Loft Orbital : une nouvelle licorne pour le New Space français
Le New Space français accueille une nouvelle licorne ! La start-up franco-américaine Loft Orbital vient de franchir le cap symbolique du milliard d’euros de valorisation, grâce à une levée de fonds de 170 millions d’euros.
Pionnier de la location de satellites partagés
Fondée en 2017 par les Français Pierre-Damien Vaujour, Antoine de Chassy, et l’Américain Alex Greenberg, Loft Orbital s’impose comme un acteur clé de l’infrastructure satellitaire en orbite basse. Avec des bureaux à Toulouse, San Francisco et Golden, la start-up a fait le pari audacieux de simplifier l’accès à l’espace.
Les fondateurs sont partis d’un constat simple mais frappant : le développement et le lancement d’une mission satellitaire nécessitent aujourd’hui plusieurs années de travail, avec des délais souvent imprévisibles. Grâce à Loft Orbital, cette complexité appartient au passé. Ses clients n’ont plus besoin de concevoir leurs propres satellites : l’entreprise leur propose une solution clé en main, reposant sur une infrastructure mutualisée.
Concrètement, les charges utiles – capteurs, instruments ou logiciels – des clients sont intégrées sur un satellite générique conçu par Loft Orbital. Ce modèle réduit considérablement les coûts et les délais, tout en offrant des analyses en temps réel des missions spatiales.
« Fabriquer un satellite de zéro peut prendre jusqu’à sept ans. Avec Loft Orbital, nos clients gagnent un temps précieux grâce à notre adaptateur universel, qui permet d’embarquer des charges utiles sur différents satellites », explique Pierre-Damien Vaujour.
L’entreprise se distingue également par sa capacité à supporter l’exécution en orbite de technologies avancées, comme l’intelligence artificielle, au service de domaines stratégiques tels que l’environnement, la sécurité et la défense.
Parmi ses prochaines missions figure le lancement d’un système de communication dédié à des applications variées : prévisions météorologiques, surveillance de la pollution, détection des feux de forêt et exploitation de l’IA.
Une portée internationale
Malgré sa jeunesse, Loft Orbital s'impose déjà comme un acteur incontournable du secteur spatial, forte de ses 250 collaborateurs répartis entre la France et les États-Unis. La société a su séduire une clientèle prestigieuse, accumulant 500 millions d’euros de contrats signés et opérant actuellement une flotte de cinq satellites. L’avenir, quant à lui, s’annonce radieux : pas moins de 30 nouveaux satellites sont en cours de production.
Parmi ses partenaires de renom figurent la NASA, l’US Space Force, la Space Development Agency, Microsoft, ainsi que des géants de l’intelligence artificielle tels qu’Earth Daily.
Pour étendre son influence et accroître sa compétitivité, Loft Orbital ne recule devant aucune initiative stratégique. En 2024, elle a franchi une étape majeure en créant Orbitworks, une joint-venture innovante avec Marlan Space, destinée à renforcer sa présence au Moyen-Orient. Ce partenariat a d'ailleurs donné naissance à la première entreprise privée d’infrastructures spatiales de la région
Une levée de fonds d’envergure
Afin de soutenir son développement, Loft Orbital a bouclé une levée de fonds de série C, atteignant 170 millions d’euros. Cette opération, pilotée par Tikehau Capital, a également attiré Bpifrance, Temasek (fonds souverain de Singapour), ainsi que de nouveaux investisseurs stratégiques tels que Supernova Invest et Tribeca Venture Partners, aux côtés des investisseurs historiques.
« Cette levée de fonds nous permettra d’accélérer le déploiement à grande échelle de notre flotte de satellites, de renforcer nos activités à l’international et de jouer un rôle central dans les développements de l’intelligence artificielle appliquée au secteur spatial », déclare Pierre-Damien Vaujour, cofondateur et CEO.
Avec un total de 300 millions d’euros levés depuis sa création, Loft Orbital ambitionne désormais d’atteindre la rentabilité d’ici deux ans.
Après les succès récents de The Exploration Company, Spartan Space et Exotrail, Loft Orbital confirme que l’espace s’impose plus que jamais comme le nouvel eldorado des start-ups françaises.
Le rendez-vous des marchés financiers - Janvier 2025
Marchés financiers & économie : les points clés
- Les marchés financiers ont réalisé de belles performances en 2024.
- Le mouvement de hausse des taux s’essouffle aux États-Unis où les taux d'intérêt enregistrent même une légère remontée.
- À peine élu, Donald Trump brandit déjà la menace de nouveaux droits de douane pour amener sur la table des négociations ses principaux partenaires commerciaux.
- Face à l’instabilité politique française, Moody’s a décidé de rétrograder la note de la dette souveraine de la France, la faisant passer de Aa2 à Aa3.
Quelles performances sur les marchés financiers ?
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2024, une belle année pour les marchés financiers
Portés par les « Magnificent 7 » — Alphabet, Amazon, Apple, Meta Platforms, Microsoft, Nvidia et Tesla —, les marchés actions américains ont brillé en 2024, enregistrant des performances remarquables. Le S&P 500 et le Nasdaq, en tête de ce mouvement haussier, ont bondi de près de 30 %.
En Europe, certains indices se sont également illustrés, à l’image du DAX allemand, qui a progressé de près de 20 %.
En Inde, le Nifty 50 a gagné 8,8 % en 2024, tandis que l’indice phare du Japon, le Nikkei 225, a grimpé de 19,2 %. Enfin, en Chine, le Shanghai Composite a enregistré une hausse notable de près de 13 %.
Cependant, l’année dernière, le mauvais élève fut le CAC 40 : l’indice français a reculé de 2 %.
Du côté des obligations, les titres High Yield ont affiché une performance impressionnante, avec des gains de 8,6 % dans la zone euro et de 8,2 % aux États-Unis. Les obligations de catégorie « Investment Grade » ont, quant à elles, progressé plus modestement, enregistrant une hausse globale de 1,1 %.
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Une décoté des marchés financiers européens
Le désamour des investisseurs pour les marchés actions européens ne faiblit pas. L’Europe accuse une décote historique par rapport aux États-Unis, affichant des multiples de résultats prévus pour 2025 à 13,7 fois, contre 22,2 fois de l'autre côté de l’Atlantique.
Pierre-Alexis Dumont, Directeur des investissements chez Sycomore AM, observe toutefois que « peu de choses suffiraient à ranimer les actions européennes : un plan de relance de l’économie chinoise, une résolution du conflit en Ukraine, un éventuel sursaut économique européen, ou encore la stabilisation des crises politiques en Allemagne et en France, pourraient suffire à inverser le sentiment de marché. »
Il souligne par ailleurs que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, bien qu’il suscite de nombreux débats, n’aura selon lui qu’un impact économique et financier limité.
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Une remontée surprise des taux d’intérêt américain
Le mouvement de hausse des taux semble s'essouffler, particulièrement aux États-Unis. Depuis quelques semaines, les taux d'intérêt américains enregistrent même une légère remontée. Les rendements des obligations d'État à 30 ans sont ainsi revenus à des niveaux proches de 5 %, tandis que ceux à 10 ans s'établissent à 4,65 %. Pourtant, ce dernier taux avait chuté à 3,6 % en septembre.
Cette inversion trouve son origine dans une inflation persistante, qui reste supérieure aux objectifs fixés par la Réserve fédérale, ainsi qu'un déficit public atteignant des sommets historiques.
Le niveau d'endettement des États-Unis est désormais si élevé que certains économistes redoutent une dégradation de leur note souveraine. Moody’s, l’agence de notation, pourrait retirer aux États-Unis leur prestigieux « triple A », la meilleure évaluation possible.
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Une explosion de la dette mondiale
La dette mondiale a connu une hausse vertigineuse de plus de 12 000 Md$ au cours des trois premiers trimestres de l’année, atteignant un sommet historique de 322 900 Md$. Aux États-Unis, le déficit budgétaire s’est élevé à 1 800 Md$ pour l’exercice 2024, établissant un record inédit en dehors de la période exceptionnelle liée à la pandémie de COVID-19.
Par ailleurs, les projections relatives au coût de la dette américaine laissent entrevoir un avenir préoccupant : d’ici dix ans, un quart des recettes fiscales du pays pourrait être consacré au seul paiement des intérêts de cette dette.
États-Unis, une croissance financée par la dette ?
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Donald Trump donne déjà le ton
L’imprévisible Donald Trump s’apprête à devenir, le 20 janvier prochain, le 47ᵉ président des États-Unis. Pour ce second mandat, l’homme d’affaires a déjà annoncé la couleur : il ambitionne de réduire drastiquement le rôle de l’État, d’alléger la fiscalité et de simplifier les réglementations qui pèsent sur les entreprises.
Sur la scène internationale, le président réélu entend renforcer davantage encore les rapports de force en faveur des États-Unis. Sa stratégie repose sur une approche résolument bilatérale, privilégiant des accords négociés au cas par cas avec chaque nation ou organisation, en lieu et place des compromis multilatéraux traditionnels.
Avant même de s’asseoir à la table des négociations, il adopte une posture offensive : il brandit la menace de droits de douane de 10 à 20 % sur toutes les importations, et jusqu’à 60 % sur les produits en provenance de Chine.
Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore AM, apporte cependant un éclairage nuancé sur cette rhétorique martiale : « Donald Trump pourrait n’utiliser la menace de nouveaux droits de douane que comme un levier dans des négociations musclées, sans réelle intention de les appliquer, ou en les limitant à des proportions bien inférieures à celles annoncées. Une guerre commerciale ouverte et prolongée entre les États-Unis et la Chine reste, de ce fait, peu probable. »
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Une économie toujours résiliente, mais explosion de l’endettement
Les récentes statistiques publiées aux États-Unis dressent le portrait d’une économie toujours vigoureuse. La production affiche une accélération supérieure aux prévisions, passant de +2,6 % à +3 % en rythme annuel. La confiance des petites et moyennes entreprises, mesurée par l’indice NFIB, rebondit de manière spectaculaire, grimpant de 93,7 à 101,7 points.
L’indice ISM des services pour décembre 2024 se révèle également meilleur qu’attendu, atteignant 54,1 contre un consensus établi à 53. Parallèlement, l’ISM manufacturier progresse davantage que prévu, passant de 48,4 à 49,3 sur la même période. Dans le secteur immobilier, les prix des maisons continuent leur ascension, enregistrant une hausse annuelle de 0,4 %.
Sur le marché de l’emploi, un atterrissage en douceur semble se profiler. La Réserve fédérale (FED) prévoit une légère augmentation du taux de chômage, qui pourrait atteindre 4,3 % en 2025. Le rapport JOLTS, quant à lui, témoigne d’un marché du travail encore dynamique, avec près de 8,1 millions d’offres d’emploi recensées en novembre, contre 7,84 millions le mois précédent.
L’un des sujets d’inquiétude majeurs reste toutefois l’endettement des ménages. Les défauts de paiement sur les cartes de crédit ont atteint 46 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2024, soit un niveau inédit depuis 2010 et une augmentation de 50 % en un an. L’encours total des dettes de cartes de crédit atteint, lui aussi, un sommet historique de 1 166 milliards de dollars.
Néanmoins, l’endettement global des ménages demeure sous contrôle, avec un ratio dette/revenu de 82 %, inférieur à celui observé avant la pandémie de Covid-19 (86 %).
Enfin, les faillites d’entreprises connaissent une hausse de 8 % sur un an, atteignant des niveaux proches de ceux observés après la crise des subprimes.
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La FED temporise
Les pressions inflationnistes continuent de peser sur l'économie. Le rapport sur l'indice des prix à la consommation pour le mois de novembre a révélé une augmentation de l'inflation de 2,7 % par rapport à la même période de l'année précédente (contre 2,6 % en octobre). Ce léger rebond démontre, hélas, que la lutte de la Réserve fédérale pour réduire les tensions sur les prix n'est pas encore achevée. Atteindre l'objectif de 2 % fixé par la Fed semble, en effet, un défi de taille.
Pourtant, la Fed a procédé à une troisième réduction de ses taux directeurs depuis septembre. Celle-ci a été de 0,25 point, ramenant les taux dans une fourchette comprise entre 4,25 % et 4,50 %.
Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a toutefois souligné que « cette décision a été difficile à prendre, mais nous avons jugé qu'elle était la bonne ». Autant dire que la probabilité de nouvelles baisses de taux à court terme par la banque centrale américaine semble désormais se réduire.
En 2025, la Fed devrait ainsi ralentir sa politique d'assouplissement, faute de visibilité quant à l'impact inflationniste des mesures envisagées par Donald Trump.
Le président de la Réserve fédérale d'Atlanta, Raphael Bostic, va même plus loin en déclarant : « Je pense que notre approche politique devra faire preuve de plus de prudence, car nous ne voulons pas réagir de manière excessive à un seul indicateur dans un environnement où les choses peuvent rebondir de manière significative. »
Europe : les pays moteurs en difficultés
Les services de la BCE prévoient une croissance de l'économie de la zone euro de seulement 0,7 % en 2024 et de 1,1 % en 2025.
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Des indicateurs mal orientés
Au cours du troisième trimestre de 2024, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, selon les données publiées par Eurostat.
En ce qui concerne l'emploi, les chiffres restent globalement rassurants. Le taux de chômage est demeuré stable en novembre dans la zone euro, à 6,3 % de la population active, un niveau inchangé depuis août. Il en va de même pour le taux d'emplois vacants, qui s'est établi à 2,5 %, en légère diminution par rapport aux 2,6 % enregistrés au deuxième trimestre de 2024.
Cette stabilité se reflète également dans le secteur de la production industrielle, qui a connu une hausse de 0,3 % en octobre dernier par rapport au mois précédent.
