Course de chevaux

Interview de Guillaume Lucchini sur l’investissement dans les courses de chevaux pour Le Figaro

Les Français nourrissent une véritable passion pour les sports hippiques. L’équitation est aujourd’hui le troisième sport le plus pratiqué dans notre pays, derrière le football et le tennis. Pas moins de 11 500 Français possèdent des chevaux de course. Cependant, tous ne remporteront pas le prix de l’Arc de Triomphe, le prix Diane ou le le prix d’Amérique. Et il est rare que les propriétaires gagnent de l’argent dans ce domaine. Le Figaro Magazine a donc mené une enquête pour décrypter les opportunités et les risques liés aux investissements dans le monde hippique. Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi family office Scala Patrimoine, a notamment été interrogé.

Les chevaux de course : un retour sur investissement très rare

Chaque année, en moyenne 80 000 chevaux, toutes races confondues, sont échangés sur le marché français. Les prix varient principalement selon la généalogie et les performances des ascendants, les aptitudes physiques, et l'âge de l'animal. Un yearling, c'est-à-dire un cheval d’un an, est vendu selon ses origines entre 30 000 € et 100 000 €. Pour un pur-sang prêt à courir, il faudra débourser une somme proche de 10 000 €. Le prix d’un trotteur se situe plutôt entre 5 000 € et 35 000 €. Les prix peuvent cependant monter très vite lorsque les investisseurs souhaitent acquérir un cheval de très haut niveau. Le cheval le plus cher du monde s’appelle Fusaichi Pegasus, vendu aux États-Unis pour la somme de 70 millions de dollars en 2000.

À cela, il faut ajouter les frais d’entretien, évalués entre 20 000 € et 30 000 € par an. Le propriétaire devra également s’attacher les services d’un entraîneur professionnel et un jockey. Là aussi, le prix varie selon l’expérience et la renommée de ces professionnels. En moyenne, il faut compter une commission de 16 % des gains pour l'entraîneur et 5,5 % pour le jockey.

Hélas, les revenus permettent difficilement de couvrir les charges associées. En moyenne, seulement 40 % à 55 % des coûts annuels sont assurés par les gains en course. Après cinq ou six ans, le cheval pourra cependant être revendu. La reproduction peut aussi constituer une source de revenus complémentaire.

Face au risque associé à cet investissement, le législateur a encadré l’acquisition de chevaux de course en le limitant à ceux disposant d’un revenu annuel de 30 000 € en province et 75 000 € à Paris, ceci afin de pouvoir subvenir aux besoins des équidés.

Ne pas se lancer tête baissée

Comme le souligne Guillaume Lucchini dans les colonnes du Figaro : « Acheter un cheval de course se fait très souvent à plusieurs, entre copains, pour vivre une aventure sympa ». Ce terrain de jeu est aussi réservé aux plus passionnés. « Cet investissement étant principalement alimenté par la passion et l’excitation des courses. C’est avant tout un investissement plaisir, une danseuse. On n’investit pas dans les chevaux si l’on n’aime pas cela » tient également à rappeler l’expert patrimonial.

Avant de se lancer dans un tel projet, il est essentiel de déterminer combien un acquéreur est prêt à investir et de s’assurer qu’il dispose des ressources financières nécessaires pour faire face à de telles dépenses. Il est d’ailleurs primordial de s’entourer de professionnels spécialisés compétents qui joueront le rôle de guides tout au long de cette aventure. Un bon entraîneur pourra par exemple vous conseiller sur les chevaux à acheter, tout comme des vétérinaires spécialisés qui s’assureront de l’état de santé et de la condition physique de l’animal.

Enfin, comme dans tout investissement « plaisir », mieux vaut savoir gérer ses émotions, car comme dans toute compétition sportive, le résultat est soumis à un grand aléa.


Collectif Sportech

Conférence SporTech Fr : le rôle des sportifs de haut niveau dans le financement de l’innovation

Le collectif SporTech.Fr a récemment organisé un événement d'envergure, attirant plus de 200 participants pour la présentation de l'étude annuelle réalisée en partenariat avec Deloitte. Lors de cette matinée, les organisateurs proposèrent une table ronde spécialement consacrée au thème du "Capital risque, capital investissement, gestion d’image et attentes des sportifs de haut niveau". Cette discussion a été dirigée par Jacques D'Arrigo, président de SporTech Fr, en présence de personnalités telles que le footballeur Raphaël Varane, Etienne Boutan (Intuition), Vincent Catherine (Sienna Private Equity), Clarisse Castan (Ginger and Limón), Athanase Kollias (Kinvent) et Guillaume Lucchini (Scala Patrimoine). Vous trouverez ici l'intervention de l'associé fondateur du multi family office Scala Patrimoine.

Collectif SporTech Fr. Le mouvement des athlètes investisseurs prend une ampleur croissante en France. Des figures telles que Tony Parker avec Infinity Nine Group, Blaise Matuidi avec Origins, ou encore Raphaël Varane, impliqué dans diverses entreprises de la Sportech comme VOGO, Footbar, Kobi et Kinvent, en sont les témoins les plus notables. Quelles sont leurs attentes vis-à-vis des multi family offices ? Leur gestion patrimoniale diffère-t-elle de celle des entrepreneurs traditionnels ?

Guillaume Lucchini. Le métier de multi-family office se déploie dans l’ombre, apportant un soutien précieux aux entrepreneurs et aux athlètes de haut niveau. Ce conseil à forte valeur ajoutée se matérialise notamment en leur fournissant un éventail de compétences complémentaires à celles qu'ils possèdent déjà.

Bien que les carrières des entrepreneurs et des sportifs partagent une quête commune de dépassement personnel, elles diffèrent profondément sur plusieurs aspects.

Le chef d’entreprise connait une période d’activité bien plus longue que la durée de sa retraite. Le sportif, au contraire, doit composer avec une carrière très courte, émaillée de nombreux aléas. Leur patrimoine ne va donc pas se travailler de la même manière.

De ce fait, la gestion et la sécurisation de leurs patrimoines, ainsi que les stratégies de transmission aux générations futures, nécessitent des approches distinctes.

Quel est le profil des sportifs de haut niveau ayant vocation à investir sur des opérations de capital-investissement et de capital risque ?

Guillaume Lucchini. Il convient de préciser que cette classe d’actifs ne convient pas à tous. Le capital-risque, également connu sous le nom de capital innovation, s'insère dans un portefeuille d'actifs uniquement lorsque l'athlète a déjà établi des bases patrimoniales solides, garantissant ainsi une sécurité financière à sa famille. De meme, cet investissement est principalement destiné aux sportifs ayant construit un écosystème de professionnels expérimentés autour d'eux.

Quel est alors le rôle d’un family office ?

Guillaume Lucchini. Nous avons notamment pour mission de filtrer et d’auditer les investissements proposés aux sportifs. Nous leur offrons un univers de compétences juridiques, fiscales et financières, tout en veillant à préserver les intérêts de leur famille. Le sportif représente un actif, une marque à part entière, dont l’image possède une valeur monétisable. Lorsque nous accompagnons un athlète, nous associons souvent un investissement financier à un investissement en image, permettant ainsi d'établir des ponts entre le monde du sport et celui de l'entrepreneuriat. Cette synergie enrichit ces deux mondes, offrant des bénéfices mutuels significatifs.


Le groupe Players a été racheté par Vendis Capital

Le groupe Players fait équipe avec Vendis Capital

Les matches les plus importants ne se jouent pas toujours sur le terrain. Le groupe Players vient, en effet, d’annoncer l’arrivée à son capital de Vendis Capital. Le fonds d’investissement devient ainsi le nouvel actionnaire majoritaire aux côtés de ses fondateurs, Tony Jalinier, Guillaume Debelmas et Joseph Viéville, et du management.

Les chiffres clés du groupe players, racheté par Vendis Capital
Les chiffres clés du groupe players, racheté par Vendis Capital

Players : un acteur majeur des loisirs sportifs indoors en France

Fondé à Bobigny en 2008, le groupe Players (anciennement le Groupe Five) s'est imposé comme un acteur incontournable des loisirs sportifs. Le groupe s'est fait connaître en popularisant « Le Five », des terrains de football en salle joués à 5 contre 5. Puis en faisant l'acquisition en 2016 l'un de ses principaux concurrents : Soccer Park. Le groupe a su également, au fil des années, diversifier ses activités en proposant une large gamme de services. Avec le lancement de 4Padel en 2018, Players a pris une position dominante sur ce marché, contribuant ainsi à l'essor de ce sport.

Aujourd'hui, Players regroupe les marques Le Five, 4Padel, Zidane Five Club et Players Events. Cette activité lui permet de gérer plus de 35 complexes sportifs en France.

En incluant les franchisés, le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 40 M€, avec un EBITDA estimé à 10 M€.

