Podcast « Passion Patrimoine » : les confidences de Guillaume Lucchini
Dans le cadre de son podcast « Passion Patrimoine », la journaliste Carine Dany part à la rencontre des grandes figures de la gestion de patrimoine et de la gestion d'actifs. Elle explore avec eux non seulement leur parcours professionnel, mais aussi des aspects plus intimes : leurs motivations, leurs ambitions et la passion qui les anime.
Cette semaine, c'est Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, qui s'est prêté au jeu de l'interview.
Family officer : un métier de passion
Dans la première partie de l'entretien, Carine Dany s'attache à comprendre les ressorts de la motivation de Guillaume Lucchini. Celui-ci met en lumière la richesse infinie de son métier et l'effervescence intellectuelle qui nourrit son quotidien. « En tant que chef d'entreprise, mes journées sont souvent comparables à des montagnes russes. Mais c'est précisément ce qui rend cette aventure exaltante : bâtir une activité, tisser des relations durables, donner du sens au temps qui passe. Ce qui m'anime avant tout, c'est la capacité à fédérer des talents autour d'un projet, à construire ensemble, à nous challenger mutuellement. Aujourd'hui, je n'ai pas l'impression de travailler : c'est la passion qui me guide. » explique-t-il.
Issu du monde juridique, Guillaume Lucchini souligne également qu'il fut parmi les premiers à aborder son métier sous un prisme juridique et fiscal. « À mes débuts, dans les grands groupes de gestion de patrimoine, la majorité des professionnels que je croisais venaient du domaine de la finance. »
Dans cet épisode, le fondateur du multi-family office revient également sur les transformations du secteur et sa manière d'aborder ses missions. « Pour moi, le produit n'est que la conséquence d'une stratégie patrimoniale bien pensée. Or, un besoin s'est fait sentir face à la déception de certains clients quant à leur relation avec leur banque, où l'accompagnement des familles dans leurs projets patrimoniaux s'est peu à peu effrité. » En cause : un modèle financier préférant la commercialisation des produits maison à une approche en architecture ouverte. « Cette vision centrée sur le produit restreignait les perspectives et limitait la personnalisation des solutions proposées. » souffle-t-il.
L'indépendance du conseil en gestion de patrimoine au cœur de sa démarche
En fondant Scala Patrimoine, Guillaume Lucchini a souhaité insuffler une nouvelle dynamique au conseil en gestion de patrimoine, avec une ambition forte : garantir une indépendance totale, tant sur le plan réglementaire et financier que capitalistique. « Cette volonté d'apporter une réelle valeur ajoutée à nos clients a guidé chaque étape de notre développement. Depuis la création, chaque euro gagné fait l'objet d'un réinvestissement dans le cabinet. Je ne prétends pas détenir une vérité absolue, mais je suis convaincu que pour accompagner efficacement nos clients, il est primordial de leur offrir une expertise solide et diversifiée, directement intégrée à notre structure. » explique-t-il. Avant d'ajouter : « Nous avons aussi bâti notre modèle autour d'une transparence absolue, en refusant le système des rétrocessions qui prévaut encore sur le marché. »
Au micro de Carine Dany, il rappelle qu'intervenir en amont dans la gestion patrimoniale permet une réflexion sereine et approfondie sur des enjeux complexes, qu'ils soient juridiques, fiscaux ou liés à la transmission. Ce métier exige une expertise pointue dans de nombreux domaines : ingénierie patrimoniale, financement, immobilier, gestion financière... Une approche qu'il résume ainsi : « Il est essentiel de définir des objectifs clairs. Gérer un patrimoine ne consiste pas seulement à rechercher un rendement, mais aussi à préserver une valeur refuge. Tout ne doit pas être exposé aux risques : notre rôle est d'assurer une diversification prudente tout en répondant aux besoins patrimoniaux et familiaux. »
En guise de conclusion, il insiste sur l'importance d'entretenir une relation d'honnêteté absolue avec ses clients. « Lorsqu'il s'agit de dire les choses, même les plus difficiles, nous n'hésitons jamais. Une relation de confiance ne peut exister qu'à travers le respect et la transparence réciproques. »
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Reev : l’exosquelette français qui révolutionne la mobilité
Les entreprises de technologies médicales, plus communément appelées Medtechs, connaissent un essor remarquable. En France, le secteur regroupe 1 400 entreprises, générant un chiffre d’affaires de 32,5 milliards d’euros. Symbole de cette dynamique, la start-up Reev vient de lever près de 9 millions d’euros pour financer le développement de son orthèse du genou.
Un exosquelette au service de la mobilité
Parmi les success stories françaises de la Medtech, Reev se distingue. Son fondateur, Amaury Ciurana, encore étudiant à l’ISAE-Supaéro de Toulouse en 2019, initie un projet ambitieux : concevoir un exosquelette destiné aux enfants atteints de paralysie cérébrale. Pour concrétiser son idée, il s’associe ainsi à Robin Temporelli, ingénieur en mécanismes spatiaux chez Airbus et docteur en mécatronique. De cette collaboration naît Reev, officiellement lancée en 2021.
« Notre mission est d’aider des millions de personnes souffrant de troubles de la marche, qu’ils soient consécutifs à un AVC, à une sclérose en plaques ou à une paraplégie, en leur offrant une autonomie et une liberté accrues », explique Amaury Ciurana.
Afin d’accélérer son déploiement, Reev s’est d’ailleurs associé au leader européen de l’orthopédie, Thuasne.

L'utilisation de l'intelligente artificielle
L’innovation de Reev repose sur une orthèse motorisée, plus légère que celles proposées par Wandercraft. « Contrairement aux genouillères classiques qui se contentent de stabiliser la jambe, notre orthèse est active. Elle amplifie les capacités motrices de son utilisateur grâce aux données recueillies par un capteur d’analyse des mouvements », précise le cofondateur.
Pesant seulement trois kilos, elle peut soutenir jusqu'à 130 kilos et offre une autonomie d’une journée complète. Son atout majeur ? L’intelligence artificielle, qui anticipe les mouvements du genou et apporte une assistance précise lorsque le patient en a besoin. Une simple extension du genou suffit alors à soulever l’utilisateur, réduisant de 30 % l’effort nécessaire pour se déplacer.
Deux leviers de croissance
La stratégie de Reev repose sur deux innovations complémentaires :
- DREEVEN, une orthèse robotisée intelligente,
- REEV SENSE, un système de capteurs connectés fixés à la chaussure ou à la jambe du patient.
« Chaque personne possède une signature de marche unique. Nos capteurs analysent la vitesse de déplacement, la longueur des foulées et intègrent ces données dans la commande de la genouillère afin de la rendre prédictive. C’est une véritable technologie de direction assistée appliquée à la médecine », explique Amaury Ciurana.
Ces avancées permettent aux professionnels de santé de suivre avec précision l’évolution de leurs patients en phase de rééducation. À terme, ces capteurs seront ainsi directement intégrés aux genouillères robotisées pour un dispositif entièrement adapté à chaque individu.
Invité sur BFM TV, Amaury Ciurana souligne une réalité frappante : « Près de 50 millions de personnes dans le monde vivent avec des séquelles d’AVC affectant leur capacité à marcher. Les solutions actuelles se limitent aux cannes, déambulateurs ou orthèses passives. En développant la première genouillère motorisée, légère, sur mesure et intelligente, nous leur offrons la possibilité de se lever, s’asseoir et monter les escaliers plus aisément. »
Une levée de fonds de 8,8 millions d’euros
Reev poursuit son ascension. Déjà implantée à Toulouse et à Boston, la société avait levé 3 millions d’euros en 2023, attirant Polytechnique Ventures, IRDI Capital Investissement, Newfund et plusieurs business angels.
En ce début d’année, la jeune pousse franchit une nouvelle étape avec une levée de fonds de 8,8 millions d’euros. Ce tour de table, mené par les mêmes investisseurs, bénéficie également du soutien de Techstars, d’un groupe de business angels et d’experts du secteur médical. Parmi eux, le footballeur Raphaël Varane et le Dr Hervé Silbert, chirurgien orthopédique spécialisé dans la chirurgie du genou, réunis par Scala Patrimoine.
Cet apport financier permettra d’affiner la miniaturisation et l’industrialisation de l’orthèse. L'entreprise pourra aussi mener des essais cliniques essentiels à l’obtention des autorisations de mise sur le marché aux États-Unis et en Europe.
Les tests en cours préfigurent une commercialisation en 2025, avec une priorité donnée au marché américain. « Les États-Unis, stratégiques pour Reev et ses 30 collaborateurs, offrent des remboursements par les assurances pouvant atteindre 30 000 dollars pour ce type d’équipements. » abonde en ce sens Amaury Ciurana.
La révolution de la mobilité est en marche !
Romane Azzopardi (Scala Patrimoine) : « L’Europe doit transformer ses ambitions en actions »
Le début de l’année s’est révélé particulièrement prolifique sur les marchés financiers, notamment en Europe. Les indices européens, à l’instar du CAC 40, ont enregistré une ascension notable, progressant de près de 10 %, tandis qu’aux États-Unis, le S&P 500 a engrangé un gain d’environ 3 %. Toutefois, la menace de nouveaux droits de douane, brandie par le président américain Donald Trump, demeure un facteur d’incertitude. Cette menace s’est concrétisée par l’imposition de taxes visant spécifiquement la Chine. Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière chez Scala Patrimoine, analyse ces grandes tendances économiques mondiales avant d’examiner les principaux risques pesant sur les marchés boursiers.
Scala Patrimoine. Le retour de Donald Trump au pouvoir va-t-il se traduire par une relance économique ou marquer-t-il le début d’une guerre commerciale ?
Romane Azzopardi. Depuis son retour à la tête des États-Unis, Donald Trump enchaîne les annonces économiques, dont l’effet sur les marchés ne s’est pas fait attendre. Depuis sa victoire aux élections présidentielles, la réaction des investisseurs est largement positive, les valeurs américaines étant soutenues par l’anticipation d’une politique favorable à l’activité économique.
