

Et pour 2025 ? La trajectoire paraît plus incertaine, d'autant que, sur le plan économique, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump pourrait rebattre les cartes. Le nouveau président prévoit en effet une série de baisses d’impôts dans le but de stimuler la croissance.

Jerome Powell a toutefois tenu à rappeler que « les élections, à court terme, n’auront aucun effet sur nos décisions ». Il a précisé : « nous ignorons le calendrier et la nature exacte des réformes à venir, et donc les impacts potentiels sur l’économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne faisons pas de suppositions. »

Le président de la Fed a par ailleurs exclu de démissionner malgré la victoire de Donald Trump, qui lui avait adressé, il y a quelques mois, une salve de critiques, l’accusant notamment de mener une politique trop prudente. Selon la Fed, Donald Trump n’a légalement pas le pouvoir de le démettre de ses fonctions, ni de destituer aucun des membres du conseil des gouverneurs de la banque centrale.

Zone Euro : à la croisée des chemins

  • Une confiance à restaurer

La zone euro a enregistré un rebond inattendu de sa croissance. Au cours du troisième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, contre une prévision de +0,2 %. Une performance encourageante, attribuée, selon Eurostat, « à la résilience de l'Allemagne, qui a échappé à la récession », comme l'a annoncé l'agence européenne.

Cependant, les services du Fonds monétaire international (FMI) ont révisé à la baisse leurs projections économiques pour la zone euro dans les années à venir. Selon leurs estimations, l'économie devrait croître de 0,8 % en 2024, avant d'atteindre 1,3 % en 2025 et 1,5 % en 2026.

Les économistes imputent ce ralentissement à la morosité persistante des acteurs économiques. En octobre, les indices de confiance ont de nouveau reculé, passant de 96,3 à 95,6. Cependant, la confiance des ménages s'améliore légèrement, en ligne avec les attentes, passant de -12,9 à -12,5.

Le PMI manufacturier d'octobre a quant à lui réservé une surprise agréable, s'établissant à 45,9 contre 45 précédemment. En revanche, celui des services n'a pas répondu aux attentes, enregistrant une légère baisse, de 51,4 à 51,2.

  • Les pressions inflationnistes s’estompent

La bataille contre l’inflation est-elle en passe d’être remportée ? En septembre, les pressions inflationnistes se sont atténuées davantage que prévu, atteignant 1,7 % sur un an. Pour la première fois depuis plus de trois ans, l’inflation tombe ainsi sous le seuil symbolique des 2 %.

Lors de sa dernière intervention, Christine Lagarde s’est d’ailleurs montrée plus prolixe que d’ordinaire. Elle a notamment souligné que la BCE « était en train de tordre le cou à l’inflation », ajoutant que « le plan se déroulait comme prévu ». Avant de conclure : « Je souhaite que cet objectif de 2 % soit atteint de manière durable. En l’absence de choc majeur, cela devrait se réaliser au cours de l’année 2025. » Plus encore, la présidente de la BCE a exclu toute perspective de récession en Europe.

Fidèle à son pragmatisme, la Banque centrale européenne a donc saisi l’occasion pour abaisser une nouvelle fois ses taux directeurs de 0,25 point, les portant à 3,25 %. Il s’agit de la troisième baisse de l’année, une décision attendue au regard de la révision à la baisse des prévisions inflationnistes pour septembre et des récentes données économiques faibles.

Si la BCE se veut réaliste et annonce qu’elle prendra ses décisions en fonction des chiffres économiques à venir, il est possible de lire entre les lignes qu’une quatrième baisse de taux en décembre prochain est déjà presque actée.

  • Rapport Draghi : un nouveau programme d’investissement sur la table ?

L'ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, vient de publier le rapport commandé par la Commission européenne sur l’avenir de la compétitivité du continent. Ce document dresse un tableau sombre de la situation économique actuelle de l’Union européenne.

Draghi souligne l'écart grandissant entre les économies européenne et américaine, particulièrement en ce qui concerne le produit intérieur brut (PIB). Il rappelle que depuis l’an 2000, le revenu disponible réel par habitant a augmenté deux fois plus vite aux États-Unis qu’en Europe. Ainsi, la différence de PIB entre l’Union européenne et les États-Unis, qui était de 15 % en 2002, atteint désormais 30 % en 2023.

Les points clés de ce rapport mettent en lumière les défis colossaux auxquels l’Europe est confrontée :

  • L’Union européenne a manqué le tournant de l’innovation numérique, se privant des gains de productivité qu’elle aurait pu en retirer.
  • Une stratégie industrielle commune est désormais impérative pour combler ce retard, avec un accent particulier sur l'innovation.
  • La politique commerciale allemande, trop dépendante des exportations, expose l’Europe aux risques des fluctuations extérieures sans réelle intégration économique à l’échelle européenne.

Pour y remédier, M. Draghi propose d’augmenter les investissements de l’Union à hauteur de 750 à 800 milliards d’euros par an afin de financer des réformes cruciales. Ce montant, représentant entre 4,4 % et 4,7 % du PIB européen, atteindrait un niveau d'investissement inédit depuis plus d’un demi-siècle.

Parmi les recommandations, Draghi plaide pour des investissements dans des infrastructures énergétiques communes, la coordination des dépenses en matière de défense, la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières stratégiques, et la création de conditions propices à l’émergence d’une nouvelle génération de champions européens dans les technologies de pointe et les innovations écologiques.

La dette française sous surveillance

  • La France dans l'œil du cyclone 

Il y a quelques semaines, l'agence de notation Fitch a choisi de maintenir la note de la France à « AA- », tout en plaçant le pays sous perspective négative. En d'autres termes, si le nouveau gouvernement ne parvient pas à réduire significativement le déficit public dans les mois à venir, la note de la France risque fort d’être abaissée. La tâche s’annonce colossale : le déficit public devrait atteindre 6,1 % du PIB.

Les analystes de Fitch n'hésitent d’ailleurs pas à tirer la sonnette d'alarme. « Le dérapage budgétaire attendu cette année place la France dans une position défavorable, et nous anticipons désormais des déficits budgétaires plus conséquents, ce qui entraînera une augmentation marquée de la dette publique, jusqu'à 118,5 % du PIB d'ici 2028 », avertissent-ils.

L'agence se montre peu disposée à accorder un blanc-seing au nouveau gouvernement. « Nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement atteigne ses objectifs révisés de déficit à moyen terme, qui visent à ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB d'ici 2029 », a-t-elle précisé dans une note destinée aux investisseurs.

  • Une dette qui explose

Plus récemment encore, Moody’s a émis des conclusions similaires. Bien que l'agence maintienne la note de la France à « Aa2 », elle a assombri sa perspective, la faisant passer de « stable » à « négative ». Selon Moody’s, cette décision reflète « le risque croissant que le gouvernement français ne parvienne pas à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour contenir des déficits budgétaires potentiellement plus importants que prévu ».

Le résultat de ces sombres prévisions se traduit déjà par un alourdissement du coût de la dette. La charge de la dette, c'est-à-dire les seuls intérêts que la France doit verser, dépasse désormais les 50 milliards d’euros, devenant ainsi le deuxième poste de dépense de l’État, juste après l’Éducation nationale. Plus inquiétant encore, le service de la dette pourrait bientôt absorber l'intégralité des recettes de l'impôt sur le revenu. Chaque Français porte aujourd’hui, à titre individuel, une part de dette d'environ 47 000 euros.

Et à en juger par le budget 2025 présenté par le gouvernement, la situation ne semble pas près de s'améliorer.

La Chine joue son va-tout

  • Le secteur immobilier sort de sa torpeur

Les récentes mesures du Politburo pour stimuler la consommation et encourager l’investissement commenceraient-elles à porter leurs fruits ? Les indices PMI officiels montrent une légère reprise : celui de l’industrie manufacturière s’établit à 50,1 (+0,3) et celui des services à 50,2 (+0,2). Par ailleurs, le secteur immobilier, longtemps embourbé, semble enfin reprendre son souffle. Les taux d’emprunt à un an et à cinq ans baissent de 25 points de base, atteignant respectivement 3,1 % et 3,6 %, au-delà des espérances.

Mieux encore, les ventes de logements neufs des 100 principaux promoteurs immobiliers chinois ont bondi de 73 % en octobre par rapport à septembre.

Au troisième trimestre, l’économie chinoise enregistre ainsi une croissance de 4,6 % en rythme annuel.

  • Des défis structurels majeurs

Malgré cette accalmie relative, la Chine, sous la direction de Xi Jinping, doit faire face à de nombreux obstacles susceptibles de fragiliser son volontarisme économique. Outre l’autoritarisme du Parti communiste, le pays est confronté à des défis structurels majeurs, notamment le vieillissement de sa population et un endettement massif des entreprises comme des collectivités locales. La dette des gouvernements locaux, colossale, est estimée entre 7 000 et 11 000 milliards de dollars, soit environ deux fois celle du gouvernement central.

Les tensions commerciales avec les États-Unis et l’Europe ajoutent à cette pression. Un exemple frappant en est la décision récente de la Chine d’imposer des surtaxes sur les importations de cognac, en réponse à l’augmentation des taxes européennes sur les véhicules électriques chinois. Ce bras de fer commercial illustre bien l’escalade des tensions internationales.

