Le rendez-vous des marchés financiers – Novembre 2025

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Malgré les doutes sur les valorisations des entreprises de l’IA, les marchés actions continuent de grimper.
  • Les États-Unis et la Chine sont parvenus à un accord de désescalade commerciale ;
  • Le FMI a relevé ses prévisions économiques et table désormais sur une croissance mondiale de 3,2 % en 2025, soit une révision à la hausse de 0,4 point ;
  • La FED a baissé une nouvelle fois ses taux directeurs de 0,25 points de base ;
  • L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note souveraine de la France de AA- à A+.

Les grandes actualités géopolitiques et les performances sur les marchés financiers

  • Les marchés financiers mondiaux poursuivent leur ascension

Sur le mois écoulé, du 5 octobre au 5 novembre, les marchés financiers mondiaux affichent une performance globalement positive.

Aux États-Unis, les principaux indices continuent de progresser : le Dow Jones gagne 1,06 %, le S&P 500 s’adjuge 0,74 %, et le Nasdaq enregistre une hausse notable de 2,18 %, malgré certaines inquiétudes sur une éventuelle bulle spéculative autour des valeurs liées à l’intelligence artificielle.

En Europe, cette dynamique se fait également ressentir. Le CAC 40 progresse de 1,28 %, tandis que le FTSE MIB, principal indice italien, enregistre un léger gain de 0,17 %. Le DAX 30, référence allemande, cède toutefois du terrain, perdant 1,6 % sur la période.

Du côté de l’Asie, la tendance reste positive : le Shanghai Composite avance de 0,9 %, et le Nifty 50, indice phare de la Bourse indienne, s’apprécie de 2 %

Performances des marchés financiers - Octobre 2025
Performances des marchés financiers – Octobre 2025

  • Saison des résultats : Wall Street surperforme les attentes

La première salve de publications trimestrielles vient de tomber, et les signaux sont au vert — surtout du côté américain. Cette saison des résultats s’annonce particulièrement robuste : 85 % des entreprises du S&P 500 ont publié des bénéfices supérieurs aux attentes, portées par la vigueur persistante du secteur technologique et le soutien massif de l’intelligence artificielle.

D’après les données de FactSet, le bénéfice par action moyen des sociétés de l’indice a progressé de 10,7 % entre le troisième trimestre 2024 et le troisième trimestre 2025. Un chiffre calculé sur la base des résultats déjà publiés par plus de 60 % des entreprises du S&P 500, dont la plupart des plus grandes capitalisations boursières.

  • Nvidia pulvérise un nouveau record de valorisation

Rien ne semble pouvoir arrêter Nvidia. Le géant californien des semi-conducteurs vient d’inscrire un nouveau record à son palmarès, avec une capitalisation boursière de 5 100 milliards de dollars — soit davantage que Tesla, Meta (Facebook) et Netflix réunis.

Depuis le début de l’année, le cours de l’action du concepteur de processeurs, cartes graphiques et logiciels d’intelligence artificielle s’est envolé de près de 60 %, porté par une demande toujours plus forte dans le secteur de l’IA générative et des infrastructures cloud.

Avec une telle valorisation, Nvidia dépasse désormais le PIB de la France ou de l’Allemagne, un symbole fort de la domination croissante de la technologie dans l’économie mondiale. L’entreprise représente à elle seule 8 % de l’indice S&P 500, une concentration inédite pour une seule société depuis plus de quarante ans, selon les données de S&P.

Microsoft et Apple, qui complètent le podium des plus grandes capitalisations mondiales, affichent chacune une valeur de marché avoisinant 4 000 milliards de dollars. Une performance qui souligne l’ascension irrésistible de Nvidia au cœur de la révolution de l’intelligence artificielle.

  • La note de la dette souveraine française encore sous pression

– S&P sévit

Nouvelle alerte sur la dette française. L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note souveraine de la France de AA- à A+, assortie d’une perspective stable. Une décision qu’elle justifie par la montée des tensions politiques et « une série de votes de confiance négatifs » rendant plus difficile la consolidation budgétaire engagée par le gouvernement.

Selon S&P, la France, dont la dette publique atteint désormais près de 118 % du PIB, ne parviendrait pas à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour réduire durablement son déficit. L’agence anticipe même une hausse du ratio dette/PIB à 121 % d’ici 2028. Elle estime que l’instabilité politique pèsera sur l’investissement, la croissance et la capacité de l’État à tenir ses engagements budgétaires.

Cette dégradation fait de S&P la deuxième agence, après Fitch, à retirer à la France sa note « double A ».

