Aurélien Florin

Nos conseils pour réussir ses investissement dans un fonds de private equity

Private Equity : Les 10 conseils clés pour sélectionner un fonds d’investissement performant

Le capital-investissement, ou private equity, est un pilier incontournable du financement de l’économie française. Aujourd’hui, ce sont plus de 2 900 start-ups, PME et ETI qui ont bénéficié, en 2024, de l’accompagnement de ces fonds dans l’hexagone, accélérant leur développement, soutenant leur transformation, et souvent, réinventant leur avenir.

Plébiscité par les investisseurs institutionnels et privés pour son profil rendement/risque attractif, le private equity séduit autant par son impact sociétal que par sa capacité à créer de la valeur sur le long terme. Sur les deux dernières décennies, les rendements générés par les fonds de private equity ont surpassé ceux de l’indice S&P 500, démontrant leur potentiel sur des cycles économiques variés.

Les performances du capital investissement, par rapport aux autres classes d'actifs
Les performances du capital investissement, par rapport aux autres classes d'actifs

Mais derrière cette performance moyenne flatteuse, se cache une réalité plus nuancée : la dispersion des rendements entre les fonds est significative. Selon le TRI Net Index sur la période 2007-2017, les fonds ont affiché une performance moyenne de 13 % par an. Cependant, les fonds du premier quartile ont, quant à eux, atteint près de 20 % ! Une différence majeure, d’autant plus critique que le marché mondial compte aujourd’hui plus de 5 000 fonds.

Dans ce contexte, bien choisir son fonds de private equity n’est pas une option : c’est une nécessité. Voici les principaux critères à considérer pour bâtir une allocation pertinente et sélectionner les gestionnaires les plus performants.

Private equity : TRI NET index
Private equity : TRI NET index

1. Un processus de sélection rigoureux et structuré

Avant toute chose, nous pensons qu’il est impératif de mettre en place un cadre méthodique d’analyse, permettant d’identifier les fonds les plus prometteurs selon des critères objectifs et comparables. Ce travail en amont est, à notre sens, la clef d’une performance durable.

2. Une stratégie d’investissement claire et cohérente

Le discours du gestionnaire doit être étayé par une stratégie d’investissement compréhensible, ciblée et réaliste : types de sociétés visées, approche de création de valeur, leviers d’accompagnement, et horizon de sortie. La cohérence entre les intentions affichées et la réalité opérationnelle est un gage de sérieux.

3. La solidité et l’expérience des équipes

La performance d’un fonds dépend étroitement de la qualité humaine et technique de son équipe de gestion. Privilégiez des équipes stables, ayant traversé plusieurs cycles économiques, y compris des périodes de turbulence. Leur capacité à réagir en temps de crise est souvent un indicateur plus fiable que leur performance en période de croissance.

Regardez aussi la composition des équipes : diversité des profils, présence d’un risk manager, existence d’un comité d’investissement structuré, ou d’un comité consultatif indépendant.

4. Le track record : des résultats qui parlent (souvent) d’eux-mêmes

Un historique de performance solide et récurrente témoigne d’un savoir-faire avéré. Mais ne vous arrêtez pas au chiffre brut : analysez la provenance des performances (levier financier, part de la croissance organique, multiple de sortie …), la cohérence stratégique et la capacité du fonds à répliquer sa réussite.

5. L’alignement des intérêts : une priorité absolue

Pour s’assurer de l’alignement des intérêts, entre les gérants, l’entreprise et les investisseurs rien de mieux que d’analyser les mécanismes de carried interest. C’est-à-dire la part de la plus-value reversée aux équipes de gestion en cas de succès. Ce mécanisme doit inciter les gestionnaires à maximiser la performance, tout en veillant à ce que leur rémunération reste en cohérence avec celle des investisseurs (limited partners).

6. La qualité du sourcing et du suivi des participations

Un bon fonds repose sur sa capacité à sourcer des opportunités uniques, hors des circuits concurrentiels. Cela suppose un réseau actif, une équipe dédiée au sourcing, et une distinction claire entre les équipes d’investissement et celles en charge du suivi post-acquisition. La qualité du suivi et de l’accompagnement des participations fait souvent la différence.

7. Une politique ESG robuste et sincère

L’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est aujourd’hui un critère non négociable. Elle reflète non seulement la responsabilité du gestionnaire, mais également sa capacité à anticiper les risques extra-financiers. Préférez les fonds dont l’approche ESG est rigoureuse, documentée et réellement intégrée à la stratégie.

8. La transparence et la qualité du reporting

Le reporting ne doit pas se limiter à des tableaux de chiffres trimestriels. Un reporting de qualité vous offre une vision claire sur la performance, les risques, les valorisations, et les perspectives du portefeuille. La fréquence et la clarté de la communication sont le reflet du professionnalisme du gestionnaire.

9. L'anticipation des scénarios défavorables

Interrogez-vous sur la capacité du fonds à gérer des entreprises en difficulté : quelles sont les procédures mises en place ? Quelle est la flexibilité offerte en cas de retournement ? Quelles sont les conditions de sortie anticipée ? Ces éléments, souvent négligés, peuvent s’avérer cruciaux.

10. La diversification : levier de résilience

Votre portefeuille doit intégrer une diversification sectorielle, géographique et stratégique, en sélectionnant des fonds opérant sur différents segments : capital-risque, capital-développement, LBO large cap, infrastructure, fonds secondaires, fonds de dettes privées… Une approche multi-fonds ou multi-stratégies permet d'amortir les cycles économiques et sectoriels.

Conclusion

Le private equity peut offrir des rendements exceptionnels. Mais ce potentiel ne se réalise pleinement qu’avec une sélection rigoureuse des fonds, un processus méthodique, et une connaissance fine des enjeux propres à cette classe d’actifs.

Enfin, votre allocation doit refléter votre profil de risque, la taille de vos actifs financiers, votre horizon d’investissement et, éventuellement, vos convictions sectorielles. Le private equity est un placement long terme, illiquide, et sélectif : il ne se conçoit qu’avec une vision stratégique.

Il est à ce titre essentiel de se faire accompagner par un professionnel expérimenté, ayant une vision globale de la gestion de patrimoine.

Nos équipes sont donc à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.


Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine

Quelle est la différence entre un conseiller en gestion de patrimoine et un multi-family office ?

Dans un univers où les termes liés à la gestion de patrimoine se multiplient et se confondent — conseiller en gestion de patrimoine, family office, multi-family office — il devient difficile, pour les investisseurs comme pour le grand public, de s’y retrouver. Pour y voir plus clair, Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, revient sur leurs différences fondamentales. Celui-ci partage également ses conseils pour choisir un accompagnement véritablement indépendant et aligné avec les intérêts des clients.

Quelle est la différence entre un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) et un multi-family office (MFO) ?

Guillaume Lucchini. Conseiller en gestion de patrimoine, CGP, family office, multi-family office… Il est compréhensible que ces termes, omniprésents sur les réseaux comme LinkedIn, puissent semer la confusion. À l’heure actuelle, ces appellations relèvent souvent davantage du marketing que d’une réelle distinction réglementaire ou professionnelle.

Dans le domaine de la gestion de patrimoine, il faut avoir à l’esprit qu’il n’existe pas d’ordre professionnel comme c’est le cas pour les avocats ou les notaires, qui garantissent un cadre déontologique et un niveau d’exigence. Ainsi, la crédibilité et la rigueur du cabinet qui vous accompagne ne sont pas toujours assurées par un statut officiel. C’est pourquoi les termes employés par les différents acteurs reflètent bien souvent leur stratégie de positionnement, plus que leur véritable champ de compétences.

« Un véritable family office ne se contente pas de gérer des actifs »

Quels sont, pour vous, les critères à retenir pour bien sélectionner son conseil ?

Guillaume Lucchini. À notre sens, si vous souhaitez être accompagné avec sérieux et efficacité, deux critères doivent particulièrement retenir votre attention.

Le premier est celui de l’indépendance. Cette indépendance doit s’apprécier d’un point de vue financier. votre interlocuteur vous facture-t-il des honoraires en toute transparence ? Est-il rémunéré par des rétrocommissions versées par les produits qu’il vous propose ? Ce point est essentiel. Il est tout à fait possible de rencontrer un conseiller en gestion de patrimoine qui agit en toute indépendance. Tout comme il est possible de faire appel à un multi-family office dont le modèle repose en partie sur des rétrocommissions.

Le second critère réside dans la nature même de l’accompagnement proposé. Un multi-family office ne se résume pas à une personne. C’est avant tout une philosophie de travail. Une manière de s’intégrer durablement dans le quotidien de ses clients pour les accompagner à chaque étape de leur vie. Il s'agit d'une équipe pluridisciplinaire de professionnels, capables d’aborder l’ensemble des enjeux — juridiques, fiscaux, financiers ou encore familiaux — qui peuvent concerner, de près ou de loin, votre patrimoine ou celui de vos proches.