Sans filet de protection sociale et face à un taux de chômage élevé parmi les jeunes, les ménages chinois demeurent prudents. La menace de la déflation se fait d’ailleurs de plus en plus sentir. Les chiffres de septembre confirment cette tendance, avec un indice des prix à la consommation (CPI) à seulement 0,4 % et un indice des prix à la production (PPI) en recul de 2,8 %.

  • Un nouveau plan de relance ?

Les dirigeants chinois sont pleinement conscients que les mesures annoncées à la rentrée s'avèrent insuffisantes pour atteindre l'objectif ambitieux de 5 % de croissance en 2025. C'est pourquoi le Parti communiste a dévoilé un plan de relance supplémentaire.

Ce « bazooka » budgétaire devrait osciller entre 6 000 milliards de yuans (778 milliards d'euros) et 10 000 milliards de yuans (1 300 milliards d'euros).

Les mesures envisagées, qui entreront en vigueur dans les mois à venir, auront pour vocation de soutenir non seulement les gouvernements locaux, mais également les grandes banques d'État, le marché immobilier et les groupes clés de la population. On évoque, par exemple, la possibilité pour l'État de permettre aux gouvernements locaux d'acheter les stocks de logements invendus, rééquilibrant ainsi l'offre et la demande, tout en récupérant les terrains laissés à l'abandon par les promoteurs. Ce dispositif permettrait notamment aux familles chinoises ayant acheté des appartements sur plan de recevoir enfin leurs clés.

À travers ce paquet de mesures, Xi Jinping aspire à restaurer la confiance des citoyens et à stimuler à nouveau la consommation des ménages chinois.

Les convictions de Scala Patrimoine

Les marchés financiers avancent à tâtons. Les marchés actions américains performent, tandis que les marchés européens subissent le contre coup de l’élection de Donald Trump et de son programme très protectionniste.

  • Les marchés actions

En octobre, les marchés actions ont connu des performances contrastées. Les actions des marchés développés ont enregistré une baisse de 2 %, principalement en raison des préoccupations liées à la croissance économique et aux incertitudes politiques aux États-Unis.

Des performances contrastées

Malgré un ton plus restrictif de la Banque du Japon, les actions japonaises ont affiché une performance positive, soutenues par une consommation intérieure robuste et des bénéfices d'entreprises supérieurs aux attentes. Du coté des marchés émergents, les actions ont reculé de 4,3 %, influencées par la vigueur du dollar américain, des prises de bénéfices en Inde et des inquiétudes concernant l'efficacité des mesures de soutien en Chine. Les actions chinoises ont particulièrement souffert, les investisseurs restant sceptiques quant à la capacité des autorités à stimuler durablement l'économie.

En Europe, les marchés actions ont également été affectés par des données économiques décevantes et des tensions géopolitiques, notamment en Italie, où des coupes budgétaires et des taxes ciblées ont été annoncées pour réduire la dette publique. Aux États-Unis, malgré une croissance économique plus lente, la Bourse américaine a poursuivi son ascension, avec une augmentation de 22 % du S&P 500 au 31 octobre depuis le début de l'année 2024, alimentée par l'appétit pour les technologies et les politiques accommodantes de la Banque centrale américaine.

Trump Trade

Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, nous avons observé un fort enthousiasme spéculatif sur les marchés, notamment pour les petites valeurs américaines comme celles du Russell 2000 (+7,7%) et les cryptomonnaies telles que le bitcoin (+28%). Cette dynamique, qualifiée de "Trump Trade", se traduit par un regain d’intérêt pour les actifs à risque, alimenté par les anticipations de baisses d’impôts et de déréglementation favorables aux entreprises, malgré les risques d’une éventuelle surchauffe des actifs et de tensions géopolitiques accrues, notamment en Asie.

Une certaine prudence

Nous adoptons une position de neutralité vis-à-vis des marchés actions. Le scénario privilégié reste celui d'un atterrissage en douceur, accompagné des baisses de taux prévues, ce qui soutient les actifs risqués.

Néanmoins, nous conservons une approche prudente, car l'environnement demeure fortement volatil et vulnérable aux incertitudes internationales, notamment sur les retombées de la réélection de D. Trump à la présidence américaine, tant sur l’économie nationale que sur les politiques commerciales ou encore la situation géopolitique. Cette prudence a été renforcée à la suite du fort rebond des marchés actions américains au lendemain de l’élection de D. Trump.

Nous continuons de privilégier les marchés actions américains par rapport aux actions européennes. Cette préférence s'explique par la vigueur de l'élan économique aux États-Unis, la divergence des politiques budgétaires avec l'Europe et les solides perspectives de croissance des bénéfices.

La politique budgétaire expansionniste attendue pour le nouveau mandat de D. Trump renforce cette perspective. La diversification sectorielle reste primordiale, surtout dans un contexte de déconcentration des performances. Récemment, une rotation sectorielle a profité aux secteurs offrant des valorisations plus attractives. Les prévisions de croissance bénéficiaire pour les valeurs du S&P 493 (excluant les sept grandes valeurs technologiques) sont en hausse, réduisant l'écart avec les estimations pour les grandes entreprises technologiques américaines, qui conservent des perspectives de croissance solides. Nous restons donc positifs sur ces valeurs, considérant les corrections de marché comme des opportunités d'achat.

L’Asie pour diversifier son portefeuille

Bien qu'un contexte de baisse des taux soit favorable aux petites capitalisations, nous déconseillons une surpondération sur celles-ci, en dépit de valorisations intéressantes, car elles peinent à établir une performance durable face aux grandes entreprises qui concentrent la liquidité. Enfin, une exposition au Japon ou aux marchés émergents, avec couverture du risque de change, peut offrir une diversification bénéfique. Cependant, nous recommandons de limiter l'exposition à la Chine et d’attendre des mesures plus conséquentes pour un impact durable sur la demande. Notre opinion reste favorable à l’égard de l’Inde, d’autant plus après la correction du mois dernier.

  • Les marchés obligataires

Le mois dernier, la résilience de l’économie américaine et les incertitudes politiques ont freiné la baisse attendue des taux directeurs de la Fed, entraînant une baisse de 3,4 % de l'indice global des obligations. Les obligations souveraines européennes ont aussi reculé, malgré un nouvel assouplissement de la BCE.

Préférence pour le crédit de qualité

Nous maintenons une perspective favorable sur les obligations, malgré la volatilité récente, dans un contexte où la tendance baissière des taux directeurs semble devoir perdurer au cours des mois à venir. Cette volatilité a été en partie alimentée par l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, un événement accueilli positivement par les marchés mais qui pourrait également entraîner une poussée inflationniste, ralentissant ainsi la baisse des taux de la Fed.

Nous adoptons une position positive sur les obligations en nous orientant vers des crédits de qualité « investment grade » à maturité moyenne, permettant de bénéficier de rendements attractifs par rapport à la dernière décennie. En termes de valorisation, ces obligations apparaissent globalement toujours plus intéressantes que celles à haut rendement, grâce à une compression marquée des spreads, améliorant ainsi la qualité de crédit du portefeuille.

Intérêt pour les subordonnées financières

Les obligations subordonnées financières émises par les grandes banques systémiques européennes offrent également une diversification intéressante dans le segment obligataire. La subordination de cette dette, bien qu’elle implique un risque plus élevé que la dette senior, est compensée par des rendements supérieurs, soutenus par le renforcement des bilans bancaires au cours des dix dernières années et par des régulations plus strictes. Il reste toutefois prudent de privilégier les titres ayant une position moins risquée dans la hiérarchie de subordination.

Le segment des obligations à haut rendement (« High Yield ») reste un outil pertinent pour diversifier une allocation obligataire. Le taux de défaut y est historiquement bas, et le marché américain, plus large et diversifié que le marché européen, propose une prime de risque significative. Cependant, le coût de la couverture du risque de change doit être pris en compte. Nous conseillons de se concentrer sur des obligations notées BB et B, à des échéances courtes voire très courtes, afin de minimiser le risque de refinancement (qui reste faible) et de réduire la sensibilité aux variations de taux.

Les obligations des marchés émergents en devise forte représentent également une option intéressante pour renforcer le rendement du portefeuille, ce type d'actif ayant historiquement bien performé lors des cycles de baisse des taux par la Fed.

Enfin, la repentification de la courbe des taux, après plusieurs années d’inversion, redonne de l'attrait aux positions en duration (partie longue de la courbe). Nous privilégions toutefois les obligations d’entreprises de qualité, qui offrent des rendements plus élevés sur des maturités courtes, permettant ainsi de limiter l’exposition à la volatilité des taux.

  • Les marchés financiers alternatifs

Initialement, nous avons adopté une approche prudente envers les stratégies alternatives cette année, préférant être exposés aux actions et aux obligations. Toutefois, face aux valorisations élevées de certains marchés actions qui ne cessent de progresser et aux disparités au sein de cette classe d'actifs, nous maintenons une vision positive sur des stratégies long/short en actions comme pertinentes. Ces stratégies permettent non seulement de se protéger contre des baisses potentielles, mais aussi de viser une performance supérieure dans des environnements de marché plus complexes.

  • Les produits structurés

Les produits structurés demeurent une composante clé de notre stratégie, offrant une réponse flexible aux objectifs de rendement des investisseurs tout en permettant une gestion contrôlée du risque. Malgré la baisse des taux, les rendements de ces produits restent compétitifs. Dans ce cadre, nous mettons l’accent sur une sélection minutieuse et une diversification appropriée des structures et actifs sous-jacents. Ces produits présentent de nombreuses opportunités, mais il est essentiel de comprendre en profondeur leurs mécanismes pour éviter toute déconvenue.