Du côté des marchés, la réaction reste mesurée, mais les tensions s’accroissent. La société de gestion Altitude IS observe que « l’écart entre les taux à dix ans OAT et Bund, à 86 points de base, flirte désormais avec des niveaux inédits depuis la crise des dettes souveraines ». Et d’ajouter : « S’il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure — la Banque centrale européenne disposant d’outils puissants et un secteur bancaire bien plus solide qu’en 2011-2012 —, cette situation renforce malgré tout l’incertitude des investisseurs. Comme souvent, les banques et les sociétés les plus exposées au marché domestique français en subissent les premiers les effets. »

– Moody’s patiente

L’agence de notation américaine, Moody’s, pour sa part, s’est montrée plus clémente. Elle a maintenu la note française à Aa3, équivalente à AA- chez S&P. L’agence n’en demeure pas moins prudente, pointant un « risque accru que la fragmentation du paysage politique français continue de nuire au fonctionnement des institutions législatives ».

Cette instabilité, souligne Moody’s, pourrait freiner la capacité du gouvernement à répondre efficacement aux défis budgétaires : déficit élevé, dette en progression et coût de l’emprunt en hausse. L’agence redoute également un ralentissement des réformes structurelles, notamment celle des retraites, suspendue jusqu’en 2028.

Malgré ces incertitudes, Moody’s rappelle les atouts fondamentaux de la France : une économie diversifiée, des ménages et entreprises aux bilans solides, un secteur bancaire robuste et des institutions publiques expérimentées. Autant d’éléments qui continuent, pour l’heure, de soutenir la crédibilité financière du pays.

Analyse du FMI : une économie mondiale plus résiliente qu’attendu

Contre toute attente, l’économie mondiale résiste mieux que prévu à la nouvelle guerre commerciale initiée par Donald Trump. Dans ses dernières Perspectives économiques mondiales, le Fonds monétaire international (FMI) a même relevé ses prévisions : il table désormais sur une croissance mondiale de 3,2 % en 2025 et 3,1 % en 2026, soit une révision à la hausse de 0,4 point par rapport à son estimation d’avril dernier.

Les hausses de tarifs douaniers américaines, finalement plafonnées entre 10 % et 20 % pour la plupart des partenaires commerciaux, se sont révélées moins déstabilisantes qu’escompté. Selon le FMI, ces droits de douane n’auraient « pas exercé un effet aussi négatif qu’anticipé » sur la dynamique économique mondiale.

La première puissance économique du globe, les États-Unis, devraient enregistrer une croissance de 2 % en 2025 et 2,1 % en 2026, tandis que la zone euro progresserait de 1,2 % puis 1,1 % sur la même période. De son côté, la Chine maintient un rythme solide, avec 4,8 % de croissance en 2025 et 4,2 % en 2026.

Cependant, l’institution de Washington appelle à la prudence. Elle souligne plusieurs facteurs de fragilité : la fin des importations de produits dits de « pré-alimentation », l’aggravation de l’endettement public mondial et la flambée spéculative autour de l’intelligence artificielle, que le FMI compare à la bulle Internet des années 1990. Autant de menaces susceptibles d’ébranler une stabilité économique encore fragile.

États-Unis : l’économie US défie les pronostics

La croissance américaine continue de déjouer les prévisions. La progression du PIB au deuxième trimestre 2025, dans sa lecture finale, a été revue à la hausse à +3,8 %, alors que le consensus tablait sur 3,3 %. Et la dynamique semble loin de s’essouffler : selon la Fed d’Atlanta, l’activité pourrait encore croître de 3,9 % au troisième trimestre.

D’après une étude de S&P Global, la probabilité d’une récession dans les douze prochains mois ne dépasserait plus 30 %, et ce malgré la hausse des droits de douane et l’enlisement du shutdown budgétaire.

  • Un « shutdown » qui interroge

Le blocage budgétaire au Congrès, centré sur le financement fédéral et la prolongation des subventions santé, paralyse une partie de l’administration américaine depuis le 1er octobre. On entre ainsi dans la sixième semaine du conflit.

Selon les économistes, l’impact sur la croissance reste modéré — 0,1 % du PIB par semaine de blocage —, les dépenses gelées ne représentant qu’une faible part du budget fédéral (6,4 % du PIB).

Mais la situation inquiète : survenant à l’approche des fêtes de fin d’année, ce shutdown pourrait fragiliser la consommation, moteur traditionnel de l’économie américaine.

« Les entreprises s’inquiètent : United Airlines prévient d’un impact sur les réservations, Delta évoque des risques opérationnels et la National Retail Federation appelle à une réouverture rapide pour éviter un coup dur à la saison des fêtes », souligne Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore AM.

Autre difficulté : l’économie avance désormais à vue, les publications de statistiques officielles étant suspendues durant la fermeture fédérale.

