Aurélien Florin

Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Décembre 2021

Les points clés sur les marchés financiers :

Les marchés financiers s’agitent de nouveau

Les investisseurs boursiers n’ont pas eu le temps de s’ennuyer durant le mois de novembre. Les marchés financiers sont, en effet, entrés dans une nouvelle phase d’instabilité, provoquée par l'augmentation des hospitalisations pour Covid-19 dans certaines parties de l'Europe et les inquiétudes concernant le nouveau variant Omicron.

Résultat, les principaux indices boursiers ont terminé le mois en baisse. Et, une fois n’est pas coutume, les obligations d'État ont retrouvé quelques couleurs.

Pour l’instant, et comme pour les précédents variants, il faudra attendre la publication d’études scientifiques plus poussées, pour avoir une idée précise de sa dangerosité.

Ces incertitudes sanitaires surgissent au plus mauvais moment, juste avant les fêtes de Noël et alors que l’économie mondiale continuait de croître à un rythme très dynamique.

Variant Omicron : comme un air de déjà-vu

La hausse du nombre de personnes hospitalisées en raison de symptômes liés au Covid s'est jusqu'à présent limitée à certaines parties de l'Europe du Nord. Et mauvaise nouvelle, les admissions en soins intensifs ont augmenté fortement dans ces pays. En revanche, les hospitalisations au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France, en Italie ou encore en Espagne n'ont - pour le moment - pas évolué à un rythme alarmant.

À ce jour, aucune réponse définitive n’a été apportée par le corps scientifique concernant la résistance du variant Omicron aux vaccins existants. Dans l’hypothèse où l'efficacité des vaccins serait considérablement réduite, les sociétés pharmaceutiques semblent cependant convaincues de pouvoir produire de nouveaux vaccins dans un délai d'environ trois mois. Autre bonne nouvelle, des pilules antivirales seront disponibles d’ici quelques mois et pourraient ainsi réduire les risques d’hospitalisations.

À ce stade, il nous semble peu probable que les marchés actions viennent à chuter dans les mêmes proportions qu’en février/mars 2020, au début de l’épidémie. Une baisse modérée n’est cependant pas à exclure.

Faucon Vs Colombe

La presse en a fait l’un de ses marronniers favoris, et les dirigeants des banques centrales leur sujet de prédilection : l’inflation ! S’installera-t-elle dans le temps ? C’est la question la plus importante du moment !

L’enjeu est de taille, car les chiffres de l’inflation influenceront directement les politiques monétaires menées par les banques centrales.

Si l’inflation s’évapore rapidement : les politiques d’assouplissements monétaires vont perdurer. Cette approche est défendue par « les Colombes » dans le but de continuer à stimuler l’économie.

Si l’inflation perdure : les taux d’intérêt pourraient être augmentés pour éviter tout dérapage. Cette approche est, quant à elle, soutenue par « les Faucons » pour se prémunir d’une hausse des prix trop marquée.

Il y a quelques semaines, Jérôme Powell annonçait que les pressions inflationnistes n’étaient que temporaires. Il semble aujourd’hui avoir changé (un peu) d’avis. Selon le président de la Fed, l’inflation devrait durer au moins jusqu’au second semestre 2022. Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives.

La bonne santé de l’économie chinoise

Les données macroéconomiques venues de Chine montrent une amélioration, à la fois du commerce extérieur et de la demande intérieure. Les exportations chinoises se portent très bien ! Elles affichent une hausse pour le troisième mois consécutif, tirée par la forte demande de l'Europe.

Cette bonne dynamique rejaillit également sur le consommateur chinois : les ventes au détail et la production industrielle ont dépassé les attentes.

Malgré ce contexte économique florissant, les actions et la dette des marchés émergents ont affiché des rendements en baisse. Une déception qui s’explique - la aussi - par les inquiétudes liées à la pandémie de Covid-19.

Jerome Powell : « Four more years »

L’économie américaine se porte très bien. L'indice des prix à la consommation américains a bondi depuis un an, atteignant son plus haut niveau en 31 ans. Les ventes au détail ont aussi fait preuve de résilience. Cette belle dynamique, couplée à la robustesse du marché du travail, masque pour l’instant les inquiétudes concernant l'inflation.

Sur le plan politique, Jerome Powell a été reconduit pour un mandat de quatre ans en tant que président de la Réserve fédérale américaine (FED). Au cours des six prochains mois, celui-ci devrait réduire les achats mensuels d'obligations de 120 milliards de dollars à zéro. Plusieurs membres de la Fed ont cependant évoqué une possible accélération du rythme de la réduction. Mais de telles décisions apparaissent hautement improbables à court terme, tant que les incertitudes autour du variant Omicron ne seront pas écartées.

Inquiétudes en Europe ?

Rattrapée par les quatrièmes et cinquièmes vagues du Covid-19, l’économie européenne s’est de nouveau grippée en novembre. Plusieurs pays ont déjà réintroduit de nouvelles contraintes de mobilité pour freiner la propagation du virus. Ces mesures, ainsi qu'une inflation en hausse, ont pesé sur le moral des consommateurs, qui a légèrement diminué ces derniers mois.

Conséquence directe : les marchés actions ont baissé en novembre. Les obligations d'État ont, quant à elles, bien résisté.

En Allemagne, Olaf Scholz vient de prêter serment en tant que nouveau chancelier allemand. Le leader des sociaux-démocrates remplace ainsi Angela Merkel, après 16 années à la tête du gouvernement. L’une des premières décisions de la coalition du SPD avec les verts est la mise en œuvre d’une politique climatique ambitieuse, portant notamment sur la suppression progressive du charbon du mix énergétique allemand d'ici 2030.

Outre-Manche, contrairement aux vagues précédentes, le Royaume-Uni a été relativement épargné par le Covid-19. Dans ce contexte, la confiance des consommateurs et les ventes au détail affichent des niveaux en hausse. La Banque d'Angleterre a décidé de maintenir les taux inchangés en novembre.

COP26 : un bilan en demi-teinte

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) a également rythmé le calendrier des dernières semaines. Les dirigeants de 197 pays se sont, en effet, réunis afin de prendre des mesures pour limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C. Plusieurs avancées significatives ont pu être actées sur le charbon, la déforestation et les émissions de méthane. Mais le bilan demeure globalement décevant.

Haro sur la crypto ?

Les cryptomonnaies sont des actifs extrêmement volatils. Au gré des actualités financières, politiques ou réglementaires, leurs valeurs peuvent varier très fortement d’une journée à l’autre. Ce fut notamment le cas le 4 décembre dernier où le Bitcoin a perdu près de 20 % de sa valeur en quelques minutes.

Provoquée par les inquiétudes autour du variant Omicron, cette baisse a été accentuée par le piratage de la plateforme Bitmart et par la publication de commentaires négatifs d’investisseurs sur les cryptomonnaies.

Nous profitons de cet épisode de forte volatilité pour vous rappeler qu’investir sur des cryptomonnaies vous expose à un risque de perte en capital. Il convient de ne pas se laisser aveugler par les rendements extraordinaires réalisés sur ce type d’actifs au cours des dernières années. Si vous souhaitez vous positionner sur des cryptomonnaies, investissez uniquement l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre. Il faut également faire attention aux arnaques de plus en plus fréquentes sur ce marché. La dernière en date : la création d’une cryptomonnaie « inspirée » par la série Squid Game.

Conclusion

La croissance devrait demeurer positive. Il est également fort probablement que l’inflation se maintienne au-dessus des objectifs des banques centrales en 2022.

Si la politique monétaire menée par les banques centrales sera très probablement moins agressive en 2022, le processus de normalisation s’annonce progressif et les politiques budgétaires resteront accommodantes.

Dans cet environnement économique favorable, les principales inquiétudes des investisseurs se porteront donc sur l'effet potentiel du variant Omicron et sa résistance aux vaccins existants. Les investisseurs attendent la publication des premières études scientifiques sur le variant Omicron, d’ici la fin de l’année, avant de se positionner avec plus de certitudes sur ses éventuels impacts économiques.

Quoi qu’il en soit, nous conservons un œil sur les annonces des banques centrales, l’évolution des bilans et des taux directeurs. Nous gardons en tête qu’en 2018 c’est le retrait des liquidités et la perspective de hausse des taux qui a entrainé une forte correction des marchés financiers au quatrième trimestre.

Les convictions de Scala Patrimoine

Sécurisation des portefeuilles

Nous adoptons une stratégie prudente sur les marchés actions, en privilégiant les thématiques de long terme, les fonds de performance absolue et les fonds flexibles. Des bénéfices sur certaines lignes ont ainsi été prises après la forte hausse des marchés financiers depuis le début de l’année. Nous adoptons une position neutre en utilisant des positions short sur les marchés US, européens et sur les obligations.

La volatilité pourrait perturber les marchés financiers dans les mois à venir, non seulement pour les marchés actions, mais aussi pour les marchés obligataires. Cet environnement nous amène à penser que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles. Nous réduisons donc notre exposition aux obligations et aux actions. Nous maintenons notre position sur l’inflation.

Enfin, nous pensons qu'une allocation aux alternatives pourrait contribuer à accroître la résilience du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés et des fonds sur des stratégies décorrélées des marchés financiers.

Nous sommes prêts à renforcer - opportunément - nos expositions sur des points de marché bas. L’exposition de notre fonds patrimonial sera ainsi ajustée au cours des prochains mois afin de maintenir notre approche de gestion du risque.

Un attrait toujours prononcé pour les investissements alternatifs

Par ailleurs dans un souci de diversification, nous sommes toujours à l’affut d’investissements alternatifs pour sécuriser vos portefeuilles et ainsi réduire les risques en cas de secousses des marchés financiers. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations sur ces placements.

Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs.

Nous proposons aussi des produits structurés sur mesure avec des conditions très avantageuses pour les clients. En effet, nous optimisons les rendements en travaillant directement avec les salles de marchés et en ne prenant aucune commission sur les montants souscrits, en tant qu’indépendant, nous nous rémunérons en effet exclusivement aux honoraires.


Les deux semaines d’intenses tractations lors de la COP 26 ont abouti à un accord jugé décevant par les principaux observateurs.

COP26 : les engagements pris par les pays signataires

Organisée par les Nations-Unies, la 26ème édition de la conférence des parties s’est déroulée du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (COP26). 197 pays y étaient réunis pour échanger autour des enjeux climatiques et annoncer de nouveaux engagements visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Hélas, ces deux semaines d’intenses tractations ont abouti à un accord jugé décevant par les principaux observateurs. Un constat partagé par le président de la COP 26, Alok Sharma. Au bord des larmes, celui-ci a même tenu à présenter ses excuses lors de la clôture de l’événement. « Permettez-moi de dire à tous les délégués que je m’excuse pour la façon dont le processus s’est déroulé. Je suis profondément désolé. Je comprends également la profonde déception, mais je pense qu’il est vital que nous protégions cet accord ».

Cette « Conférence des parties (COP) » s’est, il est vrai, déroulée dans un contexte particulièrement défavorable, marqué par les inquiétudes autour de l’épidémie de covid-19 et la flambée des prix de l’énergie (Pétrole, gaz). Mais faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Malgré la légitime déception, le document final signé par les participants contient des avancées bien réelles.

Les avancées conclues lors de la COP26

  • Les énergies fossiles évoquées

Pour la première fois, les représentants des pays présents à Glasgow ont appelé à une réduction de l’utilisation « des énergies fossiles ». Chacun d’entre eux devant « accélérer les efforts vers la diminution progressive de l'énergie au charbon sans système de capture de CO2 et des subventions inefficaces aux énergies fossiles ».

Au cours de cette conférence, les participants ont également réitéré leur engagement de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, par rapport au niveau préindustriel.

  • Le charbon : un accord a minima

Le texte final de la COP26 appelle, par ailleurs, les pays à accélérer leurs efforts en vue d’une sortie du charbon. La Pologne, le Chili, le Vietnam et l’Ukraine sont parmi les signataires. Hélas, à la dernière minute, sous la pression de l’Inde et de la Chine, le terme « disparition progressive » du charbon a été remplacé par « diminution progressive ». Une formule beaucoup moins engageante pour les États signataires.

  • L’objectif de neutralité carbone

82 pays font aujourd’hui de « la neutralité carbone » un objectif important à atteindre. La COP26 aura permis l’intégration de 13 pays supplémentaires dans cette voie. La Chine s’est, par exemple, engagée à atteindre la neutralité carbone pour 2060 tandis que l’Inde souhaite y parvenir d’ici 2070.

  • La mise en œuvre d’un marché carbone international

Lors de cette COP26, les pays ont réussi à s’entendre sur les règles d’application du marché carbone international. Un outil très technique qui a pour finalité de participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La réforme signée devrait permettre de réguler de manière plus optimale le dispositif et ainsi fluidifier la vente et l’achat des droits d'émission de CO2. Parmi les principales avancées, on notera l’exclusion du système de double comptage. Désormais, une tonne de CO2 ne pourra plus être comptabilisée à la fois par l'acheteur et le vendeur.

  • La réduction des émissions de méthane

Plusieurs pays dont les États-Unis et l’Europe ont annoncé vouloir diminuer leurs émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. Malheureusement, la Chine est restée en retrait sur cette question.

  • La lutte contre la déforestation

Une centaine de pays ont exprimé leur volonté de « stopper et d’inverser » la déforestation d’ici à 2030. Le Brésil, la Russie ou encore l’Indonésie font partie des signatures de cet engagement. C’est une excellente nouvelle, car cet accord concerne près de 85 % des forêts du monde !

  • Vers une plus grande coopération entre la Chine et les États-Unis ?

L’une des bonnes surprises de cette édition de « la conférence des parties (COP26) » est venue de l’annonce conjointe des États-Unis et de la Chine de travailler ensemble pour « renforcer l'action climatique ». Celle-ci faisant suite aux déclarations du président chinois Xi Jinping qui marquait la volonté de l’empire du Milieu d’œuvrer en faveur du climat : « nous pouvons tous nous engager sur la voie d'un développement vert, à faibles émissions de carbone et durable ».

  • Une coalition d’acteurs économiques

Rassemblés à Glasgow, des acteurs économiques souhaitent jouer un rôle moteur dans le financement de la transition climatique.

- La coalition « Green Grids – One Sun, One World, One Grid »

Des entreprises, des organisations internationales et des États se sont engagés à investir massivement en faveur des énergies renouvelables. Ces dépenses visent à augmenter la production d’énergie solaire, éolienne, de stockage et d’autres énergies renouvelables, mais aussi à favoriser l’interconnexion des réseaux électriques.

- La « Glasgow Financial Alliance for Net Zero »

La « Glasgow Financial Alliance for Net Zero » rassemble aujourd’hui plus de 400 investisseurs institutionnels. Cette coalition revendique près de 130 000 milliards de dollars d’actifs investis en faveur de la neutralité carbone. Elle s’est engagée, durant la COP26, vers des émissions nettes zéro d'ici 2050.

  • L’engagement des constructeurs automobiles

Le secteur du transport est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre du monde. Il se place juste derrière le secteur de l'énergie et devant l’industrie. La transition vers une économie bas carbone ne pourra donc pas se faire sans lui. L’engagement des constructeurs automobiles lors de la COP26 est, par conséquent, une excellente nouvelle. Une trentaine d’entre eux ont, en effet, annoncé travailler pour faire en sorte que les nouvelles voitures construites à partir de 2040 soient « zéro émission ».

Les déceptions

  • L’objectif 1,5°C s’éloigne

L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C voire 1,5°C a été réitéré par les participants à la COP26. Les pays ont également reconnu la nécessité de réduire de 45 % leur émission de gaz à effet de serre d’ici 2030. C’est cependant une déception, car on pouvait espérer que l’accord final évoque le seul chiffre de 1,5°C. Autre déconvenue, le texte ajoute que « des circonstances nationales particulières » pourraient être prises en compte. Une porte ouverte à tous les abus ?

  • La Russie et l’Australie à la traîne

Les décisions annoncées par la Russie et l’Australie ont déçu les observateurs. Ces deux pays ont même remis des « contributions nationales déterminées » moins ambitieuses que les précédentes. Autrement dit, leurs engagements actuels vont se traduire par une augmentation de leurs émissions de gaz à effet de serre !

  • L’inde et la Chine font marche arrière sur une sortie du charbon

Cela a provoqué l’ire de nombreux représentants présents à la COP26 : à la dernière minute l’Inde et la Chine ont refusé de s’engager sur une sortie définitive du charbon. Ils acceptent simplement de travailler sur une réduction progressive de l’utilisation du charbon.

  • Le dispositif de Solidarité à l’arrêt

Le principe était pourtant acté : les pays riches devaient apporter un soutien financier aux États en développement afin qu’ils puissent accélérer leur transition vers une économie bas carbone. À partir de 2020, 100 milliards d’euros par an auraient dû leur être accordés. À ce jour, aucune aide ne leur a été versée. Certains participants à la COP26 ont bien tenté de rouvrir le débat en présentant le concept de « pertes et préjudices », mais aucune décision concrète n’a été actée.

  • Le concept de « pertes et préjudices » encore flou

Le concept de « Pertes et Préjudices » fait directement référence aux catastrophes climatiques pouvant impacter certains pays. Des situations qui ne peuvent, malheureusement, pas être évitées.

Pour offrir une meilleure protection financière aux états victimes de ces événements, certains ont émis l’idée de créer un nouveau système opérationnel de financement. Si la proposition a été rejetée par les États-Unis, l'idée n’est toutefois pas complètement enterrée. Le « dialogue » reste, en effet, ouvert jusqu’en 2024.

L’œil de Scala Patrimoine

Le revirement de la Chine et de l’Inde concernant la sortie du charbon témoigne des difficultés de cette 26e édition. Dans ce contexte, l’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5° semble particulièrement difficile à tenir. Le texte n'impose d'ailleurs aucune contrainte juridique. Tous les États signataires respecteront ils leur engagement ? Rien ne permet aujourd’hui de l’affirmer. Hélas, le fossé a tendance à se creuser entre les engagements pris par les pays et la réalité. Une situation qui inquiète particulièrement les scientifiques.

La prochaine COP se déroulera en Égypte, plus précisément à Sharm el Sheikh, en novembre 2022. Le document final signé à Glasgow invite les participants à revoir leur copie et à renforcer rapidement leurs engagements climatiques.


Emmanuel Du Ché, analyste de fonds ISR

Emmanuel Du Ché (Eligest) : « ISR de tous les pays, unissez-vous ! »

Pour Emmanuel Du Ché, Analyste indépendant de fonds ISR chez Eligest et membre du jury du Prix de la Finance Verte, l’un des atouts du label Investissement socialement responsable (ISR) français est de se fonder sur une approche inclusive. Autrement dit, il permet aux gérants d’investir sur les « moins bons élèves » afin de les aider à faire évoluer leur pratique. Un principe qu’Emmanuel Du Ché souhaite ardemment voir perdurer dans le cadre de la refonte du label ISR.