  • Les actifs non cotés (capital-investissement

Des perspectives intéressantes sur le private equity ?

L’attrait des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés continue de croître, renforcé par la tendance de baisse progressive des taux en 2024, ce qui oriente également des flux significatifs vers les fonds accessibles au grand public. En adoptant une approche prudente à court terme, nous maintenons une perspective positive sur le private equity, en privilégiant les stratégies secondaires pour leurs opportunités de valorisation. Par ailleurs, nous conservons une attention particulière aux fonds de co-investissement, afin de maximiser les rendements tout en maîtrisant les frais.

Les stratégies de dette privée prennent également de l’ampleur dans ce contexte, offrant des solutions de financement attrayantes. Nous restons engagés dans les stratégies de growth buyout, qui accompagnent les entreprises en phase de croissance, et dans la dette mezzanine, qui propose un financement flexible et bien adapté à un contexte de financement favorable. Ces approches enrichissent notre portefeuille en capturant des opportunités dans un marché en évolution. Enfin, le capital-risque connaît un regain d'intérêt, offrant des perspectives attractives pour financer des startups innovantes, en particulier dans la technologie et la transition énergétique.

L’allocation conseillée

Nous privilégions une stratégie diversifiée pour les investissements non cotés, inscrite dans une perspective de long terme et évitant les ajustements brusques. Pour optimiser un portefeuille dans ce contexte, nous recommandons une approche équilibrée, avec une allocation vers les stratégies secondaires pour la stabilité, une exposition au capital-risque pour les opportunités de rendement élevé, et des investissements dans le LBO pour tirer parti de l'effet de levier. Le growth equity permet de capturer la croissance d’entreprises établies, tandis que la dette mezzanine, grâce à ses taux attractifs, enrichit la diversification et maximise le potentiel de rendement.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Les convictions de Scala Patrimoine sur les différentes classes d'actifs
Les convictions de Scala Patrimoine sur les différentes classes d'actifs

Poolside AI

GenAI : Poolside concrétise une série B à plus de 450 M€

Les start-ups spécialisées dans l'intelligence artificielle électrisent la scène parisienne. En quelques mois à peine, deux des fleurons français de ce secteur, Mistral AI et Holistic AI, ont bouclé des levées de fonds d'une envergure inédite. Ce mois d'octobre, Poolside les a rejointes dans cette course effrénée. Cette jeune pousse franco-américaine a en effet conclu un tour de table de 453 millions d’euros. Selon Bloomberg, sa valorisation dépasse ainsi 2,7 milliards d’euros !

Les chiffres clés de Poolside
Les chiffres clés de Poolside

Une firme franco-américaine en quête de rentabilité

Fondée en 2023, Poolside est née de la collaboration entre deux ingénieurs américains chevronnés : Jason Warner et Eiso Kant. Le premier, ancien de GitHub, a également œuvré pour le fonds Redpoint Ventures, tandis que le second a fondé Athenian, une plateforme d'ingénierie axée sur l'analyse de données.

Immatriculée en France, Poolside développe des outils d’intelligence artificielle générative spécifiquement conçus pour les développeurs. L'entreprise se spécialise dans la création de modèles avancés destinés à générer et interpréter du code. Une niche que ses fondateurs assument pleinement. « Tandis que d'autres s'orientent vers des IA à usage général, nous avons choisi de concentrer nos efforts sur une seule capacité : le développement de logiciels. Concevoir des logiciels requiert une compréhension du monde, une capacité de raisonnement et de planification, » expliquent-ils.

Le marché ciblé pour l'assistant de génération de code de Poolside est considérable. « Nous comptons aujourd'hui plus de 100 millions de développeurs dans le monde.  Nous pensons, à ce titre, qu'ils seront de plus en plus assistés par l'IA », prévoit Eiso Kant.

Malgré cette levée de fonds spectaculaire, Poolside reste éloignée du seuil de rentabilité et n'a pas encore entamé la commercialisation de son produit. Elle doit de surcroît affronter la concurrence féroce de GitHub et son assistant Copilot, pionniers dans le secteur, ainsi que de géants comme Google ou Mistral.

Un potentiel colossal pour le GenAI

Le marché de l'intelligence artificielle générative (GenAI) devrait connaître une croissance exponentielle au cours des prochaines années. Une étude de Sopra Steria Next prévoit que ce marché passera de 8 à 100 Md$ d'ici à 2029.

Mais que cache donc cet acronyme ? Il s'agit de systèmes d'IA capables de générer de nouveaux contenus, idées ou données en imitant la créativité humaine. Cette technologie repose sur des algorithmes d'apprentissage alimentés par des ensembles de données colossaux. « Le modèle s’enrichit des données avec lesquelles il est entraîné. Il devient, par ailleurs, plus intelligent à mesure que les ingénieurs l’utilisent », a récemment expliqué Eiso Kant lors de la conférence The GenAI Show.

Jason Warner, quant à lui, prophétise : « Les limitations actuelles en matière de données et de calcul font que le développement de logiciels sera probablement la première capacité où l’IA atteindra et surpassera les compétences humaines. »

Un soutien appuyé des investisseurs

Convaincus par la vision de Poolside et les promesses du GenAI, les investisseurs n’ont pas hésité à sortir le carnet de chèques, et ce malgré un contexte difficile pour les entreprises disruptives.

La start-up a ainsi bouclé une levée de près de 500 M€, orchestrée par Bain Capital Ventures, accompagnée d’une série d’investisseurs prestigieux : eBay Ventures, Nvidia, LG Technology Ventures, Citi Ventures, StepStone Group, HSBC Ventures, et bien d’autres.

En 2023, la jeune entreprise, qui emploie aujourd'hui 60 collaborateurs, avait déjà levé 100 millions d’euros auprès d’investisseurs français de renom, tels que Xavier Niel, Rodolphe Saadé (CMA CGM), Motier Ventures (Galeries Lafayette), Bpifrance et le fonds de capital-risque New Wave.

L'un des défis majeurs de Poolside sera désormais de réussir son déploiement commercial afin de générer du chiffre d'affaires. Pour ce faire, elle compte s'appuyer sur le vivier d'excellence français en matière d'intelligence artificielle. À Poolside de prouver que cette réputation n’est pas usurpée !


Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière de Scala Patrimoine

Romane Azzopardi : « Les tensions au Moyen-Orient ont eu un impact limité sur les marchés financiers »

Malgré la résurgence des tensions au Moyen-Orient et les incertitudes pesant sur les économies européenne et chinoise, les marchés financiers ont montré une belle résilience ces dernières semaines, soutenus par la dynamique favorable des États-Unis et un assouplissement des politiques monétaires. Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière chez Scala Patrimoine, partage son éclairage sur les récentes décisions des banques centrales américaine et européenne, avant de détailler les principaux facteurs de risque à surveiller d’ici la fin de l’année.

Scala Patrimoine. Les tensions au Moyen-Orient impactent-elles les marchés financiers ?

Romane Azzopardi. Les tensions au Moyen-Orient ont, jusqu'ici, exercé un impact limité sur les marchés financiers au troisième trimestre, touchant principalement le secteur pétrolier. Si le prix du brut a brièvement rebondi, il reste sous une pression baissière, freinée par une demande mondiale modeste, la forte production américaine et les avancées de la transition énergétique. Actions et obligations ont maintenu leur progression, avec une surperformance notable des marchés émergents et un rebond des obligations, soutenus par les anticipations d’assouplissement monétaire.

À l’avenir, tant que ces tensions ne menaceront pas sérieusement les approvisionnements énergétiques, leur impact devrait demeurer restreint. Le pétrole pourrait connaître des épisodes de volatilité, mais sa tendance baissière semble devoir persister, tandis que les marchés d’actions et d’obligations devraient continuer de réagir davantage aux politiques monétaires et aux perspectives de croissance des bénéfices des entreprises.

Scala Patrimoine. La bonne tenue de l’économie américaine profite-t-elle à la zone euro ?

Romane Azzopardi. Le fossé entre la dynamique économique de la zone euro et celle des États-Unis s'est accentué au cours du troisième trimestre. En Europe, la reprise de la consommation et de l’investissement reste timide, notamment en France, où les niveaux de déficit public et de dette deviennent préoccupants. L'Allemagne, de son côté, est confrontée à une stagnation économique, avec des prévisions de croissance nulle pour 2024, et un secteur industriel en perte de vitesse.

Aux États-Unis, l'économie montre une robustesse notable, soutenue par une consommation vigoureuse, bien que certaines fragilités persistent chez les ménages les plus précaires.

Les nouvelles orientations budgétaires du futur gouvernement pourraient stimuler la croissance à court terme, mais elles risquent d’aggraver l'endettement public déjà élevé, posant ainsi un risque structurel pour le moyen terme.

Ce fossé se traduit aussi dans les projections de croissance des bénéfices : les perspectives restent plus optimistes pour les entreprises américaines que pour leurs homologues européennes. Cette différence de trajectoire en termes de productivité et d’investissement entre les deux continents a d’ailleurs été soulignée dans le dernier rapport de Mario Draghi.

« Les récentes annonces des responsables politiques chinois, encore floues, n’ont pas réussi à convaincre les marchés financiers d’un retour durable de la demande chinoise. »

Scala Patrimoine. Que nous réservent les banques centrales ?

