Le rendez-vous des marchés financiers – Janvier 2022
Les points clés sur les marchés financiers :
- Les banques centrales reconnaissent (enfin) l’installation durable de l’inflation dans nos économies.
- Les tensions sur les chaines d’approvisionnements et la flambée des prix de l’énergie devraient, au moins cette année, soutenir la hausse des prix.
- La FED va mettre un coup de frein à son soutien économique. L’institution américaine vient, en effet, d’annoncer une réduction accélérée de ses rachats d’actifs.
- Le variant du Covid-19 « omicron » se propage à vitesse grand V. Une recrudescence des cas qui a incité une grande partie des gouvernements à multiplier les mesures de restrictions et de fermetures économiques.
L’euphorie a-t-elle gagné les investisseurs ?
Les marchés actions se sont emballés lors du dernier trimestre 2021. Les investisseurs ayant, à leur manière, salué la très belle croissance des bénéfices des entreprises. Pour la troisième année consécutive, les principaux indices boursiers mondiaux ont donc terminé dans le vert.
Le bilan est cependant plus contrasté sur les marchés obligataires. Ces derniers subissant de plein fouet la hausse de l’inflation et les politiques moins accommodantes menées par la plupart des banques centrales.
Le tableau aurait pu être idyllique s’il n’y avait pas eu un rebond de l’épidémie de Covid-19. L’émergence du variant Omicron, hautement contagieux, a ainsi grippé pendant quelques jours les principaux indices boursiers. La crainte d’une résurgence durable de la volatilité était alors dans tous les esprits. Mais les marchés se sont rapidement rétablis. Les études publiées en Afrique du Sud et du Royaume-Uni indiquant un risque plus faible de maladie grave. La solidité des résultats des entreprises et leurs très bonnes perspectives compensent aujourd’hui largement, aux yeux des investisseurs, les risques. Ces derniers faisant fi de l’augmentation du nombre d’hospitalisations dans plusieurs pays.
La solidité des fondamentaux économiques
Le moral des acteurs économiques résiste relativement bien aux contraintes d’approvisionnement, à la hausse des prix et au contexte épidémique. Les indices PMI manufacturiers de décembre aux États-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni, en attestent.
Petite ombre au tableau, la baisse récente de l’indice des achats de services (PMI) aux États-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni. Celle-ci témoigne malheureusement d’un essoufflement de la dynamique des entreprises du secteur des services. Une mauvaise nouvelle qui ne devrait toutefois pas enrayer la croissance des bénéfices des entreprises, plus dépendante des secteurs industriels.
Les fondamentaux du secteur privé demeurent, par ailleurs, bien orientés. Ces derniers semblent suffisamment solides pour soutenir la croissance américaine en 2022. Cerise sur le gâteau, le niveau d’épargne des ménages est toujours aussi élevé. Ces « réserves » donnent au consommateur une puissance de feu significative dans les années à venir.
Une inclinaison des politiques des banques centrales
Et si la Banque d’Angleterre (BoE) avait donné le La ? Face à la tension croissante du marché du travail anglais et aux risques de nouvelles augmentations des salaires et donc des prix, l’institution monétaire n’a pas tardé à réagir. La BoE vient d’augmenter ses taux d’intérêt de 0,15% à 0,25%.
La Banque centrale européenne (BCE) se montre, quant à elle, plus timide. Elle a simplement confirmé que le programme d’achat d’urgence pour faire face à la pandémie prendrait fin en mars.
La FED envisage de son coté de réduire le montant des obligations qu’elle détient. Ses membres ont annoncé qu’une réduction du bilan sera probablement mis en œuvre après que la banque centrale aura commencé à augmenter ses taux d’intérêt.
Si aucune communication officielle n’a été adressée aux investisseurs concernant le calendrier de la hausse des taux d’intérêt, tout porte à croire que le processus commencerait en 2022. Certains observateurs anticipent même un changement de direction d’ici le mois de mars. Les investisseurs ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été préparés à une telle annonce ! Les responsables de la Fed ont, en effet, déclaré à plusieurs reprises que des politiques aussi accommodantes n’étaient plus justifiées.
Des opportunités d’investissement sur les marchés émergents ?
Pourtant à l’autre bout du monde, un pays fait le chemin inverse. Il s’agit bien sûr de la Chine ! La Banque populaire de Chine a montré un biais plus assouplissant dans ses opérations, tout en restant prudente sur le niveau d’endettement de son économie. Début décembre, après avoir réduit le taux de réserves obligatoires, elle a aussi abaissé les taux de re-lending et de re-discouting de 25 points de base pour soutenir les entreprises agricoles et les PME.