Ainsi, un véritable family office ne se contente pas de gérer des actifs. Il vous accompagne dans la structuration, la gestion et la transmission de votre patrimoine, avec une vision globale, sur le long terme, et dans votre seul intérêt.

https://www.youtube.com/watch?v=S5mUAc7krao&feature=youtu.be


Les marchés financiers : les États-Unis négocient des accords commerciaux avec ses principaux partenaires commerciaux

Négociations commerciales avec les États-Unis : le compte à rebours est lancé

Depuis le 1er juillet, les principaux marchés boursiers ont amorcé une progression notable. Aux États-Unis, le S&P 500 a enregistré une hausse d’environ 1,5 %, atteignant de nouveaux sommets historiques.

Nvidia : le ciel comme seule limite

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte favorable. Les dernières données macroéconomiques témoignent de la vigueur de l’économie américaine, tandis que Nvidia bénéficie d’une impulsion positive après avoir obtenu l’autorisation de vendre certaines de ses puces H20 à la Chine.

En Europe, la tendance est similaire. Le CAC 40 a progressé de 2 %. Le DAX allemand a gagné 2,5 %, portés par un rebond de la production industrielle et les espoirs suscités par un éventuel plan de relance budgétaire en Allemagne.

États-Unis : un accord conclu avec le Japon

Cette performance des marchés ne saurait toutefois masquer un climat commercial de plus en plus tendu. Les négociations engagées par Washington n’ont débouché sur des résultats concrets qu’avec une poignée de partenaires — notamment le Vietnam, le Royaume-Uni et la Chine, pour laquelle un accord-cadre a été esquissé.

Dernier développement en date : Donald Trump a annoncé la signature d’un accord avec le Japon, instaurant des « droits de douane réciproques » de 15 %. En contrepartie, Tokyo s’engage à investir 550 milliards de dollars aux États-Unis et à ouvrir davantage son marché aux produits américains, en particulier les automobiles, les poids lourds et les denrées agricoles.

Dans le même temps, Washington menace d’appliquer, dès le 1er août, de nouvelles surtaxes douanières de 30 % sur les importations en provenance de l’Union européenne. Le taux effectif des droits de douane américains pourrait ainsi bondir de 2,5 % (niveau antérieur à avril) à plus de 18 %, bien au-delà des prévisions du marché, en l'absence d'accords rapides.

Sur le plan intérieur, l’administration américaine a par ailleurs adopté, le 3 juillet, un plan de réduction d’impôts qui maintient notamment le taux d’imposition des sociétés à 21 %.

Banques centrales : une prudence calculée

Face à cette recrudescence des tensions commerciales et aux risques qu’elles font peser sur l’inflation, les banques centrales observent une posture de prudence. Aux États-Unis, la Réserve fédérale reste en alerte. Si les derniers chiffres de l’inflation sont conformes aux attentes, les premiers effets des hausses tarifaires se font déjà sentir dans certains secteurs. Une baisse des taux lors de la prochaine réunion semble donc peu probable.

En Europe, la Banque centrale européenne, après avoir réduit ses taux de 100 points de base au premier semestre, devrait maintenir le statu quo cette semaine. Elle attend de nouvelles données pour évaluer l’impact de la politique commerciale américaine sur l’évolution des prix.

Résultats d’entreprise : l'autre baromètre

Au-delà de ces enjeux macroéconomiques, l’attention des investisseurs se tourne vers la santé des entreprises à l’occasion de la saison de publication des résultats du deuxième trimestre. Les prévisions de croissance des bénéfices pour 2025 aux États-Unis ont été révisées à la baisse, aux alentours de 8,8 %, une progression toutefois portée à 41 % par les géants technologiques surnommés les "Magnificent 7".

Le secteur financier américain a ouvert le bal avec des résultats solides. Compte tenu de l’abaissement général des attentes, la probabilité de surprises positives reste significative. Dans ce contexte, nous vous invitons à suivre les perspectives communiquées par les entreprises pour les trimestres à venir, tant elles pourraient façonner le sentiment de marché à moyen terme.

https://www.youtube.com/watch?v=GUhWkJV_EQw&t=3s


Animaj réalise une levée de fonds de 75 M€

Animaj : quand l’IA révolutionne le monde de l’animation

Pendant des années, le Club Dorothée ou encore Les Minikeums ont bercé les matinées d’une génération d’enfants, petits et grands, rythmant leurs semaines avec des héros hauts en couleur.

Aujourd’hui, ces rendez-vous cathodiques nostalgiques ont laissé place à d'autres modes de consommation : YouTube est désormais le terrain de jeu des jeunes téléspectateurs, qui y retrouvent leurs personnages favoris, à la demande, sans contrainte horaire.

C’est dans cette dynamique qu’émerge Animaj, une start-up qui surfe habilement sur cette nouvelle vague.

Les Chiffres clés d'Animaj
Les Chiffres clés d'Animaj

Animaj, au croisement de l’IA et de l’enfance

Fondée en 2022 par Sixte de Vauplane, ancien PDG de la foodtech Nestor, Animaj s’est donnée pour mission de réinventer l’univers audiovisuel pour enfants. Son modèle repose sur un principe audacieux : racheter des franchises existantes à fort potentiel sur YouTube, les moderniser, et les décliner en franchises multi-formats – séries premium, clips musicaux, jeux vidéo, expériences interactives, ou encore produits dérivés.

Au cœur de cette stratégie : l’intelligence artificielle, utilisée à grande échelle pour accélérer la production, en réduire les coûts, et offrir des contenus plus attractifs. « Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de créer un autre studio », confie Sixte de Vauplane. « C’est de repenser le modèle, du script jusqu’à la diffusion, en intégrant l’IA partout où elle apporte une réelle valeur ajoutée à nos artistes. » Selon la start-up, l'IA permettrait, en effet, de réduire jusqu'à 85 % les délais de production.

Des franchises au succès planétaire

Parmi les marques passées dans le giron d’Animaj figurent Kidibli, HeyKids, et plus récemment Pocoyo, célèbre série d’animation espagnole dont certains épisodes cumulent plusieurs millions de vues.

« Nous avons prouvé notre capacité à devenir l’un des acteurs majeurs sur YouTube, dans le segment kids & family », affirme fièrement Sixte de Vauplane.

Et les chiffres lui donnent raison : Animaj est aujourd’hui le premier acteur européen sur YouTube Kids, avec plus de 22 milliards de vues par an et 242 millions d’utilisateurs uniques chaque mois.

Un modèle économique fondé sur la diversification

L’entreprise entend bien monétiser cette popularité. Son modèle économique repose sur les revenus publicitaires générés par YouTube, Spotify ou Apple Music. Mais aussi sur les contrats de licence passés avec des plateformes telles que Netflix ou Disney+. Plus récemment, la vente de produits dérivés est venue compléter ses sources de revenus.

Les contenus développés ou propulsés par Animaj sont aujourd’hui disponibles sur plus de 100 plateformes dans le monde entier. HeyKids, la marque la plus puissance de la firme, est disponible en 22 langues.

« Notre modèle est très capitalistique », admet Sixte de Vauplane. « Mais en misant sur des propriétés intellectuelles déjà existantes et dotées d’une audience en forte croissance, le risque reste mesuré. »

Une ambition internationale pour Animaj

Présente à Paris, Londres et Madrid, la jeune pousse ne compte pas s’arrêter là. En 2022, elle levait 100 millions d’euros dans une opération mêlant dette et capital. Aujourd’hui, elle annonce une nouvelle levée de 75 millions d’euros. Cette opération fut menée par Bpifrance et HarbourView Equity Partners, pour accélérer son développement, notamment à l’international.

Cette série B porte le total des financements levés à plus de 175 millions d’euros. Des investisseurs prestigieux tels que J.P. Morgan, Bootstrap, Left Lane, XAnge, Daphni, Marquee Ventures, mais aussi Kima Ventures (le fonds de Xavier Niel) et Motier Ventures (le family office des propriétaires des Galeries Lafayette), soutiennent déjà la société.

Employant actuellement une soixantaine de collaborateurs, Animaj s’apprête à annoncer le rachat d’une nouvelle franchise. Selon certaines indiscrétions, la firme travaille déjà sur son premier long-métrage.

Avec des marchés clés comme les États-Unis, le Mexique, le Brésil ou l’Argentine, Animaj prépare désormais son implantation outre-Atlantique. L’ouverture d’un bureau en Amérique du Nord figure parmi les priorités de Sixte de Vauplane dans les mois à venir.

Oui, décidément, l’animé, c’est l’Amérique !


Performances du private equity

Quelles performances attendre pour le private equity ?

L’association France Invest, qui réunit les professionnels du capital-investissement, et le cabinet EY, spécialiste de l’audit et du conseil, ont dévoilé leur dernière étude sur la performance des fonds français de private equity. Ce rapport, fondé sur l’analyse de 1 262 véhicules d’investissement, dresse un état des lieux complet du secteur.