Son programme, baptisé "Maganomics", repose sur trois axes majeurs : une relance industrielle accompagnée de baisses d’impôts pour les entreprises américaines, un durcissement des politiques migratoires et une politique commerciale agressive visant l’ensemble des partenaires des États-Unis. Les premières mesures ne se sont pas fait attendre : Trump a récemment signé un décret instaurant des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, affectant sans distinction des partenaires clés comme le Canada, le Mexique et l’Union européenne.
La Chine est également visée, avec une hausse immédiate de 10 % des droits de douane sur l’ensemble des biens chinois importés aux États-Unis.
Si ces mesures visent à protéger l’industrie américaine, elles pourraient aussi engendrer des tensions commerciales. En réponse, les pays touchés pourraient adopter des mesures de rétorsion, ce qui risquerait d’alourdir les échanges internationaux et, à terme, de freiner la croissance économique des États-Unis.
Scala Patrimoine. Entre une croissance qui ralentit à l’échelle mondiale et les pressions inflationnistes persistantes, l’équilibre économique semble fragile.
Romane Azzopardi. À court terme, les mesures prises par l’administration Trump devraient stimuler la croissance, en soutenant l’emploi et l’investissement domestique. C’est d’ailleurs cette dynamique qui alimente l’optimisme des marchés en ce début d’année.
Cependant, cette dynamique pourrait rapidement se heurter à des tensions inflationnistes. La Réserve fédérale (Fed), consciente des risques, a déjà marqué une pause dans la baisse de ses taux, laissant planer un doute sur ses décisions futures. Si l’inflation repart à la hausse et que le déficit public – déjà proche des 7 % du PIB – continue de se creuser, la banque centrale pourrait se voir contrainte d’adopter une posture plus restrictive qu’anticipé.
Dans ce contexte, les marchés surveilleront de près l’évolution des prix et la résilience du marché de l’emploi.
Les perspectives de croissance pour 2025 demeurent solides, et les attentes concernant la progression des bénéfices constituent un soutien majeur pour Wall Street. Mais les incertitudes sont nombreuses : quelle sera l’ampleur et l’efficacité des mesures mises en place ? Quelle sera la réaction de la Fed ? Et surtout, comment le reste du monde réagira-t-il face à ces nouvelles politiques ?
Si certaines puissances économiques optent pour des mesures de rétorsion, notamment commerciales, l’impact sur la consommation américaine pourrait être significatif et, à terme, ralentir la dynamique de croissance des États-Unis.
« En Europe, l’investissement reste le véritable défi »
Scala Patrimoine. Faut-il s’inquiéter pour l’économie européenne ?
Romane Azzopardi. Les marchés européens affichent aujourd’hui une décote historique par rapport aux valeurs américaines. Ce déséquilibre ne traduit pas seulement une différence de perception des investisseurs, mais aussi un écart économique qui ne cesse de se creuser.
L’Europe peine à retrouver une dynamique de croissance, freinée par la faiblesse de ses deux principales économies. L’Allemagne, en récession pour la deuxième année consécutive, subit la pression d’un secteur industriel en difficulté et d’une demande chinoise en déclin. Quant à la France, elle fait face à une instabilité politique persistante dans un contexte budgétaire tendu, ce qui érode la confiance des investisseurs. Cela dit, certains facteurs pourraient contribuer à stabiliser la situation dans les mois à venir : la Banque centrale européenne (BCE) a amorcé un cycle de baisses de taux, avec trois nouvelles réductions prévues en 2025, tandis que l’inflation sous-jacente s’est stabilisée depuis quelques mois, allégeant ainsi le coût du financement pour les entreprises et stimulant potentiellement l’investissement. L’Allemagne pourrait, quant à elle, engager un tournant budgétaire après les élections législatives, offrant ainsi davantage de flexibilité pour relancer certains secteurs industriels stratégiques.
Scala Patrimoine. Quel sera le principal défi de l'Europe ?
Romane Azzopardi. L’investissement reste le véritable défi. L’administration Trump prévoit 500 milliards de dollars pour développer l’intelligence artificielle, et l’Europe affiche également sa volonté d’accélérer le développement de l’innovation. L’enjeu pour l’Europe sera de transformer ses ambitions en actions concrètes pour espérer combler son retard technologique et productif face aux États-Unis.
À cela s’ajoute un environnement commercial de plus en plus incertain. Si les politiques protectionnistes de Trump se durcissent, l’Europe risque d’en payer le prix, notamment dans ses secteurs industriels et automobiles déjà fragilisés.
Cependant, cette menace peut être relativisée. Les entreprises d'Europe exportatrices profitent d’un euro affaibli, ce qui renforce leur compétitivité. De plus, nombre d’entre elles ont déjà ajusté leur stratégie en renforçant leur présence aux États-Unis et en localisant une partie de leur production sur place.
« La marge de manœuvre de la Fed dépendra des effets réels des politiques de Trump sur l’économie »
Scala Patrimoine : La Chine peut-elle résoudre les équations économiques et sociétales qui lui sont posées ?
Romane Azzopardi. L’économie chinoise a connu une année 2024 mouvementée, oscillant entre des signaux positifs sur les marchés financiers et des défis persistants sur le plan macroéconomique.
D’un côté, les mesures de relance mises en place par Pékin – baisse des taux, assouplissement monétaire et soutien aux gouvernements locaux – ont permis un rebond des marchés actions chinois, qui ont surperformé l’Inde pour la première fois en trois ans.
D’un autre côté, les faiblesses structurelles demeurent : le secteur immobilier reste en crise, avec une demande faible et un stock d’invendus toujours trop élevé. La consommation intérieure peine à redémarrer, freinée par la prudence des ménages et le chômage des jeunes. Les tensions avec les États-Unis pourraient aussi s’intensifier si Trump applique de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises.
Dans ce contexte, la Chine pourrait chercher à diversifier davantage ses exportations en renforçant ses liens avec l’Asie du Sud-Est, accentuant ainsi sa dépendance à la demande externe.
Scala Patrimoine. Quels sont les principaux risques qui pourraient impacter les marchés à court terme ?
Romane Azzopardi. Parmi les principaux risques pesant sur les marchés financiers, cinq méritent d’être évoqués.
En premier lieu, le risque d’escalade de guerre commerciale. Un climat protectionniste sous haute tension pèse sur le monde. L’intensification des mesures tarifaires de Trump pourrait entraîner des représailles de la Chine et de l’Europe, pesant sur les échanges mondiaux et accroissant l’incertitude pour les entreprises exportatrices.
En second lieu, les taux d’intérêt et la politique monétaire américaine. La Fed devra jongler entre soutien à la croissance et risque inflationniste. Sa marge de manœuvre dépendra des effets réels des politiques de Trump sur l’économie.
Le troisième facteur de risque porte sur les résultats des entreprises. Les attentes sont élevées et placent les entreprises sous pression. Les prévisions de bénéfices restent ambitieuses, mais le risque de déception demeure, notamment aux États-Unis.
Le quatrième risque repose sur la politique budgétaire européenne. Le potentiel de relance étant limité par des contraintes fiscales en France et en Allemagne, les marges de manœuvre budgétaires sont réduites, limitant ainsi la capacité des gouvernements à stimuler l’économie face aux défis de croissance et d’investissement.
Enfin, la Chine et sa trajectoire économique posent question. Une stabilisation pourrait créer des opportunités, mais les tensions avec les États-Unis restent un facteur d’incertitude majeur.
Le rendez-vous des marchés financiers - Février 2025
Marchés financiers & économie : les points clés
- L’arrivée de l’application chinoise DeepSeek, propulsée en tête des téléchargements sur l’Apple Store, a provoqué un véritable séisme sur les marchés financiers. Ce succès fulgurant pourrait remettre en cause la suprématie des géants américains sur le marché de l’intelligence artificielle.
- Surnommé le « tariff man », Donald Trump a engagé un bras de fer avec ses partenaires commerciaux, amorçant une hausse des droits de douane sur les produits importés.
- L’économie européenne montre des signes alarmants de ralentissement. Au quatrième trimestre 2024, le PIB n’a progressé que de 0,1 % par rapport au trimestre précédent.
Quelles performances sur les marchés financiers ?
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DeepSeek : un défi pour l’hégémonie américaine dans l’IA ?
L’arrivée de DeepSeek en tête des applications les plus téléchargées sur l’Apple Store a fait l’effet d’une bombe sur les marchés financiers. Cette entreprise chinoise spécialisée dans l’intelligence artificielle vient de dévoiler son modèle R1, un robot conversationnel gratuit et open source, qui semble déjà rivaliser avec ChatGPT, développé par OpenAI.
Ce qui frappe les observateurs, c’est l’efficacité avec laquelle DeepSeek AI a atteint ce niveau de performance. Selon des officiels chinois, l’entreprise aurait réussi cet exploit avec un budget de seulement 5,58 millions de dollars, un montant dérisoire comparé aux milliards dépensés par les géants américains.
De plus, les semi-conducteurs utilisés pour développer DeepSeek sont des solutions bien moins coûteuses que celles proposées par NVIDIA, dominant actuellement le marché.
Face à cette avancée, les entreprises américaines risquent de rencontrer des difficultés pour justifier leurs lourdes projections budgétaires. Elles pourraient être contraintes de revoir leurs stratégies, ce qui aurait des répercussions sur toute la chaîne de valeur. Cette disruption exerce déjà une pression significative sur les acteurs les plus exposés à l’intelligence artificielle et aux semi-conducteurs.
Les conséquences ne se sont pas fait attendre : 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière ont été effacé en quelques heures dans la tech. Les actions de NVIDIA et ASML ont respectivement chuté de 17 % et 7 %, illustrant la panique qui a gagné les marchés pendant quelques heures, avant de se reprendre en partie.
