Aurélien Florin

Scala Patrimoine renforce son département dédié à la philanthropie avec le recrutement de Sarah Menoud

Communiqué : Sarah Menoud rejoint Scala Mécénat

Scala Patrimoine annonce l'arrivée de Sarah Menoud en tant que Directrice Générale de Scala Mécénat.

Fiche d'identité professionnelle de Sarah Menoud

- Âge : 35 ans
-Qualités : empathie, curiosité, rigueur et esprit d’équipe
-Ses aspirations : «Profondément inspirée par des valeurs de développement durable, de responsabilité sociétale, de « make an impact that matters », j’aspire à contribuer à la création d'un mouvement global de philanthropie individuelle et collective, pour que chacun puisse contribuer – à son niveau - à améliorer notre société. »
- « Le kantisme a les mains pures, mais il n’a pas de mains ». Par cette citation Charles Péguy vient mettre en exergue les limites de la théorie de Kant consistant à se borner à la pureté de l’intention aux dépens de l’efficacité.

Sarah est titulaire du Master 2 en Droit des affaires et fiscalité ainsi que du Diplôme de Juriste conseil d’entreprise de l’Université Lyon III. Elle s’est expatriée un an au Canada avant de rejoindre la Société d’Avocats TAJ en 2011 (membre du réseau Deloitte).

Avocat-Senior Manager, Sarah a développé pendant plus de 10 ans son expérience de conseil en fiscalité individuelle. Dans un contexte international, elle s’est notamment spécialisée dans la mise en œuvre de schémas d’investissements à destination de grands groupes. Sarah a également développé une solide compétence en gestion patrimoniale à destination d’une clientèle d’entrepreneurs et de particuliers.

Un accompagnement personnalisé à destination des entreprises, des « philantrepreneurs » et des fondations

Sarah a souhaité donner une nouvelle impulsion à sa carrière, tout en ayant d’avantage d’impact social et environnemental sur la société. Elle est aujourd'hui très heureuse de rejoindre Scala Mécénat, en tant que Directrice générale.

Au sein du département dédié à la philanthropie et au mécénat, elle aura ainsi pour mission de proposer un conseil juridique, fiscal et financier personnalisé aux entreprises et dirigeants ainsi qu’aux « philanthrepreneurs » et aux particuliers. Cet accompagnement étant défini en fonction du degré de maturité de leurs engagements sociétaux. Il pourra aller de la structuration du projet, à sa mise en œuvre et son suivi opérationnel. Elle pourra aussi mobiliser un réseau d’experts reconnus (communication, notaire, comptabilité, fundraising…). Mais aussi s'adosser à Scala Impact, le fonds de dotation de Scala Patrimoine.

Scala Mécénat a également vocation à accompagner toutes organisations philanthropiques (associations, fondations, fonds de dotation …) dans la redéfinition de leurs stratégies financières. L'idée est de devenir de véritables investisseurs-philanthropes, recherchant l’impact social et/ou environnemental, en cohérence avec leurs valeurs. Cet accompagnement peut notamment concerner la constitution d’une épargne salariale responsable et solidaire, la gestion de leurs portefeuilles avec d’avantage de placements à impact ….

Développement du pole Mécénat de Scala Patrimoine : les réactions

Sarah Menoud, Directrice Générale, Scala Mécénat : « Je suis très heureuse de rejoindre le département dédié au Mécénat de Scala Patrimoine. Le cabinet et ses collaborateurs sont eux même engagés dans de nombreuses actions philanthropiques et dans une démarche responsable. Ce sont des valeurs auxquelles je suis particulièrement sensible. Ce projet répond également parfaitement à mon envie de me sentir plus impliquée dans tous les défis sociaux et environnementaux. Cette arrivé me permet aussi de continuer à évoluer dans un univers passionnant et stimulant intellectuellement : celui du conseil juridique et fiscal couplé aux défis que présentent notamment aujourd’hui l’investissement responsable.

Notre volonté est de permettre aux philanthrepreneurs et aux organisations d’être des acteurs du changement sociétal. Ce soutien est mené par des actions concrètes, en les plaçant au cœur de leur business model et de leurs priorités. Nous souhaitons véritablement réconcilier la générosité et le profit. Nous sommes convaincus que c’est la conjugaison des deux mondes qui permettra d’apporter des solutions durables aux défis sociétaux. Obtenir un retour social sur investissement est, pour nous, un gage d’efficacité et d’impact. »

Guillaume Lucchini, associé-fondateur, Scala Patrimoine : « C’est un très grand plaisir d’accueillir Sarah au sein de Scala Mécénat. Dès nos premiers échanges, nous avons été séduits par son énergie, sa passion et la qualité de son expertise. Son arrivée s’inscrit dans les pas des actions menées avec Francis Charhon. Avec l'ancien directeur général de la Fondation de France, nous avions créé Scala Mécénat. Sarah va permettre au cabinet d’affirmer de manière encore plus forte sa dimension philanthropique. Notre ambition est de faire prendre conscience aux entrepreneurs et aux familles que chacun peut contribuer au changement sociétal. Cette volonté peut passer par des actions, même minimes, dès lors qu’elles s’inscrivent dans une véritable réflexion globale. »

 

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Le Gouvernement poursuit son action en faveur des indépendants et déploie un plan articulé autour de 5 axes et 20 mesures

Plan Indépendants : ce qui change pour les entrepreneurs

La France a une longue tradition entrepreneuriale derrière elle ! Preuve en est : 3 millions d’indépendants dynamisent aujourd’hui notre tissu économique. Et la crise du Covid-19 n’a pas inversé cette tendance, bien au contraire. En 2021, 995 000 entreprises ont ainsi été créées, soit une hausse de 17,4% par rapport à 2020. Un record historique !

Pour leur offrir une meilleure protection, Emmanuel Macron a présenté une série de mesures, en septembre dernier, dans le cadre d’un plan en faveur de l’activité professionnelle indépendante.

L’Assemblée nationale et le Sénat ont, à l’unanimité, adopté le 8 février dernier, ce projet de loi. Plusieurs mesures concernent le patrimoine des indépendants, artisans, commerçants et professionnels libéraux, dont la plus emblématique porte sur la création du nouveau statut d’entrepreneur individuel.

Précision : certaines dispositions du projet de loi ont été intégrées dans la loi de finances et la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022.

Protéger le patrimoine des indépendants

Un statut unique pour l’entrepreneur individuel

Le plan « Indépendants » élaboré par Alain Griset, l’ancien ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, a notamment pour ambition d’apporter une protection supplémentaire au patrimoine personnel de l’entrepreneur, et de le rendre insaisissable en cas de défaillance de son entreprise.

Suivant cette voie, le législateur a donc consacré un statut unique pour l’entrepreneur individuel. Grâce à cela, l’ensemble de son patrimoine individuel deviendra insaisissable par les créanciers professionnels, sauf s’il en décide autrement.

La loi précise, à cet effet, que seuls les éléments utiles à son activité professionnelle pourront être saisis en cas de défaillance professionnelle. Ces dispositions s’appliqueront à partir du 15 mai 2022.