La feuille de route établie par la direction du groupe est essentiellement orientée vers une croissance organique. Selon Tony Jalinier, « il reste encore beaucoup à faire et nous comptons sur Vendis pour nous aider à aborder sereinement la prochaine étape de notre développement. Avec 9 nouveaux centres déjà signés, nous affichons des ambitions fortes. »

Des opérations de croissance externe ciblées sont également envisageables. Le groupe souhaite notamment diversifier ses activités vers d'autres sports urbains, tels que l'escalade. En parallèle, l’entreprise a également annoncé devenir une société à mission.

Vendis Capital entre en scène, Kostogri se retire

Quelques semaines après le rachat du groupe Urban par la Compagnie des Alpes, valorisant la société à 157 millions d’euros, Players a répondu « du tac au tac » à son principal concurrent. En s'associant à Vendis Capital, le groupe a fait entrer à son capital un spécialiste du secteur des biens de consommation.

Selon plusieurs sources, le fonds d’investissement détient désormais une participation majoritaire dans le groupe de loisirs. Les fondateurs et le management conservent néanmoins une position minoritaire.

Kostogri, la holding de Nicolas Béraud, le fondateur de Betclic, a saisi cette opportunité pour céder sa participation. Le montant de la transaction est évalué à à 40 millions d’euros.

Mathieu de Medeiros, associé chez Vendis Capital, exprime sa confiance dans ce rapprochement : « Nous sommes convaincus que le marché des loisirs sportifs est un marché d’avenir, porté par des mouvements sociétaux puissants et pérennes. Grâce à la qualité du travail réalisé jusqu’ici, Players est idéalement positionné pour croître et consolider sa position de leader. ».

Les jeux sont faits !


Romane Azzopardi présente les perspectives de l'économie mondiale en 2024

Romane Azzopardi : « En France, les fluctuations persisteront tant que les orientations politiques ne seront pas clarifiées »

Au cours du premier semestre 2024, les marchés actions mondiaux, en particulier ceux des États-Unis, ainsi que l'or, ont affiché des performances remarquables. Pourtant, malgré cette dynamique positive, la situation est plus nuancée qu'il n'y paraît. Les nombreuses incertitudes politiques et le ralentissement de l'économie américaine continuent de polariser l'attention des investisseurs. Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière au sein du multi-family office Scala Patrimoine, revient sur les événements de ces derniers mois et expose ses perspectives pour le trimestre à venir.

Scala Patrimoine. Quelles sont les conséquences des élections législatives françaises sur les marchés financiers ?

Romane Azzopardi. L'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, survenue après les élections européennes, a entraîné une chute marquée de plus de 6 % des marchés actions français en moins d’une semaine. Cette baisse fut également accompagnée d'une montée de la prime de risque des obligations souveraines françaises. Le second tour des élections législatives n’ayant, par ailleurs, pas permis de dégager une majorité claire à l'Assemblée nationale, cela alimentera indéniablement les préoccupations politiques pendant une période indéterminée.

Le paysage politique semble s'orienter vers un gouvernement technocratique, considéré comme l'issue la plus probable. Bien que cette perspective puisse sembler relativement bénigne pour la Bourse, il demeure complexe d’évaluer avec précision son impact sur les marchés français. Certains secteurs ont, en effet, été plus affectés que d'autres, et les valeurs les plus exposées au marché domestique continueront de montrer une vulnérabilité accrue.

À court terme, les préoccupations et les fluctuations persisteront tant que les orientations politiques ne seront pas clarifiées. À moyen terme, l’endettement demeurera sans doute l’une des inquiétudes prédominantes des marchés financiers.

Scala Patrimoine. Quelles est la situation économique en zone euro ?

Romane Azzopardi. Au-delà des enjeux politiques, la situation économique dans la zone euro affiche quelques signes encourageants de reprise. La croissance du PIB pour le premier trimestre de 2024 a progressé de 0,3 %, soutenue par une augmentation des exportations nettes et un regain d'activité dans le secteur des services. Cette croissance a également bénéficié d'une amélioration des salaires réels, augmentant ainsi le pouvoir d'achat et stimulant la consommation.

En ce qui concerne l'inflation, bien que la tendance des prix reste préoccupante, la baisse progressive et continue de l'indice des prix à la consommation a contribué à stabiliser l'économie. Une inflation en recul réduit d’abord les coûts pour les entreprises, tout en allégeant la pression sur le pouvoir d'achat des ménages, favorisant ainsi une reprise économique, certes modeste, projetée à 0,8 % pour 2024. La diminution de l'inflation a également permis à la BCE de réduire ses taux directeurs de 25 points de base pour la première fois en deux ans, assouplissant ainsi les conditions financières et ouvrant la voie à d'éventuelles baisses de taux supplémentaires.

« Les derniers indicateurs signalent un affaiblissement de la consommation des ménages américains »

Scala Patrimoine. Doit-on s'attendre à un fléchissement de la consommation des ménages américains ?

Romane Azzopardi. Les derniers indicateurs signalent un affaiblissement de la consommation des ménages américains, l'un des principaux moteurs de l'économie nationale. Cet affaiblissement s'explique notamment par l'épuisement de l'épargne excédentaire accumulée durant la pandémie, avec un taux d'épargne tombé à 3,6 %, en deçà de la moyenne historique. Cet épuisement, couplé à une augmentation des défauts de paiement, y compris sur les crédits immobiliers, exerce une pression financière accrue sur les ménages.

Cette dynamique a conduit à une réduction de la consommation, susceptible d'affecter la croissance de l'activité économique américaine. De plus, le ralentissement récent du marché du travail a entraîné une diminution du rythme de croissance des salaires, impactant directement la consommation. Toutefois, une croissance salariale plus modérée pourrait alléger la pression sur l'inflation, ce qui pourrait inciter la Fed à abaisser ses taux.

Concernant la croissance, les prévisions restent globalement rassurantes avec une projection de 2,7 % pour 2024, selon le FMI. Cependant, les décisions futures de la Fed quant aux taux directeurs seront cruciales pour la dynamique de la croissance américaine.

Scala Patrimoine. Quels sont les principaux points de vigilance pour les mois à venir ?

Romane Azzopardi. L'issue des élections présidentielles américaines, marquées par le retrait de Joe Biden et la tentative d’assassinat sur Donal Trump, et le plan de réduction des déficits français, soumis à la Commission européenne dans les mois à venir, continueront d'alimenter la volatilité à court terme. Le contexte géopolitique, source constante d'instabilité, ajoutera également à cette incertitude.

En second lieu, les décisions monétaires des banques centrales, notamment celles de la Fed et de la BCE concernant leurs politiques de taux directeurs, seront déterminantes.

Troisièmement, nous entrons dans une période cruciale de publication des résultats financiers des entreprises. La capacité des entreprises à maintenir et à préserver leur croissance bénéficiaire sera essentielle pour soutenir les marchés actions.

Enfin, l’exacerbation potentielle des tensions commerciales entre l’Union européenne, la Chine, et possiblement les États-Unis en cas de victoire des Républicains pourrait entraver la reprise du cycle manufacturier attendu en Europe et nuire à la croissance économique globale.

https://www.youtube.com/watch?v=PbRw5z6hJxo


Guillaume Lucchini : « Investir dans le private equity revêt un sens particulier pour les sportifs de haut niveau »

Le magazine "Gestion de Fortune" a conduit une vaste enquête sur la gestion de l’après-carrière des sportifs de haut niveau. Dans ce dossier, la journaliste Véronique Pierron a interviewé Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine et conseil de nombreux athlètes. Ce sujet nous paraît particulièrement crucial, car les carrières, souvent courtes et imprévisibles, obligent les sportifs à anticiper très tôt les questions de gestion de leur patrimoine. De plus en plus nombreux sont ceux qui choisissent donc de se faire accompagner par des multi-family offices comme Scala Patrimoine.

Les cas nombreux de faillites chez les sportifs de haut niveau

Dans ce dossier, la journaliste du magazine "Gestion de Fortune" évoque plusieurs cas de footballeurs professionnels ayant été victimes d’escroqueries par des professionnels de la défiscalisation peu scrupuleux. Parmi eux, Grégory Bettiol, 38 ans, ancien joueur de l’Olympique Lyonnais, a été victime d’une arnaque orchestrée par un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) sur des investissements immobiliers neufs dans des appartements jamais construits. Un autre exemple poignant est celui de Yohann Mollo, ancien joueur de Saint-Étienne, qui a été dupé par ses deux agents, pour un coût estimé à 15 millions d’euros.

« La plupart des faillites résultent souvent d'une confiance aveugle placée entre les mains de personnes indignes, car nombreux sont les prédateurs qui gravitent autour de ces sportifs », souligne Guillaume Lucchini. Un autre danger majeur est lié aux achats compulsifs de voitures, montres et autres objets de luxe.

Des carrières courtes et fragiles

Avec des revenus variables et des carrières pouvant s'interrompre brutalement, les clubs sensibilisent de plus en plus leurs joueurs sur les assurances, les investissements et la reconversion. Près de la moitié des footballeurs professionnels se retrouvent dans une situation financière délicate après leur carrière ! « Contrairement à un chef d'entreprise classique, qui dispose de quarante ans pour se constituer un patrimoine, les sportifs n'ont qu’une décennie pour y parvenir », rappelle l’associé fondateur de Scala Patrimoine. Un joueur de Ligue 1 qui gagne 960 000 euros par an paye ainsi 480 000 euros d’impôts. « Au final, sur six ans, il lui reste 2,5 millions d’euros et, si on enlève le train de vie, cela descend à 2 millions d’euros. Cet argent placé lui rapportera entre 2 000 et 3 000 euros par mois pour l’après-carrière ».