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Les marchés européens démarrent 2025 sur les chapeaux de roues
Une fois n’est pas coutume, c’est l’Europe qui est à la fête en ce début d’année. En Allemagne, le DAX 30 s’envole de plus de 10 % depuis le 1ᵉʳ janvier. De son côté, le CAC 40 progresse de plus de 8 % et franchit le seuil symbolique des 8 000 points.
En Chine, l’indice Shanghai Composite affiche une hausse de 2,5 %, tandis que le Hang Seng Tech Index, qui regroupe les 30 plus grandes sociétés technologiques cotées à Hong Kong, bondit de plus de 25 % depuis le 13 janvier, porté par l’enthousiasme suscité par les solutions de « DeepSeek ».
De l’autre côté de la mer de Chine orientale, au Japon, le Nikkei 225 marque le pas : l’indice recule de 1 % depuis le début de l’année 2025. En Inde, le Nifty 50 enregistre également une baisse de 3 %.
Malgré les soubresauts provoqués par l’essor de DeepSeek sur le marché de l’intelligence artificielle, les indices boursiers américains poursuivent leur ascension. Le S&P 500 s’adjuge plus de 3 % depuis janvier, à l’instar du Nasdaq 100.
Avec un ratio cours/bénéfices de 23,6 sur le S&P 500, le marché affiche un niveau élevé, mais encore éloigné de ses sommets historiques. En 2021, ce même ratio atteignait 37,26 !
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Une hausse des cours de l’Or et du pétrole
Les craintes d’une nouvelle guerre commerciale initiée par les États-Unis propulsent l’or vers de nouveaux sommets historiques. L’once d’or s’échange désormais à 2 878 dollars, en hausse de 9,85 % depuis le 1ᵉʳ janvier.
Porté par la montée des tensions entre le Hamas et Israël, ainsi que par les effets des sanctions américaines contre l’Iran et la Russie, le pétrole s’inscrit également en hausse. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a gagné 2 %, atteignant 76 dollars.
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L’appétit pour le Bitcoin se confirme
L’engouement pour le bitcoin ne faiblit pas. Après les déclarations élogieuses de Donald Trump, c’est au tour du gouverneur de la banque centrale de la République tchèque, Aleš Michl, d’afficher son intérêt pour la cryptomonnaie. Ce dernier envisage purement et simplement d’ajouter le bitcoin aux réserves de devises étrangères du pays, une première en Europe !
Ce projet pourrait concerner jusqu’à 5 % de l’allocation, soit environ 7 milliards d’euros. Pour autant, le prix du bitcoin reste en deçà du seuil symbolique des 100 000 €, s’établissant actuellement à 92 230 €.

États-Unis : Donald Trump lance les hostilités
Affichant une confiance certaine dans l’économie américaine, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé sa projection de croissance pour 2025 de 0,5 point de pourcentage, la portant à 2,7 %.
L’institution justifie cette révision par une hausse de la productivité, particulièrement dynamique aux États-Unis, notamment dans le secteur technologique, ainsi que par un climat des affaires plus favorable et des marchés des capitaux plus développés.
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Le plein emploi
Les statistiques publiées aux États-Unis confirment la bonne santé de l’économie américaine. L’ISM des services a progressé plus que prévu en décembre, passant de 52,1 à 54,1. Parallèlement, les dépenses des ménages ont enregistré leur plus forte hausse en près de deux ans, avec une augmentation de 0,7 % sur un mois.
L’indice NFIB, qui mesure la confiance des PME, a également rebondi au-delà des attentes en décembre, passant de 101,7 à 105,1, tout comme la confiance des promoteurs immobiliers en janvier, qui s’est améliorée de 46 à 47.
La production industrielle suit la même tendance haussière : en décembre, elle a progressé de 0,9 % en rythme mensuel, dépassant largement les prévisions de +0,3 %.
Autre signal positif, le marché du travail reste dynamique. En moyenne, 166 000 emplois ont été créés chaque mois aux États-Unis en 2024, un chiffre inférieur aux 186 000 attendus, mais qui témoigne d’une solide résilience. Le taux de chômage, quant à lui, s’est établi à 4 % en janvier, contre 4,1 % en décembre.
Toutefois, la croissance du PIB au quatrième trimestre 2024 a déçu les analystes : elle s’est limitée à 2,3 %, contre 2,7 % attendus, un ralentissement principalement attribué à une baisse des investissements.
Autre point d’attention : la hausse des dépôts de bilan. Ceux-ci ont bondi de 33,5 %, atteignant 22 762 sur les 12 mois se terminant au 30 septembre 2024.
Enfin, la balance commerciale américaine continue de se détériorer. En novembre, le déficit s’est creusé à -78 milliards de dollars, après -74 milliards en octobre, prolongeant la tendance baissière amorcée à la mi-2023. Une évolution qui pourrait avoir des répercussions sur la politique internationale de Donald Trump.
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Une guerre commerciale à venir ?
Voici le chiffre qui fait frémir les équipes de Donald Trump : le déficit commercial américain a explosé en 2024, atteignant 918 milliards de dollars, soit une hausse de 133 milliards par rapport à l’année précédente. Cela représente 3,1 % du PIB.
Fidèle à sa réputation, « The Donald » n’entend pas laisser la situation se détériorer. Il endosse son costume de « tariff man », conformément à sa promesse d’augmenter drastiquement les droits de douane.
Première cible : la Chine
Un droit de douane supplémentaire de 10 % est désormais appliqué sur toutes les importations chinoises, portant le taux moyen à 23,4 %.
La Chine réplique aussitôt, imposant des taxes de 10 % à 15 % sur 20 milliards de dollars d’exportations américaines. Ces mesures ciblent principalement : les minéraux et combustibles stratégiques, les machines agricoles et certains modèles automobiles.
En parallèle, le président américain a signé deux décrets instituant des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium, applicables à compter du 12 mars, tous pays confondus, « sans exception ni exemption ».
Le Mexique et le Canada sous pression
Le Mexique et le Canada sont également dans le viseur. Ils disposent d’un délai jusqu’au 4 mars pour parvenir à un accord avec l’administration Trump sur la sécurité frontalière, faute de quoi des tarifs de 25 % seront imposés sur tous leurs produits exportés vers les États-Unis. Les produits pétroliers sont exemptés, Donald Trump souhaitant préserver les intérêts des consommateurs américains.
L’Europe n’est pas épargnée : Donald Trump brandit la menace de nouveaux droits de douane, bien que ceux-ci ne soient pas encore mis à exécution. Dans une surenchère provocatrice, il évoque même la possibilité... d’annexer le Groenland, territoire sous souveraineté danoise.
La réaction ne se fait pas attendre : Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, promet une riposte « particulièrement ferme », tout en maintenant la porte des négociations ouverte : « Il est également important de maintenir le bon équilibre, afin d’éviter une guerre commerciale, qui n’est dans l’intérêt de personne. »
Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, se montre plus alarmiste, déclarant qu'une guerre commerciale avec les États-Unis est désormais « très probable ».
Les tensions tarifaires alimentent les craintes d’inflation généralisée, aux États-Unis comme dans le reste du monde. Face à cette perspective, la FED décide de mettre en pause sa politique de baisse des taux, refroidissant ainsi les espoirs d’un assouplissement monétaire rapide.
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La FED adopte une position attentiste
Les pressions inflationnistes restent vives. Les derniers chiffres de l’indice des prix à la consommation (CPI) montrent une nouvelle hausse. En janvier, l’inflation s’est établie à 3 % sur un an, contre 2,9 % le mois précédent. Pour mémoire, le CPI était déjà passé de 2,7 % à 2,9 % en décembre.
Jerome Powell sur la défensive
Cette tendance est confirmée par le Département du Travail, dont l’indice CORE CPI — qui exclut les éléments volatils tels que l’alimentation et l’énergie — s’élève à 3,2 %, légèrement en dessous des 3,3 % anticipés par les analystes.
Ces données amènent Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), à freiner sa politique d’assouplissement monétaire. Lors de sa dernière intervention publique, il a réaffirmé la résilience de l’économie américaine : « L’économie américaine est, dans l’ensemble, forte. »
Il a souligné que la politique monétaire actuelle reste adaptée aux incertitudes économiques : « La politique monétaire actuelle est bien calibrée pour faire face aux risques et incertitudes auxquels l'économie est confrontée. De nouvelles baisses de taux ne pourront intervenir qu’en cas de recul plus marqué de l’inflation et d’une dégradation de la santé du marché de l’emploi. »
Un œil attentif sur la politique de Donald Trump
Jerome Powell a également indiqué qu’il suivrait de près l’évolution des projets politiques de Donald Trump : « Nous attendons de voir quelles politiques seront effectivement mises en place. Nous ne sommes pas pressés. »
Rappelant que l’inflation globale s’élevait encore à 2,9 % en décembre, au-dessus de l’objectif de 2 % fixé par la Fed, il a toutefois précisé que l’inflation « cœur », indicateur privilégié de la banque centrale, se rapprochait davantage de cette cible.
À ce jour, les marchés n’anticipent qu’une réduction modeste d’un quart de point du taux directeur, prévue pour le mois de juin. Pour rappel, entre septembre et décembre, la Fed avait déjà abaissé son taux directeur, le faisant passer de 5,5 % à 4,5 %.
Le spectre d’une récession en Europe ?
La BCE table sur une croissance de 1,1 % pour la zone euro cette année, avec une progression à 1,4 % en 2026. Plus réservée, le FMI projette une hausse limitée à 1 %, soulignant des écarts marqués entre les principales économies : Allemagne : 0,3 %, France : 0,8 % et Espagne : 2,3 %. Ces prévisions reflètent une reprise inégale au sein de la zone euro, avec une Espagne en tête et une Allemagne à la traîne.
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Ralentissement de l’économie européenne
L’économie européenne ralentit dangereusement, en raison des difficultés rencontrées par l’Allemagne et la France, ses deux principaux moteurs, pénalisées par l’instabilité politique et des défis structurels.