Ce qu’il faut savoir :

- La loi distingue le patrimoine professionnel et le patrimoine personnel de l’entrepreneur ;

- Seuls les éléments nécessaires à l’activité professionnelle de l’entrepreneur pourront, en principe, être saisis en cas de défaillance ;

- Sauf exception, le patrimoine personnel ne pourra être saisi que par ses créanciers personnels ;

- Cette réforme concerne toutes les nouvelles créations d’entreprises, à partir du 15 mai 2022 ;

- Pour les entreprises créées avant la réforme, cette protection s’appliquera uniquement aux nouvelles créances  ;

- Rien ne change pour les créances en cours (notamment les prêts bancaires) ;

- Il ne se sera plus possible de créer une nouvelle entreprise sous le statut d’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL). Les EIRL en cours de vie demeureront toutefois.

Le passage en société facilité

Le législateur a pris des dispositions pour faciliter le passage d’une entreprise individuelle en société. Il est ainsi désormais possible de transmettre la totalité du patrimoine professionnel en une seule opération, simple à réaliser.

Favoriser la transmission des entreprises

La fiscalité sur les transmissions et les reprises d’entreprises allégée

Les plafonds d’exonération totale et partielle des plus-values lors de la cession d’une entreprise individuelle sont respectivement portés :

- De 300 000 € à 500 000 € ;

- De 500 000 € à 1 M€.

En parallèle, le plan « Indépendants » assouplit les dispositifs d’exonération des plus-values de cession dégagées à l’occasion d’un départ en retraite.

Auparavant, et sous certaines conditions, les entrepreneurs pouvaient bénéficier d’une exonération des plus-values lorsque la cession de leur entreprise intervenait 24 mois, après leur départ en retraite. Mais en raison de la crise sanitaire, le laps de temps nécessaire pour vendre une entreprise s’est allongé. En réponse, le législateur a donc porté ce délai à 36 mois.

Attention, cette mesure s’applique uniquement aux exploitants ayant fait valoir leurs droits à la retraite entre 2019 et 2021.

Autre assouplissement prévu par la loi : la cession à toute personne d’une activité en location-gérance sera autorisée, sous réserve que cette cession porte sur l’intégralité des éléments concourant à l’exploitation de l’activité.

Le rachat d’un fonds de commerce favorisé

La loi dédiée aux Indépendants comporte un volet visant à alléger la fiscalité applicable à l’acquisition d’un fonds de commerce. L’indépendant peut désormais déduire du résultat imposable les amortissements comptabilisés.

Cette mesure est cependant temporaire. Elle concerne, en effet, uniquement les fonds acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025.

Faciliter le rebond des indépendants

Un accès élargi à l’allocation des travailleurs indépendants (ATI)

Le législateur a souhaité élargir l’accès à l’allocation des travailleurs indépendants.

Pour y avoir droit, un entrepreneur devait auparavant exercer une activité non salariée sans interruption pendant au moins deux ans, dans la même entreprise, et faire l’objet d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

La loi ouvre l'accès à ce dispositif aux indépendants dont l'activité économique n’est « pas viable ». Que faut-il cependant entendre par « non viable » ? Cela implique concrètement une baisse du revenu fiscal de 30 % d’une année sur l’autre.

Le montant de l’allocation reste stable, à environ 800 € par mois. Selon les premières estimations transmises par le gouvernement, cette réforme de l’ATI devrait permettre à 30 000 indépendants d’en bénéficier, contre à peine 1 000 aujourd’hui.

À noter : les indépendants auront également un accès simplifié au dispositif d’assurance volontaire contre le risque d’accident du travail et des maladies professionnelles. Sa tarification sera ainsi réduite d’environ 30 %, alors que les prestations versées resteront similaires.

La protection du gérant majoritaire d’une SARL

En cas de défaillance, les dettes contractées en tant que gérant majoritaire d’une SARL au titre de sa protection sociale ne pouvaient être appréhendées ni par une procédure collective, ni par celle du surendettement des particuliers. Il était ainsi susceptible d’être privé de toute solution de traitement de ses dettes de cotisations sociales. Désormais, les dettes peuvent être effacées dans le cadre d’une procédure de surendettement des particuliers.

Des mesures pour les indépendants face à la crise sanitaire

La crise sanitaire a fragilisé l'activité économique de nombreux indépendants. Pour les aider à passer cette épreuve, la loi neutralise l’impact de la crise dans le calcul des indemnités journalières des indépendants.

L’œil de Scala patrimoine

Les mesures présentées dans le plan consacré aux « Indépendants » nous semblent très pertinentes.

Si la création du statut juridique d’entrepreneur individuel représente une véritable innovation, il ne faut cependant pas en attendre des miracles.

La frontière entre les patrimoines personnels et professionnels des entrepreneurs risque d’être ténue. Leurs créanciers, notamment les banques, continueront très probablement d’exiger des garanties reposant sur leurs actifs personnels. Certains professionnels craignent même que ces changements rendent l’accès au crédit plus difficile pour les entrepreneurs.

Il conviendra également de préciser ce que le législateur entend par « éléments utiles à l’activité professionnelle », pour éviter une trop grande porosité entre les patrimoines personnels et professionnels.

LOI n° 2022-172 du 14 février 2022 en faveur de l'activité professionnelle indépendante.

La direction générale des finances publiques propose désormais un outil pour rechercher une succession vacante

Et si vous étiez le bénéficiaire d’une succession sans le savoir ?

La Direction nationale d’Interventions domaniales (DNID) vient de lancer un service destiné à la recherche d'une succession vacante, accessible depuis le site des impôts. Scala Patrimoine vous en explique le fonctionnement.

13 000 successions vacantes par an

Tous les ans, ce sont plus de 13 000 successions qui ne sont ni réclamées ni acceptées par aucun héritier. Mais que devient alors le patrimoine du défunt ? Est-il purement et simplement laissé à l’abandon ? Pas tout à fait ! Le président du tribunal judiciaire a, dans ce cas, la possibilité de prononcer une déclaration de vacance. La succession peut alors faire l'objet d'une curatelle. La gestion des actifs du défunt est ensuite confiée à une entité de l’administration fiscale appelée « service du Domaine ».

Il faut savoir que le montant total des successions dites « vacantes » dépasse, chaque année, la barre des 200 millions d'euros. Ces sommes très importantes ont poussé la Direction générale des Finances publiques à réagir. Elle a donc travaillé, avec la Direction nationale d’Interventions domaniales (DNID), sur un nouveau service destiné à la recherche de successions vacantes.

Succession vacante : un moteur de recherche sur le site des impôts

L’administration fiscale propose désormais un nouvel outil facilitant la recherche des successions vacantes. Celui-ci intéressera particulièrement les héritiers potentiels, mais aussi les créanciers, les notaires, les avocats ou encore les syndics de copropriétés.

Accessible depuis le site des impôts, ce service permet notamment de :

- vérifier si la succession est vacante ;

- connaitre le service compétent pour traiter le dossier ;

- permettre aux intéressés de connaitre leurs droits et obligations ;

- s'informer sur le déroulement d’une succession (son ouverture, le degré d’avancement du dossier …) ;

- constater si l’inventaire des biens a eu lieu ou non, si les actifs ont été cédés ou si une dette a été enregistrée ;

Ces différents élément pourront, le cas échéant, permettre à un éventuel héritier de faire une revendication sur la succession vacante.

Un outil facile à utiliser

La demande peut notamment se faire en ligne sur le site impots.gouv.fr ou auprès de la mairie du lieu de décès. Un certain nombre d’informations seront toutefois nécessaires pour y accéder comme le nom du défunt, sa date de décès et code postal de son dernier domicile. Des éléments disponibles sur l'acte de décès du défunt dont une copie peut d’ailleurs être délivrée à toute personne qui en fait la demande, et ce gratuitement et sans justification.