  • Le temps des incertitudes

Les barrières commerciales imposées par Donald Trump ne semblent pas encore peser lourdement sur l’activité, mais les risques s’accumulent : dépendance américaine aux terres rares venues de Chine, tensions commerciales persistantes avec le Canada, et volatilité accrue des échanges.

En octobre, l’indice PMI manufacturier s’est légèrement redressé, passant de 52,2 à 52,5 points, au-dessus des attentes. « Les performances de l’économie manufacturière américaine se sont encore améliorées, soutenues par la production et les nouvelles commandes. Cependant, la croissance reste tirée par la demande intérieure, les exportations ayant reculé sous l’effet des droits de douane », note S&P Global.

En parallèle, l’indice des directeurs d’achat pour le secteur non-manufacturier de l’Institute for Supply Management a, lui, dépassé les attentes. Il est ressorti à 52,4 contre 50,7 en septembre et un consensus de 50, signalant ainsi une nette accélération de la croissance.

Si la hausse des prix sur certains biens importés est perceptible, elle demeure contenue. L’inflation sous-jacente a même ralenti à 3 %, un niveau inférieur aux anticipations et désormais engagé sur une trajectoire plus favorable, bien que toujours au-dessus de la cible de la Réserve fédérale.

  • Un marché de l’emploi en perte de vitesse

Côté emploi, le ralentissement se confirme. En août, seules 22 000 créations nettes ont été enregistrées — un plancher depuis 2021. Mais selon le dernier rapport ADP, le secteur privé américain a créé 42 000 emplois le mois dernier, après en avoir détruit 32 000 en septembre.

Selon le Bureau of Labor Statistics, le nombre de postes disponibles est tombé à 9,5 millions en juin, soit 1,6 emploi par demandeur, en baisse pour le deuxième mois consécutif.

Le taux de chômage, estimé par la Fed de Chicago à partir de données privées (les chiffres officiels n’étant plus publiés depuis le début du shutdown), reste stable à 4,3 %.

Si les entreprises licencient peu, le taux d’embauche demeure à l’un des niveaux les plus faibles des vingt-cinq dernières années.

Cette prudence se reflète dans la confiance des ménages. Selon le Conference Board, l’indice de confiance des consommateurs américains a reculé à 94,6 en octobre, après 95,6 en septembre — un repli modéré mais révélateur du climat d’incertitude.

  • Nouvelle baisse des taux de la Fed

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs d’un quart de point, la deuxième en un peu plus d’un mois. Cette décision ramène la fourchette des taux entre 3,75 % et 4 %, marquant un tournant notable dans la stratégie monétaire de la banque centrale.

La Fed justifie cet assouplissement par la dégradation progressive du marché de l’emploi. Les créations de postes ralentissent, fragilisées par les politiques commerciales et migratoires plus restrictives, qui pèsent à la fois sur la disponibilité de la main-d’œuvre et sur la consommation intérieure.

Pourtant, la pression inflationniste ne faiblit pas. En septembre, les prix à la consommation ont progressé de 3 % sur un an, contre 2,9 % le mois précédent, selon l’indice CPI publié par le département du Travail. Sur un mois, la hausse s’est toutefois légèrement modérée (+0,3 %, après +0,4 % en août), malgré le renchérissement des prix de l’énergie.

Face à ces signaux contrastés, la Fed cherche à prévenir un ralentissement trop marqué de l’économie tout en maintenant la stabilité financière. Lors de la conférence de presse suivant la réunion du comité de politique monétaire, Jerome Powell a souligné les divisions persistantes au sein du conseil : « Une réduction supplémentaire des taux lors de la réunion de décembre n’est pas acquise, loin de là. »

Dans le même mouvement, le président de la Fed a annoncé la fin du resserrement quantitatif à compter du 1er décembre. La banque centrale reprendra ses achats d’actifs financiers, injectant ainsi de nouvelles liquidités dans le système. Cette mesure vise à soutenir le marché obligataire et à atténuer l’impact du ralentissement temporaire lié au shutdown fédéral.

  • Rencontre Chine–États-Unis : une trêve fragile mais stratégique

Après des mois de tensions commerciales et diplomatiques, Donald Trump et Xi Jinping ont décidé de mettre en pause l’escalade qui opposait Washington et Pékin. Les deux dirigeants se sont retrouvés en Corée du Sud pour un entretien de 90 minutes, au terme duquel ils ont conclu un accord de désescalade commerciale, marquant une tentative de stabilisation des relations économiques entre les deux premières puissances mondiales.

Ce compromis vise à prévenir toute nouvelle vague de tarifs punitifs et à rouvrir les canaux de communication rompus depuis plusieurs mois. Les États-Unis menaçaient d’imposer 100 % de droits de douane sur les importations chinoises à compter du 1er novembre, tandis que Pékin préparait des mesures de rétorsion ciblant notamment les exportations de terres rares, essentielles à l’industrie technologique américaine.