Une politique encore plus accommodante pourrait d’ailleurs être mise en place en 2022. Cette volonté d’assouplissement reflète – en réalité – les inquiétudes croissantes des décideurs chinois sur le plan économique.
Il est vrai qu’en 2021 les actions chinoises ont nettement sous-performé les actions mondiales, contribuant à la sous-performance de 25 % des actions des marchés émergents par rapport aux marchés développés. Une politique budgétaire et monétaire plus favorable et un environnement réglementaire moins restrictif devraient toutefois offrir de meilleures perspectives à la région en 2022. Les projections de croissance et d’investissement à long terme pour les marchés émergents nous semblent, à cet égard, toujours convaincantes, en particulier après la forte contraction de l’année dernière.
Une nouvelle rotation sectorielle sur les marchés financiers ?
Les investisseurs pourraient-ils délaisser – de manière temporaire – les valeurs de croissance (la technologie, la santé et le luxe notamment) au profit de valeurs plus cycliques ? C’est en tout cas ce que laissent à penser les premières séances boursières de l’année.
Une hausse des taux des obligations d’État américain s’est matérialisée dans la perspective d’un resserrement de la Fed en 2022. Les marchés européens ont suivi cette tendance à leur ouverture le 6 janvier. Or, les actifs de croissance tels que les valeurs technologiques ont tendance à être touchés lorsque les taux augmentent, car les bénéfices futurs deviennent moins attrayants pour les investisseurs. Les taux des rendements obligataires gagnant alors en attractivité.
Si une rotation sectorielle est possible à court ou moyen terme, nous pensons que la hausse des taux par les banques centrales ne profitera pas aux obligations d’État. La pression persistante de l’inflation continuera d’être un obstacle de taille en 2022. Pour autant, le crédit – en particulier le haut rendement – devrait bénéficier de la solidité des bilans et des bénéfices des entreprises.
Taxonomie Verte : un game changer pour l’environnement !
Pour parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, la Commission européenne a ainsi défini des critères identifiant les activités économiques qui n’aggravent pas le changement climatique. La nouveauté est l’ajout d’un label vert pour le gaz et le nucléaire, obtenu sous certaines conditions. Ces financements seront particulièrement intéressants en France pour EDF qui va pouvoir bénéficier de financements verts dès lors que les nouvelles centrales respectent des conditions techniques et temporelles spécifiques. Des conditions qui portent notamment sur le traitement des déchets.
Conclusion
En raison de la propagation du variant Omicron, le premier trimestre 2022 s’annonce difficile pour l’économie mondiale. La poursuite des restrictions liées à la pandémie pourrait coïncider avec des données économiques décevantes. De nouvelles inquiétudes sanitaires entraîneraient alors une augmentation de la volatilité sur les marchés financiers.
Dans cet environnement, il est fortement conseillé aux investisseurs de diversifier leurs placements. Cependant, si la reprise de la pandémie est de courte durée, la perspective d’une autre année avec une croissance du PIB supérieure à la tendance et une hausse des bénéfices des entreprises justifie probablement toujours une surpondération des actions dans les portefeuilles. Mais, les risques planant sur les marchés sont nombreux.
Les convictions de Scala Patrimoine
Une approche prudente, mais opportuniste
Nous continuons à adopter une stratégie prudente sur les marchés actions, en privilégiant les thématiques de longs termes, les fonds de performance absolue et les fonds flexibles.
La volatilité devrait être au rendez-vous dans les mois à venir, non seulement pour les marchés actions, mais aussi pour les marchés obligataires. En raison des tensions inflationnistes et de la hausse des taux, nous pensons que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles. Nous conservons donc une sous-exposition aux obligations par rapport aux actions. En parallèle, nous maintenons notre position sur l’inflation.
Enfin, nous pensons qu’une allocation aux alternatives pourrait contribuer à accroître la résilience du portefeuille. Notre cabinet est, à cet effet, positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés et des fonds sur des stratégies décorrélées des marchés.
En fonction des opportunités, nous ne nous interdisons pas de renforcer notre exposition aux marchés actions. Une baisse significative des indices constituerait une très belle porte d’entrée sur les marchés. L’exposition de notre fonds patrimonial est ainsi en permanence ajustée afin de maintenir notre approche de la gestion du risque.
L’attrait pour des investissements alternatifs
Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs. Nous proposons aussi des produits structurés sur mesure avec des conditions très avantageuses pour les clients. En effet, nous optimisons les rendements en travaillant directement avec les salles de marchés. Le cabinet ne prend d’ailleurs aucune commission sur les montants souscrits. En tant qu’acteur indépendant, nous nous rémunérons en effet exclusivement aux honoraires.
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