Scala Patrimoine. Plusieurs visions de l’investissement socialement responsable co-existent. Quelles en sont les principales ?

Emmanuel du Ché. Si nous adoptons une posture binaire, il est possible de distinguer deux grandes catégories d’investissement responsable.

D’une part, la vision thématique, essentiellement basée sur le principe de l’exclusion, notamment sectorielle.

D’autre part, la vision reposant sur l’inclusion, autrement dit l’acception des sociétés en transition.

Scala Patrimoine. Laquelle a votre préférence ?

Je fais partie de ceux qui pensent qu’une bulle spéculative est en train de se créer sur les fonds thématiques « verts ». Leurs investissements sont tous dirigés vers les mêmes sociétés. Toutes proportions gardées, cette situation me fait penser à la flambée sur les valeurs technologiques, au début des années 2000.

Il me parait indispensable - d’un point de vue financier et éthique - d’inclure les moins bons élèves. L’exemple du secteur pétrolier est, à ce sujet, très parlant. Jusqu’à peu, les gérants d’actifs excluaient principalement les sociétés investies sur le charbon et le pétrole non conventionnel (pétrole et gaz de schiste). Aujourd’hui, la plupart d’entre eux rejettent même le pétrole conventionnel ! C’est, à mon sens, une erreur. Si nous voulons faire évoluer les moins bons élèves, il est nécessaire que les sociétés de gestion en détiennent des titres dans les portefeuilles. C’est grâce à cela qu’elles pourront engager un dialogue actionnarial fort, faire bouger les lignes. Le dépôt des résolutions menées par plusieurs sociétés de gestion lors de l’assemblée générale de Total, il y a quelques années, avait ainsi poussé le groupe à faire évoluer sa stratégie climat.

Ne proposer que des fonds thématiques exclurait 75 % des problèmes. Si nous voulons être efficaces, il ne faut pas être trop idéologique.

 

« En matière d’investissement responsable, il est indispensable d’inclure les moins bons élèves »

 

Scala Patrimoine. La place du nucléaire fait également débat !

Le sujet est passionnant. La question des déchets soulève de nombreuses interrogations. Pourtant, ceux-ci représentent peu de choses en termes de volume. Sous la pression des Allemands, le nucléaire va être exclu de la base de la taxonomie européenne, qui constituera le socle du prochain « écolabel ». C’est une bêtise monumentale ! Le nucléaire est une énergie modulable. Avec l’hydroélectricité, elle est la seule capable de varier sa puissance pour s'adapter au réseau électrique et aux besoins de la population. Cet avantage est d’autant plus important que nous ne savons pas stocker l’électricité. Si la France fait le choix de sortir du nucléaire, le pays sera alors dépendant des conditions météorologiques, du niveau d’ensoleillement ou de la vitesse du vent.

Scala Patrimoine. Un grand nombre de sociétés de gestion communiquent désormais sur la qualité de leur démarche ISR. Comment les distinguer ?

Les grilles d’analyse sont multiples. Je retiendrais cependant trois critères.

La première, et peut-être la plus importante, est de regarder la cohérence entre la manière dont la société de gestion communique sur ses critères de sélection et sur ce qu’elle pratique en interne sur le E (notamment en numérique), le S et le G/

La deuxième est de vérifier que la société dispose de ses propres équipes d’analystes ISR/ESG. Pour garder de l’indépendance et de la distance face aux données ESG qu’ils achètent, et qui sont souvent contradictoires.

Enfin, la troisième est l’accessibilité et la clarté des informations communiquées par la société de gestion. Le souci de pédagogie témoigne en effet d’une véritable implication sur le sujet.

Scala Patrimoine. Est-il possible d’investir sur les marchés émergents avec une démarche socialement responsable ?

Oui, et c’est même fondamental. Il n’y a qu’une seule planète. Faire changer les pays émergents est extrêmement important pour le bien commun. En investissant dans des entreprises présentes dans les principaux pays pollueurs de la planète, votre levier d’action sera - de fait - beaucoup plus fort.

Sur les marchés obligataires « corporate » émergents, la seule façon de financer la transition verte sont les greens bonds. Il est possible de mettre en œuvre une telle démarche sur la dette souveraine émergente, mais c’est moins facile pour les pays qui ne vivent pas en démocratie.

Sur les marchés actions, une démarche responsable est d’investir dans des fonds ayant un fort engagement actionnarial. Des sociétés de gestion comme Carmignac ou Gemway Assets présentent un taux de vote supérieur à 90 % aux Assemblées Générales. Par comparaison, certains de leurs concurrents présentent un chiffre inférieur à 20 %.

 

« Les fonds labellisés ISR devraient pouvoir bénéficier de la présence d’administrateurs dans les sociétés »

 

Scala Patrimoine. Qu’attendez-vous de la réforme du Label ISR en cours ? Faut-il privilégier une approche inclusive du Label et ainsi favoriser les investissements dans les entreprises à fort potentiel d’amélioration ?

Je ne souhaite pas voir le principe d’exclusion s’appliquer au nouveau label d’une manière trop large. La force du label ISR français est d’être un dispositif d’inclusion. L’exclusion du label ISR ne devrait, à mon sens, s’appliquer qu’à certains thèmes précis graves comme les mines antipersonnel, le blanchiment, le tabac ou le charbon. De toute façon, même sans le label ISR, les fonds ISR excluent spontanément les secteurs les plus controversés

En parallèle, il me paraît souhaitable que les exigences de reporting et de résultats sur les votes effectués en Assemblée Générale et l’engagement actionnarial soient plus contraignants.

Je pense également que les fonds labellisés ISR devraient pouvoir bénéficier de la présence d’administrateurs dans les sociétés dans lesquelles ils sont actionnaires. Cette disposition serait très vertueuse sur le long terme. Emmanuel Faber, évincé du conseil d’administration de Danone, aurait-il connu le même sort s’il avait bénéficié du soutien d’administrateurs ISR ?

Scala Patrimoine. Vous évoquez l’importance des engagements actionnariaux. L’avenir de l’ISR repose-t-il sur les coalitions entre les sociétés de gestion ?

Bien sûr ! J’ai notamment en tête les initiatives de Meeschaert Amilton AM et d’Ecofi Investissements, co-fondateurs du réseau d’engagement actionnarial européen « The Shareholders for Change network ». Réunissant de nombreux investisseurs, ce réseau a pour objectif de peser dans les décisions des entreprises, en ayant notamment davantage de poids lors des assemblées générales. C’est une démarche qui mérite à mon sens d’être généralisée. ISR de tous les pays unissez-vous !

https://www.youtube.com/watch?v=vUA6ylFilQU&t=67s

 


Le cabinet de gestion de patrimoine indépendant Scala Patrimoine

2021 : une année intense pour Scala Patrimoine

2021 arrive bientôt à sa fin. L'occasion pour Scala Patrimoine de jeter un regard dans le rétroviseur et de vous adresser un bilan de l'année écoulée.

https://www.youtube.com/watch?v=fz1jtH7YF2Y

Tout d’abord, ces derniers mois nous ont confortés dans l'idée qu'opter pour le statut de conseiller en gestion de patrimoine indépendant, au sens réglementaire, était la meilleure décision que nous pouvions prendre. Ce modèle - le seul en cohérence avec nos valeurs - a séduit de nombreux clients, soucieux de vouloir bénéficier d'un conseil totalement impartial. Toutes nos décisions et nos innovations ont donc été prises pour continuer à leur apporter un maximum de valeur ajoutée.

Le renforcement de nos pôles d’expertise

Scala Patrimoine a, cette année, enregistré l’arrivée de 7 nouveaux collaborateurs.

-    Une activité immobilière en pleine expansion

Notre département « immobilier » a ainsi été renforcé par l’arrivée de Marc Hofer dont le rôle est d’accompagner au mieux nos clients dans leurs investissements immobiliers.

Le pôle Ingénierie patrimoniale et notre département « financement » ont également connu une année florissante.

-    Sarah Menoud, nouvelle directrice de notre département Mécénat

Nous avons, par ailleurs, eu le plaisir d’enregistrer l’arrivée de Sarah Menoud. Ancienne avocate au sein du cabinet d’avocats Taj, elle nous a rejoint en tant que Directrice du Département Mécénat. Au sein de notre cabinet, sa mission est notamment d’accompagner les entrepreneurs et les mécènes dans l'élaboration de leur stratégie et la structuration de leur activité philanthropique.

-    La création de notre fonds de dotation, Scala Impact

Pour aller encore plus loin dans notre démarche philanthropique, le cabinet a créé son propre fonds de dotation, Scala Impact. Ainsi nous disposons désormais d’un outil performant pour accompagner les projets philanthropiques du cabinet et ceux de nos clients.

Un rayonnement national

En parallèle, Scala Patrimoine a étendu son rayonnement territorial. Nous avons ouvert en début d'année un bureau à Marseille. Depuis septembre dernier, nous sommes également présents dans le bassin genevois.

Un engagement pour la transition climatique

-   La création d’un fonds investi dans la transition climatique

En lien avec nos valeurs, nos équipes participent au développement de l'Investissement Socialement Responsable et son essor auprès des épargnants. Notre priorité étant de concilier performance et responsabilité. Pour cela, nous avons créé un fonds, en partenariat avec la société de gestion Ecofi dédié à la transition climatique. Répondant au nom de "Scala Convictions Environnement", ce fonds multi-actifs à dominante actions sélectionne des entreprises européennes responsables et contribuant à la transition énergétique et écologique.

