Le rendez-vous des marchés financiers – Mai 2022
Les points clés sur les marchés financiers :
- Au fil des années, les investisseurs sont devenus dépendants aux injections de liquidité menées par les Banques centrales. Or, la Fed est en train de faire machine arrière et d’entamer le resserrement de sa politique monétaire (« Tapering »). Une phase qui s’annonce donc très épineuse et qui pourrait provoquer de fortes tensions sur les marchés financiers.
- L’enlisement de la guerre en Ukraine se confirme. Les combats continuent de faire rage dans le sud du Pays, notamment autour de la ville de Marioupol.
- Le gouvernement chinois n’entend pas dévier de sa trajectoire et continuer de mener une politique zéro covid, au risque de « casser » la dynamique de croissance du pays.
Les marchés boursiers marquent le pas
Les mois se suivent et se ressemblent sur les marchés financiers. Les principaux indices boursiers affichent ainsi une nouvelle baisse en avril. La guerre en Ukraine et le resserrement des politiques monétaires des banques centrales provoquant toujours de vives inquiétudes auprès des investisseurs.
Le MSCI World (l’indice monde) a notamment reculé de 8 %. Les valeurs de croissance ont été particulièrement affectées par ce contexte, en lâchant près de 12 %. Les marchés anglais, riche en matières premières, ont à l’inverse bien résisté, avec un gain de 0,3 % sur le mois. Les produits taux ont également été sous pression, les obligations mondiales reculant de 5,5 %.
L’Ukraine cristallise les tensions entre les superpuissances
Cela fait plus de 2 mois que les Russes ont envahi le territoire Ukrainien. Mais la guerre-éclair souhaitée par Vladimir Poutine n’a finalement pas eu lieu. Ses troupes se heurtent, en effet, à une résistance farouche des Ukrainiens, bien soutenus sur le plan matériel et logistique par les pays européens et les États-Unis.
À ce jour, les combats se concentrent principalement dans le sud du pays. La ville de Marioupol est le théâtre d’affrontement très durs. Les Russes souhaitant faire tomber les dernières poches de résistance dans l’aciérie d’Azovstal. Un peu plus au nord, à Izyum, les combats s’intensifient également, avec une concentration de forces russes et la poursuite de bombardements aériens.
Pour accroître le prix de la guerre et influer sur les choix du président russe, l’Europe a adopté de nombreuses sanctions contre Moscou. Hélas, la résolution pacifique du conflit ne semble pas encore être à l’ordre du jour. Pire, cette guerre cristallise la montée en puissance des tensions entre les superpuissances. Il ne fait d’ailleurs plus guère de doute que ces crispations géopolitiques participeront à une remise en cause (au moins partielle) de la mondialisation, au cours des prochaines années.
La croissance européenne s’essouffle
Un recul du rythme de la croissance
À plus court terme, ce conflit continue de semer le trouble sur le secteur de l’énergie et des matières premières, compte tenu des difficultés rencontrées par l’Europe pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. Les prix du gaz en Europe sont en hausse de 42 % depuis le début de l’année. L’augmentation des prix du pétrole s’est toutefois interrompue grâce à la libération de réserves de pétrole et des anticipations d’une baisse de la demande de la Chine.
L’activité économique européenne subit de plein fouet ce conflit. La croissance montre déjà des signes d’essoufflement, quelques mois à peine après la levée des restrictions sanitaires. Au cours du premier trimestre 2022, le PIB de la zone euro est en hausse de seulement 0,2%, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Le Portugal (+2,6%) a enregistré la hausse la plus importante suivi de l’Autriche (+2,5%) et de la Lettonie (+2,1%). Des baisses ont été constatées en Suède (-0,4%) et en Italie (-0,2%). Mauvaise surprise, le PIB français a, quant à lui, stagné, alors même que l’activité progressait de 0,8% lors du dernier trimestre 2021. Un ralentissement qui s’explique principalement par un recul de la consommation des ménages (-1,3 %).
Une remontée des taux
Ce fléchissement de l’activité économique fait craindre un scénario de stagflation, autrement dit un cocktail détonnant entre une inflation élevée et une faible croissance économique. Intensifiée par l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières, l’inflation devrait, en effet, encore augmenter dans les mois à venir. En zone Euro, celle-ci a grimpé de 7,5% en mars 2022, contre 5,9% en février.
Autre mauvaise nouvelle, les marchés obligataires sont mis sous pression par le durcissement des politiques monétaires mené par les banques centrales. Les taux d’emprunt à 10 ans des principaux États ont d’ailleurs subitement grimpé. Le taux allemand a franchi la barre symbolique des 1 % tandis que la France emprunte désormais à un taux 1,5% et la Grande-Bretagne à 2 %.
France : les yeux rivés sur les élections législatives
Dans l’hexagone, les élections présidentielles ont rendu leur verdict. Emmanuel Macron a été réélu pour un deuxième mandat de cinq ans en tant que président des Français, battant Marine Le Pen, comme en 2017. Un résultat finalement conforme aux prévisions réalisées par les instituts de sondage.
Place désormais aux élections législatives qui se dérouleront en France métropolitaine les dimanches 12 et 19 juin 2022 pour la désignation des 577 députés. Trois blocs principaux devraient se faire face : Renaissance (ex-LREM), parti soutenant la politique d’Emmanuel Macron, la « Nouvelle union populaire écologique et sociales » (NUPES), fruit du rapprochement entre les Verts, La France insoumise et le Parti Socialiste, et le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen.