Romane Azzopardi. Au troisième trimestre, la BCE et la Fed ont ajusté leurs politiques monétaires face au ralentissement de l'inflation. En Europe, la BCE a réduit ses taux à trois reprises depuis juillet, portant le taux de dépôt à 3,25 %, et l’inflation a reculé à 1,8 % en septembre, en deçà de l’objectif de la Banque centrale.

Aux États-Unis, une première baisse de taux de 50 points de base a marqué une réponse plus prononcée au fléchissement du marché de l'emploi. Bien que le chômage reste relativement bas, il est en légère hausse tandis que la croissance salariale ralentit, ce qui influence directement la politique de la Fed. De nouvelles baisses de taux sont attendues d’ici la fin de l’année, bien que l’évolution du marché de l’emploi demeure un facteur déterminant. Par ailleurs, les futures orientations budgétaires du prochain gouvernement joueront également un rôle crucial dans la trajectoire monétaire à venir.

Scala Patrimoine. Que faut-il attendre du Politburo chinois ?

Romane Azzopardi. Malgré la crise persistante du secteur immobilier et la faiblesse de la consommation des ménages, le gouvernement chinois s’efforce de maintenir son objectif de croissance de 5 % pour 2024. Consciente des défis, la Banque centrale a annoncé une série de mesures, telles qu'une baisse du taux directeur, une réduction des réserves obligatoires des banques, et une injection de 1 000 milliards de yens dans l’économie.

Cependant, les investisseurs attendent davantage de clarté, notamment en matière de politique budgétaire. Les récentes annonces des ministères des Finances et du Logement, encore floues, n’ont pas réussi à convaincre les marchés d’un retour durable de la demande chinoise.

Scala Patrimoine. Quels sont les principaux points de vigilance pour cette fin d’année ?

Romane Azzopardi. Le risque géopolitique reste élevé. Un emballement des tensions, notamment au Moyen-Orient, pourrait générer de la volatilité via des fluctuations des prix du pétrole. Sur le plan des résultats des entreprises, la prudence est de mise : les attentes, particulièrement pour 2025, pourraient s’avérer optimistes, et des déceptions ne sont pas à exclure, surtout en Europe et aux États-Unis.

Par ailleurs, les trajectoires de baisse des taux et les faibles marges budgétaires en Europe continueront d’entretenir l’incertitude. Enfin, le manque de visibilité sur la demande chinoise alimente le scepticisme quant à un redressement durable des valeurs chinoises sur les marchés mondiaux.

https://www.youtube.com/watch?v=vtmFEnM2caY

 

 


Présentation du projet de Loi de Finances pour 2025

Projet de Loi de Finances pour 2025 : les mesures qui concernent les particuliers

Présenté en Conseil des ministres par Antoine Armand, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le projet de loi de finances pour 2025 incarne la nouvelle orientation politique du gouvernement. Cette initiative vise à mieux maîtriser davantage les dépenses publiques tout en réduisant le déficit, marquant ainsi un tournant stratégique dans la gestion des finances de l'État.

Une Loi de Finances placée sous le signe de l’austérité

Les finances de la France sont exsangues. Cette année, le déficit public s'élèvera à 6,1 %, propulsant ainsi la dette à près de 112 % du PIB. Pour enrayer cette dérive insoutenable, Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, a dévoilé un projet placé sous le signe de l'austérité. L'objectif affiché est ambitieux : ramener le déficit à 5 % dès 2025, puis le faire passer sous les 3 % d'ici 2029.

Cette trajectoire budgétaire sera présentée au Parlement à la mi-octobre, avant de le transmettre à la Commission européenne d'ici le 31 octobre.

Pour l'année 2025, l'ensemble des mesures proposées représente un effort colossal de 60 milliards d'euros. La réduction des dépenses publiques en constituera la majeure partie, avec une coupe de 40 milliards d'euros, soit les deux tiers de l'effort de redressement. Le tiers restant, soit 20 milliards d'euros, sera couvert par des contributions fiscales exceptionnelles, temporaires, et ciblées, imposées aux entreprises et aux ménages les plus aisés.

Les mesures fiscales de la Loi de finances

La copie présentée par le gouvernement prévoit notamment la création d’une nouvelle contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus.

  • L'indexation du barème de l’impôt sur le revenu

Le projet proposé par le gouvernement ajuste le barème de l'impôt sur le revenu en fonction de l'inflation, hors tabac.

La revalorisation des tranches de revenus, ainsi que des seuils et limites associés à l'impôt sur le revenu (IR), est basée sur la prévision d'évolution de l'indice des prix à la consommation hors tabac pour 2024, estimée à 2 % par rapport à 2023.

Cette mesure, évaluée à 3,7 Md€, vise à protéger les Français contre la hausse des prix. Elle permettra ainsi d'éviter à près de 530 000 foyers de devenir redevables de l'impôt sur le revenu.

  • L'indexation des retraites

Les pensions de retraite seront indexées sur l'inflation, mais ce ne sera qu'à partir du mois de juillet 2025. En revanche, les autres prestations sociales, ainsi que les minima vieillesse, bénéficieront d'une indexation dès le mois de janvier. Cette mesure vise à protéger les populations les plus vulnérables face à la montée des prix.

  • La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus

Dans le cadre de la restauration des comptes publics, le nouveau gouvernement entend solliciter davantage les contribuables les plus fortunés. Cette démarche se concrétiserait par la mise en place d’une contribution temporaire et exceptionnelle, ciblant les revenus les plus élevés. L'objectif serait d’instaurer un taux minimum d’imposition de 20 % sur ces hauts revenus.

Ainsi, lorsque le taux moyen d’imposition sur le revenu, y compris la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), serait inférieur à 20 % du revenu fiscal de référence (RFR), une contribution complémentaire serait appliquée afin d'atteindre ce seuil.

Les seuils envisagés seraient similaires à ceux appliqués depuis 2012 dans le cadre de la CEHR. Ce mécanisme viserait donc les contribuables dont le revenu fiscal de référence dépasse :

  • 250 000 € pour une personne célibataire,
  • 500 000 € pour un couple.

Cette contribution, de nature temporaire, serait en vigueur pour une durée de trois ans. En pratique, elle concernerait environ 60 000 foyers fiscaux, sans affecter les ménages non imposables. Afin d’atténuer l’effet de seuil lié à l’entrée dans le champ de cette nouvelle contribution, un mécanisme de décote serait prévu.

Le législateur espère ainsi générer 2 milliards d’euros de revenus supplémentaires pour garnir les caisses de l’État dès 2025.

  • L'aide à la transmission des exploitations agricoles

Le gouvernement veut faciliter la transmission des exploitations agricoles aux jeunes agriculteurs.

Plus précisément, le projet de loi de finances propose de relever divers seuils d'exonération et d'abattement, applicables lorsque la transmission d'une exploitation s'effectue au bénéfice d'un jeune agriculteur qui s'établit pour la première fois à son compte.

La taxe sur les rachats d'actions par les grandes entreprises

Les réductions de capital résultant des annulations d'actions rachetées par les sociétés sont en constante augmentation . En 2023, les entreprises cotées au sein du CAC 40 ont distribué 30,1 Md€ à leurs actionnaires sous forme de rachats d'actions, contre 23,7 Md€ en 2022 et 23,8 Md€ en 2021.

Ces opérations, qui constituent des emplois de trésorerie excédentaire, témoignent, selon les mots du Premier ministre, de « la capacité des entreprises les réalisant à contribuer au budget de l'État. »

En réponse à cette situation, le gouvernement propose d'instaurer une taxe sur ce type d'opération pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 1 Md€. Cette taxe s'élèverait à 8 % du montant de la réduction de capital résultant de l'annulation des actions rachetées. Elle s'appliquerait aux opérations menées à compter de la date de présentation du projet de loi de finances en Conseil des ministres, soit le 10 octobre 2024.

Les dispositions visant l’immobilier

Les mesures énoncées reflètent, avant tout, la volonté du législateur de contrer les effets d’aubaine.

  • L'extension du prêt à taux zéro

Le gouvernement annonce l'extension du prêt à taux zéro sur l'ensemble du territoire. Cette mesure vise à faciliter l'accès à la propriété pour les primo-accédants. Jusqu'à présent, ce dispositif était restreint aux zones tendues.

Faute de temps, cette mesure n'a pas pu être intégrée dans la première version du projet de Loi de Finances. Toutefois, elle devrait probablement faire l'objet d'un amendement additionnel dans les semaines à venir.

  • Un clap de fin pour le dispositif Pinel ?

Le législateur mettra-t-il un terme au dispositif d'investissement locatif « Pinel » ? En théorie, cet outil de défiscalisation devrait s'éteindre le 31 décembre 2024. À l'heure actuelle, aucune prolongation ni alternative n'est prévue.

À l'opposé, le dispositif d'aides à la rénovation énergétique, MaPrimeRénov, destiné aux particuliers, serait maintenu.

Autre bonne nouvelle, les parlementaires envisagent l'introduction d'une exonération temporaire des droits de donation. Cette exonération s'appliquerait pour l'achat d'un logement neuf.

  • Les avantages fiscaux du LMNP rabotés par la Loi de Finances

Si la suppression du régime fiscal de la location meublée non professionnelle (LMNP) n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, le législateur a néanmoins décidé d’en réduire les avantages. En effet, il souhaite durcir le régime d'imposition des plus-values réalisées lors de la vente de biens soumis au statut de LMNP.