Selon les données transmises par Eurostat, au cours du quatrième trimestre 2024, le PIB a augmenté de seulement 0,1 % dans l'UE, par rapport au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2024, le PIB avait progressé de 0,4 %. Les déceptions les plus marquantes sont venues d’Irlande (-1,3 %), d’Allemagne (-0,2 %) et de France (-0,1 %).
Faut-il craindre une récession pour l’Union européenne au cours des prochains mois ? Les dernières statistiques économiques sèment le doute.
En décembre 2024, la production industrielle a diminué de 0,8 % dans l'UE, par rapport à novembre 2024. De même, le volume des ventes du commerce de détail a reculé de 0,3 %.
Les chiffres de l’emploi sont également mal orientés. En décembre 2024, le taux de chômage s’établissait à 6,3 %, en hausse par rapport aux 6,2 % enregistrés en novembre.
Heureusement, l’indice PMI Flash composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro se redresse en janvier à 50,2 (contre 49,6 en décembre), atteignant son plus haut niveau depuis cinq mois.
Notons aussi, et c’est une bonne nouvelle, que la France a enfin validé son budget 2025, après plusieurs semaines d’atermoiements
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De nouvelles baisses de taux à venir
Malgré une tendance nettement déflationniste, les prix ont légèrement augmenté en ce début d'année. Le taux d'inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,5 % en janvier 2025, contre 2,4 % en décembre 2024.
Pour Philip Lane, gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, l’objectif de 2 % reste à portée de main, mais uniquement si l’inflation dans le secteur des services, actuellement à 4 %, poursuit sa décrue.
Ces soubresauts n'ont toutefois pas entravé la Banque centrale européenne dans sa politique de réduction des taux. En janvier, l'institution dirigée par Christine Lagarde a de nouveau abaissé ses taux de 0,25 point de base, marquant ainsi la cinquième réduction depuis juin. Son principal taux, qui était encore de 4 % en juin dernier, s'élève aujourd'hui à 2,75 %.
Cette politique monétaire résolument proactive devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Les fragilités des économies européennes contraignent les banquiers centraux à assouplir leur politique monétaire, d’autant plus qu’une guerre commerciale avec les États-Unis semble se profiler.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a d’ailleurs laissé la porte grande ouverte à de nouvelles baisses dans l'année à venir : « Le processus de désinflation est en bonne voie, avec une hausse des prix maîtrisée qui devrait converger vers 2 % dans le courant de l’année. »
Les anticipations prévoient ainsi deux ou trois nouvelles baisses d’ici à la fin de l’année.
Chine : une croissance inférieure à 5 %
La trajectoire de la croissance chinoise est sur une pente descendante. Bien que le produit intérieur brut (PIB) chinois ait enregistré une augmentation de 4,9 % en 2024, un chiffre proche de l'objectif gouvernemental de 5 % de croissance annuelle, cette performance est en grande partie attribuable aux mesures de relance mises en place par le gouvernement pour atténuer les difficultés héritées de la crise du Covid-19.
L’économie chinoise a également bénéficié de la vigueur de ses exportations, qui ont encore atteint des sommets l’année dernière. Selon des médias officiels, le montant des exportations a franchi, pour la première fois, la barre des 3 300 milliards d’euros, marquant une augmentation de 7,1 % par rapport à l’année précédente.
D'après les économistes internationaux, un nouveau ralentissement de l’économie chinoise est cependant prévu pour 2025, avec une croissance anticipée de seulement 4,4 %. Ce déclin serait la conséquence directe du contrecoup de la guerre commerciale menée par les États-Unis.
Fort heureusement, les premiers indices d’une reprise du marché immobilier chinois se font sentir. Les prix des nouveaux logements dans les grandes villes, telles que Pékin et Shanghai, ont enregistré en janvier une hausse annuelle de respectivement 1,2 % et 10,7 %, pour la première fois depuis dix-huit mois. Le volume des transactions a également progressé de 56 % par rapport à l’année précédente. Enfin, les acquisitions de terrains par les promoteurs immobiliers chinois ont connu une hausse de plus de 40 % en glissement annuel au mois de janvier.
Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
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Les marchés actions : Perspectives et défis
Les perspectives de croissance pour 2025 demeurent robustes aux États-Unis, où les attentes de progression des bénéfices soutiennent fermement Wall Street. Depuis l’annonce de la victoire de Donald Trump, la réaction du marché est globalement positive pour les valeurs américaines, propulsées par l’anticipation d’une politique résolument pro-business.
Les défis à venir
À court terme, les mesures proposées par l’administration Trump devraient stimuler la croissance, notamment par le soutien à l’emploi et à l’investissement domestique. C’est cette dynamique qui nourrit actuellement l’optimisme des marchés en ce début d’année. Cependant, cet élan pourrait rapidement se heurter à des tensions inflationnistes. Consciente du risque, la Réserve fédérale a déjà suspendu sa politique de baisse des taux. Si l’inflation venait à redémarrer, la banque centrale pourrait se voir contrainte d’adopter une posture plus restrictive que prévu initialement.
De son côté, l’Europe peine à retrouver un élan de croissance, en raison de la faiblesse persistante de ses deux principales économies. Toutefois, plusieurs facteurs pourraient contribuer à stabiliser la situation dans les mois à venir. La Banque centrale européenne a entamé un cycle de réduction des taux, avec trois nouvelles baisses prévues pour 2025, tandis que l’inflation sous-jacente semble se stabiliser. Par ailleurs, l’Allemagne pourrait opérer un tournant budgétaire après les élections législatives, offrant ainsi davantage de flexibilité pour soutenir certains secteurs industriels stratégiques.
Le défi majeur demeure cependant celui de l’intelligence artificielle. L’administration Trump a prévu un investissement de 500 milliards de dollars pour le développement de cette technologie, en réponse, entre autres, à la percée spectaculaire de DeepSeek, qui a ravivé l’optimisme des investisseurs quant à la compétitivité des entreprises chinoises dans le domaine. De son côté, l’Europe manifeste également sa volonté d’accélérer le développement de l’innovation. Le véritable enjeu pour l’Europe résidera dans sa capacité à traduire ces ambitions en actions concrètes, afin de combler son retard technologique et productif face aux États-Unis.
Les actions européennes retrouvent des couleurs
En janvier, les actions européennes ont surperformé leurs homologues américaines (7,02 % contre 2,76 %, respectivement). La décote historique des actions européennes par rapport aux valeurs américaines, qui dépasse les 40 %, a incité les investisseurs à revenir massivement sur les valeurs européennes en ce début d’année.
Cependant, ce déséquilibre reflète également un écart économique qui ne cesse de se creuser. Les perspectives économiques divergentes et la solidité des résultats des entreprises américaines nous conduisent à privilégier cette zone, malgré des valorisations élevées dans certains secteurs. Bien que nous considérions la récente sous-performance du secteur technologique comme un point d’entrée potentiellement intéressant, les mesures pro-business et favorables à la croissance pourraient avantager d’autres segments, en particulier les petites et moyennes capitalisations, davantage exposées au marché domestique.
En revanche, l’Europe continue de se voir freinée par des enjeux politiques locaux et géopolitiques, ce qui incite à une certaine prudence sur la zone euro, malgré l’assouplissement monétaire attendu et des valorisations attractives.
Enfin, la nouvelle coalition en Allemagne est particulièrement attendue pour son potentiel à relancer les investissements dans le pays. Les entreprises européennes exportatrices bénéficient d’un euro affaibli, ce qui renforce leur compétitivité. De plus, nombre d’entre elles ont déjà adapté leur stratégie en augmentant leur présence aux États-Unis et en localisant une partie de leur production sur place.
Certaines opportunités sont présentes dans des segments spécifiques, nécessitant une sélection rigoureuse des titres. Sur les marchés émergents, nous privilégions l’Asie du Sud-Est, qui devrait continuer d’attirer les flux d’investissements et profiter d’un éventuel renforcement des échanges avec la Chine.
Une prudence vis-à-vis des marchés financiers chinois
En revanche, nous demeurons prudents vis-à-vis de la Chine. Bien que les indices actions chinois aient surperformé l’indice des marchés émergents depuis le début de l’année, cette performance a été largement alimentée par l’essor spectaculaire du secteur technologique, en particulier après l’annonce de DeepSeek, un modèle d’intelligence artificielle avancé.
Toutefois, les bonnes nouvelles sur le plan macroéconomique se font attendre, et la crise immobilière persiste. Par ailleurs, les tensions commerciales, notamment celles liées à l’administration Trump, représentent un risque supplémentaire. La Chine pourrait d’ailleurs chercher à diversifier encore davantage ses exportations, en renforçant ses liens avec ses partenaires asiatiques.
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Les marchés financiers obligataires : des perspectives toujours favorables
La hausse des taux observée en début d’année s’est atténuée : les rendements des obligations d’État (zone euro et États-Unis) ont reculé de 20 à 30 points de base au cours des trois dernières semaines, permettant à cette classe d’actifs de générer des performances légèrement positives. Le spread français a diminué d’environ 14 points de base, marquant un début d’allègement de la pression sur les actifs hexagonaux.
Marchés obligataires : avantage au crédit corporate
Nous maintenons notre optimisme pour cette classe d’actifs, convaincus que l’année 2025 lui sera propice, portée par la baisse attendue des taux en Europe, qui allégerait le coût de financement des entreprises. Notre préférence se porte sur le crédit corporate, offrant des rendements supérieurs au souverain, soutenus par la solidité persistante des bilans d’entreprises, notamment en Europe.
Les obligations américaines affichent un rendement réel plus élevé qu’en Europe. La repentification de la courbe a été plus marquée aux États-Unis, renforçant l’attrait des maturités longues. Toutefois, la Fed ayant marqué une pause dans la baisse de ses taux directeurs, l’orientation de la politique monétaire demeure incertaine, exposant les obligations américaines à une volatilité accrue.
Les placements monétaires conservent un attrait supérieur à la dette souveraine européenne. Bien que cette solution soit perçue comme un support d’attente face à la baisse annoncée des taux directeurs de la BCE. La faiblesse des rendements des obligations souveraines européennes, y compris sur les maturités longues, renforce l’intérêt pour les placements monétaires.