Malgré un contexte économique incertain et des vents contraires persistants, la classe d’actifs maintient des performances globalement solides, témoignant de sa résilience face aux aléas conjoncturels.

Le capital-investissement : catalyseur des grandes mutations de l’entreprise

Le capital-investissement, ou private equity, désigne l’ensemble des opérations consistant à prendre des participations au capital de sociétés non cotées. Ces investissements, portés par des gérants spécialisés, visent la création de plus-values significatives sur le moyen et long terme.

Cette classe d’actifs accompagne l’entreprise dans ses phases les plus structurantes : de la création à la transmission, en passant par le développement. Ces étapes, souvent synonymes de bouleversements stratégiques, révèlent souvent tout le potentiel de croissance de la société.

Le capital-investissement se décline ainsi en trois grandes catégories :

- Le venture & growth capital cible les jeunes pousses innovantes ou entreprises en forte croissance.

- Le capital-développement accompagne des PME ambitieuses souhaitant franchir un cap stratégique.

- Le capital-transmission (LBO) s’adresse aux sociétés matures dont les actionnaires souhaitent céder tout ou partie de leur participation, souvent dans une logique de succession ou de réorganisation du capital.

Une performance au rendez-vous

Dans un contexte économique incertain, marqué notamment par les menaces de Donald Trump sur de nouveaux droits de douane susceptibles d’ébranler le commerce mondial, le capital-investissement français confirme sa solidité.

Fin 2024, ses rendements s’établissent à 11,3 % nets par an depuis l’origine et à 12,4 % sur dix ans, après frais de gestion et carried interest.

À moyen terme, les performances restent soutenues, atteignant 10,4 % nets par an sur cinq ans. Sur la dernière décennie, le capital-investissement surclasse nettement les autres grandes classes d’actifs : le CAC 40 affiche la meme période une performance annualisé de + 8,9 % et l’immobilier de + 4,1 %.

Les performances du private equity
Les performances du private equity

Comment expliquer cette résilience ?

Plusieurs facteurs concourent à la stabilité des performances du capital-investissement.

D’abord, le non-coté échappe par nature aux soubresauts immédiats des marchés financiers. À l’abri des fluctuations erratiques et des mouvements de panique propres aux marchés côtés, il bénéficie d’un capital stable, qui permet aux gérants de déployer une stratégie de long terme et de traverser les cycles économiques avec sérénité.

« L’alignement des intérêts entre investisseurs et équipes de gestion joue également un rôle clé. Grâce au mécanisme du carried interest, qui lie directement la rémunération des gérants à la performance des fonds, ces derniers sont incités à créer une valeur pérenne, fondée sur la croissance réelle des entreprises accompagnées. » tient à ajouter Guillaume Lucchini, le fondateur du multi family-office Scala Patrimoine.

Enfin, le private equity repose sur une sélection rigoureuse des opportunités d’investissement. Les projets financés font l’objet d’une analyse approfondie, tant sur le plan stratégique que financier, ce qui permet de limiter les risques et de concentrer les capitaux sur les entreprises les plus prometteuses.

Les performances de la classe d'actifs sur les différents segments
Les performances de la classe d'actifs sur les différents segments

Une forte disparité des performances dans le Private Equity

L’une des caractéristiques majeures du Private Equity réside dans la concentration des performances sur les fonds d’exception. Depuis l’origine des données étudiées, la dispersion des Taux de Rendement Interne (TRI) est notable, traduisant une hétérogénéité profonde des résultats. Ainsi, les deux quartiles supérieurs affichent des rendements supérieurs à 8 %, concentrant près de 59 % des capitaux appelés.

À l’inverse, les fonds dont le multiple final est inférieur à 1,0x ne représentent que 16 % des montants investis.

Dans le secteur du « venture & growth », cet écart se révèle particulièrement saisissant. Depuis 1987, les fonds les plus performants ont délivré un multiple moyen de 2,4x à fin 2024, tandis que les moins performants n’ont rapporté que 0,6x, signifiant que l’investisseur n’a récupéré que 60 % de sa mise initiale. Ce contraste extrême souligne la nécessité d’une analyse rigoureuse avant tout engagement financier.

Les performances des fonds de capital investissement par quartile

Pour Guillaume Lucchini : « il est donc crucial, avant d’investir dans le Private Equity, d’étudier minutieusement les performances passées des fonds, tout en gardant à l’esprit que celles-ci ne préjugent pas des résultats futurs. Il faut également évaluer la qualité et l’expérience des équipes de gestion, leur capacité à intervenir activement dans la transformation des entreprises, à repositionner stratégiquement leurs actifs et à créer de la valeur sur le long terme. »

Des zones d’ombre ?

Le secteur du capital-investissement ne saurait rester insensible au tumulte de l’économie mondiale. Comme tant d’autres, il subit les contrecoups d’un contexte économique tourmenté.

Selon LSEG, le volume des opérations de fusion-acquisition (M&A) initiées par des fonds d’investissement a enregistré une hausse de 24 % au cours du premier semestre de l’année, atteignant 408 milliards de dollars. Toutefois, le nombre total de transactions a reculé de 22 %, témoignant des tensions persistantes qui traversent ce marché.

« Les entreprises s’inquiètent du ralentissement de la croissance mondiale, des menaces qui planent sur les échanges internationaux, et des mesures protectionnistes, à l’image des relèvements soudains des droits de douane américains initiés par Donald Trump. » témoigne ainsi le fondateur de Scala Patrimoine.

La remontée brutale des taux d’intérêt en 2022 avait déjà grippé la mécanique bien huilée du capital non coté. Malgré la détente récente orchestrée par la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine, les fonds peinent toujours à céder leurs participations au prix espéré, retardent la distribution des capitaux et voient l’impatience croissante de leurs investisseurs.

D’après le rapport Mid-Year 2025 de Bain & Company, les fonds créés entre 2010 et 2017 n’ont retourné que 60 % de leur capital investi à leurs souscripteurs, loin des 80 % traditionnellement attendus.

Pourtant, dans les marchés les plus complexes naissent souvent les opportunités les plus prometteuses. C’est notamment le cas des fonds secondaires, ces acteurs qui acquièrent en cours de vie des parts dans des fonds existants, souvent à prix décoté, offrant ainsi une liquidité bienvenue et des possibilités de valorisation inédites.

Une prime aux meilleurs gérants ?

Face aux turbulences persistantes des marchés, on en revient à l’essence même du métier : ce sont les gérants capables de soutenir et d’accompagner la croissance réelle des entreprises qui génèreront les performances les plus solides et durables.

Ce constat est confirmé par la récente étude de McKinsey, Global Private Market Report 2025, qui souligne un basculement majeur : la part de la création de valeur issue de la croissance organique des entreprises dépasse désormais celle résultant des montages financiers complexes. En d’autres termes, la force véritable de la performance réside dans le développement concret et pérenne des sociétés, et non dans des artifices financiers temporaires.

Pour autant, les rendements attractifs de la classe d’actifs du private equity ne sauraient faire oublier ses risques inhérents, notamment son illiquidité et la volatilité qui peut s’en suivre.

Guillaume Lucchini rappelle ainsi « les principes fondamentaux de la gestion patrimoniale doivent être scrupuleusement respectés : diversification rigoureuse, adéquation avec le profil et les objectifs de l’investisseur, et intégration harmonieuse dans une stratégie globale. »

Le private equity ne s’adresse donc pas à tous, mais bien à ceux qui disposent d’une vision à long terme et d’une tolérance au risque maîtrisée.

Etude sur la performance nette des acteurs français du capital-investissement

Assurance-vie : Rapport de l'Observatoire des produits d'épargne financière

Un rapport inédit lève le voile sur les frais des produits d’épargne

Dans l’univers de l’épargne, les frais jouent un rôle crucial. Aux côtés des classes d’actifs sélectionnées, des zones géographiques ciblées, de la stratégie du gérant ou encore de l’horizon de placement, ils constituent un levier essentiel – sinon décisif – de performance.

Le législateur ne s’y est d’ailleurs pas trompé.

Conscient de cet enjeu, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) s’est vu confier une nouvelle mission : suivre l’évolution des performances et des frais des produits d’épargne financière. Cette initiative s’est concrétisée par la publication du tout premier rapport de l’Observatoire des produits d’épargne financière (OPEF), un document inédit qui dresse un état des lieux clair des politiques tarifaires des acteurs du secteur.

Une tendance à la baisse…

Le rapport met en lumière une dynamique favorable pour les épargnants : la baisse progressive des frais sur les fonds français se poursuit, dans le sillage des tendances observées par l’ESMA à l’échelle européenne. Ainsi, si l’on prend les frais récurrents moyens des fonds actions « monde », ceux-ci sont passés de 1,78 % (moyenne annualisée entre 2014 et 2023) à 1,15 % en 2023.