– Les principaux points de l’accord

Le texte dévoilé à l’issue de la rencontre prévoit :

– la réduction temporaire des droits de douane les plus élevés ;

– la suspension, par la Chine, de certaines restrictions sur les exportations stratégiques ;

– la création d’un canal permanent de concertation économique destiné à prévenir de nouvelles escalades.

– Les deux gouvernements insistent : il ne s’agit ni d’un accord global, ni d’un traité commercial, mais d’un cadre provisoire de coopération. Son objectif premier est de restaurer la confiance et d’éviter un choc récessif mondial à un moment où la croissance ralentit des deux côtés du Pacifique.

Preuve de la bonne volonté des différentes parties prenantes, la Chine a annoncé prolonger d’un an la suspension d’une partie des droits de douanes imposés aux produits américains, pour les maintenir à 10 %. Elle le fait peu après la signature par le président américain d’un décret abaissant de 20 à 10% une surtaxe douanière infligée à de nombreux produits chinois.

– Une trêve tactique plus qu’une paix durable

Si cette détente a été saluée par les marchés, les économistes demeurent prudents. Les questions de fond — subventions industrielles, transferts de technologies, propriété intellectuelle — n’ont pas été abordées.

L’accord ressemble donc davantage à une trêve tactique, dictée par l’urgence économique et politique, qu’à une véritable normalisation des relations commerciales.

Pour Washington, cette pause constitue avant tout un sursis stratégique : elle offre du temps pour réorganiser les chaînes d’approvisionnement et réduire la dépendance américaine vis-à-vis de la Chine, sans aggraver la pression inflationniste intérieure.

Zone euro : un léger rebond économique mais des incertitudes subsistent

L’économie de la zone euro montre des signes de redressement. Selon Eurostat, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,2 % au troisième trimestre 2025 par rapport au trimestre précédent, dépassant légèrement les prévisions (+0,1 %). Ce rebond reflète un regain de confiance des acteurs économiques et la bonne tenue des économies italienne et espagnole.

Pour autant, cette croissance reste « loin d’être impressionnante », tempère Jack Allen-Reynolds, analyste chez Capital Economics.

  • Des indicateurs économiques encourageants

La fin de l’année s’annonce positive sur le plan économique. Les indices de confiance européens ont progressé plus fortement qu’attendu en octobre : l’indice économique global passe de 95,6 à 96,8, l’indice industriel de -10,1 à -8,2, et celui des services de 3,7 à 4.

Cette confiance se traduit par une consommation plus soutenue des ménages. Au deuxième trimestre 2025, la consommation réelle par habitant a augmenté de 0,3 %, après un recul de 0,1 % au trimestre précédent. Dans le même temps, le revenu réel par habitant a progressé de 0,5 %, contre +0,1 % au premier trimestre.

Le marché de l’emploi demeure stable : le taux de chômage s’est maintenu à 6,3 % en septembre.

Autre signe positif, l’indice composite des directeurs d’achat (PMI) de S&P Global a grimpé de 51,2 en septembre à 52,5 en octobre, marquant le dixième mois consécutif de croissance et atteignant son niveau le plus élevé depuis 29 mois.

L’enquête souligne que « l’activité économique de la zone euro a progressé en octobre à son rythme le plus rapide depuis mai 2023, s’éloignant de la cadence modérée observée en début d’année, grâce à l’accélération de l’activité dans le secteur des services et à des conditions de demande favorables ».

Pour Cyrus de la Rubia, chef économiste à la Hamburg Commercial Bank : « Enfin, il y a de nouveau quelque chose de positif à signaler pour l’économie de la zone euro. Le secteur des services a connu une solide progression en octobre. En ce qui concerne les nouvelles affaires, il faut remonter à mai 2024 pour observer une augmentation aussi forte. »

  • Des incertitudes persistent

Cette dynamique pourrait toutefois être fragilisée par les hausses de droits de douane américains. Pour l’instant, il est difficile d’en mesurer l’impact. On note néanmoins que la zone euro a enregistré un excédent de 1,0 milliard d’euros dans ses échanges de biens avec le reste du monde en août 2025, contre 3,0 milliards un an plus tôt.

  • BCE : la lutte contre l’inflation touche à sa fin

La Banque centrale européenne (BCE) semble approcher de son objectif : l’inflation revient au niveau jugé compatible avec sa politique monétaire. En octobre, le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,1 %, contre 2,2 % en septembre, se rapprochant ainsi de la cible de 2 % à moyen terme.