Les investissements envisagés par les sportifs de haut niveau

Les placements dépendent de nombreux critères, tels que l’âge, la maturité du joueur, sa situation patrimoniale et familiale, et le niveau de ses revenus. Le joueur a ensuite le choix entre un large éventail de solutions d’investissement : placements financiers, assurance-vie, mais aussi l’immobilier, qui conserve une grande popularité parmi les sportifs de haut niveau. Enfin, le capital-investissement attire également certains d’entre eux. Comme l’explique Guillaume Lucchini : « Investir dans des fonds de private equity et de venture capital, ainsi que directement dans des entreprises en croissance, a un sens particulier pour les sportifs de haut niveau. Ils peuvent non seulement apporter des capitaux, mais aussi associer leur image aux entreprises, mettant ainsi en lumière leurs projets et leurs équipes. »

Comme le conclut la journaliste : « Le but est de pouvoir rebondir pour avoir la seconde partie de carrière la plus captivante possible, et assez de moyens pour la mettre en œuvre tout en assurant la sécurité de sa famille. »


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Juillet 2024

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Les marchés financiers font face à une montée de l'instabilité politique et géopolitique mondiale, avec la possible arrivée au pouvoir de partis extrêmes et l'intensification des conflits géopolitiques.
  • En France, le Front Républicain, allant de La France Insoumise à Renaissance, remporte les élections législatives et est chargé de bâtir le nouveau gouvernement.
  • Au Royaume-Uni, le « Labour » a gagné largement les élections législatives. Le chef des travaillistes britanniques Keir Starmer a été nommé Premier ministre par le roi Charles III.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • Grand soleil sur les marchés financiers mondiaux ?

Malgré les tumultes politiques et économiques en France, les marchés actions mondiaux continuent de prospérer, affichant depuis le début de l'année une hausse globale de plus de 12 %.

Actuellement, les actions mondiales se négocient à un ratio cours/bénéfices (PER) de 18,2 sur 12 mois, un niveau supérieur à la moyenne sur dix ans, qui est de 16,3.

Portés par les valeurs technologiques, les États-Unis se placent dans les premières positions. Le S&P 500 s'envole de 16,75 % au cours des six premiers mois de l'année. Le Nasdaq 100, indice regroupant les 100 plus grandes valeurs technologiques américaines, grimpe quant à lui de 22 %.

Une entreprise incarne à elle seule le succès américain : Nvidia. Cette firme spécialisée dans l'intelligence artificielle a vu son cours monter de 166,31 % depuis le 1er janvier !

De l'autre côté de l'Atlantique, en zone euro, l'Euro Stoxx 50 s'apprécie de près de 10,5 % en 2024. En Allemagne, le DAX 30 connaît une augmentation similaire. Le FTSE 100 (Financial Times Stock Exchange), qui regroupe les 100 plus grandes sociétés cotées à Londres, progresse de près de 7 %. En Suisse, le Swiss Market Index s'apprécie de 8 %.

  • L’exception boursière française

Depuis l'annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, les marchés financiers français ont connu un recul significatif. Entre le 7 et le 21 juin, le CAC 40 a perdu 4,7 %, effaçant ainsi une grande partie des gains accumulés depuis le début de l'année. En 2024, la Bourse de Paris n'affiche donc qu'une timide progression de 2 %. Un autre indicateur de la tension qui règne autour du contexte politique et économique français est l'écart de taux (spread) de l'OAT à 10 ans, qui s'est de nouveau creusé par rapport au taux allemand, augmentant de 23 points de base en deux semaines.

Sur les autres classes d’actifs, le pétrole a grimpé à 87 dollars, en hausse de 10 dollars en moins d'un mois, dans un contexte de tensions entre Israël et le Liban. L'or, quant à lui, se maintient à ses plus hauts historiques, atteignant 2 360 dollars, tandis que le Bitcoin a chuté de 20 % en un mois pour s'établir à 53 000 euros.

Les performances sur les marchés financiers depuis le 1er janvier 2024
Les performances sur les marchés financiers depuis le 1er janvier 2024
  • Une alliance hétéroclite chargée de former le nouveau gouvernement Français

En France, les élections législatives, organisées dans la foulée des européennes, ont livré leur verdict. Le Rassemblement national a été battu par le front républicain constitué après le 1er Tour des législatives. Un assemblage hétéroclite, allant de La France Insoumise, dirigé par Jean-Luc Mélenchon, à Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron, est ainsi chargé de former le nouveau gouvernement.

Résultats des élections législatives françaises 2024

Ces résultats peuvent ils rassurer les investisseurs ? Si la formation d'un gouvernement stable pourrait s'avérer longue et complexe, les marchés financiers semblent pour l'instant se satisfaire d'une forme de statu quo. En effet, le gouvernement à venir pourrait bien se révéler « technique » et rencontrer des difficultés à faire passer les mesures les plus controversées.

À ce jour, il est toutefois difficile d'évaluer l'impact des élections françaises sur les marchés financiers. Le futur gouvernement prendra a-t-il des mesures qui rendront la France moins attractive pour les investisseurs internationaux ? La dette du pays va-t-elle s'envoler ? Tout dépendra de la trajectoire budgétaire que la France choisira dans les prochains mois.

Selon les dernières projections macroéconomiques de la Banque de France en juin 2024, la croissance en France devrait atteindre en moyenne annuelle 0,8 % en 2024.

Les USA : l’économie américaine à bout de souffle ?

La croissance de l'économie américaine serait-elle en train d’atterrir en douceur ? C’est ce que les dernières publications économiques semblent suggérer. Le PIB des États-Unis a progressé de 1,4 % en rythme annualisé par rapport aux trois mois précédents, un chiffre nettement inférieur à celui du quatrième trimestre 2023 (+3,4 %).

  • L’activité économique avance au ralenti

Plusieurs données économiques récemment publiées aux États-Unis indiquent un ralentissement de l’activité économique.

- Vers une dégradation du marché de l'emploi ?

Tout d’abord, les créations d'emplois dans le secteur privé ont de nouveau baissé. Elles s'élèvent à 150 000 en juin, contre un consensus de 163 000 après 157 000 en mai, selon l'enquête ADP. En considérant l’ensemble des secteurs publics et privés, les créations d’emplois ne dépassent pas les 194 000 pour juin. Les demandes d’indemnités chômage pour la semaine ont également augmenté, atteignant 238 000 personnes, un chiffre supérieur aux attentes. Le chômage était dès lors attendu à 4 % mais il est sorti à 4,1 %.

Autre élément corroborant la thèse du grand ralentissement économique, l'indice des directeurs d'achat (ISM) pour les services a baissé de manière inattendue à 48,8 en juin, contre un consensus de 52,6. Cet indice était de 53,8 en mai. Ce chiffre est particulièrement significatif : en passant sous le seuil des 50 points, l’économie américaine n’est désormais plus en expansion mais en contraction, atteignant son plus bas niveau depuis quatre ans.

Les ventes de détail (+0.1 %) progressent moins qu’attendu (+0.3 %) tandis que les difficultés du secteur de l’immobilier résidentiel se confirme avec des mises en chantier en berne (-5.5% %) et des permis de construire (-3.8 %) en berne. Surtout, les promoteurs immobiliers semblent perdre confiance (de 45 à 43 en juin).

- Les USA continuent à surfer sur l'IA

Heureusement, l’essoufflement de la consommation américaine pourrait être en partie compensé par les investissements massifs prévus tant au niveau étatique qu'industriel, notamment dans la course à l’armement et à l’intelligence artificielle (IA).

Dans le sillage de ces statistiques, le rendement du bon du Trésor américain à 10 ans évolue désormais autour de 4,36 %, soit 40 points de base de moins que fin avril. Selon le CME FedWatch Tool, la probabilité d'un assouplissement monétaire de la Fed en septembre s'élève à 66,5 %.

Ainsi, bien que l’économie américaine montre des signes de ralentissement, les initiatives d'investissement et les anticipations de politiques monétaires pourraient jouer un rôle crucial dans le maintien de la stabilité économique.

  • Une baisse des taux de la FED en septembre ?

Il semble de plus en plus probable que Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, passera à l'action en septembre. Il n’est en effet pas prévu qu’il réduise les taux de la Fed lors du FOMC Meeting de fin juillet.

Pour l'heure, l'institution américaine préfère maintenir ses taux directeurs inchangés. Contrairement à la Banque centrale européenne, qui a opté pour une baisse des taux, la Réserve fédérale a conservé l'objectif des taux des "fed funds" entre 5,25 % et 5,50 %.