Une évolution saluée par Guillaume Lucchini, fondateur du multi family office Scala Patrimoine : « À long terme, une étude sénatoriale avait démontré que près de la moitié de la performance d’un placement peut être engloutie par les frais. Voir ces derniers reculer est donc une excellente nouvelle pour les épargnants. L’essor des ETF et des fonds indiciels a contraint les sociétés de gestion à revoir leur copie. Et c’est aussi notre rôle, en tant que professionnels du patrimoine, d’intégrer les frais comme critère clé dans nos recommandations. »

Un empilement de frais toujours déséquilibré

Si la baisse globale est réelle, l’architecture tarifaire des produits reste complexe, et parfois déséquilibrée.

Trois grandes catégories de frais se dégagent :

- Frais d’entrée

Prélevés à chaque versement, ces frais ponctuels sont principalement pratiqués par les établissements bancaires. Leur impact est d’autant plus pénalisant que l’horizon d’investissement est court. En 2023, la moyenne des frais d’entrée est de 0,75 % pour les fonds en euros, et 0,55 % pour les unités de compte. Toutefois, certains acteurs appliquent des taux bien supérieurs, pouvant dépasser les 2 %.

- Frais de contrat

Ces frais récurrents rémunèrent notamment l’assureur pour la gestion du contrat. En 2023, ils s’élèvent en moyenne à 0,64 % pour les fonds en euros, et 0,85 % pour les unités de compte.

- Frais liés aux supports d’investissement

Ils varient selon la nature du support (gestion libre, pilotée, profilée…). D’après une enquête de France Assureurs, les frais sur supports UC en gestion libre sont, en 2023, inférieurs de 0,37 point de pourcentage à ceux des autres modes de gestion. En moyenne, les fonds en unités de compte présentent des frais récurrents de 1,62 %.

Une géographie des frais contrastée

Les frais varient considérablement selon les types de fonds :

- Fonds actions : la moyenne est de 1,85 % par an. Les fonds investis aux États-Unis sont les moins coûteux (1,48 %), tandis que les fonds actions France petites et moyennes capitalisations culminent à 2,09 %.

- Fonds obligataires : de 1,62 % en moyenne, avec des extrêmes allant de 0,63 % (obligations euro court terme) à 1,63 % (obligations émergentes).

- Fonds diversifiés : les frais oscillent entre 1,23 % (profil prudent Europe) et 1,98 % (profil équilibré Europe). Notons que 95 % des encours se situent dans une fourchette de 0,3 % à 3 %.

- Fonds monétaires : les frais sont, en moyenne, de 0,3 %.

- ETF (fonds indiciels) : comme attendu, les frais sont plus faibles. Entre 0,15 % pour les actions américaines et 0,56 % pour les petites/moyennes capitalisations européennes. Côté obligataire, entre 0,18 % et 0,49 % selon les zones géographiques.

Les frais appliqués sur les contrats d'assurance-vie
Les frais appliqués sur les contrats d'assurance-vie

Cette très grande disparité des frais entre les assureurs et les sociétés de gestion, ainsi que la part allouée aux intermédiaires qui commercialisent les contrats traduit le manque de transparence du marché. Guillaume Lucchini dénonce, à ce titre, un modèle économique fondé sur l’opacité : « Une grande partie du marché repose sur un empilement de frais cachés, qui donnent aux épargnants l’illusion de la gratuité. À l’inverse, nous prônons une transparence totale : aucun frais sur les contrats ou placements, uniquement des honoraires de conseil. C’est simple, clair et aligné avec les intérêts du client. »

PER : un produit à succès… mais coûteux

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) séduit : avec plus de 11 millions de titulaires et 120 milliards d’euros d’encours, son succès est indéniable. Pourtant, derrière cette façade se cache un point noir : des frais souvent plus élevés que ceux de l’assurance-vie.

En 2023, les frais d’entrée sur UC atteignent 1,81 % pour les PER, contre 0,55 % pour l’assurance-vie. Idem pour les frais de gestion : 0,91 % pour les PER contre 0,85 % pour l’assurance-vie. Guillaume Lucchini s’en inquiète : « Les avantages fiscaux du PER ont conduit certains acteurs à en profiter pour alourdir la facture. Heureusement, quelques contrats conservent des frais mesurés, mais il faut les chercher. »

Frais appliqués aux PER
Frais appliqués aux PER

Produits structurés : une boîte noire tarifaire

Enfin, le rapport évoque la montée en puissance des produits structurés, dont les encours ont plus que doublé entre 2021 et 2024, pour atteindre 146 milliards d’euros. Mais derrière cette croissance se cache une opacité problématique : l’OPEF n’a pas pu identifier les frais réels, ces derniers étant souvent intégrés dans les mécanismes complexes des formules de calcul.

« Dans certains contextes bien définis, ces produits peuvent être pertinents », tempère le fondateur de Scala Patrimoine. « Mais leur structure de frais est parfois illisible. Certains acteurs n’hésitent pas à en gonfler les coûts. C’est pourquoi nous privilégions une approche directe avec les salles de marché et une facturation fondée uniquement sur des honoraires clairs. »

Rapport de l’Observatoire des produits d’épargne financière

Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Juillet 2025

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Le premier semestre 2025 a été marqué par une instabilité prononcée, nourrie tant par les remous géopolitiques que par les incertitudes planant sur le commerce mondial.
  • Le dénouement de la guerre commerciale opposant la Chine et les Etats-Unis semble désormais à portée de main. Un accord de principe a été trouvé entre les deux pays.
  • Un cessez-le-feu a été obtenu dans le conflit qui oppose l'Iran à Israël.
  • La BCE a baissé une nouvelle fois ses taux d'intérêt.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • La guerre des douze jours

Les relations déjà fragiles entre Israël et l’Iran ont franchi un nouveau seuil de tension au cours des dernières semaines. À Tel-Aviv, les autorités israéliennes considèrent désormais que la République islamique est sur le point de franchir le Rubicon nucléaire. Dans la nuit du 12 au 13 juin, Tsahal a frappé sans avertissement l’usine iranienne la plus stratégique pour l’enrichissement d’uranium, tout en ciblant plusieurs installations balistiques et le quartier général des Gardiens de la Révolution.

Téhéran n’a pas tardé à répliquer. Missiles et drones ont été lancés en direction du territoire israélien, marquant le début d’une escalade brutale.

Le conflit a pris une tournure internationale lorsque les États-Unis sont entrés en scène, volant au secours de leur allié historique. Des frappes américaines ont visé plusieurs sites nucléaires iraniens. En représailles, l’Iran a riposté en lançant des missiles balistiques contre des bases américaines situées au Qatar, lesquels furent pour la plupart interceptés par les dispositifs de défense aérienne.

C’est finalement le 24 juin qu’un cessez-le-feu a vu le jour, fruit d'une médiation précipitée menée par Donald Trump. L’annonce fut confirmée dans la foulée par le président iranien Massoud Pezeshkian, qui déclara la fin de cette « guerre de douze jours imposée à notre nation ». Il salua la « résistance héroïque du peuple iranien, qui a inscrit une page d’histoire par sa détermination », avant d’ajouter : « Nous sommes aujourd’hui témoins de l’instauration d’une trêve, mettant un terme à ce conflit né de l’aventurisme et de la provocation. »

  • Le détroit d’Ormuz sous haute surveillance des marchés

Si la guerre entre Israël et l’Iran fait craindre le pire sur le plan humanitaire et géopolitique, une autre bataille, plus silencieuse mais tout aussi décisive, se joue sur le front énergétique. Le détroit d’Ormuz, mince passage maritime par lequel transite près de 21 % du pétrole mondial, est devenu le centre de toutes les attentions.

La moindre perturbation dans cette artère vitale pourrait déclencher un séisme énergétique à l’échelle planétaire. L’Iran, l’un des dix plus grands producteurs d’or noir (représentant environ 3 à 4 % de l’offre mondiale), reste néanmoins asphyxié par un régime de sanctions internationales particulièrement strict.

Mais peut-il vraiment se permettre de bloquer le détroit d’Ormuz, au risque d’étrangler sa propre économie ? Difficile à croire : 95 % du pétrole iranien destiné à l’export passe par ce goulot stratégique. Fermer le détroit reviendrait à scier la branche sur laquelle le régime est assis.

À cela s’ajoutent des contraintes techniques et géopolitiques : la largeur du détroit rend tout blocus total très complexe, tandis que les débouchés commerciaux de l’Iran se sont rétrécis comme peau de chagrin. Pékin, principal client de Téhéran, dépend étroitement de ce pétrole pour alimenter sa croissance. Un blocage prolongé nuirait donc aussi à l’un de ses rares alliés économiques.

L’évolution des cours du brut illustre bien cette incertitude : après avoir flirté avec les 80 dollars le baril, les prix sont redescendus rapidement sous les 70, preuve que les marchés parient encore sur la raison. Pourtant, selon les prévisions de JP Morgan, une fermeture effective du détroit pourrait propulser le cours du baril de brut léger américain jusqu’à 120 dollars. Car au-delà de ses difficultés actuelles, l’Iran reste un géant énergétique : détenteur des troisièmes réserves pétrolières prouvées au monde.