Jusqu'à présent, les contribuables relevant de ce régime pouvaient, sous certaines conditions, déduire de leurs recettes locatives imposables les amortissements liés au logement loué, sans que ceux-ci ne soient pris en compte dans le calcul de la plus-value lors de la cession de ce même bien.

Le projet de loi prévoit donc que les amortissements déduits durant la période de location d'un bien soient effectivement intégrés dans le calcul de la plus-value immobilière lors de sa cession. Par conséquent, le propriétaire pourrait réaliser une plus-value inférieure à ses attentes.

Ces nouvelles dispositions s'appliqueront aux plus-values générées par les cessions effectuées à compter du 1er janvier 2025. Le gouvernement attend 200 millions d'euros de recettes en 2025.

Le calendrier du vote de la Loi de Finances

Le texte est encore susceptible d'évoluer considérablement. Surtout que le gouvernement ne bénéficie pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

L'examen du projet de loi de finances pour 2025 par l'Assemblée nationale débutera le 21 octobre. La navette parlementaire entre les deux chambres devrait s'achever autour du 21 décembre 2024. C'est également la date limite fixée par la Constitution pour l'adoption du budget. Après son adoption définitive, le Conseil constitutionnel pourrait être saisi fin décembre pour examiner la constitutionnalité des textes.

La loi sera ensuite promulguée par le Président de la République. La publication au Journal officiel interviendrait au plus tard le 31 décembre. L'entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2025.

Source : Projet de Loi de Finances pour 2025


DEMARCEAU, l'offre d'investissement immobilier locatif à Paris, clé en main

Demarceau, l’investissement immobilier locatif clé en main à Paris

https://www.youtube.com/watch?v=uLzF8P4ZhEc

 

Marc Hofer, Directeur Général de Scala Patrimoine Immobilier, et Corinne Grouvel, responsable du développement de Scala Patrimoine Immobilier et de l’Offre DEMARCEAU, présentent l’Offre DEMARCEAU : une acquisition d’un investissement immobilier locatif clé en main au cœur de la capitale, pour permettre aux investisseurs de préparer sereinement leur retraite et de transmettre un patrimoine de qualité à leurs enfants.

Qu’est-ce qu’un DEMARCEAU ?

Corinne Grouvel. Un DEMARCEAU est un investissement immobilier patrimonial haut de gamme au cœur de Paris. Un appartement de 30 mètres carrés pour un budget tout compris d'environ 500 000 €, loué en bail société à une grande entreprise.

Paris demeure-t-il un bon investissement patrimonial ?

Marc Hofer. L'immobilier parisien reste l'un des plus prisés au monde. D'abord parce que Paris est considérée comme la plus belle ville de la planète. Et c'est encore plus vrai après son incroyable mise en lumière lors des derniers Jeux Olympiques. Et puis parce qu'au plan international, le prix de l'immobilier dans la capitale reste très attractif. Investir dans l'immobilier parisien, c'est le choix de l'émotion et du prestige, mais également de la stabilité, car Paris reste une valeur refuge sur le long terme. Le prix de l'immobilier évolue positivement, et cela même en temps de crise. La tension locative est également maximale. Lorsque votre bien est de qualité, trouver un locataire rapidement n'est jamais un problème.

Sur ce marché, que propose DEMARCEAU ?

Corinne Grouvel. En moins de trois ans, DEMARCEAU s'est imposé comme un expert incontournable dans l'achat, la rénovation et la location d'appartements haut de gamme de type pied-à-terre d'environ 30 mètres carrés au cœur de Paris. Comme vous le savez, investir dans l'immobilier parisien est un exercice particulièrement délicat. Rechercher le bien adapté à votre projet, le rénover en respectant la réglementation énergétique, coordonner les travaux, gérer les équipes d'artisans, concevoir la décoration, acheter et installer les meubles, puis gérer les locataires. En bref, votre projet peut rapidement s'apparenter à un véritable parcours du combattant. Ce que vous offre DEMARCEAU, c'est un accompagnement à 360 degrés.

« On ne pourra jamais remettre en cause la qualité de l'immobilier haut de gamme parisien »

Quelles sont les étapes d’une opération DEMARCEAU ?

Marc Hofer. Comme a pu le dire Corinne, DEMARCEAU se positionne vraiment comme un family office immobilier qui vous accompagne de A à Z. Nous mettons un point d'honneur à suivre toutes les étapes de votre projet avec la plus grande rigueur, accompagné par de vrais professionnels. Nous commençons notre prestation par le sourcing de votre appartement dans un beau quartier typiquement parisien, un bel immeuble, de jolies parties communes, un étage élevé, et puis un métro à moins de cinq minutes à pied. Et puis, on lance l'appel d'offres et on sélectionne les artisans avec notre équipe d'architectes. On supervise enfin l'ensemble des travaux dans les règles de l'art. On s'occupe de la décoration d'intérieur et puis également de la gestion locative en général. Entre la signature de la promesse d'achat et la mise en location de votre appartement, il faut compter entre six et huit mois.

Quel est le profil des locataires ?

Corinne Grouvel. Chez DEMARCEAU, nous ne proposons pas de location courte durée de type Airbnb. Nous avons choisi de louer vos appartements sur le long terme à de grandes entreprises françaises et internationales dont la solidité financière sécurise vos revenus et donc votre investissement. Ces sociétés utilisent les appartements comme logement de fonction pour leurs cadres ou leurs dirigeants.

L’offre DEMARCEAU est-elle comparable à des produits de défiscalisation (Pinel, Malraux, …) ?

Marc Hofer. Non, notre offre n'est pas comparable à des produits de défiscalisation. Sous prétexte d'un avantage fiscal, vous allez le plus souvent payer ce type de produit largement au-dessus du prix du marché. De plus, leur rentabilité est dépendante d'un bail signé par un gestionnaire qui, le plus souvent, révise les conditions à la baisse assez rapidement. Et puis enfin, ce type d'investissement est très peu liquide puisqu'il n'y a pas de marché secondaire.

Si un jour vous voulez revendre votre bien, ce sera le plus souvent à la casse. À l'inverse, avec DEMARCEAU, nous achetons des biens idéalement situés au cœur de la capitale. Nous les achetons au prix du marché ou avec une décote en fonction des opportunités. À Paris, la demande est toujours très élevée, tant à la location qu'à la vente, ce qui garantit à la fois la solidité et la liquidité de votre investissement, en fonction de vos besoins.

Un mot de conclusion

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Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Octobre 2024

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Les marchés financiers continuent de bien se comporter, malgré les incertitudes économiques et géopolitiques.
  • Le cours du baril de pétrole amorce un rebond, alimenté par la crainte d'une escalade du conflit opposant Israël à l'Iran.
  • Afin de préserver la robustesse du marché de l'emploi américain, la Réserve fédérale a assoupli sa politique monétaire et amorcé un nouveau cycle de baisse des taux.
  • Au cours du deuxième trimestre, la croissance de la zone euro s'est limitée à 0,2 %, contraignant la Banque centrale européenne à poursuivre sa politique de réduction des taux.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • Le conflit entre Israël et l’Iran s’intensifie

La situation au Moyen-Orient s'embrase. Grâce à des informateurs infiltrés au sein des rangs iraniens, les services israéliens sont parvenus à éliminer Hassan Nasrallah, chef spirituel du Hezbollah, un mouvement islamiste chiite libanais. Ce dernier a été abattu dans son quartier général, niché au cœur de la banlieue sud de Beyrouth. En représailles, le Hezbollah et le régime iranien, alliés de longue date, ont riposté avec une salve de 200 missiles tirés depuis le Liban en direction d’Israël. Bien que la majorité de ces projectiles aient été interceptés par le bouclier défensif israélien, la crainte d'une riposte massive de Tsahal, l'armée israélienne, ne cesse de croître. Une escalade dans l’intensité du conflit semble désormais inévitable.

Pour l’heure, les marchés financiers ne réagissent pas avec une trop grande inquiétude face à cette montée des tensions. Lors de sa dernière intervention publique, le président des États-Unis, Joe Biden, a réaffirmé qu’il restait encore possible « d'éviter une guerre totale au Moyen-Orient, même si de nombreux obstacles subsistent ». Toutefois, les signes d’instabilité sont palpables : le cours du baril de pétrole, après plusieurs semaines de baisse, a bondi à 78 dollars, témoignant des incertitudes qui planent sur la région.

  • Les marchés mondiaux toujours dans le vert

L'avance économique des États-Unis sur l'Europe trouve naturellement son reflet sur les marchés boursiers. En effet, les actions européennes se négocient à une décote significative par rapport à celles du pays de l'Oncle Sam. Actuellement, le ratio cours/bénéfice en Europe est de 14,4 fois, contre 24,0 fois aux États-Unis.

Cette année, sans surprise, les indices américains caracolent donc en tête. Le S&P 500 s’envole de plus de 20 % depuis le 1er janvier, devançant ainsi l’Euro Stoxx 50 de 10 points !

En France, les marchés actions peinent toujours à séduire les investisseurs, freinés par les incertitudes politiques et une dette publique qui ne cesse de s'alourdir. Néanmoins, depuis le début de l’année, le CAC 40 se maintient à l’équilibre, oscillant autour des 7 520 points.