Seule limite, la recherche concerne les décès intervenus à partir du 1er janvier 2007. Les dossiers ouverts avant cette date n’étant pas dématérialisés.

Au cours des prochains mois, Bercy compte encore améliorer cet outil en permettant aux créanciers de produire de manière dématérialisée et sécurisée leurs créances ou aux héritiers de revendiquer une succession.

Communiqué de Presse du Ministère de l'économie, des finances et de la relance, 15 mars 2022


Rapport du GIEC : les 10 chiffres clés du réchauffement climatique

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié la deuxième partie de son 6e rapport d'évaluation sur le climat. Et malheureusement, les conclusions ne laissent plus de place au doute. Le changement climatique a d’ores et déjà provoqué des pertes et des dommages irréversibles sur la nature et l’homme.

Les missions du GIEC

Créé en 1988 par deux institutions des Nations unies, le GIEC a pour mission de fournir « des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques et économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions et les solutions pour y remédier. ». Son rôle n’est donc pas de mener de nouvelles recherches. Il doit seulement dresser un état des lieux complet des publications existantes. Leurs évaluations étant ensuite transmises aux gouvernements pour les aider à bâtir une politique environnementale efficace.

Après la publication du premier volet de son sixième rapport d'évaluation sur le climat il y a quelques mois, le groupe d’expert a rendu public sa deuxième partie. Dans ce document, il aborde les conséquences déjà observables du changement climatique. Ce travail de longue haleine a mobilisé près de 270 auteurs durant 4 ans.

Le signal d’alarme

Pour la première fois, des experts ont reconnu publiquement l’irréversibilité des impacts négatifs du changement climatique. Ils attribuent également à l’homme l’intégralité de ces dommages. En ce sens, le GIEC a publié plusieurs chiffres qui nous permettent de mesurer l’ampleur des difficultés.

Agir et vite

Si certains impacts liés au réchauffement climatique sont inévitables, le GIEC nous rappelle cependant que leurs effets peuvent être modérés. Mais pour y parvenir, l’institution alerte les gouvernements sur la nécessité d’agir de façon immédiate et coordonnée, en mettant en œuvre des solutions « intégrées, multisectorielles, qui traitent aussi les inégalités sociales ».

La conservation et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes devant être érigée en priorité. Les scientifiques ayant travaillé sur ce rapport appellent de leurs vœux à une protection efficace de 30% des terres, des cours d’eau et des océans d’ici 2030.  Le rapport souligne ainsi « qu’en restaurant les écosystèmes dégradés et en préservant efficacement et équitablement 30 à 50 % des habitats terrestres, océaniques et d’eau douce, la société profitera de la capacité qu’a la nature d’absorber et de stocker le carbone et nous accéderons plus vite à un développement durable, mais la volonté politique et un financement adéquat sont essentiels. »

Les États auront l'occasion de débattre de ces sujets rapidement. Des échanges sont, en effet, prévus dans le cadre de la COP27 qui se tiendra en novembre prochain en Égypte.


Anne-Claire Abadie est Gérante de fonds et Spécialiste Climat & Environnement chez Sycomore AM

A.-C. Abadie (Sycomore AM) : "La transition climatique implique des mutations sectorielles"

Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a publié en février dernier le deuxième volet de son sixième rapport d’évaluation sur le climat. Dans leurs conclusions, les experts rappellent qu’un réchauffement supérieur à 1,5 °C du globe terrestre aurait des conséquences irréversibles sur notre environnement. Pour remporter cette bataille en faveur du climat, il est donc vital de faire émerger des entreprises dont les modèles économiques contribuent à la transition écologique et énergétique. Anne-Claire Abadie, gérante de fonds et Spécialiste Environnement chez Sycomore Asset Management, une société de gestion spécialisée dans l’investissement responsable, nous explique comment votre épargne peut y contribuer.

Scala Patrimoine. Comment un fonds peut-il investir en faveur de l’environnement & du climat ?

Anne-Claire Abadie. Nous avons la conviction que la question climatique ne peut être regardée seule. On ne peut pas fermer les yeux sur les interactions entre les différents enjeux environnementaux. Le dérèglement climatique altère la biodiversité, alimentant elle-même les changements climatiques. Investir en faveur de l’environnement demande donc à répondre aux problématiques énergétiques et climatiques, mais aussi à la biodiversité, aux ressources ou encore à la gestion des déchets.

 

« Climat : le concept de « transition juste » est louable, mais très difficile à mettre en œuvre »

 

Scala Patrimoine. Quelles sont les thématiques d’investissement qui ont votre préférence ?

Le traitement des déchets, l’économie circulaire, la construction, la production énergétique et le secteur des transports figurent parmi les activités compatibles avec une stratégie d’investissement en faveur de l’environnement. Cet univers d’investissement est suffisamment large pour proposer une diversification financière mieux adaptée aux changements de cycle économique et à l’évolution des taux d’intérêt. Cette stratégie permet aussi de s’attaquer au cœur du problème posé par le changement climatique : faire progresser l’ensemble des grands acteurs économiques et des secteurs d’activité.

Scala Patrimoine. La lutte contre le changement du climat peut-elle se faire au détriment de la sphère sociale ?

C’est l’un des principaux enjeux. Le concept de « transition juste » est louable, mais très difficile à mettre en œuvre. Par construction, les décisions prises dans le cadre de la transition climatique font face à des résistances de la part de décideurs ou de gouvernements. Elles impliquent, en effet, de profondes mutations sectorielles. La disparition de certaines activités semble malheureusement inéluctable. Les contestations sociales sont, à ce titre, parfaitement légitimes. Un équilibre doit donc être trouvé. C’est pour cette raison qu’il me parait indispensable d’intégrer les critères « Environnementaux », « Sociaux » et de « Gouvernance » (ESG) dans la politique d’investissement d’un fonds positionné sur le thème de l’environnement.

 

« Il est indispensable d’intégrer les critères ESG dans la politique d’investissement d’un fonds Environnement »

 

Scala Patrimoine. Les fonds « climat » ont-ils pour vocation d’investir uniquement sur des entreprises ayant une faible empreinte carbone ? 

Je ne le pense pas. Les fonds proposant une empreinte carbone très basse sont ceux ayant de faibles dépenses d’investissement. Concrètement, cela concerne surtout des sociétés de services (établissements financiers, cabinets de conseil …).  Or ce ne sont pas ces entreprises qui apportent des solutions concrètes à la transition énergétique. Les plus actives sont, en réalité, celles qui ont les plus fortes interactions avec l’environnement. Nous les retrouvons principalement dans les secteurs de l’énergie, de la construction, de la mobilité ou des infrastructures.

Scala Patrimoine. Quels sont les critères à analyser pour évaluer un fonds « climat » ?

Les labels sont déjà une bonne indication. Le Label Greenfin est, par exemple, l’un des plus exigeants puisqu’il impose une obligation de résultat. Malgré tout, la labellisation n’est pas un élément suffisant. Je conseille aux investisseurs de bien regarder la composition du fonds et la liste des entreprises en portefeuille. La réputation de la société de gestion et la sincérité de son action dans le temps fourniront également de précieuses indications. Enfin, les épargnants peuvent aussi regarder la stratégie d’investissement mise en œuvre par le gérant. Quels sont les filtres d’exclusion ? Applique-t-il des critères de sélection explicites sur le thème de l’environnement ? Quelle est sa politique de vote en Assemblée générale d’actionnaires ? Autant d’éléments intéressants à décrypter.