Cette perspective est confirmée par Thomas Friedberger, Directeur général adjoint de Tikehau Capital. « La Fed baissera vraisemblablement ses taux dans les mois qui viennent mais pas aux niveaux où le marché l’anticipait il y a quelques semaines. Il y d’excellentes raisons à cela : les États-Unis subissent des pressions inflationnistes structurelles difficiles à dominer, dues à la démondialisation, à la relocalisation de la production industrielle vers les pays développés et à la mutation du mix énergétique due au moindre accès au gaz russe. Les dépenses de capex sont et vont rester importantes pour financer cette transition et la mise en place d’une nouvelle infrastructure est génératrice de hausse des prix. »

Tandis que les investisseurs, comme à leur habitude, scrutent avec attention les décisions de la Fed, les Américains suivent avec grand intérêt la campagne présidentielle, qui oppose les deux derniers présidents sortants : Donald Trump et Joe Biden.

  • Élection présidentielle : l’hypothèse d’un désistement de Joe Biden prend de l’ampleur

La campagne présidentielle américaine prend une tournure des plus inattendues. Le débat entre Joe Biden et Donald Trump, diffusé sur CNN, n’a pas dissipé les doutes concernant l’état de santé du président actuel. Ce dernier est apparu affaibli et en grande difficulté.

La Maison Blanche a dû publier un communiqué pendant le débat pour expliquer que Joe Biden était affaibli par un état grippal. Bien entendu, Donald Trump n’a pas manqué l’occasion de se moquer de son adversaire. Lors de l’échange entre les deux candidats, l’ancien président a déclaré au journaliste présent sur le plateau qu’il « n’avait rien compris à ce que Joe Biden venait de dire et pensait que même Biden ne savait pas ce qu’il disait ». Il a également affirmé que Biden serait « incapable de frapper une balle de golf à plus de 50 yards et encore moins capable de marcher sur 18 trous ».

Les sondages sur les intentions de vote ont rapidement enregistré une hausse de 10 % en faveur de Trump. Nate Silver, l'un des prévisionnistes les plus réputés des élections américaines, a publié sa première estimation pour le scrutin : « En l'état actuel des choses, Trump a 66 % de chances de l'emporter au collège électoral. Évidemment, beaucoup de choses peuvent survenir d'ici novembre. »

Dans le camp démocrate, l’inquiétude est palpable. Les stratèges explorent diverses alternatives : Hillary Clinton, Kamala Harris, la vice-présidente, et Gavin Newsom, le gouverneur de Californie, sont envisagés comme des candidats potentiels.

L’Europe, entre deux eaux

Dans un contexte politique mouvementé, la Zone Euro renoue avec la croissance au premier trimestre 2024 (0,3%). Le spectre d’une récession semble désormais s’éloigner, grâce notamment au dynamisme du secteur des services.

  • Un nouveau parlement européen

Les élections européennes récemment tenues n'ont guère perturbé les grands équilibres du Parlement européen. Le taux de participation s'est à peine élevé à 51,07 %.

Résultats des élections européennes 2024
Résultats des élections européennes 2024

La droite, incarnée par les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), auquel appartiennent les eurodéputés français du parti « Les Républicains », demeure la principale force politique. Le Groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) se positionne en seconde place. En troisième position, on trouve Renew Europe. Le Groupe « Identité et démocratie », comprenant les représentants du Rassemblement national, constitue la cinquième force au sein du Parlement européen.

  • Un redémarrage en douceur de l’économie européenne

Le Produit Intérieur Brut (PIB) des 20 pays de la Zone Euro a augmenté de 0,3 % au cours du premier trimestre 2024 par rapport aux trois mois précédents, marquant ainsi une reprise après le recul de 0,1 % enregistré au quatrième trimestre.

Ce regain d’activité est principalement attribué à une accélération des exportations nettes. Du côté de l'emploi, les récentes données sont également encourageantes : le taux de chômage atteint un niveau historiquement bas de 6,4 %. Le taux d'emplois vacants reste stable à 2,9 %, inchangé par rapport au trimestre précédent de 2023, selon les chiffres publiés par Eurostat.

En revanche, des signes préoccupants se manifestent avec le repli de la demande intérieure et un processus de déstockage accru. Les indices PMI manufacturier et des services montrent également des déceptions, avec des baisses respectives de 47,3 à 45,6 et de 53,2 à 52,6.

Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank, souligne : « La croissance au sein de la zone euro est largement attribuable au secteur des services. Bien que le secteur manufacturier ait considérablement fléchi en juin, l'activité dans le secteur des services est restée presque aussi robuste qu'au mois précédent ».

Le moral des acteurs économiques semble également affecté, comme le montre l'Indice de Sentiment Économique (ESI) composite qui diminue en juin (95,9 après 96,1). En Allemagne, le climat des affaires selon l'enquête IFO suit cette tendance avec une baisse à 89,0 en juin, contre 90,3 précédemment.

Cet environnement conforte ainsi le scénario d'une reprise économique modérée en Europe pour l'année 2024. Les analystes prévoient désormais une croissance moyenne annuelle comprise entre +0,7 % et +0,8 %.

  • La BCE entre en action

La Banque centrale européenne (BCE) opère un virage stratégique en réduisant ses taux d’intérêt de 0,25 point de base, marquant ainsi sa première baisse depuis 2019. Sous la direction de Christine Lagarde, l’institution a abaissé le taux de refinancement de 4,5 % à 4,25 %, tandis que le taux de rémunération des dépôts passe de 4 % à 3,75 %, ajustements significatifs dans le paysage économique actuel.

Malgré cette décision, les anticipations quant à de futures baisses demeurent en suspens. Christine Lagarde a tempéré les attentes des plus optimistes peu après l'annonce, soulignant les incertitudes persistantes : « Il est prématuré d'envisager une seconde baisse pour l'instant. Nous avons besoin de davantage de données pour être certains que les risques d'une inflation dépassant notre objectif soient écartés. Avec un marché du travail robuste, nous disposons du luxe de prendre le temps nécessaire pour recueillir de nouvelles informations », a-t-elle déclaré lors du forum de la BCE à Sintra, au Portugal.

Thomas Friedberger de Tikehau Capital analyse la décision de la BCE en soulignant « que cette institution a choisi de baisser ses taux avant la Fed car la pression inflationniste est moindre en Europe même si l’interruption de l’accès au gaz russe force aussi l’Europe à une couteuse transition du mix énergétique. La BCE essaie aussi de relancer la croissance – problème qui ne se pose pas encore aux USA -, et baissera certainement encore son taux directeur de quelques points de base d’ici la fin de l’année. »

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

L'annonce de la formation d'un nouveau Parlement français a suscité des mouvements significatifs sur les marchés boursiers, bien que ceux-ci soient restés principalement circonscrits aux marchés financiers français. Le scénario d'une absence de majorité à l'Assemblée nationale était, de loin, le plus favorable pour les marchés financiers. Au lendemain des résultats, aucune agitation particulière n'a été observée sur le CAC 40, et l'écart de rendement entre les obligations souveraines françaises et allemandes s'est resserré, signe positif pour les obligations françaises.

Néanmoins, l'incertitude persiste. Les défis liés au déficit budgétaire ne pourront être résolus sans la formation d'une coalition majoritaire, une perspective qui semble aujourd'hui improbable. Les actions françaises, déjà fortement impactées depuis l'annonce de la dissolution par Emmanuel Macron, entreront probablement dans une période d'hésitation. Cela incite à une grande prudence, particulièrement vis-à-vis des valeurs dépendantes du marché domestique français.

  • Les marchés actions mondiaux gardent le cap

Sur les marchés financiers mondiaux, les valeurs américaines ont poursuivi leur tendance haussière, bénéficiant du climat incertain en Europe. Les entreprises exposées à l'intelligence artificielle ont particulièrement attiré l'attention des investisseurs, portées par une solide saison des bénéfices au premier trimestre et par des perspectives de baisse des taux aux États-Unis.

- Le regard tourné vers les États-Unis

La saison des résultats du deuxième trimestre débute cette fin de semaine avec les premiers bilans du secteur bancaire. Comme en avril, cette période pourrait engendrer de la volatilité en fonction des surprises, positives ou négatives, qui pourraient survenir.

Les prévisions restent toutefois alignées avec celles du premier trimestre, anticipant une croissance bénéficiaire plus marquée aux États-Unis, ce qui devrait soutenir les valeurs américaines. En effet, la récession reste un scénario peu probable selon les analystes, et la bonne résilience de l'économie américaine vient renforcer cette hypothèse.

Les récents signes d'affaiblissement de la consommation et du marché de l'emploi sont, paradoxalement, des indicateurs plutôt positifs : alors que la Fed prévoit une poursuite de la baisse de l'inflation, le ralentissement de la croissance des salaires observé en juin devrait atténuer les pressions inflationnistes sur les services, qui demeurent l'un des principaux contributeurs à l'inflation.

Bien que la baisse des taux anticipée de la Fed devrait être très progressive (avec seulement deux réductions prévues en 2024), la diminution des coûts de financement constituera un facteur de soutien pour les actions.