Ailleurs dans le monde, les marchés chinois semblent renouer avec la faveur des investisseurs. Porté par les mesures annoncées par le gouvernement et la Banque populaire de Chine, l’indice Shanghai Composite a bondi de 20 % en moins de dix jours. Depuis le début de l’année, l’indice phare de la bourse chinoise affiche un gain impressionnant de 12,6 %.

Au Japon, le Nikkei 225 poursuit son ascension, avec une hausse de 16,06 % en 2024. En Inde, le Nifty 50 n’est pas en reste, enregistrant une progression de 15 % sur la même période.

  • Endettement : la France et les États-Unis sous pression

C’est un symbole dont la France se serait bien passée. Désormais, l'Espagne emprunte à un taux plus avantageux que notre pays. Le taux de l’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) français à 10 ans s’établit actuellement à 3,01 %, contre 2,99 % pour le titre équivalent de la dette espagnole.

En d'autres termes, les investisseurs expriment leurs doutes quant à la capacité de l'État français à maîtriser son budget et à contenir une dette en pleine explosion. D’après les derniers chiffres communiqués par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, le déficit public de la France devrait excéder 6 % en 2024, tandis que la dette atteint désormais 112 % du PIB.

L’inquiétude se fait également sentir aux États-Unis, où la dette publique a atteint l’impressionnant montant de 35 700 milliards de dollars. Comme le rappelle Thomas Veillet, expert en finance de marché : « Depuis juin 2023, la dette a augmenté de 14 %, soit 4 000 milliards de dollars. Or, sur la même période, le PIB n’aura crû que de 1 500 milliards. La dette américaine progresse donc 2,7 fois plus vite que la croissance de son économie. » Actuellement, le taux de rendement de l’obligation d’État américaine à 10 ans s'élève à 4 %.

Les prochaines élections américaines, accompagnées de promesses électorales généreuses de la part des deux candidats, Donald Trump et Kamala Harris, risquent d'aggraver la situation financière des États-Unis.

Les performances des principales classes d'actifs depuis le 1er janvier 2024.
Les performances des principales classes d'actifs depuis le 1er janvier 2024.

États-Unis : la FED reprend la main

À moyen terme, les analystes financiers continuent de privilégier le scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie mondiale. Ils n'anticipent pas de récessions. Selon la Banque mondiale, le PIB mondial devrait progresser de 2,6 % en 2024. Cependant, les incertitudes demeurent élevées.

  • Des statistiques contrastées

Les statistiques publiées aux États-Unis révèlent une économie en perte de vitesse, marquée par une érosion de la confiance des acteurs économiques. L’indice de confiance des consommateurs a chuté à 98,7 points en septembre, se situant en dessous des 103,8 prévus par les analystes, selon l’enquête menée par le Conference Board. Parallèlement, la confiance des petites et moyennes entreprises, mesurée par la NFIB, a également reculé en août, passant de 93,7 à 91.

Surtout, la consommation des ménages semble être principalement alimentée par l’endettement. Au cours des derniers mois, les Américains ont largement utilisé leurs cartes de crédit, ayant épuisé une grande partie de leurs réserves d’épargne. Ainsi, le total des crédits à la consommation a augmenté de 25,5 milliards de dollars en juillet, atteignant un nouveau record historique de 5 100 milliards de dollars. En à peine 15 ans, la dette des consommateurs américains a tout simplement doublé. Autre nouvelle préoccupante : la part des impayés sur les cartes de crédit a grimpé de 9,1 %.

Toujours est-il que la croissance du PIB des États-Unis reste très robuste. Celle-ci s'est établie à 3% en rythme annualisé au deuxième trimestre selon le département du Commerce. Le département du Commerce a également révisé à la hausse la croissance au premier trimestre, à 1,6% contre 1,4% initialement annoncé.

  • Les yeux des banquiers centraux rivés sur l’emploi

Pour piloter sa politique monétaire, la Réserve fédérale scrute les chiffres de la croissance, bien sûr, mais aussi ceux l'évolution des chiffres de l'emploi. Or, ce dernier vient de connaître un rebond inattendu après cinq mois de ralentissement. En septembre, les entreprises américaines ont créé 143 000 emplois privés, alors que les prévisions tablaient sur 125 000. Un chiffre confirmé par le Bureau of Labor Statistics qui a lui aussi annoncé, à la surprise générale, que l’économie américaine avait créé 254 000 emplois en septembre, soit 107 000 emplois de plus que prévu

Cependant, la moyenne sur trois mois demeure faible, à seulement 119 000, l'un des niveaux les plus bas depuis 2020.

Parallèlement, un autre indicateur inquiétant se dessine : l'indice de l'emploi a été publié à 43,9, contre 46 en septembre. C'est le quatrième mois consécutif en contraction.

Bien que le taux de chômage reste relativement bas à 4,1 %, il a toutefois connu une augmentation au cours des dix derniers mois, s'établissant à 3,4 % en 2023.

La hausse des salaires s'essouffle (un peu) également, tandis que le taux de démission, qui avait flambé ces dernières années, est retombé à son niveau de 2018. Avec moins de postes à pourvoir, les Américains semblent désormais plus réticents à quitter leurs emplois pour se lancer dans de nouvelles aventures professionnelles.

Dans ce contexte, la Réserve fédérale anticipe un taux de chômage atteignant 4,4 % d'ici la fin de l'année. Cette prévision constitue l'une des raisons majeures, avec la baisse des pressions inflationnistes, qui justifient sa décision d'amorcer un changement dans sa politique monétaire, cherchant ainsi à s'ajuster à une réalité économique en mutation.

  • Une première baisse des taux

Les pressions inflationnistes reculent de manière significative. En août, la hausse des prix à la consommation a été conforme aux attentes, avec une progression de 0,2 % sur le dernier mois et de 2,5 % en glissement annuel, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis février 2021. Jerome Powell anticipe d'ailleurs une poursuite de cette tendance, prévoyant une inflation à 2,1 % d'ici 2025.

Parallèlement, le président de la Réserve fédérale garde un œil vigilant sur l'évolution du marché de l'emploi, l'un des principaux objectifs de son mandat étant de maintenir le plein emploi aux États-Unis. Dans ce contexte, il n'est guère surprenant de voir l'institution américaine changer de cap et amorcer un cycle de baisse des taux. Ainsi, pour la première fois depuis mars 2020, la Fed a annoncé une réduction de 0,5 point de pourcentage de ses taux directeurs.

En choisissant une baisse de cette envergure, les banquiers centraux admettent implicitement que la bataille contre l'inflation est en passe d'être remportée. La priorité se tourne désormais vers la préservation du marché de l'emploi. Les taux directeurs de la Fed se situent à présent entre 4,75 % et 5 %.

Jerome Powell évoque à ce sujet « un ajustement approprié de la politique monétaire pour assurer la solidité du marché de l'emploi. Les décisions à venir seront toutefois prises réunion par réunion, sans suivre de trajectoire prédéfinie. »

De l'avis de nombreux analystes, cette baisse des taux pourrait se poursuivre d'ici la fin de l'année.

Pour conclure, la Réserve fédérale américaine a maintenu ses prévisions de croissance du PIB à 2 % par an jusqu'en 2027.

La croissance européenne s'effrite inexorablement

En 2023, l'Union européenne affichait un taux de croissance modeste de 0,4 %, flirtant dangereusement avec la récession. Cependant, cette année, le ralentissement s’accentue encore davantage. Après un premier trimestre marqué par une progression timide de 0,3 %, le second a vu le rythme fléchir, avec une hausse réduite à seulement 0,2 %. La croissance cumulée de la zone euro au cours des sept derniers trimestres n'a ainsi atteint que 0,6 %. Et, à l’horizon, aucune éclaircie ne semble poindre.

  • Des signes de ralentissement

Les dernières publications des statistiques économiques ont de quoi inquiéter même les analystes les plus optimistes. L’indice PMI composite est tombé à 48,9 en septembre, signalant une contraction de l’activité pour la première fois après sept mois d'expansion. Quant à l'indice définitif HCOB des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, il a chuté à 45,0 en septembre, contre 45,8 en août, se maintenant bien en dessous de la barre des 50, seuil qui sépare croissance et contraction.

Dans ce contexte, la baisse de la production industrielle en juillet (-0,3 %) n'est, hélas, guère surprenante. « La production industrielle de la zone euro devrait reculer d'environ 1 % au troisième trimestre par rapport au précédent », prévient Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank. « Avec des commandes en chute libre, il est raisonnable de s'attendre à une nouvelle baisse de la production d'ici la fin de l'année », a-t-il ajouté dans des propos relayés par le média financier L’Echo.

Tout porte donc à croire que la stagnation de l’économie de la zone euro est imminente. D’autant plus que, en France, l'un des moteurs économiques de l’Union, l'indice PMI composite a enregistré sa plus forte baisse en quinze mois.

Autres signes inquiétants d'un ralentissement à venir : la consommation des ménages a chuté de 0,1 % par rapport au trimestre précédent. L'investissement, lui aussi, a ralenti, enregistrant une baisse de 0,55 point de pourcentage au cours de la même période.

  • L’Allemagne : le coup de la panne

L’Allemagne, pilier économique de la zone euro, traverse actuellement une période de turbulences. L'enquête IFO, qui reflète le climat des affaires pour le mois de septembre, témoigne de ce malaise : l’indice est retombé à 48,5, indiquant une contraction économique, alors que les prévisions tablaient sur 50,5. De son côté, l'indice ZEW du sentiment économique a lui aussi marqué un net recul en septembre, se chiffrant à +3,6, soit une baisse de 15,6 points par rapport à son niveau d'août.