 

« Le Label Greenfin est l’un des labels les plus exigeants puisqu’il impose une obligation de résultat »

 

Scala Patrimoine. Vous avez aussi créé votre propre indicateur : la NEC pour « Net Environmental Contribution ». Comment fonctionne-t-il ?

La Nec mesure pour chaque activité le degré de contribution et de compatibilité de son modèle économique avec la transition écologique et avec les objectifs de lutte contre le réchauffement climatique. Elle s'échelonne de -100% pour une activité fortement destructrice de capital naturel à +100% pour les activités à impact environnemental net fortement positif. Cet indicateur est holistique et a donc vocation à analyser 100 % de l’activité de l’entreprise. Autrement dit, il mesure l’ensemble du cycle de vie d’un produit et d’un service et ses impacts environnementaux sur 6 dimensions : climat, biodiversité, ressources, déchets, eau et qualité de l’air. Notre indicateur est en perpétuelle amélioration. Les connaissances scientifiques sur les impacts environnementaux des activités progressent et les technologies évoluent. Ces informations nous donnent cependant une bonne appréhension de l’impact de l’activité d’une entreprise. Nous mettons d’ailleurs notre méthodologie à disposition de tous, et ce gratuitement.

Scala Patrimoine. Les sociétés de gestion disposent-elles de suffisamment de données pour appliquer une stratégie en faveur de la transition climatique ? L’affaire Orpea peut-elle remettre en cause l’utilisation faite de ces données ?

L’information est déjà présente en très grande quantité. Il ne sert à rien de disposer d’un trop grand nombre de données si l’on n’est pas en mesure de bien l’utiliser. Pour notre part, nous sommes accompagnés par des cabinets de conseil spécialisés en analyse de cycle de vie d’un produit ou d’un service. Leur travail repose sur des bases de données assez précises. Ce sont des sources reconnues et factuelles. Pour vérifier que les entreprises communiquent des données de qualité, les équipes de gestion peuvent, en parallèle, déceler des « signaux faibles » : des problèmes de gouvernance, un management peu collaboratif, de faible rotation des auditeurs favorisant d’éventuels conflits d’intérêts, ou encore des taux d’accidents trop importants au sein des effectifs …


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Mars 2022

L'actualité des marchés financiers est notamment marquée par la guerre en Ukraine et les politiques menées par les banques centrales.

Les points clés sur les marchés financiers :

  • L’Ukraine est ravagée par la Guerre. Les dernières nouvelles sont malheureusement loin d’être rassurantes. Vladimir Poutine ayant confirmé à Emmanuel Macron son désir d’aller au bout de sa démarche et de « prendre le contrôle de la totalité de l’Ukraine ». L’Élysée estime même que « le pire est à venir ».
  • Alimentée par les politiques monétaires très accommodantes des banques centrales, par les investissements massifs des États et un effet de rattrapage « post covid », l’inflation bat des records aux États-Unis, mais également en Europe.
  • Le conflit militaire en Ukraine pourrait contraindre les banquiers centraux à adapter leur calendrier de remontée des taux d’intérêt au cours des prochaines semaines.

Les yeux rivés sur l’Ukraine

La guerre est aujourd’hui aux portes de l’Europe. Le conflit militaire qui oppose les Russes et les Ukrainiens est total. Vladimir Poutine opposant une fin de non-recevoir à toutes les tentatives de négociations en faveur de la paix.

Ces incertitudes géopolitiques pèsent logiquement sur les marchés boursiers. Les principaux indices mondiaux ont sensiblement chuté au cours des dernières semaines. Depuis le début d’année, le CAC 40 abandonne ainsi près de 13 % tandis que le S&P 500 cède environ 9 %. L'indice obligataire Global Aggregate a également reculé de 1,2 %.

Dans ce contexte, l’or joue son rôle de valeur refuge et s’apprécie de 5,5 % depuis le 1er janvier. Les matières premières ont également gagné plus de 6 % avec la hausse des prix du pétrole et du gaz naturel.

Les banquiers centraux joueront ils encore une fois le rôle de « pompier de service » ? Ces derniers vont cette fois-ci devoir manœuvrer avec dextérité pour ne pas laisser l’inflation remontée trop rapidement, sans pour autant briser l’élan économique.

La Russie désormais isolée économiquement du reste du monde

En envahissant l’Ukraine, Vladimir Poutine a agi en totale impunité, faisant fi des appels à la paix des grands dirigeants de ce monde. Lancé tête baissée dans sa cavalcade meurtrière, il semble toutefois avoir sous-estimé la réponse économique et financière des pays occidentaux. Mené par les États-Unis et l’Europe, un cortège de grandes nations souhaite affamer financièrement la Russie. Même la Suisse s’est positionnée en ce sens.

Parmi les principales sanctions prises à l’égard de la Russie figurent :

- L’exclusion de certaines banques russes du système Swift, bloquant ainsi la réalisation de nombreuses transactions internationales ;

- Le gel des actifs de la Banque centrale russe, localisés en Europe et aux États-Unis ;

- Le blocage des fonds détenus par quelques oligarques ;

- L’interdiction de certains échanges commerciaux.

L’effondrement du Rouble est l’une des premières conséquences, et ce malgré l'augmentation des taux d'intérêt russes à 20%. L'espace aérien européen a également été fermé. Un groupe de pirates informatiques (Anonymous) tente, par ailleurs, de faire tomber d'importants sites web russes, par exemple le ministère de la Défense.

Vladimir Poutine a aussi sous-estimé la volonté de résistance des Ukrainiens. Les livraisons d'armes occidentales ont été intensifiées ces derniers jours. L'Allemagne fait, par exemple, acheminer du matériel de combat à l’Ukraine.

Alors que le conflit se durcit, quels sont les motifs d’espoir ? Une prise de conscience des soldats russes est-elle possible ? La Turquie d’Erdogan ou la Chine de Xi Jinping peuvent-elles jouer un rôle efficace de médiateur en faveur de la paix ? Un accord sur une division de l’Ukraine ? Il est aujourd’hui bien difficile de savoir comment la situation va évoluer.

Des conséquences économiques du conflit déjà visibles

Une chose est certaine. L'incursion de Vladimir Poutine en Ukraine va radicalement changer le paysage sécuritaire du monde occidental. Les États de l'Est chercheront refuge dans l'Union européenne (UE) et l'OTAN. C’est déjà le cas de la Géorgie et de la Moldavie qui ont demandé à intégrer l’UE. Les dépenses militaires seront massivement augmentées. Ce n’est pas un hasard si l’Allemagne a annoncé ces derniers jours une hausse sensible de son budget en matière de défense.

Et sur le plan économique ? À ce stade, l'impact le plus évident porte sur le prix des denrées alimentaires et de l'énergie. La Russie est un important exportateur de matières premières, représentant 13 % de la production mondiale de pétrole brut, 17 % de la production de gaz naturel et près d'un dixième de l'approvisionnement mondial en blé. Le pétrole Brent a terminé le mois à 100 $ le baril et les prix du gaz naturel européen ont augmenté de 15 % en février. La hausse des prix de l'énergie pourrait alimenter une inflation plus élevée ou du moins plus persistante, réduisant encore le pouvoir d’achat des ménages.

Les banques centrales dans l’expectative ?