- Les actions européennes restent en retrait

Les actions européennes ont souffert des instabilités politiques en France et n'ont pas enregistré de progression significative au second semestre. Elles se négocient actuellement à des valorisations légèrement inférieures à leur moyenne des 35 dernières années. Les prévisions de croissance des bénéfices pour 2024 restent positives, autour de 5 %, mais demeurent inférieures à la moyenne mondiale, estimée à environ 8 %. Bien que les récentes publications macroéconomiques aient montré une amélioration de l'élan économique, la faiblesse des perspectives de croissance, les incertitudes politiques en France et l'absence de prévisions de la BCE concernant une nouvelle baisse des taux en raison d'une reprise de l'inflation dans les services pourraient limiter le potentiel haussier des actions européennes.

Les actions des pays émergents ont enregistré au second trimestre une performance deux fois supérieure à celle du trimestre précédent, grâce à la dynamique positive des actions asiatiques (hors Japon), tirées par la performance du marché taïwanais, particulièrement exposé à l'intelligence artificielle. Les marchés émergents ont ainsi surperformé les marchés développés, bien que les actions domestiques chinoises soient restées en retrait.

Notre positionnement demeure neutre sur les actions. Les facteurs de soutien existent, mais la surexposition dans un contexte monétaire et géopolitique incertain nous incite à la prudence. Nous privilégions les grandes capitalisations au bilan solide et aux projections de croissance bénéficiaire robustes. Les petites capitalisations continuent de souffrir d'un environnement de taux défavorable. Nous favorisons les actions américaines, tout en soutenant l'idée que la diversification reste le meilleur atout en période d'incertitude. Les actions émergentes peuvent offrir une source de diversification, à condition de demeurer marginales au sein du portefeuille et de privilégier certains marchés (par exemple, l'Inde par rapport à la Chine).

  • Les Marchés financiers obligataires souffrent du manque de visibilité sur les politiques monétaires

En zone euro, malgré la baisse des taux directeurs, les élections parlementaires européennes et l'annonce d'élections anticipées en France ont pesé lourdement sur les obligations souveraines au cours du deuxième trimestre. À l'exception des obligations souveraines américaines, qui ont tout juste réussi à rester en territoire positif, les performances ont été globalement négatives.

- Les banques centrales dépendantes des données économiques

L'impact des anticipations de baisse des taux directeurs sur le marché obligataire tarde à se manifester. Seuls les segments les plus risqués, étroitement corrélés aux marchés actions, ont su tirer leur épingle du jeu, affichant des performances comprises entre 1 % et 1,5 % sur les marchés américains et européens.

Le rythme de baisse des taux directeurs devrait être très lent des deux côtés de l'Atlantique, à la condition toutefois que le scénario d'un ralentissement progressif de l'activité économique se confirme. Les banques centrales demeureront "data dependent", ajustant leurs politiques en fonction des données économiques. Dans ce contexte, il est préférable de limiter la duration des portefeuilles et de se concentrer sur les obligations d'entreprises, où les stratégies de portage semblent les plus prometteuses.

Le crédit de qualité, ou "investment grade", peine à performer dans l'environnement actuel. Toutefois, il offre des taux de rendement attractifs, notamment sur les notations les plus basses de ce segment. En verrouillant ces taux de rendement sur un segment où le taux de défaut est à un point bas historique, on peut sécuriser un niveau de rendement bien plus intéressant qu'il y a 24 mois.

- Une opportunité sur les obligations subordonnées financières ?

Les obligations subordonnées financières, émises par de grandes banques systémiques européennes, représentent également une opportunité de diversification. En effet, la subordination de cette dette offre des rendements plus élevés que la dette senior, tout en étant émise par des établissements bancaires dont le bilan s'est considérablement solidifié au cours des dix dernières années grâce au renforcement de la réglementation bancaire.

Le segment des obligations à haut rendement ("High Yield") constitue un autre outil de diversification au sein de la poche obligataire. Le marché américain, avec un nombre d'émetteurs plus élevé et une prime de risque plus importante qu'en Europe, offre des opportunités intéressantes. Toutefois, le coût de la couverture du risque de change doit être soigneusement pris en compte. Nous suggérons de privilégier des maturités courtes, voire très courtes, afin de limiter le risque de refinancement.

Ainsi, dans un contexte de marché en constante évolution, une approche prudente et bien diversifiée demeure essentielle pour naviguer efficacement à travers les défis et opportunités du marché obligataire

  • Marchés financiers alternatifs : une prudence toujours de mise

Depuis le début de l'année, les stratégies alternatives se sont révélées plus rentables que les obligations traditionnelles. Toutefois, nous continuons de privilégier une position « long » sur les actions et les obligations, surtout dans un environnement où les taux pourraient continuer à baisser.

Jusqu'à présent, nous avions également favorisé les placements monétaires en raison du couple rendement/risque attractif qu'ils offraient. Cependant, la première baisse de taux initiée par la BCE nous rappelle que ces supports d'attente devront être progressivement redéployés vers des classes d'actifs plus rémunératrices.

En tenant compte de ces éléments, nous maintenons une position négative vis-à-vis des stratégies alternatives. Nous croyons fermement qu'un rééquilibrage vers des actifs traditionnels, tels que les actions et les obligations, sera plus avantageux à moyen terme, surtout dans un contexte de baisse continue des taux d'intérêt.

  • Produits structurés​ : une analyse des frais très importante

Nous continuons à privilégier les produits structurés en raison de leur adaptabilité aux objectifs de rendement des investisseurs tout en permettant de maîtriser l'exposition au risque souhaitée. Les rendements demeurent attractifs à condition de sélectionner soigneusement les structures adéquates. Comprendre en profondeur le fonctionnement du produit avant de s'engager est crucial pour éviter des écueils inattendus. Il convient de noter que ces instruments peuvent comporter des frais élevés. Ainsi, tout investisseur souhaitant explorer ces opportunités devrait être accompagné de manière avisée. Néanmoins, des opportunités significatives peuvent être saisies à travers une sélection minutieuse de titres et d'indices.

  • Private equity & Private debt​ : la classe d'actifs de long terme

L'intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés marque un tournant significatif, préfigurant une expansion attendue des fonds dédiés au marché de détail en 2024. Tout en adoptant une approche prudente à court terme, notre perspective reste optimiste quant à l'avenir du capital-investissement. Nous favorisons non seulement les stratégies secondaires, mais aussi les co-investissements et la dette privée. De plus, nous intégrons activement les stratégies de growth buyout, ciblant les entreprises en pleine expansion cherchant à accélérer leur croissance, ainsi que les financements mezzanine, qui offrent une solution de financement flexible entre fonds propres et dette senior, afin d'enrichir notre portefeuille et de saisir des opportunités complémentaires dans un paysage économique en mutation.

Le venture capital (VC) suscite également un intérêt croissant, ouvrant la voie à des perspectives prometteuses pour le financement de startups innovantes et d'entreprises en phase de démarrage.

- L'allocation conseillée

Pour optimiser un portefeuille, il est conseillé d'adopter une stratégie d'allocation diversifiée, combinant plusieurs types d'investissements. Par exemple, allouer une partie du capital aux investissements secondaires pour assurer la stabilité, tout en investissant une autre partie dans le capital-risque (VC) pour bénéficier du potentiel de rendements élevés. De même, allouer des fonds au LBO permet de viser des rendements accrus grâce à l'utilisation de l'effet de levier, tandis que le growth equity offre l'opportunité de participer à la croissance des entreprises établies. Enfin, investir dans des instruments mezzanine permet de profiter de taux de rendement attrayants. Cette approche diversifiée vise à réduire le risque tout en maximisant les opportunités de rendement.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

 

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

4Change

Interview de Guillaume Lucchini sur la chaine TV 4Change

Le journaliste Nicolas Pagniez a reçu, sur le plateau de l'émission 4Change, Guillaume Lucchini, président fondateur du multi family office Scala Patrimoine pour évoquer les sujets liés à la gouvernance et à la transmission d’entreprise

4Change. L’arrivée de la nouvelle génération bouscule-t-elle les codes établis dans le cadre d’une transmission d’une entreprise familiale ?

Guillaume Lucchini. Nous assistons actuellement à une transition générationnelle. Les anciens entrepreneurs ont édifié leur projet au fil du temps, avec patience et souvent une détermination sans faille. Beaucoup d'entre eux ont sacrifié une partie de leur vie personnelle pour y parvenir. Aujourd’hui, ils récoltent les fruits de leurs efforts, car ces entreprises sont souvent solides et prospères. En revanche, la nouvelle génération éprouve une soif insatiable de liberté et de changement. Pour explorer de nouveaux horizons et concrétiser leurs propres projets, les jeunes entrepreneurs choisissent souvent de céder leur entreprise avant d'en voir l’aboutissement.

Les attentes des différentes générations semblent donc diverger profondément. Bien qu'elles partagent un héritage familial, des racines communes, des envies et une éthique, ces entrepreneurs novateurs souhaitent avant tout partager des valeurs et des visions inédites.