  • L’Or tutoie de nouveau les sommets

Les tensions au moyen orient ravivent l’intérêt des investisseurs pour l’or. Le métal jaune tutoie de nouveau les sommets, flirtant avec son record historique d’avril à 3 500 dollars pour atteindre les 3 289 dollars.

Les fondamentaux de l’or demeurent d’une solidité remarquable, portés notamment par l’appétit croissant des banques centrales de pays émergents — Russie, Chine, Turquie — résolues à se défaire de leur dépendance au dollar dans une volonté affirmée de dédollarisation.

Dans ce contexte incertain, les investisseurs, en quête de diversification et de stabilité, manifestent un vif intérêt pour cette classe d’actifs refuge.

L’once d’or, traditionnel rempart contre l’inflation et les turbulences économiques, s’est ainsi appréciée de près de 25,17 % depuis le début de l’année.

  • Les marchés actions font mieux que résister !

Comme l’a relevé avec justesse la société de gestion Dorval AM dans une note adressée aux investisseurs, « l’épisode de tensions entre Israël et l’Iran se distingue par le calme relatif des marchés : la volatilité n’a pas dépassé 22, un niveau proche de sa moyenne historique. Les investisseurs restent prudents, mais ne se précipitent pas pour vendre des actifs risqués ».

Dans ce climat paradoxalement apaisé, les grands indices boursiers évoluent en ordre dispersé en ce mois de juin.

Outre-Atlantique, Wall Street s’affiche sous un ciel dégagé : le S&P 500 progresse d’environ 4 %, tandis que le Nasdaq s’envole de 5 %, porté par les valeurs technologiques. En revanche, le vieux continent peine à suivre le rythme : à Paris, le CAC 40 fléchit de 2 %, tout comme le DAX 30 à Francfort et le FTSE MIB à Milan.

En Asie, la tendance est plus enjouée. Le Shanghai Composite poursuit son redressement avec une avancée de 2,5 %. En Inde, le Nifty 50 s’arroge une solide progression de 3 %, reflet de la confiance retrouvée des marchés. Le Japon, quant à lui, renoue avec la croissance : le Nikkei 225 grimpe de plus de 6 %, redonnant des couleurs à la place de Tokyo.

Fait remarquable, la bourse israélienne, en plein tumulte géopolitique, enregistre une performance historique. L’indice TA-35, qui rassemble les 35 premières capitalisations du pays, a bondi de près de 7 % au cœur de la « guerre des 12 jours », inscrivant un nouveau sommet à 2.928,35 points. Depuis le début de l’année, sa progression dépasse les 22 %, défiant les pronostics.

Du côté des valeurs, Nvidia s’impose une fois encore sur le trône des capitalisations mondiales. Le géant des semi-conducteurs voit son titre grimper de 14 % en juin, propulsant sa valorisation au-delà des 3.750 milliards de dollars.

  • L’Europe s’apprête à investir massivement dans l’armement

Le retrait partiel des États-Unis de leur rôle traditionnel de garant de la sécurité mondiale bouleverse les équilibres, contraignant les 32 États membres à imaginer un avenir sans la protection du « parapluie » américain.

Face à ce tournant géopolitique, l’Europe pourrait être amenée à consacrer jusqu’à 1 000 milliards d’euros à sa défense au cours des vingt-cinq prochaines années.

À l’occasion du sommet des 24 et 25 juin à La Haye, un objectif ambitieux a été fixé : porter les dépenses militaires à 5 % du PIB. Un seuil encore lointain, puisque seuls 23 pays respectent aujourd’hui les 2 % requis.

Les États-Unis : un atterrissage économique

Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires internationaux vont fortement peser sur l'activité économique américaine et mondiale. D'après l'OCDE, la croissance mondiale devrait atteindre 2,9% cette année, soit 0,2 point de moins que la précédente prévision. Le PIB américain devrait tout de meme progresser, mais de seulement 1,6 %, contre 2,2% initialement prévu.

  • Les dernières publications économiques déçoivent

Les dernières statistiques publiées tracent les contours d’un net ralentissement de l’économie américaine. En rythme annualisé, le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s’est contracté de 0,5 % au premier trimestre, révisant à la baisse une précédente estimation qui tablait sur un recul plus modéré de 0,2 %.

- Guerre commerciale : les conséquences déjà visibles

Et les perspectives pour les semaines à venir ne semblent guère plus rassurantes. Les premières secousses de la guerre commerciale initiée par Washington commencent à se faire sentir : un net fléchissement des échanges internationaux est déjà observable. Un indicateur en particulier retient l’attention — et peut-être révèle-t-il les prémices d’une récession à venir : les commandes de fret maritime à destination des fêtes de fin d’année accusent une baisse de 14 % par rapport à 2024.

Autre symptôme tangible du ralentissement en cours : les ports de Californie enregistrent une chute de 35 % de leur activité, tandis que 45 % des entreprises exportatrices à l’échelle mondiale prévoient une baisse marquée de leurs volumes.

Un constat que partage Florent Wabont, économiste au sein de la société de gestion Ecofi : « La consommation ralentit déjà, et cette tendance devrait se prolonger. L’incertitude ambiante pèse lourdement sur les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites : leurs intentions d’investissement s’amenuisent, les embauches se raréfient. »

Les chiffres confirment cette prudence généralisée. En mai, la balance commerciale des biens affiche un déficit abyssal de 96,6 milliards de dollars. Les ventes de détail reculent de 0,9 % sur le mois, accentuant le repli de 0,1 % observé en avril. Les revenus personnels des ménages américains pour le mois de mai 2025 se également sont établis en déclin de 0,4% sur un mois.

- Un marché du travail plus vulnérable

Quelques signaux positifs émergent toutefois de ce tableau assombri. Les commandes de biens durables pour le mois de mai affichent une progression spectaculaire de 16,4 % sur un mois, surpassant largement les attentes (+9,4 %). Parallèlement, la confiance des ménages s’améliore, passant de 52,2 à 60,5 en juin.

Florent Wabont pointe cependant un autre point de fragilité : « Le marché du travail est aujourd’hui bien plus vulnérable qu’il ne l’était par le passé. Les tensions s’y sont nettement atténuées : le taux de départs volontaires chute, les inscriptions hebdomadaires au chômage suivent une tendance haussière, et la fluidité du marché de l’emploi s’est considérablement dégradée. »

Certes, les demandes d’allocations hebdomadaires ont légèrement reculé à 236 000, contre un consensus de 245 000. Mais en parallèle, le nombre total de chômeurs grimpe 7,237 millions, un seuil qui n’avait plus été atteint depuis la fin de l’année 2021.

- Un accord commercial espéré avec la Chine

Le dénouement semble désormais à portée de main. Américains et Chinois sont parvenus à un accord de principe, fruit d’âpres négociations amorcées à Genève. Donald Trump, dans un message publié sur son réseau Truth Social, s’est félicité des « excellentes relations » entretenues avec Pékin. Aux termes de cet accord, la Chine s’engage à approvisionner les États-Unis en terres rares — ressources stratégiques s’il en est — dont les importations seront soumises à une taxation globale de 55 %. En contrepartie, Washington s’apprête à lever certaines mesures de rétorsion, notamment les restrictions affectant l’exportation de logiciels et de composants aéronautiques.

Cet accord augure-t-il d’une nouvelle dynamique commerciale ? Le président américain semble en tout cas décidé à capitaliser sur cet élan. Il travaille activement à la conclusion d’une dizaine de nouveaux traités commerciaux avec ses principaux partenaires d’ici au 9 juillet, échéance qu’il s’était lui-même imposée.

- Donald Trump et Jerome Powell : un duel engagé

Entre Donald Trump et Jerome Powell, le courant ne passe plus, si tant est qu’il n’ait jamais vraiment circulé. Le président américain ne cache plus son hostilité envers le patron de la Réserve fédérale (Fed), qu’il accuse de freiner sa politique économique en refusant de baisser les taux d’intérêt. Pour la quatrième fois consécutive, la Fed a en effet maintenu ses taux inchangés, invoquant les incertitudes géopolitiques et les effets différés des droits de douane sur l’inflation.

Or, Trump mise beaucoup sur une baisse significative des taux — de l’ordre d’un point — pour mener à bien sa grande réforme fiscale, surnommée The Big Beautiful Bill. À ce jour, les taux américains oscillent encore entre 4,25 % et 4,5 %.

Fidèle à son style abrupt, le président n’a pas hésité à qualifier Jerome Powell de « stupide », allant jusqu’à accuser la Fed de se livrer à des jeux d’influence politique. Il menace même de nommer, dès la rentrée, un successeur plus en phase avec ses vues économiques.