Les banques centrales font face à un dilemme. Augmenter les taux d'intérêt, afin de lutter contre l'inflation, ou réduire leur rythme de resserrement pour soutenir l'économie. Leur stratégie n'est pas encore clairement arrêtée.

Si la hausse des prix de l'énergie freine la croissance, il est fort à parier que les banques centrales mettront un coup de frein à leur politique de resserrement monétaire.

A contrario, si la hausse de la facture énergétique alimente une augmentation des salaires et préserve le pouvoir d'achat des travailleurs, dans un marché du travail tendu, alors il parait très probable que les banquiers maintiennent leur calendrier initial de hausse des taux.

À ce stade, les marchés anticipent six hausses de taux d'ici la fin de l'année de la part de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed). Autre élément de nature à favoriser leur augmentation : les bénéfices très élevés présentés par les entreprises lors du quatrième trimestre 2021.

Les États-Unis aspirés dans une spirale inflationniste ?

Aux États-Unis, les ventes au détail ont dépassé les attentes, après une publication décevante en décembre, suggérant que les consommateurs américains avaient retardé leurs dépenses en raison de l'émergence du variant Omicron, plutôt que de les réduire.

Le rebond des dépenses de consommation s'est traduit par une nouvelle hausse de l'inflation. Celle-ci était de 7,5 % en glissement annuel, largement en avance sur les attentes. Les chiffres de l’emploi sont également très bons, malgré les craintes de fermetures d'entreprises provoquées par la résurgence du Covid-19.

L’économie américaine semble donc solide, les inquiétudes viendront donc de la situation en Ukraine et du resserrement de la politique monétaire qui pourraient continuer à nuire aux marchés boursiers.

Europe : une crise énergétique en vue ?

En Europe, la crise ukrainienne pourrait avoir un impact significatif. Environ un quart de ses importations de pétrole brut et 40 % de ses importations de gaz naturel proviennent de Russie. L'indice MSCI Europe ex-UK a reculé de plus de 4% sur le mois. Les inquiétudes concernant la fiabilité des approvisionnements énergétiques russes exerceront une pression supplémentaire sur les gouvernements européens pour qu'ils abandonnent les combustibles fossiles importés et se tournent vers les énergies renouvelables produites localement à long terme. Sur la question de la transition climatique, le gel des relations économiques entre l’Europe et la Russie pourrait donc être un mal pour un bien.

Pour les investisseurs, l’inflation reste un sujet majeur. Et les chiffres récemment publiés vont dans ce sens. L'inflation globale de la zone euro a atteint 5,1 % en glissement annuel, son plus haut niveau jamais enregistré. Un chiffre dû cependant en grande partie à l’augmentation de la facture énergétique. Lors de sa réunion de février, la BCE n'a pas écarté la possibilité d'une hausse des taux cette année, mais a suggéré qu'une approche calme et graduelle serait adoptée.

Sur le marché du travail, le temps est au beau fixe. Le taux de chômage est tombé à 7%, un niveau inégalé depuis la création de l'euro. La croissance des salaires dans la zone euro devrait augmenter, mais reste à la traîne par rapport aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Royaume-Uni : les marchés actions résistent bien

Le 3 février, la BoE a relevé ses taux de 0,25%. Après d'importantes fluctuations des prix au cours du mois, le marché a terminé le mois de février en s'attendant à ce que les taux d'intérêt dépassent 1,5 % d'ici la fin de l'année. L'inflation globale pour janvier s'est établie à 5,5 % en glissement annuel. La hausse des prix des matières premières a aidé le marché boursier britannique, compte tenu de la pondération importante des actions énergétiques et minières. Le FTSE All-Share n'a baissé que de 0,5% sur le mois.

Les convictions de Scala Patrimoine

La prudence mère de toutes les vertus

Nous maintenons le cap fixé depuis plusieurs mois. Nous appliquons une stratégie prudente sur les marchés actions, en privilégiant les thématiques à potentiel de long terme, les fonds de performance absolue et les fonds flexibles.

La volatilité que nous anticipions depuis le début de l’année s’est encore accentuée avec le conflit militaire en Ukraine. Cette phase de stress touche non seulement les marchés actions, mais aussi les marchés obligataires. À cause de la crainte de l’inflation et de la hausse des taux, nous pensons que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles.

Dans cet environnement baigné d’incertitudes, notre priorité est de préserver votre capital. C’est pourquoi l'allocation de notre fonds patrimonial Monacia est, en grande partie, protégée. Nous prenons des positions « contre le marché » depuis le début de l’année. Ces investissements nous ont permis de contrebalancer les phases de baisse.

Enfin, 30% des investissements des portefeuilles sont positionnés sur des placements « alternatifs », contribuant ainsi à accroître la résilience du portefeuille. Nous avons, à cet effet, investi sur des fonds Long/Short neutres aux marchés, sur des fonds de stratégies décorrélées des marchés et sur l’inflation.

Prêt à saisir les opportunités

La correction des marchés actions pourrait, à terme, offrir des points d'entrée attractifs sur les marchés actions. En fonction des événements de marchés et de l’actualité géopolitique, nous nous tenons prêts à saisir toutes les opportunités d’investissement qui se présenteront.

Dans tous les cas de figure, il sera nécessaire de sélectionner avec soins les régions et secteurs les mieux à même à rebondir.

Nous anticipions un premier trimestre difficile, mais nous pensons toujours qu'un rattrapage dans la deuxième partie de l'année est possible, si le conflit en Ukraine trouve une issue favorable. Dans ce cas, afin de limiter les risques, nous augmenterons au fur et à mesure les expositions.

Par ailleurs, dans un souci de diversification, nous proposons des investissements sur des produits structurés, du private equity et de la dette privée. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations sur ces placements.


Le fonds Scala Conviction Environnement, dédié à la transition climatique, est géré par Olivier Ken d'Ecofi Investissements

Olivier Ken (Ecofi) : "Nous recherchons les entreprises qui innovent pour réduire leur empreinte carbone"

Scala Patrimoine et Ecofi viennent de lancer un fonds dédié à la transition climatique. Olivier Ken, Gérant actions au sein de la société de gestion, nous en dévoile la stratégie d’investissement.

Scala Patrimoine. Pouvez-vous nous présenter Ecofi en quelques mots ?

Olivier Ken. Ecofi est la société de gestion du Groupe Crédit Coopératif, membre de BPCE.

En 2022, Ecofi fête 50 ans d’engagements et d’innovations au service d’une finance plus responsable.

En effet, en 1972 naissait notre première Sicav, devenue depuis Epargne Ethique Flexible.

1er fonds de partage en Europe créé en 1983, lancement de notre fonds solidaire en 2002 (avec aujourd’hui plus de 80 entreprises solidaires financées), gamme de fonds 100% ISR* en 2019, première société de gestion française à adopter le statut d'entreprise à mission en 2020… Ecofi œuvre au quotidien pour apporter des preuves à ses engagements et allier performance financière et respect de l'Homme et de la Planète. Ces engagements n’ont fait que grandir au fil des ans.

Aujourd’hui, Ecofi inscrit plus que jamais sa démarche sur le long terme, alliant maîtrise, implication et sincérité pour bâtir, Ensemble, des solutions d’investissement durables et avoir un impact positif.

Scala Patrimoine. Peut-on concilier « quête de sens » et performance de ses investissements ?