Au-delà de leur réussite, les entrepreneurs sont-ils prêts à imposer à leurs enfants le poids qu'ils ont eux-mêmes porté pendant de nombreuses années ? Leurs enfants ont-ils envie de reprendre l’entreprise familiale ? Toutes ces questions doivent être posées, et les réponses seront apportées au cas par cas.

L’organisation de la gouvernance doit permettre de réunir ces deux générations, ces membres d’une même famille, autour d’un projet commun. Quant à notre rôle en tant que family office, il est de trouver un terrain d’entente entre les différentes parties prenantes.

4Change. Ce changement de paradigme entraîne-t-il des modifications dans la manière de diriger une entreprise aujourd'hui ?

Guillaume Lucchini. La réponse ne peut être uniforme, car cette notion de gouvernance soulève des questions fondamentales. Faut-il impliquer la jeune génération dans la gestion de l'entreprise ou, au contraire, leur laisser la liberté de s'accomplir par eux-mêmes ? Et si cette nouvelle génération souhaite s'investir dans la destinée de l'entreprise familiale, à quel moment et de quelle manière convient-il d'organiser ce passage de témoin ?

4Change. Comment faut-il opérer pour rapprocher ces différentes générations ?

Guillaume Lucchini. Il est primordial d'atteindre un consensus afin que les frustrations des uns et des autres ne viennent pas ternir l'harmonie familiale. Cela est d'autant plus crucial lorsqu'un des enfants prend la relève. Ce dernier se voit alors lesté d'une lourde responsabilité morale envers ses frères, ses sœurs, et même ses parents. Les conseillers ont alors pour mission de prévenir les conflits futurs et de rassembler les membres de la famille autour d'un nom, d'une histoire, d'une éthique et d'un ancrage territorial.

Pour y parvenir, il est essentiel de libérer la parole, de permettre à chacun de s'exprimer, de bien saisir les enjeux, mais aussi de trouver une structuration qui permette à ceux éloignés du projet entrepreneurial de se rapprocher de leur famille à travers d'autres initiatives. Les projets philanthropiques, notamment via une fondation actionnaire, constituent à ce titre une solution pertinente. L'idée est de rassembler des intérêts divergents autour d'un objectif commun. La gouvernance joue alors un rôle central en travaillant à ce projet collectif et en fédérant les générations, parfois très éloignées sur le plan humain.

https://www.youtube.com/watch?v=vY0H-yDExr0

 


La Suisse

La Suisse : un havre de paix face aux incertitudes politiques et économiques en France ?

Les récentes tensions politiques et la montée des extrêmes en France inquiètent de plus en plus les grandes fortunes françaises. Ces dernières redoutent d'être durement imposées sur leurs revenus et leur patrimoine. Ces préoccupations ont déclenché un intérêt croissant pour des destinations plus sécurisées et propices aux affaires.

Parmi celles-ci, la Suisse se distingue par ses nombreux atouts. Bien que n'appartenant pas à l'Union Européenne, ce pays bénéficie d'un emplacement géographique central en Europe et, surtout, d'un environnement économique dynamique. Au point que les professionnels de la gestion de fortune installés en Suisse sont actuellement submergés d'appels et de demandes de renseignements concernant les modalités de transfert de ces grandes fortunes.

Présent à Paris, à Marseille et à Genève, Scala Patrimoine vous présente les principaux atouts de la Suisse dans l’univers de la gestion de fortune.

1. La Suisse ou les vertus de la stabilité politique et économique

Dans un contexte marqué par de fortes tensions politiques et économiques en France, ainsi que dans d'autres pays européens, la Suisse se place comme un modèle de stabilité économique, politique et sociale. Cette constance permet aux entrepreneurs et aux grandes fortunes de planifier leurs investissements à long terme, sans craindre de changements soudains dans les domaines juridiques, fiscaux ou financiers.

Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, dont le multi-family office opère en France et en Suisse, confirme ce sentiment. « La rapidité avec laquelle Emmanuel Macron a pris la décision de dissoudre l’Assemblée Nationale après la publication des résultats des élections européennes a surpris beaucoup de Suisses. Une telle instabilité n’est clairement pas dans la culture helvétique », observe-t-il.

Ainsi, la Suisse offre un environnement prévisible et sécurisé, prisé par ceux qui cherchent à protéger et faire fructifier leurs patrimoines loin des aléas politiques et économiques.

2. La solidité de l’architecture bancaire et monétaire

Si la Suisse a longtemps été synonyme de confidentialité bancaire, les banques helvétiques échangent, depuis 2018, automatiquement leurs informations sur les comptes ouverts avec de nombreux pays dont ceux de l'Union européenne. Malgré tout, les établissements helvétiques demeurent toujours soucieux de la confidentialité de leurs informations financières, et ont massivement investi, ces dernières années, sur la protection des données.

« La solidité des régulateurs bancaires suisses est un pilier fondamental de la réputation et de la fiabilité du système financier helvétique » souligne, à ce titre, Guillaume Lucchini, avant d’ajouter : « La Suisse dispose de régulateurs robustes, tels que l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA), qui veillent rigoureusement au respect des normes les plus élevées en matière de transparence, de solvabilité et de gestion des risques. »

Ces régulateurs imposent, il est vrai, des exigences strictes aux établissements financiers, garantissant ainsi la protection des investisseurs et la stabilité du marché. Leur rôle est crucial pour prévenir les crises financières et maintenir la confiance du public et des investisseurs internationaux. Grâce à cette supervision rigoureuse, les banques suisses figurent parmi les établissements les plus sûres au monde, et sont aujourd’hui très bien capitalisées.

Enfin, il convient de souligner la solidité du franc suisse. Une monnaie reconnue comme l'une des plus stables du monde. L’associé fondateur de Scala Patrimoine rappelle d’ailleurs que le France suisse est « souvent considéré comme une valeur refuge en période d'incertitude économique. Une solidité qui met notamment en valeur la robustesse de l'économie suisse, une politique monétaire prudente et la confiance internationale dans le système financier helvétique.

3. L’emplacement stratégique

Situé géographiquement au cœur de l’Europe, La Suisse partage ses frontières avec les principales puissances de l’économie continentale (France, Allemagne, Italie). Cet emplacement stratégique, à proximité des différents marchés européens, propose de nombreux avantages aux entrepreneurs et investisseurs privés situés en suisse.

Avec ses majestueuses montagnes, ses paisibles lacs et une nature florissante à portée de main, la Suisse offre tout d’abord un cadre idyllique pour les amateurs de plein air et les citadins en quête de tranquillité. Le sentiment de sécurité est profondément ancré dans la société suisse, où les taux de criminalité demeurent très faibles. Cette sécurité contribue largement à la qualité de vie des résidents.

Les hôpitaux et les établissements de soin en Suisse jouissent également d'une excellente réputation.

Enfin, sur le plan politique, la Suisse se distingue par sa démocratie directe, où les citoyens participent régulièrement aux décisions politiques par le biais de référendums. Cette implication directe renforce le sentiment de contrôle et d'appartenance à la communauté, contribuant ainsi à un environnement stable et participatif.

Mais au-delà de cette qualité de vie, les Suisses bénéficient également d’un environnement économique financier robuste. Guillaume Lucchini rappelle en effet que « la suisse est un véritable Hub financier qui réunit un ensemble large d’établissements financiers (Banques, cabinets d’avocats, sociétés de gestion), basés principalement à Genève et à Zürich. »

La législation suisse favorise également l'innovation et la croissance économique, créant un climat propice aux affaires. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le pays abrite les sièges de certains des plus grands groupes mondiaux (Adecco, Holcim, Nestlé, Roche, TAG-Heuer, UBS, Swisscom …).

4. L’environnement juridique et fiscal attractif

Réputée pour son système fiscal attrayant, la Suisse offre des avantages significatifs aux investisseurs étrangers.

Avec des taux d'imposition sur le revenu et sur la fortune relativement modérés (même si pour les plus fortunés, les taux peuvent etre très importants), l'exonération des gains en capital et la possibilité pour les résidents étrangers d'opter pour un « forfait fiscal » dans de nombreux cantons, la Suisse représente une destination de choix pour les entrepreneurs et les investisseurs privés. Le « forfait fiscal » permet, en effet, de calculer l'impôt en fonction des dépenses du contribuable plutôt que sur sa fortune ou ses revenus, une méthode particulièrement attrayante pour ceux dont le patrimoine personnel dépasse les 5 millions d'euros.

Pour vous donner un ordre d’idée, dans le canton de Genève, le taux maximum du barème de l’impôt sur le revenu monte à 45 %, contre respectivement 24,9 % et 41,5 % dans les cantons de Schwyz (ville de Schwyz) et de Vaud (ville de Lausanne).

Pour l’impôt sur la fortune, les taux appliqués à ces trois cantons – Genève, Schwyz et Vaud – est dans cet ordre de 1,01 %, 0,79 % et 0,19 %.

Point fort, les droits de donation et succession sur les opérations en ligne directe descendante ne sont pas imposées dans les cantons de Genève et Schwyz. Et ils sont de seulement 7 % dans le Canton de Vaud.