Comme anticipé par les marchés, la BCE a choisi de laisser ses taux d’intérêt inchangés, confirmant une pause prolongée dans sa politique monétaire. Le taux de rémunération des dépôts reste à 2 %, le taux de refinancement à 2,15 % et la facilité de prêt marginal à 2,40 %.

Dans son communiqué, l’institution de Francfort souligne que l’inflation est désormais stabilisée autour de sa cible et que les perspectives économiques restent globalement solides, malgré un environnement international tendu et des tensions commerciales persistantes avec les États-Unis.

Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN Amro Investment Solutions commente : « Les pressions inflationnistes restent orientées à la baisse, mais il faudrait un écart significatif par rapport à l’objectif pour que la BCE reprenne ses réductions. Sa position actuelle offre néanmoins une visibilité appréciable aux acteurs économiques, tout en laissant la porte ouverte à une politique plus accommodante si la reprise devait faiblir. »

Chine : le piège déflationniste

L’objectif de 5 % de croissance annuelle fixé par Pékin semble désormais s’éloigner. La deuxième économie mondiale a enregistré un PIB en hausse de seulement 4,8 % au troisième trimestre 2025, marquant le rythme le plus faible depuis la fin 2024. Après des croissances de 5,4 % au premier trimestre et 5,2 % au deuxième, les chiffres récents soulignent un ralentissement notable.

Les tensions commerciales, la méfiance des ménages et la crise immobilière pèsent lourdement sur la dynamique économique chinoise.

  • La consommation, symbole des difficultés

La confiance des ménages reste fragile, entraînant une réduction des dépenses et des investissements. Cette prudence se traduit par une baisse des prix à la consommation pour le huitième mois consécutif en septembre. L’indice CPI s’affiche à -0,3 % sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS), une baisse plus modérée qu’en août (-0,4 %), mais supérieure aux attentes des économistes (-0,2 %). Une spirale déflationniste qui tombe bien mal pour la Chine.

Car le secteur immobilier, pilier de l’économie et principal réceptacle de l’épargne des ménages, ne montre aucun signe de reprise. En septembre, le prix de l’immobilier neuf a reculé de 0,4 % sur un mois et de 2,2 % sur un an. Or, sans un marché immobilier solide, il est difficile d’espérer un regain d’activité économique et de confiance des ménages.

  • Une activité économique qui déçoit

L’activité reste poussive. Le PMI manufacturier officiel a reculé en octobre de 49,8 à 49, tandis que le PMI manufacturier de S&P Global est tombé à 50,6 contre 51,2 en septembre. Le PMI des services reste stable à 50,1, confirmant un ralentissement généralisé.

Malgré ce contexte, la Chine affiche une amélioration notable de son commerce extérieur. En septembre 2025, les exportations ont progressé de 8,3 % sur un an, tandis que les importations ont augmenté de 7,4 %, dépassant largement les prévisions des économistes de Bloomberg (+6,6 % pour les exportations, +1,9 % pour les importations).

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

  • Un mois d’octobre porteur pour les marchés actions

Le mois d’octobre s’est révélé particulièrement favorable pour les marchés actions. Les places boursières des pays développés ont progressé en moyenne de 2,5 %, soutenues une fois encore par la vigueur du secteur technologique, à l’image du Nasdaq, en hausse de 4,8 % (en USD). Dans le même temps, le dollar s’est raffermi de 1,8 %, confirmant son rôle de valeur refuge.

Les marchés émergents ont également poursuivi leur ascension, enregistrant une performance de +6 % en euros, malgré la correction observée en Chine — conséquence de données macroéconomiques décevantes, d’un ralentissement de l’activité manufacturière et de doutes persistants sur la trajectoire des investissements.

Le rebond des actions indiennes, soutenu par d’excellents résultats au troisième trimestre, ainsi que la forte progression des bourses sud-coréennes et taïwanaises, ont contribué à cette dynamique.

Le Japon s’est distingué comme le marché le plus performant (en devise locale), porté par l’arrivée au pouvoir de Sanae Takaichi, partisane de politiques budgétaires et monétaires expansionnistes.

– Des facteurs de soutien solides aux actifs risqués

Plusieurs éléments expliquent la bonne orientation des marchés financiers :

– Un accord temporaire entre Washington et Pékin, prévoyant une réduction de 10 % des tarifs américains et la suspension des mesures non tarifaires chinoises à l’encontre des États-Unis (notamment la levée des restrictions sur les terres rares et la reprise des importations de soja).

– Une inflation maîtrisée aux États-Unis, qui a conforté la Réserve fédérale dans sa décision d’abaisser une nouvelle fois ses taux, désormais compris entre 3,75 % et 4,00 %.