Oui, tout à fait ! Il faut aller chercher la performance dans toutes les pratiques de l’entreprise, à 360 degrés. Associer analyse financière et analyse extra-financière permet de cerner plus efficacement l’attractivité d’une entreprise - sa santé économique et ses perspectives. Cela permet aussi d’anticiper et de prévenir au mieux les risques environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG) susceptibles de compromettre sa performance, en particulier en termes de risques financiers, de réglementation, de réputation, de marché et de gestion des relations avec les parties prenantes.

 

« Nous investissons sur le long terme dans le capital des entreprises »

 

Scala Patrimoine. Quels sont les investissements réalisés par le fonds Scala Conviction Environnement ?

C’est un fonds multi-actifs, investi sur la thématique du climat. Trois grandes poches le composent : les actions (entre 75 % et 85 %), les obligations vertes (jusqu’à 15%) et les entreprises solidaires (jusqu’à 10%).

Sur la partie actions, nous appliquons une stratégie de stock-picking avec la volonté d’être investis sur le long terme dans le capital des entreprises. Scala Conviction Environnement concentre ses investissements sur une vingtaine de valeurs équipondérées. Chaque titre représentant 5 % du portefeuille. C’est donc un véritable fonds de conviction.

Scala Patrimoine. Ce fonds « climat » se positionne sur les entreprises dont l’activité entre dans le champ de la Transition énergétique et écologique. Quels sont les secteurs dominants ?

Par construction, les biais sectoriels sont assez marqués. Nous ne détenons pas de « financières » ni d’entreprises œuvrant dans le secteur des énergies fossiles. De même, vous trouverez assez peu de titres venant des secteurs de l’immobilier ou de la consommation non durable (nourriture, médicaments…).

À l’inverse, les valeurs industrielles sont très bien représentées, avec une exposition du fonds proche de 30%. Ces entreprises devraient, à notre sens, bénéficier des plans de relances massifs lancés en Europe et d’un effet « rattrapage », après le ralentissement des investissements durant la crise du Covid-19.

Nous avons également de fortes convictions sur certaines valeurs technologiques, principalement les semi-conducteurs et les logiciels de simulation. Une thématique qui représente environ 20% du portefeuille. Autres secteurs que nous privilégions : ceux de l’agriculture de précision et de la nutrition. Enfin, une partie du fonds est investie dans des « utilities », autrement dit des entreprises positionnées sur les réseaux de transmission et de distribution d’eau et d’électricité ainsi que sur la production d’énergies renouvelables.

 

« Les valeurs industrielles devraient bénéficier des plans de relances massifs lancés en Europe et d’un effet rattrapage, après le ralentissement des investissements durant la crise du Covid-19 »

 

Scala Patrimoine. Quels sont les risques que vous avez pu identifier ?

Le principal risque est celui d’une récession. Elle aurait alors pour conséquence de retarder la diffusion des plans de relance étatiques et des investissements des entreprises. Nous sommes conscients que la phase d’accélération économique que nous connaissons ne va pas durer éternellement. Elle tend naturellement à se normaliser. Les investisseurs seront, à ce titre, très attentifs aux politiques monétaires menées par les banques centrales. La Réserve fédérale américaine (Fed) ayant déjà annoncé une hausse des taux d’intérêt plus agressive qu’attendu. Les marchés craignent que ces remontées de taux se matérialisent tardivement, au moment où la croissance économique s’essoufflerait. Ce scénario serait, bien sûr, défavorable aux marchés actions. Au regard des principaux indicateurs économiques, nous estimons toutefois peu probable la survenance d’une récession à moyen terme.

Les questions d’ordres géopolitiques constituent un autre point d’alerte. Une aggravation de la situation en Ukraine raviverait les tensions sur les marchés financiers. Elle provoquerait également une flambée des prix du gaz et du pétrole. Si tel était le cas, nous pourrions être amenés à revoir notre allocation et à nous montrer plus défensifs.

Scala Patrimoine. Les gérants du fonds appliquent votre processus propriétaire « Impact ISR ». Comment cela se concrétise-t-il dans sa gestion ?

Avant d’avoir le droit d’investir dans une entreprise, nos équipes s’assurent qu’elle passe notre filtre IMPACT ISR qui se déroule en 3 temps : exclusions sectorielles et des paradis fiscaux ; sélection de l’entreprise au regard de ses enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance ; gestion des émetteurs controversés.

Nous raisonnons de manière globale et dynamique. Nous pouvons nous positionner sur des entreprises industrielles, mais nous recherchons celles qui innovent pour réduire leur empreinte carbone. C’est, par exemple, le cas du groupe allemand Befesa, spécialisé dans la collecte et le recyclage des poussières d'acier et des résidus d'aluminium. Aujourd’hui, deux méthodes permettent de produit de l’acier : l’utilisation de hauts fourneaux ou de fours à arc électrique. Cette dernière émet toutefois sept fois moins de CO2. Dans tous les cas, la production d’acier génère des résidus de zinc et d’aluminium. Befesa se charge de les collecter et de les recycler. Si son business model est une source d’émission de carbone importante, elle demeure toutefois essentielle à la décarbonisation du secteur de la sidérurgie.

 

« Plus il y aura de sociétés de gestion spécialisées sur le thème de l’investissement responsable, plus les entreprises seront incitées à accélérer leur transformation »

 

Scala Patrimoine. Quelle place laissez-vous au dialogue avec les entreprises ?

Si les gérants d'Ecofi souhaitent intégrer une société qui est exclue de l’univers d’investissement ou qui présente une controverse forte, ils peuvent entamer un dialogue avec elle. Ce moment d’échange nous permet d’expliquer au management pourquoi leur groupe ne passe pas nos filtres et de leur proposer une feuille de route pour s’améliorer.

Nous sommes signataires d’un certain nombre de coalitions d’actionnaires afin de peser d’un poids encore plus important. Par exemple, nous avons participé à la création d’un réseau d’engagement actionnarial regroupant plusieurs sociétés de gestion appelé « Shareholders for Change ». Il est primordial de comprendre que les choses ne sont pas figées. Les entreprises sont à l’écoute des recommandations. Plus il y aura de sociétés de gestion spécialisées sur le thème de l’investissement responsable, plus les entreprises seront incitées à accélérer leur transformation.

Scala Patrimoine. Quelles sont les principales valeurs du portefeuille ?

John Deere, leader mondial des équipements agricoles, est l’une de nos principales convictions. En rachetant la société Blue River Technology en 2017, le groupe américain a mis la main sur l’un des pionniers de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine agricole. Leurs outils permettent de réduire l’utilisation de produits chimiques de près de 90 % par rapport aux approches conventionnelles. Leur activité connaît depuis quelques années une croissance très forte.

Nous apprécions aussi Acciona energia. L'activité de la société espagnole porte sur le développement de projets d'énergies renouvelables (hydraulique, solaire …). Elle s’appuie sur un excellent track-record et une valorisation encore très attractive.

Nous pouvons également mettre en lumière Symrise. Ce groupe allemand travaille dans la production de saveurs et de parfums, en utilisant des éléments naturels respectueux de l'environnement.

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.


Bercy propose une simplification des démarches administratives en ligne aux entrepreneurs

Le gouvernement simplifie les démarches administratives des entrepreneurs

Les entrepreneurs sont malheureusement très nombreux à se perdre dans les méandres de l’administration. Tel le labyrinthe construit par l’ingénieux Dédale pour empêcher le Minotaure de s’échapper, le formalisme « à la française » se distingue, en effet, par sa très grande complexité. Le ministère de l’Économie et des Finances en a d’ailleurs pleinement conscience. Il reconnait même « que certaines informations et formalités sont encore éparpillées sur de nombreux sites méconnus ou mal référencés ».