-   Le lancement du Prix de la Finance Verte

En partenariat avec le Magazine Décideurs, nous avons lancé la première édition du « Prix de la Finance Verte ». L’événement s’est tenu dans le cadre du Sommet du Patrimoine & de la Performance, le 17 novembre dernier au Pavillon d’Armenonville. Ce prix fut l’occasion de mettre en lumière l’actualité et les enjeux autour de la transition climatique. Pour encourager une finance plus responsable, favorisant les investissements dans la transition énergétique, nous avons ainsi récompensé la société de gestion la plus engagée sur le sujet. Et pour cette première édition, nous ne pouvions rêver jury plus prestigieux. Jacques Attali, Président de la Fondation Positive Planet, nous ayant fait l’honneur de le présider.

-   La rédaction d’un Livre Blanc

Scala Patrimoine a publié un Livre Blanc consacré à l’ISR réalisé en partenariat avec les étudiants de l'ESCP. Une étude qui explore les enjeux et les besoins associés à l’engagement social et environnemental des épargnants.

Une activité référencée par les plus grands médias

La qualité de notre expertise et de notre accompagnement client a de nouveau été mis à l'honneur dans les médias de référence.

-   Sept ans après notre création, Scala Patrimoine a été référencé comme un cabinet en gestion de patrimoine « Incontournable » par Décideurs Magazine, soit la plus haute distinction possible.

-   Notre cabinet a été honoré d'une "Mention spéciale", récompensant son positionnement unique, lors du Sommet du Patrimoine et de la Performance.

-   Scala Patrimoine, au titre de son engagement philanthropique, mais aussi de l’accompagnement proposé à ses clients par le « département Mécénat », a eu le grand d’honneur d’être récompensé dans la catégorie « Cabinet de Gestion de Patrimoine » lors de 3ème édition du « Grand Prix de la Philanthropie », organisé à l’Institut de France par le Magazine Gestion de Fortune.

-   Nos équipes ont également été sollicitées par les médias (Le Monde, Funds Magazine, Décideurs Magazine, B Smart TV ...) pour échanger sur les sujets liés à la gestion de patrimoine et la gestion d’actifs.

Nous profitons de ces différentes annonces pour remercier nos clients et partenaires pour la confiance qu'ils nous accordent.

Toutes les équipes du cabinet vous souhaitent de passer de très belles fêtes de fin d'année en compagnie de vos proches.


Le Label ISR immobilier est un dispositif d'Etat qui valorise les fonds investis de manière vertueuse

Investissement responsable : un label ISR dédié à l’immobilier

Le label ISR immobilier vient de fêter son premier anniversaire ! Créé en octobre 2020 sous l’impulsion des pouvoirs publics, il permet de flécher les investissements vers des placements proposés par des sociétés de gestion immobilière prenant en compte des critères d’investissement durable. Et le succès est déjà au rendez-vous. À fin septembre, et selon les chiffres transmis par l'Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM), 28 fonds étaient labellisés. L’ensemble des véhicules (SCPI, OPCI, Société civile, FIA) représentent près de 23 milliards d’euros de capitalisation !

Pourquoi avoir créé un label ISR pour l’investissement immobilier ?

La France est résolument engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique. Or, le secteur du bâtiment est le 2ème émetteur de gaz à effet de serre en France, derrière celui des transports. Il est responsable de près d’un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre et de 43% de notre consommation énergétique.

Une politique immobilière pleinement adaptée aux enjeux environnementaux est donc indispensable. Une telle politique réclame cependant des moyens financiers importants. Pour apporter les fonds nécessaires à la rénovation du parc immobilier existant et la construction de nouveaux bâtiments, l’État veut s’appuyer, comme à son habitude, sur les investisseurs privés. Dans cette optique, le label ISR Immobilier a pour objectif de mettre en lumière les fonds engagés dans cette transformation.

À qui s’adresse le label ISR Immobilier ?

Label public, créé et soutenu par le Ministère de l’Économie, le label ISR Immobilier est attribué aux véhicules d’investissement positionnés sur l’immobilier. Il est délivré pour une période de 3 ans renouvelable. Celui-ci est obtenu après un audit réalisé par un organisme tiers indépendant (Afnor, EY ou Deloitte).

En plus de leur travail initial, ces cabinets effectuent chaque année un contrôle sur les fonds d’investissement. Ensuite, tous les 3 ans, ils vérifient que les engagements des gérants ont bien été respectés.

Quelles sont les stratégies de gestion appliquées ?

C’est l’un des points essentiels du label : deux approches complémentaires coexistent. L’une valorise la construction et/ou la gestion d’immeubles récents et performants, notamment sur le plan énergétique. L’autre met en lumière la rénovation d’actifs immobiliers existants, plus anciens et donc plus vétustes.

  • La première approche est appelée « Best in class »

C’est une méthode dite « de sélectivité ». Les actifs immobiliers choisis par les gérants présentent une note ESG élevée. Autrement dit, les immeubles, plus modernes, ont été construits selon les dernières normes en vigueur.

  • La seconde est appelée « Best in Progress »

C’est une méthode dite « en amélioration de note ». Les actifs sélectionnés ont une note ESG peu élevée. La société de gestion a cependant prévu un plan d’action sur 3 ans pour en améliorer significativement la performance. Cette approche représente aujourd’hui 83 % des fonds labellisés.

Important : Il faut savoir qu’en immobilier le taux de renouvellement du parc existant, autrement dit les constructions neuves, est très faible. Celui-ci est, en effet, inférieur à 1 % par an selon l'Insee. On estime d’ailleurs que plus de 2/3 des biens immobiliers qui seront utilisés en 2050 sont déjà construits ! Pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone, le secteur du bâtiment doit - en conséquence - concentrer ses efforts sur l’amélioration des logements, bureaux ou commerces existants. Le Label ISR immobilier s’inscrit ainsi pleinement dans cette démarche.

Comment s’intègrent les critères ESG ?

Le label identifie les thématiques « environnementales, sociétales et de gouvernance » importantes pour le secteur. Il impose aux fonds de couvrir les 3 piliers E, S et G de manière équilibrée en ayant recours notamment à 8 indicateurs de reporting extra financier. Ceux-ci permettent de mesurer l’impact de la politique.

4 indicateurs sont obligatoires :

  • la performance énergétique ;
  • la mobilité ou la santé et le confort des occupants ;
  • les émissions de gaz à effet de serre ;
  • la gestion de la chaine d’approvisionnement.

4 autres indicateurs sont librement indiqués par la société de gestion. Il peut - par exemple - s’agir pour :

  • l’environnement : de la gestion des déchets, des eaux, de la biodiversité, de la part des énergies renouvelables … ;
  • le social : du service aux occupants, des modalités d’utilisation des actifs par leurs locataires, de la disponibilité de certains équipements et de la contribution au développement local … ;
  • la gouvernance : de la relation avec les locataires et les riverains …

En pratique : sans surprise, l’aspect environnemental demeure la préoccupation majeure des fonds immobiliers. En moyenne, la pondération des trois volets est répartie : à 45% sur le pilier environnemental, à 34% sur le pilier social et à 21% sur le pilier de gouvernance.

L’œil de Scala Patrimoine

Une crédibilité supplémentaire

La création d’un label immobilier ISR était indispensable. Il apporte de la crédibilité, mais aussi de la visibilité, aux fonds qui s’inscrivent dans une démarche vertueuse. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les SCPI labellisées ISR ont offert l’an dernier un rendement moyen supérieur à celui des fonds traditionnels équivalents, 4,75 % contre 4,18 %.

Le cadre proposé par les pouvoirs publics offre, à cet égard, assez de souplesse pour favoriser l’appropriation de la démarche ESG par les sociétés de gestion, notamment dans le choix des objectifs et des indicateurs.

L'immobilier, un placement de long terme

Même si cela peut faire débat, il nous parait souhaitable qu’un fonds investissant dans la rénovation d’un parc immobilier vieillissant puisse bénéficier de ce label, à la condition de démontrer sa valeur ajoutée. Il convient, en effet, d’être pragmatique. La décarbonisation du secteur passera nécessairement par une amélioration en profondeur du parc existant.

Nous sommes conscients qu’il faudra du temps pour avoir une réelle idée de la qualité du travail réalisé par les sociétés de gestion ayant une approche « best in progress ». Le point d’étape, organisé tous les 3 ans, par le comité délivrant le label sera ainsi particulièrement intéressant à analyser.

Pour toutes ces raisons, nous privilégions les acteurs naturellement attirés par l’investissement responsable. Il est, à notre sens, important de tisser des liens forts avec les équipes de gestion d’un fonds et d’échanger avec elles régulièrement sur leur implication sur ce sujet.

Si vous souhaitez bénéficier d'un accompagnement personnalisé dans le choix de vos véhicules d'investissement immobilier (SPCPI, OPCI ...), nos équipes se feront un plaisir de vous guider. 


Marie Anne Vincent évoque les éléments qui permettront de financer une économie bas carbone

Marie-Anne Vincent (Carbon 4 Finance) : « Les solutions d’investissement responsable manquent de visibilité »

L’Union Européenne s’est fixée des objectifs très ambitieux en matière environnementale. Mais les entreprises, placées en première ligne, seront-elles à la hauteur de ce défi climatique ? Marie-Anne Vincent, Directrice Générale de Carbon 4 finance, une société de conseil spécialisée dans la transition énergétique, revient sur le rôle à jouer par les entreprises mais aussi des investisseurs en vue d'une transition bas carbone.

Scala Patrimoine. L’Union Européenne s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Comment les entreprises peuvent-elles réussir leur transition vers une économie bas carbone ?