Guillaume Lucchini confirme ce constat : « En combinant une infrastructure de pointe et un environnement fiscal avantageux, la Suisse continue d'attirer les investisseurs qui cherchent à optimiser leur fiscalité tout en s'implantant dans un pays dynamique et innovant. Cette combinaison d'attraits fait de la Suisse non seulement un havre fiscal mais également un lieu propice à l'innovation et à la croissance entrepreneuriale.

5. L’expertise reconnue en gestion de patrimoine des établissements suisses

Les banques suisses jouissent d'une renommée mondiale grâce à leur expertise inégalée en gestion de fortune et en gestion d'actifs. Elles offrent aux investisseurs un accès privilégié à une vaste gamme d'opportunités d'investissement, allant des actions et obligations aux produits plus sophistiqués (Matières premières, placements alternatifs, produits structurés …).

Ces établissements helvétiques ne se contentent pas de briller sur la scène nationale, ils sont également très actifs sur les marchés internationaux. « En intégrant à leur offre des sociétés de gestion européennes, américaines et asiatiques, les banques suisses élargissent constamment leurs horizons et diversifient les options disponibles pour leurs clients. » abonde d’ailleurs Guillaume Lucchini, le dirigeant de Scala Patrimoine qui partage sa vie entre Paris et Genève.

Enfin, les sociétés suisses permettent d'accéder à un choix étendu de fonds de private equity, offrant ainsi des opportunités d'investissement exclusives et généralement difficiles d’accès. Cette diversité et cette profondeur de services sont autant de raisons qui expliquent le succès des banques suisses.

Historiquement, les banques privées suisses ont aussi toujours veillé à aligner leurs intérêts avec ceux de leurs clients. De nombreux établissement étaient ainsi structurés comme des sociétés en commandite simple. Autrement dit, cela signifie que leurs associés sont indéfiniment responsables sur leur fortune personnelle. Certains établissements ont encore aujourd’hui ce statut. C’est notamment le cas de La Banque Bordier, avec laquelle Scala Patrimoine collabore.

L’avis de Scala Patrimoine

Scala Patrimoine dispose d’une expertise reconnue en matière d'investissements transfrontaliers entre la France et la Suisse. Avec des bureaux stratégiquement situés à Genève et à Paris, notre multi family-office bénéficie d’une connaissance approfondie des marchés et des réglementations des deux pays. Notre équipe dédiée assure une gestion patrimoniale sur mesure pour les entrepreneurs, les grands investisseurs et les sportifs de haut niveau, répondant ainsi à chacun de leurs besoins spécifiques.


L'apport cession permet à l'entrepreneur de redéployer son capital.

Venture Capital : entre incertitudes et espoirs pour 2024

Après la douce euphorie de 2022, le monde du capital-risque traverse actuellement une période de turbulences. Dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques mais aussi la hausse des taux d’intérêt menée par les banques centrales, le nombre d'opérations de capital-risque a nettement diminué. À l'échelle mondiale, 2023 s'est avérée être l'année la plus difficile pour la collecte de fonds de capital-risque depuis 2015. Le second semestre de 2024 sera-t-il plus favorable ? Les doutes persistent, bien que la baisse des taux initiée par la Banque centrale européenne (BCE) puissent stimuler les investissements dans cette classe d'actifs.

1. Le marché du venture capital marque le pas

L'année 2023 a été particulièrement difficile pour les acteurs du capital-risque à bien des égards. Les levées de fonds ont sensiblement diminué, tandis que la hausse des taux d'intérêt a eu un impact significatif sur la valorisation des entreprises. Cet environnement a contraint de nombreux acteurs du capital investissement à reporter leurs opérations de cessions et d'acquisitions.

  • 2023 : Annus horribilis ?

- L'Europe suit la tendance mondiale

En 2023, l’Europe n’a pas échappé au coup de froid qui s’est abattu sur le venture capital. Selon une étude réalisée par PitchBook, les levées de fonds européennes en capital-risque ont chuté de 40 %, passant de 30,6 milliards d’euros à 19 milliards d’euros. En 2021, les fonds avaient levé plus de 33,3 milliards d’euros.

Le nombre d’opérations est également en baisse entre 2022 et 2023. Ainsi, 1 708 opérations ont été réalisées au quatrième trimestre 2023, soit une chute de 19 % en glissement trimestriel et de 42 % par rapport au quatrième trimestre 2022.

- En France, les levées de fonds supérieures à 100 M€ en berne

Suivant la tendance mondiale, les levées de fonds des acteurs du capital-risque en France ont connu un net recul en 2023. Selon France Invest, les levées de capitaux se sont établies à 3,6 milliards d’euros, finançant ainsi 1 319 start-ups. Cela représente une baisse de 35 % par rapport à l’année précédente.

Ce ralentissement affecte particulièrement les levées de fonds les plus importantes, supérieures à 100 millions d’euros. Celles-ci ont en effet chuté de 57 % en valeur et de 55 % en volume. À l'inverse, le cabinet de conseil EY souligne une légère augmentation des levées de fonds allant de 10 à 20 millions d’euros, avec une hausse de 1 % en valeur et de 3 % en volume.

Cette prudence des investisseurs se confirme également en ce début d’année 2024.

Historique des levées de fonds sur le venture capital
Historique des levées de fonds sur le venture capital
  • Le 1er trimestre 2024 sur le venture capital

En cette première partie de l’année, les investisseurs demeurent prudents. Selon la dernière étude publiée par PitchBook, les véhicules d’investissement ont levé 4,6 milliards d'euros sur le Vieux Continent au cours du premier trimestre 2024, répartis entre 47 opérations.

« Si cette tendance se maintient, 2024 pourrait connaître des performances similaires à celles de 2023 », soulignent les auteurs de l'étude. Cette publication confirme également une autre tendance : la multiplication des petits véhicules d’investissement. En effet, une grande majorité des levées de fonds reste inférieure à 250 millions d'euros. Sur le Top 10 des fonds clôturés au premier trimestre, quatre sont britanniques, deux sont allemands et un seul est français (Partech).

PitchBook souligne par ailleurs l’allongement de la durée nécessaire pour conclure les levées de fonds. Le délai médian de clôture s'élève désormais à 20,7 mois au premier trimestre 2024, contre 16,8 mois en 2023. Ce qui traduit bien l’apathie du marché.

2. Un contexte économique plus difficile

Avec la hausse des taux d’intérêt, les placements sans risques tels que les obligations et les fonds en euros sont redevenus attractifs. Une autre conséquence notable est que le coût de l’argent s’est également accru, entraînant une augmentation significative du coût global des crédits.

  • Le venture capital victime de la hausse des taux d’intérêts

Dans un contexte inflationniste marqué par la hausse des taux d’intérêt imposée par les grandes banques centrales, les investisseurs se tournent de plus en plus vers des placements jugés moins risqués, au détriment des premiers tours de table des start-ups. Interrogée par les journalistes de Décideurs Magazine, Stéphanie Hospital, fondatrice et PDG de OneRagtime, un fonds de capital-risque, exprime son inquiétude face à l'attentisme croissant des investisseurs en capital. « Les performances des fonds de venture capital sur les vingt dernières années surpassent largement celles des alternatives bancaires. Néanmoins, les investisseurs préfèrent placer leurs liquidités dans des produits bancaires offrant un rendement de 5 %, soit en dessous du taux d'inflation. »

Les levées de fonds prennent désormais deux fois plus de temps qu'en 2021. Les négociations se compliquent, s'allongent, et acquéreurs comme vendeurs se retrouvent dans une impasse, se regardant en chiens de faïence. Un nombre significatif de projets est ainsi abandonné.

Cette hausse des taux se reflète également sur la valeur des transactions. Selon le rapport 2023 Global Venture Capital First Look de PitchBook, le quatrième trimestre 2023 a enregistré une baisse de 22 % en glissement trimestriel et de 32 % en glissement annuel.

  • Late stage : le chainon manquant ?

Malgré un contexte économique et politique délicat, la France dispose d'un vivier prometteur d'entreprises technologiques. Cependant, leur croissance est freinée par un manque de financement à un stade avancé. Les fonds se concentrant sur le financement à partir de la série B se font rares et ne sont pas toujours en mesure de fournir des montants supérieurs à 30 millions d'euros.

Les fonds français de capital-innovation, en effet, sont de taille plus modeste que leurs principaux concurrents étrangers. Or, la dernière levée de fonds nécessaire pour atteindre le statut de licorne dépasse généralement les 100 millions d'euros.

Les entreprises doivent alors se tourner vers des fonds de venture capital étrangers pour assurer leur financement, se vendre, s’adosser à un acteur industriel ou, plus rarement, réaliser une introduction en bourse. Cependant, pour que ces différentes options soient envisageables, il est impératif que la start-up propose une offre, des produits et un modèle susceptibles de s'internationaliser.

Evolution du capital risque
Evolution du capital risque

3. "Flight to Quality" ?

Avec la hausse des taux, les investisseurs deviennent plus sélectifs, cherchant à minimiser les risques financiers

  • Les champions de la french tech polarisent les levées de fonds

Les fonds d'investissement s'orientent de plus en plus vers des start-ups matures aux revenus stabilisés, réduisant ainsi les risques inhérents aux jeunes entreprises. Les montants investis tendent à être plus élevés pour les sociétés ayant atteint une certaine taille critique et présentant un potentiel de rachat par de grands groupes.

En se focalisant sur la French Tech, les capitaux se concentrent principalement sur des success stories déjà bien établies. Les cinq plus grandes levées de fonds ont ainsi concerné Verkor (850 millions d'euros), Mistral AI (385 millions d'euros), Driveco (250 millions d'euros), Ynsect (160 millions d'euros) et Amolyt Pharma (130 millions d'euros).

Au niveau de l'Union Européenne, la France conserve la première position, creusant l'écart avec l'Allemagne, bien qu'elle accuse un certain retard par rapport au Royaume-Uni.

Malheureusement, à l’échelle mondiale, les levées de fonds des start-ups européennes représentent moins de 15 % des financements, se situant loin derrière les États-Unis et la Chine.

  • La volonté d’avoir un impact sociétal

En 2023, les entreprises de la French Tech ont réalisé 715 levées de fonds, cumulant un montant total de 8,3 milliards d'euros. Cette performance marque une baisse significative de 38 % en valeur et de 3 % en volume par rapport à l'année précédente.

Parmi les secteurs les plus dynamiques, la GreenTech s'est distinguée en occupant la première place avec des levées de fonds atteignant 2,7 milliards d'euros, soit une augmentation impressionnante de 44 %. Les logiciels viennent ensuite, avec des levées totalisant 2,1 milliards d'euros, bien que ce chiffre représente une diminution de 10 %. Les Life Sciences suivent avec 1 milliard d'euros, enregistrant une légère progression de 1 %.

La tendance favorable de la Climate-Tech et de la Health-Tech semble destinée à perdurer. Ces secteurs bénéficient de l'intérêt croissant des investisseurs et des talents qui cherchent à donner un sens à leurs actions en rejoignant des entreprises à fort impact sociétal. De plus, les investisseurs institutionnels sont incités par des directives politiques à soutenir ces modèles, notamment dans le cadre des initiatives France 2030 et du plan TIBI. La phase 2 de l'initiative Tibi prévoit d’ailleurs de mobiliser plus de 7 milliards d'euros d'ici la fin 2026 pour le financement des nouvelles technologies.

À l'opposé, les Fintech et le secteur des services internet ont connu des reculs marqués, avec des baisses respectives de 73 % et 66 %.

4. Quelles perspectives pour le venture capital ?

La seconde moitié de l’année 2024 s'annonce captivante. Au-delà des soubresauts politiques et économiques potentiels, le marché du capital-risque pourrait tirer profit de l'essor de secteurs clés tels que l'intelligence artificielle, les technologies vertes et la santé.

  • Une baisse des taux salutaire ?

Ce potentiel est renforcé par la baisse des taux d'intérêt et l'atténuation des pressions inflationnistes, créant ainsi une dynamique positive propice à l'investissement.

À court et moyen terme, il sera toutefois ardu de retrouver les niveaux d'activité enregistrés en 2021 ou 2022. Dans un premier temps, il est très probable que les investisseurs se concentrent sur le soutien et le développement des entreprises déjà présentes dans leur portefeuille. Ainsi, les fonds continueront d'apporter les ressources nécessaires aux start-ups les plus prometteuses pour favoriser leur croissance, tout en adoptant une approche de plus en plus sélective.

Cette conjoncture pourrait favoriser le modèle de « club deal », où fonds, entrepreneurs et investisseurs privés collaborent étroitement pour soutenir des projets de croissance ciblés.

  • Les investisseurs privés en première ligne

Au cours des prochaines années, les investisseurs privés joueront à n’en pas douter un rôle central dans l'univers du capital-risque. Selon les données fournies par France Invest, en 2023, les particuliers et les family offices ont été les principaux souscripteurs des fonds de capital-risque et de croissance en France, représentant 26 % des levées de fonds, soit 960 millions d'euros, juste devant le secteur public avec 22 % des levées, totalisant 794 millions d'euros grâce à des acteurs comme Bpifrance et la Caisse des Dépôts. Parmi les plus fortunés, la part allouée au private equity dépasse désormais les 20 %.

Cette dynamique reflète une évolution significative où le secteur privé, par son engagement croissant, façonne l'avenir et les tendances du capital-risque en France.

Face à la compléxité et aux incertitudes inhérentes au marché du venture capital, s’entourer d’experts avisés est indispensable pour naviguer avec succès et maximiser les retours sur investissement. Nos spécialistes sont à la pointe des dernières tendances, technologies émergentes et dynamiques géopolitiques. Ils se sont également constitués un réseau de spécialistes (entrepreneurs, fonds, investisseurs ...) rompus à cette classe d'actifs. Ils sont prêts à vous fournir des stratégies sur mesure qui intègrent durabilité, diversité et les meilleures pratiques d’investissement.


Voodoo rachète la société BeReal

La licorne Voodoo tente le pari « BeReal »

Éditeur d'applications et de jeux mobiles, Voodoo acquiert le réseau social français BeReal pour un montant pouvant atteindre 500 M€, sous conditions de performance.

Les Chiffres clés de BeReal
Les Chiffres clés de BeReal

BeReal, un réseau social à la française

Crée en 2013, Voodoo s’est notamment fait connaitre en produisant des jeux sur mobile simples et addictifs tels que Helix Jump, Mob Control ou Block Jam 3D.  Elle compte aujourd’hui plus de 150 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Un succès qui lui a permis d’entrer dans le club des licornes françaises, avec une valorisation dépassant le milliard d’euros.

Pour diversifier ses activités, Voodoo a acquis BeReal, un réseau social prônant « l'authenticité ».

Son mode de fonctionnement est simple : les utilisateurs reçoivent une notification les invitant à publier une photo de leur activité en cours dans un délai de 2 minutes. Ces photos, sans filtre et non retouchées, disparaissent après 24 heures et ne peuvent pas être commentées, réduisant ainsi les risques d’anxiété sociale.

Fondée en 2019 par deux français, Alexis Barreyat et Kévin Perreau, la plateforme revendique plus de 40 millions d'utilisateurs actifs. Celle-ci s’est particulièrement bien développée aux Etats-Unis, au Japon et en France. Mais après deux premières années de forte expansion, BeReal a vu son nombre d’utilisateurs stagner.

Depuis plusieurs mois, les actionnaires de la start-up étaient donc à la recherche d’un second souffle via une nouvelle levée de fonds, après celles de 2021 et 2022 pour un total de 85 M€, ou via un rachat. En se vendant à Voodoo, c’est donc cette deuxième option qui a été privilégiée par les fondateurs.

Un deal à 500 M€, sous conditions

L’acquisition de BeReal par Voodoo se concrétise pour une somme pouvant atteindre 500 M€.

Selon le Journal Les Echos, ce montant est surtout « gonflé » par des bonus hypothétiques. Environ un tiers de cette sommes étant composé de cash et d'échange de titres. Les deux tiers restants sont liés à l'atteinte d'objectifs de rentabilité et de développement.

La majeure partie des sommes en numéraires devraient profiter aux premiers investisseurs : Kima Ventures, Accel, Andreesen Horowitz, Banana Capital ou encore Yuri Milner.

Et qu’adviendra-t-il des deux fondateurs ? Alexandre Yazdi, le CEO et cofondateur de Voodoo, a précisé dans l’émission Good Morning Business de BFM que « les cofondateurs feront une pause, mais assureront une transition à court terme avec le nouveau management ». Aymeric Roffé, actuel dirigeant de Wizz, une autre application de Voodoo, prendra la direction de BeReal.

Alexandre Yazdi espère cependant convaincre les anciens dirigeants « de contribuer au développement de BeReal à l’avenir ».

Un modèle économique encore à trouver

La licorne française a du pain sur la planche. Malgré son succès en termes d’audience, BeReal n’a pas encore trouvé de modèle économique viable. À ce jour, la plateforme ne génère aucun revenu, n'ayant ni publicité ni abonnement.

« Nous savons très bien réaliser cette étape du passage à l'échelle. Nous voulons amener BeReal plus loin en termes de monétisation et de produit » tient toutefois à tempérer le CEO de Voodoo dans le journal Les Echos.

Pour réussir ce pari, le dirigeant mise sur les synergies potentielles entre les deux entreprises. Ce rapprochement devrait renforcer la position mondiale de Voodoo et permettre à BeReal d'accélérer sa croissance grâce à l’expertise et aux technologies de l’éditeur de jeux. L'objectif est d'« améliorer le produit, encourager une utilisation quotidienne et ajouter de nouveaux formats, comme les vidéos ».

Heureusement, Voodoo n’en est pas à son coup essai. La licorne a déjà réussi des intégrations complexes, comme l'illustre l'acquisition et le développement de BeachBum en 2021, un autre studio de jeu. Cependant, ce pari semble cette fois-ci plus audacieux.