- L'inflation baisse

Malgré tout, les tensions inflationnistes semblent s’apaiser. Les prix à la consommation n’ont progressé que de 0,1 % sur un mois — un chiffre inférieur aux prévisions du consensus Bloomberg — et de 2,4 % sur un an. Hors alimentation et énergie, l’inflation mensuelle reste également limitée à 0,1 %, pour un rythme annuel de 2,8 %, là encore en deçà des attentes.

Florent Wabont souligne néanmoins que « l’actualisation des projections économiques trimestrielles indique que la Fed s’attend à davantage d’inflation, une croissance moindre et une hausse du chômage ». Dans un contexte alourdi par une vague protectionniste venue de Washington, l’inflation pourrait atteindre 3 % d’ici la fin de l’année, contre 2,1 % sur un an à fin avril, et 2,5 % hors alimentation et énergie.

Julien Quistrebert, gérant chez Tailor AM, conserve malgré tout une lueur d’espoir : « Les projections ("dots") laissent entrevoir deux baisses de taux en 2025, même si le nombre de membres favorables au statu quo augmente. Jerome Powell a indiqué que la Fed pouvait se permettre d’attendre, malgré les pressions croissantes de personnalités comme Donald Trump, qui l’accusent de faire peser un fardeau coûteux sur l’économie américaine. »

Zone Euro : au-dessus de la ligne de flottaison

Au premier trimestre 2025, la zone euro a affiché une croissance de 0,6 %, portée par un sursaut des exportations – anticipant les barrières tarifaires américaines – et par une reprise timide du crédit. Mais sous cette embellie fragile, les vents contraires ne manquent pas : tensions commerciales avec les États-Unis, ralentissement persistant de l’économie chinoise… Autant d’ombres au tableau qui pourraient peser lourdement sur les mois à venir. L’OCDE, lucide, prévoit une croissance modeste : 1 % en 2025, puis 1,2 % en 2026, à mesure que la demande extérieure reprendrait des couleurs.

  • L’économie européenne plie mais ne rompt pas

- L'Europe a la relance

Selon que l’on soit d’un naturel enjoué ou inquiet, deux lectures de l’économie européenne s’imposent. Côté pile, des signaux encourageants apparaissent : l’indice de confiance des investisseurs Sentix a bondi plus que prévu, passant de -8,1 à +0,2. En avril, la production dans le secteur de la construction a crû de 1,7 % dans la zone euro, tandis que le taux de chômage est descendu à 6,2 %, contre 6,3 % en mars. À cela s’ajoute une progression des salaires de 3,4 %, reflet d’un marché du travail qui résiste.

Autre indicateur positif : la balance commerciale. En avril, la zone euro a dégagé un excédent de 9,9 milliards d’euros dans ses échanges de biens avec le reste du monde – en léger recul par rapport aux 13,6 milliards d’un an plus tôt, mais toujours solide.

Les plans de relance, eux, viennent nourrir cette dynamique. L’Union européenne s’apprête à mobiliser 800 milliards d’euros sur quatre ans – soit 4,5 % du PIB – pour moderniser ses infrastructures et renforcer sa défense. Dans le même esprit, l’Allemagne prévoit d’injecter 500 milliards d’euros dans ses infrastructures d’ici 2037. Une impulsion budgétaire d’ampleur, rare sur le Vieux Continent.

- Les vents contraires

Pour autant, tout n’est pas au beau fixe. En juin, le climat économique s’est à nouveau terni : l’indice du sentiment économique dans la zone euro est tombé à 94,0, en deçà des 95,1 attendus par les analystes. La confiance des consommateurs, elle, reste engluée à -15,3. Plus préoccupant encore, la production industrielle s’est contractée de 2,2 % en avril, un repli plus sévère qu’escompté.

Romain Part, de la Banque Internationale à Luxembourg, dresse un constat lucide : « La reprise s’essouffle. La demande intérieure reste atone, l’euro fort pénalise nos exportations, et les incertitudes géopolitiques brident l’investissement. Certes, l’élection de Friedrich Merz en Allemagne et les plans de relance en matière de défense devraient, à terme, porter leurs fruits. Mais ces effets prendront du temps. La BCE, bien que soutenue par une inflation modérée, agit prudemment. La confiance est encore fragile, et les tensions commerciales continuent d’assombrir l’horizon. »

  • Une huitième baisse de taux de la BCE

L’inflation recule : elle s’établissait à 1,9 % en mai 2025, contre 2,2 % en avril, et 2,6 % un an plus tôt. Dans ce contexte plus favorable, la Banque centrale européenne a une nouvelle fois abaissé ses taux directeurs, pour la huitième fois consécutive. Le 5 juin, à Francfort, le Conseil des gouverneurs a décidé une baisse de 25 points de base. Le taux de dépôt atteint désormais 2 %, contre 4 % à la même période en 2024.

Une politique monétaire résolument accommodante, qui semble déjà produire des effets : en avril, la croissance des prêts au secteur privé s’est accélérée pour le cinquième mois consécutif. Sur un an, les crédits aux entreprises et aux ménages ont progressé de 2,7 %, contre 2,6 % en mars.

Chine : une économie durablement touchée ?

En Chine, l’économie reste sous pression en raison des tensions commerciales avec les Etats-Unis, d’une demande intérieure faible, de craintes liées au chômage et de pressions déflationnistes persistantes.

Certes, les ventes au détail ont connu un spectaculaire sursaut — leur plus forte progression depuis 2023 — mais cet élan pourrait bien n’être qu’un mirage, attisé par l’accalmie temporaire des relations sino-américaines. Dans ce contexte, les chiffres du commerce extérieur pour mai ont déçu : les exportations n'ont crû que de 4,8 %, tandis que les importations se sont repliées de 3,4 %.

La production industrielle, elle, s’est accrue de 5,8 % sur un an, tandis que les ventes de détail ont bondi de 6,4 %, contre 5,1 % le mois précédent.

Romain Part souligne toutefois que « malgré une suspension partielle de certains droits de douane, la dynamique de la production industrielle s’essouffle, tandis que la crise immobilière continue de miner la confiance des ménages. »

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

  • Les marchés actions : des perspectives contrastées

Les marchés financiers ont été secoués par l’exacerbation des tensions au Moyen-Orient, avec le conflit israélo-iranien. Heureusement, celui-ci s’est rapidement conclu : douze jours après les premiers incidents, un cessez-le-feu a été signé entre les parties.

Le détroit d’Ormuz, crucial pour l’approvisionnement énergétique mondial, n’a pas été bloqué. La prime de risque géopolitique sur le pétrole s’est ainsi effacée presque totalement. Le Brent est redescendu en dessous de 70 dollars le baril.

Le risque géopolitique demeure, mais sans une hausse durable des prix de l’énergie, l’impact macroéconomique via l’inflation reste limité.

Par ailleurs, les négociations tarifaires entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux ont un peu avancé en juin. Le marché anticipe une hausse moyenne des tarifs douaniers de 10 % pour l’ensemble des partenaires, à l’exception de la Chine où ils pourraient atteindre 30 % sur certains secteurs clés (automobile, aluminium, acier).

- Nos Recommandations

Face à ces incertitudes commerciales et budgétaires aux États-Unis, et à une visibilité réduite sur l’issue des négociations ainsi que sur la détérioration potentielle de l’environnement macroéconomique, le soutien à un nouveau rallye boursier apparaît limité. Alors que les marchés américains atteignent de nouveaux sommets historiques, nous maintenons une position neutre sur les actions et recommandons la diversification géographique des portefeuilles, en particulier tant que les négociations commerciales restent incertaines.

1. Les marchés financiers européens : un rebond espéré

Les facteurs de soutien en Europe sont bien présents. À court terme, la croissance économique est soutenue par les récentes baisses de taux de la BCE, avec un taux de dépôt désormais à 2 %. Toutefois, l’efficacité de cet assouplissement dépendra de l’impact des politiques commerciales américaines. Les politiques d’investissement, notamment dans certains secteurs stratégiques comme la défense, devraient également dynamiser l’économie européenne.

2. Les marchés financiers américains : une performance concentrée

Aux États-Unis, la croissance des dépenses d’investissement au sein du S&P 500 au premier trimestre (+19 %) est toutefois concentrée sur une poignée d’acteurs majeurs, notamment les « Sept Magnifiques » et le secteur technologique, tandis que le reste du marché stagne. Malgré des perspectives de bénéfices solides pour 2025 (autour de +14 %), l’incertitude entourant une possible dégradation macroéconomique justifie une valorisation élevée des actions américaines (environ 23 fois les bénéfices). La clé sera la capacité des entreprises à maintenir une croissance bénéficiaire soutenue. Nous estimons que les entreprises technologiques, notamment celles impliquées dans l’intelligence artificielle, continueront à jouer un rôle moteur.