Cependant, cette relative accalmie ne saurait dissimuler les nuages qui s'amoncellent au-dessus de la zone euro. Selon les premières estimations, celle-ci a enregistré un excédent de 6,8 Md€ dans ses échanges de biens avec le reste du monde en octobre 2024, mais cet excédent marque une diminution de près de 3 Md€ par rapport à l'année précédente.
Plus préoccupant encore, la confiance des acteurs économiques s'effondre inexorablement. L'indice de confiance des investisseurs Sentix, par exemple, a chuté de -12,8 à -17,5.
L'Indicateur de Sentiment Économique (ISE) de la zone euro a, quant à lui, enregistré une baisse significative, tombant à 93,7 en décembre 2024, son niveau le plus bas depuis novembre 2020, contre 95,8 en novembre, bien en deçà des prévisions qui étaient de 95,6. La dégradation de la confiance s'est particulièrement accentuée parmi les industriels (-14,1) et les consommateurs (-14,5).
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La France voit rouge
Alors qu'elle représente 17 % du PIB de la zone euro, la France se trouve désormais à l'orée de la récession. De nombreux indicateurs témoignent du fort ralentissement de l'activité dans l'Hexagone.
Mais au-delà de la crise économique, le pays doit faire face à une instabilité politique qui semble loin d’être résolue. Le gouvernement dirigé par Barnier a chuté, incapable de faire adopter le budget 2025 en raison de l'impasse parlementaire. Et il paraît tout aussi difficile pour le nouveau gouvernement, formé sous l'égide de François Bayrou, d'obtenir un accord avant la fin du mois de mars.
Comme on pouvait s'y attendre, cette instabilité n'est guère appréciée des agences de notation. La première à réagir fut Moody’s, qui a décidé de rétrograder la note de la dette souveraine de la France, la faisant passer de Aa2 à Aa3. L'agence américaine a justifié cette décision en arguant que « les finances publiques du pays seront considérablement affaiblies au cours des prochaines années. La probabilité que le gouvernement à venir parvienne à réduire durablement l'ampleur des déficits budgétaires au-delà de l'année prochaine est désormais très faible. »
Selon les dernières prévisions de l'INSEE, la croissance du PIB français devrait se limiter à 0,2 % au premier et au deuxième trimestres de 2025.
Face à ce constat, la Banque de France a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025 et 2026. Cette année, la croissance ne devrait pas dépasser 0,9 %, soit 0,3 point de moins que ses précédentes estimations. En 2026, les perspectives s’annoncent encore plus modestes, avec une prévision de croissance anémique de 1,3 %.
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L'Allemagne, elle aussi en difficulté
De son côté, l’Allemagne semble également pouvoir éviter la récession cette année. Toutefois, la Banque fédérale d'Allemagne a elle aussi ajusté ses prévisions à la baisse, annonçant désormais une hausse de 0,2 % du PIB en 2025, contre 1,1 % dans ses dernières projections de juin. Pour 2026, la croissance attendue ne devrait pas dépasser 0,8 %, contre 1,4 % auparavant.
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La BCE joue la carte de l’apaisement
La Banque centrale européenne (BCE) n'est pas aveugle. Elle ne saurait se résigner à observer, les bras croisés, le ralentissement de la zone euro, en particulier de ses économies majeures. En 2024, la BCE a ainsi décidé de procéder à quatre baisses successives des taux d'intérêt. Son principal taux, celui de la facilité de dépôt, qui s’élevait encore à 4 % en juin dernier, se situe désormais à 3 %.
Dès lors, les taux d’intérêt en zone euro s'approchent de ce seuil jugé « neutre » pour l'économie. « Si la diminution de l'inflation se confirme au cours des prochains trimestres, comme nous l’anticipons, il serait raisonnable de continuer à réduire les taux, sans relâcher l'effort, jusqu'à atteindre ce taux neutre d'ici l'été prochain », déclare François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Ce taux, selon les estimations de la BCE, se situe en moyenne autour de 2 % en zone euro.
Ainsi, l'institution européenne pourrait abaisser ses taux jusqu'à un niveau proche de 2 % d’ici à l’été.
Une telle décision, selon lui, favoriserait « le financement optimal de l’économie, le recul du taux d’épargne des ménages, ainsi que la reprise du secteur immobilier ».
Toutefois, un bémol persiste : l'inflation en zone euro a fait un léger bond en décembre, atteignant 2,4 % sur douze mois, contre 2,3 % en novembre. Cette légère poussée a été alimentée en grande partie par une hausse modérée des prix de l'énergie.
La Chine : le spectre d'un grand ralentissement
L'économie chinoise poursuit son ralentissement. Il semble peu probable que l'objectif de 5 % de croissance soit atteint en 2024. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit en effet une expansion de l'économie chinoise limitée à 4,8 % pour l'année à venir.
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Un ralentissement structurel ?
En Chine, les ventes de détail ont déçu en novembre, n'affichant qu'une croissance de 3 % en rythme annuel, loin des 5 % espérés.
Les investissements, bien que toujours en hausse, sont également inférieurs aux attentes, progressant de 3,3 % contre 3,5 % anticipé.
Côté production, le secteur industriel a enregistré une performance solide (+5,4 % en rythme annuel), tout comme le secteur des services (+4,7 %).
Autre point positif, la confiance des directeurs d'achats s'est améliorée en décembre, offrant une agréable surprise dans le secteur des services, où l'indice PMI a bondi de 50 à 52,2. En revanche, dans le secteur manufacturier, l'indicateur est resté quasi stable, passant de 50,3 à 50,1. Néanmoins, la consommation reste atone.
Les exportations demeurent un des principaux moteurs de la croissance, représentant 2 points au troisième trimestre, sous l'effet d'une nette baisse des prix.
Pour mieux saisir l'ampleur des difficultés actuelles de l'économie chinoise, Wilfried Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Finance, souligne : « La Chine est capable de produire à elle seule 90 % des batteries au lithium, 120 % des climatiseurs, et même 140 % des panneaux solaires demandés dans le monde ! Pourtant, malgré un rythme d'exportation soutenu – le pays représentant 14 % des exportations mondiales de biens – cela ne suffit pas, et plus de 30 % des entreprises industrielles du pays enregistrent des pertes. »
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Le moral des acteurs économiques au plus bas ?
Ces difficultés se reflètent également dans le secteur immobilier, qui peine à sortir de la crise dans laquelle il est plongé. Les mesures annoncées en octobre par le gouvernement chinois n'ont semble-t-il pas produit les effets escomptés. Les ventes de nouveaux logements ont chuté de 17,1 % au troisième trimestre, tout comme les prix, qui ont reculé de 6 % sur la même période.
Wilfried Galand se montre par ailleurs prudent lorsqu'il s'agit d'évaluer la situation économique de la Chine : « Le moral des ménages et des entreprises privées reste faible. Les enquêtes auprès des directeurs d'achat du secteur manufacturier flirtent depuis l'été avec les seuils de contraction, les salaires stagnent et le chômage des jeunes a repris sa hausse, atteignant plus de 19 % malgré la révision méthodologique opérée cet été. »
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Un nouveau plan de relance pour convaincre les marchés financiers ?
Conscients des défis auxquels le pays fait face, ainsi que des éventuelles complications que pourrait engendrer le retour au pouvoir de Donald Trump, les dirigeants chinois ont d'ores et déjà annoncé un nouveau cycle de soutien économique pour l'année 2025.
Le Politburo sous la direction du président Xi Jinping a pris l'engagement d'adopter une politique monétaire « modérément souple » en 2025, une décision qui laisse présager de nouvelles baisses des taux d'intérêt et la fin d'une stratégie jugée « prudente ».
Certains analystes prévoient que Pékin pourrait augmenter le déficit budgétaire à hauteur de 3 % lors de la session parlementaire annuelle qui se tiendra en mars. Toutefois, à ce jour, le Politburo n'a pas encore divulgué d'objectifs économiques précis ni de mesures détaillées qui pourraient être mises en œuvre.
Selon Lisheng Wang, analyste chez Goldman Sachs China : « L’assouplissement budgétaire portera principalement la responsabilité de stabiliser la croissance, mais sa composition sera probablement bien différente des cycles passés, mettant davantage l'accent sur la consommation, la production de haute technologie et la gestion des risques, plutôt que sur les investissements traditionnels dans l’infrastructure et l’immobilier. »
Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
Le bilan des marchés financiers
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Un mois de décembre décevant …
En décembre, les marchés financiers ont offert un tableau contrasté. Les places boursières des économies développées ont marqué une pause.
L'indice MSCI Monde a enregistré un repli de 2,6 %, témoignant de prises de bénéfices et d'une prudence accrue face aux incertitudes pesant sur les orientations monétaires de l'année à venir. Aux États-Unis, le S&P 500 a reculé de 2,5 %, affecté par une révision des attentes concernant la politique monétaire de la Réserve fédérale.
En Europe, le MSCI Europe hors Royaume-Uni a également terminé en territoire négatif, reflétant des perspectives économiques assombries. En revanche, l’Asie a fait preuve d’une plus grande résilience, notamment en Chine, où les marchés ont bénéficié de nouvelles mesures de relance, et au Japon, qui a affiché une progression notable de 4,3 % en monnaie locale, soutenu par un yen affaibli et des réformes économiques structurelles.
Enfin, les marchés financiers émergents se sont globalement mieux comportés que leurs homologues des pays développés, portés par des flux financiers positifs, notamment en direction de Taïwan.
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… mais une année 2024 remarquable
En 2024, les marchés financiers ont offert une performance remarquable, reflétant l'absence de récession, bien que marqués par des dynamiques régionales contrastées.
Aux États-Unis, la domination fut éclatante. Le S&P 500 a enregistré une progression spectaculaire de +25 %, propulsé par la vigueur des grandes entreprises technologiques et une économie résiliente, affichant une croissance moyenne trimestrielle du PIB de 2,6 %.
En Europe, en revanche, les marchés financiers ont affiché une performance plus modeste (+8,1 %), freinés par la faiblesse persistante du secteur manufacturier et des turbulences politiques en France et en Allemagne.
En Asie, les actions chinoises ont connu un net rebond en fin d’année (+19,8 %), porté par une série d’annonces gouvernementales visant à stimuler la demande intérieure. Le Japon, quant à lui, a vu ses indices progresser de +20,5 %, soutenus par des réformes structurelles ambitieuses et une inflation maîtrisée.
Les marchés financiers émergents ont enregistré une hausse de +8,1 %, grâce aux solides performances de l’Inde et de Taïwan. Cependant, l’Amérique latine s’est trouvée en retrait, peinant à suivre le rythme de ses homologues.
Les marchés actions
En Europe, les valorisations boursières apparaissent nettement plus attractives qu’aux États-Unis, étant situées sous leur moyenne historique.
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Des situations économiques contrastées
La Banque centrale européenne (BCE) semble appelée à poursuivre la réduction de ses taux à un rythme plus soutenu que celui de la Réserve fédérale américaine (Fed). Elle bénéficie, en effet, d'une inflation désormais proche de son objectif cible et de l’apaisement des craintes d’un retour d’un rebond inflationniste. Cette politique pourrait, en théorie, constituer un levier pour dynamiser l’investissement en Europe.
Toutefois, les perspectives pour 2025 laissent entrevoir une croissance robuste outre-Atlantique, bien que légèrement atténuée par rapport à 2024. Les prévisions placent ainsi la progression de l’économie américaine au-delà de 2 %, tandis que celle de l’Europe devrait plafonner autour de 1 %.
Cette divergence illustre l’exceptionnalisme économique des États-Unis, porté par une politique budgétaire audacieusement expansionniste, favorable à l’investissement, malgré la persistance de taux directeurs élevés. En revanche, l’Europe demeure bridée par une rigueur budgétaire renforcée, limitant ainsi ses capacités d’action pour stimuler son activité économique.
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Une concentration de la performance des marchés financiers sur les grandes valeurs technologiques
La vigueur de la consommation américaine et la robustesse de l’investissement, stimulées par une baisse de la fiscalité et une intensification de la déréglementation, incitent à privilégier cette région malgré des niveaux de valorisation élevés. Bien que l’été ait marqué un certain recul dans la concentration des performances, initialement dominées par les grandes valeurs technologiques américaines, ces dernières ont su maintenir leur avance et surperformer le marché en fin d’année.
Cependant, les mesures pro-business et propices à la croissance pourraient également profiter à d’autres segments, en particulier aux petites et moyennes capitalisations, davantage tournées vers le marché domestique. En revanche, l’Europe demeure entravée par des défis politiques locaux et des tensions géopolitiques, invitant à la prudence vis-à-vis de la zone euro. Et ce, malgré les espoirs placés dans un assouplissement monétaire à venir et des valorisations attractives. Enfin, la nouvelle coalition gouvernementale en Allemagne est attendue avec intérêt, notamment pour sa capacité potentielle à impulser une dynamique d’investissement renouvelée dans le pays.
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Des actions américaines toujours privilégiées
Dans ce contexte, nous maintenons une allocation privilégiant les actions américaines, au détriment de leurs homologues européennes et émergentes. Néanmoins, certaines opportunités de croissance subsistent au sein de segments spécifiques, rappelant l'importance d'une approche rigoureuse et ciblée dans la sélection des titres.
Parmi les marchés émergents, notre préférence se porte sur l’Inde et Taïwan, deux économies que nous jugeons capables de continuer à attirer des flux d’investissements significatifs dans la région. À l’inverse, nous demeurons prudents vis-à-vis de la Chine, où la crise persistante du secteur immobilier assombrit l’horizon économique. De surcroît, les risques associés à une politique commerciale agressive, que Donald Trump semble vouloir intensifier, pourraient constituer un frein supplémentaire à la dynamique chinoise.
Toutefois, cette situation pourrait pousser le gouvernement chinois à intensifier ses mesures de relance économique, notamment en stimulant la demande intérieure. Les récentes données macroéconomiques laissent entrevoir quelques signes d’amélioration, avec notamment une légère reprise du moral des acteurs dans le secteur des services. Ces évolutions pourraient, à moyen terme, ouvrir la voie à des perspectives plus encourageantes pour l’économie chinoise.