Marie-Anne Vincent. Il y a pour elles un double enjeu : réduire leurs émissions et absorber celles qui sont dans l’atmosphère. Pour atteindre la neutralité carbone, la réduction des émissions ne sera, en effet, pas suffisante. Il va falloir créer des puits de carbone pour séquestrer les émissions. Les entreprises du secteur agricole ou forestier auront un rôle important à jouer. Peut-être même devront-elles produire des « émissions négatives » pour contribuer à l’objectif de neutralité nationale et européenne. Quoi qu’il en soit les entreprises devront s’investir sur le sujet, et ce sur toute leur chaine de valeur. Elles seront tenues de réduire les émissions dans leurs processus de production, mais aussi d’accompagner leurs fournisseurs dans leur transition climatique.

Scala Patrimoine. Les entreprises disposent-elles d’outils efficaces pour calculer leurs émissions de gaz à effet de serre ? Peuvent-elles facilement « maquiller » leurs résultats ?

Il faudra un cadre réglementaire plus ambitieux. Aujourd’hui, en France, les bilans carbone sont uniquement imposés aux entreprises d’une certaine taille. Cette pratique doit, à mon sens, être systématisée. Nous avons des règles comptables européennes et internationales qui s’appliquent aux entreprises avec des commissaires aux comptes pour les valider. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les émissions de gaz à effet de serre ? Les entreprises qui calculent leur bilan carbone pourraient ainsi être contrôlées par un commissionnaire chargé de valider leur trajectoire climat. Pour qu’elle soit pleinement efficace, cette comptabilité carbone devra être encadrée par la réglementation. Le but est ici d’éviter « maquillage » des résultats ou l’utilisation de référentiels différents d’une entreprise à l’autre, dans un même secteur d’activité.

Scala Patrimoine. Cette ambition est-elle compatible avec les activités de certains secteurs très polluants (pétrole, sidérurgie …) ?

Certains secteurs font l’objet d’une attention particulière, notamment celui de l’énergie. La sortie du charbon et des énergies fossiles est une nécessité. Il convient donc organiser un renversement vers les énergies moins carbonées. Il appartient désormais aux entreprises de la sidérurgie ou de la cimenterie de se transformer. Une transition qui passera nécessairement par des évolutions technologiques. Prenons l’exemple du secteur aérien. Lors de la dernière convention du secteur, les entreprises ont annoncé qu’elles seraient neutres en carbone en 2050. Or, cette ambition repose en grande partie sur des hypothèses liées à l’utilisation de nouvelles solutions technologiques. De nombreux avions fonctionneront ainsi à l’hydrogène. Mais aujourd’hui il est encore très difficile de stocker une quantité d’hydrogène suffisante pour réaliser les trajets. Des solutions doivent également leur être proposées en matière de financement. Le rôle des investisseurs est et sera de financer des entreprises innovantes et d’accompagner la transition climatique des « moins bons élèves », en conditionnant leurs financements à la mise en œuvre de réduction des émissions carbone ou des investissements sur de nouvelles technologies.

 

« Le rôle des investisseurs est et sera de financer des entreprises innovantes et d’accompagner la transition climatique des « moins bons élèves » 

 

Scala Patrimoine. Comment un épargnant peut-il diminuer l’empreinte carbone de ses investissements ?

Ils doivent tout d’abord comprendre les supports dans lesquels ils investissent. Malheureusement, il y a un manque de transparence et de visibilité sur les solutions d’investissement responsable. Un rapport du Forum de l'Investissement Responsable (FIR) vient de souligner que 68 % des Français souhaitaient investir dans des fonds ou des produits d’épargne durables, en faveur de la biodiversité, de l’environnement ou encore de l’égalité Homme/Femme notamment. Or, seulement 5 % d’entre eux connaissent les Labels « ISR », « Greenfin » ou « Finansol ». Ces chiffres témoignent d’un manque de formation des conseillers. Même eux se sentent démunis. Chaque fonds ou sociétés de gestion utilisent, en effet, sa propre méthodologie. Il faut donc se former et s’informer. Mais la nouvelle génération commence à s’intéresser de près à ces questions. Pour atteindre les objectifs des accords de Paris, il faudrait que chaque français ait un budget carbone de 2 tonnes de CO2 par an. Aujourd’hui, nous sommes autour de 9 tonnes de CO2. Ceux qui s’impliquent dans leur vie de tous les jours pour limiter leur empreinte carbone ne peuvent plus passer à coter d’une meilleure utilisation de leur épargne.

Scala Patrimoine. Le sujet de la biodiversité est-il bien intégré par les investisseurs ?

Ce sujet est intimement lié à celui du réchauffement climatique. Pour les équipes de Carbon4 Finance, il était important de travailler sur une base de données spécifique pour que les investisseurs puissent calculer leur impact sur la biodiversité (l’utilisation des sols, la pollution,  …). Cela est d’autant plus important que nous avons déjà passé le cap des limites planétaires, alors que sur le carbone nous avons encore une petite marge. L’enjeu est donc double : réduire l’érosion de la biodiversité et la restaurer. La Cop 15 qui aura lieu en Chine l’année prochaine devrait, je l’espère, permettre aux États d’avancer efficacement sur le sujet.


Olivia Blanchard préside l'association des Acteurs de la Finance Responsable

Olivia Blanchard (AFR) : « Le label ISR apporte une crédibilité supplémentaire à l’investissement responsable »

Créé en 2016, le label ISR a pour objectif d’offrir une meilleure visibilité aux produits responsables. Les épargnants peuvent-ils cependant avoir confiance en lui ? Comment co-existe-t-il avec les autres labels d’État ? Une réforme de ce label est-elle nécessaire ? Olivia Blanchard, Présidente et co-fondatrice des Acteurs de la Finance responsable mais également membre du Jury dans le cadre du Prix de la Finance Verte, répond sans détour à nos questions.

Scala Patrimoine. Qu’est-ce que le label ISR ?

Olivia Blanchard. C’est un label d’État qui certifie qu’un fonds d’investissement intègre bien une dimension extra financière à son analyse. Autrement dit, en optant pour un fonds labélisé les épargnants s’assurent que la société de gestion prend en compte des critères « Environnementaux Sociaux et de Gouvernance (ESG) » pour sélectionner les entreprises dans lesquelles le fonds sera investi.

Il convient cependant de bien distinguer « critères ESG » et « durabilité ». Les deux termes recouvrent, en effet, des réalités différentes. Aucune exclusion sectorielle n’est, par exemple, prévue dans le cadre du label ISR. En fonction de la stratégie du fonds, les gérants vont choisir les sociétés les mieux notées de leur secteur d’activité (vision dite « best in class »). Ces derniers pourront donc se positionner sur entreprises de secteurs controversés, comme celui de l’énergie, à condition toutefois d’investir sur celles ayant la meilleure notation ESG.

De leur propre chef, certaines sociétés de gestion mettent également en œuvre des politiques d’exclusion, par exemple sur le charbon, les armes ou le tabac.

Scala Patrimoine. Le label est-il aujourd’hui un standard efficace contre le « greenwashing » ?

Le label n’a rien à voir avec la notion de « greenwashing ». Pour bien en comprendre les raisons, il faut revenir à la définition du « Greenwashing ». Ce terme désigne le fait de communiquer sur des promesses ou des actions en faveur de la transition énergétique qui n’ont finalement pas été tenues ou réalisées. Ce serait notamment le cas si un gestionnaire annonçait - à tort - qu’il ne finançait pas les énergies fossiles. Le label ISR apporte toutefois une crédibilité supplémentaire à l’investissement responsable, au moins dans la sélection et de l’utilisation de la stratégie ESG. Le travail des sociétés de gestion étant dans ce cadre, chaque année par des auditeurs externes.

Scala Patrimoine. Par leur engagement actionnarial, les sociétés de gestion sont de plus en plus nombreuses à prendre position sur des enjeux ESG et pousser les entreprises à améliorer leurs pratiques dans la durée. Ces échanges portent-ils leurs fruits ?

De manière générale sur les larges cap, ces politiques d’engagement actionnarial ne sont aujourd’hui pas au niveau attendues. Elles doivent être plus exigeantes. Les entreprises n’ont pas peur. Il nous reste 10 ans pour faire bouger les lignes. Prenons l’exemple de Total Energies. Un rapport scientifique a récemment pointé du doigt les politiques menées par le groupe en matière environnementale. Une coalisation de sociétés de gestion appelée « The Shareholders for Change network » a bien tenté de faire voter des mesures plus ambitieuses durant l’assemblée générale des actionnaires de Total. Hélas, ce fut un échec. Le label ISR et notamment grâce à son Pilier IV met un accent important sur cet engagement actionnarial qui peut notamment porter ses fruits sur les small/mid cap ou les marchés émergents.

 

« Les politiques d’engagement actionnarial ne sont aujourd’hui pas au niveau attendues »

 

Scala Patrimoine. Une réforme de ce label ISR est-elle aujourd’hui nécessaire ? Pour quelles raisons ?

Bien évidemment. Deux raisons appellent à cette réforme.

D’une part, le label s’expose aujourd’hui à un problème de crédibilité vis-à-vis des épargnants. Un danger qui s’explique notamment par la trop grande confusion de communication entre les notions de « durabilité » et des « critères ESG ».

D’autre part, le label ISR est soumis à une forte concurrence au sein de l’espace communautaire. Les autres labels européens sont amenés à prendre de plus en plus de poids, alors que le label français fut un précurseur. Son avance s’est malheureusement érodée au cours des dernières années. Tant et si bien que c’est désormais le seul label en Europe qui n’exclut pas les financements dans les énergies fossiles. Le nouveau label ISR se doit notamment d’aller beaucoup plus loin sur cette question.