Le secteur de la santé a été particulièrement affecté par les mesures restrictives de l’administration américaine contre l’industrie pharmaceutique, impactant tant les entreprises nationales qu’étrangères. Cependant, nous considérons que la majorité des mauvaises nouvelles sont déjà intégrées dans les valorisations, offrant une opportunité d’investissement.

3. Les marchés émergents : la Chine dans l’attente

Sur les marchés émergents, la faiblesse du dollar devrait continuer à jouer un rôle favorable. Les actions indiennes, malgré des valorisations élevées, restent attractives en raison d’une forte croissance économique, du développement de la classe moyenne et de leur moindre exposition aux tarifs douaniers, du fait de leur orientation domestique.

La situation chinoise reste incertaine. Bien que les tarifs douaniers supplémentaires aient été levés et que le gouvernement apparaisse en position de force, la dépendance à la demande externe et l’absence de reprise de la consommation interne freinent la dynamique. Nous attendons un engagement plus marqué des autorités chinoises.

  • Les marchés obligataires : un dollar en baisse malgré les risques géopolitiques

Le dollar a chuté de plus de 5 % au premier trimestre 2025, puis de près de 9 % au deuxième trimestre, parallèlement à une reprise des actions américaines (+10,8 % en USD). Cette baisse reflète les inquiétudes liées aux politiques de l’administration Trump et leur impact potentiel sur l’économie. Le consensus prévoit une poursuite de cette tendance, soutenue par un ralentissement de la croissance américaine, des baisses de taux à venir et la volonté politique d’un dollar faible.

Les taux à 10 ans américains ont reculé de près de 60 points de base en six semaines, tombant sous 4,20 %. Ces niveaux ne reflètent probablement pas pleinement les incertitudes entourant le projet budgétaire de Trump, susceptible d’augmenter les besoins de financement.

- Nos recommandations

Nous maintenons une attitude positive sur les marchés obligataires, avec une préférence pour les segments défensifs. En Europe, malgré des défis budgétaires, les perspectives à moyen terme sont encourageantes, justifiant une préférence pour les obligations souveraines européennes à court terme. Nous restons prudents sur les maturités longues européennes et négatifs sur les taux longs américains, en raison du risque budgétaire accru.

1. Les Obligations souveraines

Nous privilégions les obligations souveraines européennes de court terme, considérées comme une alternative aux instruments monétaires grâce à une meilleure visibilité sur la politique de la BCE. La méfiance envers l’endettement américain s’est accrue avec l’adoption du projet budgétaire « Big Beautiful Bill » par la Chambre des Représentants, bien que celui-ci soit amené à être modifié au Sénat. Cette situation alimente la volatilité sur les taux longs américains.

2. Les Obligations corporate

Sur le marché du crédit, nous favorisons le crédit Investment Grade européen, solide et résilient, avec des spreads plus stables que leurs équivalents américains. Les obligations financières subordonnées offrent un couple rendement/risque intéressant, soutenu par une réglementation stricte. Elles permettent d’améliorer la performance des portefeuilles tout en restant sur des émetteurs de qualité.

Nous restons sélectifs sur le High Yield, réservé aux maturités courtes et aux signatures les mieux notées, lorsque le rendement supplémentaire justifie le risque.

  • Les marchés alternatifs : un placement adapté à un contexte de forte volatilité 

Nous conservons une position neutre sur les marchés alternatifs, tout en réaffirmant notre préférence pour les stratégies long/short actions. Ces stratégies sont particulièrement adaptées à des marchés volatils et incertains, où la rotation rapide des secteurs et la sensibilité aux annonces politiques et économiques créent des inefficiences exploitables. Elles offrent une protection contre les baisses et un potentiel de surperformance grâce à leur flexibilité.

  • Les Produits structurés : une solution stratégique d'optimisation des portefeuilles

Nous restons positifs sur les produits structurés, qui permettent une exposition personnalisée à différents marchés, combinant potentiel de hausse et protection à la baisse. La correction récente de certains secteurs, notamment la santé, offre des opportunités d’entrée. La hausse des taux longs rend les produits liés aux taux attractifs en rendement, mais il convient de bien calibrer la protection. La diversification des sous-jacents et des types de structures est essentielle. Ces produits représentent une solution stratégique pour optimiser les portefeuilles dans le contexte actuel.

  • Le private equity : un investissement de long terme

L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés reste fort malgré un contexte économique incertain. La baisse progressive des taux en 2025 soutient cette dynamique, avec une ouverture accrue vers des fonds accessibles au grand public.

Nous restons confiants dans le potentiel du private equity, notamment via :

- Les stratégies secondaires, pour leur stabilité et leurs valorisations prometteuses ;

- Les fonds de co-investissement, combinant rendement et maîtrise des coûts ;

- La dette privée (mezzanine, growth buyout) pour accompagner la croissance des entreprises ;

- Le capital-risque, particulièrement dans les secteurs technologiques et de la transition énergétique.

L'Allocation conseillée

Pour concilier performance et maîtrise des risques, nous recommandons une stratégie diversifiée et de long terme, comprenant :

- Les stratégies secondaires, pour la stabilité ;

- L’exposition au capital-risque, pour capter des opportunités à haut rendement ;

- Les investissements en LBO pour profiter de l’effet de levier ;

- Le growth equity, pour bénéficier de la croissance d’entreprises matures ;

- La dette mezzanine, grâce à ses rendements attractifs, comme outil clé de diversification.

Nous restons vigilants face aux évolutions économiques, tout en capitalisant sur les opportunités dans les secteurs stratégiques tels que la santé et la transition énergétique.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Les convictions d'investissement de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
Les convictions d'investissement de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi family office de Scala Patrimoine

Comment bien choisir son multi-family office ?

Le multi-family office est une structure indépendante au service de plusieurs familles fortunées, qu’il accompagne dans la gestion, la préservation et la transmission de leur patrimoine. Offrant des prestations sur mesure — allant de la gestion d’actifs à la gouvernance familiale, en passant par la fiscalité, l’immobilier ou encore la philanthropie — il agit tel un chef d’orchestre, coordonnant une symphonie d’experts au seul bénéfice des intérêts familiaux.

Guillaume Lucchini, associé-fondateur de Scala Patrimoine, nous éclaire sur les missions de ces structures discrètes et hautement personnalisées. Il revient également sur les critères à considérer pour les grandes familles, entrepreneurs et sportifs de haut niveau qui souhaitent s’entourer d’un multi-family office digne de leur confiance.

Qu’est-ce qu’un multi-family office ?

Guillaume Lucchini. Un multi-family office, c’est avant tout une équipe de confiance, entièrement dédiée à la gestion et à la pérennisation du patrimoine de plusieurs familles. C’est un métier qui s’inscrit dans la durée : il s’agit d’abord de définir une stratégie patrimoniale en fonction d’objectifs à court, moyen et long terme, puis d’en assurer l’application, l’évolution et la transmission aux générations futures.

Notre rôle embrasse une pluralité de disciplines : gestion financière bien sûr, mais aussi ingénierie patrimoniale, fiscalité, structuration, financement et mécénat. Cette diversité des missions nous impose de réunir au sein du cabinet des talents aux compétences complémentaires.

Un point essentiel : un multi-family office doit être véritablement indépendant. Cette indépendance ne se mesure pas au capital détenu, mais à l’absence de conflits d’intérêts. Cela implique une rémunération exclusivement fondée sur les honoraires versés par le client. Pas de rétrocommissions, pas de frais cachés : la transparence est la clef d’un accompagnement sincère et désintéressé.

Être multi-family office, c’est assumer le rôle de direction financière, juridique et stratégique externalisée. C’est incarner un accompagnement global, à 360°, totalement indépendant, dans le seul but de servir et protéger les intérêts de la famille.

https://www.youtube.com/watch?v=Qvr4ZfeGtqE

« S'assurer de l’indépendance financière de son interlocuteur »

Comment bien choisir son multi-family office ?

Guillaume Lucchini. C’est une question qu’on me pose souvent — à juste titre, car ce choix engage sur le long terme. Je crois qu’il repose sur trois piliers fondamentaux.

Premièrement, s’assurer de l’indépendance financière de son interlocuteur. Cela signifie qu’il doit être rémunéré uniquement par des honoraires de conseil. Aucun intéressement sur les produits proposés, aucune rémunération occulte : cette transparence garantit l’absence de conflit d’intérêts, condition sine qua non d’un accompagnement loyal.

Deuxièmement, il est impératif que votre conseiller soit en mesure d’appréhender la complexité de votre patrimoine dans toutes ses dimensions. Cela suppose la présence, au sein du cabinet, de profils multidisciplinaires capables de dialoguer entre eux, de croiser les expertises. Cette transversalité doit aussi s’étendre à l’extérieur, via un réseau d’experts — qu’ils soient choisis par le client ou apportés par le cabinet.

Enfin, il faut comprendre que l’on ne naît pas multi-family office : on le devient, par méthode, par rigueur, et par l’expérience des sujets les plus sensibles. C’est une philosophie d’accompagnement fondée sur la profondeur d’analyse, la confiance et la maîtrise.

https://www.youtube.com/watch?v=PuhsJz5Sb8Y


Quels sont les placements privilégiés par les grandes fortunes ?