– Une excellente saison de résultats d’entreprises : les bénéfices du S&P 500 affichent une croissance annuelle de 10,7 %, dépassant largement les attentes de 7,9 %. Les perspectives pour 2025 et 2026 ont, elles aussi, été relevées à +11,2 % et +14,0 % respectivement.

Cependant, quelques nuages s’amoncellent à l’horizon :

– Le shutdown américain, désormais le plus long de l’histoire (35 jours), engendre un manque de visibilité sur la conjoncture, faute de publications macroéconomiques officielles.

– Un regain d’inquiétudes chez certains grands acteurs de Wall Street concernant les valorisations des méga-cap technologiques, malgré leurs excellents résultats — à l’image de Palantir.

– Une position neutre mais constructive sur les marchés actions

En cette fin d’année, nous maintenons une approche constructive sur les marchés actions — une période historiquement favorable, portée par la détente géopolitique et la solidité des résultats d’entreprises.

Nous restons toutefois neutres sur les marchés développés, en raison de plusieurs incertitudes persistantes :

le manque de visibilité sur l’inflation, le marché du travail et la consommation américaine, malgré des indicateurs de croissance robustes, ainsi que les fragilités budgétaires en Europe et la lente reprise de l’activité allemande, malgré les dizaines de milliards d’euros de dépenses annoncées en début d’année.

Des éléments de soutien demeurent néanmoins. Aux États-Unis, la consommation résiste malgré un marché de l’emploi moins dynamique, tandis que les publications de résultats continuent de surprendre positivement. Et en Europe, la BCE a ajusté sa politique monétaire avec justesse, créant un environnement plus favorable à la reprise.

Nous conservons par ailleurs un biais positif envers les marchés émergents, portés par le repli du dollar et la vigueur des valeurs asiatiques. La région reste toutefois hétérogène : la correction chinoise et le rebond indien du mois dernier rappellent la nécessité d’une allocation équilibrée et sélective. Des pays comme la Corée du Sud, Taïwan ou le Vietnam offrent de réelles opportunités, stimulées par la montée en puissance de l’intelligence artificielle et le développement des échanges intra-asiatiques.

– Une allocation diversifiée et sélective

La diversification sectorielle demeure essentielle dans la construction de portefeuille.

Aux États-Unis, le secteur technologique reste le principal moteur des performances boursières : depuis l’essor de l’intelligence artificielle générative, il concentre près de 80 % des gains du marché. À moyen terme, ce segment demeure incontournable, les entreprises liées à l’IA continuant de tirer la croissance mondiale.

Néanmoins, la forte concentration des marchés et des valorisations élevées appellent à la prudence : toute déception, qu’elle soit d’ordre monétaire ou microéconomique, pourrait engendrer des ajustements significatifs.

Dans ce contexte, nous préconisons un rééquilibrage des portefeuilles, en intégrant des marchés et secteurs à fort potentiel tels que la santé, l’industrie, la défense ou encore les valeurs financières européennes, qui profitent toujours de la pentification de la courbe des taux.

  • Les marchés obligataires : entre détente mesurée et vigilance accrue

– Une accalmie bienvenue sur les marchés européens

Le mois d’octobre a offert un répit au marché obligataire européen. La légère détente observée sur les taux allemands, tant sur les maturités courtes que longues, a soutenu la performance des dettes souveraines de la zone euro. Ce mouvement a été accompagné d’un resserrement des spreads sur les dettes périphériques, notamment en Espagne et en Italie.

Les anticipations d’inflation, désormais mieux ancrées en Europe, ont également contribué à cette baisse des taux longs. Le phénomène a été particulièrement marqué au Royaume-Uni, où les Gilts ont enregistré leur plus forte détente depuis la fin de 2023.

Au Japon, les taux souverains ont suivi une trajectoire similaire, profitant de l’apaisement des craintes entourant le programme budgétaire de la nouvelle Première ministre.

– La dette émergente en pleine lumière

La dette émergente poursuit sa dynamique positive. Elle bénéficie à la fois de la faiblesse du dollar, de rendements réels attractifs et d’une inflation globalement maîtrisée. Ces facteurs lui confèrent un avantage compétitif face aux obligations des marchés développés.

Toutefois, certaines pressions haussières sur les taux souverains devraient persister.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale s’est montrée plus prudente en fin de mois quant à une éventuelle troisième baisse de taux en décembre, après avoir déjà abaissé son taux directeur pour la seconde fois en octobre. Cette position plus réservée a provoqué une remontée des taux en fin de période.

En Europe, les tensions politiques en France, la réforme du système de retraites néerlandais et les dépenses publiques accrues en Allemagne devraient également maintenir une certaine tension sur les rendements.