Pour apporter plus de lisibilité et de fluidité dans les démarches réalisées par les entreprises et les entrepreneurs, le Gouvernement a lancé, en ce début d’année, un programme de simplification des services en ligne dédiés aux professionnels. Trois nouveaux sites sont désormais accessibles. Scala Patrimoine vous les présente.

entreprendre.service-public.fr : pour s’informer et s’orienter

Ce site est le nouveau point d'entrée des indépendants pour accéder à l'ensemble des informations administratives les concernant. Le chef d'entreprise dispose donc, dans une seule interface, des informations essentielles pour conduire et développer son activité au quotidien. Le parcours est construit autour des six étapes clés de la vie de l’entreprise : sa création, sa reprise, sa gestion, son développement, sa fermeture et sa transmission.

entreprendre.service-public.fr intègre notamment les aspects comptables, fiscaux et de ressources humaines. L'entrepreneur pourra, par exemple, déclarer en ligne son chiffre d’affaires ou accéder à des modèles de documents (factures …). Celui-ci pourra même prendre rendez-vous avec des conseillers appartenant à une quarantaine de services de l'État.

formalites.entreprises.gouv.fr : pour réaliser des formalités

Mis en place par l’Institut National de la Propriété industrielle (INPI), le site formalites.entreprises.gouv.fr centralise l’ensemble des formalités administratives à accomplir pour immatriculer, modifier, cesser son activité ou encore déposer ses comptes.

Cette interface rassemble ainsi les ressources d’une dizaine de sites issus notamment des Centres de Formalités des Entreprises (CFE). Le nouveau service se substituera définitivement à eux à compter du 1er janvier 2023.

portailpro.gouv.fr : pour déclarer et payer

Avec portailpro.gouv.fr, Bercy propose désormais un portail unique rassemblant DGFiP, Douane et Urssaf.  Les entrepreneurs pouvant ainsi effectuer l’intégralité de leurs déclarations fiscales, douanières et sociales via cette interface. Ceux-ci peuvent également suivre leur situation en temps réel, synthétisée dans un tableau de bord.

L’entrepreneur ou son mandataire a aussi la possibilité de dialoguer avec les services publics concernés : Urssaf, Douanes ou Finances publiques, en utilisant la messagerie sécurisée mise à sa disposition.


L'institut de l'économie positive, présidée par Audrey Tcherkoff

Audrey Tcherkoff (Institut de l'Économie Positive) : "Les entreprises ont poursuivi leur effort en matière environnementale"

L’institut de l’économie positive assiste les organisations publiques et privées dans le cadre de leur transition vers une croissance durable et positive. Audrey Tcherkoff, sa Présidente Exécutive et membre du Jury du Prix de la Finance Verte 2022, nous explique comment les entreprises conduisent leur transformation, dans un environnement sanitaire et économique incertain.

Scala Patrimoine. Quels sont les principaux fondements de l’économie positive ?

Audrey Tcherkoff. L’économie positive est constituée de deux piliers : faire passer le long terme avant le court terme et s’inscrire dans le cadre d’un capitalisme « patient ». Autrement dit, travailler sur des temps plus longs dans le but d’obtenir des résultats qui ne vont pas participer à la destruction de la planète ou fragiliser l’équilibre social. Notre humanité ne pourra pas survivre si les hommes politiques et les dirigeants d’entreprises ne pensent qu’à leur réélection ou au parcours boursier de leur société. Il convient de favoriser l’émergence de nouveaux modèles économiques et de rentabilité qui ne soient pas uniquement fondés sur le principe de moindre nocivité. Au contraire, les entreprises devront avoir un véritable impact positif sur notre société. Les dépenses réalisées par les sociétés pour accélérer leur transformation devront ainsi être considérées comme un investissement de long terme, et non plus un centre de coûts.

Scala Patrimoine. Qu’est-ce que l’Institut de l’Économie Positive ?

Audrey Tcherkoff. L’institut est une émanation de la fondation Positive Planet. Depuis près de 20 ans, la fondation est le témoin du dysfonctionnement de nos sociétés. En réponse, nous avons donc décidé de créer une organisation qui serait au carrefour des enjeux publics et privés, et ainsi rassembler l’ensemble des parties prenantes autour d’un mouvement ayant vocation à redonner espoir. Notre volonté est d’apporter des réponses très concrètes pour permettre aux acteurs de la société de se saisir des objectifs économiques, sociaux et environnementaux. Or, les éléments qui ne se mesurent pas n’existent pas. L’institut s’est donc fixé pour mission de mesurer la positivité des acteurs économiques, c’est-à-dire l’impact à long terme des nations, des entreprises et des territoires (ville, département, région). Nous guidons également ces acteurs dans leur transformation en leur apportant le conseil adéquat et en organisant des moments d’échanges dans le cadre de forums internationaux.

 

 « La transformation positive d’un groupe ne peut pas se faire au détriment de sa stabilité financière »

 

Scala Patrimoine. Quels sont les obstacles à la transformation positive des entreprises ?

Audrey Tcherkoff. Deux freins prédominent : la course à la profitabilité sans fin et le manque d’alignement entre nos valeurs et nos actes. L’Homme est capable de grandes prouesses techniques et technologiques. Mais à force de mobiliser ce génie sur la destruction des richesses de la planète, ses capacités se retournent contre lui. Les leviers de réussite sont pourtant très nombreux. Or, certains secteurs vont devoir s’adapter, au risque de s’affaiblir. Je pense notamment à ceux de la pétrochimie, du tourisme ou de l’aviation. Nous venons de réaliser une enquête auprès des salariés du secteur privé. Dans leur immense majorité, ils plébiscitent la mise en œuvre d’une dynamique de transformation positive, impulsée par leur entreprise. Au-delà de l’implication du top management, condition sine qua non de succès, cette transformation doit s’appuyer sur un véritable plan stratégique. Toute la chaine de valeur de l’entreprise doit être partie prenante de ce changement.

Scala Patrimoine. Lorsqu’il était à la direction Danone Emmanuel Faber, a souhaité accélérer l’engagement sociétal du groupe, en mettant en œuvre un plan appelé « Local first ». La crise du Covid-19 et des problèmes de gouvernance ont cependant poussé les actionnaires à l’évincer. Cet épisode ne montre-t-il pas les limites de l'économie positive, dans un contexte économique difficile ?

Audrey Tcherkoff. Dans des périodes de grandes incertitudes, la nature humaine a tendance à se recentrer sur un cadre de confiance. Pour une entreprise, le maintien des profits de court terme en est un. Nous sommes les premiers à souligner que la transformation positive d’un groupe ne peut pas se faire au détriment de sa stabilité financière. L’Institut de l’économie positive est cependant convaincu que ce sont les acteurs les plus audacieux qui réussiront à disrupter le marché. Malheureusement, nous sommes depuis trop longtemps enfermés dans la dictature du court terme. Mais ce schéma de pensée atteint aujourd’hui clairement ses limites.

 

« Les travaux en cours sur la taxonomie européenne constituent un pas de géant »

 

Scala Patrimoine. Chaque année, l’Institut de l’économie positive publie un baromètre de la positivité des entreprises du CAC 40. Vous y étudiez notamment leur empreinte environnementale. Quels en ont été les principaux enseignements ?