L’Association Française du Family Office (AFFO), en partenariat avec le cabinet EY, a dévoilé la 10e édition de son baromètre annuel. Cette publication, devenue incontournable, éclaire les sensibilités et les orientations d’investissement des grandes fortunes et des family offices. Cette année, près de 65 répondants – membres et partenaires de l’AFFO – représentant ensemble pas moins de 585 familles, ont partagé leur vision à travers un questionnaire détaillé.

Le règne du capital-investissement

Le capital-investissement s’impose, plus que jamais, comme l’axe central des allocations patrimoniales, représentant 37,5 % des investissements réalisés. Près de la moitié des sondés envisagent même d’accroître encore leur exposition à cette classe d’actifs dans les mois à venir, selon les auteurs du baromètre.

Pour Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, ce constat ne saurait surprendre : « Le capital-investissement constitue une opportunité stratégique pour les grandes fortunes en quête de diversification au-delà des classes d’actifs traditionnelles. Investir dans des entreprises non cotées, souvent à fort potentiel de croissance, permet non seulement de viser une performance attractive – avec un rendement moyen annuel de 13 % sur les dix dernières années selon France Invest – mais aussi de traverser les cycles économiques grâce à une gestion active et à un horizon d’investissement de long terme. » Par ailleurs : « Ce type d’investissement revêt également une dimension émotionnelle : pour les familles, les entrepreneurs ou les sportifs de haut niveau, il s’agit souvent d’un engagement porteur de sens, leur permettant de prendre part à des aventures entrepreneuriales en y apportant bien plus que des capitaux. »

Baromètre de l'Affo : les classes d'actifs choisies par les grandes fortunes

Des allocations diversifiées mais raisonnées

Si le capital-investissement domine, les autres grandes classes d’actifs conservent leur place dans les portefeuilles. Les actions cotées représentent 17,3 % des investissements, suivies par l’immobilier d’investissement (12,8 %), la dette (cotée ou privée) à 10,8 %, et les liquidités à hauteur de 9 %.

Guillaume Lucchini souligne : « L’immobilier reste une valeur refuge dans l’imaginaire patrimonial français. Il conjugue revenu régulier et valorisation à long terme. Malgré les tensions actuelles du marché, il demeure essentiel de rester exposé à la pierre, un placement tangible et rassurant. »

Il insiste particulièrement sur le marché parisien : « À Paris, la demande locative reste structurellement forte, soutenue par une attractivité internationale, un bassin d’emploi dense, et une offre limitée. Ces fondamentaux assurent au marché une résilience notable, même dans un contexte incertain. »

Au-delà, les infrastructures (2,9 %), les hedge funds et produits structurés (5,3 %), les forêts, vignobles et fonciers agricoles (2,1 %), ainsi que les investissements dits « passion » – art, voitures de collection – (0,9 %), complètent les portefeuilles. Les matières premières, les métaux précieux et les cryptomonnaies, bien que médiatisés, ne représentent qu’une fraction marginale des allocations (respectivement 0,5 %, 0,5 %, et 0,4 %).

Des secteurs porteurs, entre innovation et résilience

En 2024, les investissements se tournent prioritairement vers des secteurs alliant solidité structurelle et fort potentiel d’innovation. En tête : la technologie (63 %), la santé (49 %), l’immobilier (41 %), l’industrie (33 %) et l’énergie (31 %).

Guillaume Lucchini y voit une parfaite résonance avec les attentes des clients de Scala Patrimoine : « La technologie et la santé concentrent l’intérêt des investisseurs en raison de leur capacité d’innovation, mais aussi parce qu’elles répondent à des enjeux sociétaux majeurs. Tandis que la transformation numérique façonne notre quotidien, la santé bénéficie d’une dynamique portée par le vieillissement démographique, les avancées médicales et l’émergence de soins personnalisés. »

Les préoccupations des grandes fortunes

Les priorités des familles et grandes fortunes restent claires. La protection des leurs (100 %) et la transmission intergénérationnelle de leur patrimoine – matériel comme culturel – (98 %) s’affirment comme des préoccupations majeures.

Les évolutions fiscales (89 %), la transformation numérique (83 %), la gouvernance (82 %), ainsi que la sécurité, continuent d’occuper une place centrale dans leurs réflexions. Parallèlement, de nouveaux risques émergent : l’intelligence artificielle (74 %) et la cybersécurité (78 %) suscitent un intérêt croissant.

Les familles demeurent aussi attentives à la philanthropie (71 %), à la transition énergétique et à la neutralité carbone (56 %), autant de sujets inscrits dans une vision patrimoniale de long terme.

Guillaume Lucchini souligne le poids des enjeux fiscaux et géopolitiques dans les stratégies d’allocation : « La dissolution de l’Assemblée nationale en 2024 a provoqué une onde d’inquiétude chez de nombreux investisseurs, entrepreneurs et sportifs de haut niveau. Le spectre d’une remise en cause du dispositif Dutreil ou d’un retour de l’Impôt de solidarité sur la fortune plane à nouveau. »

Avant d’ajouter : « À cela s’ajoutent les tensions géopolitiques internationales. Qu’il s’agisse du projet de hausse des droits de douane impulsé par Donald Trump ou du récent conflit entre l’Iran et Israël, ces événements réactivent la prudence des familles, qui cherchent à sécuriser leur patrimoine dans un environnement de plus en plus incertain. »


Medtech : Nabla lève 70 M€

Nabla, la success story de la medtech française lève 70 M$

L’intelligence artificielle redessine les contours de la médecine moderne, et la France, loin d’être en retrait, y joue un rôle de premier plan. Illustration éclatante de cette dynamique : Nabla.

Les chiffres clés de Nabla
Les chiffres clés de Nabla

Nabla, l’assistant médical tricolore qui s’impose à l’international

Fondée en 2018 par Martin Raison, Delphine Groll, Alexandre Lebrun et plusieurs anciens ingénieurs de Meta AI Research, Nabla s’est donné pour mission de libérer les professionnels de santé du poids des tâches administratives. Leur création : un assistant numérique capable de générer automatiquement des comptes rendus médicaux à l’issue de chaque consultation, qu’elle soit physique ou en téléconsultation.

Cette technologie, disponible sur mobile, en version web ou via une extension, permettrait, en effet, de réduire de moitié le temps consacré à la rédaction. En combinant IA générative, reconnaissance du codage médical et intégration fluide avec les plateformes de dossier de santé électronique (DSE), Nabla entend ainsi transformer en profondeur le quotidien des soignants.

Composée à 60 % d’ingénieurs, la société française revendique déjà une belle implantation : son outil s’intègre à des logiciels comme Epic, Cerner, Greenway ou encore Weda, et équipe plus de 130 établissements de santé, couvrant 55 spécialités médicales. À ce jour, 85 000 professionnels l’utilisent régulièrement.

La société tricolore partie à la conquête du monde

À la fin de l’année 2024, Nabla atteignait un chiffre d’affaires récurrent de 15 millions d’euros, consolidant son modèle économique. Après avoir conquis les États-Unis — avec notamment l’ouverture d’un bureau à New York — la startup française tourne désormais son regard vers l’Europe, où tout reste à construire : à peine 5 % de son activité est aujourd’hui réalisée sur le sol national.

Pour accompagner cette nouvelle étape, Nabla vient de lever 70 millions de dollars en série C, un tour de table mené par HV Capital, avec la participation de Highland Europe, Cathay Innovation, DST Global et Tony Fadell, père de l’iPod. Cette opération porte le total des fonds levés depuis la création à 120 millions de dollars. Lors de la précédente levée en janvier 2024 (24 millions), des figures de l’écosystème tech français comme Xavier Niel, Kima Ventures, Station F, Rodolphe Saadé (CMA CGM) ou encore Rachel Delacour (Sweep) avaient soutenu le projet.

Une feuille de route ambitieuse

Pour Alexandre Lebrun, cofondateur de Nabla, ancien chercheur chez Meta et créateur de Wit.ai, cette levée marque une étape clé : « Ce financement va nous permettre de répondre à une attente forte : offrir une IA véritablement au service du soignant, qui ne se contente pas de documenter, mais fluidifie et améliore l’ensemble du parcours de soins. »

La feuille de route est ambitieuse : Nabla prévoit de se positionner à la pointe de l’agentique, avec le développement d’une plateforme multi-agents.

L’objectif ? Construire une solution intelligente et adaptative capable non seulement de coder les actes médicaux, mais aussi de proposer des actions cliniques ou administratives, contextualisées et personnalisées en fonction des spécialités. Parmi les agents annoncés : un assistant proactif dédié au codage, un agent contextuel pour enrichir les dossiers médicaux, ainsi qu’un agent infirmier pensé pour les environnements de soins spécifiques.