Les signes inquiétants ne s'arrêtent pas là. L'indice des services, bien que toujours en territoire positif, a atteint 50,5, son plus bas niveau depuis sept mois. Quant à l'indice manufacturier, il poursuit inexorablement sa chute, s'établissant à 44,8, son plus bas niveau en neuf mois.

Selon la Bundesbank, « l'économie allemande est peut-être déjà en récession, bien qu'un ralentissement économique sévère ne semble pas envisageable dans l'état actuel des choses. » L'institut IfW de Kiel anticipe une contraction de 0,1 % de l'économie en 2024, après un recul déjà constaté de 0,3 % en 2023.

La Bundesbank rejoint ce constat prudent. Elle souligne que l’économie allemande pourrait stagner ou enregistrer une légère baisse au troisième trimestre, après une contraction surprise de 0,1 % lors du trimestre précédent. À plus long terme, l’institution se veut toutefois rassurante : selon son président, "une récession marquée par un déclin significatif, généralisé et durable de la production économique n'est pas envisagée pour le moment."

Fortement dépendante de ses exportations, notamment vers la Chine, l'Allemagne espère néanmoins tirer profit du plan de relance récemment annoncé par Pékin.

  • La BCE réagit enfin

L’inflation dans la zone euro a chuté brusquement, passant de 2,2 % en août à 1,8 % en septembre, sous l’effet conjugué de la baisse des coûts de l’énergie et d’une chute significative des prix des services.

Pour Christine Lagarde, « il est probable que le chiffre de l'inflation en septembre soit proche de 2 %, en deçà du scénario de base de la BCE. La lutte contre l'inflation progresse, et le processus de désinflation est en cours. »

Résultat des courses, la BCE a réagi en annonçant une nouvelle baisse de 25 points de base du taux directeur de l’institution européenne, le portant à 3,5 %. C'est la deuxième réduction de ce cycle, après une première diminution de 0,25 % en juin dernier. Les marchés anticipent désormais deux baisses de taux d'ici la fin de l'année.

Suffira-t-il à relancer une économie atone ? Rien n'est moins sûr. En vérité, de nombreux économistes s’interrogent sur la lenteur des prises de décisions et sur le niveau des taux, qu’ils jugent encore bien trop élevé.

La Chine déploie son plan de relance

L’économie chinoise va de mal en pis. Au deuxième trimestre de 2024, le produit intérieur brut n’a enregistré qu’une augmentation de 0,7 % en glissement trimestriel, un rythme qui s’avère être le plus faible depuis 2022. Malgré cette situation préoccupante, les dirigeants chinois affichent une certaine confiance. Xi Jinping a rappelé que l’objectif officiel de croissance de 5 % n’était pas abandonné.

  • Les exportations : l’arbre qui cache la forêt ?

Malgré les affres d’une guerre commerciale menée avec les États-Unis, les données économiques chinoises du mois d’août mettent en lumière la bonne tenue des exportations, qui ont augmenté de 8,7 % en glissement annuel.

Ce dynamisme résulte toutefois d’une stratégie axée sur le volume. Les entreprises, en réduisant leurs prix pour maintenir leurs ventes, témoignent d’un phénomène où les volumes d’expédition ont augmenté plus rapidement que la valeur des exportations au cours des derniers mois. C’est particulièrement visible sur le marché de l’acier, où la Chine inonde le marché mondial en écoulant sa production à vil prix.

Cependant, la demande intérieure demeure faible. Les consommateurs chinois manquent de confiance, ce qui pèse sur l’économie nationale. L’indice de confiance des consommateurs s'est affiché à 98,7, nettement en deçà des attentes, qui s'élevaient à 104.

Les importations n’ont progressé que de 0,5 % en glissement annuel, un chiffre bien en deçà des prévisions du consensus. Il en va de même pour les ventes de détail, qui ont enregistré une hausse de 2,1 %, contre une estimation de 2,5 %. L’indice de confiance dans le secteur manufacturier a également fléchi, atteignant 49,41, signalant ainsi une contraction pour le troisième mois consécutif.

Il était devenu évident pour les dirigeants du pays que la Chine nécessitait un environnement de taux d'intérêt plus bas ainsi qu’une politique de relance économique claire pour raviver la confiance. En effet, l'Empire du Milieu rencontre de nombreuses difficultés à sortir de la crise immobilière, dont les répercussions se font durement ressentir par la population, avec 70 % de l'épargne des ménages investie dans cette classe d'actifs.

  • Enfin un plan de relance !

Jusqu'à présent, et avec la bénédiction du Parti communiste chinois, la Banque populaire de Chine avait timidement procédé à quelques baisses de taux, mais celles-ci n'avaient jamais dépassé 0,10 % à chaque fois. Cependant, le temps presse ! La déflation n'est désormais plus très loin. En août, sur un an glissant, la hausse des prix s'est limitée à seulement 0,6 %.

Les dirigeants chinois ont donc décidé de reprendre les choses en main. De nouvelles mesures ont ainsi été annoncées pour stimuler la consommation et l'investissement, s'élevant à un montant proche de 150 milliards d'euros. Le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng, a ainsi annoncé la baisse des taux de référence à 1,85 % ainsi que l'injection de 9 Md€ dans le système financier. Autre mesure significative : une diminution de 0,5 % des taux d'intérêt hypothécaires pour les prêts immobiliers existants est prévue, offrant un bénéfice estimé à 50 millions de foyers et permettant de réduire les coûts d'emprunt de 19 Md€.

Le gouverneur a également déclaré que la banque centrale réduirait prochainement de 50 points de base le montant des réserves obligatoires (RRR) imposées aux banques, ce qui devrait libérer environ 127 Md€ pour de nouveaux prêts.Pour réaliser l'achat d'une résidence secondaire, les investisseurs verront, par ailleurs, leur l'apport en fonds propres se réduire, passant de 25 % à 15 %.

  • Un doute sur l’efficacité des mesures ?

Les experts s'interrogent sur l'efficacité du programme d'injection de liquidités de la Banque populaire de Chine, au regard de l'extrême faiblesse de la demande de crédit tant de la part des entreprises que des consommateurs. Ils notent par ailleurs l'absence de mesures visant à soutenir l'activité économique réelle.

L'exécutif chinois en a d'ailleurs peut-être pleinement conscience. Par la voix de Pan Gongsheng, il a ouvert la porte à l'annonce d'autres mesures similaires d'ici la fin de l'année.

Les marchés financiers ont cependant très bien accueilli cette nouvelle, l'indice composite de Shanghai bondissant de près de 20 % en quelques séances.

Japon : un nouveau premier ministre

Au Japon, le pouvoir politique change de mains. Le réformateur Shigeru Ishiba accède au poste de Premier ministre, succédant ainsi au modéré Fumio Kishida. Son programme ambitionne, entre autres, une réforme fiscale d’envergure, des hausses de taux d’intérêt, ainsi qu’une appréciation du yen.

En dépit des vives inquiétudes qui hantent les investisseurs, certains économistes estiment qu'Ishiba n'entreprendra pas de réformes radicales à court terme. Cette prudence serait dictée par la composition équilibrée de son gouvernement et les réticences qui persistent au sein de son parti, le Parti libéral-démocrate (PLD).

L'inflation par ailleurs semble se maintenir, soutenue par la hausse continue des salaires. Toutefois, la Banque du Japon (BoJ) a écarté pour l'instant l'éventualité d’une nouvelle hausse des taux.

Les convictions de Scala Patrimoine

Le mois de septembre a dépassé les attentes, s'avérant nettement plus favorable pour les marchés que prévu. Bien que la performance des marchés actions des économies développées n'ait pas excédé 2,5 % pour les régions les plus dynamiques, l'assouplissement du discours monétaire de la Réserve fédérale américaine inaugure un nouveau cycle monétaire, promettant de soutenir l'économie. La baisse progressive de l'inflation vers l'objectif de la Fed a dévié l'attention de cette dernière vers l'affaiblissement du marché de l'emploi.

  • Les marchés actions

Des situations économiques protéiformes

La Fed a initié un cycle de baisse des taux, en commençant par une réduction de 50 points de base sur le taux directeur, une mesure bien accueillie par les marchés, d'autant que les données macroéconomiques, notamment celles de la consommation, restent solides. Les anticipations des marchés concernant une baisse des taux se sont accentuées ces dernières semaines, avec désormais l'attente de cinq réductions d'ici mai 2025, bien que ces prévisions restent sujettes à des fluctuations en fonction des annonces des responsables de la Fed et des rapports sur l'emploi.

En Europe, les nouvelles sont nettement moins optimistes. Malgré une deuxième réduction des taux décidée à la mi-octobre, la BCE reste prudente quant au calendrier des prochaines baisses. La faiblesse de la croissance, particulièrement en Allemagne, ainsi que le manque d'investissements freinent la relance économique, surtout dans un contexte d'austérité nécessaire. Les taux d'intérêt élevés pèsent davantage en Europe, avec des conditions de crédit toujours contraignantes malgré un léger relâchement. Bien que l'inflation soit passée sous la barre des 2 % dans certains pays européens en septembre, indiquant une atténuation de la pression sur les consommateurs, la situation économique globale reste bien plus préoccupante en Europe qu'aux États-Unis.