Les taux de défaut : un marqueur à suivre de près
Les taux de défaut devraient demeurer inférieurs à leur moyenne historique, portés par des fondamentaux solides et la résilience des bilans d’entreprise. La robustesse des bénéfices et l’évolution du contexte économique en Europe restent déterminantes. Bien que les rendements du crédit aient reculé en 2024 (de 70 à 150 points de base selon la notation), le portage devrait conserver son attrait en 2025, avec des rendements réels toujours positifs.
En Europe, nous privilégions le crédit investment grade (IG) aux obligations souveraines, celles-ci offrant un rendement plus attrayant et des spreads qui, bien que resserrés, surpassent encore leur moyenne historique. Aux États-Unis, à l’inverse, les spreads IG s’approchent de leurs plus bas niveaux historiques. Face aux menaces pesant sur l’économie européenne, nous favorisons également l’IG au détriment du haut rendement.
Le high Yield (HY) conserve néanmoins une valeur de diversification et d’optimisation du rendement attendu. L’accent est mis sur les entreprises aux bilans solides, gages de confiance pour les investisseurs. Dans cette optique, nous privilégions les maturités courtes (moins de deux ans) et les émetteurs mieux notés. Bien que l’absence de perspective de récession en 2025 soutienne ce segment, sa sensibilité à une éventuelle détérioration économique en Europe reste élevée.
Les obligations financières se sont imposées parmi les segments les plus performants en 2024, continuant d’offrir des rendements supérieurs au reste de l’IG. En particulier, la dette subordonnée des grandes banques investment grade apparaît séduisante. Si une prime de risque persiste, liée à la hiérarchie des remboursements, celle-ci demeure maîtrisée grâce à la solidité des émetteurs, renforcée par l’endurcissement continu des réglementations bancaires.
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Les marchés financiers alternatifs
Dans le cadre de nos approches de gestion prudente, nous continuons à privilégier les stratégies alternatives long/short actions, en particulier sur des marchés volatils, incertains et marqués par une forte dispersion. Les rotations sectorielles s'opèrent à un rythme soutenu, et les marchés réagissent vivement aux annonces émanant des instances politiques, économiques et monétaires, ainsi qu'aux publications des résultats d'entreprises. Ces stratégies se révèlent particulièrement judicieuses pour tirer parti de ces environnements, offrant à la fois une protection contre les baisses et un potentiel de surperformance dans des conditions de marché complexes.
Les stratégies long/short actions permettent aux gérants de saisir les inefficiences du marché en prenant des positions longues sur des actions sous-évaluées et des positions courtes sur des actions surévaluées. Cette flexibilité s'avère essentielle dans des contextes volatils, car elle procure une décorrélation vis-à-vis des indices traditionnels.
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Les produits structurés
Nous demeurons confiants quant aux produits structurés, qui offrent la possibilité d'accéder à divers marchés tout en ajustant le niveau de risque et le rendement cible selon les attentes de l'investisseur. Après avoir atteint un sommet, la hausse des taux d'intérêt a marqué une pause, les rendements des obligations d'État, tant en zone euro qu'aux États-Unis, ayant reculé de 20 à 30 points de base.
Cependant, les niveaux absolus demeurent attractifs, en particulier pour les produits adossés à des sous-jacents obligataires, qui permettent de saisir des opportunités de rendement souvent plus séduisantes que celles offertes par une exposition directe aux marchés obligataires. De surcroît, ces produits structurés ouvrent de nouvelles perspectives sur les marchés actions, grâce à des structures parfois plus sophistiquées.
Ils représentent ainsi une alternative précieuse pour les investisseurs désireux de s'exposer aux actions tout en réduisant la volatilité propre à cette classe d'actifs. Cette flexibilité fait d'eux une solution stratégique pour diversifier et optimiser un portefeuille dans le contexte économique actuel.
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Le capital investissement et la dette privée
L’intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés persiste, malgré un contexte économique incertain. Cette dynamique, renforcée par la diminution progressive des taux d’intérêt en 2024, oriente également les flux de capitaux vers des fonds de plus en plus accessibles au grand public. Bien que le marché affiche des signes d’attentisme, en raison des incertitudes politiques et économiques qui l’assaillent, nous demeurons convaincus du potentiel du private equity.
Les stratégies secondaires continuent de captiver l'attention, offrant des perspectives de valorisation particulièrement prometteuses. Par ailleurs, les fonds de co-investissement restent au cœur de nos priorités, en alliant optimisation des rendements et maîtrise des coûts.
De surcroît, le capital-risque, notamment dans les secteurs technologiques et liés à la transition énergétique, connaît un renouveau significatif, ouvrant des horizons fascinants pour les startups innovantes.
Enfin, les stratégies de dette privée, telles que la dette mezzanine et le growth buyout, gagnent en popularité, soutenant les entreprises en pleine phase de croissance.
Allocation conseillée
Pour exploiter pleinement le potentiel des investissements non cotés tout en maîtrisant les risques, nous préconisons une stratégie à la fois diversifiée et axée sur le long terme. Cette approche englobe plusieurs piliers essentiels :
- Des stratégies secondaires, réputées pour leur stabilité et leurs rendements constants, offrant ainsi une assise solide.
- Une exposition au capital-risque, afin de saisir des opportunités à haut rendement dans des secteurs novateurs et porteurs.
- Des investissements en LBO (Leveraged Buyout), permettant de tirer parti de l'effet de levier et d'accroître la rentabilité.
- Le growth equity, qui offre l'opportunité de participer à la croissance d'entreprises matures, tout en bénéficiant de leur potentiel d'expansion.
- La dette mezzanine, avec ses taux attractifs, s'imposant comme un instrument clé de diversification dans cette allocation.
Dans un environnement économique en constante évolution, cette répartition vise à conjuguer performance et gestion proactive des risques. Nous restons vigilants face aux fluctuations du marché, tout en saisissant les opportunités qu'il offre, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que la santé et la transition énergétique.

Guillaume Lucchini intègre le classement Choiseul Finance de Demain 2025
Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, figure parmi les 200 jeunes leaders qui façonnent l’avenir de la finance. Une liste qui a été publiée lors de seconde édition du classement Choiseul Finance de Demain 2025.
Un classement qui met en avant les talents de la finance
En collaboration avec CFNEWS et Haussmann Executive Search, l'Institut Choiseul publie la deuxième édition du classement Finance de Demain. Une publication qui met en lumière les talents de moins de 40 ans incarnant une finance innovante et engagée.
Le palmarès distingue les leaders de six grandes catégories : Private Equity, Financement, Advisory, Asset Management, Wealth Management et Fintech.
Dans chacune de ces disciplines, cinq profils particulièrement prometteurs ont ainsi été sélectionnés. Nous sommes très heureux de vous annoncer que Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, figure parmi ces personnalités, remarquées dans la catégorie Wealth Management.
Les nouveaux visages d’une finance engagée et en pleine transformation
Cette nouvelle édition du classement Choiseul Finance de Demain 2025 met en avant les acteurs d’une finance plus transparente, responsable et tournée vers les grands enjeux de demain.
Guillaume Lucchini réagit à cette distinction. "Au-delà de cette reconnaissance, je mesure chaque jour la chance d’exercer un métier exigeant et stimulant, aux côtés de familles, d’entrepreneurs et de sportifs de haut niveau. Cette distinction reflète également le combat que nous menons chez Scala Patrimoine. Apporter toujours plus de transparence à la gestion de patrimoine et redéfinir le rôle de la finance pour concilier performance et impact sociétal.
Elle illustre aussi la vision stratégique qui nous anime depuis plus de 10 ans. Celle de défendre une approche indépendante et engagée du conseil en gestion de patrimoine. Une finance responsable, c’est avant tout celle de nos clients, qui voient l’argent non comme une fin en soi, mais comme un levier de transformation. Je tiens également à remercier chaleureusement nos partenaires – experts en finance, comptabilité et droit – avec qui nous partageons la conviction qu’un conseil interprofessionnel et horizontal est un véritable catalyseur de succès pour nos clients."
Nous félicitons l’ensemble des lauréats ainsi que tous ceux qui œuvrent pour bâtir une finance plus éthique.
Investir sur des SCPI : analyse des risques et des opportunités
Les déboires des plus grandes SCPI, à commencer par celles de Praemia REIM (anciennement Primonial), Primovie et Primopierre, font les gros titres des médias patrimoniaux. Une trentaine des acteurs les plus influents du marché ont ainsi annoncé une dépréciation significative de la valeur de leurs parts, rattrapés par la montée des taux d’intérêt et le retournement du marché immobilier.
Cette préoccupation est partagée par l’Autorité des marchés financiers qui, dans un récent rapport, a rappelé que, à l’instar du secteur immobilier, le capital des investisseurs n’est en aucun cas garanti : « La valeur de l’immobilier peut baisser, et les niveaux de rendement ne sont aucunement assurés. »
Mais avait-on pleinement mesuré les risques inhérents aux placements immobiliers, et en particulier à ceux des SCPI ?
Le succès retentissant de ces véhicules entre 2015 et 2020 a pu altérer la perception du risque. À l’époque, la presse économique était dithyrambique. Le journal Les Échos vantait notamment la diversification avantageuse de ces placements, tandis que Le Figaro mettait en lumière leurs rendements attractifs.
Aujourd’hui, les SCPI sont généralement classées au niveau 3 sur 7 sur l’échelle des risques, une notation suggérant un risque modéré, entre faible et moyen.
Un classement qui semble pourtant bien éloigné de la réalité d’un marché immobilier en pleine mutation. Plus que jamais, l’immobilier se trouve à la croisée des chemins.
Les SCPI ont-elles, pour autant, perdu tout intérêt patrimonial ? Nous ne le pensons pas. Certes, le contexte économique actuel invite à la prudence, mais ces véhicules d’investissement conservent des atouts indéniables. Sur le long terme, leur présence au sein d’un portefeuille diversifié peut se révéler judicieuse, à condition d’opérer une sélection rigoureuse et d’en évaluer avec précision les risques inhérents.

