Reev : l’exosquelette français qui révolutionne la mobilité
Les entreprises de technologies médicales, plus communément appelées Medtechs, connaissent un essor remarquable. En France, le secteur regroupe 1 400 entreprises, générant un chiffre d’affaires de 32,5 milliards d’euros. Symbole de cette dynamique, la start-up Reev vient de lever près de 9 millions d’euros pour financer le développement de son orthèse du genou.
Un exosquelette au service de la mobilité
Parmi les success stories françaises de la Medtech, Reev se distingue. Son fondateur, Amaury Ciurana, encore étudiant à l’ISAE-Supaéro de Toulouse en 2019, initie un projet ambitieux : concevoir un exosquelette destiné aux enfants atteints de paralysie cérébrale. Pour concrétiser son idée, il s’associe ainsi à Robin Temporelli, ingénieur en mécanismes spatiaux chez Airbus et docteur en mécatronique. De cette collaboration naît Reev, officiellement lancée en 2021.
« Notre mission est d’aider des millions de personnes souffrant de troubles de la marche, qu’ils soient consécutifs à un AVC, à une sclérose en plaques ou à une paraplégie, en leur offrant une autonomie et une liberté accrues », explique Amaury Ciurana.
Afin d’accélérer son déploiement, Reev s’est d’ailleurs associé au leader européen de l’orthopédie, Thuasne.
L’utilisation de l’intelligente artificielle
L’innovation de Reev repose sur une orthèse motorisée, plus légère que celles proposées par Wandercraft. « Contrairement aux genouillères classiques qui se contentent de stabiliser la jambe, notre orthèse est active. Elle amplifie les capacités motrices de son utilisateur grâce aux données recueillies par un capteur d’analyse des mouvements », précise le cofondateur.
Pesant seulement trois kilos, elle peut soutenir jusqu’à 130 kilos et offre une autonomie d’une journée complète. Son atout majeur ? L’intelligence artificielle, qui anticipe les mouvements du genou et apporte une assistance précise lorsque le patient en a besoin. Une simple extension du genou suffit alors à soulever l’utilisateur, réduisant de 30 % l’effort nécessaire pour se déplacer.
Deux leviers de croissance
La stratégie de Reev repose sur deux innovations complémentaires :
– DREEVEN, une orthèse robotisée intelligente,
– REEV SENSE, un système de capteurs connectés fixés à la chaussure ou à la jambe du patient.
« Chaque personne possède une signature de marche unique. Nos capteurs analysent la vitesse de déplacement, la longueur des foulées et intègrent ces données dans la commande de la genouillère afin de la rendre prédictive. C’est une véritable technologie de direction assistée appliquée à la médecine », explique Amaury Ciurana.
Ces avancées permettent aux professionnels de santé de suivre avec précision l’évolution de leurs patients en phase de rééducation. À terme, ces capteurs seront ainsi directement intégrés aux genouillères robotisées pour un dispositif entièrement adapté à chaque individu.
Invité sur BFM TV, Amaury Ciurana souligne une réalité frappante : « Près de 50 millions de personnes dans le monde vivent avec des séquelles d’AVC affectant leur capacité à marcher. Les solutions actuelles se limitent aux cannes, déambulateurs ou orthèses passives. En développant la première genouillère motorisée, légère, sur mesure et intelligente, nous leur offrons la possibilité de se lever, s’asseoir et monter les escaliers plus aisément. »
Une levée de fonds de 8,8 millions d’euros
Reev poursuit son ascension. Déjà implantée à Toulouse et à Boston, la société avait levé 3 millions d’euros en 2023, attirant Polytechnique Ventures, IRDI Capital Investissement, Newfund et plusieurs business angels.
En ce début d’année, la jeune pousse franchit une nouvelle étape avec une levée de fonds de 8,8 millions d’euros. Ce tour de table, mené par les mêmes investisseurs, bénéficie également du soutien de Techstars, d’un groupe de business angels et d’experts du secteur médical. Parmi eux, le footballeur Raphaël Varane et le Dr Hervé Silbert, chirurgien orthopédique spécialisé dans la chirurgie du genou, réunis par Scala Patrimoine.
Cet apport financier permettra d’affiner la miniaturisation et l’industrialisation de l’orthèse. L’entreprise pourra aussi mener des essais cliniques essentiels à l’obtention des autorisations de mise sur le marché aux États-Unis et en Europe.
Les tests en cours préfigurent une commercialisation en 2025, avec une priorité donnée au marché américain. « Les États-Unis, stratégiques pour Reev et ses 30 collaborateurs, offrent des remboursements par les assurances pouvant atteindre 30 000 dollars pour ce type d’équipements. » abonde en ce sens Amaury Ciurana.
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