Les marchés financiers obligataires
La hausse des taux d'intérêt observée au cours du dernier trimestre, en particulier aux États-Unis, traduit les inquiétudes face à une pression inflationniste grandissante, potentiellement exacerbée par les politiques commerciales et migratoires que l'administration Trump pourrait mettre en place.
Cette dynamique ouvre une nouvelle opportunité d'investissement intéressante dans le domaine des obligations. Nous réaffirmons ainsi notre position favorable envers cette classe d'actifs, tout en prenant soin de considérer les disparités existantes et en maintenant des préférences spécifiques selon les segments du marché obligataire.
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La dette souveraine
Les obligations américaines offrent un rendement réel plus élevé que celles d'Europe, et ce, malgré une inflation plus importante. La pente de la courbe des taux s'est également inversée de manière plus marquée aux États-Unis, ce qui accentue l'attrait pour les maturités longues.
Les rendements des obligations d'État à long terme sont soutenus, en particulier, par des perspectives de croissance toujours solides aux États-Unis, avec une prévision de +2,2 % pour 2025. Toutefois, il convient de rester vigilant face à la volatilité des taux, qui devrait demeurer élevée, notamment en raison des effets inflationnistes potentiels induits par la politique commerciale et migratoire envisagée par Donald Trump. La récente hausse des taux à long terme aux États-Unis pourrait être perçue comme une occasion d'achat, offrant des valorisations plus attractives.
Dans ce contexte, nous privilégierons actuellement les placements monétaires aux obligations souveraines européennes. Bien que cette solution reste une option d'attente, en raison de la tendance baissière des taux directeurs de la BCE, les rendements peu stimulants des obligations souveraines européennes – et ce, malgré l'augmentation des rendements à long terme en 2024 – rendent les placements monétaires plus avantageux.
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La dette corporate
Les taux de défaut devraient demeurer en deçà de la moyenne historique. Notre attention se concentre principalement sur la robustesse des bénéfices des entreprises ainsi que sur l'évolution de la situation économique en Europe.
Bien que les rendements du crédit aient enregistré une baisse en 2024, le portage restera avantageux en 2025, avec des niveaux de rendements réels positifs.
Le marché européen
En Europe, nous privilégions le crédit investment grade par rapport aux obligations souveraines, en raison du rendement plus attractif offert par le crédit et des spreads qui, bien qu’ayant diminué, demeurent supérieurs à leurs niveaux historiques. Ainsi, nous favorisons l’Investment Grade à l’High Yield, au regard des risques pesant sur l’activité économique européenne.
Le segment de la dette à haut rendement peut être envisagé comme une source de diversification sur les marchés financiers permettant d’optimiser le rendement attendu. Toutefois, il convient de privilégier les durées courtes, inférieures à deux ans, ainsi que les notations de crédit élevées. L'absence de perspective de récession pour 2025 demeure favorable à ces entreprises, mais la sensibilité du segment à haut rendement à une dégradation de l’activité économique européenne reste plus marquée que pour les entreprises les mieux notées.
Le marché américain
Aux États-Unis, au regard des perspectives de croissance solides et de la robustesse des bilans des entreprises américaines les mieux notées, soutenues par une politique fiscale avantageuse, les spreads devraient demeurer serrés. Le risque baissier concernant les valorisations du crédit investment grade américain reste faible. En outre, les perspectives favorables pour le dollar en 2025, avec un différentiel de taux d’intérêt en faveur des taux américains, suggèrent que le portage sur des niveaux de rendements attractifs pourrait être bénéfique.
Concernant le segment à haut rendement, nous restons prudents, en raison des risques haussiers liés à une possible remontée des taux en cas de retour de l'inflation aux États-Unis, ce qui serait défavorable aux sociétés les plus fragiles.
Les obligations financières ont été l’un des segments obligataires les plus performants en 2024 sur les marchés financiers, continuant de servir des rendements plus attractifs que le reste de la classe investment grade. La dette financière subordonnée émise par de grandes banques investment grade s’avère particulièrement attractive. Une prime de risque est offerte en contrepartie d’un risque plus élevé (le remboursement dépendant de celui des autres créanciers), mais ce risque reste soigneusement maîtrisé pour des émetteurs de qualité, dont les bilans ont été renforcés par le durcissement continu de la réglementation bancaire.
Les marchés financiers alternatifs
Dans le cadre de nos stratégies de gestion prudente, nous continuons de privilégier les approches alternatives long/short sur les actions, en particulier dans des marchés actuellement en difficulté, tels que l’Europe. Ces stratégies se révèlent particulièrement adaptées pour naviguer dans un contexte d’incertitude, offrant à la fois une protection contre les baisses et un potentiel de surperformance dans des conditions de marché complexes.
En permettant aux gérants de tirer parti des inefficiences du marché, les stratégies long/short offrent la possibilité de prendre des positions longues sur des actions sous-évaluées et des positions courtes sur celles jugées surévaluées. Cette flexibilité s’avère cruciale dans des environnements volatils, car elle permet une décorrélation par rapport aux indices traditionnels.
Les produits structurés
Véritables alternatives aux marchés financiers classiques, les produits structurés offrent la possibilité de s’exposer à une diversité de marchés tout en personnalisant le niveau de risque et les rendements cibles. La récente hausse des taux observée au cours des deux derniers mois a largement profité aux produits adossés à des sous-jacents obligataires, permettant de capter des opportunités de rendement qui se révèlent souvent plus attractives que celles d’une exposition directe aux marchés obligataires.
De surcroît, ces produits structurés ouvrent des perspectives intéressantes sur les marchés actions, notamment grâce à des structures plus complexes. Ils représentent ainsi une alternative pertinente pour les investisseurs désireux de s’exposer aux actions tout en atténuant la volatilité propre à cette classe d’actifs. Cette flexibilité en fait une solution stratégique de choix pour diversifier et optimiser un portefeuille dans le contexte actuel.
Les actifs non cotés : Private Equity et Private Debt
L’intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés persiste, même dans un contexte économique marqué par des incertitudes. Cette dynamique, soutenue par la baisse progressive des taux d’intérêt en 2024, oriente également les flux de capitaux vers des fonds désormais plus accessibles au grand public.
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Un horizon qui s’éclaire
Bien que le marché fasse preuve d’une certaine prudence, notamment en raison des incertitudes politiques et économiques, nous demeurons confiants quant au potentiel du private equity. Les stratégies secondaires, en particulier, continuent d'attirer l'attention en raison de leurs opportunités de valorisation prometteuses. Par ailleurs, les fonds de co-investissement, toujours au cœur de nos priorités, offrent une combinaison subtile d'optimisation des rendements et de maîtrise des coûts.
Les stratégies de dette privée, telles que la dette mezzanine et le growth buyout, gagnent en popularité pour accompagner les entreprises en phase de croissance. De plus, le capital-risque, particulièrement dans les secteurs technologiques et ceux liés à la transition énergétique, connaît un renouveau, offrant ainsi des perspectives enthousiasmantes pour les startups innovantes.
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L’allocation conseillée
Pour exploiter pleinement le potentiel des investissements non cotés tout en maîtrisant les risques, nous recommandons une stratégie diversifiée et résolument orientée vers le long terme. Cette approche comprend :
- Des stratégies secondaires, gages de stabilité et de rendements solides.
- Une exposition au capital-risque, visant des opportunités à fort rendement dans des secteurs à la pointe de l’innovation.
- Des investissements dans le LBO (Leveraged Buyout), permettant de tirer parti de l’effet de levier.
- Le growth equity, qui offre la possibilité de profiter de la croissance d’entreprises matures et prometteuses.
- La dette mezzanine, avec ses taux attractifs, comme un outil essentiel de diversification.
Face aux évolutions constantes de l’environnement économique, cette allocation vise à allier performance et gestion proactive des risques. Nous restons vigilants quant à l’évolution du marché, tout en capitalisant sur les opportunités qu’il offre, en particulier dans les secteurs stratégiques tels que la santé et la transition énergétique.
Les meilleurs placements pour 2025
Les placements boursiers ont connu une année faste en 2024. Les indices américains, avec le S&P 500 et le Nasdaq en tête, ont enregistré des performances insolentes, dépassant les 30 %. Même le DAX allemand, alors que l’économie nationale flirte avec la récession, affiche une progression de près de 20 % !
Les marchés obligataires n’ont pas été en reste, et le crédit noté « high yield » se distingue parmi les leaders des classements de performance, tant en Europe qu’aux États-Unis, à l’égal de la dette émergente.
En France, le tableau est plus sombre. L’instabilité politique et le déficit public vertigineux ont inquiété les investisseurs. Le CAC 40, ainsi, enregistre une chute de 2 % sur l’année civile écoulée.
Ces incertitudes se font également ressentir sur le marché immobilier. À Paris, les prix reculent de près de 7 %.
Quels placements privilégier dans ce contexte ?
Loin de succomber à l'attentisme, nous pensons que les périodes d’incertitude peuvent offrir des opportunités d’investissement uniques. Dans un environnement marqué par des baisses de taux et une instabilité économique, particulièrement en Europe et en Chine, trois placements se démarquent : l’immobilier, les marchés obligataires et le private equity.
1. L’Immobilier résidentiel Parisien
Après plusieurs années de forte progression, le marché immobilier parisien marque une pause depuis 2022. Selon les chiffres communiqués par le Conseil supérieur du notariat, les prix ont reculé de 5,7 % en 2023, puis de 6,7 % en 2024. Ainsi, le prix moyen au mètre carré avoisine désormais les 9 500 € dans la Ville Lumière.
Cependant, des signaux encourageants laissent entrevoir une reprise. La production de crédits repart à la hausse, tandis que les taux d’intérêt amorcent une baisse progressive.
Le contexte
Le marché immobilier semble enfin toucher son point d’équilibre après près de deux années de déclin.
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Des indicateurs encourageants
Comme le dit l’adage, après la pluie vient le beau temps. En 2024, le nombre de transactions immobilières en France a chuté de 17 %, avec seulement 780 000 transactions enregistrées sur les douze derniers mois, contre 1,13 million en 2022. La contraction a été encore plus marquée pour les crédits immobiliers, en baisse de 56 % par rapport au pic de 2022.
Fort heureusement, à partir du deuxième trimestre, les chiffres ont commencé à s’améliorer. Les grands indicateurs influençant le marché immobilier parisien s’orientent désormais à nouveau dans le bon sens. Les banques, en particulier, ont relancé la production de crédits immobiliers, facilitant ainsi l’accès au financement pour les acheteurs. Selon la Fédération bancaire française, la production de crédits à l’habitat s’est élevée à 10,4 milliards d’euros en octobre, marquant une reprise notable par rapport au creux de 6,9 milliards enregistré en mars 2024.
Autre bonne nouvelle : les taux d’intérêt sont en baisse. Sous l’impulsion de la Banque centrale européenne, le taux moyen d’un prêt immobilier sur 20 ans s’établit désormais à 3,5 %, contre 4,35 % en décembre 2023. Certains courtiers estiment même que les taux pourraient flirter avec la barre symbolique des 3 % dans les mois à venir.
Pourtant, Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, tempère : « Bien que cette perspective soit encourageante pour le marché parisien, il ne faut pas s’attendre à un retour aux taux proches de 1 % observés avant 2020. Cela dit, la correction des prix offre une véritable opportunité. Les acquéreurs sont en position de force, et il serait regrettable de ne pas en profiter. »
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Des marges de négociation plus importantes ?
Autre signe d’évolution favorable : les propriétaires se montrent plus disposés à négocier les prix. Marc Hofer, directeur du département immobilier de Scala Patrimoine et de l'Offre DEMARCEAU, confirme : « Les vendeurs acceptent désormais la réalité du marché. Les marges de négociation à l’achat s’élargissent, et il n’est pas rare de voir des baisses de l’ordre de 15 % dans les quartiers les plus prisés de Paris. »
La profondeur du marché s’est également accrue au dernier trimestre de l’année. Après les Jeux Olympiques, de nombreux biens ont été mis en vente, souvent à des prix trop élevés. Mais faute d’acheteurs, les vendeurs ont dû revoir leurs prétentions à la baisse.
Marc Hofer met notamment en avant deux cas concrets qu’il a rencontré : « un appartement de 27 m² dans le 7ᵉ arrondissement initialement affiché à 399 000 € n’a reçu aucune offre. Finalement négocié à 350 000 € avec des travaux à prévoir, il a trouvé preneur à un prix proche de 13 000 €/m², contre 17 000 €/m² avant la crise. Un autre bien, dans le 17ᵉ arrondissement, de 26 m² avec un balcon de 5 m², initialement proposé à 355 000 €, a été vendu pour 310 000 €, là aussi avec des travaux nécessaires. »
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Un optimisme retrouvé ?
L’élément le plus significatif reste peut-être la confiance retrouvée des ménages français. Depuis septembre, selon l’INSEE, les intentions d’achat immobilier progressent nettement (de -86 en février à -81 en novembre). Ce regain d’optimisme touche autant les particuliers que les professionnels.
L’instabilité économique et politique pourrait-elle freiner cette dynamique naissante ? La croissance économique reste anémique (+0,2 % au premier semestre 2024), alors que les tensions politiques perdurent. Mais Marc Hofer se veut toutefois rassurant : « Ces éléments ne semblent pas encore influencer directement les décisions des vendeurs ou des acheteurs. Nos clients cherchent avant tout des investissements patrimoniaux durables, indépendants des aléas économiques et politiques à court terme. »
Nos Convictions
Pour guider nos clients dans leurs investissements, nous appliquons un principe intemporel : « l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement ». Selon nous, l’attractivité d’un bien dépend avant tout de sa localisation.
C’est pourquoi nous privilégions les zones où la tension locative est forte. À cet égard, l’immobilier résidentiel parisien, en particulier les petites surfaces, reste un choix judicieux. Marc Hofer le souligne : « Paris est non seulement considérée comme la plus belle ville du monde, mais ses prix immobiliers restent attractifs à l’international. Investir à Paris, c’est miser sur l’émotion, le prestige, et la stabilité. Même en temps de crise, les prix à Paris évoluent positivement. »
Autre avantage notable : la forte demande locative. Les biens de qualité trouvent preneur rapidement, sans difficulté. Par ailleurs, les nouvelles réglementations énergétiques offrent des opportunités intéressantes pour acquérir des biens anciens à des conditions attractives, avec l’objectif de les rénover.
Enfin, l’immobilier parisien reste hétérogène. Chaque arrondissement répond à des dynamiques spécifiques. Il est donc crucial de faire preuve de sélectivité, tant dans le choix de l’emplacement que dans les conditions d’acquisition. Comme l’explique Marc Hofer : « Lors de la dernière crise, certains quartiers, comme les 4ᵉ, 6ᵉ, 7ᵉ et 8ᵉ arrondissements, ont nettement mieux résisté que d’autres. »
2. Les marchés obligataires
Le scénario idéal que nous avions esquissé il y a un an pour les marchés obligataires en 2024 s’est concrétisé : une baisse des taux dans un contexte d’inflation maîtrisée et un atterrissage en douceur de l’économie mondiale. Et pour 2025 ? Les indicateurs semblent toujours au vert, augurant une année pleine d’opportunités.
Le contexte
Après une longue période de désamour, les marchés obligataires ont retrouvé leurs lettres de noblesse. Attirés par des rendements attrayants, les investisseurs manifestent un appétit croissant pour les titres de dette, qu’il s’agisse d’obligations d’entreprise ou d’État. Les nouvelles émissions, tant sur le segment corporate que public, trouvent ainsi rapidement preneur.
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Un alignement des planètes en 2024
De nombreux facteurs favorables ont redonné de l’éclat aux marchés obligataires : la baisse des rendements monétaires, le ralentissement de l’inflation et la diminution des taux directeurs initiée par les banques centrales. Un alignement des planètes confirmé par Michael Lake, le directeur des investissements obligataires de Schroders : « Les obligations présentent des valorisations attrayantes. L’anticipation d’un recul de l’inflation renforce cet attrait, car elle préserve la valeur réelle des paiements d’intérêts tout en facilitant la baisse des taux d’intérêt par les banques centrales. »
En 2024, les investisseurs ont ainsi pu jouer sur les deux tableaux : le potentiel de revenu offert par les obligations et la réalisation de plus-values potentielles.
La plus grande confiance des investisseurs s’est également traduite par un resserrement des écarts de taux, ou spreads. L’écart de rendement entre les placements sûrs (comme ceux de l’Allemagne ou de la France) et ceux plus risqués (tels que la Grèce, le Portugal ou l’Espagne) s’est, en effet, significativement réduit. « Cette tendance reflète la confiance des investisseurs, désormais enclins à s’exposer davantage aux actifs risqués. Ce rétrécissement des spreads est le fruit d’une croissance économique robuste, d’une forte demande pour les obligations et d’anticipations d’un environnement macroéconomique favorable » abonde en ce sens Julien Houdain, le responsable de la gestion obligataire mondiale flexible chez Schroders.
Ce constat mérite toutefois d’être nuancé. Les taux des obligations à dix ans des grandes puissances étatiques – Allemagne, Royaume-Uni, France, États-Unis – ont connu une hausse significative, marquée par de profondes disparités entre les nations. Cette situation s’explique notamment par le poids du risque politique pesant sur les pays européens, conjugué à l’érosion des anticipations de baisse des taux directeurs et à la vigueur persistante de la croissance économique aux États-Unis.
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Des fondamentaux prometteurs
En 2025, les fondamentaux du marché du crédit devraient rester solides. La baisse attendue des taux directeurs par la BCE, et dans une moindre mesure par la FED, devrait continuer à offrir des rendements intéressants. « Lorsque les taux d’intérêt baissent, le prix des obligations augmente, car les paiements fixes qu’elles offrent deviennent plus attractifs par rapport aux autres investissements disponibles sur le marché » précise Michael Lake.
Par ailleurs, les bilans des entreprises inspirent confiance. Les taux de défaut des émetteurs restent proches de la moyenne des 25 dernières années, rassurant ainsi les investisseurs. Karim Chedid, responsable de l’équipe d’investissement EMEA chez BlackRock, traduit l’état d’esprit général des investisseurs obligataires à Morningstar : « Malgré une croissance morose en Europe, nous pensons que les fondamentaux des entreprises resteront solides. Nombre d’émetteurs se sont désendettés ces dernières années, partant ainsi d’une base financière saine. »
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Des zones d’ombre subsistent
L’évolution des risques politiques et géopolitiques pourrait hélas ternir ce tableau. L’incertitude demeure, notamment sur la scène américaine, où le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait bouleverser les équilibres. Son programme, axé sur des baisses d’impôts et une hausse massive des tarifs douaniers, a toutes les chances de raviver les pressions inflationnistes et de creuser le déficit public américain.
Dans une note transmise aux investisseurs, un analyste de Fidelity met ainsi en garde : « Les changements dans les droits de douane commerciaux pourraient accentuer les tensions sur les flux économiques internationaux. Or, cette hausse risquerait d’alimenter l’inflation à un moment où la Fed cherche à réduire les taux d’intérêt. »
En effet, la partie longue des taux d’intérêt américains a déjà grimpé en flèche ces dernières semaines, un signe que les investisseurs intègrent ces risques dans leurs anticipations.
Nos convictions
Bien que nous restions optimistes à l’égard des marchés obligataires, certains facteurs de risque nous incitent à faire preuve d’une grande sélectivité dans nos choix d’investissement.
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Les taux souverains
Les obligations américaines affichent un rendement réel supérieur à celui observé en Europe, et ce malgré une inflation plus élevée. Par ailleurs, la repentification de la courbe des taux a été plus marquée aux États-Unis, renforçant l’attrait des maturités longues. Ces dernières bénéficient notamment de perspectives de croissance toujours robustes, avec une progression attendue de +2,2 % en 2025.
Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière chez Scala Patrimoine, met cependant en garde : « Les investisseurs devront rester vigilants face à une volatilité persistante des taux, exacerbée par les pressions inflationnistes probables liées aux politiques commerciale et migratoire annoncées par Trump. Néanmoins, la récente hausse des taux longs américains peut être perçue comme une opportunité d’achat, offrant des valorisations plus attractives. »
Dans ce contexte, nous privilégions les placements monétaires aux obligations souveraines européennes. Bien que ces placements monétaires constituent principalement une solution d’attente, en raison de la tendance baissière des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE), ils apparaissent plus attractifs. Les rendements peu compétitifs des obligations souveraines européennes, malgré une légère hausse sur les maturités longues en 2024, renforcent l’intérêt pour ces supports monétaires.
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Les obligations corporate
- En Europe
Bien que les taux de défaut devraient demeurer inférieurs à la moyenne historique, nous privilégions néanmoins les fondamentaux et les entreprises présentant des bilans solides. Dans cette optique, notre attention se porte sur la robustesse des bénéfices des entreprises et sur l’évolution de la situation économique en Europe.
Romane Azzopardi, responsable des convictions chez Scala Patrimoine, souligne : « Bien que les rendements du crédit aient diminué en 2024 (entre 70 et 150 points de base selon la notation crédit), le portage demeurera avantageux en 2025, avec des rendements réels positifs. »
En Europe, nous privilégions le crédit investment grade par rapport aux obligations souveraines, en raison du rendement plus attractif du crédit et des spreads qui, bien qu’ils se soient resserrés, restent au-dessus de leurs niveaux historiques. « En comparaison, les spreads du crédit investment grade aux États-Unis ont davantage diminué et se rapprochent des points bas historiques », précise Romane Azzopardi.
Nous favorisons ainsi l’Investment Grade plutôt que l’High Yield, en raison des risques qui pèsent sur l’activité économique en Europe. Nous nous efforçons de sélectionner des entreprises aux fondamentaux solides et aux bilans sains, gages de confiance pour les investisseurs étrangers.
« Le segment High Yield peut constituer une source de diversification afin d’amplifier le rendement attendu. Toutefois, il est préférable de privilégier les durées courtes (moins de 2 ans) et les notations crédit élevées. L'absence de perspective de récession pour 2025 reste favorable à ces entreprises, mais la sensibilité du segment High Yield à une dégradation de l’activité européenne demeure plus forte que celle du segment Investment Grade », observe Romane Azzopardi.
- Aux États-Unis
Aux États-Unis, compte tenu des perspectives de croissance robustes et de la solidité des bilans des entreprises américaines les mieux notées, soutenues par une politique fiscale avantageuse, les spreads devraient rester serrés. Le risque baissier sur les valorisations du crédit Investment Grade américain demeure faible. « Comme en Europe, avec des perspectives positives pour le dollar en 2025 et un différentiel de taux d’intérêt favorable aux États-Unis, nous estimons que le portage sur des rendements attractifs pourrait s'avérer bénéfique », ajoute Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière du Multi Family Office Scala Patrimoine.
Concernant le segment High Yield, nous adoptons une posture prudente, compte tenu des risques haussiers sur les taux en cas de résurgence de l'inflation aux États-Unis, ce qui pourrait pénaliser les sociétés les plus fragiles.
Les obligations financières ont été l’un des segments les plus performants en 2024, continuant de délivrer des rendements plus attractifs que le reste de la classe Investment Grade. La dette financière subordonnée émise par de grandes banques Investment Grade se révèle particulièrement séduisante. Comme le précise Romane Azzopardi : « Une prime de risque est offerte pour un risque plus élevé (le remboursement dépend du règlement préalable des autres créanciers), mais ce risque est très maîtrisé lorsqu’il concerne des émetteurs de qualité, dont les bilans ont été renforcés par le durcissement continu de la réglementation bancaire. »
3. Le Private Equity
Le capital-investissement fait face à de nombreux défis, entre incertitudes économiques et ralentissement des levées de fonds. À l’aube de 2025, un redémarrage prudent est attendu, porté par des valorisations ajustées et une gestion plus active des portefeuilles. Malgré tout, le private equity conserve son potentiel, notamment grâce aux stratégies secondaires, à la dette privée et au capital-risque, ouvrant des perspectives prometteuses pour les investisseurs avisés.
Le contexte
L’attrait des investisseurs pour le private equity ne se dément pas, malgré les nombreuses incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.
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Les atouts de la classe d’actifs
Le private equity a su s’imposer comme une composante incontournable de l’allocation d’actifs des investisseurs particuliers.
Mais comment expliquer un tel engouement ? Cette appétence s’explique avant tout par le besoin des investisseurs privés de diversifier leurs positions. En effet, le private equity offre un accès à des entreprises au profil bien différent de celles cotées en bourse. Les fonds de capital-investissement se concentrent sur des entreprises non cotées – start-ups, PME, ETI – à des étapes charnières de leur développement, lorsque leur potentiel de croissance est, en théorie, à son apogée.
Un autre atout majeur réside dans la proximité que ces fonds entretiennent avec les entreprises et leurs dirigeants. Cette relation privilégiée leur confère des leviers d’action significatifs pour orienter la stratégie des sociétés en portefeuille, favorisant ainsi un impact direct et concret sur l’économie réelle.
Enfin, sur le long terme, le private equity brille par ses performances. D’après une étude de France Invest, cette classe d’actifs a enregistré un taux de rendement interne (TRI) net de 14,2 % par an au cours des dix dernières années, consolidant ainsi sa position parmi les placements les plus attractifs.
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Une période de doute
Depuis 2021, avec le début de la guerre en Ukraine, le marché du private equity doit affronter un environnement économique marqué par une adversité croissante. La reprise tant espérée demeure également plus lente que prévu, révélant une attitude d'attentisme persistant au sein du secteur.
En France, ce ralentissement se traduit par une baisse des levées de fonds et une paralysie des transactions. Durant le premier semestre 2024, 14,7 milliards d’euros ont été investis dans 1 463 entreprises et projets d’infrastructure. Ce chiffre reste stable par rapport à la même période en 2023, mais accuse un recul de 4 milliards d’euros par rapport à 2022. Les levées de fonds, elles, enregistrent également un net repli : 13,3 milliards d’euros ont été mobilisés auprès des souscripteurs, soit une diminution de 8 milliards d’euros par rapport à 2022.
« Bien que ces tendances observées sur un premier semestre ne reflètent pas nécessairement l’ensemble de l’année, elles traduisent un marché qui n’a pas encore retrouvé sa pleine vigueur sur certains segments », reconnaît Bertrand Rambaud, président de France Invest.
Les incertitudes politiques des deux côtés de l’Atlantique contribuent à alimenter cette prudence généralisée. Nicolas Tixier, directeur national du Conseil Financier chez Grant Thornton, analyse ainsi la situation : « La création de valeur par les acteurs du capital-investissement reposera probablement, pour quelque temps encore, sur un travail approfondi sur les portefeuilles existants, via des stratégies de consolidation et de croissance externe. »
Cette posture attentiste est également soulignée par Adrien Tourbet, responsable des investissements non cotés chez Scala Patrimoine : « 2023 et 2024 furent deux années marquées par une certaine retenue des acteurs du private equity. Nous anticipons toutefois une reprise progressive du marché en 2025, portée par les grandes opérations sur le segment large cap. »
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Un redémarrage en douceur ?