La fin de la tempête pour l’immobilier ?
La crise du Covid-19, suivie du choc inflationniste de 2022, a durement éprouvé le secteur de l’immobilier. Pourtant, le pire semble désormais derrière nous. La baisse des taux, orchestrée par les banques centrales, redonne un peu d’oxygène aux acteurs du marché.
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Des secousses conjoncturelles et structurelles
Le marché immobilier a subi de plein fouet la flambée de l’inflation et la remontée brutale des taux directeurs imposée par les banques centrales. Les conditions de financement des investisseurs se sont rapidement détériorées, entraînant un net ralentissement des transactions en immobilier d’entreprise. Nombreux sont les vendeurs qui, dans l’attente d’une correction des prix, ont préféré temporiser.
Dans ce contexte, la prime de risque offerte par l’immobilier s’est révélée bien moins attractive face aux actifs financiers comme les placements monétaires ou les obligations, dont les rendements ont grimpé en flèche.
Comme si le choc des taux ne suffisait pas, d’autres mutations profondes sont venues secouer le secteur. Béatrice Guedj, Directrice de la Recherche et de l’Innovation chez Swiss Life Asset Managers France, souligne : « À cette pression financière s’ajoutent des transformations structurelles – démographiques, sociétales, technologiques et environnementales – qui bouleversent l’ensemble des classes d’actifs immobiliers, en particulier le bureau et le résidentiel. »
Un état des lieux confirmé par Vincent Lamotte, directeur général délégué en charge des finances et de la stratégie des fonds chez Perial AM : « Certains actifs tertiaires deviennent obsolètes avec l’émergence de nouveaux bureaux conformes aux dernières normes énergétiques, le développement du télétravail et l’essor de l’intelligence artificielle. »
Heureusement, une éclaircie semble se dessiner à l’horizon. Avec la décrue progressive des taux, le marché immobilier entrevoit enfin le bout du tunnel.
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Une baisse salutaire des taux d’intérêt
Le revirement de la politique monétaire des banques centrales commence enfin à porter ses fruits. En zone euro, le taux d’inflation annuel est retombé à 2,5 %, après avoir dépassé les 8 % en 2022. L’objectif des 2 %, fixé par les banquiers centraux, semble désormais à portée de main. Et au vu des difficultés économiques que traversent les grandes économies européennes, tout laisse à penser que la baisse des taux devrait se poursuivre en 2025.
États et banques centrales ont un besoin impérieux de soutenir l’économie européenne, d’autant plus que l’Allemagne, l’un de ses principaux moteurs, s’est contractée en 2024 pour la deuxième année consécutive, tandis que l’activité en France affiche de préoccupants signes de faiblesse.
Ce mouvement constituerait, bien évidemment, une excellente nouvelle pour le marché immobilier, et plus particulièrement pour les SCPI. Le recul des taux d’intérêt pourrait en effet redonner de l’élan aux investisseurs, favorisant ainsi un redémarrage du marché et, à terme, une remontée des prix immobiliers dans les mois à venir.
Malgré ces éclaircies, Christophe Inizan de la société de gestion immobilière La Française, appelle à la prudence et met en garde contre tout excès d’optimisme : « Certes, l’élément tant attendu, à savoir la baisse des taux, est enfin là, mais il reste encore insuffisant. La reprise n’est pas encore au rendez-vous, notamment dans l’immobilier de bureau. Il faudra des actions plus marquées de la part de la BCE pour voir un véritable retournement de tendance. »
Un ajustement des valorisations
La baisse des valorisations d’une partie des SCPI reflète les difficultés du marché de l’immobilier tertiaire, en particulier celui des bureaux.
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Un marché des bureaux en pleine mutation
Comme mentionné précédemment, ce marché connaît une profonde transformation sous l’effet de plusieurs facteurs. L’essor du télétravail a réduit la demande d’espaces, tandis qu’une offre bien trop abondante sur les marchés périphériques et un contexte économique plus difficile pour les entreprises accentuent cette mutation.
La périphérie n'a plus la côte
Selon Béatrice Guedj, « les trajectoires varient fortement selon les localisations. L’hypersélectivité est le maître mot de la période. Les valeurs des marchés de référence, pour des actifs bien situés, bien connectés, conformes aux normes environnementales et adaptés à de multiples usages, se maintiennent, voire se renforcent. »
À La Défense, par exemple, 22 % des surfaces de bureaux sont actuellement vacantes. Trouver un locataire pour ces immenses tours devient un véritable défi. Cette tendance affecte également les prix des immeubles de bureaux en première couronne parisienne. On assiste ainsi à une polarisation extrême du quartier central des affaires, où les taux de vacance sont inférieurs à 5 %. Sur ces axes stratégiques, la demande locative demeure soutenue et ne rencontre aucune difficulté. Les loyers des biens prime atteignent d’ailleurs des niveaux records, avoisinant 1 200 €/m² par an hors charges !
Les petites surfaces privilégiées ?
« Nous sommes à un moment où la segmentation du marché des bureaux est particulièrement marquée. Les actifs de petite taille verront leur valorisation se stabiliser, tandis que les biens plus vastes, moins bien situés et dont l’obsolescence s’accélère face aux critères ESG, nécessiteront une transformation plus profonde. D’ailleurs, ces actifs ont déjà commencé à quitter les fonds, cédés par les gestionnaires. » estime d’ailleurs Vincent Lamotte.
Dans les années à venir, le marché du bureau devra inévitablement se réinventer.
Un constat partagé par Stéphanie Galiègue, Directrice générale déléguée en charge de la Recherche et des Études à l’IEIF, qui souligne : « Le ralentissement de la croissance de l’emploi tertiaire, l’optimisation des surfaces immobilières liées à l’adoption du télétravail, ainsi que les potentiels impacts de l’intelligence artificielle sur les métiers et les modes de travail de demain transforment en profondeur l’équation de création de valeur des investisseurs en bureaux. »
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Une trentaine de SCPI concentrent les difficultés
Entre 2023 et 2024, près de trente SCPI ont vu leur valorisation chuter, principalement celles spécialisées dans le secteur des bureaux. Une trentaine de SCPI sur plus de 200, cela reste relativement limité. Le problème, c’est que les véhicules les plus durement touchés sont aussi parmi les plus importants en termes de capitalisation et souvent les plus connus du grand public.
Les SCPI ont surtout été victimes de leur propre succès. Face à une collecte massive, elles ont dû investir des sommes colossales, ce qui les a naturellement conduites à acquérir en priorité des actifs de bureaux de grande taille. Malheureusement, la pandémie a bouleversé la donne.
Christophe Inizan revient sur cette rupture : « Les bureaux constituaient historiquement la classe d’actifs privilégiée des investisseurs. Le marché était profond, mature et facilement accessible. Or, depuis quelques trimestres, il traverse une crise majeure. En parallèle, nous observons l’essor d’autres segments, comme la santé, l’hôtellerie ou le résidentiel. Autrefois, les bureaux représentaient 80 % des investissements, pour des volumes atteignant 40 milliards d’euros. Aujourd’hui, ces volumes ont chuté à 12 milliards d’euros. L’exposition des investisseurs aux bureaux se réduit donc considérablement. »
Le marché de l’immobilier tertiaire devra ainsi s’adapter à cette nouvelle réalité et explorer de nouvelles dynamiques pour retrouver un équilibre durable.
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Des valorisations toujours en baisse en 2024
En 2023, le prix moyen des parts (pondéré par la capitalisation) avait chuté de 4,9 % à la suite d'annonces de baisses concernant 29 % des SCPI, selon l'Association Française des Sociétés de Placement Immobilier (Aspim).
Des baisses qui touchent une minorité de SCPI
L’année 2024 semble suivre une trajectoire similaire. Globalement, le prix moyen des parts, pondéré par la capitalisation, a reculé de 3,76 % au cours des neuf premiers mois de l’année.
Cependant, toutes les SCPI ne sont pas affectées de la même manière. Seuls 23 % des véhicules du marché ont vu leur prix de souscription diminuer, tandis que 68 % l'ont maintenu inchangé. Fait notable, 9 % des SCPI ont même réhaussé leur prix.
Sans surprise, ce sont les SCPI investies dans l’immobilier de bureau qui enregistrent les baisses les plus marquées (-6,3 %), suivies par celles à prédominance santé et éducation (-4,1 %). Les autres typologies restent relativement stables, avec de légères corrections comme la logistique et locaux d’activité (-0,1 %).
Ce sont principalement des SCPI issues de grands groupes bancaires, créées dans les années 1980-1990, qui ont massivement investi à l’époque dans l’immobilier de bureau parisien et francilien. Elles sont aujourd’hui les plus touchées. De plus, les SCPI doivent désormais ajuster le prix de leurs parts tous les six mois, et non plus annuellement, dans une fourchette de plus ou moins 10 % par rapport à la valeur estimée de leur patrimoine par les experts. Ce nouveau cadre réglementaire induit naturellement une plus grande volatilité du marché.
Une collecte mal maitrisée
Au cœur de cette tempête figure notamment Praemia (ex-Primonial), qui a annoncé en janvier 2025 une nouvelle baisse des prix de part pour quatre de ses SCPI : Primopierre (-8,7 %), Primovie (-11,3 %), Patrimmo Commerce (-9,1 %) et Patrimmo Croissance Impact (-7,7 %). Dans le détail, la SCPI phare du groupe, Primopierre, avec ses 2,2 milliards d'euros de capitalisation, subit la correction la plus sévère. En quatre dévaluations successives depuis septembre 2023, son prix de part a chuté de 44,7 %.
Malgré un patrimoine immobilier de grande qualité, la société de gestion paie aujourd’hui les conséquences d’une collecte effrénée ces dernières années et d'un endettement très élevé pour certaines de ses SCPI. Ces mêmes véhicules sont aussi ceux qui enregistrent le plus grand nombre de parts en attente de retrait.