Audrey Tcherkoff. Notre baromètre propose une analyse de la performance durable des entreprises classées au premier rang de l’économie française. Cinq dimensions vitales sont passées au crible : les conditions de travail et l’engagement des collaborateurs, le partage équitable et inclusif de la valeur, l’empreinte environnementale, les investissements en matière de formation et de recherche ainsi que la vision stratégique de long terme. Tous les résultats sont pondérés en fonction de la transparence dont ces entreprises font preuve. En matière environnementale, en dépit du contexte, ces dernières ont réussi à poursuivre leur effort. Cette crise a accéléré la prise de conscience de la fragilité de nos écosystèmes. Restons toutefois réalistes : la marge de progression est considérable ! Cette année, la notation moyenne des entreprises demeure stable.

Scala Patrimoine. Faut-il durcir la réglementation applicable aux investisseurs (les institutionnels, les banques, voire les épargnants) ? Doit-on les contraindre à se positionner en faveur de la transition climatique, notamment en décarbonant leurs portefeuilles ?

Audrey Tcherkoff. Sans mesures coercitives, nous perdrons un temps précieux. Or, nous n’avons plus le luxe d’attendre. La maison brule ! Les travaux en cours sur la taxonomie européenne constituent, à cet égard, un pas de géant. L’instauration d’une taxe carbone en serait un autre. La contrainte est l’un des moyens, mais ne peut pas être l’unique réponse à nos problèmes. Il est nécessaire de proposer un projet de société qui emporte une profonde adhésion de l’ensemble des acteurs. C’est essentiel de réenchanter le débat, et de donner envie à tous les acteurs de s’engager pour cette cause.


Bercy annonce la signature d'un accord cadre veillant à plus de transparence sur les frais appliqués sur les contrats d'assurance-vie et les PER.

Assurance-vie, PER : Bercy part en guerre contre les frais excessifs

Haro sur les frais dans l'assurance-vie et le PER !

Le gouvernement a fait de la modernisation des produits d'épargne (assurance-vie, PER ...) des Français l’une de ses priorités. Un projet politique qui est aujourd’hui comparable à une fusée à plusieurs étages.

Le premier a été initié lors du vote de la loi Pacte, dans laquelle fut notamment intégrée la réforme de l’épargne retraite.

Le second a posé les jalons d’une concurrence plus intense entre les acteurs. Le but étant de favoriser l’émergence des placements les plus innovants.

Le troisième étage repose, quant à lui, sur une lutte contre les frais excessifs appliqués aux produits d’épargne.

« Si on veut vraiment que les frais soient réduits, il faut de la concurrence entre les différents produits, entre les différents producteurs. Et que cette concurrence, pour qu'elle fonctionne, doit être totalement transparente » a récemment martelé Bruno Le Maire. Fidèle à cette ligne de conduite, le Ministre de l’Économie et des Finances vient d’obtenir la signature d’un Accord de Place dans lequel l’ensemble des acteurs s’engagent à renforcer la transparence des frais du plan d’épargne-retraite (PER) et de l’assurance-vie.

Un manque de transparence criant

« Cachez ces frais que je ne saurais voir » ! La tirade de Tartuffe à Dorine dans la célèbre comédie de Molière s’applique parfaitement à la politique tarifaire de certains établissements financiers. Des frais parfois exorbitants sont, en effet, prélevés sur les placements proposés aux épargnants.

Alertés sur le sujet, deux sénateurs, Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson, avaient présenté, il y a quelques mois, plusieurs propositions pour en réduire la facture. Bruno Le Maire avait lui-même demandé un rapport à Corinne Dromer, la présidente du Comité consultatif du secteur financier (CCSF). Dans ses conclusions, elle recommandait que chacun puisse bénéficier d’une information complète sur les frais, avant même la souscription du contrat. Et qu’une fois leur contrat signé, les épargnants reçoivent chaque année un détail de tous les frais appliqués. Des propositions pleines de bons sens qui ont, en partie, été entendues.

Une meilleure visibilité sur les frais des PER et des contrats d’assurance-vie

L’accord de place signé par les différents distributeurs et producteurs de PER et d’assurance-vie renforce significativement la transparence sur les frais appliqués à ces contrats. Banquiers, assureurs et conseillers en gestion de patrimoine se sont, en effet, engagés à donner accès aux détails des frais prélevés sur ces contrats.

D’ici quelques mois, les Français pourront ainsi comparer plus facilement les offres entre elles. Ils disposeront pour cela d’un tableau donnant une vision d’ensemble des frais appliqués par chaque promoteur sur le contrat visé. Pour une meilleure lisibilité, le document-cadre sera le même pour tous.

Concrètement, l’accord de place prévoit :

- L’accessibilité de l’information directement sur le site internet du promoteur ;

- La publication d’un tableau standard regroupant les frais par catégorie. Celui-ci sera mis en ligne dès le 1er juin, sur le site de chaque producteur de PER ou d’assurance-vie ;

- L’annonce du total des frais supportés par chaque unité de compte ou de chaque actif. Toutes les informations s’adressant aux « prospects » (avant la signature du contrat) seront affichées dès le 1er juillet 2022. À partir de 2023, les informations seront transmises aux détenteurs du contrat pour la campagne d’information annuelle de l’exercice 2022.

Avec cet accord-cadre, Bercy espère faire jouer pleinement la concurrence et pousser les assureurs à baisser leurs frais. Dans un communiqué, l’Association Française de la Gestion Financière (AFG) s’est également félicitée de cette action : « en disposant d’une information complète sur les frais avant souscription, l’épargnant pourra davantage comparer les offres. Cette transparence accrue contribuera à l’émergence d’offres innovantes et plus simples »

L’œil de Scala Patrimoine 

Pas de confiance sans transparence

Cette action doit faire prendre conscience aux épargnants que des frais trop élevés peuvent réduire considérablement le rendement d’un placement. Cet accord de place est, par conséquent, une très bonne nouvelle.

Les pratiques de certains acteurs nous semblent aujourd’hui anachroniques ! Il était temps que le gouvernement intervienne sur le sujet. Envoyer un récapitulatif des frais payés sur une année à chaque client est un minimum syndical. Comment certains acteurs peuvent-ils espérer créer une relation de confiance avec leurs clients sans une totale transparence de leur système de tarification ?

La publication du montant des rétrocessions de commissions va également dans le bon sens. Toutes ces nouveautés vont permettre aux épargnants de repérer plus facilement les acteurs trop gourmands en frais.

Les atouts du Clean Share

Nous pensons que les politiques doivent aller encore plus loin. Un rapport transmis par le Sénat préconise la création d’un outil comparatif des frais moyens d’assurance-vie. Ce projet serait une réelle avancée. Les Français pourraient ainsi visualiser et comparer le coût complet des contrats des différents promoteurs en un seul clic !

Notre cabinet n’a pas attendu ces accords pour s’investir en faveur de la transparence et d’une baisse massive des frais. Depuis 2019, nous proposons à nos clients une assurance-vie dite « Clean Share. ». Les fonds de ce contrat sont ainsi proposés sans que ne soit reversée une part des frais de gestion du fonds au distributeur (banque, CGP). L’élimination de cette « part distributeur », c’est-à-dire la suppression des « rétrocessions de commissions », réduit ainsi drastiquement les frais prélevés sur le contrat.

N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet.