Projet de Loi de Finances pour 2025 : les mesures qui concernent les particuliers
Présenté en Conseil des ministres par Antoine Armand, ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le projet de loi de finances pour 2025 incarne la nouvelle orientation politique du gouvernement. Cette initiative vise à mieux maîtriser davantage les dépenses publiques tout en réduisant le déficit, marquant ainsi un tournant stratégique dans la gestion des finances de l'État.
Une Loi de Finances placée sous le signe de l’austérité
Les finances de la France sont exsangues. Cette année, le déficit public s'élèvera à 6,1 %, propulsant ainsi la dette à près de 112 % du PIB. Pour enrayer cette dérive insoutenable, Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, a dévoilé un projet placé sous le signe de l'austérité. L'objectif affiché est ambitieux : ramener le déficit à 5 % dès 2025, puis le faire passer sous les 3 % d'ici 2029.
Cette trajectoire budgétaire sera présentée au Parlement à la mi-octobre, avant de le transmettre à la Commission européenne d'ici le 31 octobre.
Pour l'année 2025, l'ensemble des mesures proposées représente un effort colossal de 60 milliards d'euros. La réduction des dépenses publiques en constituera la majeure partie, avec une coupe de 40 milliards d'euros, soit les deux tiers de l'effort de redressement. Le tiers restant, soit 20 milliards d'euros, sera couvert par des contributions fiscales exceptionnelles, temporaires, et ciblées, imposées aux entreprises et aux ménages les plus aisés.
Les mesures fiscales de la Loi de finances
La copie présentée par le gouvernement prévoit notamment la création d’une nouvelle contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus.
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L'indexation du barème de l’impôt sur le revenu
Le projet proposé par le gouvernement ajuste le barème de l'impôt sur le revenu en fonction de l'inflation, hors tabac.
La revalorisation des tranches de revenus, ainsi que des seuils et limites associés à l'impôt sur le revenu (IR), est basée sur la prévision d'évolution de l'indice des prix à la consommation hors tabac pour 2024, estimée à 2 % par rapport à 2023.
Cette mesure, évaluée à 3,7 Md€, vise à protéger les Français contre la hausse des prix. Elle permettra ainsi d'éviter à près de 530 000 foyers de devenir redevables de l'impôt sur le revenu.
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L'indexation des retraites
Les pensions de retraite seront indexées sur l'inflation, mais ce ne sera qu'à partir du mois de juillet 2025. En revanche, les autres prestations sociales, ainsi que les minima vieillesse, bénéficieront d'une indexation dès le mois de janvier. Cette mesure vise à protéger les populations les plus vulnérables face à la montée des prix.
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La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus
Dans le cadre de la restauration des comptes publics, le nouveau gouvernement entend solliciter davantage les contribuables les plus fortunés. Cette démarche se concrétiserait par la mise en place d’une contribution temporaire et exceptionnelle, ciblant les revenus les plus élevés. L'objectif serait d’instaurer un taux minimum d’imposition de 20 % sur ces hauts revenus.
Ainsi, lorsque le taux moyen d’imposition sur le revenu, y compris la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), serait inférieur à 20 % du revenu fiscal de référence (RFR), une contribution complémentaire serait appliquée afin d'atteindre ce seuil.
Les seuils envisagés seraient similaires à ceux appliqués depuis 2012 dans le cadre de la CEHR. Ce mécanisme viserait donc les contribuables dont le revenu fiscal de référence dépasse :
- 250 000 € pour une personne célibataire,
- 500 000 € pour un couple.
Cette contribution, de nature temporaire, serait en vigueur pour une durée de trois ans. En pratique, elle concernerait environ 60 000 foyers fiscaux, sans affecter les ménages non imposables. Afin d’atténuer l’effet de seuil lié à l’entrée dans le champ de cette nouvelle contribution, un mécanisme de décote serait prévu.
Le législateur espère ainsi générer 2 milliards d’euros de revenus supplémentaires pour garnir les caisses de l’État dès 2025.
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L'aide à la transmission des exploitations agricoles
Le gouvernement veut faciliter la transmission des exploitations agricoles aux jeunes agriculteurs.
Plus précisément, le projet de loi de finances propose de relever divers seuils d'exonération et d'abattement, applicables lorsque la transmission d'une exploitation s'effectue au bénéfice d'un jeune agriculteur qui s'établit pour la première fois à son compte.
La taxe sur les rachats d'actions par les grandes entreprises
Les réductions de capital résultant des annulations d'actions rachetées par les sociétés sont en constante augmentation . En 2023, les entreprises cotées au sein du CAC 40 ont distribué 30,1 Md€ à leurs actionnaires sous forme de rachats d'actions, contre 23,7 Md€ en 2022 et 23,8 Md€ en 2021.
Ces opérations, qui constituent des emplois de trésorerie excédentaire, témoignent, selon les mots du Premier ministre, de « la capacité des entreprises les réalisant à contribuer au budget de l'État. »
En réponse à cette situation, le gouvernement propose d'instaurer une taxe sur ce type d'opération pour les entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse 1 Md€. Cette taxe s'élèverait à 8 % du montant de la réduction de capital résultant de l'annulation des actions rachetées. Elle s'appliquerait aux opérations menées à compter de la date de présentation du projet de loi de finances en Conseil des ministres, soit le 10 octobre 2024.
Les dispositions visant l’immobilier
Les mesures énoncées reflètent, avant tout, la volonté du législateur de contrer les effets d’aubaine.
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L'extension du prêt à taux zéro
Le gouvernement annonce l'extension du prêt à taux zéro sur l'ensemble du territoire. Cette mesure vise à faciliter l'accès à la propriété pour les primo-accédants. Jusqu'à présent, ce dispositif était restreint aux zones tendues.
Faute de temps, cette mesure n'a pas pu être intégrée dans la première version du projet de Loi de Finances. Toutefois, elle devrait probablement faire l'objet d'un amendement additionnel dans les semaines à venir.
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Un clap de fin pour le dispositif Pinel ?
Le législateur mettra-t-il un terme au dispositif d'investissement locatif « Pinel » ? En théorie, cet outil de défiscalisation devrait s'éteindre le 31 décembre 2024. À l'heure actuelle, aucune prolongation ni alternative n'est prévue.
À l'opposé, le dispositif d'aides à la rénovation énergétique, MaPrimeRénov, destiné aux particuliers, serait maintenu.
Autre bonne nouvelle, les parlementaires envisagent l'introduction d'une exonération temporaire des droits de donation. Cette exonération s'appliquerait pour l'achat d'un logement neuf.
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Les avantages fiscaux du LMNP rabotés par la Loi de Finances
Si la suppression du régime fiscal de la location meublée non professionnelle (LMNP) n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, le législateur a néanmoins décidé d’en réduire les avantages. En effet, il souhaite durcir le régime d'imposition des plus-values réalisées lors de la vente de biens soumis au statut de LMNP.
Jusqu'à présent, les contribuables relevant de ce régime pouvaient, sous certaines conditions, déduire de leurs recettes locatives imposables les amortissements liés au logement loué, sans que ceux-ci ne soient pris en compte dans le calcul de la plus-value lors de la cession de ce même bien.
Le projet de loi prévoit donc que les amortissements déduits durant la période de location d'un bien soient effectivement intégrés dans le calcul de la plus-value immobilière lors de sa cession. Par conséquent, le propriétaire pourrait réaliser une plus-value inférieure à ses attentes.
Ces nouvelles dispositions s'appliqueront aux plus-values générées par les cessions effectuées à compter du 1er janvier 2025. Le gouvernement attend 200 millions d'euros de recettes en 2025.
Le calendrier du vote de la Loi de Finances
Le texte est encore susceptible d'évoluer considérablement. Surtout que le gouvernement ne bénéficie pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
L'examen du projet de loi de finances pour 2025 par l'Assemblée nationale débutera le 21 octobre. La navette parlementaire entre les deux chambres devrait s'achever autour du 21 décembre 2024. C'est également la date limite fixée par la Constitution pour l'adoption du budget. Après son adoption définitive, le Conseil constitutionnel pourrait être saisi fin décembre pour examiner la constitutionnalité des textes.
La loi sera ensuite promulguée par le Président de la République. La publication au Journal officiel interviendrait au plus tard le 31 décembre. L'entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2025.
Source : Projet de Loi de Finances pour 2025
Demarceau, l’investissement immobilier locatif clé en main à Paris
https://www.youtube.com/watch?v=uLzF8P4ZhEc
Marc Hofer, Directeur Général de Scala Patrimoine Immobilier, et Corinne Grouvel, responsable du développement de Scala Patrimoine Immobilier et de l’Offre DEMARCEAU, présentent l’Offre DEMARCEAU : une acquisition d’un investissement immobilier locatif clé en main au cœur de la capitale, pour permettre aux investisseurs de préparer sereinement leur retraite et de transmettre un patrimoine de qualité à leurs enfants.
Qu’est-ce qu’un DEMARCEAU ?
Corinne Grouvel. Un DEMARCEAU est un investissement immobilier patrimonial haut de gamme au cœur de Paris. Un appartement de 30 mètres carrés pour un budget tout compris d'environ 500 000 €, loué en bail société à une grande entreprise.
Paris demeure-t-il un bon investissement patrimonial ?
Marc Hofer. L'immobilier parisien reste l'un des plus prisés au monde. D'abord parce que Paris est considérée comme la plus belle ville de la planète. Et c'est encore plus vrai après son incroyable mise en lumière lors des derniers Jeux Olympiques. Et puis parce qu'au plan international, le prix de l'immobilier dans la capitale reste très attractif. Investir dans l'immobilier parisien, c'est le choix de l'émotion et du prestige, mais également de la stabilité, car Paris reste une valeur refuge sur le long terme. Le prix de l'immobilier évolue positivement, et cela même en temps de crise. La tension locative est également maximale. Lorsque votre bien est de qualité, trouver un locataire rapidement n'est jamais un problème.
Sur ce marché, que propose DEMARCEAU ?
Corinne Grouvel. En moins de trois ans, DEMARCEAU s'est imposé comme un expert incontournable dans l'achat, la rénovation et la location d'appartements haut de gamme de type pied-à-terre d'environ 30 mètres carrés au cœur de Paris. Comme vous le savez, investir dans l'immobilier parisien est un exercice particulièrement délicat. Rechercher le bien adapté à votre projet, le rénover en respectant la réglementation énergétique, coordonner les travaux, gérer les équipes d'artisans, concevoir la décoration, acheter et installer les meubles, puis gérer les locataires. En bref, votre projet peut rapidement s'apparenter à un véritable parcours du combattant. Ce que vous offre DEMARCEAU, c'est un accompagnement à 360 degrés.
« On ne pourra jamais remettre en cause la qualité de l'immobilier haut de gamme parisien »
Quelles sont les étapes d’une opération DEMARCEAU ?
Marc Hofer. Comme a pu le dire Corinne, DEMARCEAU se positionne vraiment comme un family office immobilier qui vous accompagne de A à Z. Nous mettons un point d'honneur à suivre toutes les étapes de votre projet avec la plus grande rigueur, accompagné par de vrais professionnels. Nous commençons notre prestation par le sourcing de votre appartement dans un beau quartier typiquement parisien, un bel immeuble, de jolies parties communes, un étage élevé, et puis un métro à moins de cinq minutes à pied. Et puis, on lance l'appel d'offres et on sélectionne les artisans avec notre équipe d'architectes. On supervise enfin l'ensemble des travaux dans les règles de l'art. On s'occupe de la décoration d'intérieur et puis également de la gestion locative en général. Entre la signature de la promesse d'achat et la mise en location de votre appartement, il faut compter entre six et huit mois.
Quel est le profil des locataires ?
Corinne Grouvel. Chez DEMARCEAU, nous ne proposons pas de location courte durée de type Airbnb. Nous avons choisi de louer vos appartements sur le long terme à de grandes entreprises françaises et internationales dont la solidité financière sécurise vos revenus et donc votre investissement. Ces sociétés utilisent les appartements comme logement de fonction pour leurs cadres ou leurs dirigeants.
L’offre DEMARCEAU est-elle comparable à des produits de défiscalisation (Pinel, Malraux, …) ?
Marc Hofer. Non, notre offre n'est pas comparable à des produits de défiscalisation. Sous prétexte d'un avantage fiscal, vous allez le plus souvent payer ce type de produit largement au-dessus du prix du marché. De plus, leur rentabilité est dépendante d'un bail signé par un gestionnaire qui, le plus souvent, révise les conditions à la baisse assez rapidement. Et puis enfin, ce type d'investissement est très peu liquide puisqu'il n'y a pas de marché secondaire.
Si un jour vous voulez revendre votre bien, ce sera le plus souvent à la casse. À l'inverse, avec DEMARCEAU, nous achetons des biens idéalement situés au cœur de la capitale. Nous les achetons au prix du marché ou avec une décote en fonction des opportunités. À Paris, la demande est toujours très élevée, tant à la location qu'à la vente, ce qui garantit à la fois la solidité et la liquidité de votre investissement, en fonction de vos besoins.
Un mot de conclusion
Corinne Grouvel. L'investissement DEMARCEAU est d'abord un investissement coup de cœur, parce que devenir propriétaire d'un ou de plusieurs appartements au cœur de la ville Lumière, c'est quand même particulièrement séduisant. C'est un investissement tangible, parce que vous pouvez concrètement vous y projeter, vous et les membres de votre famille. Et c'est un investissement sécurisé, car on ne pourra jamais remettre en cause la qualité de l'immobilier haut de gamme parisien. Et puis, le plus important selon moi, c'est un investissement dont vous serez toujours fier et que vous pourrez transmettre avec bonheur à vos enfants et petits-enfants.
N’hésitez pas à consulter notre site www.demarceau.fr pour découvrir quelques exemples de nos appartements. Vous pouvez également nous contacter (grouvel@scala-patrimoine.fr) pour toute demande d’informations complémentaires ou pour discuter de votre projet.
Le rendez-vous des marchés financiers - Octobre 2024
Marchés financiers & économie : les points clés
- Les marchés financiers continuent de bien se comporter, malgré les incertitudes économiques et géopolitiques.
- Le cours du baril de pétrole amorce un rebond, alimenté par la crainte d'une escalade du conflit opposant Israël à l'Iran.
- Afin de préserver la robustesse du marché de l'emploi américain, la Réserve fédérale a assoupli sa politique monétaire et amorcé un nouveau cycle de baisse des taux.
- Au cours du deuxième trimestre, la croissance de la zone euro s'est limitée à 0,2 %, contraignant la Banque centrale européenne à poursuivre sa politique de réduction des taux.
Quelles performances sur les marchés financiers ?