Scala Patrimoine. Plusieurs labels co-existent : ISR, Finansol, Greenfin … leur nombre nuit-il à la visibilité des fonds responsables ? La constitution d’un label unique est-elle souhaitable ?

Je n’ai pas d’opinions tranchées. La notion d’investissement responsable est complexe à appréhender. L’objectif des labels est d’aider les épargnants à mieux comprendre les produits dans lesquels ils investissent et de créer un rapport de confiance.

Les labels existants ont chacun un but qui leur est propre. Le label ISR se veut généraliste. Le « Greenfin » a vocation à flécher l’épargne vers la transition climatique tandis que le « Finansol » met l’accent sur les questions sociales.

Certaines personnes préfèrent, par affinité ou conviction, diriger leur argent sur des causes spécifiques. Il serait alors très difficile de tout intégrer dans un même label. Si une harmonisation entre les différents labels est intéressante en théorie, elle risque en pratique d’être mal appréhendée par les épargnants. D’ailleurs, on constate que ce sont les fonds thématiques (eau, alimentation, environnement …) qui rencontrent un vif succès.

« La documentation sur la finance responsable est particulièrement difficile à comprendre »

 

Scala Patrimoine. Le projet d’écolabel européen a-t-il des chances d’aboutir ?

Il sera très complexe à mettre en œuvre. Si tous les fonds labellisés ISR devaient aujourd’hui postuler au label européen, seulement 3 % d’entre eux l’obtiendraient !

Scala Patrimoine. Faut-il changer la documentation relative à l’investissement responsable pour la rendre plus accessible ?

La documentation sur la finance responsable est particulièrement difficile à comprendre. Sur les 67 millions de Français, combien sont à l’aise sur ces sujets ? Il faut absolument reconnecter les attentes des épargnants et les obligations réglementaires. Cela passe nécessairement par une simplification de la réglementation, mais aussi une vulgarisation de l’information. Les instances réglementaires et les sociétés de gestion doivent agir en ce sens. Les deux ont leur part de responsabilité. Le régulateur doit prendre conscience de la réalité du terrain.

https://www.youtube.com/watch?v=-MCJeNc5ycM&t=28s


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Octobre 2021

Les points clés sur les marchés financiers :

Les marchés financiers au septième ciel !

Après un démarrage timide, les marchés financiers sont repartis à la hausse tout au long du mois d'octobre. De nombreux indices boursiers atteignant même de nouveaux sommets. Le CAC 40 a ainsi dépassé son record absolu de septembre 2000, au-dessus des 6 944,77 points. Les actions américaines ont, de leur côté, été soutenues par les très bons résultats du troisième trimestre publiés par les entreprises. Les indices chinois ont également rebondi, en partie grâce au retour à meilleure fortune du secteur immobilier.

L’ambiance était cependant beaucoup plus chaotique sur les marchés obligataires. Les tensions sur les chaînes d'approvisionnement mondiales et la hausse des prix de l'énergie pourraient se traduire par de nouvelles pressions inflationnistes. Les banques centrales adapteront-elles leurs politiques monétaires à cet environnement ? C’est en tout cas ce qui inquiète les investisseurs !

Sur le front de l’économie mondiale, la belle dynamique se poursuit. L’intensité de la demande provoque cependant un embouteillage dans la chaine d’approvisionnement. Conséquence directe, les prix de l’énergie grimpent en flèche.

Chine : la machine se grippe

En Asie, les pénuries de charbon incitent de nombreux gouvernements à prendre des mesures pour augmenter la production. La situation est telle que les pannes d'électricité sont désormais fréquentes en Chine. Et l’activité manufacturière s’en ressent. La croissance du PIB réel de la Chine a ralenti au troisième trimestre. L'objectif d'un taux de croissance annuel de 6%, fixé par le gouvernement chinois en début d'année semble toutefois encore atteignable.

Les inquiétudes des investisseurs concernant le secteur immobilier chinois se sont légèrement atténuées après qu'un grand promoteur immobilier ait – enfin – effectué le paiement de ses intérêts.

Au Japon, les infections au Covid-19 ont commencé à baisser et la campagne de vaccination avance au pas de charge. Cette situation rassurante permet donc au gouvernement de lever certaines restrictions d'activité.

Ce regain d’activité va favoriser une remontée de l’inflation. En réponse, les banques centrales des marchés émergents ont relevé leurs taux d’intérêt.

Joe Biden revoit à la baisse son plan d’investissement

Aux États-Unis, le Congrès a réussi à éviter une crise de la dette. Après le Sénat, la Chambre américaine des représentants a, en effet, accepté de relever temporairement le plafond de la dette de 480 milliards de dollars. Un nouveau budget devra être adopté en décembre. Et pour se donner une chance de faire voter son plan d’investissement, à la fois en infrastructures, mais aussi sur le volet social, le président américain Joe Biden a dû revoir à la baisse le montant des dépenses.

Cette négociation intervient alors que les données du marché du travail américain mettent en évidence l'impact des pénuries de main-d'œuvre. Malgré la fin des allocations de chômage plus généreuses, les taux d'activité restent encore inférieurs à leur point haut.

Si la croissance du PIB américain au troisième trimestre a déçu, la reprise demeure solide et l'économie se rapproche du plein emploi. Par conséquent, il apparaît très probable que la Réserve fédérale annonce le début de son tapering (réduction progressive de la politique d’assouplissement monétaire) en novembre. Son objectif étant de mettre fin aux achats d'obligations durant l’été 2022. En parallèle, les banquiers centraux américains continuent de surveiller de près les chiffres de l’inflation.

L’Europe voit resurgir le spectre inflationniste

L'inflation de la zone euro a atteint son plus haut niveau en 13 ans. Une hausse des prix qui touche bien évidemment le secteur de l’énergie. Le prix du gaz naturel a ainsi bondi de 60 % en une semaine.

Dans ce contexte, la croissance économique européenne souffre toujours d'un ralentissement, notamment en Allemagne. Outre-Rhin, la pénurie de semi-conducteurs pèse, en effet, sur la production automobile. Mais tout n’est cependant pas à jeter : en excluant ce secteur d’activité, la trajectoire de la production industrielle de la zone euro est revenue au-dessus des niveaux constatés avant la pandémie.

Les pays européens prolongent, par ailleurs, leurs efforts pour stimuler les investissements. L'Italie et l'Espagne ont annoncé leur intention de poursuivre des politiques budgétaires expansionnistes et de reporter l'assainissement budgétaire. L'Europe a, quant à elle, lancé la distribution du Fonds de relance. La Banque centrale européenne pense toujours que la hausse actuelle de l'inflation sera transitoire.

Au Royaume-Uni, le marché du travail reste solide avec un taux de chômage en recul le mois dernier. Une première hausse des taux d'intérêt cette année semble désormais tout à fait réalisable. Les indices boursiers britanniques sont cependant à la peine depuis le vote sur le Brexit, mais des valorisations et des rendements de dividendes attrayants peuvent désormais encourager les investisseurs mondiaux à y revenir.

Marchés financiers : une vague verte ?

L'émission inaugurale d'obligations vertes de l'Union Européenne (UE) pour financer des investissements axés sur les politiques relatives au changement climatique a reçu une demande exceptionnelle. Les émissions devraient donner un nouvel élan à la dynamique des obligations vertes. Un marché qui offre des opportunités de diversification de haute qualité aux investisseurs obligataires.

La COP26 ayant lieu ce mois-ci, nous prévoyons une attention accrue des marchés financiers sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, avec un écart grandissant entre les gagnants et les perdants dans tous les secteurs. Le rendez-vous était d’autant plus attendu que les participants doivent y rendre leurs contributions nationales déterminées chiffrant et détaillant leurs actions pour réduire leurs émissions d’ici 2030. La Chine par exemple, s’engage à atteindre son pic d’émissions avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060.

L’essor depuis de nombreuses années de la finance verte, durable ou responsable, conjugué à une forte demande des investisseurs, devrait contribuer à changer le système financier. Le nombre d’actifs ESG a ainsi plus que doublé en cinq ans pour atteindre 2000 milliards de dollars fin 2020 (source Broadridge).

Les craintes d'une stagflation économique écartées ?

Avec l'amélioration de la couverture vaccinale dans de nombreux pays, l'attention des investisseurs se tourne désormais vers les chiffres macroéconomiques. Les contraintes sur les chaînes d'approvisionnement pèsent sur la trajectoire de la reprise et alimentent les craintes de tensions inflationnistes. Malgré cette dynamique, la perspective d'une stagflation économique nous paraît improbable. Les perspectives de croissance restent solides notamment grâce à des niveaux de demande élevés, des bilans d'entreprise solides et de fortes intentions d'investissement.

Les convictions de Scala Patrimoine

Sécurisation aux marchés financiers de notre fonds patrimonial Monacia

La prudente est de mise sur les marchés financiers. Les thématiques de long terme, les fonds de performances absolues et flexibles sont ainsi privilégiés. Nous avons pris nos gains sur certaines lignes (Énergie renouvelable, Eau, Europe, US) après la forte hausse de ce début d’année et réduisons notre exposition à l’Or. Des positions sur les financières et sur les dettes subordonnées nous semblent être la meilleure réponse à la remontée des taux. Compte tenu du niveau de valorisation des marchés financiers, et en complément de l’ajustement du positionnement de notre fonds dédié patrimonial, nous avons sécurisé les plus-values de l’année en repositionnant les gains des unités de compte sur le fonds en euros.

Nous anticipons plus de volatilité dans les mois à venir, non seulement pour les marchés actions, mais aussi pour les marchés obligataires. Dans un environnement inflationniste, les produits de taux protégeront moins les portefeuilles. Notre exposition aux obligations a ainsi été revue à la baisse.

