Négociations commerciales avec les États-Unis : le compte à rebours est lancé

Depuis le 1er juillet, les principaux marchés boursiers ont amorcé une progression notable. Aux États-Unis, le S&P 500 a enregistré une hausse d’environ 1,5 %, atteignant de nouveaux sommets historiques.

Nvidia : le ciel comme seule limite

Cette dynamique s’inscrit dans un contexte favorable. Les dernières données macroéconomiques témoignent de la vigueur de l’économie américaine, tandis que Nvidia bénéficie d’une impulsion positive après avoir obtenu l’autorisation de vendre certaines de ses puces H20 à la Chine.

En Europe, la tendance est similaire. Le CAC 40 a progressé de 2 %. Le DAX allemand a gagné 2,5 %, portés par un rebond de la production industrielle et les espoirs suscités par un éventuel plan de relance budgétaire en Allemagne.

États-Unis : un accord conclu avec le Japon

Cette performance des marchés ne saurait toutefois masquer un climat commercial de plus en plus tendu. Les négociations engagées par Washington n’ont débouché sur des résultats concrets qu’avec une poignée de partenaires — notamment le Vietnam, le Royaume-Uni et la Chine, pour laquelle un accord-cadre a été esquissé.

Dernier développement en date : Donald Trump a annoncé la signature d’un accord avec le Japon, instaurant des « droits de douane réciproques » de 15 %. En contrepartie, Tokyo s’engage à investir 550 milliards de dollars aux États-Unis et à ouvrir davantage son marché aux produits américains, en particulier les automobiles, les poids lourds et les denrées agricoles.

Dans le même temps, Washington menace d’appliquer, dès le 1er août, de nouvelles surtaxes douanières de 30 % sur les importations en provenance de l’Union européenne. Le taux effectif des droits de douane américains pourrait ainsi bondir de 2,5 % (niveau antérieur à avril) à plus de 18 %, bien au-delà des prévisions du marché, en l’absence d’accords rapides.

Sur le plan intérieur, l’administration américaine a par ailleurs adopté, le 3 juillet, un plan de réduction d’impôts qui maintient notamment le taux d’imposition des sociétés à 21 %.

Banques centrales : une prudence calculée

Face à cette recrudescence des tensions commerciales et aux risques qu’elles font peser sur l’inflation, les banques centrales observent une posture de prudence. Aux États-Unis, la Réserve fédérale reste en alerte. Si les derniers chiffres de l’inflation sont conformes aux attentes, les premiers effets des hausses tarifaires se font déjà sentir dans certains secteurs. Une baisse des taux lors de la prochaine réunion semble donc peu probable.

En Europe, la Banque centrale européenne, après avoir réduit ses taux de 100 points de base au premier semestre, devrait maintenir le statu quo cette semaine. Elle attend de nouvelles données pour évaluer l’impact de la politique commerciale américaine sur l’évolution des prix.

Résultats d’entreprise : l’autre baromètre

Au-delà de ces enjeux macroéconomiques, l’attention des investisseurs se tourne vers la santé des entreprises à l’occasion de la saison de publication des résultats du deuxième trimestre. Les prévisions de croissance des bénéfices pour 2025 aux États-Unis ont été révisées à la baisse, aux alentours de 8,8 %, une progression toutefois portée à 41 % par les géants technologiques surnommés les “Magnificent 7”.

Le secteur financier américain a ouvert le bal avec des résultats solides. Compte tenu de l’abaissement général des attentes, la probabilité de surprises positives reste significative. Dans ce contexte, nous vous invitons à suivre les perspectives communiquées par les entreprises pour les trimestres à venir, tant elles pourraient façonner le sentiment de marché à moyen terme.