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Le conflit entre Israël et l’Iran s’intensifie
La situation au Moyen-Orient s'embrase. Grâce à des informateurs infiltrés au sein des rangs iraniens, les services israéliens sont parvenus à éliminer Hassan Nasrallah, chef spirituel du Hezbollah, un mouvement islamiste chiite libanais. Ce dernier a été abattu dans son quartier général, niché au cœur de la banlieue sud de Beyrouth. En représailles, le Hezbollah et le régime iranien, alliés de longue date, ont riposté avec une salve de 200 missiles tirés depuis le Liban en direction d’Israël. Bien que la majorité de ces projectiles aient été interceptés par le bouclier défensif israélien, la crainte d'une riposte massive de Tsahal, l'armée israélienne, ne cesse de croître. Une escalade dans l’intensité du conflit semble désormais inévitable.
Pour l’heure, les marchés financiers ne réagissent pas avec une trop grande inquiétude face à cette montée des tensions. Lors de sa dernière intervention publique, le président des États-Unis, Joe Biden, a réaffirmé qu’il restait encore possible « d'éviter une guerre totale au Moyen-Orient, même si de nombreux obstacles subsistent ». Toutefois, les signes d’instabilité sont palpables : le cours du baril de pétrole, après plusieurs semaines de baisse, a bondi à 78 dollars, témoignant des incertitudes qui planent sur la région.
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Les marchés mondiaux toujours dans le vert
L'avance économique des États-Unis sur l'Europe trouve naturellement son reflet sur les marchés boursiers. En effet, les actions européennes se négocient à une décote significative par rapport à celles du pays de l'Oncle Sam. Actuellement, le ratio cours/bénéfice en Europe est de 14,4 fois, contre 24,0 fois aux États-Unis.
Cette année, sans surprise, les indices américains caracolent donc en tête. Le S&P 500 s’envole de plus de 20 % depuis le 1er janvier, devançant ainsi l’Euro Stoxx 50 de 10 points !
En France, les marchés actions peinent toujours à séduire les investisseurs, freinés par les incertitudes politiques et une dette publique qui ne cesse de s'alourdir. Néanmoins, depuis le début de l’année, le CAC 40 se maintient à l’équilibre, oscillant autour des 7 520 points.
Ailleurs dans le monde, les marchés chinois semblent renouer avec la faveur des investisseurs. Porté par les mesures annoncées par le gouvernement et la Banque populaire de Chine, l’indice Shanghai Composite a bondi de 20 % en moins de dix jours. Depuis le début de l’année, l’indice phare de la bourse chinoise affiche un gain impressionnant de 12,6 %.
Au Japon, le Nikkei 225 poursuit son ascension, avec une hausse de 16,06 % en 2024. En Inde, le Nifty 50 n’est pas en reste, enregistrant une progression de 15 % sur la même période.
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Endettement : la France et les États-Unis sous pression
C’est un symbole dont la France se serait bien passée. Désormais, l'Espagne emprunte à un taux plus avantageux que notre pays. Le taux de l’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) français à 10 ans s’établit actuellement à 3,01 %, contre 2,99 % pour le titre équivalent de la dette espagnole.
En d'autres termes, les investisseurs expriment leurs doutes quant à la capacité de l'État français à maîtriser son budget et à contenir une dette en pleine explosion. D’après les derniers chiffres communiqués par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, le déficit public de la France devrait excéder 6 % en 2024, tandis que la dette atteint désormais 112 % du PIB.
L’inquiétude se fait également sentir aux États-Unis, où la dette publique a atteint l’impressionnant montant de 35 700 milliards de dollars. Comme le rappelle Thomas Veillet, expert en finance de marché : « Depuis juin 2023, la dette a augmenté de 14 %, soit 4 000 milliards de dollars. Or, sur la même période, le PIB n’aura crû que de 1 500 milliards. La dette américaine progresse donc 2,7 fois plus vite que la croissance de son économie. » Actuellement, le taux de rendement de l’obligation d’État américaine à 10 ans s'élève à 4 %.
Les prochaines élections américaines, accompagnées de promesses électorales généreuses de la part des deux candidats, Donald Trump et Kamala Harris, risquent d'aggraver la situation financière des États-Unis.
États-Unis : la FED reprend la main
À moyen terme, les analystes financiers continuent de privilégier le scénario d'un atterrissage en douceur de l'économie mondiale. Ils n'anticipent pas de récessions. Selon la Banque mondiale, le PIB mondial devrait progresser de 2,6 % en 2024. Cependant, les incertitudes demeurent élevées.
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Des statistiques contrastées
Les statistiques publiées aux États-Unis révèlent une économie en perte de vitesse, marquée par une érosion de la confiance des acteurs économiques. L’indice de confiance des consommateurs a chuté à 98,7 points en septembre, se situant en dessous des 103,8 prévus par les analystes, selon l’enquête menée par le Conference Board. Parallèlement, la confiance des petites et moyennes entreprises, mesurée par la NFIB, a également reculé en août, passant de 93,7 à 91.
Surtout, la consommation des ménages semble être principalement alimentée par l’endettement. Au cours des derniers mois, les Américains ont largement utilisé leurs cartes de crédit, ayant épuisé une grande partie de leurs réserves d’épargne. Ainsi, le total des crédits à la consommation a augmenté de 25,5 milliards de dollars en juillet, atteignant un nouveau record historique de 5 100 milliards de dollars. En à peine 15 ans, la dette des consommateurs américains a tout simplement doublé. Autre nouvelle préoccupante : la part des impayés sur les cartes de crédit a grimpé de 9,1 %.
Toujours est-il que la croissance du PIB des États-Unis reste très robuste. Celle-ci s'est établie à 3% en rythme annualisé au deuxième trimestre selon le département du Commerce. Le département du Commerce a également révisé à la hausse la croissance au premier trimestre, à 1,6% contre 1,4% initialement annoncé.
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Les yeux des banquiers centraux rivés sur l’emploi
Pour piloter sa politique monétaire, la Réserve fédérale scrute les chiffres de la croissance, bien sûr, mais aussi ceux l'évolution des chiffres de l'emploi. Or, ce dernier vient de connaître un rebond inattendu après cinq mois de ralentissement. En septembre, les entreprises américaines ont créé 143 000 emplois privés, alors que les prévisions tablaient sur 125 000. Un chiffre confirmé par le Bureau of Labor Statistics qui a lui aussi annoncé, à la surprise générale, que l’économie américaine avait créé 254 000 emplois en septembre, soit 107 000 emplois de plus que prévu
Cependant, la moyenne sur trois mois demeure faible, à seulement 119 000, l'un des niveaux les plus bas depuis 2020.
Parallèlement, un autre indicateur inquiétant se dessine : l'indice de l'emploi a été publié à 43,9, contre 46 en septembre. C'est le quatrième mois consécutif en contraction.
Bien que le taux de chômage reste relativement bas à 4,1 %, il a toutefois connu une augmentation au cours des dix derniers mois, s'établissant à 3,4 % en 2023.
La hausse des salaires s'essouffle (un peu) également, tandis que le taux de démission, qui avait flambé ces dernières années, est retombé à son niveau de 2018. Avec moins de postes à pourvoir, les Américains semblent désormais plus réticents à quitter leurs emplois pour se lancer dans de nouvelles aventures professionnelles.
Dans ce contexte, la Réserve fédérale anticipe un taux de chômage atteignant 4,4 % d'ici la fin de l'année. Cette prévision constitue l'une des raisons majeures, avec la baisse des pressions inflationnistes, qui justifient sa décision d'amorcer un changement dans sa politique monétaire, cherchant ainsi à s'ajuster à une réalité économique en mutation.
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Une première baisse des taux
Les pressions inflationnistes reculent de manière significative. En août, la hausse des prix à la consommation a été conforme aux attentes, avec une progression de 0,2 % sur le dernier mois et de 2,5 % en glissement annuel, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis février 2021. Jerome Powell anticipe d'ailleurs une poursuite de cette tendance, prévoyant une inflation à 2,1 % d'ici 2025.
Parallèlement, le président de la Réserve fédérale garde un œil vigilant sur l'évolution du marché de l'emploi, l'un des principaux objectifs de son mandat étant de maintenir le plein emploi aux États-Unis. Dans ce contexte, il n'est guère surprenant de voir l'institution américaine changer de cap et amorcer un cycle de baisse des taux. Ainsi, pour la première fois depuis mars 2020, la Fed a annoncé une réduction de 0,5 point de pourcentage de ses taux directeurs.
En choisissant une baisse de cette envergure, les banquiers centraux admettent implicitement que la bataille contre l'inflation est en passe d'être remportée. La priorité se tourne désormais vers la préservation du marché de l'emploi. Les taux directeurs de la Fed se situent à présent entre 4,75 % et 5 %.
Jerome Powell évoque à ce sujet « un ajustement approprié de la politique monétaire pour assurer la solidité du marché de l'emploi. Les décisions à venir seront toutefois prises réunion par réunion, sans suivre de trajectoire prédéfinie. »
De l'avis de nombreux analystes, cette baisse des taux pourrait se poursuivre d'ici la fin de l'année.
Pour conclure, la Réserve fédérale américaine a maintenu ses prévisions de croissance du PIB à 2 % par an jusqu'en 2027.
La croissance européenne s'effrite inexorablement
En 2023, l'Union européenne affichait un taux de croissance modeste de 0,4 %, flirtant dangereusement avec la récession. Cependant, cette année, le ralentissement s’accentue encore davantage. Après un premier trimestre marqué par une progression timide de 0,3 %, le second a vu le rythme fléchir, avec une hausse réduite à seulement 0,2 %. La croissance cumulée de la zone euro au cours des sept derniers trimestres n'a ainsi atteint que 0,6 %. Et, à l’horizon, aucune éclaircie ne semble poindre.
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Des signes de ralentissement
Les dernières publications des statistiques économiques ont de quoi inquiéter même les analystes les plus optimistes. L’indice PMI composite est tombé à 48,9 en septembre, signalant une contraction de l’activité pour la première fois après sept mois d'expansion. Quant à l'indice définitif HCOB des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, il a chuté à 45,0 en septembre, contre 45,8 en août, se maintenant bien en dessous de la barre des 50, seuil qui sépare croissance et contraction.
Dans ce contexte, la baisse de la production industrielle en juillet (-0,3 %) n'est, hélas, guère surprenante. « La production industrielle de la zone euro devrait reculer d'environ 1 % au troisième trimestre par rapport au précédent », prévient Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank. « Avec des commandes en chute libre, il est raisonnable de s'attendre à une nouvelle baisse de la production d'ici la fin de l'année », a-t-il ajouté dans des propos relayés par le média financier L’Echo.
Tout porte donc à croire que la stagnation de l’économie de la zone euro est imminente. D’autant plus que, en France, l'un des moteurs économiques de l’Union, l'indice PMI composite a enregistré sa plus forte baisse en quinze mois.
Autres signes inquiétants d'un ralentissement à venir : la consommation des ménages a chuté de 0,1 % par rapport au trimestre précédent. L'investissement, lui aussi, a ralenti, enregistrant une baisse de 0,55 point de pourcentage au cours de la même période.
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L’Allemagne : le coup de la panne
L’Allemagne, pilier économique de la zone euro, traverse actuellement une période de turbulences. L'enquête IFO, qui reflète le climat des affaires pour le mois de septembre, témoigne de ce malaise : l’indice est retombé à 48,5, indiquant une contraction économique, alors que les prévisions tablaient sur 50,5. De son côté, l'indice ZEW du sentiment économique a lui aussi marqué un net recul en septembre, se chiffrant à +3,6, soit une baisse de 15,6 points par rapport à son niveau d'août.
Les signes inquiétants ne s'arrêtent pas là. L'indice des services, bien que toujours en territoire positif, a atteint 50,5, son plus bas niveau depuis sept mois. Quant à l'indice manufacturier, il poursuit inexorablement sa chute, s'établissant à 44,8, son plus bas niveau en neuf mois.
Selon la Bundesbank, « l'économie allemande est peut-être déjà en récession, bien qu'un ralentissement économique sévère ne semble pas envisageable dans l'état actuel des choses. » L'institut IfW de Kiel anticipe une contraction de 0,1 % de l'économie en 2024, après un recul déjà constaté de 0,3 % en 2023.
La Bundesbank rejoint ce constat prudent. Elle souligne que l’économie allemande pourrait stagner ou enregistrer une légère baisse au troisième trimestre, après une contraction surprise de 0,1 % lors du trimestre précédent. À plus long terme, l’institution se veut toutefois rassurante : selon son président, "une récession marquée par un déclin significatif, généralisé et durable de la production économique n'est pas envisagée pour le moment."
Fortement dépendante de ses exportations, notamment vers la Chine, l'Allemagne espère néanmoins tirer profit du plan de relance récemment annoncé par Pékin.
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La BCE réagit enfin
L’inflation dans la zone euro a chuté brusquement, passant de 2,2 % en août à 1,8 % en septembre, sous l’effet conjugué de la baisse des coûts de l’énergie et d’une chute significative des prix des services.
Pour Christine Lagarde, « il est probable que le chiffre de l'inflation en septembre soit proche de 2 %, en deçà du scénario de base de la BCE. La lutte contre l'inflation progresse, et le processus de désinflation est en cours. »
Résultat des courses, la BCE a réagi en annonçant une nouvelle baisse de 25 points de base du taux directeur de l’institution européenne, le portant à 3,5 %. C'est la deuxième réduction de ce cycle, après une première diminution de 0,25 % en juin dernier. Les marchés anticipent désormais deux baisses de taux d'ici la fin de l'année.
Suffira-t-il à relancer une économie atone ? Rien n'est moins sûr. En vérité, de nombreux économistes s’interrogent sur la lenteur des prises de décisions et sur le niveau des taux, qu’ils jugent encore bien trop élevé.
La Chine déploie son plan de relance
L’économie chinoise va de mal en pis. Au deuxième trimestre de 2024, le produit intérieur brut n’a enregistré qu’une augmentation de 0,7 % en glissement trimestriel, un rythme qui s’avère être le plus faible depuis 2022. Malgré cette situation préoccupante, les dirigeants chinois affichent une certaine confiance. Xi Jinping a rappelé que l’objectif officiel de croissance de 5 % n’était pas abandonné.
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Les exportations : l’arbre qui cache la forêt ?
Malgré les affres d’une guerre commerciale menée avec les États-Unis, les données économiques chinoises du mois d’août mettent en lumière la bonne tenue des exportations, qui ont augmenté de 8,7 % en glissement annuel.
Ce dynamisme résulte toutefois d’une stratégie axée sur le volume. Les entreprises, en réduisant leurs prix pour maintenir leurs ventes, témoignent d’un phénomène où les volumes d’expédition ont augmenté plus rapidement que la valeur des exportations au cours des derniers mois. C’est particulièrement visible sur le marché de l’acier, où la Chine inonde le marché mondial en écoulant sa production à vil prix.
Cependant, la demande intérieure demeure faible. Les consommateurs chinois manquent de confiance, ce qui pèse sur l’économie nationale. L’indice de confiance des consommateurs s'est affiché à 98,7, nettement en deçà des attentes, qui s'élevaient à 104.