Par ailleurs, les investissements dits « alternatifs » pourraient contribuer à accroître la résilience du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutre aux marchés financiers et des fonds sur des stratégies décorrélées des marchés.

Enfin nous pensons prendre prochainement des expositions plus importantes sur l’Asie et en particulier sur les marchés actions chinois dont la récente baisse offre des points d’entrées intéressants.

Notre exposition sur notre fonds patrimonial sera ajustée au cours des prochains mois afin de maintenir notre approche de gestion du risque.

Investissements de fin d'année pour réduire sa note fiscale

Si la fin d’année est une période de partage en famille, elle offre aussi une dernière occasion de réaliser des investissements pour alléger votre facture fiscale 2021.

Certaines solutions vous permettront, en effet, de réduire significativement le montant de votre impôt sur le revenu.

Après un important travail d’analyse, nos équipes ont sélectionné trois solutions d’investissement qu’il nous parait important de vous faire part :

  1. L’Epargne retraite.

    Lancé en 2019, le nouveau PER a considérablement renforcé l’attractivité de l’épargne retraite. Grâce à lui vous agissez directement sur votre revenu imposable, avec une efficacité exceptionnelle. Il conviendra cependant d’articuler ce contrat avec les supports plus anciens (PERP et Madelin) pour ceux qui en seraient titulaires. Conformément à notre politique d’optimisation des frais liés aux placements d’épargne, nous avons sélectionné un PER offrant des conditions tarifaires particulièrement compétitives : absence de frais sur versement, frais d’arbitrage minorés, absence de frais de transfert passé 5 ans.

  2. Les SOFICA.

    Investir dans l’industrie du cinéma tout en allégeant votre feuille d’imposition, c’est possible ! Avec ces véhicules vous participerez au financement des œuvres françaises avec à la clé une réduction d’impôt sur le revenu de 48 %. C’est un outil qui nous semble pertinent, à condition toutefois de sélectionner rigoureusement le programme financé. Nous avons ici sélectionné des SOFICA dont les gérants sont expérimentés et connus pour leur historique de performance.

  3. Les entreprises solidaires.

    L’investissement au capital de sociétés finançant des projets solidaires peut également vous permettre de bénéficier d’un avantage fiscal, sous la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu, à hauteur de 25 % de votre versement. Si vous souhaitez profiter de ce dispositif de défiscalisation, nous vous recommandons cependant de bien sélectionner vos investissements. Nos équipes ont, à ce titre, ciblé des projets menés par des professionnels reconnus dans leur domaine (accès au logement, défense de l’agriculture durable, etc.).

Dans tous les cas, sachez qu'une étude sur-mesure sera nécessaire afin d'opter pour la ou les solution(s) la(es) plus adéquate(s) eu égard à votre horizon de placement et à vos objectifs patrimoniaux.

Diversifier son portefeuille avec des investissements alternatifs

Scala Patrimoine propose des investissements alternatifs pour vous permettre de sécuriser vos portefeuilles et de réduire les risques en cas de secousses des marchés. Nos équipes se tiennent à votre disposition, si vous souhaitez plus d’informations sur ces placements.

Dette privée : une alternative aux marchés obligataires cotés

Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs.

Pour rappel, la dette privée est une solution de financement proposée en alternative aux prêts bancaires. Cette classe d’actifs présente des opportunités de placement susceptibles de générer des rendements supérieurs à ceux des marchés obligataires classiques (entre 2% et 12%), dans un contexte de taux très bas.

Pour ce type de placement, l’horizon d’investissement se situe sur le court et le moyen-terme (entre 6 et 36 mois).

Son fonctionnement repose, quant à lui, sur trois types d'acteurs : l’initiateur mettant en avant le projet à financer, des investisseurs qui soutiennent l'idée et une organisation qui rassemble les parties pour concrétiser son financement.

Les montants sont bloqués jusqu’à échéance du projet et il existe un risque de perte en capital. C'est pourquoi il est recommandé d'investir dans ce type d'actifs 10% maximum de votre patrimoine.

Produits structurés : une alternative aux marchés financiers

Nous proposons aussi des produits structurés sur mesure avec des conditions très avantageuses. En effet, nous optimisons les rendements en travaillant directement avec les salles de marchés. Le cabinet ne prend d'ailleurs aucune commission sur les montants souscrits. En tant qu’indépendant, nous nous rémunérons en effet exclusivement aux honoraires.

Pour rappel, un produit structuré est une stratégie d'investissement pré-packagée basée sur différents sous-jacents. Les produits structurés sont souvent présentés comme des produits offrant une « garantie en capital ». Ce terme est mal utilisé, puisque le produit offre en réalité une protection du capital s'il est détenu jusqu'à l'échéance. La protection en capital, le sous-jacent et la durée sont définis par le cahier des charges de l’investisseur. L’émetteur du produit propose alors un rendement associé.

Les produits structurés peuvent être utilisés comme alternative à un investissement direct pour réduire l'exposition au risque d'un portefeuille.


Deux rapporteurs du Sénat font 17 propositions pour réduire les frais des produits d'épargne

Les sénateurs partent à la chasse aux frais sur les produits d’épargne

Les sénateurs Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson ont présenté un rapport sur « la protection des épargnants », dans lequel ils font plusieurs propositions pour améliorer le rendement des placements et baisser les frais.

Les Français ont longtemps privilégié les placements sans risque pour valoriser leur épargne. À ce petit jeu-là, les fonds en euros étaient bien évidemment les produits stars. Jusqu’en 2008, ils offraient une rémunération annuelle bien supérieure à 4 %. Hélas, la chute des taux d’intérêt a eu un impact conséquent sur leurs rendements. Une baisse qui contraint les épargnants à changer leur fusil d’épaule et à se tourner vers des placements plus risqués. Or, sur ces placements un autre problème pointe le bout de son nez : celui des frais appliqués. Leur niveau - très important – pèse, en effet, significativement sur la performance servie aux épargnants.

C’est fort de ce constat que deux sénateurs, Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson, ont conduit leurs travaux. Intitulé « Payer moins et gagner plus », en clin d'œil au célèbre slogan de Nicolas Sarkozy, ce rapport présente 17 mesures concrètes. Des propositions réparties en 4 thématiques  l’encadrement des frais, la transparence, l’adaptation des produits et le contrôle des intermédiaires. Nous vous en dévoilons les principales mesures.

Supprimer les frais portant sur les commissions de mouvement 

En plus des frais de transaction, certaines sociétés de gestion appliquent des « commissions de mouvement » lors de leurs opérations d’achat ou de vente. Une pratique susceptible de provoquer un risque de conflits d’intérêts car elle peut inciter les gérants à « faire tourner » leur portefeuille.

Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson proposent purement et simplement de les supprimer.

Encadrer les commissions de surperformance

Une commission de surperformance peut être prélevée par un gérant d’actifs lorsque son fonds a réalisé d’excellentes performances, dépassant celles d’un indice ou d'un seuil prédéterminé.

L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) s’est récemment penchée sur la question. L’institution a pointé du doigt certaines pratiques et rappelé aux sociétés de gestion qu’elles devaient intégrer le rattrapage des performances négatives dans le calcul de leur commission, sur une période de référence de cinq ans.

Parfaitement alignés avec les préconisations de l’ESMA, les sénateurs en appellent au soutien du législateur pour veiller à sa bonne mise en œuvre.

Renforcer l’accessibilité des ETF

Les produits indiciels (Trackers ou ETF) répliquent fidèlement les performances d’un marché de référence, le plus souvent un indice boursier. Cette gestion dite « passive » s’oppose à la gestion « active » dont la conduite du fonds est confiée à une équipe de gérants et analystes chargée de sélectionner les titres les plus performants. Principal atout de la gestion passive : l’application de frais beaucoup moins élevés.

Les sénateurs voudraient rendre obligatoire le référencement de produits indiciels à bas coût dans tous les produits d’épargne fiscalement avantagés (Plan d’épargne en actions, Assurance-vie, plan d’épargne retraite …). Leur conviction est qu’une diffusion plus large des ETF pourra entretenir une saine compétition et conduire les gérants d’actifs à diminuer les frais pratiqués.

Comparer plus facilement les frais en assurance-vie

La structure des frais appliquée aux contrats d’assurance-vie est difficilement compréhensible pour le grand public. Deux couches de frais se superposent en effet : celle propre à la gestion du contrat par l’assureur et celle venant rémunérée le gestionnaire de la solution d’investissement (Fonds, Produits structurés, SCPI …)

Pour apporter plus de transparence, le rapport préconise la création d’un outil comparatif des frais moyens d’assurance vie. Celui-ci aurait ainsi pour vocation à mesurer le coût complet de chacun des contrats. Les sénateurs souhaiteraient confier cette mission à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Transférer son assurance vie

C’était l’une des principales promesses de la Loi Pacte : favoriser la transférabilité des contrats d’assurance-vie au sein d’un même assureur, sans perte de l’antériorité fiscale. L’idée étant de pouvoir faire bénéficier aux détenteurs de vieux contrats, délaissés par la banque ou l’assureur, des avantages des contrats les plus récents.

Sans surprise, des difficultés persistent dans la mise en œuvre de cette disposition. Chaque assureur ayant développé sa propre politique d’acceptation des demandes de transfert.

Les rapporteurs recommandent donc de préciser les modalités de transfert pour harmoniser et automatiser les process. Ils souhaiteraient également aller plus loin sur la question et prévoir une transférabilité totale pour les contrats détenus depuis plus de huit ans. Un plafonnement annuel des sommes pouvant être transférées chez un autre assureur pourrait cependant être appliqué.