En 2025, le marché du private equity nourrit l’espoir de tirer parti des mesures d’assouplissement monétaire adoptées par les banques centrales. Toutefois, Adrien Tourbet appelle à modérer les attentes les plus optimistes. « La baisse des taux ne suffira pas, à elle seule, à relancer le marché du capital-investissement. Pour cela, il faudra non seulement que les acteurs retrouvent confiance, mais également que les fonds s’adaptent aux nouvelles conditions du marché. Ces derniers devront revoir leurs exigences à la baisse afin de céder leurs actifs et ainsi faire remonter des liquidités à leurs actionnaires et favoriser ainsi de nouveaux réinvestissements. »
Actuellement, près de 2 600 milliards d’euros de transactions restent immobilisés dans les portefeuilles des fonds de private equity européens. Cette durée d’immobilisation, inhabituelle, prive les investisseurs de retours en numéraire et freine les futures levées de fonds. Cependant les fonds, après avoir accumulé d’abondantes liquidités (dry powder), devraient se lancer prochainement dans la course aux acquisitions.
Ces acquisitions pourraient d’ailleurs être facilitées par la baisse des valorisations. Alors qu’en 2020, les fonds déboursaient en moyenne 12,4 fois l’Ebitda pour leurs cibles, celle-ci est retombée à 9,9 fois l’Ebitda.
Adrien Tourbet confirme cette tendance : « Bien que les indices de valorisation doivent toujours être analysés avec un certain recul, ils reflètent néanmoins une évolution nette : les valorisations ont diminué au cours des trois dernières années. Cela dit, certains secteurs très prisés, comme celui de la santé, continuent de faire figure d’exception. »
D’autant que l’état de santé des entreprises ne suscite guère d’inquiétudes : leurs bilans restent, dans l’ensemble, relativement solides.
Nos convictions
Malgré les incertitudes qui jalonnent l'horizon économique, nous demeurons convaincus du potentiel offert par le private equity. Les stratégies secondaires, en particulier, se distinguent par des opportunités de valorisation prometteuses, tandis que les fonds de co-investissement continuent d’occuper une place centrale dans nos démarches, alliant l’optimisation des rendements à une gestion maîtrisée des frais.
Parallèlement, les stratégies de dette privée s’affirment comme des solutions de financement de plus en plus prisées. La dette mezzanine et le growth buyout, notamment, jouent un rôle clé en accompagnant les entreprises dans leurs phases de croissance, offrant ainsi des perspectives de développement solides. Quant au capital-risque, il bénéficie d’un nouvel élan, particulièrement dans les secteurs technologiques et ceux liés à la transition énergétique, ouvrant des horizons captivants pour les startups les plus innovantes.
Dans ce contexte, nous préconisons une stratégie résolument diversifiée et ancrée dans une vision de long terme. L’équilibre apparaît comme le maître-mot : une approche mesurée et réfléchie permet de saisir les multiples opportunités tout en atténuant les effets des soubresauts conjoncturels.
Conclusion
En conclusion, l'année 2025 se profile comme un terrain riche en promesses pour les investisseurs avisés. Toutefois, dans un contexte économique et politique aussi mouvant, il est essentiel de respecter quelques principes fondamentaux. Avant tout, la diversification demeure un pilier incontournable. Comme le souligne à juste titre Guillaume Lucchini, « c’est elle qui permet de répartir les risques en évitant de concentrer ses investissements dans une seule classe d'actifs ou un unique scénario de marché ». En diversifiant ses placements, on se prémunit contre les fluctuations négatives d’un secteur tout en tirant parti des opportunités qu’offrent d’autres marchés.
Ensuite, il est crucial d'adopter une approche régulière dans ses investissements, au fil de l'eau, plutôt que de céder à l'attente du « moment parfait ». Cette stratégie permet de lisser les prix d'achat, d'éviter les décisions impulsives et de mieux résister à la volatilité à court terme. Enfin, il ne faut jamais oublier que l'investissement est avant tout un jeu de patience. Comme le rappelle le président de Scala Patrimoine : « Adopter une vision à long terme permet de traverser les périodes turbulentes tout en restant focalisé sur l'objectif de valoriser votre capital sur plusieurs années ».
Une stratégie également conseillée par le brillant économiste américain Paul Samuelson, qui aimait dire : « Investir devrait plus ressembler à regarder de la peinture sécher ou à observer l’herbe pousser. Si vous recherchez de l'excitation, prenez 800$ et allez à Las Vegas. »
Décideurs Patrimoine : Adrien Tourbet décrypte le rôle des fonds infrastructures
Les infrastructures constituent l’épine dorsale du développement d’un pays. À l’heure où l’humanité fait face à une croissance démographique fulgurante, à une révolution numérique d’une ampleur inédite et à l’urgence impérieuse de la transition écologique, les défis sociétaux ne cessent de se multiplier. Dans ce contexte, les besoins d’investissements dans ce domaine atteignent des sommets. Et sur cet aspect, les fonds de private equity spécialisés dans les infrastructures jouent un rôle essentiel. Adrien Tourbet, responsable des investissements non cotés au sein du multi-family office Scala Patrimoine, analyse pour le magazine Décideurs Patrimoine leurs actions.
Des besoins colossaux
Les besoins mondiaux en infrastructures, estimés à 2 500 milliards de dollars par an sur les vingt prochaines années, dépassent largement les capacités financières des pouvoirs publics. Ce déficit de financement impose donc un recours aux capitaux privés. Les fonds de private equity dédiés à cette classe d’actifs suscitent d'ailleurs un intérêt grandissant des investisseurs en raison de leur stabilité, de leur faible corrélation avec les cycles économiques et de leur résilience face aux crises, qu’il s’agisse de la pandémie de Covid-19 ou de la guerre en Ukraine.
Adrien Tourbet confirme cette robustesse dans les colonnes de Décideurs Patrimoine : « cette classe d’actifs se distingue par sa résilience face aux turbulences économiques. Fournissant des services essentiels à la population, les infrastructures répondent à des besoins constants. Au fil des années, ces fonds ont démontré leur solidité, traversant sans encombre des crises majeures. »
Ces fonds se caractérisent également par des rendements souvent indexés sur l’inflation et se concentrent sur des actifs stratégiques : infrastructures essentielles (transport, énergie, bâtiments publics), numériques (centres de données, fibre optique) et écologiques (énergies renouvelables, gestion des déchets).
Une dynamique positive
Structurés en véhicules d’investissement fermés, généralement sur une durée de 10 à 15 ans, ces fonds se déploient sur des projets dits greenfields (projets naissants) ou brownfields (actifs matures). Le secteur des infrastructures connaît une croissance accélérée, soutenue par des levées de fonds records. À titre d’exemple, Brookfield a mobilisé 28 milliards de dollars, tandis qu’Antin Infrastructure Partners a levé 9,8 milliards d’euros. Selon les projections, ce secteur pourrait s’imposer comme la première classe d’actifs sous gestion d’ici 2026.
Une étude de France Invest révèle qu’en 2021, les acteurs français de l’infrastructure ont investi 8,9 milliards d’euros. Un chiffre qui a doublé depuis 2017. « Les infrastructures pourraient, dès 2026, surpasser l’immobilier pour devenir la première classe d’actifs sous gestion. Avec un volume estimé à 1 870 milliards de dollars » observe ainsi Adrien Tourbet.
Une classe d’actifs portée par « les investissements verts »
Portés par la transition énergétique, ces fonds contribuent à la décarbonation et à la modernisation des infrastructures. Ils stimulent également l’innovation tout en favorisant la création d’emplois.
Cependant, ils ne sont pas exempts de défis. La régulation, la faible liquidité, la concurrence accrue entre acteurs sont autant d’obstacles à surmonter.
Malgré ces contraintes, Adrien Tourbet conclut sur une note optimiste : « Les fonds de private equity jouent un rôle de catalyseur économique. En modernisant les infrastructures, ils soutiennent la croissance, stimulent les avancées technologiques et encouragent la création d’emplois locaux. »
Loi spéciale 2025 : les conséquences sur votre patrimoine
La motion de censure a fait l’effet d’une bombe, dont les déflagrations continuent de se propager avec intensité. Le gouvernement Barnier a été renversé. Depuis, François Bayrou a pris les rênes, formant un nouveau gouvernement pour tenter de restaurer la stabilité politique.
Pourtant, l’urgence persiste. Le budget 2025 n’a pu être adopté dans les délais impartis, ouvrant la voie à une crise budgétaire. Afin d’éviter l’impasse d’un « shutdown » paralysant, une loi exceptionnelle a ainsi été promulguée le 20 décembre dernier. Cette mesure transitoire doit permettre au pays de fonctionner jusqu’à l’adoption définitive du budget.
Ce n’est cependant pas la première fois que la République se trouve dans une telle situation. En 1980, le gouvernement de Raymond Barre avait dû présenter en urgence une loi permettant de percevoir les impôts existants, après que le Conseil constitutionnel avait censuré la loi de finances pour vice de procédure.
Qu’est ce que la loi spéciale ?
La loi de finances pour 2025 est morte ! Vive la loi spéciale. Une loi dite spéciale s’est, en effet, substituée au projet de loi de finances (PLF) initial. La Constitution autorise le gouvernement, en cas d’impossibilité de voter le budget dans les délais, à déposer un « projet de loi spéciale ».
Présentée devant l’Assemblée nationale, cette loi vise à garantir les ressources nécessaires pour assurer la continuité de la vie nationale. En d’autres termes, son objectif unique est de préserver le fonctionnement régulier des services publics en 2025.
Cette loi n’a pas vocation à remplacer le budget, mais à gérer une situation provisoire. Son périmètre est strictement limité : elle autorise uniquement la perception des impôts et des ressources publiques indispensables au financement des dépenses essentielles.
Concrètement, les fonctionnaires recevront leur salaire, et les retraités leurs pensions. Cependant, aucune dépense nouvelle ou non essentielle ne peut être engagée. Laurent Saint-Martin, ancien ministre du Budget, décrit d'ailleurs cette loi comme un « pis-aller », un simple moyen de limiter les dégâts en attendant une solution durable.
Les discussions budgétaires entre le gouvernement et les parlementaires se poursuivent donc, et un accord est espéré d’ici la fin février.
Les principales conséquences sur votre patrimoine
Les principales mesures fiscales et économiques prévues dans le projet de loi initial ne verront pas le jour, du moins pour l’instant.
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Le projet de loi de finances relégué aux oubliettes
Présenté en septembre par Antoine Armand, ministre de l’Économie, le projet de loi de finances 2025 portait les ambitions politiques du précédent gouvernement. Parmi les mesures désormais abandonnées figurent la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et les dispositifs destinés à soutenir le marché immobilier (extension du prêt à taux zéro).
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Les retraités
Initialement, le projet prévoyait de retarder de six mois l’indexation des pensions. Avec la censure du gouvernement, cette disposition est abandonnée. Les retraités bénéficieront donc d’une revalorisation automatique de 2,2 % dès le 1ᵉʳ janvier 2025.
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Les dirigeants partant à la retraite
Sans autres mesures prises par les parlementaires, l’abattement de 500 000 € pour départ à la retraite du dirigeant d’entreprise (Article 150 O-D Ter du Code Générale des impôts) ne s’appliquera plus pour les cessions signées à partir du 1er janvier 2025.
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Le barème de l’impôt sur le revenu
Pour la première fois depuis des années, le barème de l’impôt sur le revenu n’a pas été ajusté pour tenir compte de l’inflation. Mais l’espoir n’est pas perdu ! Les parlementaires disposent encore de plusieurs mois pour parvenir à un accord.
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La baisse du taux du PEL
Le taux d'intérêt nominal annuel applicable à la rémunération des Plans Épargne Logement (PEL) ouverts à compter du 1ᵉʳ janvier 2025 s'établit à 1,75 %. En comparaison, les PEL ouverts en 2024 bénéficiaient d’un taux plus avantageux, fixé à 2,5 %.
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Le clap de fin pour le dispositif Pinel
Le dispositif Pinel de défiscalisation immobilière arrive à son terme. Et les parlementaires ne semblent pas enclins à le proroger.
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Les performances énergétiques d’un logement
Sauf modifications décidées par les parlementaires dans les mois à venir, la mise en location d’un logement situé en métropole et classé G est interdite depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, lorsque le bien sert de résidence principale au locataire. Par ailleurs, la vente d’un logement classé E impose désormais la réalisation obligatoire d’un audit énergétique.
Les mesures soutenues par le gouvernement
Au cours des prochaines semaines, le Gouvernement entend défendre la prolongation des mesures fiscales suivantes :
- le crédit d’impôt collection (CIC) ;
- l’exonération d'impôt sur les sociétés sur les revenus patrimoniaux des établissements scientifiques, d'enseignement et d'assistance ;
- la réduction d’impôt Loc’Avantages ;
- le crédit d'impôt au titre des dépenses de remplacement pour congé de certains exploitants agricoles ;
- le crédit d’impôt au titre de l’obtention d’un label haute valeur environnementale (HVE) ;
- l’abattement sur la plus-value sur l'actif professionnel lors du départ en retraite du chef d’entreprise ;
- la suppression de la réduction d’impôt au titre des dépenses engagées pour la tenue de la comptabilité et l’adhésion à un organisme de gestion agréé (OGA).
- les mesures d’incitation à la transmission des exploitations au profit des jeunes agriculteurs ;
Les discussions restent donc ouvertes, et de nouvelles mesures pourraient encore être ajoutées au fil des débats parlementaires.
Le rêve spatial de The Exploration Company prend forme
The Exploration Company poursuit son ambition céleste. La jeune start-up franco-allemande vient de lever 150 millions d’euros, une somme qui lui permettra d’achever la conception de la toute première capsule spatiale européenne. Une prouesse technologique dont le vol inaugural se déroulera en 2028.
Un marché stellaire de 300 milliards de dollars
Le domaine de la logistique spatiale ne cesse de captiver les investisseurs, séduits par des perspectives des plus prometteuses. La multiplication des stations spatiales en construction et l’augmentation des missions habitées contribuent à l’essor fulgurant de ce secteur, dont la valeur pourrait atteindre 300 milliards de dollars d’ici la décennie 2030.
« Aujourd’hui, seuls trois pays maîtrisent l’art complexe des capsules spatiales : la Chine, la Russie et les États-Unis », explique Hélène Huby, cofondatrice et présidente de The Exploration Company. Mais l’horizon s’élargit. Des nations comme l’Inde, l’Australie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis aspirent également à se hisser parmi les puissances spatiales.
L’Europe, loin de rester spectatrice, entend bien prendre sa part dans cette course vers les étoiles. La création de The Exploration Company en 2021 incarne cette ambition politique : concevoir un cargo spatial réutilisable et ravitaillable, et faire émerger l’un des leaders mondiaux de la conquête spatiale.
Le rêve européen
Malgré les sommes colossales en jeu, les entreprises privées prennent peu à peu le relais des États. À l’avant-garde de cette révolution, SpaceX, dirigée par Elon Musk, incarne cette nouvelle ère où les initiatives privées s’imposent comme le moteur du progrès.
Pour Hélène Huby, cofondatrice de The Exploration Company, un tel projet ne pouvait voir le jour qu’à l’échelle européenne. « Si nous voulons bâtir un géant mondial, cela doit se faire entre pays européens. 98 % de nos actionnaires viennent du continent, ce qui prouve que l’Europe est prête à soutenir des entrepreneurs audacieux », affirme-t-elle avec une conviction sans faille.
Pilotée par d’anciens ingénieurs d’Airbus et d’ArianeGroup, The Exploration Company nourrit une ambition forte : réduire de moitié le coût des vols spatiaux, et plus particulièrement le prix au kilogramme des objets envoyés dans l’espace. Son vaisseau spatial sera capable de transporter jusqu’à 4 000 kg de fret vers les stations orbitales, avant de ramener sur Terre une charge de 3 000 kg, établissant ainsi un record mondial pour la masse descendante.
Autre prouesse : le cargo sera conçu pour être réutilisable, rendant les missions spatiales à la fois plus durables et plus économiques. Toutefois, le calendrier s’annonce serré. Le deuxième vol prototype est prévu pour 2025, tandis que le premier vol opérationnel du Nyx Earth, destiné à acheminer du fret pour l’Agence spatiale européenne (ESA) vers la Station spatiale internationale, est programmé pour 2028.
Bien que le projet en soit encore à ses débuts, l’entreprise, implantée à Bordeaux et à Munich, connaît déjà un succès retentissant, avec un carnet de commandes bien rempli. 800 millions d’euros de contrats ont déjà été signés, notamment avec les stations spatiales privées américaines Axiom, Space et Starlab, ainsi qu’avec l’ESA.
Une levée de fonds record !
Et la start-up se donne les moyens de ses folles ambitions. Elle vient, en effet, de boucler la plus importante série B jamais réalisée en Europe dans le domaine du New Space.
Sous la conduite des fonds Balderton Capital et Plural, ce tour de table s’est matérialisé par une levée de fonds exceptionnelle de 160 millions de dollars. De nouveaux investisseurs prestigieux ont rejoint l’aventure, parmi lesquels Bessemer Venture Partners, NGP Capital, French Tech Souveraineté (géré par Bpifrance), le DeepTech & Climate Fund (DTCF) et Bayern Capital. Par ailleurs, des partenaires historiques tels qu’EQT Ventures, Red River West, Cherry Ventures, Promus Ventures et Omnes Real Tech Fund ont renouvelé leur confiance à travers des réinvestissements significatifs.
Pour la première fois, deux fonds souverains européens unissent leurs forces dans un projet commun : French Tech Souveraineté – l’un des piliers du plan France 2030 – et le DTCF, financé par le « Zukunftsfonds » et l’ERP Special Fund. Ce partenariat inédit témoigne de l’ambition européenne dans le secteur spatial.
Grâce à ce financement, le montant total des fonds levés par l’entreprise dépasse désormais les 230 millions de dollars. Ces ressources seront allouées au développement et aux tests du vaisseau Nyx, à l’expansion d’une équipe déjà forte de 200 collaborateurs, ainsi qu’à l’accroissement des capacités de production de l’entreprise.
Attachez vos ceintures, le décollage est imminent !
Les Échos : Guillaume Lucchini explore les enjeux de la cession d’entreprise
Pour un entrepreneur, vendre son entreprise représente bien plus qu’un simple acte économique : c’est une étape cruciale, mêlant considérations professionnelles et bouleversements personnels. Au-delà des enjeux émotionnels, cette transition implique des choix complexes, notamment sur le plan patrimonial. Une anticipation méticuleuse s’avère donc essentielle pour maîtriser l’impact fiscal et préparer l’avenir, qu’il s’agisse de protéger ses proches ou de valoriser son patrimoine.
Dans un dossier spécial, Les Échos, sous la plume de Laurence Boccara, Laurence Delain et Françoise Paoletti, est allé à la rencontre de Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi-family office Scala Patrimoine. Ensemble, ils explorent les stratégies patrimoniales et les solutions d’investissement taillées sur mesure pour les entrepreneurs en phase de cession.
Structurer son patrimoine : un levier d’optimisation fiscale et organisationnelle
Dans leur enquête intitulée « J’ai vendu mon entreprise : que faire de mon argent ? », Les Échos soulignent l’importance de créer une structure juridique adaptée, comme une holding ou une société civile immobilière (SCI). Ces entités permettent non seulement d’alléger la fiscalité liée à la cession, mais aussi de mieux organiser la gestion des actifs post-cession. Une holding, par exemple, offre des avantages comme le régime mère-fille ou l’apport de titres dans un cadre fiscal optimisé. Lorsqu’elle est constituée suffisamment tôt, cette structure apporte une grande flexibilité pour réinvestir le capital tout en limitant l’imposition immédiate.
Le choix du régime matrimonial s’avère également important. Il joue, en effet, un rôle clé dans la protection du conjoint. Des dispositifs comme la clause de préciput ou la souscription à une assurance-vie peuvent ainsi garantir un équilibre financier dans le couple.
La transmission du patrimoine, quant à elle, exige une planification rigoureuse. L’utilisation des abattements fiscaux pour les donations constitue une opportunité majeure : chaque parent peut transmettre jusqu’à 100 000 euros par enfant, tous les 15 ans, sans imposition. Au-delà de ce seuil, des droits de succession s’appliquent. « Il est souvent moins coûteux de payer des droits de donation de son vivant que de laisser des héritiers régler des droits de succession importants sans préparation. De plus, ces droits peuvent être pris en charge par le donateur », souligne d'ailleurs Guillaume Lucchini.
Investir : des solutions pour valoriser son capital lors de la cession de son entreprise
Les solutions d'investissement sont nombreux. Parmi les options privilégiées, le private equity séduit particulièrement les entrepreneurs. Ce type d’investissement leur permet de réinjecter des fonds dans un domaine qu’ils maîtrisent souvent déjà. « Ils ont parfois eux-mêmes eu recours à ce marché lors du lancement ou du développement de leur entreprise. Pour un ancien dirigeant, le risque est perçu comme une opportunité : plus il est élevé, plus le rendement potentiel l’est également », rappelle une journaliste. En investissant dans des entreprises innovantes ou à forte croissance, les entrepreneurs diversifient leur patrimoine tout en restant acteurs du tissu entrepreneurial.
Autre pilier de l’investissement patrimonial : l’assurance-vie, en particulier sa déclinaison luxembourgeoise. Avec une souplesse accrue dans les supports d’investissement, une fiscalité attractive et une protection juridique renforcée, elle s’impose comme une solution incontournable pour sécuriser et dynamiser les fruits de la cession.
Enfin, les actifs tangibles tels que l’immobilier, les forêts ou les vignobles continuent de séduire. Ces biens allient valeur patrimoniale et avantages fiscaux, tout en offrant une dimension tangible qui rassure les investisseurs.
L’avis de Scala Patrimoine
Vendre une entreprise, ce n’est pas seulement tourner une page, c’est ouvrir un nouveau chapitre riche en opportunités. Cette étape représente une chance unique de monétiser son patrimoine, de le structurer et de poser les bases d’un avenir serein et ambitieux. Anticiper les aspects juridiques et fiscaux et choisir des investissements judicieux sont des leviers essentiels pour transformer cette cession en tremplin. Se faire accompagner par des experts, comme ceux de Scala Patrimonial, est donc crucial pour faire les bons choix et maximiser les bénéfices de cette étape décisive.
Le rendez-vous des marchés financiers - Décembre 2024
Marchés financiers & économie : les points clés
- Une pluie de records déferle sur les marchés financiers. Le S&P 500, le Nasdaq ou encore le DAX sont à leur plus haut historique.
- L’agence de notation américaine Standard & Poor’s maintient, pour l'instant, la note souveraine de la France à « AA- », assortie d’une perspective stable.
- Donald Trump veut notamment rééquilibrer ses relations commerciales avec la Chine, le Mexique et le Canada, et menace d'augmenter significativement les droits de douane sur les produits importés.
Quelles performances sur les marchés financiers ?
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Guerre en Ukraine : le cadeau empoisonné de Joe Biden
Joe Biden a offert un singulier cadeau d’adieu aux Américains. Quelques semaines avant de quitter la Maison-Blanche, le futur ex-président des États-Unis a pris une décision lourde de conséquences : il a autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée contre la Russie. Jusqu’alors, son administration s’était systématiquement opposée à une telle escalade.
En déplacement dans la forêt amazonienne, celui que Donald Trump surnomme ironiquement "Sleepy Joe" a ainsi donné son aval au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour frapper directement des cibles stratégiques à Moscou.
Cette décision va à l’encontre de la doctrine du nouveau président élu, qui nourrit l’ambition de ramener Vladimir Poutine à la table des négociations et d’ouvrir la voie à un accord de paix durable entre les deux nations en guerre.
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Pluie de records sur les marchés financiers
Les marchés financiers ne cessent de réserver leur lot de surprises. Les indices boursiers américains ont inscrit de nouveaux records, portés par les grandes valeurs de la technologie, telles qu'Apple et Meta.
Les performances du S&P 500 et du Nasdaq depuis le 1er janvier 2024 sont tout simplement remarquables, affichant respectivement une hausse de 28 % et de 34 % ! Cette année, le S&P500 a déjà battu près de 60 records historiques sur les marchés !
Le DAX, de son côté, se distingue également par sa vigueur. L'indice allemand a franchi, pour la première fois de son histoire, la barre des 20 000 points. Il enregistre une progression de 22 % depuis le début de l'année. Ainsi, le DAX surpasse de 24 % le CAC 40, qui affiche une baisse de 2 % sur la même période.
Au Japon, le Nikkei connaît une certaine stabilité depuis plusieurs semaines, mais reste en hausse de 18 % sur l'année civile. De son côté, l'indice phare chinois, le Shanghai Composite, a progressé de 15 % depuis le début de l'année.
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Nvidia sur le toit du monde
Le champion américain des semi-conducteurs, Nvidia, écrit une nouvelle page de son histoire. En l’espace d’un an, son bénéfice net a doublé, atteignant 19,3 milliards de dollars au troisième trimestre. Une prouesse qui surpasse les prévisions des analystes, qui tablaient sur 17,4 milliards.
Quelques jours avant la publication de ces résultats époustouflants, Jensen Huang, le PDG de Nvidia, confiait déjà que la demande pour les équipements liés à l’intelligence artificielle était « incroyablement forte ».
Les revenus, eux, culminent à 35,08 milliards de dollars, marquant une augmentation de 94 % par rapport aux 13,5 milliards enregistrés l’année précédente. Là encore, Nvidia dépasse largement les attentes du marché, qui anticipait 33,2 milliards. Quant au bénéfice par action, il s’élève à 81 cents, surpassant les 75 cents projetés.
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Du rififi chez Stellantis ?
Longtemps auréolé de succès et considéré comme une figure incontournable de l’industrie automobile, Carlos Tavares a été brusquement évincé de son poste. Le groupe Stellantis a annoncé la démission « avec effet immédiat » de son PDG, une décision qui a fait grand bruit dans les sphères économiques. Henri de Castries, administrateur indépendant principal, a justifié ce départ soudain en évoquant dans la presse « des divergences de vues » avec le conseil d’administration.
Cette mise à l’écart s’explique par une dégradation rapide de la situation économique du groupe, notamment marquée par une chute significative des ventes sur le marché américain. Un coup dur pour Stellantis, dont les résultats dépendent fortement de cette région stratégique.
Malgré cette fin de mandat tumultueuse, le bilan de Carlos Tavares reste impressionnant. Il restera dans les mémoires comme l’architecte de la mégafusion entre PSA et Fiat-Chrysler, un projet ambitieux ayant donné naissance à Stellantis, un mastodonte regroupant quatorze marques emblématiques telles que Peugeot, Fiat et Maserati. On lui doit également le redressement spectaculaire d’Opel, autrefois en grande difficulté.
L’annonce de ce départ a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers. Le lendemain, l’action de Stellantis a dévissé de 6,37 %, illustrant la nervosité des investisseurs face à l’avenir incertain du groupe. Une page se tourne, laissant place à de nombreuses interrogations sur la stratégie et la direction future de ce géant de l’automobile.
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S&P maintient (pour l’instant) la note de la France
Contre toute attente, l’agence de notation Standard & Poor’s a décidé de maintenir la note souveraine de la France à « AA- », assortie d’une perspective stable. Cette décision surprend d’autant plus que, quelques semaines plus tôt, les agences Fitch et Moody’s avaient, elles, choisi de maintenir leur note tout en abaissant leur perspective à « négative ».
Dans son évaluation, S&P souligne que la France reste « une économie équilibrée, ouverte, riche et diversifiée », des qualificatifs qui semblent justifier cette stabilité apparente. Cependant, ce constat optimiste paraît, à certains égards, déconnecté des défis auxquels le pays est confronté. Les analystes de l’agence tablent sur une « consolidation graduelle des finances publiques à moyen terme » et sur une adhésion, même retardée, au cadre budgétaire européen.