Les importations n’ont progressé que de 0,5 % en glissement annuel, un chiffre bien en deçà des prévisions du consensus. Il en va de même pour les ventes de détail, qui ont enregistré une hausse de 2,1 %, contre une estimation de 2,5 %. L’indice de confiance dans le secteur manufacturier a également fléchi, atteignant 49,41, signalant ainsi une contraction pour le troisième mois consécutif.
Il était devenu évident pour les dirigeants du pays que la Chine nécessitait un environnement de taux d'intérêt plus bas ainsi qu’une politique de relance économique claire pour raviver la confiance. En effet, l'Empire du Milieu rencontre de nombreuses difficultés à sortir de la crise immobilière, dont les répercussions se font durement ressentir par la population, avec 70 % de l'épargne des ménages investie dans cette classe d'actifs.
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Enfin un plan de relance !
Jusqu'à présent, et avec la bénédiction du Parti communiste chinois, la Banque populaire de Chine avait timidement procédé à quelques baisses de taux, mais celles-ci n'avaient jamais dépassé 0,10 % à chaque fois. Cependant, le temps presse ! La déflation n'est désormais plus très loin. En août, sur un an glissant, la hausse des prix s'est limitée à seulement 0,6 %.
Les dirigeants chinois ont donc décidé de reprendre les choses en main. De nouvelles mesures ont ainsi été annoncées pour stimuler la consommation et l'investissement, s'élevant à un montant proche de 150 milliards d'euros. Le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng, a ainsi annoncé la baisse des taux de référence à 1,85 % ainsi que l'injection de 9 Md€ dans le système financier. Autre mesure significative : une diminution de 0,5 % des taux d'intérêt hypothécaires pour les prêts immobiliers existants est prévue, offrant un bénéfice estimé à 50 millions de foyers et permettant de réduire les coûts d'emprunt de 19 Md€.
Le gouverneur a également déclaré que la banque centrale réduirait prochainement de 50 points de base le montant des réserves obligatoires (RRR) imposées aux banques, ce qui devrait libérer environ 127 Md€ pour de nouveaux prêts.Pour réaliser l'achat d'une résidence secondaire, les investisseurs verront, par ailleurs, leur l'apport en fonds propres se réduire, passant de 25 % à 15 %.
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Un doute sur l’efficacité des mesures ?
Les experts s'interrogent sur l'efficacité du programme d'injection de liquidités de la Banque populaire de Chine, au regard de l'extrême faiblesse de la demande de crédit tant de la part des entreprises que des consommateurs. Ils notent par ailleurs l'absence de mesures visant à soutenir l'activité économique réelle.
L'exécutif chinois en a d'ailleurs peut-être pleinement conscience. Par la voix de Pan Gongsheng, il a ouvert la porte à l'annonce d'autres mesures similaires d'ici la fin de l'année.
Les marchés financiers ont cependant très bien accueilli cette nouvelle, l'indice composite de Shanghai bondissant de près de 20 % en quelques séances.
Japon : un nouveau premier ministre
Au Japon, le pouvoir politique change de mains. Le réformateur Shigeru Ishiba accède au poste de Premier ministre, succédant ainsi au modéré Fumio Kishida. Son programme ambitionne, entre autres, une réforme fiscale d’envergure, des hausses de taux d’intérêt, ainsi qu’une appréciation du yen.
En dépit des vives inquiétudes qui hantent les investisseurs, certains économistes estiment qu'Ishiba n'entreprendra pas de réformes radicales à court terme. Cette prudence serait dictée par la composition équilibrée de son gouvernement et les réticences qui persistent au sein de son parti, le Parti libéral-démocrate (PLD).
L'inflation par ailleurs semble se maintenir, soutenue par la hausse continue des salaires. Toutefois, la Banque du Japon (BoJ) a écarté pour l'instant l'éventualité d’une nouvelle hausse des taux.
Les convictions de Scala Patrimoine
Le mois de septembre a dépassé les attentes, s'avérant nettement plus favorable pour les marchés que prévu. Bien que la performance des marchés actions des économies développées n'ait pas excédé 2,5 % pour les régions les plus dynamiques, l'assouplissement du discours monétaire de la Réserve fédérale américaine inaugure un nouveau cycle monétaire, promettant de soutenir l'économie. La baisse progressive de l'inflation vers l'objectif de la Fed a dévié l'attention de cette dernière vers l'affaiblissement du marché de l'emploi.
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Les marchés actions
Des situations économiques protéiformes
La Fed a initié un cycle de baisse des taux, en commençant par une réduction de 50 points de base sur le taux directeur, une mesure bien accueillie par les marchés, d'autant que les données macroéconomiques, notamment celles de la consommation, restent solides. Les anticipations des marchés concernant une baisse des taux se sont accentuées ces dernières semaines, avec désormais l'attente de cinq réductions d'ici mai 2025, bien que ces prévisions restent sujettes à des fluctuations en fonction des annonces des responsables de la Fed et des rapports sur l'emploi.
En Europe, les nouvelles sont nettement moins optimistes. Malgré une deuxième réduction des taux décidée à la mi-octobre, la BCE reste prudente quant au calendrier des prochaines baisses. La faiblesse de la croissance, particulièrement en Allemagne, ainsi que le manque d'investissements freinent la relance économique, surtout dans un contexte d'austérité nécessaire. Les taux d'intérêt élevés pèsent davantage en Europe, avec des conditions de crédit toujours contraignantes malgré un léger relâchement. Bien que l'inflation soit passée sous la barre des 2 % dans certains pays européens en septembre, indiquant une atténuation de la pression sur les consommateurs, la situation économique globale reste bien plus préoccupante en Europe qu'aux États-Unis.
En septembre, le gouvernement chinois, après plusieurs mois d'attente, a également annoncé un ensemble de mesures de stimulation monétaire, budgétaire et financière pour contrer la dégradation de la situation économique. Ces annonces ont suffi à propulser l'indice des actions domestiques chinoises de 29 % par rapport à son point bas annuel, ce qui a aussi favorisé un rebond de près de 7 % de l'indice des actions des marchés émergents en septembre. Cependant, à moyen terme, une reprise durable des prix de l'immobilier serait nécessaire pour restaurer la confiance des ménages chinois et stimuler la demande.
Une prudence qui s’impose sur les marchés actions ?
Dans ce contexte, nous maintenons une position neutre sur les marchés actions. Le scénario principal d'un atterrissage en douceur, associé aux baisses de taux attendues, soutient les actifs risqués. Cependant, nous restons prudents face à un environnement encore marqué par une grande volatilité, sensible aux incertitudes internationales (élections américaines, tensions géopolitiques) et par des valorisations élevées sur certains marchés.
Nous continuons de privilégier les actions américaines par rapport aux actions européennes, notamment en raison de la solidité du momentum économique aux États-Unis, de la désynchronisation des politiques budgétaires avec l'Europe, et de la robustesse des prévisions de croissance des bénéfices.
Une rotation sectorielle se dessine
Il convient de souligner l'importance de la diversification sectorielle, particulièrement dans un contexte où nous observons une déconcentration de la performance. Ces derniers mois, une rotation sectorielle a bénéficié aux secteurs présentant des valorisations plus attractives. Les prévisions de croissance bénéficiaire pour les valeurs du S&P 493 (excluant les sept grandes valeurs technologiques) progressent, réduisant l'écart avec les projections des grandes capitalisations du secteur technologique américain, qui continuent de délivrer des perspectives solides. Nous restons donc positifs sur ces valeurs, percevant les corrections comme des opportunités d'achat. Bien qu'un environnement de baisse des taux soit favorable aux petites capitalisations, nous déconseillons une surexposition à ces dernières, malgré des valorisations attrayantes. Ces valeurs peinent à retrouver une performance durable, dans un contexte où les leaders du marché concentrent la liquidité.
Enfin, s'exposer au Japon ou aux marchés émergents, tout en couvrant le risque de change, peut offrir une bonne diversification. Toutefois, nous recommandons de limiter l'exposition à la Chine, malgré les récentes annonces, et d'attendre des mesures plus significatives pour un impact durable sur la demande. Nous maintenons une opinion favorable sur l'Inde, malgré des valorisations élevées.
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Les marchés obligataires
En septembre, la baisse des taux d'intérêt des obligations souveraines s'est poursuivie, avec un recul d'environ 20 points de base sur la partie longue de la courbe des deux côtés de l'Atlantique, et de 30 points de base sur la partie courte, plus fortement impactée par la baisse des taux directeurs. Ces baisses ont continué à soutenir les valorisations des obligations.
L'écart entre l'OAT française et le Bund allemand a fluctué autour de 80 points de base, une prime de risque qui devrait perdurer en raison de la fragilité de la situation budgétaire française et de l'absence d'efforts notables pour réduire les dépenses publiques. Il est à noter que l'OAT française, après avoir dépassé les obligations souveraines portugaises à 10 ans, affiche désormais un rendement supérieur à celui de l’Espagne. La présentation du plan budgétaire de la France à Bruxelles, prévue à la fin du mois, sera un événement à suivre de près.
Une classe d’actifs qui bénéficie de la baisse de l’inflation
La baisse de l'inflation et le début d'un cycle de normalisation monétaire restaurent à la classe d'actifs obligataires sa capacité à se désynchroniser des marchés actions. En cas de déviation du scénario central, une accélération de la baisse des taux directeurs profiterait à la valorisation des obligations en portefeuille. À l’inverse, une ré-accélération de l'inflation pourrait pousser les banques centrales à revenir sur leur stratégie et à relever les taux. Dans ce scénario, les coupons élevés garantiraient tout de même un rendement positif, offrant ainsi une source de revenu stable pour les investisseurs. C'est pourquoi nous adoptons désormais une vision positive sur les obligations, en privilégiant les crédits de qualité, dits « investment grade », sur des maturités moyen terme, afin de continuer à profiter de rendements attractifs par rapport aux dix dernières années.
D’un point de vue des valorisations, celles-ci apparaissent globalement plus intéressantes que les obligations à haut rendement, en raison de la compression marquée des spreads, permettant ainsi d'améliorer la qualité crédit du portefeuille. Les obligations subordonnées financières émises par de grandes banques systémiques européennes constituent également une source de diversification dans le segment obligataire. La subordination de cette dette offre des rendements plus élevés que la dette senior, alors même qu’elle est émise par des banques dont les bilans se sont considérablement renforcés au cours des dix dernières années, grâce à un cadre réglementaire bancaire plus strict. Il est toutefois recommandé de privilégier les titres présentant un risque moindre dans la hiérarchie de subordination.
L’attrait du haut rendement ?
Le segment des obligations à haut rendement (« High Yield ») demeure un outil de diversification pertinent dans une allocation obligataire. Le taux de défaut reste historiquement bas, et le marché américain, plus profond avec un plus grand nombre d’émetteurs, offre une prime de risque significativement supérieure à celle observée en Europe. Le coût de couverture du risque de change doit néanmoins être pris en compte. Nous préconisons de se concentrer sur les titres notés BB et B, à des maturités courtes voire très courtes, afin de limiter le risque de refinancement (très faible pour 2025) et d’atténuer la sensibilité aux taux.
La dette émergente en devise forte constitue également une option à considérer pour booster le rendement du portefeuille obligataire, car cette classe d'actifs tend à surperformer historiquement lors des cycles de baisse des taux de la Fed.
Enfin, la repentification de la courbe des taux, après plusieurs années d'inversion, ravive l'intérêt pour la duration (positions sur la partie longue de la courbe). Toutefois, nous préférons privilégier les obligations d'entreprise de qualité, qui offrent des rendements plus élevés sur des maturités plus courtes, limitant ainsi l’exposition à la volatilité des taux.
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Les investissements alternatifs
Nous avions initialement adopté une position défavorable vis-à-vis de ces stratégies cette année, préférant nous positionner à la hausse sur les actions et les obligations. Jusqu'à présent, nous avons également privilégié les placements monétaires, en raison de l'attrait du couple rendement/risque qu'ils offraient. Toutefois, au vu des niveaux élevés de valorisation des actions, en particulier sur certains marchés, et des disparités au sein même de cette classe d'actifs, nous considérons que des stratégies de type long/short actions pourraient s'avérer pertinentes. Ces stratégies permettraient non seulement de protéger l'exposition aux marchés actions en cas de baisse des valeurs, mais également de surperformer les indices sur les marchés les plus complexes.
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Les produits structurés
Nous continuons de privilégier les produits structurés en raison de leur capacité à s’adapter aux objectifs de rendement d'un investisseur tout en permettant une gestion maîtrisée de l’exposition au risque des marchés financiers. Malgré la baisse des taux observée, les rendements offerts demeurent attractifs. Dans ce contexte, la priorité est accordée à une sélection rigoureuse et à une diversification adéquate des structures et des sous-jacents. Les opportunités d’investissement sont nombreuses, mais il est primordial de bien comprendre les mécanismes de ces produits avant de s'engager, afin d'éviter toute déconvenue.
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Le capital-investissement et la dette privée
L'intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés demeure une tendance clé, accentuée par un contexte de baisse progressive des taux d'intérêt en 2024. Cette dynamique stimule les flux vers les fonds destinés au marché de détail.
Une vision positive pour la classe d’actifs
En adoptant une approche mesurée à court terme, nous conservons une vision positive pour le private equity. Nous continuons de privilégier les stratégies secondaires, qui permettent d’accéder à des opportunités de valorisation intéressantes. Parallèlement, les fonds de co investissement restent au cœur de notre approche pour maximiser les rendements tout en minimisant les coûts.
Les stratégies de dette privée gagnent également en importance dans ce contexte de baisse des taux, offrant des solutions de financement attractives. De plus, nous restons engagés dans les stratégies de growth buyout, qui soutiennent les entreprises en phase d’expansion, ainsi que dans la dette mezzanine, qui fournit un financement flexible, particulièrement adapté à un environnement de financement plus favorable. Ces stratégies renforcent notre portefeuille en saisissant des opportunités sur un marché en transformation. Enfin, le venture capital (VC) connaît un regain d’intérêt, offrant des perspectives prometteuses pour financer des startups innovantes, notamment dans les secteurs de la technologie et de la transition énergétique.
Quelle allocation choisir ?
Nous favorisons une approche diversifiée des investissements non cotés, conçue pour s'inscrire dans une stratégie à long terme, sans changements trop brusques. Pour optimiser un portefeuille dans ce contexte, nous recommandons une stratégie équilibrée. Cela inclut une allocation aux stratégies secondaires pour la stabilité, une exposition au capital-risque (VC) pour capter le potentiel de rendements élevés, et des investissements dans le LBO pour bénéficier de l'effet de levier. Le growth equity permet d'exploiter la croissance des entreprises établies, tandis que la dette mezzanine profite de taux compétitifs, diversifiant ainsi le risque et maximisant les opportunités de rendement.
Standing Ovation passe la seconde
Standing Ovation vient de concrétiser une levée de fonds de 3,75 millions d’euros. Une opération qui porte ainsi à 23 M€ les capitaux totaux levés depuis sa création.