La FED durcit le ton
De l’autre côté de l’atlantique, après plusieurs mois de tergiversation, la réserve fédérale américaine (FED) a décidé d’accélérer sa politique de resserrement monétaire (« tapering »). Son objectif étant d’éteindre le plus rapidement possible l’incendie de l’inflation. Il faut dire que la hausse des prix aux USA a atteint 8,5 % sur un an, au plus haut depuis quarante ans. Une situation qui a amenée plusieurs membres du Conseil des gouverneurs de la Fed à tirer la sonnette d’alarme.
La réponse de l’institution américaine ne s’est donc pas fait attendre. Elle vient d’annoncer un relèvement de son taux directeur de 0,5 point. D’autres hausses de 0,5 point sont d’ores et déjà envisagées dans les prochains mois. Le bilan de la Fed qui a explosé depuis 2008 à 9 000 milliards de dollars, va également se réduire à partir du mois de juin de 47,5 milliards de dollars par mois pendant trois mois puis de 95 milliards de dollars en rythme mensuel.
Comme en Europe, les taux obligataires américains remontent fortement. Le rendement du Trésor américain à 10 ans a franchi le seuil des 3% ! Il s’agit d’un fait à ne pas négliger car il se rapproche de la croissance de long terme aux États-Unis (4 %).
Et le taux d’emprunt immobilier à 30 ans vient de passer 5,30%, au plus haut depuis plus de 10 ans. Il sera d’ailleurs intéressant d’en analyser les conséquences à moyen terme sur le marché immobilier américain.
La Chine s’entête
Les autorités chinoises continuent d’appliquer leur politique zéro Covid. Shanghai a ainsi passé tout le mois d’avril en confinement total. Malgré la politique volontariste des autorités monétaires chinoises, l’objectif de croissance de 5,5% pour 2022 semble désormais inatteignable.
La sanction des marchés financiers a été immédiate. L’indice MSCI Chine a reculé de -4,1% en avril. Les valorisations des actions chinoises par rapport aux marchés développés se situent désormais à des niveaux jamais vus depuis 2015.
Conclusion sur les marchés financiers
Malgré des marchés du travail robustes et un taux d’épargne record dans les grands pays développés, les risques continuent de peser sur la reprise, notamment en Europe. Les banquiers centraux marchent sur des œufs alors qu’ils doivent resserrer leur politique monétaire pour contenir l’inflation tout en veillant à ne pas basculer l’économie dans la récession.
Dans ce contexte, nous pensons que les marchés actions vont rester sous pression. Les entreprises qui peuvent maintenir leurs marges tout en imposant leurs prix aux consommateurs (pricing power) devraient mieux résister.
Les convictions de Scala Patrimoine
La diversification comme maître mot
Les crises géopolitiques ont souvent eu un impact brutal, mais relativement court sur les marchés et il est important de ne pas céder à la panique. Une approche constructive consiste à rester diversifié et à identifier des thèmes d’investissement crédibles à long terme, en évitant les comportements dictés par la peur. La croissance asiatique et les thèmes d’investissement ESG sont, selon nous, toujours intacts et pourraient offrir de plus grandes opportunités après la récente baisse des marchés.
Cibler les thématiques de long terme
Nous privilégions donc les thématiques puissantes de long terme, les fonds de performance absolue et les fonds flexibles dans notre allocation.
À cause de la crainte de l’inflation et de la hausse des taux, nous pensons que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles.
Dans ce contexte, nous conservons une stratégie d’investissement très prudente sur les marchés actions. Notre priorité étant de protéger votre capital. C’est pourquoi l’allocation de notre fonds Monacia reste, en partie, protégée. Nous continuons à reprendre de l’exposition en particulier sur les secteurs et régions fortement touchés depuis le début de l’année, l’exposition cible pour le mois de mai est de 43 %.
Faire preuve de réactivité sur les marchés financiers
Enfin, nous conservons une allocation aux investissements alternatifs pour 30% du portefeuille, ce qui nous a permis de générer un peu de performance dans ce contexte incertain et d’accroître sa résilience. Nous sommes, à cet effet, positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés, sur des fonds de stratégies décorrélées des marchés (fusions/acquisitions, fonds de performance absolue) et sur l’inflation que nous renforçons progressivement.
Nous pensons continuer à prendre des expositions sur les marchés afin de profiter des points d’entrée. Après la forte baisse de ce début d’année, il sera nécessaire de sélectionner avec soins les régions et secteurs les mieux à même à rebondir. Nous avions anticipé un premier trimestre difficile, mais nous croyons toujours en un rattrapage au second. Afin de limiter les risques, nous augmenterons au fur et à mesure les expositions si nous jugeons que des opportunités existent.
Les Investissements alternatifs
Par ailleurs dans un souci de diversification, nous proposons des investissements alternatifs pour sécuriser vos portefeuilles et réduire les risques en cas de secousses des marchés. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations sur ces placements.
Assurance-vie luxembourgeoise : le Fonds d’Assurance Spécialisé (FAS)
L’utilisation du FAS présent en assurance-vie luxembourgeoise nous permet de travailler en architecture ouverte et ainsi sélectionner les meilleurs gérants mondiaux, sans aucune contrainte.
Sur ce véhicule, nous privilégions les thématiques de longs termes à impact, en particulier celles suivant les objectifs de développement durable (ODD), adoptés par les Nations Unies et qui participent à un développement économique soucieux de respecter les populations et la planète. Ce choix matérialise nos convictions en faveur d’un investissement plus responsable et durable.
Nous avons constitué le portefeuille sur la base des 17 ODD en sélectionnant les fonds les plus performants. La plus grande partie des Objectifs de Développement durable est d’ailleurs représentée.
En parallèle, Scala Patrimoine travaille sur des investissements alternatifs (cryptomonnaies, métavers, hydrogène …), qui ont vocation à représenter 10% du portefeuille.
Dette privée & produits structurés
Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs. N’hésitez pas à nous solliciter pour en savoir plus.
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