Néanmoins, l’agence n’exclut pas d’ajuster son jugement si les vents politiques venaient à tourner. Dans son communiqué, elle prévient qu’un abaissement de la note serait envisageable si le pays échouait à réduire ses déficits budgétaires ou si la croissance économique venait à s’essouffler durablement.
François Ecalle, ancien magistrat financier et fondateur du site spécialisé Fipeco, met en garde : « Tant que la France demeure dans la catégorie double AA, l’impact sur les marchés restera limité. En revanche, le véritable signal d’alarme serait un déclassement au simple A. » Une perspective qui, si elle devait se concrétiser, marquerait un tournant décisif pour l’économie française.
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Taux : la France dans l’œil du cyclone ?
Jusqu’où ira la chute ? Les taux d’emprunt français a dépassé pendant quelques jours ceux de la Grèce, un renversement inattendu. Il faut rappeler qu’Athènes se trouvait au bord de la faillite il y a une dizaine d’années, symbole d’une économie vacillante et d’une crise financière qui avait fait trembler l’Union Européenne.
Les marchés financiers, sensibles à la moindre incertitude, réagissent avec nervosité. Les doutes concernant la capacité de la France à maîtriser son endettement ne cessent de s’intensifier, surtout depuis le vote de la motion de censure sur le gouvernement de Michel Barnier. Une situation d’autant plus critique que les parlementaires devaient prochainement voter le budget de 2025 et s’accorder sur des mesures d’austérité, afin de prévenir un dérapage inquiétant des comptes publics.
Actuellement, le taux des emprunts français à dix ans atteint 2,84 %, proche de celui de la Grèce, fixé à 2,89 %. Le spread France-Allemagne est également passé de 40 points à 80 points en l’espace de quelques mois.
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Le bitcoin s’envole
Aux États-Unis, certains actifs, choyés par Donald Trump, ont connu un essor fulgurant à la faveur de l’élection du nouveau président américain. Parmi les grands gagnants du phénomène surnommé « Trump Trade », figurent les cryptoactifs.
Dans les huit jours ayant suivi l’élection de Donald Trump, le cours du Bitcoin s’est envolé de plus de 30 %. Depuis le début de l’année, sa progression atteint une hausse presque indécente de de 134 %, portant son prix à un niveau record, au-delà des 101 000 $.
« The Donald » nourrit l’ambition assumée de faire des États-Unis « la capitale mondiale des cryptomonnaies ». Pour y parvenir, le président fraîchement réélu entend abattre les barrières réglementaires qui freinent l’adoption de ces actifs.
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La COP 2029 : des négociations difficiles
La montagne, hélas, a accouché d’une souris. De l’avis unanime des spécialistes, la COP29, tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est soldée par un échec. Rassemblant près de 200 pays, cette conférence s’est déroulée dans une atmosphère lourdement marquée par des tensions géopolitiques.
« À la COP29, les négociations ont souffert des antagonismes géopolitiques », déplore Céline Kauffmann, directrice des programmes à l’Institut du développement durable et des relations internationales, dans une tribune publiée dans Le Monde.
Même le Secrétaire exécutif d’ONU Climat, Simon Stiell, a reconnu cette désillusion : « Aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il espérait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail devant nous. »
Le principal point de discorde a concerné la réduction des émissions, en particulier l’élaboration d’un agenda pour la sortie progressive des énergies fossiles. Ce dossier a été freiné par des stratégies d’obstruction menées par l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde : l’Arabie saoudite.
Cependant, malgré ces déchirements, la COP29 a accouché d’un accord laborieux. Celui-ci prévoit de tripler le financement destiné aux pays en développement, passant de l’objectif initial de 100 milliards de dollars par an à 300 milliards d’ici à 2035.
Par ailleurs, une note d’optimisme transparaît dans les projections de l’Agence internationale de l’énergie : en 2024, les investissements mondiaux dans le secteur énergétique devraient franchir, pour la première fois, le seuil des 2 000 milliards de dollars.
Les États-Unis : un effet « Trump » sur les marchés ?
Les États-Unis affichent une excellente santé économique ! Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l'économie américaine en 2024, les portant de 2,6 % à 2,8 %. L'institution internationale entrevoit par la suite un atterrissage en douceur : une progression de 2,4 % est attendue en 2025, suivie d'une croissance stable à 2,1 % en 2026.
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Des indicateurs bien orientés
Les dernières statistiques publiées confirment la solide dynamique de l’économie américaine. Bien que l’indice PMI manufacturier enregistre une légère hausse, passant de 48,5 à 48,8, celui des services affiche une progression bien plus marquée en novembre, bondissant de 55 à 57. Cette embellie dépasse les prévisions des analystes, qui s’attendaient à une simple stabilisation. Parallèlement, les ventes au détail poursuivent leur ascension, progressant de 0,4 % sur un mois.
La confiance des acteurs économiques suit également une trajectoire ascendante. Ainsi, l’indice des PME (NFIB Index) progresse plus rapidement que prévu, atteignant 93,7 après avoir été mesuré à 91,5 le mois précédent. De même, l’indice Empire State Manufacturing enregistre une remontée spectaculaire, s’établissant à 31,2 après un niveau désastreux de -11,9. Quant à la confiance des ménages, elle n’est pas en reste, passant de 109,6 à 111,7.
Autre signe encourageant, les promoteurs immobiliers témoignent eux aussi d’un regain d’optimisme. L’indice NAHB, qui mesure leur confiance, grimpe de 43 à 46, surpassant les attentes fixées à 42. Cependant, tout n’est pas rose dans le secteur de l’immobilier : les mises en chantier (-3,1 % sur un mois), les ventes de maisons neuves (-17,3 % en octobre) et les permis de construire (-0,6 % sur un mois) affichent des résultats en deçà des espérances.
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Le marché du travail résiste
Les offres d'emploi aux États-Unis ont enregistré une hausse modérée en octobre, tandis que le nombre de licenciements a diminué de 372 000, pour atteindre 7,744 millions, selon le Bureau des statistiques du travail du département du Travail. Cette baisse suggère que le marché du travail continue de ralentir de manière ordonnée. Les licenciements ont, en revanche, reculé de 169 000 pour s'établir à 1,633 million, tandis que les embauches ont chuté de 269 000, pour atteindre 5,313 millions. Selon le « Bureau of Labor Statistics », l’économie américaine a créé 227’000 emplois en novembre. Le taux de chômage est, quant à lui, très légèrement monté en novembre à 4,2%, comme prévu par les experts.
Wilfrid Galand, Directeur Stratégiste chez Montpensier Finance, souligne cette dynamique positive, alors que la présidence américaine s'apprête à passer le relais. « La future administration Trump héritera d’une économie en grande forme. Croissance, inflation, emploi, productivité, tous les voyants sont au vert Outre-Atlantique. Les rivaux européens et même chinois font pâle figure en comparaison ».
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Une nouvelle guerre commerciale ?
Donald Trump, avant tout, se veut négociateur. Pour se placer en position de force dans la renégociation des accords commerciaux de son pays, il a choisi de recourir à une stratégie de pression maximale sur ses principaux partenaires.
Le président récemment réélu a ainsi annoncé que, dès son investiture, il signerait un décret imposant des droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Mexique et du Canada, tout en augmentant de 10 % les tarifs douaniers sur les importations chinoises.
Ces mesures, selon lui, se justifient par des griefs récurrents : le déficit commercial avec Pékin qu’il attribue à des pratiques qu’il qualifie de déloyales, l’arrivée d’opiacés en provenance du Canada, ainsi que la pression migratoire venant du Mexique. À ce jour, près de 43 % des biens importés par les États-Unis proviennent de ces trois nations : le Mexique (15,4 %), le Canada (13,6 %) et la Chine (13,9 %).
Face à ces annonces, la diplomatie chinoise n’a pas tardé à faire entendre sa voix. « Personne ne sortira vainqueur d’une guerre commerciale. La Chine considère que la coopération économique et commerciale entre nos deux nations est, par essence, mutuellement bénéfique », a déclaré Liu Pengyu, porte-parole officiel de Pékin.
Les mois à venir s’annoncent d’une intensité redoutable. L’administration Trump devra manœuvrer avec une grande prudence, car cette stratégie pourrait rapidement se retourner contre les Américains eux-mêmes. « Selon les analyses de la Tax Foundation, l’imposition d’un droit de douane de 10 % sur l’ensemble des biens entrant aux États-Unis, combinée aux probables mesures de rétorsion des partenaires commerciaux concernés, pourrait réduire la croissance américaine de plus d’un point en une année pleine », avertit Wilfrid Galand.
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Une position plus attentiste de la FED ?
Après sept mois consécutifs de recul, le taux d'inflation annuel aux États-Unis a de nouveau accéléré, atteignant 2,6 % en octobre 2024, contre 2,4 % en septembre. Les hausses de droits de douane imposées par Donald Trump, qui fera son retour à la Maison-Blanche en janvier, pourraient continuer de nourrir les pressions inflationnistes.
Alors que l'inflation semblait se rapprocher de son objectif cible, la Réserve fédérale pourrait donc mettre fin à sa politique de baisse des taux, entamée en septembre. Les taux se situent actuellement dans une fourchette de 4,50 à 4,75 %, après avoir été réduits à deux reprises consécutives.
Jerome Powell a lui-même confirmé que la Fed ne se hâterait pas de diminuer ses taux, se sentant rassurée par une croissance économique stable, un marché de l'emploi solide et une inflation toujours supérieure à l'objectif de 2 %.
L’économie européenne : fragile mais résiliente
L’économie européenne plie sans rompre. Malgré un climat morose, elle semble destinée à échapper à la récession. D’après Bruxelles, la croissance de la zone euro devrait atteindre 0,8 % en 2024, avant de s’accélérer modestement à 1,3 % en 2025, puis à 1,6 % en 2026.
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Un net ralentissement
Les nuages s’accumulent au-dessus de la zone euro. L’activité économique accuse un net ralentissement, comme en témoigne l’indice PMI composite, tombé à 48,1. La confiance des ménages, quant à elle, continue de s’éroder, passant de -12,5 à -13,7 en novembre. Les indicateurs sectoriels ne sont guère plus encourageants : le PMI manufacturier recule de 46 à 45,2 (contre une estimation de 46), et celui des services chute de 51,6 à 49,2 (alors qu’il était également attendu à 51,6).
Et ce n’est pas tout. La production industrielle déçoit, enregistrant un recul de -2 % en rythme mensuel, là où une baisse de -1,4 % était anticipée. Ce ralentissement s’explique en grande partie par les difficultés croissantes des deux piliers traditionnels de l’économie européenne : l’Allemagne et la France.
- L’Allemagne, moteur grippé de l’Europe
Jusqu’où ira la dégringolade de l’économie allemande ? Deux de ses secteurs phares, l’industrie automobile et la chimie, traversent une période critique, plombés par des défis structurels et conjoncturels.
Le moral des ménages, déjà fragile, continue de s’effondrer. L’indice GfK, qui mesure le climat de consommation, a plongé à -23,3 points en novembre 2024, bien en deçà du consensus qui tablait sur -18,6. Symbole de cette inquiétude croissante, l’épargne des Allemands atteint des niveaux records, traduisant une frilosité face à l’avenir.
Les perspectives pour les mois à venir s’annoncent tout aussi sombres. L’économie allemande, fortement tributaire de ses exportations, doit affronter deux vents contraires : le ralentissement structurel de l’économie chinoise et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, marqué par son intention de renégocier les accords commerciaux avec tous ses partenaires. Selon un sondage réalisé par l’institut IFO, 90 % des économistes interrogés estiment que l’Allemagne souffrira des conséquences de cette nouvelle donne.
L’Allemagne, premier exportateur européen vers les États-Unis, est particulièrement vulnérable. En 2023, ses entreprises ont exporté pour près de 158 milliards d’euros de biens outre-Atlantique, devançant de loin l’Italie (67 milliards), l’Irlande (51 milliards) et la France (44 milliards). Mais cette relation privilégiée pourrait être mise à mal.
Selon l’institut IFO, l’introduction de nouveaux tarifs douaniers américains pourrait entraîner une chute de 14,9 % des exportations allemandes vers les États-Unis, soit une perte estimée à 23,5 milliards d’euros. Les secteurs les plus touchés seraient l’automobile, avec un repli de 32 %, et l’industrie pharmaceutique, qui pourrait accuser une baisse allant jusqu’à 35 %.
- France : la crise politique en gestation
D’après de nombreux économistes, l’économie française semble figée, suspendue à l’incertitude qui plane sur l’échiquier politique national. La chute du gouvernement dirigé par Michel Barnier a laissé le pays en quête d’un nouveau Premier ministre, une recherche d’autant plus délicate qu’elle intervient à un moment critique : en plein examen de la loi de finances pour 2025, texte fondamental qui doit façonner le budget de la nation.
Le calendrier, pour le moins inopportun, ne fait qu’accentuer les tensions. Cette instabilité politique, comme on pouvait s’y attendre, est loin de rassurer les marchés financiers. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer le fossé qui se creuse entre les taux d’emprunt à long terme de la France et de l’Allemagne. Tandis que les obligations françaises affichent un rendement de 3,02 %, celles de l’Allemagne se stabilisent à 2,16 % sur 10 ans. Ce différentiel, ou « spread », atteint désormais des niveaux inédits depuis juillet 2012, témoignant d’une défiance accrue vis-à-vis de la solidité financière hexagonale.