– Des signaux contrastés sur le marché du crédit

Sur le marché du crédit privé américain, les faillites de First Brands et Tricolor, ainsi que les pertes essuyées par plusieurs banques régionales exposées à ces dossiers, ont ravivé la volatilité et les craintes d’un effet de contagion.

Néanmoins, les bilans d’entreprises solides, le taux de défaut en repli et la résilience des établissements systémiques rassurent sur la stabilité du marché.

Selon une étude récente de la BIS (Banque des règlements internationaux), les ratios de service de la dette des entreprises en Europe et aux États-Unis demeurent largement inférieurs à ceux observés lors de la crise financière de 2008.

Les perspectives restent donc positives pour le crédit, notamment en Europe, où les fondamentaux des sociétés cotées demeurent robustes. Le marché primaire a d’ailleurs retrouvé de la vigueur, dissipant les doutes sur la capacité des entreprises à se refinancer.

– Investment Grade : un segment toujours porteur

Nous restons globalement positifs sur le marché obligataire, avec une préférence affirmée pour le crédit Investment Grade européen.

Les rendements demeurent attractifs et la demande reste soutenue, portée par des investisseurs à la recherche de portage stable dans un environnement de taux en transition.

Sur le segment des taux, une approche prudente s’impose. Les besoins de financement massifs des États européens et américains devraient continuer à exercer une pression haussière sur les taux longs.

Dans ce contexte, nous recommandons une duration courte, afin de limiter l’exposition au risque de correction sur la partie longue de la courbe.

À l’inverse, les taux longs français et américains ne reflètent pas encore pleinement les préoccupations budgétaires ni le risque d’un rebond des anticipations d’inflation, susceptibles de peser sur les valorisations.

Pour un investisseur en euro, l’exposition aux obligations américaines en dollar apparaît peu attrayante : la trajectoire de la Fed, engagée dans un cycle de baisse des taux, pèse sur le billet vert, tandis que le coût de couverture de change neutralise le différentiel de rendement offert par le marché américain.

Des opportunités sélectives sur le marché du crédit européen

Notre biais positif se concentre sur le crédit Investment Grade européen, combinaison équilibrée de rendement attractif, stabilité des émetteurs et faible taux de défaut (inférieur à 1 %).

Nous privilégions les stratégies de portage (buy and hold), qui continuent d’offrir un rapport rendement/risque particulièrement compétitif.

Les spreads de crédit, bien que proches de leurs plus bas historiques, demeurent compatibles avec une baisse progressive des taux courts et moyens termes, ce qui renforce notre vision constructive.

Le niveau actuel constitue, selon nous, une opportunité d’entrée intéressante pour les investisseurs obligataires.

– L’effet stabilisateur de la désinflation

La désinflation en Europe soutient le marché obligataire en maintenant des rendements réels positifs, même dans un contexte de compression des spreads.

Nous continuons d’apprécier les obligations financières subordonnées, qui permettent d’améliorer le rendement moyen d’un portefeuille sans altérer significativement sa qualité de crédit.

Malgré un resserrement des écarts de spreads avec les obligations corporate classiques, ce segment bénéficie de fondamentaux solides et d’un cadre réglementaire renforcé, plus strict qu’outre-Atlantique, ce qui conforte sa résilience.

Sur le High Yield, nous restons extrêmement sélectifs : seule une exposition limitée aux meilleures signatures et maturités courtes nous semble justifiée, à condition que le rendement additionnel compense clairement le risque accru.

– Une certaine prudence sur les taux étatiques

Nous restons vigilants sur le segment des taux souverains. Les besoins de financement élevés, tant en Europe qu’aux États-Unis, pourraient continuer de tirer les rendements longs vers le haut. Nous privilégions donc les obligations souveraines européennes de court terme, qui constituent une alternative pertinente aux instruments monétaires, compte tenu d’une meilleure visibilité sur la politique de la BCE. Le risque de duration reste bien réel. Les taux longs français et américains ne reflètent pas encore la situation budgétaire respective de ces deux économies.

Par ailleurs, le risque de remontée des anticipations d’inflation demeure un facteur de tension pour la partie longue de la courbe.

Enfin, pour les investisseurs en zone euro, l’exposition au marché obligataire américain ne semble pas opportune : les facteurs macroéconomiques (cycle de baisse de taux de la Fed) et les coûts de couverture élevés réduisent significativement l’intérêt de ce positionnement.

  • Stratégies Alternatives : une préférence affirmée pour les approches Long/Short actions

Nous maintenons une allocation globalement prudente à l’égard des investissements alternatifs dans leur ensemble. Cependant, au sein de cet univers hétérogène, une préférence claire se dégage pour les stratégies actions Long/Short, qui nous paraissent particulièrement pertinentes dans le contexte de marché actuel.

Dans un environnement marqué par une forte dispersion des performances sectorielles et géographiques, ces stratégies offrent une approche équilibrée : elles exploitent à la fois les opportunités de sous-évaluation (positions longues) et les excès de valorisation (positions courtes) sur les titres cotés.

Leur atout majeur réside dans leur capacité à réduire l’exposition directionnelle aux marchés actions, tout en préservant un potentiel de performance même lors des phases de correction ou d’incertitude accrue.

Grâce à leur flexibilité, les gérants Long/Short peuvent ajuster rapidement leurs expositions en fonction des conditions de marché, cherchant à générer de la valeur quelles que soient les configurations économiques.

Ces stratégies constituent ainsi un instrument efficace de diversification, offrant une décorrélation bienvenue face aux indices boursiers traditionnels et contribuant à stabiliser la performance globale d’un portefeuille dans un environnement de volatilité persistante.

  • L’or : une demande toujours soutenue

Le bond de l’or en septembre, avec l’once flirtant avec les 3 900 dollars, confirme la résilience persistante du métal jaune. Malgré des performances déjà exceptionnelles cette année, nous restons positifs sur l’or, soutenus par plusieurs facteurs structurels.

La baisse des taux réels, conséquence de l’assouplissement des taux directeurs, ainsi que l’affaiblissement du dollar américain, continuent de renforcer l’attrait du métal précieux. À cela s’ajoute l’escalade des tensions géopolitiques, qui alimente la recherche de valeur refuge, et une perte de confiance croissante parmi certains acteurs économiques.

Notons également que la demande institutionnelle et privée, portée par les banques centrales et les ménages, demeure solide, particulièrement dans les économies asiatiques et émergentes, confirmant le rôle stratégique de l’or comme actif de préservation de richesse et de diversification.

  • Produits structurés : un placement sur mesure

Nous conservons une conviction forte en faveur des produits structurés. Bien plus qu’un simple instrument d’exposition, ils offrent une solution sophistiquée de personnalisation, permettant d’ajuster avec précision l’accès aux marchés ainsi que le couple rendement-risque selon les objectifs de l’investisseur.

Ces instruments se révèlent particulièrement pertinents pour ceux qui souhaitent tirer parti de marchés ou de secteurs à fort potentiel de croissance à moyen terme, tout en intégrant des mécanismes de protection face aux risques de correction. Cette approche est d’autant plus stratégique dans des périodes où les valorisations des marchés sont élevées.

La diversification reste un principe central, tant sur le plan des sous-jacents que des structures utilisées. Grâce à leur flexibilité, les produits structurés permettent d’optimiser la performance d’un portefeuille dans l’environnement actuel, tout en s’adaptant aux besoins spécifiques de distribution. Ils constituent ainsi un pilier pertinent dans toute stratégie de rente personnalisée, combinant rendement, protection et adaptabilité.

  • Private Equity : opportunités dans les actifs non cotés

L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les marchés non cotés continue de croître, malgré un contexte économique marqué par l’incertitude. Cette dynamique, renforcée par la baisse progressive des taux d’intérêt prévue en 2025, oriente également les flux vers des fonds plus accessibles au grand public.

Bien que le marché manifeste des signes d’attentisme, notamment en raison des incertitudes politiques et économiques, nous restons confiants dans le potentiel du private equity.

Certaines stratégies se distinguent particulièrement :

– Les stratégies secondaires, offrant des opportunités de valorisation attractives et une stabilité relative.

– Les fonds de co-investissement, qui combinent optimisation des rendements et maîtrise des coûts.

– Les stratégies de dette privée, telles que la dette mezzanine ou le growth buyout, qui soutiennent le développement des entreprises en phase de croissance.

– Le capital-risque, notamment dans les secteurs technologiques et liés à la transition énergétique, qui suscite un regain d’intérêt et propose des perspectives captivantes pour les startups innovantes.

– Allocation conseillée

Pour exploiter pleinement le potentiel des investissements non cotés tout en maîtrisant les risques, nous préconisons une approche diversifiée et long terme, articulée autour de :

– Marchés secondaires : stabilité et rendements robustes.

– Capital-risque : exposition ciblée à des opportunités à haut rendement dans les secteurs innovants.

– LBO (Leveraged Buyout) : bénéficier de l’effet de levier pour optimiser les performances.

– Growth equity : tirer parti de la croissance d’entreprises matures et prometteuses.

– Dette mezzanine : diversification et rendement attractif.

Cette allocation vise à conjuguer performance et gestion proactive des risques, tout en restant réactive aux évolutions du marché. Elle privilégie également les secteurs stratégiques, tels que la santé et la transition énergétique, offrant un potentiel de croissance durable et structuré.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.