Or, dans un marché atone, où les acheteurs se font rares, les sociétés de gestion concernées risquent d’être contraintes de céder en urgence certains actifs de qualité.
Pour Jérôme Grumler, directeur général délégué de Sofidy : « le rapport de force entre acheteurs et vendeurs s’est totalement inversé. Les acquéreurs ont désormais la main et sont en position de force. Mais on peut regretter qu’ils restent encore peu nombreux. Les sociétés de gestion qui tireront leur épingle du jeu dans les années à venir seront celles qui présentent un faible niveau d'endettement et disposent de liquidités. »
D'autant que les conditions de financement commencent à s’améliorer pour les acheteurs, portées par la baisse des taux.
Un marché qui se recentre sur les SCPI diversifiées
Malgré les difficultés rencontrées par les plus grandes SCPI, la collecte nette demeure positive, principalement concentrée sur les véhicules d’investissement les plus récents.
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Une collecte en baisse, mais toujours positive
Au troisième trimestre 2024, les SCPI ont enregistré une collecte nette de 807 millions d’euros, marquant une baisse de 11 % par rapport au trimestre précédent (907 millions d’euros). Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint 2,5 milliards d’euros, soit un recul de 49 % par rapport à la même période en 2023.
Comme le souligne l’Aspim dans sa dernière analyse de marché, la tendance reste fragile : « Le volume d’ordres de rachat a fortement diminué d’un trimestre à l’autre, passant de 412 millions d’euros au deuxième trimestre à 264 millions d’euros au troisième trimestre 2024. »
Au 30 septembre 2024, la valeur des parts en attente demeure stable à 2,6 milliards d’euros, soit 2,9 % de la capitalisation du marché. Toutefois, la situation varie considérablement selon les acteurs : sur un total de 215 SCPI, 93 SCPI, gérées par 18 sociétés de gestion, affichent des parts en attente de rachat, tandis que 122 SCPI, administrées par 44 sociétés de gestion, n’en présentent aucune.
Ce sont essentiellement les SCPI sans parts en attente qui captent la majeure partie de la collecte brute : 1,07 milliard d’euros, soit 86 % des souscriptions du troisième trimestre 2024.
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Les SCPI diversifiées en tête
Le marché de la pierre-papier s’organise désormais en deux catégories : d’un côté, les jeunes SCPI ou celles les plus solides, qui ont su tirer parti de la baisse des prix immobiliers pour saisir de nouvelles opportunités d’investissement ; de l’autre, celles qui ont massivement collecté lorsque le marché était au sommet et qui peinent aujourd’hui à s’adapter.
Un marché à deux vitesses
Ce constat est partagé par Raphaël Bouhnik, directeur conformité et ESG chez Iroko : « Nous avons aujourd’hui un marché des SCPI à deux vitesses. D’un côté, les gestionnaires historiques, qui ont beaucoup collecté entre 2012 et 2022 à des prix élevés, rencontrent aujourd’hui de grosses difficultés de liquidité. Alors que de l’autre côté, les SCPI les plus récentes, qui ont en moyenne moins de cinq ans, sont plus dynamiques. Elles ont collecté au moment où les taux étaient élevés et ont donc de bons rendements aujourd’hui. »
Longtemps plébiscitées par les investisseurs, les SCPI à dominante "bureaux" sont désormais délaissées, ne rassemblant plus que 13 % des montants investis.
Deux tiers de la collecte vers les SCPI diversifiées
Ce sont les SCPI diversifiées qui dominent désormais le paysage, attirant à elles seules 69 % de la collecte brute du troisième trimestre. Elles devancent les SCPI à thématique "santé et éducation" (7 %), "logistique et locaux d’activité" (6 %), et "commerces" (3 %). Les SCPI "résidentiel" et "hôtels, tourisme, loisirs" représentent quant à elles respectivement 2 % et 1 % des souscriptions.
Christophe Inizan résume ainsi en quelques mots les difficultés structurelles du secteur : « Maîtriser la taille des véhicules a constitué un défi majeur en raison de la collecte exceptionnelle des dernières années. Cela a engendré un effet dilutif sur la performance et contraint les sociétés de gestion à acquérir des biens de plus en plus imposants. Or, ce sont précisément ces biens qui se sont avérés moins en phase avec les besoins des entreprises dans un contexte post-Covid ».
Un taux de distribution toujours attractif
Les SCPI sont, avant tout, des solutions de rendement. Elles offrent aux investisseurs l'opportunité d'accéder à des revenus réguliers en investissant dans des biens immobiliers. Sur ce point, ces véhicules d'investissement accomplissent leur mission avec efficacité.
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Des revenus annuels supérieurs à 4 %
La grande majorité des SCPI, même celles ayant traversé des périodes plus difficiles, ont su démontrer la remarquable résilience du secteur, affichant des taux de distribution stables : 4,52 % en 2023, après 4,53 % en 2022 et 4,45 % en 2021.
Les acomptes de distribution pour les trois premiers trimestres de 2024 laissent présager des niveaux similaires à ceux de l'année passée. Selon l'Aspim, « 35 % des SCPI du marché ont distribué, sur les trois premiers trimestres de 2024, le même montant que l'année précédente, 38 % ont augmenté l'acompte, tandis que 27 % l'ont diminué. » Rapporté au prix de référence au 1er janvier 2024, le taux de distribution moyen des SCPI, toutes catégories confondues, s'établit à 3,44 % sur les trois premiers trimestres de 2024, marquant ainsi une légère hausse par rapport à 2023 (3,25 %). Les taux de distribution varient, selon les SCPI, de 2,11 % à 8,82 %.

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La bonne dynamique des jeunes SCPI
Cependant, un bémol s'impose en ce qui concerne les SCPI les plus récentes. Il serait hasardeux de comparer les taux de rendement de nouvelles SCPI, qui n'ont jusqu'à présent collecté que quelques millions d'euros, à ceux de SCPI plus anciennes, dont les encours atteignent plusieurs centaines de millions d'euros.
Il est, en effet, fréquent que des SCPI en phase de lancement versent des dividendes initiaux particulièrement élevés, grâce à l'effet relutif d'un patrimoine en plein développement, dont les premiers loyers sont répartis sur un nombre encore limité de parts, du fait du délai de jouissance.
Les performances des plus jeunes SCPI ne sont pas nécessairement représentatives de leur rentabilité future. À long terme, leur rendement peut se normaliser en fonction de l’évolution de leur patrimoine et des contraintes du marché immobilier. Les SCPI récentes ont souvent une stratégie plus opportuniste et peuvent cibler des actifs avec un potentiel de valorisation rapide. Les SCPI plus anciennes, elles, privilégient la pérennité et la stabilité des revenus à travers une diversification plus large. Comparer leurs rendements sans prendre en compte ces différences pourrait donc conduire à une évaluation biaisée.
Vincent Lamotte insiste sur l'importance d'adopter une vision à long terme lorsqu'il s'agit d'investir dans l'immobilier. « Il est naturel que les véhicules d’investissement immobilier traversent des cycles, à l’image des actifs qu’ils détiennent. Tous les cycles ne leur sont pas favorables, mais sur le long terme, l’impact négatif d’une phase défavorable tend à s’estomper. Aujourd’hui, le marché est trop focalisé sur une vision court-termiste de l’investissement. Or, on n’achète pas une SCPI pour le court terme. »
Quelles perspectives pour 2025 ?
Les sociétés de gestion immobilière seraient-elles en train d’apercevoir la lumière au bout du tunnel ?
L’année 2025 pourrait marquer l’atterrissage tant attendu. Les marchés anticipent un "soft landing" porté par la baisse des taux directeurs. Autre bonne nouvelle, les revenus devraient se maintenir à un niveau intéressant à court et moyen terme, une opinion partagée par Jérôme Grumler, directeur général délégué de Sofidy : « Les rendements immobiliers devraient demeurer relativement stables dans les mois à venir. »
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Une situation économique qui interroge
Toutefois, la situation économique en Europe devra être surveillée de près, car une recrudescence des défaillances d’entreprises pourrait impacter significativement le secteur.
Si Jérôme Grumler estime que « le bas de cycle devrait perdurer encore un peu », il prévoit qu’en 2025, « il y aura matière à déployer des investissements dans des conditions très intéressantes ». Convaincu du potentiel du marché, il affirme même que « le moment est opportun pour investir ».
Les acteurs disposant de liquidités semblent effectivement profiter d’opportunités attractives. Nombre des acquisitions réalisées l’an passé ont été conclues à des taux de rendement immédiats supérieurs à ceux des années précédentes.
Christophe Inizan le confirme : « Les opportunités d’acquisition se concrétisent avec une décote importante sur de beaux actifs ».
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Des opportunités à saisir ?
Malgré les difficultés du marché, ce contexte favorable a permis le lancement de 14 nouvelles SCPI en 2024, portées par des tendances sociétales majeures telles que le développement du télétravail et l’impératif écologique. Ces SCPI se réinventent en ciblant des actifs adaptés à ces mutations : des immeubles mixtes situés en périphérie urbaine et des bâtiments à haute efficacité énergétique. Cette transformation s’accompagne d’une attractivité renouvelée, offrant des rendements potentiellement prometteurs.
Concernant le secteur du commerce, la disparition ou les difficultés de nombreuses enseignes d’habillement pèsent sur le taux d’occupation. Toutefois, l’indexation des loyers sur l’inflation pourrait compenser ces pertes en augmentant les revenus des SCPI détenant des emplacements premium, lesquels trouvent rapidement preneur.
L’avenir du marché immobilier semble donc s’orienter vers une phase de stabilisation et de renouveau, où les acteurs bien positionnés pourront tirer parti des nouvelles dynamiques en présence.
SCPI : une stratégie patrimoniale de long terme
Si le contexte récent a bousculé un grand nombre de SCPI, ce placement n’a en rien perdu ses atouts, bien au contraire. Les stratégies patrimoniales de long terme demeurent plus que jamais pertinentes.