En septembre, le gouvernement chinois, après plusieurs mois d'attente, a également annoncé un ensemble de mesures de stimulation monétaire, budgétaire et financière pour contrer la dégradation de la situation économique. Ces annonces ont suffi à propulser l'indice des actions domestiques chinoises de 29 % par rapport à son point bas annuel, ce qui a aussi favorisé un rebond de près de 7 % de l'indice des actions des marchés émergents en septembre. Cependant, à moyen terme, une reprise durable des prix de l'immobilier serait nécessaire pour restaurer la confiance des ménages chinois et stimuler la demande.

Une prudence qui s’impose sur les marchés actions ?

Dans ce contexte, nous maintenons une position neutre sur les marchés actions. Le scénario principal d'un atterrissage en douceur, associé aux baisses de taux attendues, soutient les actifs risqués. Cependant, nous restons prudents face à un environnement encore marqué par une grande volatilité, sensible aux incertitudes internationales (élections américaines, tensions géopolitiques) et par des valorisations élevées sur certains marchés.

Nous continuons de privilégier les actions américaines par rapport aux actions européennes, notamment en raison de la solidité du momentum économique aux États-Unis, de la désynchronisation des politiques budgétaires avec l'Europe, et de la robustesse des prévisions de croissance des bénéfices.

Une rotation sectorielle se dessine

Il convient de souligner l'importance de la diversification sectorielle, particulièrement dans un contexte où nous observons une déconcentration de la performance. Ces derniers mois, une rotation sectorielle a bénéficié aux secteurs présentant des valorisations plus attractives. Les prévisions de croissance bénéficiaire pour les valeurs du S&P 493 (excluant les sept grandes valeurs technologiques) progressent, réduisant l'écart avec les projections des grandes capitalisations du secteur technologique américain, qui continuent de délivrer des perspectives solides. Nous restons donc positifs sur ces valeurs, percevant les corrections comme des opportunités d'achat. Bien qu'un environnement de baisse des taux soit favorable aux petites capitalisations, nous déconseillons une surexposition à ces dernières, malgré des valorisations attrayantes. Ces valeurs peinent à retrouver une performance durable, dans un contexte où les leaders du marché concentrent la liquidité.

Enfin, s'exposer au Japon ou aux marchés émergents, tout en couvrant le risque de change, peut offrir une bonne diversification. Toutefois, nous recommandons de limiter l'exposition à la Chine, malgré les récentes annonces, et d'attendre des mesures plus significatives pour un impact durable sur la demande. Nous maintenons une opinion favorable sur l'Inde, malgré des valorisations élevées.

  • Les marchés obligataires

En septembre, la baisse des taux d'intérêt des obligations souveraines s'est poursuivie, avec un recul d'environ 20 points de base sur la partie longue de la courbe des deux côtés de l'Atlantique, et de 30 points de base sur la partie courte, plus fortement impactée par la baisse des taux directeurs. Ces baisses ont continué à soutenir les valorisations des obligations.

L'écart entre l'OAT française et le Bund allemand a fluctué autour de 80 points de base, une prime de risque qui devrait perdurer en raison de la fragilité de la situation budgétaire française et de l'absence d'efforts notables pour réduire les dépenses publiques. Il est à noter que l'OAT française, après avoir dépassé les obligations souveraines portugaises à 10 ans, affiche désormais un rendement supérieur à celui de l’Espagne. La présentation du plan budgétaire de la France à Bruxelles, prévue à la fin du mois, sera un événement à suivre de près.

Une classe d’actifs qui bénéficie de la baisse de l’inflation

La baisse de l'inflation et le début d'un cycle de normalisation monétaire restaurent à la classe d'actifs obligataires sa capacité à se désynchroniser des marchés actions. En cas de déviation du scénario central, une accélération de la baisse des taux directeurs profiterait à la valorisation des obligations en portefeuille. À l’inverse, une ré-accélération de l'inflation pourrait pousser les banques centrales à revenir sur leur stratégie et à relever les taux. Dans ce scénario, les coupons élevés garantiraient tout de même un rendement positif, offrant ainsi une source de revenu stable pour les investisseurs. C'est pourquoi nous adoptons désormais une vision positive sur les obligations, en privilégiant les crédits de qualité, dits « investment grade », sur des maturités moyen terme, afin de continuer à profiter de rendements attractifs par rapport aux dix dernières années.

D’un point de vue des valorisations, celles-ci apparaissent globalement plus intéressantes que les obligations à haut rendement, en raison de la compression marquée des spreads, permettant ainsi d'améliorer la qualité crédit du portefeuille. Les obligations subordonnées financières émises par de grandes banques systémiques européennes constituent également une source de diversification dans le segment obligataire. La subordination de cette dette offre des rendements plus élevés que la dette senior, alors même qu’elle est émise par des banques dont les bilans se sont considérablement renforcés au cours des dix dernières années, grâce à un cadre réglementaire bancaire plus strict. Il est toutefois recommandé de privilégier les titres présentant un risque moindre dans la hiérarchie de subordination.

L’attrait du haut rendement ?

Le segment des obligations à haut rendement (« High Yield ») demeure un outil de diversification pertinent dans une allocation obligataire. Le taux de défaut reste historiquement bas, et le marché américain, plus profond avec un plus grand nombre d’émetteurs, offre une prime de risque significativement supérieure à celle observée en Europe. Le coût de couverture du risque de change doit néanmoins être pris en compte. Nous préconisons de se concentrer sur les titres notés BB et B, à des maturités courtes voire très courtes, afin de limiter le risque de refinancement (très faible pour 2025) et d’atténuer la sensibilité aux taux.

La dette émergente en devise forte constitue également une option à considérer pour booster le rendement du portefeuille obligataire, car cette classe d'actifs tend à surperformer historiquement lors des cycles de baisse des taux de la Fed.

Enfin, la repentification de la courbe des taux, après plusieurs années d'inversion, ravive l'intérêt pour la duration (positions sur la partie longue de la courbe). Toutefois, nous préférons privilégier les obligations d'entreprise de qualité, qui offrent des rendements plus élevés sur des maturités plus courtes, limitant ainsi l’exposition à la volatilité des taux.

  • Les investissements alternatifs

Nous avions initialement adopté une position défavorable vis-à-vis de ces stratégies cette année, préférant nous positionner à la hausse sur les actions et les obligations. Jusqu'à présent, nous avons également privilégié les placements monétaires, en raison de l'attrait du couple rendement/risque qu'ils offraient. Toutefois, au vu des niveaux élevés de valorisation des actions, en particulier sur certains marchés, et des disparités au sein même de cette classe d'actifs, nous considérons que des stratégies de type long/short actions pourraient s'avérer pertinentes. Ces stratégies permettraient non seulement de protéger l'exposition aux marchés actions en cas de baisse des valeurs, mais également de surperformer les indices sur les marchés les plus complexes.

  • Les produits structurés

Nous continuons de privilégier les produits structurés en raison de leur capacité à s’adapter aux objectifs de rendement d'un investisseur tout en permettant une gestion maîtrisée de l’exposition au risque des marchés financiers. Malgré la baisse des taux observée, les rendements offerts demeurent attractifs. Dans ce contexte, la priorité est accordée à une sélection rigoureuse et à une diversification adéquate des structures et des sous-jacents. Les opportunités d’investissement sont nombreuses, mais il est primordial de bien comprendre les mécanismes de ces produits avant de s'engager, afin d'éviter toute déconvenue.

  • Le capital-investissement et la dette privée

L'intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés demeure une tendance clé, accentuée par un contexte de baisse progressive des taux d'intérêt en 2024. Cette dynamique stimule les flux vers les fonds destinés au marché de détail.

Une vision positive pour la classe d’actifs

En adoptant une approche mesurée à court terme, nous conservons une vision positive pour le private equity. Nous continuons de privilégier les stratégies secondaires, qui permettent d’accéder à des opportunités de valorisation intéressantes. Parallèlement, les fonds de co investissement restent au cœur de notre approche pour maximiser les rendements tout en minimisant les coûts.

Les stratégies de dette privée gagnent également en importance dans ce contexte de baisse des taux, offrant des solutions de financement attractives. De plus, nous restons engagés dans les stratégies de growth buyout, qui soutiennent les entreprises en phase d’expansion, ainsi que dans la dette mezzanine, qui fournit un financement flexible, particulièrement adapté à un environnement de financement plus favorable. Ces stratégies renforcent notre portefeuille en saisissant des opportunités sur un marché en transformation. Enfin, le venture capital (VC) connaît un regain d’intérêt, offrant des perspectives prometteuses pour financer des startups innovantes, notamment dans les secteurs de la technologie et de la transition énergétique.

Quelle allocation choisir ?

Nous favorisons une approche diversifiée des investissements non cotés, conçue pour s'inscrire dans une stratégie à long terme, sans changements trop brusques. Pour optimiser un portefeuille dans ce contexte, nous recommandons une stratégie équilibrée. Cela inclut une allocation aux stratégies secondaires pour la stabilité, une exposition au capital-risque (VC) pour capter le potentiel de rendements élevés, et des investissements dans le LBO pour bénéficier de l'effet de levier. Le growth equity permet d'exploiter la croissance des entreprises établies, tandis que la dette mezzanine profite de taux compétitifs, diversifiant ainsi le risque et maximisant les opportunités de rendement.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Les convictions de Scala Patrimoine
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