Le multi-family office, un modèle d’avenir selon Scala Patrimoine
Le 1er avril, L’Agefi a réuni près de mille participants lors du Salon des carrières dans la finance, Talent for Finance. Étudiants, jeunes actifs et professionnels s’y sont retrouvés pour échanger autour des métiers de la finance. Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, faisait partie des intervenants. Il y a partagé sa vision de l’évolution des métiers du conseil en gestion de patrimoine.
Multi-family office : les enjeux d’un métier d’exigence
Interrogé par Ludivine Garnaud, rédactrice en chef des événements du groupe Agefi, Guillaume Lucchini a donné sa définition du multi-family office.
« C’est un cabinet de conseil qui accompagne les familles dans la gestion, l’organisation et la transmission de leur patrimoine. » Selon lui, une condition est indispensable pour exercer ce métier : « Proposer un accompagnement totalement indépendant, sans conflit d’intérêts, reposant sur une rémunération exclusivement fondée sur les honoraires. »
Hélas, constate-t-il, le mot “conseil” est souvent galvaudé. Ce métier, historiquement lié aux établissements bancaires, s’est longtemps limité à la distribution de produits financiers. Dans ce cadre, la rémunération provenait essentiellement de la vente. « Issu du monde du droit, j’ai toujours été convaincu que le conseil devait incarner l’indépendance, l’absence de conflits d’intérêts et une réelle valeur ajoutée », confie-t-il.
La demande pour un accompagnement sincère, structurant et transparent ne cesse d’augmenter. Ce besoin est particulièrement fort chez les chefs d’entreprise.
« J’ai fondé Scala Patrimoine en m’inspirant du modèle des avocats. Le conseil ne doit pas être biaisé par des enjeux commerciaux liés à la vente de produits financiers. Grâce à une rémunération transparente et fondée sur les honoraires, nos clients nous paient directement. Nous ne sommes donc redevables ni à un assureur, ni à une société de gestion. »
Le rôle du family officer repose aussi sur une collaboration étroite avec des experts extérieurs. Il travaille avec des professionnels du chiffre et du droit : experts-comptables, notaires ou avocats. Cette synergie crée une véritable valeur ajoutée pour les clients.
Les métiers du patrimoine : un avenir prometteur
À l’image des professions juridiques, les métiers liés à la gestion de patrimoine embrassent toutes les dimensions de la vie de leurs clients — bien au-delà des seules questions financières auxquelles on les a trop souvent cantonnés. « On oublie que le cœur de notre métier est avant tout de protéger nos clients, de les sécuriser face aux aléas de l’existence : perte d’emploi, incapacité, décès… »
Pour Guillaume Lucchini, la gestion de patrimoine se rapproche du droit par sa dimension réflexive et structurante : « Les objectifs de nos clients, leurs envies, leurs projets évoluent avec le temps. Il faut être en mesure d’accompagner cette temporalité. »
Un virage technologique
L’avenir de la profession, selon lui, s’annonce sous les meilleurs auspices. Dans un cadre juridique et fiscal en constante évolution, les opportunités sont nombreuses. Toutefois, le métier devra se repenser à l’aune des révolutions technologiques en cours. « L’émergence du digital et de l’intelligence artificielle nous invite à réinventer notre rôle. Les clients n’auront plus besoin d’un professionnel pour souscrire un fonds indiciel. En revanche, ils auront plus que jamais besoin d’un accompagnement humain, structuré, indépendant. »
Le fondateur de Scala Patrimoine est convaincu que le métier tendra vers un modèle davantage inspiré du multi-family office : un accompagnement global, centré sur l’organisation, la structuration et la transmission.
La notion d’indépendance et de transparence sera donc cruciale. « De plus en plus de jeunes font le pari d’un métier d’accompagnement, rémunéré directement par le client, et porteur de valeur ajoutée juridique et fiscale. C’est ainsi qu’émergera une nouvelle génération de professionnels formés avec exigence, prêts à exercer la profession qu’ils désirent : bien loin du rôle de simples vendeurs de produits », conclut-il.
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