Immobilier : ce qui change en 2022

De nombreuses nouveautés concernant l’immobilier ont été initiées cette année, notamment dans le cadre de la Loi de Finances pour 2022. Le législateur a ainsi modifié les conditions d’obtention du dispositif MaPrimeRénov’ et confirmé les changements opérés, l’année passée, sur la réduction d’impôt Pinel.

Le dispositif MaPrimeRénov’ prolongé !

Un enjeu politique

La France s’est engagée sur la voie de la lutte contre le réchauffement climatique et espère atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Et pour concrétiser cette transition vers une économie décarbonée, des efforts considérables devront être menés dans le secteur de l’immobilier. Le gouvernement a d’ailleurs fait de la rénovation des logements les plus anciens, ou ceux qualifiés de passoires thermiques, l’une de ses priorités.

C’est d’ailleurs tout l’intérêt du dispositif de prime à la transition énergétique « MaPrimeRénov’ », créé en 2020, en remplacement de plusieurs dispositifs existants. Le plus connu d’entre eux étant le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE).

Une aide à la rénovation énergétique des logements

Le dispositif « MaPrimeRénov’ » vient d’être reconduit pour 2022. Très concrètement, il permet aux investisseurs qui souhaitent réaliser des travaux pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement de bénéficier d’une aide d’état. Cette prime étant, le plus souvent, versée dès l’achèvement des travaux.

Ce soutien est aussi bien accessible aux propriétaires vivant dans leur logement qu’à ceux le mettant en location. Les personnes morales en sont, quant à elle, exclues. Mais bonne nouvelle, les travaux réalisés dans les parties communes de biens détenus en copropriété sont éligibles.

Les changements apportés

Plusieurs changements, applicables depuis le 1er janvier dernier, modifient les contours du dispositif. Ainsi :

– les logements doivent avoir été construits depuis au moins 15 ans, contre 2 ans auparavant. Par exception, il est cependant toujours possible de changer une chaudière fonctionnant au fioul pour les biens ayant plus de 2 ans d’ancienneté ;

– les logements doivent être occupés au moins 8 mois par an ;

– le délai de réalisation des travaux est porté à 2 ans. Un délai réduit à 1 an en cas d’avance du financement adressé aux ménages.

Les travaux éligibles

Cette aide est accordée dans le but d’améliorer les systèmes de chauffage, d’isolation ou de ventilation. Parmi les dépenses éligibles figurent notamment :

– les chaudières à très haute performance énergétique ;

– les pompes à chaleur géothermiques ;

– certains les systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux ;

– les travaux d’isolation thermiques (murs de façade, plafonds de combles…)

Les montants des aides varient selon les revenus des propriétaires, la nature des travaux, la localisation du logement (application d’un barème spécifique pour l’ile de France) et le montant des dépenses effectuées. La prime est toutefois plafonnée à 20 000 €, sur une période de 5 ans.

En parallèle, plusieurs bonifications peuvent s’appliquer. Un bonus allant jusqu’à 1 500 € vient, par exemple, récompenser les propriétaires dont le logement sort de l’état de « passoire thermique » ou devient « un bâtiment basse consommation » (étiquette énergie A ou B).

Bon à savoir : il est possible de cumuler MaPrimeRénov’ avec d’autres aides à la rénovation énergétique (Certificats d’économie d’énergie, éco-prêt à taux zéro …).

Les professionnels habilités à réaliser des travaux de rénovation énergétique

En principe, les ménages souhaitant bénéficier de cette aide doivent faire appel à des professionnels « reconnus garant de l’environnement (RGE) ». Cependant, depuis le 1er janvier 2021 et pendant deux ans, le législateur expérimente une qualification « chantier par chantier » pour donner, sous certaines conditions, la possibilité aux entreprises ne détenant pas la mention RGE de réaliser de tels travaux.

Des outils pour effectuer les démarches en ligne

Les propriétaires ont la possibilité d’adresser leur demande sur le site MaPrimeRénov’. La réalisation des travaux ne pourra toutefois débuter que lorsqu’ils recevront un mail confirmant l’attribution de l’aide. Après achèvement des travaux, il appartiendra aux propriétaires d’envoyer les factures.

Si toutes ces démarches administratives s’avèrent trop compliquées à réaliser, il est possible de déléguer cette demande à un professionnel.

Précision : depuis le 1er janvier, le nouveau portail France Rénov’ centralise l’ensemble des dispositifs disponibles en faveur de la rénovation énergétique des logements.

Les nouveautés concernant le dispositif Pinel

Le dispositif d’investissement immobilier Pinel offre la possibilité à des ménages de bénéficier d’une réduction d’impôt lorsqu’ils acquièrent un logement neuf ou réhabilité pour le mettre en location. Le montant de l’avantage fiscal variant selon la durée de l’engagement (6 à 12 ans) de location choisie par l’investisseur. Depuis le 1er janvier 2021, ce dispositif ne concerne plus que les bâtiments d’habitation collectifs. Les maisons individuelles n’étant ainsi plus éligibles.

Comme annoncé l’année dernière, ce dispositif va disparaitre. Pour assurer un atterrissage en douceur, les avantages fiscaux proposés par le dispositif Pinel vont progressivement décroître pour cesser à l’échéance 2024.

Cependant, un nouveau dispositif Pinel+ permet le maintien des taux actuels dans certains quartiers prioritaires, ainsi que sur critères énergétiques et de qualité (surface minimale, espace extérieur…).

L’œil de Scala Patrimoine

Le dispositif MaPrimeRénov’ nous laisse un arrière-gout d’inachevé. Certes, les objectifs du législateur sont louables. La rénovation énergétique des logements anciens doit être une priorité. Nous pensons toutefois que le champ d’application du dispositif est encore trop restreint. Pour une large partie de la population, son impact est malheureusement très faible, voire insignifiant. Le secteur du logement demande, à notre sens, une politique publique plus ambitieuse.

Concernant le dispositif Pinel, nous estimons que la rentabilité d’une telle opération est bien souvent inférieure à celle espérée. Mal positionnés, ces logements se situent dans la grande majorité des cas en périphérie des centres-villes. Les investisseurs sont hélas trop souvent obnubilés par l’avantage fiscal.

Pour cette raison, nous leur préférons une stratégie d’investissement ciblée sur des logements anciens à rénover, situés au cœur de Paris ou des grandes métropoles françaises.