Les SCPI constituent une solution d’investissement particulièrement attractive pour ceux qui souhaitent se constituer des revenus réguliers. La durée de détention recommandée est d’au moins dix ans. Ce placement s’adresse donc à ceux et celles qui cherchent à se procurer des compléments de revenus, notamment en vue de la retraite.
Notre approche repose sur une vision patrimoniale, favorisant soit l'effet de levier du crédit, soit le démembrement de propriété. Cette stratégie nous donne actuellement raison. Car cela permet aujourd’hui aux investisseurs d’atténuer l’impact de la baisse de valorisation de certains actifs.
En finançant l’acquisition par emprunt, l’investisseur bénéficie d’un double avantage : il se constitue un patrimoine à moindre effort – car le remboursement est assuré en partie par le versement de revenus distribués par la SCPI - tout en déduisant les intérêts d’emprunt des revenus fonciers perçus. Cette stratégie s’est révélée particulièrement intéressante durant la période de taux historiquement bas que nous avons connue entre 2014 et 2022.
L’achat en nue-propriété permet, quant à elle, de bénéficier d’une décote significative. L’investisseur renonçant temporairement aux loyers, qui reviennent intégralement à l’usufruitier. Toutefois, à l’issue de la période de démembrement, il récupère automatiquement la pleine propriété des parts et commence alors à percevoir l’ensemble des dividendes.
Conclusion
L’immobilier ne réagit pas avec la même rapidité que les marchés actions cotés. Lors de la crise du Covid, puis à l’annonce des premiers vaccins, les marchés financiers avaient retrouvé leur niveau d’avant-crise en à peine quelques semaines. Il en va tout autrement pour l’immobilier. Ce secteur évolue sur un temps long, contraint par des délais incompressibles inhérents aux transactions. Ainsi, le marché immobilier accuse systématiquement plusieurs mois de décalage avant de refléter pleinement les bouleversements économiques qui l’affectent.
Au cours des prochains mois, le marché des SCPI évoluera donc naturellement à deux vitesses. D’un côté, les acteurs disposant d’une forte capacité d’investissement, aptes à saisir les opportunités offertes par le marché. De l’autre, les SCPI ayant subi une forte décollecte ces derniers mois, qui mettront davantage de temps à retrouver leur équilibre.
Malgré ces disparités, les rendements attractifs de ce placement, la mutualisation des actifs et son potentiel de valorisation sur le très long terme demeurent autant d’arguments en faveur des SCPI.
Pour les investisseurs avertis, elles restent une option à considérer avec attention. En veillant, comme l’ont toujours préconisé les équipes de Scala Patrimoine, à diversifier ses positions entre plusieurs sociétés de gestion et stratégies d’investissement lorsque cela est possible. Cette approche permet de mutualiser les risques et d’atténuer l’impact d’une éventuelle baisse des valorisations, comme cela a pu être observé ces derniers mois.
Budget 2025 : les mesures qui concernent votre patrimoine
Après des semaines d’atermoiement, qui a notamment provoqué la chute du gouvernement Barnier, les parlementaires sont enfin parvenues à un accord sur le budget 2025. Les députés ayant rejeté la motion de censure visant le gouvernement, proposée par La France insoumise (LFI).
Les mesures patrimoniales sont finalement très proches du projet de loi de finances présentée en septembre dernier. Mesure phare de la première mouture, la contribution différentielle sur les hauts revenus sera bien mise en œuvre.
Fiscalité personnelle
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Indexation du barème de l’impôt sur le revenu à l’inflation
Le barème de l’impôt sur le revenu sera bel et bien indexé sur l’inflation (+1,8 %). Cette revalorisation, appliquée de manière rétroactive, évite ainsi un gel du barème.
Grâce à cette mesure, 400 000 contribuables sortiront du champ d’application de l’impôt sur le revenu.

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Contribution différentielle sur les hauts revenus
Le projet de loi de finances pour 2025 introduit une nouvelle « contribution différentielle ». Celle-ci instaure une imposition minimale de 20 % à l’impôt sur le revenu et à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR).
Cette mesure concernera les contribuables résidant en France dont le revenu fiscal de référence (RFR) 2025 dépasse 250 000 € pour une personne seule ou 500 000 € pour un couple. Si le montant de leur impôt sur le revenu et de leur CEHR est inférieur à 20 % de leur RFR, ils devront s’acquitter de la différence au titre de cette nouvelle contribution.
Initialement prévue pour une durée de trois ans, cette disposition sera finalement temporaire et ne s’appliquera qu’aux revenus perçus en 2025. Un acompte de 95 % sera toutefois prélevé entre le 1er et le 15 décembre 2025 auprès des 24 300 foyers concernés.
Selon les estimations du ministère de l'Économie et des Finances, cette mesure devrait rapporter 2 milliards d’euros à l’État.
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Pérennisation du dispositif de Dons aux associations
Les parlementaires ont validé la pérennisation de la réduction d’impôt « Coluche », accordée pour les dons aux organismes d’aide aux personnes en difficulté, dans la limite de 1 000 euros. Ils ont également reconduit la réduction d’impôt pour les dons aux organismes luttant contre les violences conjugales.
Ces deux dispositifs continueront de bénéficier d’un taux de réduction d’impôt majoré à 75 %.
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Nouveau régime de Dons familiaux pour l’acquisition d’une résidence principale
Le budget 2025 instaure une exonération temporaire pour les dons de sommes d’argent consentis à un enfant, petit-enfant, arrière-petit-enfant ou, en l’absence de descendance, à un neveu ou une nièce. Cette exonération s’applique lorsque les fonds sont utilisés pour l’acquisition de la résidence principale du bénéficiaire ou pour des travaux de rénovation énergétique de celle-ci.
Aucune limite d’âge n’est fixée pour le donateur. Toutefois, le dispositif prévoit une double limite :
- 100 000 € par donateur et par bénéficiaire,
- 300 000 € maximum par bénéficiaire, tous donateurs confondus.
Cette mesure s’applique aux sommes versées à compter de la publication de la loi et jusqu’au 31 décembre 2026.
Fiscalité professionnelle
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Prorogation de l’abattement pour transmission d’entreprise
Les parlementaires ont validé la prorogation, jusqu’au 31 décembre 2031, de l’abattement fiscal de 500 000 € accordé aux dirigeants de PME partant à la retraite.
Une autre mesure favorable concerne les agriculteurs : la nouvelle loi de finances instaure un abattement fiscal de 600 000 € pour les chefs d’entreprise agricoles prenant leur retraite, lorsque la cession est réalisée au profit de jeunes agriculteurs.
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Clarification du régime fiscal des gains issus des management packages
Les parlementaires ont apporté une clarification fiscale concernant le traitement des gains liés aux management packages.
Le texte voté instaura un régime fiscal des management packages, qui permettra de sécuriser ces dispositifs en appliquant aux gains de cession des titres lorsqu’ils ont été souscrits ou acquis par des salariés ou des dirigeants en lien avec l’exercice de leurs fonctions au sein de la société émettrice le régime des plus-values mobilières.
La fiscalité immobilière
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Durcissement du régime de la location meublée non professionnelle (LMNP)
Sans surprise, le législateur a décidé de durcir le régime d’imposition des plus-values immobilières issues de la vente de biens soumis au statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP).
Jusqu’à présent, les contribuables relevant de ce régime pouvaient, sous certaines conditions, déduire les amortissements liés au logement loué de leurs recettes locatives imposables, sans que ces amortissements n'affectent le calcul de la plus-value lors de la revente du bien.
Malheureusement pour les investisseurs, ces amortissements seront désormais pris en compte dans le calcul de la plus-value. Toutefois, les amortissements liés aux dépenses de travaux restent exclus de cette mesure.
En outre, cette réforme ne s’applique pas aux biens affectés aux résidences de services destinées aux personnes âgées ou handicapées, ni à ceux accueillant des étudiants, des personnes de moins de 30 ans en formation ou en stage.
Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur pour les cessions réalisées à compter de la publication de la loi.
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Extension du Prêt à taux zéro
Le budget 2025 étend Le prêt à taux zéro (PTZ), destiné aux primo-accédants, à l’ensemble du territoire. L'accès au dispositif se faisant sans distinction, pour l’achat d’un logement neuf, qu’il s’agisse d’une construction individuelle ou collective.
En revanche, les conditions d’éligibilité pour l’achat d’un logement ancien restent inchangées. Le bien doit faire l’objet de travaux de rénovation énergétique, et ce, jusqu’à fin 2027.
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Hausse des frais de notaire
La loi permet aux conseils départementaux de relever le taux de publicité foncière à 5 % (contre 4,5 % actuellement). Cette disposition concerne les actes conclus entre le 1er avril 2025 et le 31 mars 2028.
Ce relèvement portera ainsi les droits d’enregistrement sur les ventes d’immeubles à un maximum de 6,3 % (hors frais notariés). Les départements sont toutefois libres de ne pas l'appliquer.
Toutefois, cette hausse ne s’appliquera pas aux primo-accédants qui achètent un bien destiné à être leur résidence principale.
En parallèle, les parlementaires ont prolongé le dispositif "Loc'Avantages" (ex-Louer abordable) jusqu’à fin 2027. Il en est de même pour l’exonération liée à la cession d’un droit de surélévation d’immeuble jusqu’en 2026.
Autres mesures
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Remboursement des arrêts maladie des fonctionnaires
Le législateur fixe le taux d’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires à 90 %, au lieu de 100 %. Toutefois, en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, l’indemnisation reste maintenue à 100 %.
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Relèvement de la taxe sur les billets d’avion et autres mesures écologiques
Le Budget 2025 prévoit une hausse de la taxe sur les billets d’avion. Celle-ci passera de 2,63€ à 7,40€ par billet pour une destination européenne à compter du 1er mars 2025.
Par ailleurs, les parlementaires ont également validé le renforcement du malus écologique sur l’achat de véhicules thermiques et une augmentation des taxes sur les chaudières à gaz.