Guillaume Lucchini : « Investir dans le private equity revêt un sens particulier pour les sportifs de haut niveau »
Le magazine “Gestion de Fortune” a conduit une vaste enquête sur la gestion de l’après-carrière des sportifs de haut niveau. Dans ce dossier, la journaliste Véronique Pierron a interviewé Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine et conseil de nombreux athlètes. Ce sujet nous paraît particulièrement crucial, car les carrières, souvent courtes et imprévisibles, obligent les sportifs à anticiper très tôt les questions de gestion de leur patrimoine. De plus en plus nombreux sont ceux qui choisissent donc de se faire accompagner par des multi-family offices comme Scala Patrimoine.
Les cas nombreux de faillites chez les sportifs de haut niveau
Dans ce dossier, la journaliste du magazine “Gestion de Fortune” évoque plusieurs cas de footballeurs professionnels ayant été victimes d’escroqueries par des professionnels de la défiscalisation peu scrupuleux. Parmi eux, Grégory Bettiol, 38 ans, ancien joueur de l’Olympique Lyonnais, a été victime d’une arnaque orchestrée par un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) sur des investissements immobiliers neufs dans des appartements jamais construits. Un autre exemple poignant est celui de Yohann Mollo, ancien joueur de Saint-Étienne, qui a été dupé par ses deux agents, pour un coût estimé à 15 millions d’euros.
« La plupart des faillites résultent souvent d’une confiance aveugle placée entre les mains de personnes indignes, car nombreux sont les prédateurs qui gravitent autour de ces sportifs », souligne Guillaume Lucchini. Un autre danger majeur est lié aux achats compulsifs de voitures, montres et autres objets de luxe.
Des carrières courtes et fragiles
Avec des revenus variables et des carrières pouvant s’interrompre brutalement, les clubs sensibilisent de plus en plus leurs joueurs sur les assurances, les investissements et la reconversion. Près de la moitié des footballeurs professionnels se retrouvent dans une situation financière délicate après leur carrière ! « Contrairement à un chef d’entreprise classique, qui dispose de quarante ans pour se constituer un patrimoine, les sportifs n’ont qu’une décennie pour y parvenir », rappelle l’associé fondateur de Scala Patrimoine. Un joueur de Ligue 1 qui gagne 960 000 euros par an paye ainsi 480 000 euros d’impôts. « Au final, sur six ans, il lui reste 2,5 millions d’euros et, si on enlève le train de vie, cela descend à 2 millions d’euros. Cet argent placé lui rapportera entre 2 000 et 3 000 euros par mois pour l’après-carrière ».
Les investissements envisagés par les sportifs de haut niveau
Les placements dépendent de nombreux critères, tels que l’âge, la maturité du joueur, sa situation patrimoniale et familiale, et le niveau de ses revenus. Le joueur a ensuite le choix entre un large éventail de solutions d’investissement : placements financiers, assurance-vie, mais aussi l’immobilier, qui conserve une grande popularité parmi les sportifs de haut niveau. Enfin, le capital-investissement attire également certains d’entre eux. Comme l’explique Guillaume Lucchini : « Investir dans des fonds de private equity et de venture capital, ainsi que directement dans des entreprises en croissance, a un sens particulier pour les sportifs de haut niveau. Ils peuvent non seulement apporter des capitaux, mais aussi associer leur image aux entreprises, mettant ainsi en lumière leurs projets et leurs équipes. »
Comme le conclut la journaliste : « Le but est de pouvoir rebondir pour avoir la seconde partie de carrière la plus captivante possible, et assez de moyens pour la mettre en œuvre tout en assurant la sécurité de sa famille. »
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