Favoriser la migration de l’assurance vie vers les plans d’épargne retraite

Lancé dans le cadre de la Loi Pacte, le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) a renforcé l’attractivité de l’épargne retraite. Pour booster sa commercialisation, le législateur a, par ailleurs, facilité le transfert de l’assurance-vie vers le PER. Les épargnants réalisant un rachat sur une assurance-vie pour ensuite reverser ces sommes sur un PER, avant le 1er janvier 2023, bénéficie d’un abattement fiscal doublé par rapport aux règles habituelles. Les gains réalisés sur une assurance-vie sont ainsi exonérés d'impôts jusqu'à 9 200 € pour un célibataire et 18 400 € pour des personnes mariées ou pacsées.

Devant le succès de cette incitation fiscale, les deux rapporteurs souhaitent la proroger au-delà de la date initialement prévue.

Contrôler le dispositif Pinel

Le dispositif « Pinel » permet aux investisseurs privés de bénéficier d’une réduction d’impôt en contrepartie de leur investissement immobilier locatif. Cet investissement n’est cependant pas sans risque. Comme le souligne le rapport « pour la protection des épargnants » : « les investisseurs se focalisent trop souvent sur l’incitation fiscale. C’est également un domaine propice aux offres frauduleuses ou qui induisent en erreur l’investisseur sur le rendement net espéré et sur son coût potentiel »

Les rapporteurs proposent donc d’étendre le champ de compétence de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Celle-ci devrait alors contrôler les investissements défiscalisés dans le logement locatif.

L’œil de Scala Patrimoine

Les chiffres transmis par les rapporteurs sont édifiants. À long terme, près de la moitié du rendement d'un placement serait captée par les frais.

Il faut dire que la liste des frais effectivement supportés par l’épargnant est longue. C’est pour cette raison que Scala Patrimoine propose à ses clients un contrat intégrant des parts de fonds « clean share ». Ces fonds sont proposés sans que ne soit reversée une part des frais de gestion du fonds au distributeur (banque, CGP). L'élimination de cette "part distributeur", c'est-à-dire la suppression des "rétro-cessions de commissions", réduit drastiquement les frais prélevés sur le contrat.

Nous attendons désormais de voir quel accueil recevra ce rapport auprès des pouvoirs publics. Les propositions présentées nous semblent toutes aller dans le bon sens. Il serait donc dommage que le gouvernement ou les parlementaires ne prennent pas ces sujets en main.


La mission de Positive Planet est d’accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi, et ne disposant pas des ressources financières nécessaires, à créer leur entreprise

Claudia Ruzza (Positive Planet) : « Il ne faut plus attendre pour changer notre société »

Positive Planet s’investit pour l’insertion professionnelle par l’entrepreneuriat positif. Dans le cadre du Prix de la Finance Verte, Sa Présidente du directoire, Claudia Ruzza, nous explique les actions de la Fondation et la formidable énergie entrepreneuriale qui se déploie dans les quartiers populaires.

Scala Patrimoine. Comment a été créée votre fondation et quelles sont ses missions ?

Claudia Ruzza. Positive Planet a été créée en 1998 par Jacques Attali. Notre mission est d’accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi, et ne disposant pas des ressources financières nécessaires, à créer leur entreprise. En France, la fondation agit au cœur des « quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Autrement dit, dans les zones les plus pauvres.

Pour mettre en œuvre cette action, nous proposons un accompagnement et des formations aux bénéficiaires dans le cadre de leur projet de création d’entreprise. En parallèle, nous portons notre message auprès des pouvoirs publics, du grand public et de toutes les parties prenantes. L’idée étant de leur démontrer que l’entrepreneuriat positif est une solution d’insertion durable. Enfin, et plus généralement, nous souhaitons fédérer l’ensemble des acteurs économiques sur tous les sujets en lien avec l’inclusion économique positive.

Scala Patrimoine. Vous participez à la création, mais aussi au développement d’entreprises dites « positives ». À quels critères ces structures doivent-elles répondre ?

Une entreprise positive répond à 4 critères.

Le premier pilier est social. L’entreprise doit être utile à la lutte contre la paupérisation des quartiers et à son créateur en lui permettant de sortir de la précarité.

Le second pilier est écologique. La structure doit agir sur la réduction des déchets et avoir un minimum d’impact négatif sur la planète, en privilégiant notamment les circuits courts.

Le troisième pilier est démocratique. Ces principes doivent être appliqués au sein des entreprises. Elles sont donc tenues de favoriser la mixité et la diversité. Leur politique de gouvernance doit également respecter toutes les parties prenantes.

Enfin, le quatrième pilier est économique. Une entreprise qui ne survit pas économiquement ne peut pas être considérée comme positive.

 

« Depuis 2006, 10 000 entreprises ont été créées grâce à l’accompagnement de Positive Planet »

 

Scala Patrimoine. Pouvez-vous nous donner un exemple d’une entreprise « positive » qui a été accompagnée par Positive Planet ?

J’ai notamment à l’esprit l’entreprise de conciergerie privée ouverte 7 jours sur 7 « Les MajordHome », fondée par un jeune issu des quartiers Nord de Marseille, Raheem Attoumane. Elle livre tous les habitants de la cité phocéenne, y compris dans les quartiers les plus sensibles. Cette entreprise emploie des habitants du quartier et participe donc à l’insertion des jeunes au chômage. La société utilise également des scooters écologiques pour avoir un impact le plus bas possible sur l’environnement.

Scala Patrimoine. Quel accompagnement proposez-vous aux entreprises ?

Notre soutien se matérialise avant tout par un « coaching », car nous n’avons pas vocation à les financer directement. Nous allons, en effet, sensibiliser les populations au cœur des territoires. Ensuite, les futurs entrepreneurs entrent dans un parcours d’accompagnement et de formation. Les thèmes abordés sont très vastes. Nous proposons par exemple des sessions consacrées à « la gestion de la trésorerie », « au statut juridique à choisir » ou à « la création d’un business plan » ainsi que des ateliers collectifs favorisant les échanges entre les entrepreneurs. En parallèle, nous avons lancé des programmes renforcés comme « Ose créer ton job » dans lesquels nous avons implémentés des méthodologies de start-up ainsi qu’une immersion dans ces start-up. L’accompagnement est bien évidemment totalement gratuit pour les demandeurs d’emploi. Dès que les entrepreneurs positifs ont atteint une certaine viabilité économique, ils peuvent adhérer au club « des Positiveurs » pour développer leur entreprise et leur réseau

Scala Patrimoine. Avez-vous déjà mesuré l’impact de vos actions ?

Bien sûr. Depuis 2006, 10 000 entreprises ont été créées grâce à notre accompagnement. Après trois ans, le taux de pérennité de ces structures est proche de 60 %. Nos services permettent également à la moitié des personnes soutenues de quitter les minima sociaux. Enfin, les secteurs les plus représentés sont ceux des services à la personne, du commerce, de la restauration, du BTP, mais aussi un peu de la Tech.

 

« Nous travaillons à la création d’un OPC de partage »

 

Scala Patrimoine. Comment les entreprises et les particuliers peuvent-ils soutenir votre fondation ?

Le soutien financier est l’élément le plus important pour mettre en œuvre nos actions car c’est ce qui nous permet d’agir au jour le jour et de garantir tout à la fois un impact concret sur les territoires et une tribune à tous nos partenaires engagés. Nous bénéficions également de mécénats de compétence de la part de grandes entreprises dont certains salariés sont mis à notre disposition gratuitement, et ce pendant plusieurs années. Des grands Cabinets de Conseil nous accompagnent aussi sur des missions plus ponctuelles.

Positive Planet apporte la garantie à ces entreprises d’avoir un impact territorial concret, dont les bénéfices sont mesurés. Elles profitent également de notre activité pour mobiliser leurs collaborateurs dans le cadre de leurs actions de bénévolat, au sein de notre fondation. L’idée pour elles est de fédérer leurs équipes sur les sujets d’inclusion.

Nous avons aussi pour vocation à mettre en lumière nos partenaires pour qu’ils puissent prendre la parole et influer sur l’écosystème, via notamment des événements ou des publications. Ces outils doivent aussi encourager l’engagement d’autres entreprises. Plus on sera nombreux, plus notre impact sera important.

Les particuliers apportent aussi une contribution financière à notre fondation, par leurs dons. Ils peuvent notamment nous soutenir lors de nos programmes ou événements exceptionnels. Cela sera le cas dans le cadre de la Soirée de la Solidarité Positive le 25 novembre prochain au Musée des Invalides.

Scala Patrimoine. Les associations et fondations font preuve d’une grande ingéniosité pour se financer. C’est aussi votre cas avec le lancement d’un produit structuré « solidaire », entre autres.

Nous souhaitons diversifier nos sources de financement. Nous avons, par exemple, lancé une chaine de vidéos à la demande (VOD) sur le thème de l’inspiration positive. Positive Planet développe, en parallèle, des outils financiers responsables et solidaires. Un produit structuré émis sur une durée de 2 mois a ainsi été proposé, en partenariat avec la MAIF et Zenith Capital. Une partie des revenus de ce placement étant reversée à notre fondation. En parallèle, nous travaillons à la création d’un OPC de partage. Ces différents projets montrent notre volonté de travailler avec l’ensemble de l’écosystème et de multiplier les interactions entre les fonds d’investissement, les associations, les entreprises privées, les personnes issues quartier ou encore les grands donateurs. C’est ensemble qu’on pourra profondément changer la société. Et il ne faut pas attendre pour le faire.

https://www.youtube.com/watch?v=g6CXh6diOTs&t=12s