Le spécialiste de la fermentation de précision
En 2020, Frédéric Pâques et Romain Chayot, ingénieurs de formation et anciens collaborateurs de Global Bioenergies, prenaient un tournant dans leur carrière en fondant Standing Ovation, une startup française novatrice spécialisée dans la fermentation de précision.
Le cœur de leur activité repose sur la production d'une protéine clé des produits laitiers : la caséine. Cette dernière joue, en effet, un rôle primordial dans la reproduction des textures caractéristiques du fromage ou de la crème glacée.
« Il existe deux grandes familles de protéines que l’on peut produire par la fermentation de précision : le lactosérum et la caséine. Aujourd'hui, aucune entreprise ne commercialise encore de caséines, or c’est précisément ce que nous visons, car c’est cette protéine qui confère aux fromages leur texture unique et leurs propriétés culinaires », explique Romain Chayot.
L’objectif de Standing Ovation est ambitieux : produire des protéines de lactosérum sans aucune exploitation animale. Pour ce faire, la startup s’appuie sur des matières premières végétales, telles que des sucres issus de la betterave ou du blé. Grâce à ce procédé, la caséine est recréée avec une fidélité absolue. Celle-ci présente ainsi exactement les mêmes propriétés que celle que l’on retrouve naturellement dans le lait animal : mêmes acides aminés, même digestibilité, même richesse en calcium…
« Un peu à l’image de la fermentation qui transforme le blé en pain ou le raisin en vin, Standing Ovation vise à transformer des produits de l’industrie agroalimentaire, tels que les sucres ou les huiles, en protéines à haute valeur ajoutée. » abonde le co-fondateur de la foodtech.
Celle-ci s'attèle désormais à la commercialisation de sa caséine brevetée, baptisée "Advanced Casein", pour 2025. Cette innovation devrait ainsi intégrer une large gamme de produits, notamment les fromages, les glaces et les yaourts.
Une nouvelle levée de fonds
Au début de l'année, Stading Ovation avait déjà bénéficié d’un financement de 3 M€ de l’État et de Bpifrance. Une démarche récemment renforcée par une nouvelle levée de fonds, s’élevant cette fois-ci à 3,75 M€. Celle-ci porte donc à 23 millions d’euros le total des capitaux levés depuis sa création en 2020.
Ce sont les actionnaires historiques qui ont de nouveau contribué à cette opération. Parmi les investisseurs, nous pouvons citer le fonds Astanor Ventures, mais également PeakBridge, Seventure Partners, Big Idea Ventures et Good Startup. Un acteur majeur de l’agroalimentaire français a aussi pris part à ce tour de table : le groupe Bel. Celui-ci est connu pour ses marques telles que La Vache qui rit, Babybel ou Boursin. L'entreprise française figurait déjà parmi les actionnaires de la start-up et avait établi un partenariat exclusif avec elle pour les applications fromagères.
Des vertus écologiques
Standing Ovation met en œuvre des procédés profondément respectueux de l'environnement. Ceux-ci génèrent dix fois moins d'émissions de CO2 et n'utilisent ni antibiotiques, ni OGM. « Nous sommes capables de produire de la caséine en une heure, quand il faut trois ans à une vache pour en générer », se réjouit le fondateur de cette start-up dans une interview accordée à We Demain. Il ajoute : « En prenant en compte tous les paramètres, et en comparant notre production à celle de l'industrie laitière traditionnelle, nous réduisons nos émissions de gaz à effet de serre de 94 %, notre consommation d'eau de 90 %, et nos besoins en terres agricoles de 99 %. »
De plus, dans une dizaine d'années, un agriculteur sur deux aura pris sa retraite. Cette situation démographique pourrait d'ailleurs impacter la taille du cheptel français et, par ricochet, la production laitière. Certaines études mettent en garde : la France risque de perdre sa souveraineté en matière de production laitière.
Cette préoccupation est partagée par Laetitia de Panafieu, représentante d'Astanor au Conseil de Surveillance de Standing Ovation : « Nourrir 10 milliards d'êtres humains dans un monde où les émissions de CO2 doivent être réduites et où les ressources en eau et en terres arables se raréfient est l'un des plus grands défis du XXIe siècle. »
Accélérer le développement à l'international
Lauréate du programme FrenchTech 2030, Standing Ovation entre à présent dans une phase cruciale de son industrialisation. La start-up doit désormais accélérer la commercialisation de sa protéine brevetée. Afin de franchir cette étape décisive avec assurance, la direction a fait appel à un nouveau président : Yvan Chardonnens. Leader chevronné, doté d'un profil résolument opérationnel, il possède une solide expérience du marché international BtoB. Un savoir faire acquis notamment chez Firmenich, Unilever, Roquette ou encore Oterra.
Son arrivée a été chaleureusement accueillie par Romain Chayot : « Il nous fallait une personnalité d'envergure internationale, dotée de compétences nouvelles, pour nous aider à briser ce plafond de verre. »
Et si c’était cela la recette du succès ?
B Smart TV : Guillaume Lucchini s’exprime sur la concentration du marché de la gestion de patrimoine
L’émission Enjeux Patrimoine, diffusée sur B Smart TV, s’intéresse aux nombreuses opérations capitalistiques qui ont récemment marqué le marché de la gestion de patrimoine, tout en mettant en lumière la volonté de certains cabinets de conseil de préserver leur indépendance. Pour en discuter, le journaliste Nicolas Pagniez a notamment reçu Guillaume Lucchini, associé-fondateur du multi-family office Scala Patrimoine.
Nicolas Pagniez. Ces dernières années, de nombreux rachats ont été effectués dans le secteur de la gestion de patrimoine. Ces opérations financières sont-elles avant tout motivées par la volonté des dirigeants de mieux accompagner leurs clients. Ou s'agit-il principalement de stratégies purement lucratives ?
Guillaume Lucchini. Le paysage de la gestion de patrimoine est largement dominé par des structures de petite taille. Celles-ci étant souvent unipersonnelles ou comptant moins de cinq collaborateurs. Cependant, au cours de la dernière décennie, le durcissement des réglementations a lourdement pesé sur ces cabinets. Ils ont dû investir énormément de temps et de ressources pour faire face à ces contraintes. Toutes les structures n’ont pas été en mesure de supporter ces nouvelles exigences, en raison des coûts engendrés. Il est donc naturel que beaucoup d'entre elles cherchent à se rapprocher de structures plus grandes ou à fusionner. Il faut bien comprendre qu’aujourd'hui, pour de nombreuses boutiques, le temps consacré aux tâches administratives dépasse celui passé auprès des clients. Pour certaines, il devenait difficile de continuer ainsi. Toutes n’avaient ni les moyens ni la volonté de recruter.
Nicolas Pagniez. Face à cette pression réglementaire, est-il nécessaire d'atteindre une taille critique pour rester indépendant ?
Guillaume Lucchini. Oui, je le crois. Les cabinets de conseil sont aujourd'hui soumis à des obligations extrêmement chronophages. Pour ceux qui n'ont pas les moyens d'embaucher, deux options s'offrent à eux. Se faire racheter ou mutualiser ces coûts avec d'autres structures de taille comparable. Cela a conduit à une vague importante de rachats. Cependant, je crains que cette concentration du marché ne réponde à un objectif autre que celui de mieux servir le client. Elle semble surtout viser à accroître les revenus des conseillers, plutôt que de leur permettre d'offrir une réelle valeur ajoutée à leurs clients. Cette dérive est en grande partie alimentée par le modèle économique de certains fonds d'investissement.
Une grande partie de ces fonds suivent une logique court-termiste d’achat-revente. Ils acquièrent des cabinets, utilisent l'effet de levier de la dette, et cherchent à maximiser leurs marges. Cette face sombre du marché se traduit notamment par la commercialisation de produits structurés ou de fonds de private equity, avec des frais anormalement élevés pour les clients. À mon sens, nous atteignons la limite de ce modèle. Les structures qui rassemblent ces cabinets se lancent aujourd’hui dans une course effrénée à la taille critique, afin de se revendre à des entités toujours plus importantes, dans une logique de buy-out.
Le client cesse alors d'être au cœur des préoccupations lorsque ces cabinets sont rachetés par des fonds d'investissement, lesquels ne voient ces transactions que comme de simples opérations financières, avec la perspective d'une plus-value à moyen terme lors de la revente.
Nicolas Pagniez. Pourtant, le client reste libre de changer de conseiller en gestion de patrimoine s'il le souhaite. Observez vous une vague de mécontentement de leur part ?
Guillaume Lucchini. En effet, nous recevons de plus en plus de sollicitations de la part de clients venant de ces structures. Dès nos premiers échanges, il devient clair qu'ils ne se reconnaissent plus dans le modèle ni dans les valeurs de ces établissements.
Nicolas Pagniez. Comment résiste-t-on aux sirènes du rachat lorsqu'on est sollicité, comme cela a été le cas pour votre multi-family office ?
Guillaume Lucchini. Si l’objectif est réellement de servir au mieux le client, d'enrichir ses compétences et d'évoluer dans un modèle où l’intérêt du client prime, alors s'associer à un fonds d’investissement ou à une entité plus importante peut avoir du sens. Mais il faut bien admettre qu’aujourd'hui, ce n’est pas le modèle dominant.
Un cabinet de conseil qui souhaite poursuivre son développement sans être absorbé doit adopter une stratégie de réinvestissement. Les dirigeants doivent valoriser à la fois leurs clients et leur rôle de conseil, en investissant dans le capital humain, les compétences et l'expérience client. Les associés de notre multi-family office en détiennent l'intégralité du capital. Nous écartons ainsi tout risque de conflit d'intérêts avec un fonds d'investissement qui pourrait nous imposer des objectifs de rentabilité au détriment des clients.
Aujourd'hui, je suis convaincu que le marché est extrêmement favorable aux boutiques comme la nôtre, qui proposent un modèle véritablement indépendant, aussi bien en termes capitalistiques que de conseils.
https://www.youtube.com/watch?v=ALX7j40THDw
Plan d'épargne retraite (PER) bancaire ou assurance : quel contrat choisir ?
Dans les années à venir, l'un des enjeux majeurs pour les Français sera de disposer d’un revenu suffisant pour assurer leur retraite. Ce défi se pose dans un contexte où les finances publiques sont sous forte pression, pouvant contraindre l'État à revoir à la baisse le montant des pensions. Le Plan d'Épargne Retraite (PER) apparaît dès lors comme un levier indispensable pour constituer un capital ou une rente, venant ainsi compléter les régimes de retraite obligatoires. La réforme de 2019, portant sur les produits d'épargne retraite, s’est d’ailleurs imposée comme un succès incontestable.
Elle a conféré aux nouveaux contrats une souplesse et une flexibilité qui faisaient cruellement défaut aux anciens dispositifs, tels que le Plan d'Épargne Retraite Populaire (PERP) ou le contrat Madelin.
L'an dernier, le PER a conquis plus d'un million de nouveaux adhérents, totalisant des versements à hauteur de 14,7 milliards d'euros.
Depuis son lancement, ce ne sont pas moins de 10,4 millions de contrats qui ont été souscrits, portant l'encours cumulé à 108,8 milliards d'euros, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Économie et des Finances.
Le fonctionnement du Plan d’épargne Retraite
Lancé en octobre 2019, le plan d’épargne retraite remplace progressivement d'autres dispositifs d’épargne retraite, tels que le PERP, le contrat Madelin ou encore le contrat « Article 83 ».
Désormais, le PER se présente en trois formes distinctes :
– Le compartiment individuel (PERin), alimenté par des versements volontaires et le transfert d'anciens contrats comme le PERP, le contrat Madelin, la Préfon, etc. ;
– La partie "collective" (PERE-collectif), qui recueille notamment les primes d’intéressement et de participation, ainsi que l’abondement de l’employeur ;
– Le compartiment obligatoire (PERO), dédié aux cotisations obligatoires versées par le salarié et l’employeur (anciennement l'Article 83).
Avec cette nouvelle configuration, les épargnants peuvent également transférer l’épargne accumulée sur d'anciens plans vers leur nouveau contrat. « L’épargne accumulée au sein d’un PER est entièrement portable d’un contrat à un autre. Cette caractéristique me paraît essentielle, car elle permet aux investisseurs de faire jouer la concurrence entre les différents acteurs à tout moment de la vie du contrat, et non plus seulement avant sa souscription », souligne Thomas Lebel, family officer au sein du multi-family office Scala Patrimoine.
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Les cas de sorties anticipées
Malgré les assouplissements introduits par la réforme de 2019, le PER reste toutefois un produit à horizon long terme, souvent qualifié de « produit tunnel ». « Les souscripteurs ne pourront pas récupérer les sommes versées sur leur contrat tant qu’ils n’auront pas cessé leur activité professionnelle, à l’exception de certains cas de déblocage anticipé prévus par la loi », explique Thomas Lebel.
En effet, la législation permet, dans des circonstances précises, d’accéder de manière anticipée aux fonds investis. Thomas Lebel détaille ces situations : « Elles sont strictement encadrées par la loi. Cela inclut, entre autres, le décès du souscripteur ou de son conjoint, leur invalidité, une situation de surendettement, ou encore l’expiration des droits au chômage. Le dernier cas de déblocage anticipé, cette fois plus heureux, concerne l’acquisition de la résidence principale. »
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PER : un outil pour réduire son impôt sur le revenu
Cinq ans après sa réforme, l'engouement pour le Plan d'épargne retraite (PER) ne faiblit pas. L'une des principales raisons de ce succès réside dans la possibilité offerte aux épargnants de déduire leurs versements volontaires de leur revenu imposable, sous certaines conditions. Cette déduction permet en effet une réduction immédiate de l'impôt sur le revenu. Cette stratégie constitue ainsi un avantage particulièrement attrayant pour les contribuables les plus lourdement imposés.
« Les versements volontaires peuvent être déduits de l'assiette de votre impôt sur le revenu, dans la limite d'un plafond global annuel. Ce plafond est indiqué sur votre avis d'imposition de l'année précédente », explique Thomas Lebel. Il convient également de noter que ces plafonds varient selon votre statut, qu'il s'agisse de salariés ou de travailleurs indépendants.
- Pour les salariés les versements volontaires sont déductibles dans la limite du montant le plus favorable entre :
- 10 % des revenus d’activité de l’année N-1 - retenus dans la limite de 8 plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS)
- 10 % du PASS.
- Pour les indépendants, les versements volontaires sont déductibles du bénéfice ou de leur rémunération dans la limite de :
- 10 % des revenus d’activités (retenus dans la limite de 8 PASS) ou 10 % du PASS et 15 % des revenus d’activité de l’année N compris entre 1 et 8 PASS
- ou 10 % du PASS
Concrètement, plus le taux d’imposition sera élevé, plus les économies d’impôts seront importantes.
Exemple : si un salarié verse 15 000 € sur un PER en 2024, son économie d’impôt 2025 sera égale à :
- 6 750 € si votre taux marginal d’imposition est de 45 % ;
- 6 150 € si votre taux marginal d’imposition est de 41 % ;
- 4 500 € si votre taux marginal d’imposition est de 30 %.
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Une flexibilité appréciée
Les investisseurs apprécient également la flexibilité inhérente à ce nouveau dispositif. « Avant la réforme, l'obligation de convertir les économies en rente viagère suscitait des réticences chez certains de nos clients », confirme Thomas Lebel.
Désormais, le PER (Plan d'Épargne Retraite) offre une souplesse inédite quant aux modalités de récupération des fonds accumulés. Contrairement à ses prédécesseurs, tels que le PERP ou le contrat Madelin, qui imposaient une sortie exclusivement sous forme de rente viagère, le PER permet à l’épargnant de choisir entre un retrait en capital — en une ou plusieurs fois —, une sortie sous forme de rente, ou même une combinaison des deux.
« Les investisseurs doivent également garder à l'esprit qu'une option de réversion peut être intégrée au contrat. En cas de décès, une rente sera alors versée au bénéficiaire désigné », précise le family officer.
Malheureusement, depuis le 1er janvier, il n’est plus possible d'ouvrir un plan d'épargne retraite pour un enfant mineur ni d'effectuer de nouveaux versements jusqu'à ses 18 ans.
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Un outil d’aide à la transmission du chef d’entreprise
Le PER présente de nombreux avantages pour les chefs d'entreprise, cherchant à anticiper et optimiser la transmission de leur patrimoine.
Ce contrat leur offre en effet, la possibilité de réaliser des versements volontaires, déductibles des revenus imposables. Des versements qui allègent ainsi immédiatement leur charge fiscale tout en capitalisant pour l’avenir. Dans ce cadre, le souscripteur peut désigner un bénéficiaire en cas de décès, le conjoint ou partenaire pacsé étant souvent privilégié. Ce choix présente un intérêt particulier, car en cas de disparition du titulaire, le capital accumulé sur le PER bénéficie d'une exonération fiscale totale à la sortie, à condition que le plan n’ait pas été liquidé lors du départ en retraite.
Cette exonération post-mortem distingue particulièrement le PER d’autres solutions d’épargne telles que l’assurance-vie. En effet, contrairement à cette dernière, les plus-values réalisées sur un PER échappent aux prélèvements sociaux lors du décès du souscripteur.
Cependant, comme le souligne Guillaume Lucchini, cette stratégie comporte certaines limites. « Cette approche est intéressante, mais elle présuppose que le chef d'entreprise n'aura pas besoin des sommes investies sur le PER au moment de sa retraite ». En d’autres termes, le PER se révèle particulièrement adapté aux entrepreneurs ayant déjà sécurisé d'autres sources de revenus pour leurs vieux jours, et qui peuvent se permettre de laisser ces fonds intacts pour leurs héritiers.
Par ailleurs, Guillaume Lucchini souligne que « l'attrait financier du PER reste circonscrit par les plafonds fiscaux annuels imposés à ce dispositif ». « Le PER s’inscrit donc dans une réflexion plus large et ne saurait, à lui seul, répondre à tous les enjeux liés à la transmission. Il doit donc être utilisé en complément d’autres dispositifs pour maximiser ses bénéfices tout en tenant compte des besoins financiers présents et futurs du souscripteur » prévient le fondateur du multi family office Scala Patrimoine.
Comparaison entre le PER Compte-Titres et le PER Assurance
Le Plan d'Épargne Retraite (PER) peut être souscrit aussi bien auprès d'un grand assureur (PER Assurance) que d'une banque (PER Compte-Titres). Bien que les principales caractéristiques de ces contrats soient similaires — notamment en matière de fiscalité sur les versements, d'objectifs d'épargne et de modalités de sortie — certaines distinctions méritent d'être mises en lumière.
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Une structure de frais différente
Comme l'affirme avec insistance l'Autorité des marchés financiers, « les placements ne sont pas gratuits ». En effet, divers frais sont prélevés par les intermédiaires, tels que les assureurs et les sociétés de gestion. L'impact de ces frais sur le rendement des placements ne saurait être sous-estimé. Une étude menée en 2021 par les sénateurs Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson, dans le cadre de la protection des épargnants, a révélé qu'à long terme, près de la moitié du rendement d'un placement pourrait être absorbée par ces frais.
Cette situation est vivement regrettée par Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine : « Le niveau des frais — très élevé — pèse de manière excessive sur la performance des épargnants. C'est pourquoi nous accordons une attention particulière à la structure des frais prélevés sur chaque contrat. À cet égard, il est à noter que les PER Compte-Titres sont souvent moins coûteux que les PER Assurance. »
Les solutions d'investissement offertes par ces deux enveloppes diffèrent également. Seul le PER Assurance propose un fonds en euros, un placement prisé par les Français cherchant à sécuriser leur épargne à l'approche de la retraite, ou souhaitant éviter les risques de perte en capital. En revanche, « le PER bancaire offre un univers d'investissement bien plus diversifié, avec un accès notable aux fonds de private equity », souligne Guillaume Lucchini. Pour les investisseurs à long terme, au profil dynamique, le PER Compte-Titres représente ainsi un attrait indéniable.
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L'attrait du private equity
Le PER Compte-Titres permet un accès élargi au private equity, une classe d'actifs qui favorise l'investissement dans des sociétés non cotées en Bourse. Au cours des deux dernières décennies, le capital-investissement a généré des rendements nettement supérieurs à ceux de l'indice S&P 500. En France, entre 2007 et 2021, la performance annuelle moyenne des fonds de private equity a atteint 12,2 %. Ce chiffre étant largement supérieur à celui d'autres classes d'actifs, comme l'immobilier (6,3 %) ou le CAC 40 (5,1 %).
Historiquement, cette classe d'actifs était réservée aux investisseurs institutionnels. Toutefois, ces dernières années, l'offre s'est enrichie. Elle permet désormais aux particuliers d'y accéder à partir de 100 000 € d'investissement.
Comme le souligne Guillaume Lucchini, « Tout comme le PER, le private equity répond à des enjeux de long terme, sur une durée minimale de dix ans. Tous les éléments sont donc réunis pour un beau mariage. La liberté offerte par le PER Compte-Titres permet de rechercher les meilleurs fonds, sans les contraintes du PER Assurance. Cette flexibilité est d'autant plus cruciale que les performances varient fortement selon la qualité des fonds. »
Dans cette classe d'actifs, le choix des équipes d'investissement est primordial. Celles-ci sont directement responsables de la sélection et de la gestion des investissements. Une équipe expérimentée et compétente peut identifier les opportunités prometteuses et élaborer des stratégies efficaces pour maximiser les performances. Comme l'explique Guillaume Lucchini, « Scala Patrimoine adopte une approche analytique et rigoureuse pour offrir une sélection des fonds d'investissement les plus performants, en privilégiant des fonds de private equity de premier quartile selon les différentes stratégies d'investissement envisagées. »
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Une fiscalité au décès différente
Les règles fiscales varient également selon le type de PER. Pour les PER bancaires, les sommes épargnées font partie de l'actif successoral du défunt et sont donc soumises aux droits de succession classiques. En revanche, dans le cadre d’un PER Assurance, l’épargne est versée aux bénéficiaires désignés dans le contrat. La fiscalité de l'assurance-vie s'applique ainsi, avec des abattements spécifiques selon l'âge du souscripteur.
Si le décès survient avant 70 ans, le PER est exonéré de droits de succession dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire. Au-delà de ce montant, un prélèvement de 20 % s'applique, et il est de 31,25 % pour les sommes supérieures à 700 000 €. Il est essentiel de noter que l'exonération s'applique à l'ensemble des contrats (PER et assurance-vie) et non à chaque contrat individuellement.
Lorsque le décès intervient après 70 ans, le capital transmis est soumis aux droits de succession, avec un abattement de 30 500 € par titulaire. Cet abattement est applicable à tous les contrats souscrits (PER et assurance-vie).
Comme l'indique Guillaume Lucchini, « le choix entre un PER Assurance et un PER bancaire dépendra d'un certain nombre de facteurs, notamment les objectifs et les besoins du souscripteur, ainsi que son appétence au risque et son horizon d'investissement. »
Comment investir dans le secteur du cinéma ?
L'industrie audiovisuelle française est un secteur économique majeur. En 2020, elle a généré un chiffre d'affaires de près de 22,5 milliards d'euros. Toutefois, ce domaine requiert un soutien financier important de la part d'investisseurs privés pour poursuivre son développement. C'est dans cette optique que les politiques ont créé les Sociétés de financement de l'industrie cinématographique et de l'audiovisuel (Sofica). Cependant, leur champ d'action demeure restreint, avec l'obligation de soutenir principalement le cinéma indépendant, dont le succès reste souvent confidentiel.
En 2023, près d'une soixantaine de films projetés dans les salles françaises ont attiré moins de 1 000 spectateurs. Et une vingtaine d'entre eux n'ont même pas franchi la barre des 100 entrées. Ces chiffres illustrent la difficulté de l'industrie à toucher un large public.
Malgré quelques succès notables, la moyenne des entrées pour les 380 films français sortis cette année avoisine les 160 000 spectateurs. La médiane s'établit à 25 000 entrées, signifiant que la moitié de ces films n'a pas dépassé ce seuil.
Face à ces contraintes, des fonds de private equity ont investi dans le secteur, se concentrant uniquement sur les œuvres susceptibles, selon eux, de rencontrer un succès commercial. Et la performance semble au rendez-vous.
1. Les sofica, pour alléger sa feuille d'imposition
Créées dans les années 1980, les Sofica se sont progressivement imposées comme des acteurs incontournables du cinéma français. En moyenne, elles contribuent au financement de 2 à 10 % du budget des œuvres cinématographiques et audiovisuelles.
À leur palmarès, on peut relever des succès de prestige tels que Les Choristes, Intouchables, ou Boîte Noire. L’an passé, les Sofica ont notamment soutenu Anatomie d’une chute, réalisée par Justine Triet. Un film qui a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes.
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Un soutien renouvelé au cinéma français
Plutôt que de se tourner vers les blockbusters internationaux, les Sofica ont pour vocation de soutenir la création artistique française. Les fonds collectés sont d'ailleurs principalement destinés à des œuvres à petit budget, en dessous de 8 millions d’euros. Ainsi, 90 % de leurs investissements sont orientés vers la production indépendante.
Le nombre de ces structures d’investissement est, en outre, encadré par l’État. L'an dernier, seules 13 Sofica ont reçu un agrément, permettant de collecter un total de 73,07 millions d’euros. Depuis leur création, ces sociétés ont injecté près de 2 milliards d’euros dans le secteur, contribuant au financement de plus de 3 000 œuvres.
Ce soutien crucial à l’écosystème du cinéma a d'ailleurs été renouvelé par les parlementaires. Le dispositif des Sofica a été prolongé de trois années supplémentaires, jusqu’à la fin de 2026, dans le cadre de la dernière loi de finances.
Une décision dont s’est félicitée Olivier Henrard, directeur général délégué du CNC, « La collecte intégrale de l’enveloppe allouée aux Sofica et la reconduction à l’identique de ce dispositif essentiel pour trois ans constituent une excellente nouvelle pour l’avenir et la diversité de la création française. ».
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Un dispositif pour réduire son impôt sur le revenu
La loi de finances vient donc de confirmer pour les trois années à venir les règles régissant le dispositif de défiscalisation des Sofica. Les investisseurs continuent ainsi de bénéficier d’un avantage fiscal important à l’entrée. En effet, une réduction d’impôt de 48 % du montant de leur souscription leur est accordée, en contrepartie d’un blocage des fonds pour une durée variant entre 5 et 10 ans. En pratique, la majorité des Sofica sont néanmoins liquidées de manière anticipée au bout de 6 à 8 ans.
Cependant, les contribuables qui choisissent de céder leur part avant la période de 5 ans voient leur avantage fiscal remis en cause. De plus, il est impératif pour les contribuables d’investir un minimum de 5 000 € pour bénéficier de cet avantage.
Bien que la réduction d’impôt soit applicable dès la première année, elle est soumise aux conditions suivantes :
– elle est limitée au moindre des deux montants suivants : 25 % du revenu net global ou 18 000 €, entraînant ainsi une réduction maximale de 8 640 € ;
– elle est intégrée dans un plafond global des niches fiscales spécifique de 18 000 €, commun avec le dispositif Girardin outre-mer (contre 10 000 € pour les autres dispositifs de défiscalisation).
Il est important de noter que lorsque le total des avantages fiscaux de l’année dépasse ces montants, l’excédent est perdu. Et il ne peut être reporté sur les impôts des années suivantes.
Pour toutes ces raisons, ce dispositif de défiscalisation s’adresse principalement aux contribuables les plus fortement imposés, dans une optique de diversification de leur patrimoine.
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Des performances sinueuses
Bien que l'industrie du cinéma fasse réver, investir dans ce secteur se révèle rarement fructueux. Depuis leur création, en mettant de côté les avantages fiscaux associés, seules quelques Sofica ont réussi à atteindre la rentabilité. La majorité de ces véhicules d'investissement subit une dépréciation allant de 20 % à 40 %. En effet, depuis leur lancement, le taux de rendement interne (TRI) moyen est de seulement 2 % par an, avantages fiscaux inclus.
Les Sofica présentent donc un risque substantiel de perte en capital. Les espoirs de gains demeurent incertains, dépendant notamment du succès des œuvres financées. En conséquence, les bénéfices éventuels proviendront très probablement des avantages fiscaux obtenus lors de la souscription.
Il est aussi crucial de noter que cet investissement s'inscrit dans un cadre limité. La période de souscription est très courte. Les contribuables intéressés doivent agir rapidement.
2. Le private equity se lance dans le secteur du cinéma
Contrairement aux Sofica, les acteurs du capital-investissement investis dans l’industrie audiovisuelle jouissent d’une liberté d’action totale. Il leur incombe toutefois de définir la thèse d’investissement la plus pertinente, dans le but d'atteindre un taux de rendement interne (TRI) cible de 15 % sur une période sur huit ans, au minimum.
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Un marché en pleine mutation
Porté par la forte croissance des plateformes de streaming mondiales telles que Netflix, Disney+ ou Amazon Prime, le secteur audiovisuel est en pleine transformation. Au cours des dix dernières années, les sources de revenus se sont largement diversifiées. Les recettes ne se limitent désormais plus aux simples entrées dans les salles de cinéma, aux ventes de DVD ou la cession des droits aux chaînes de télévision. À titre d'exemple, Netflix compte aujourd'hui plus de 270 millions d'abonnés à travers le monde, contre 130 millions en 2019 !
De surcroît, une nouvelle réglementation entrée en vigueur en 2021 va considérablement soutenir la production française. Les opérateurs étrangers sont désormais tenus d'investir 20 % de leur chiffre d'affaires dans des œuvres françaises et européennes. Cette décision devrait se concrétiser par plus 500 millions d'euros d'investissements supplémentaires sur le marché français !
Cependant, les acteurs du private equity ayant investi dans cette industrie restent encore relativement rares. À l'heure actuelle, seule une dizaine d'acteurs ont franchi le pas en Europe.
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Un actif décorrélé des marchés financiers
Le financement privé par des entités autres que les acteurs traditionnels de la filière demeure encore marginal en France. Selon le Centre national du cinéma (CNC), seules 5 % des contributions proviennent des particuliers. Mais quels sont les attraits pour ces investisseurs ?
En premier lieu, le secteur de l'audiovisuel présente l'avantage d'être entièrement détaché des fluctuations des marchés financiers. Il constitue ainsi un investissement de diversification intéressant pour les épargnants souhaitant placer leur argent sur le long terme.
De plus, il représente une opportunité pour les passionnés de cinéma souhaitant contribuer à la vitalité de l'écosystème. L'excellence française dans la production d'œuvres audiovisuelles et cinématographiques n'est plus à démontrer. Les films et séries d'animation produits en France se vendent, par exemple, comme des petits pains. 40 % des programmes français sont ainsi exportés à l'étranger !
Lorsque l'équipe d'investissement est judicieusement choisie, les performances peuvent être au rendez-vous.
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Bien choisir les équipes et la thèse d’investissement
Les acteurs du private equity explorant l’univers de l’audiovisuel ont tous adopté une stratégie d’investissement marquée, en s’entourant notamment d’une équipe expérimentée, aguerrie aux subtilités de cette industrie complexe.
Ainsi, une société de gestion française a opté pour une spécialisation dans les films internationaux, tout en veillant à maintenir des coûts de production raisonnables. Composée d’anciens producteurs et financiers chevronnés dans le domaine du septième art, cette société a également établi un partenariat avec le prestigieux groupe cinématographique Pathé. Un partenariat qui lui a notamment permis de participer au financement de productions notables telles que « Le Comte de Monte Cristo » et « Second tour ».
Une autre société de gestion française concentre, quant à elle, ses investissements sur la distribution internationale ainsi que la coproduction de films et de séries d’animation françaises. Cette approche a d’ailleurs été renforcée par une collaboration avec ON Entertainment (Groupe Médiawan), un acteur majeur du secteur. Ce studio est, en effet, à l’origine de certains grands succès tels que « Le Petit Prince » et « Playmobil ».
Quoiqu’il en soit, il faut garder à l’esprit que le choix des équipes d'investissement est crucial. Ces équipes sont directement responsables de la sélection et de la gestion des investissements qui déterminent la performance du fonds. Une équipe expérimentée et compétente a la capacité de repérer les opportunités prometteuses, d'évaluer les risques de manière rigoureuse et de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour maximiser les rendements. Leur expertise et leur jugement sont donc essentiels pour transformer les investissements dans le cinéma en succès financiers !
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Une classe d’actifs accessible uniquement « aux investisseurs qualifiés »
Les fonds de private equity investis dans l'audiovisuel sont ouverts à la souscription à partir de 100 000 €. Ils s'adressent ainsi uniquement aux investisseurs dits « professionnels ».
Certains de ces véhicules sont, par ailleurs, éligibles au dispositif de réemploi inscrit dans le Code général des impôts (CGI), à l’article 150-0 B ter. Ce dispositif offre certains avantages aux entrepreneurs qui réinvestissent tout ou partie des fruits de la cession de leur société dans de nouvelles activités économiques. Pour cela, le législateur leur permet de bénéficier d’un report d’imposition sur la plus-value générée par la vente de leur outil professionnel. Ainsi, au moment de l’apport, l’entrepreneur n’aura aucun impôt ni prélèvements sociaux à payer sur la plus-value constatée.
Royaume-Uni : la fin du régime fiscal du « Non Dom » est confirmée !
Le Royaume-Uni se distingue depuis longtemps par un régime fiscal particulièrement attractif destiné aux expatriés résidant sur son sol sans pour autant y être domiciliés. Ce dispositif, connu sous l'appellation de « non-dom » (pour « Resident Non-Domiciled » ou RND), offre aux étrangers fortunés un cadre fiscal des plus avantageux.
Le statut de résident non domicilié s'applique à toute personne vivant au Royaume-Uni sans y avoir établi son domicile, selon la définition juridique britannique. Cette catégorie englobe principalement les individus dont le pays d'origine se situe hors du Royaume-Uni. L'un des principaux attraits de ce régime réside dans le fait que les plus-values et revenus issus de sources étrangères échappent à toute imposition britannique, et ce pour une durée de quinze ans. Il convient toutefois de noter qu'une taxe forfaitaire s'applique dès la septième année de résidence.
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Le "Non Dom" : un régime comparable à ceux d'autres pays européens
Seuls les revenus importés – c'est-à-dire ceux rapatriés sur le territoire britannique – sont soumis à l’impôt, en vertu du principe de la « remittance basis », en plus des revenus et gains réalisés au Royaume-Uni. Au-delà de ces quinze années, les résidents sont considérés comme domiciliés sur le sol britannique (« deemed domiciled »), marquant ainsi la fin des privilèges fiscaux liés à ce statut particulier. Bon nombre de contribuables étrangers ont su habilement tirer parti de ce régime, en réorganisant leur patrimoine avant de s’établir au Royaume-Uni.
Il est à noter que ce type de dispositif, incitant les individus fortunés et à forte mobilité internationale à s'installer dans des juridictions fiscalement avantageuses, ne constitue pas une exception. De semblables régimes fleurissent à travers l’Europe.
Clap de fin pour le régime des "Non Dom"
Au Royaume-Uni, le régime des « non-dom » fait l'objet d'intenses débats politiques. Depuis le début de l’année 2024, les principaux partis, qu’ils soient conservateurs ou travaillistes, se montrent particulièrement actifs en vue d'une réforme significative. Une transformation en profondeur de ce régime est envisagée à l’horizon 2025, signe d’un changement de cap imminent.
Selon l’annonce du ministre britannique des Finances du 6 mars dernier, confirmée depuis, le statut de non-dom devrait être aboli au profit d’un nouveau régime, le « Foreign Income and Gains » (FIG), régime des revenus et gains étrangers, basé uniquement sur la notion de résidence (et donc sans avoir recours à la double notion de résidence et de domicile), à partir du 6 avril 2025. Ce nouveau régime remplacera l’actuel régime de la « remittance basis », affectant ainsi la fiscalité des expatriés vivant au Royaume-Uni qui profitent de ce régime fiscal d’exception.
Présentation du nouveau dispositif fiscal : le régime FIG (Foreign Income and Gains)
Les caractéristiques précises et la mise en application de ce nouveau régime restent à clarifier. Cependant, les principales mesures annoncées sont les suivantes :
- Concernant la durée de résidence : Ce régime s’adresserait aux contribuables n’ayant pas résidé fiscalement au Royaume-Uni au cours des 10 dernières années.
- Concernant l’imposition des revenus étrangers : Contrairement au régime « non-dom », où les revenus et gains étrangers ne sont imposés que s’ils sont rapatriés au Royaume-Uni, le nouveau régime n’imposera pas les revenus de source étrangère, même rapatriés, pendant une durée de 4 ans. En revanche, passé ce délai, les contribuables seront intégralement soumis à une imposition sur leurs revenus et gains mondiaux. Les non-dom ne pourront donc plus être exonérés sur les revenus générés à l’étranger.
Ce régime s’appliquera aux personnes arrivant au Royaume-Uni à partir du 6 avril 2025, ainsi qu’aux résidents fiscaux actuels qui le sont depuis moins de 4 ans, et ce jusqu’à la fin de leur 4e année de résidence fiscale. Après 4 ans de résidence, les contribuables ne pourront bénéficier d’aucun régime fiscal favorable pour les revenus et gains non britanniques.
Des mesures fiscales transitoires mises en œuvre
Il est question de mesures transitoires pour les personnes bénéficiant du régime actuel depuis plus de 4 ans. Ces mesures doivent néanmoins encore être précisées.
- Les contribuables passant du régime de la « remittance basis » en 2024/2025 à l’imposition sur une base mondiale en 2025/2026 devaient, selon le projet initial, être imposés seulement sur la moitié de leurs revenus de source étrangère (les plus-values étant pleinement taxables), mais ce dispositif annoncé par le gouvernement précédent n’a pas été repris dans le document de « policy summary » publié cet été après les élections législatives par le HM Treasury.
- Pour toute plus-value résultant de la cession d’actifs privés, à partir du 6 avril 2025, il était également envisagé que ces contribuables puissent bénéficier d’un « rebasement » (step-up fiscal), mais la date du 6 avril 2019 comme date de référence pour la valorisation de ces actifs (pour les besoins du calcul de la plus-value) n’a pas été reprise dans le projet actualisé ; cette date reste donc à déterminer.
- Afin d’encourager le transfert des revenus et gains étrangers vers le Royaume-Uni, ceux-ci pourraient être soumis à un taux avantageux par rapport aux taux actuels. Ce mécanisme de rapatriement des fonds étrangers (« temporary repatriation facility », TRF) s’appliquera pour les exercices fiscaux 2025/2026, voire davantage, et pour les revenus et plus-values obtenus avant le 6 avril 2025. Le taux avantageux, initialement envisagé à 12 % (projet initial), est redevenu indéterminé suite à la publication de cet été.
Droits de succession (« Inheritance Tax » - IHT) et trusts
Les droits de succession britanniques sont également largement basés sur la notion de domicile du contribuable et le gouvernement envisage aussi de passer à un régime fondé uniquement sur la notion de résidence.
Des incertitudes demeurent quant aux dispositions qui pourraient être applicables en matière de succession et de trusts.
Pour l’heure, les « non-dom » sont exonérés de l’impôt sur les successions sur les biens situés en dehors du territoire. L’assujettissement aux droits de succession dépend du domicile et de la localisation des biens. Les personnes non domiciliées au Royaume-Uni ne sont soumises aux droits de succession que sur les actifs situés sur le territoire (actifs dits « britanniques »). Les actifs non britanniques deviennent taxables lorsque la personne devient domiciliée au Royaume-Uni.
Cependant, un nouveau régime basé sur la résidence semble susceptible d’être mis en œuvre. Après 10 ans de résidence au Royaume-Uni, les actifs internationaux seraient assujettis aux droits de succession (taux effectif de 40 %, quel que soit le lien de parenté), contre 15 ans actuellement. De plus, pour toute personne quittant le territoire britannique, ses actifs internationaux resteraient assujettis aux droits de succession pendant 10 années, contre 3 ans selon le délai actuel.
Enfin, le régime des trusts serait également modifié. Les actifs britanniques placés dans un trust par un contribuable non domicilié au Royaume-Uni pourraient ne plus bénéficier de l’exonération des droits de succession.
La confirmation de ces nouvelles règles et leur application détaillée, y compris les dispositions transitoires pour les constituants concernés, seront publiées lors du budget du 30 octobre.
L'œil de Scala Patrimoine
- Certains résidents non domiciliés assujettis à la « remittance basis » ne seront pas éligibles au régime FIG dès lors qu’ils sont présents sur le territoire depuis plus de 4 ans. Ils seront donc assujettis à l’impôt britannique sur les revenus et gains internationaux.
- Les résidents depuis plus de 10 ans seront assujettis aux droits de succession sur leurs actifs internationaux.
- Les résidents domiciliés se verront appliquer les droits de succession pendant 10 ans s’ils venaient à quitter le pays.
- Les personnes venant s’installer au Royaume-Uni pour une durée inférieure à 4 ans continueront de bénéficier d’un traitement fiscal avantageux.
Ces changements, bien que potentiellement significatifs, demeurent pour l’instant au stade de projets, au cours d’une année électorale qui a vu les travaillistes prendre le pas sur les conservateurs le 4 juillet dernier.
Néanmoins, la réforme est en bon chemin et les contribuables soumis au régime actuel RND peuvent dès à présent réfléchir à leur situation patrimoniale compte tenu de ce qui est en train de se dessiner au Royaume-Uni.
Plusieurs options de planification sont possibles, notamment pour les personnes venant s’installer au Royaume-Uni ainsi que pour celles actuellement soumises au régime.
Ces nouveautés devraient être rendues définitives le 30 octobre 2024 lors de la présentation du budget.
Le rendez-vous des marchés financiers - Septembre 2024
Marchés financiers & économie : les points clés
- Les marchés financiers ont subitement décroché début août, à la suite de la publication des mauvais chiffres de l’emploi aux États-Unis, avant de se reprendre.
- La croissance de la zone euro sera vraisemblablement inferieure à celle des États-Unis et des marchés émergents pour les années à venir. Le FMI table sur une croissance de 1,5 % pour la zone euro en 2025, contre 1,9 % pour les États-Unis et 3,2 % pour le reste du monde.
- Lors du symposium de Jackson Hole, Jérôme Powell, le président de la Réserve fédérale, a annoncé une très probable baisse des taux américains en septembre.
Quelles performances sur les marchés financiers ?
Les marchés financiers ont traversé un mois d’août sous haute tension. La publication des chiffres de l’emploi pour juillet aux États-Unis a semé le trouble parmi les investisseurs, en raison de la hausse inattendue du taux de chômage, qui touche désormais 4,3 % de la population active.
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Les marchés actions : Cliffhanger
Cet été, les principaux indices boursiers ont brusquement décroché. Le Nasdaq a perdu plus de 6 % en l’espace de quelques heures. Au Japon, le Nikkei a chuté de 12,4 %, enregistrant ainsi son pire repli depuis le krach de 1987.
En Europe, la baisse fut plus modérée sur les marchés. L’Euro Stoxx 50 a reculé de 2,17 % en une seule séance, tandis que le CAC 40 a terminé avec un repli de 1,42 %. Heureusement, cette « purge » n’aura duré que quelques jours, les marchés ayant rapidement amorcé une reprise.
Cet épisode illustre cependant la nervosité qui agite actuellement les marchés financiers, toujours vulnérables à de nouvelles turbulences. En témoigne la chute de 9,53 % en une seule séance de l’action Nvidia, le spécialiste de l’intelligence artificielle. Cette baisse a effacé 279 milliards de dollars de capitalisation boursière, un record absolu dans l’histoire des marchés !
Depuis le début de l’année, le S&P 500 affiche une hausse de 15 %, l’Euro Stoxx 50 progresse de 6,8 %, tandis que le CAC 40, lui, recule de 1 %.
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La volatilité : Peur sur la ville
En août, la volatilité a fortement augmenté, traduisant l’angoisse qui pèse sur les marchés. Le VIX, communément appelé l’indice de la peur, est ainsi passé de 12 fin juillet à 38 lors de la séance du 5 août. Depuis, l’atmosphère s’est quelque peu apaisée, et l’indice évolue désormais autour de 19.
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Les obligations d’états : Témoin sous protection
Les banques centrales adoptent un nouveau cap. Quelques semaines après la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine s’apprête elle aussi à abaisser ses taux directeurs. Le rendement du Bund allemand à 10 ans est tombé à 2,21 %, contre 2,6 % à la fin mai. Aux États-Unis, le taux à 10 ans s’établit à 3,74 % (contre 4,5 % fin mai), tandis qu’en France, le taux de l’OAT 10 ans reste relativement stable à 2,9 % (contre 3,1 % fin mai).
La France bénéficie évidemment de la protection offerte par la zone euro. L’évolution des taux français sera toutefois à suivre de près dans les mois à venir, notamment si la paralysie politique devait perdurer, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l’adoption du budget et une éventuelle réduction du déficit public.
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L’or : La folie des grandeurs !
Le précieux métal jaune continue son ascension fulgurante. Le 20 août, le cours de l’once d’or a atteint un nouveau sommet historique à 2 526,07 dollars !
L’or profite d’un environnement économique et politique particulièrement favorable, marqué par des perspectives de baisse des taux, des tensions géopolitiques accrues et des programmes massifs d’achats menés par des banques centrales soumises à des sanctions américaines (Russie, Chine, Turquie…).
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Le cuivre : Plus dure sera la chute
Le cuivre, souvent perçu comme un indicateur avancé de l’état de l’économie mondiale, est sous pression depuis quelques semaines, notamment en raison des incertitudes entourant la croissance chinoise.
Depuis le mois de mai, le prix de « Dr Copper » (copper étant la traduction anglaise du mot cuivre) suit une tendance baissière sur les marchés. Son cours est passé de 5,11 dollars à 4,08 dollars en moins de quatre mois. Pour ne rien arranger, Goldman Sachs a récemment abaissé ses prévisions, fixant son objectif de prix à 10 100 dollars la tonne, contre 15 000 dollars précédemment.
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Le pétrole : Au revoir là-haut
Malgré les tentatives des grands producteurs de pétrole pour enrayer la baisse des cours de l’or noir, rien n’y fait. Sur les six derniers mois, le prix du baril de Brent a chuté de près de 11 %, s’établissant désormais à 73 dollars, bien en deçà des niveaux espérés par les membres de l’OPEP.
Avec le ralentissement de l’économie chinoise et la surproduction américaine, il sera difficile pour l’Arabie Saoudite, l’Iran ou les Émirats arabes unis de relancer les cours du pétrole dans les mois à venir.
Les États-Unis : une croissance en sursis ?
Les interrogations autour de la robustesse de la croissance américaine s’installent doucement mais sûrement. Les optimistes y verront un verre à moitié plein, tandis que les pessimistes affirmeront sans hésitation qu’il est à moitié vide.
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Une croissance plus forte qu’attendue au deuxième trimestre
L'économie américaine, résiliente, déjoue – pour l'heure – les pronostics alarmistes des cassandres. En effet, elle a affiché une progression annuelle de 3 % au dernier trimestre, surpassant les prévisions des analystes qui tablaient sur 2,7 %. Ce chiffre contraste avec la croissance plus modeste de 1,4 % observée au premier trimestre.
Ces performances macroéconomiques encourageantes reposent principalement sur une consommation soutenue et des investissements d’entreprise toujours robustes.
Les dépenses de consommation, qui représentent environ 70 % de l’activité économique, ont crû à un rythme annuel de 2,9 %, au-delà des 2,3 % anticipés. Quant aux investissements des entreprises, ils ont augmenté de 7,5 %, grâce notamment à une hausse de 10,8 % des investissements en équipement.
La confiance des ménages, un autre indicateur clé, s'est redressée en août, passant de 101,9 à 103,3, surpassant les attentes des économistes, qui prévoyaient un léger repli autour de 101.
En outre, la mesure de l'inflation PCE (Personal Consumption Expenditures) est restée en ligne avec les prévisions (+0,2 % sur le mois et +2,5 % en rythme annuel), apportant une touche d’optimisme supplémentaire.
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Un marché de l’emploi sous pression
Malgré ces données rassurantes, les spéculations sur la santé de l’économie américaine persistent. Le spectre de la récession continue de planer dans les esprits.
L’indice ISM manufacturier, baromètre clé de l’activité économique du pays, est ressorti en deçà des attentes, à 47,2, contre 46,8 le mois précédent, alors que les économistes espéraient un rebond à 47,9. L’ISM des services se porte, quant à lui, un peu mieux qu’attendu. Il est sorti à 51,5 en août contre 51,4 en juillet, alors que le consensus était de 51,1
Plus préoccupant encore, les créations d'emplois se révèlent bien plus faibles qu'anticipé. Le département du Travail a révisé à la baisse de 818 000 le nombre d’emplois non-agricoles créés entre mars 2023 et mars 2024, soit une réduction de 0,5 % du total des emplois, marquant l’une des révisions les plus importantes de l’histoire. En moyenne, les créations d’emplois sur cette période s’établissent à 173 000, contre 242 000 attendus.
Les chiffres de l’emploi ADP sont, eux aussi, mal orientés. Le marché anticipait 144 000 créations d’emplois dans le secteur privé pour le mois d’août … pour finalement atterrir à 99 000. La claque est d’autant plus forte que le chiffre se place sous la barre symbolique des 100 000 créations d’emplois.
Parallèlement, le durcissement de la politique monétaire menée par la Réserve fédérale (Fed) a pesé sur la vitalité du marché de l'emploi, avec un taux de chômage en hausse, passant de 4,1 % à 4,3 % en juillet.
Les incertitudes entourant les élections à venir pourraient également freiner la croissance. Le duel entre la démocrate Kamala Harris, qui a succédé à Joe Biden en tant que candidate, et le républicain Donald Trump promet d’être électrique.
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Un nouveau cycle monétaire en préparation
« Le moment est venu », a déclaré Jérôme Powell, président de la Réserve fédérale, lors du symposium de Jackson Hole. Il a ainsi annoncé qu’un ajustement de la politique monétaire était à l’horizon. Une première baisse des taux d’intérêt devrait intervenir dès septembre.
La lutte contre l’inflation, qui est retombée à 2,5 % en juillet, rapprochant ainsi l’économie de l’objectif de 2 %, redonne une certaine marge de manœuvre à la Fed.
Néanmoins, l’ampleur et la rapidité de cette réduction des taux restent incertaines. Jerome Powell a adopté un ton pragmatique : « La direction est claire, mais le calendrier et le rythme des baisses de taux dépendront des données économiques disponibles, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques ».
La Fed se trouve face à un dilemme : naviguer avec précaution pour éviter une récession tout en préservant la solidité du marché de l’emploi. Ce discours a rassuré les marchés obligataires, le taux américain à deux ans ayant baissé de 12 points de base. Les investisseurs anticipent au moins deux baisses des taux d’ici la fin de l’année.
Zone euro : une croissance qui restera faible
L’économie de la zone euro avance cahin-caha, offrant un paysage contrasté que la Banque centrale européenne (BCE) doit gérer avec une prudence accrue. Face à des interrogations persistantes sur le rythme des baisses de taux à adopter dans les mois à venir, l'institution se trouve donc dans une situation complexe.
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Une conjoncture économique en demi-teinte
Au deuxième trimestre 2024, le PIB de la zone euro a enregistré une modeste croissance de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, selon les estimations d’Eurostat. Cette progression a notamment été portée par la bonne dynamique du secteur des services, avec un indice PMI HCOB qui est passé de 51,9 en juillet à 52,9. Ce niveau rejoint ainsi la moyenne historique de 52,7.
Les indices de confiance de la Commission européenne (CE) ont également dépassé les attentes en août, à la fois pour l'industrie (de -10,4 à -9,7) et pour les services (de 5 à 6,3). Le sentiment économique global (ESI composite) a lui aussi progressé, atteignant 96,6 contre 96,0 le mois précédent.
Sur le front de l'emploi, le chômage dans la zone euro a légèrement reculé en juillet (6,4 % contre 6,5 % en juin), une tendance également observée en Italie (6,5 % contre 6,9 %) tandis qu'il est resté stable en Allemagne à 3,4 %.
Cependant, les fragilités de la zone euro demeurent nombreuses. L’indice PMI, baromètre de la confiance des entreprises, a chuté de 0,8 point pour atteindre 50,1, frôlant ainsi la frontière critique des 50 points qui sépare expansion et contraction. Les entreprises se montrent de plus en plus réservées quant aux perspectives économiques, incertaines et floues.
Autre inquiétude, plusieurs pays de la zone euro, tels que la France, l’Italie et la Belgique, se débattent avec des déficits budgétaires alarmants. Ces nations devront adopter des politiques d’austérité draconiennes pour préserver leurs modèles économiques. Des mesures qui, inévitablement, pèseront sur la croissance globale de la région.
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Vers un nouveau coup de pouce de la BCE ?
Sans surprise, l'inflation continue de ralentir, avec une hausse modérée de 0,2 % sur un mois et de 2,2 % sur un an. En Allemagne, elle a reculé à 1,9 % en août, contre 2,3 % en juillet. En Espagne, elle tombe également à 2,4 %.
Malgré cette baisse de l'inflation, des nuages sombres continuent de planer sur l'économie européenne. Ces difficultés économiques inciteront-elles la BCE à réagir plus vite que prévu ? Lors d'une récente interview, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a jugé qu’une nouvelle baisse des taux directeurs en septembre serait « juste et sage », insistant sur la nécessité d'agir sans attendre que l'inflation passe durablement sous la barre des 2 %.
Il a également souligné que les effets des ajustements des taux d’intérêt mettent du temps à se répercuter dans l'économie réelle. Selon ses prévisions, l’objectif d’une inflation à 2 % ne sera probablement atteint qu’au premier semestre 2025 en France, et au second semestre pour l’ensemble de la zone euro.
La France : une économie suspendue aux décisions politiques ?
Depuis la publication des résultats des élections législatives, la France semble plongée dans une impasse politique. Si Michel Barnier a été nommé premier ministre par le président, il s’expose toutefois à une motion de censure par l’Assemblée nationale. Si tel est le cas le Premier Ministre devra alors remettre au président de la République la démission du Gouvernement.
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Un « effet JO » en vue ?
Au deuxième trimestre 2024, le produit intérieur brut (PIB) a timidement progressé de 0,2 %. Toutefois, dans ce climat morose, le secteur des services a connu, en août, sa plus forte croissance depuis plus de deux ans. Cette dynamique est en partie portée par l’enthousiasme autour des Jeux olympiques et une hausse de la demande intérieure.
L’indice des services s’est établi à 55,0 en août, son niveau le plus élevé depuis mai 2022, après avoir déjà atteint 50,1 en juillet.
Malgré ces chiffres encourageants, l’INSEE a exprimé ses préoccupations dans sa dernière note économique. Le recul de l’inflation ne doit, selon l’institution, pas masquer les défis persistants liés à l’emploi et à la faible activité économique.
Comme en Allemagne, l’industrie française continue de souffrir. En août, l'indice PMI manufacturier est ressorti en version définitive à 43,9 contre 44,0 en juillet et un chiffre de 42,1 dans l'enquête préliminaire.
Heureusement, les pressions inflationnistes s’atténuent. En août, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,9 % sur un an, contre 2,3 % en juillet. Cette baisse est principalement attribuable à un ralentissement marqué des prix de l’énergie. En effet, le coût de l’énergie n’a progressé que de 0,5 % sur un an en août 2024, alors qu’il avait bondi de près de 7 % l’année précédente.
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Une confiance des ménages qui vacille
Bien que la confiance des ménages ait légèrement augmenté, selon l’INSEE (+1 point à 92), elle reste en deçà de sa moyenne de long terme. Toutefois, elle atteint en août son plus haut niveau depuis le début du conflit en Ukraine.
Malgré cette amélioration, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages ralentit (+0,2 % après +0,4 %), tandis que leur taux d’épargne continue de grimper, atteignant 17,9 % contre 17,6 % le trimestre précédent. Ce comportement prudent reflète les inquiétudes des Français quant à l’évolution de la situation économique dans les mois à venir.
Hélas, la France dispose de marges de manœuvre limitées pour redresser la situation économique. En raison d’un endettement record, la mise en œuvre de plans de relance ambitieux semble compromise. À la fin du premier trimestre 2024, la dette publique s’élevait à 3 159,7 milliards d’euros, soit 110,7 % du PIB. Cette année, le déficit public devrait atteindre 5,6 % du PIB, dépassant de 1,2 point les prévisions initiales du gouvernement.
L’économie chinoise en eaux troubles
La deuxième puissance mondiale traverse une période de ralentissement économique structurel. Il est désormais illusoire de penser que la Chine pourra un jour renouer avec les niveaux de croissance exceptionnels des années 2000, où le PIB progressait de plus de 8 % par an. Au deuxième trimestre de 2024, le taux de croissance du PIB en rythme annuel a encore reculé, atteignant 4,7 %, contre 5,3 % au trimestre précédent. Malgré ces difficultés, le gouvernement chinois n’a pas annoncé de réformes majeures lors du troisième plénum du Parti communiste.
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Un ralentissement structurel
Les différents indicateurs macroéconomiques témoignent de la fragilité persistante de l'économie chinoise. Au deuxième trimestre, l'activité n'a progressé que de 0,7 % par rapport au trimestre précédent, bien en deçà des prévisions initiales qui tablaient sur 1,1 %, et encore loin des 1,5 % atteints au premier trimestre.
Autre signe inquiétant, l'indice des directeurs d'achat (PMI) publié par le Bureau national des statistiques (NBS) pour le mois de juillet s'est établi à 49,4, signalant une contraction de l'activité.
L'indice des prix à la consommation (IPC), quant à lui, flirte dangereusement avec la déflation depuis plusieurs trimestres. En juin dernier, l'IPC a encore reculé, passant de 0,3 % à 0,2 %.
Selon les données du gouvernement chinois, la production industrielle a ralenti en juillet, n'affichant plus qu'une hausse de 5,1 %, son rythme le plus faible depuis mars 2024. Le PMI manufacturier a encore déçu, chutant de 49,4 à 49,1 en août. Seul le secteur des services semble échapper à cette morosité, avec une légère hausse de 0,1 point, atteignant 50,3.
Pour tenter de relancer l'économie, la Banque centrale de Chine a abaissé plusieurs de ses taux directeurs à la fin du mois de juillet. Le taux des prêts à moyen terme aux établissements financiers a ainsi été réduit de 2,5 % à 2,3 %. Cependant, cette mesure n’a guère eu d’impact notable sur l’activité économique.
Seul point de satisfaction : la production industrielle a progressé en juin de 0,4 % en rythme mensuel, soutenue par la vigueur des exportations, qui ont bondi de 10,7 % sur un an.
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Les ménages chinois ont perdu confiance
L’une des principales causes du faible niveau de croissance réside dans la morosité des ménages chinois. L’indice de confiance des consommateurs, mesuré par le NBS, a atteint son plus bas niveau en 19 mois. En conséquence, les ventes au détail ont reculé de 0,1 % en juin, en variation mensuelle, et n’ont progressé que de 0,5 % depuis le début de l’année. Parallèlement, la croissance des revenus des ménages s'est essoufflée, passant d'une moyenne de 6,9 % sur la dernière décennie à seulement 5,3 % au deuxième trimestre.
Le pays souffre également du désenchantement de sa jeunesse. Le taux de chômage des jeunes a atteint un niveau alarmant de 17,1 % en juillet, révélant les fissures qui fragilisent le modèle économique chinois.
Cette perte de confiance ne pourra être restaurée sans une reprise massive du secteur immobilier, qui pèse à lui seul un quart de l’économie nationale et représente près des deux tiers du patrimoine des ménages.
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L’immobilier en perdition
Le vieil adage « Quand le bâtiment va, tout va » trouve une résonance particulière en Chine, où le secteur immobilier semble désormais délaissé par le gouvernement. Sous la direction du président Xi, la Chine a cherché à freiner la spéculation effrénée sur la pierre. Les précédents plans de relance de l’immobilier avaient entraîné une flambée des prix, un surendettement massif et des constructions dans des zones peu demandées.
Le gouvernement a donc pris des mesures drastiques, demandant aux banques de réorienter leurs prêts vers des secteurs jugés prioritaires, tels que les technologies et les initiatives écologiques, tout en délaissant les domaines « non productifs » comme l’immobilier.
Conséquence directe : les prix de l'immobilier se sont effondrés. L’indice des prix des 70 principales villes, calculé par le NBS, a chuté de 4,5 % en un seul mois, en juin ! Le marché est aujourd'hui presque à l'arrêt. Les ventes de logements ont plongé de 16 % le mois dernier, tandis que les nouvelles constructions ont chuté de 18 %.
La contraction du crédit immobilier continue d'établir des records à la baisse, ce qui aggrave encore la situation.
Malgré la gravité de la crise, le gouvernement chinois ne semble pas encore prêt à prendre des mesures d’envergure pour sauver le secteur de la faillite. Lors du récent plénum, seules quelques mesures timides ont été annoncées, telles que la baisse de 10 points de base des taux directeurs, des opérations de prise en pension à sept jours, et l’application de taux préférentiels à un an et cinq ans.
Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
La première semaine du mois d'août a été marquée par une chute brutale des marchés boursiers. À titre d’exemple, le Nikkei a enregistré sa plus forte baisse quotidienne depuis le krach de 1987. Depuis, les indices boursiers ont, dans l'ensemble, retrouvé leurs niveaux d’avant-correction. Cependant, bien que l’ampleur de ces fluctuations ne soit pas sans précédent, la volatilité prononcée qui s’installe risque de perdurer, exacerbée par une liquidité particulièrement faible, au-delà des simples effets de saisonnalité.
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Les marchés actions : une diversification des positions
Des opportunités d’achat sur les valeurs technologiques ?
Bien que la volatilité continue de peser sur le moral des marchés financiers, nous maintenons notre positionnement neutre sur les actions, à la lumière des perspectives de baisse des taux, qui se précisent pour le mois de septembre. Ce relâchement monétaire attendu devrait favoriser les actifs risqués, et plus spécifiquement les valeurs de croissance, notamment dans le secteur technologique. Les dernières publications des résultats d’entreprise ont révélé un certain essoufflement de l’engouement autour de l’intelligence artificielle. Pourtant, les entreprises technologiques, en tête desquelles on retrouve Nvidia, actives dans ce domaine, continuent de présenter des fondamentaux extrêmement solides. Nous privilégions toujours ces valeurs, considérant les récentes baisses comme des opportunités d’achat.
Sur le plan économique, la nervosité des marchés financiers a été accentuée par des indicateurs contradictoires de l'économie américaine. Alors que les perspectives du secteur manufacturier redeviennent négatives et que le marché de l’emploi ralentit, la consommation, elle, demeure robuste. Le risque de récession ne peut être écarté, tant l’interprétation de ces signaux reste délicate. Toutefois, certains éléments plaident en faveur d’un scénario de reprise, notamment la trajectoire désinflationniste. Celle-ci, soutenue par des gains de productivité plus rapides que la hausse des salaires, semble désormais solidement ancrée. La baisse des prix contribue à renforcer le pouvoir d’achat des ménages.
Concernant les élections présidentielles américaines, quelle qu’en soit l'issue, le prochain dirigeant devrait continuer à soutenir l'économie.
Les grandes valeurs sont privilégiées
Nous maintenons notre préférence pour une diversification sectorielle, capable d’atténuer l’impact des fortes rotations observées récemment. Nous ne recommandons pas une exposition aux petites capitalisations, malgré leurs valorisations attractives sur les marchés. En dépit de quelques surprises ponctuelles, ces entreprises peinent à retrouver un chemin vers une performance durable, affectées par un environnement qui favorise les leaders des différents marchés et par des problèmes de liquidité persistants. Nous préconisons plutôt de privilégier les valeurs américaines, compte tenu d’un contexte macroéconomique plus favorable qu’en Europe. Une exposition au Japon ou aux marchés financiers émergents, tout en couvrant le risque de change, peut offrir une diversification intéressante. Toutefois, nous conseillons de limiter l’exposition à la Chine, toujours aux prises avec de nombreuses difficultés (dont un record historique de sortie des investissements étrangers de 15 milliards de dollars au deuxième trimestre), et de favoriser des alternatives telles que l'Inde.
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Les Marchés obligataires : un attrait pour les obligations d'entreprise
La Fed change les règles du jeu
Les inquiétudes entourant le ralentissement de l’économie américaine ont considérablement modifié les anticipations quant à l'évolution des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed). Alors que deux baisses de taux étaient envisagées au début de l’été, ce chiffre est désormais porté à quatre pour l’année 2024. Conjuguées à des indicateurs d'inflation qui confirment une détente progressive des prix, ces prévisions ont entraîné une baisse de 57 points de base du taux à 10 ans américain au cours des deux derniers mois. Les taux européens ont emboîté le pas, bien que de manière plus modérée. Le taux à 10 ans allemand a ainsi reculé de 38 points de base sur la même période, tandis que l'écart entre l'OAT française et le Bund allemand est resté stable, avoisinant les 70 points de base.
Outre-Atlantique, la baisse des taux courts a été encore plus marquée, avec un recul d'environ 80 points de base, reflet des nouvelles anticipations de diminution des taux directeurs. L’ensemble des obligations, et notamment les obligations souveraines, a tiré profit de cette tendance. Si les risques de récession venaient à se concrétiser, les banques centrales pourraient être contraintes d’accélérer le rythme de baisse des taux, jusqu’alors particulièrement prudent. Dans un tel contexte, le segment des obligations souveraines à court terme pourrait offrir des perspectives de performance intéressantes si ce scénario se réalise.
L’intérêt des stratégies de portage
La performance de ce marché obligataire dépendra donc à la fois de l’orientation future des politiques monétaires et des prévisions concernant la croissance et l'inflation. Dans l'ensemble, nous continuons de favoriser les investissements dans les obligations d'entreprises, où les stratégies de portage demeurent pertinentes. Bien que les taux de rendement aient globalement diminué, ces actifs offrent toujours des perspectives intéressantes, d’autant que le taux de défaut dans le segment investment grade reste historiquement bas. De plus, la poursuite de la baisse des taux pourrait encore soutenir la performance de ces actifs.
Les obligations subordonnées financières, émises par de grandes banques systémiques européennes, constituent également une source intéressante de diversification. La nature subordonnée de cette dette permet d'obtenir des rendements plus élevés que ceux de la dette senior, tout en étant soutenue par des établissements bancaires dont la solidité financière s'est considérablement renforcée au cours des dix dernières années, grâce à des régulations bancaires plus strictes.
Le segment des obligations à haut rendement ("High Yield") représente également un outil de diversification dans un portefeuille obligataire. Le marché américain, plus vaste et plus profond, offre une prime de risque nettement supérieure à celle du marché européen, bien que le coût de la couverture contre le risque de change doive être pris en compte. Dans cette perspective, nous préconisons de privilégier des maturités courtes, voire très courtes, afin de limiter les risques de refinancement.
Nous adoptons par ailleurs une approche prudente et neutre, car l'incertitude persistante quant aux orientations des politiques monétaires pourrait continuer d’alimenter la volatilité des taux, pesant à court terme sur les valorisations.
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Marchés financiers alternatifs : une position défavorable
Depuis le début de l'année, les stratégies alternatives se sont révélées plus rémunératrices que la classe obligataire. Toutefois, nous privilégions une position long sur les actions et les obligations, en particulier dans un contexte où les taux directeurs s'apprêtent à être abaissés aux États-Unis. Jusqu'à présent, nous avions également favorisé les placements monétaires en raison du couple rendement/risque attractif qu'ils offraient. Cependant, les quatre baisses de taux anticipées par les marchés d'ici la fin de l'année nous rappellent que ces fonds en attente devront progressivement être réorientés vers des classes d'actifs plus lucratives. Dans ce cadre, nous maintenons une position défavorable vis-à-vis des stratégies alternatives.
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Produits structurés : un placement qui s'adapte aux besoins patrimoniaux
Nous continuons de privilégier les produits structurés en raison de leur capacité à s'adapter aux objectifs de rendement des investisseurs, tout en offrant une maîtrise précise de l’exposition au risque souhaitée. Malgré la baisse des taux observée au cours de l'été, ces produits maintiennent des perspectives de rendement attrayantes. Dans ce contexte, la priorité est accordée à une sélection rigoureuse et à une diversification attentive des structures choisies. Il est en effet crucial de comprendre pleinement les mécanismes de ces instruments avant de s’engager, afin d’éviter toute déconvenue. Par ailleurs, ce type de produit peut s’accompagner de frais significatifs. Ainsi, il est essentiel pour tout investisseur désireux de s’exposer à ces actifs d’être bien conseillé et accompagné.
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Private equity & Private debt : des perspectives intéressantes sur le long terme
Une classe d’actifs appréciée des investisseurs institutionnels
L'attrait croissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés marque un tournant significatif, préfigurant une expansion des fonds destinés au marché de détail en 2024. Bien que nous privilégions une approche prudente à court terme, notre perspective demeure optimiste quant à l'avenir du capital-investissement. Nous soutenons non seulement les stratégies secondaires, mais également les stratégies de co-investissement et de dette privée.
En outre, nous intégrons activement les stratégies de croissance par rachat (growth buyout), visant les entreprises en phase d'expansion qui aspirent à accélérer leur développement, ainsi que les mécanismes de dette mezzanine, offrant une solution de financement flexible se situant entre le capital propre et la dette senior, afin d'enrichir notre portefeuille et de saisir des opportunités complémentaires dans un paysage économique en constante mutation. Le capital-risque (VC) suscite également un intérêt croissant, promettant des perspectives alléchantes pour le financement de startups innovantes et d'entreprises en phase de démarrage.
Quelle est l’allocation conseillée ?
Pour optimiser un portefeuille, une stratégie diversifiée combinant plusieurs types d'investissements peut s'avérer particulièrement avantageuse. Par exemple, allouer une partie du capital aux investissements secondaires pour garantir une certaine stabilité, tout en investissant une autre portion dans le capital-risque (VC) pour exploiter le potentiel de rendements élevés, dans le LBO pour bénéficier de l'effet de levier, dans le growth equity pour profiter de la croissance des entreprises établies, et dans la dette mezzanine pour tirer parti des taux élevés. Cette approche permet de diversifier les risques tout en maximisant les opportunités de rendement.
Interview de Guillaume Lucchini sur l’investissement dans les courses de chevaux pour Le Figaro
Les Français nourrissent une véritable passion pour les sports hippiques. L’équitation est aujourd’hui le troisième sport le plus pratiqué dans notre pays, derrière le football et le tennis. Pas moins de 11 500 Français possèdent des chevaux de course. Cependant, tous ne remporteront pas le prix de l’Arc de Triomphe, le prix Diane ou le le prix d’Amérique. Et il est rare que les propriétaires gagnent de l’argent dans ce domaine. Le Figaro Magazine a donc mené une enquête pour décrypter les opportunités et les risques liés aux investissements dans le monde hippique. Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi family office Scala Patrimoine, a notamment été interrogé.
Les chevaux de course : un retour sur investissement très rare
Chaque année, en moyenne 80 000 chevaux, toutes races confondues, sont échangés sur le marché français. Les prix varient principalement selon la généalogie et les performances des ascendants, les aptitudes physiques, et l'âge de l'animal. Un yearling, c'est-à-dire un cheval d’un an, est vendu selon ses origines entre 30 000 € et 100 000 €. Pour un pur-sang prêt à courir, il faudra débourser une somme proche de 10 000 €. Le prix d’un trotteur se situe plutôt entre 5 000 € et 35 000 €. Les prix peuvent cependant monter très vite lorsque les investisseurs souhaitent acquérir un cheval de très haut niveau. Le cheval le plus cher du monde s’appelle Fusaichi Pegasus, vendu aux États-Unis pour la somme de 70 millions de dollars en 2000.
À cela, il faut ajouter les frais d’entretien, évalués entre 20 000 € et 30 000 € par an. Le propriétaire devra également s’attacher les services d’un entraîneur professionnel et un jockey. Là aussi, le prix varie selon l’expérience et la renommée de ces professionnels. En moyenne, il faut compter une commission de 16 % des gains pour l'entraîneur et 5,5 % pour le jockey.
Hélas, les revenus permettent difficilement de couvrir les charges associées. En moyenne, seulement 40 % à 55 % des coûts annuels sont assurés par les gains en course. Après cinq ou six ans, le cheval pourra cependant être revendu. La reproduction peut aussi constituer une source de revenus complémentaire.
Face au risque associé à cet investissement, le législateur a encadré l’acquisition de chevaux de course en le limitant à ceux disposant d’un revenu annuel de 30 000 € en province et 75 000 € à Paris, ceci afin de pouvoir subvenir aux besoins des équidés.
Ne pas se lancer tête baissée
Comme le souligne Guillaume Lucchini dans les colonnes du Figaro : « Acheter un cheval de course se fait très souvent à plusieurs, entre copains, pour vivre une aventure sympa ». Ce terrain de jeu est aussi réservé aux plus passionnés. « Cet investissement étant principalement alimenté par la passion et l’excitation des courses. C’est avant tout un investissement plaisir, une danseuse. On n’investit pas dans les chevaux si l’on n’aime pas cela » tient également à rappeler l’expert patrimonial.
Avant de se lancer dans un tel projet, il est essentiel de déterminer combien un acquéreur est prêt à investir et de s’assurer qu’il dispose des ressources financières nécessaires pour faire face à de telles dépenses. Il est d’ailleurs primordial de s’entourer de professionnels spécialisés compétents qui joueront le rôle de guides tout au long de cette aventure. Un bon entraîneur pourra par exemple vous conseiller sur les chevaux à acheter, tout comme des vétérinaires spécialisés qui s’assureront de l’état de santé et de la condition physique de l’animal.
Enfin, comme dans tout investissement « plaisir », mieux vaut savoir gérer ses émotions, car comme dans toute compétition sportive, le résultat est soumis à un grand aléa.