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La BCE au chevet de l’économie européenne
En Europe, l’inflation a marqué un ralentissement, enregistrant une baisse de 0,3 % sur un mois, se rapprochant ainsi de l’objectif fixé de 2 % (2,3 % en rythme annuel). Dans ce contexte, les discours conciliants de plusieurs gouverneurs de banques centrales, conjugués aux incertitudes politiques en France, semblent indiquer une orientation favorable à un assouplissement de la politique monétaire. Ce climat pourrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à adopter une approche plus accommodante, avec à la clé de potentielles nouvelles baisses de taux.
À l’occasion de la présentation du dernier rapport sur la stabilité financière de la BCE, Christine Lagarde a d’ailleurs reconnu que « la croissance économique restait fragile ». La présidente de l’institution a également mis en lumière « les inquiétudes liées aux perspectives du commerce mondial, qui viennent s’ajouter à une instabilité géopolitique et politique déjà prégnante ».
Dans un tel contexte, Christine Lagarde a donc baissé les taux de 0.25%. C’est la 4ème fois de l’année que la Banque Centrale Européenne procède ainsi. Le principal taux directeur de la BCE, à savoir le taux de dépôt, s'établit désormais à 3 %.
La Chine, première victime de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir ?
Les mesures annoncées par le gouvernement chinois et la Banque centrale pour stimuler l’économie nationale commencent, peu à peu, à porter leurs fruits. Pékin a en effet injecté 2 000 milliards de yuans dans le système économique et autorisé l’émission de 10 000 milliards de yuans de dette sur une période de cinq ans.
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Une reprise du secteur industriel
Les signes de reprise ne se font pas attendre : l’activité des usines est repartie à la hausse, et la production industrielle a progressé de 5,3 % en rythme annuel au mois d’octobre. Un chiffre encourageant, bien qu’en deçà des attentes initiales. Dans le même temps, l’indice PMI s’est légèrement redressé, passant de 50,1 à 50,3, signe d’une activité manufacturière qui franchit à nouveau le seuil de l’expansion.
Autre lueur d’espoir, les ventes au détail affichent une progression notable, enregistrant une hausse de 4,8 % en rythme annuel. De plus, la confiance des acteurs économiques s’améliore timidement : l’indice de sentiment économique est passé de 95,7 à 95,8. Cependant, ces embellies restent assombries par des faiblesses persistantes. Le secteur des services, notamment, connaît un ralentissement significatif, avec une baisse de son rythme de croissance, de 6,8 % à 5,3 % en novembre. À cela s’ajoute la contraction des bénéfices industriels, en recul de 10 % sur un an.
Malgré ces signaux mitigés, les investisseurs espèrent que le gouvernement chinois annoncera de nouvelles mesures de soutien, cette fois davantage orientées vers les ménages. Une attente d’autant plus pressante que les tensions commerciales avec les États-Unis pourraient s’intensifier dans les mois à venir. Le président Donald Trump envisage en effet d’imposer des droits de douane oscillant entre 20 % et 60 % sur les importations chinoises, une menace qui plane comme une épée de Damoclès sur la croissance du géant asiatique.
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Une croissance inférieure à 4 % : un scénario redouté
Les perspectives économiques de la Chine continuent de susciter l’inquiétude des analystes. Selon les économistes de JPMorgan, le taux de croissance du pays pourrait tomber sous la barre des 4 % d’ici 2025, soit un point de moins que l’objectif initialement fixé par Xi Jinping.
Pourtant, la Chine conserve une certaine marge de manœuvre budgétaire pour réagir face aux défis économiques et géopolitiques. Une relance économique ambitieuse pourrait, en outre, avoir des répercussions positives bien au-delà de ses frontières, offrant un souffle d’air frais aux économies émergentes, et particulièrement à ses voisins les plus proches.
Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
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Les marchés financiers "Actions"
- « Trump Trade » sur les marchés financiers
Le mois de novembre a été marqué par la poursuite du "Trump Trade", soutenant les actifs risqués grâce à l’optimisme généré par les perspectives politiques et économiques aux États-Unis. Avec une majorité républicaine au Congrès, Donald Trump est bien positionné pour mettre en œuvre une politique pro-croissance, comprenant des baisses d’impôts pour les entreprises et une déréglementation favorable à de nombreux secteurs clés, notamment l’énergie et les marchés financiers.
Ces mesures ont également été accompagnées par un soutien explicite de Trump et de son entourage à l’industrie des cryptomonnaies, favorisant une ascension historique du Bitcoin, qui a franchi pour la première fois la barre des 100 000 dollars. Les actions américaines ont réalisé leur meilleure performance mensuelle de l’année, avec une hausse de près de 6 % en novembre.
- Les marchés européens souffrent
Les petites capitalisations, davantage exposées à l’économie domestique, ont surperformé sur les marchés financiers avec un bond spectaculaire de 11 %. Cependant, l’écart de performance avec le reste du monde s’est considérablement creusé. En Europe, les actions ont souffert de multiples vents contraires. La situation politique reste tendue dans les deux principales économies du continent, tandis que la demande chinoise morose, les difficultés du secteur automobile et des biens de consommation, ainsi que des perspectives 2025 plus pessimistes pour les entreprises européennes ont accentué la pression.
Malgré un soutien monétaire attendu de la BCE, qui semble engagée dans plusieurs baisses de taux sur les 12 prochains mois, les actions européennes ont poursuivi leur tendance baissière pour le troisième mois consécutif, enregistrant une baisse de 0,90 %. Au Royaume-Uni, bien que la stagnation économique ait persisté au troisième trimestre, les rachats d’actions par les entreprises ont atteint un niveau record, soutenant les marchés. En conséquence, les actions britanniques ont progressé de 2,5 % en novembre. Les marchés émergents, en revanche, ont enregistré une forte baisse de -3,6 %, affectés par un cocktail de facteurs négatifs. Le renforcement du dollar, des perspectives de politiques monétaires moins accommodantes, une incertitude accrue liée à la politique commerciale agressive de Donald Trump et l’absence de mesures significatives du gouvernement chinois pour stimuler la demande intérieure ont pesé lourdement sur les actions émergentes.
Nous observons une poursuite de la décollecte sur les valeurs européennes au profit des actions américaines.
- La solidité des fondamentaux américains
Bien que les valorisations des actions américaines soient largement supérieures à leur moyenne sur 10 ans, les indicateurs fondamentaux restent solides et soutiennent cette dynamique. Les États-Unis demeurent le moteur de croissance des marchés développés, avec une prévision de croissance économique de 2,2 % en 2025 (selon le FMI) et une progression anticipée des bénéfices par action de 14 % (contre seulement 8 % en Europe) en 2025. Ces perspectives favorables s’appuient sur la politique expansionniste attendue pour le nouveau mandat de Donald Trump : déréglementation de nombreux secteurs, allègement fiscal pour les entreprises et soutien accru à la productivité. Les petites capitalisations, plus exposées à la demande interne, devraient être soutenues par une politique économique de soutien à l’activité domestique.
- L’application d’un « stock picking » rigoureux sur les marchés financiers
En parallèle, le contexte politique et économique européen reste complexe. Le rapport Draghi souligne le besoin absolu d’intensifier les investissements sur la prochaine décennie pour espérer réduire l’écart de productivité avec les États-Unis. Toutefois, l’environnement actuel ne semble pas favorable à un tel effort, ce qui continue de peser sur les perspectives des actions européennes. Face à cette situation, nous maintenons une allocation privilégiant les actions américaines au détriment des actions européennes et émergentes. Néanmoins, des opportunités de croissance subsistent dans certains segments spécifiques, ce qui souligne l’importance d’un stock picking rigoureux. Parmi les marchés émergents, nous conservons une opinion favorable sur l’Inde, notamment après la correction récente, tout en restant prudents vis-à-vis de la Chine, en l’absence de mesures gouvernementales significatives pour stimuler durablement la demande.
En conclusion, nous restons globalement neutres sur les actions, avec un biais positif porté par un marché haussier qui pourrait persister en 2025. Toutefois, nous restons vigilants face aux incertitudes géopolitiques et aux effets potentiels de la politique commerciale protectionniste de Trump, notamment sur l’inflation américaine. Ces facteurs justifient une posture équilibrée et une gestion active pour capter les opportunités tout en maîtrisant les risques.
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Les marchés financiers obligataires
- Les banques centrales baissent leur taux
La prise de duration a bénéficié aux portefeuilles d’obligations européennes le mois dernier, alors que les taux à 10 ans allemands se rapprochent des niveaux les plus bas de l’année 2024, enregistrant une baisse de 55 points de base par rapport à leur pic annuel. Les taux courts allemands (2 ans) ont enregistré une baisse encore plus marquée, avec une diminution de 113 points de base par rapport à leur sommet, en raison des attentes de six baisses de taux sur les 12 prochains mois.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale a procédé à une nouvelle baisse de 25 points de base, conformément aux attentes du marché. Le ton adopté par la Fed est aujourd’hui plus prudent compte tenu du caractère inflationniste des politiques économiques que D. Trump souhaite mettre en place. Le marché anticipe désormais seulement trois baisses de taux supplémentaires au cours de l’année à venir. Après la forte remontée des taux en septembre et octobre, ces derniers se sont stabilisés en novembre. L'indice Global Aggregate, qui regroupe les obligations internationales de catégorie investment grade, a ainsi affiché une performance globalement neutre sur le mois.
- Un regard positif sur les marchés obligataires
Nous conservons un regard positif sur les obligations, notamment dans un environnement marqué par une baisse généralisée des taux directeurs, particulièrement en Europe.
Le crédit de qualité "investment grade" restent à privilégier sur des maturités moyen terme alors qu’il offre des rendements encore compétitifs comparés à la décennie précédente. L’accent est mis sur les obligations européennes, soutenues par des perspectives de baisses de taux plus marquées sur le continent et l’absence de pressions inflationnistes. Ces obligations se montrent généralement plus attrayantes que celles à haut rendement, en raison du resserrement significatif des spreads, ce qui contribue à une meilleure qualité de crédit pour les portefeuilles. Cependant, dans une recherche de rendement, les obligations à haut rendement ("High Yield") offrent des opportunités de diversification au sein d’un portefeuille à condition de limiter leur exposition.
Avec un taux de défaut historiquement bas, le marché américain, plus vaste et diversifié que son homologue européen, propose une prime de risque intéressante. Cependant, il est crucial de prendre en compte le coût de couverture du risque de change, qui peut neutraliser l’avantage de rendement entre obligations en euros et en dollars. Une sélection prudente d’obligations notées BB, avec des échéances courtes ou très courtes, permet de limiter les risques de défaut tout en réduisant la sensibilité aux variations de taux, un point particulièrement pertinent dans le contexte économique européen actuel.
- Un intérêt pour les obligations subordonnées financières
Les obligations subordonnées financières des grandes banques systémiques européennes constituent une option de diversification intéressante. Bien que leur subordination implique un risque accru comparé à la dette senior, les rendements qu’elles génèrent sont d’autant plus attractifs, soutenus par des bilans bancaires renforcés et des régulations européennes plus strictes au cours des dix dernières années. Toutefois, une approche prudente est recommandée, en favorisant des titres mieux positionnés dans la hiérarchie de subordination.
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Les investissements Alternatifs aux marchés financiers
Au sein des approches de gestion prudente, nous continuons de favoriser les stratégies alternatives long short action, notamment sur les marchés actuellement en difficulté (Europe/Chine). Ces stratégies s'avèrent particulièrement adaptées pour gérer les incertitudes actuelles, en offrant à la fois une protection contre les baisses et un potentiel de surperformance dans des conditions de marché plus complexes.
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Les Produits structurés
Les produits structurés restent un pilier essentiel de notre stratégie d'investissement. Leur flexibilité permet d’adresser les objectifs de rendement tout en maintenant une gestion rigoureuse du risque. La remontée des taux observée à l’automne a permis de capter des rendements compétitifs. Une sélection méticuleuse, associée à une diversification judicieuse des structures et des actifs sous-jacents, est primordiale pour optimiser leur potentiel de diversification et limiter les risques liés à une compréhension insuffisante des mécanismes sous-jacents.
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Les Actifs non cotés (Private Assets)
L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés ne cesse de croître, soutenu par une dynamique de baisse progressive des taux en 2024. Cette tendance oriente également les flux vers des fonds plus accessibles au grand public. À court terme, nous adoptons une position mesurée, mais nous restons confiants sur le potentiel du private equity, notamment à travers les stratégies secondaires, qui offrent des opportunités de valorisation intéressantes. De même, les fonds de co-investissement restent au centre de nos préoccupations pour maximiser les rendements tout en limitant les frais.
Les stratégies de dette privée continuent de gagner en popularité grâce à leurs solutions de financement attractives, notamment via la dette mezzanine et le growth buyout, qui soutiennent les entreprises en phase de croissance. Le capital-risque, en particulier dans les secteurs technologiques et liés à la transition énergétique, connaît également un regain d’intérêt, offrant des perspectives attractives pour les startups innovantes.
- L’Allocation conseillée
Pour les investissements non cotés, nous recommandons une stratégie diversifiée et inscrite dans le long terme. Une approche équilibrée s’avère essentielle pour tirer parti des différentes opportunités tout en limitant les ajustements brusques. Cela inclut :
- Les stratégies secondaires pour leur stabilité.
- Une exposition au capital-risque pour les opportunités à haut rendement.
- Des investissements dans le LBO (Leveraged Buyout) pour capitaliser sur l’effet de levier.
- Le growth equity, afin de bénéficier de la croissance des entreprises établies.
- La dette mezzanine, avec ses taux attractifs, comme outil clé de diversification et de génération de rendement.
Cette allocation vise à capturer le potentiel des marchés non cotés tout en maintenant une gestion prudente et proactive face à l'évolution constante de l'environnement économique.
BFM Business : Guillaume Lucchini se confie sur la gestion de patrimoine des sportifs de haut niveau
Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, a pris part à l’événement « Tout Pour Investir », organisé par BFM Business en collaboration avec Occur, dans une table ronde dédiée à la gestion de patrimoine des sportifs de haut niveau.
Lors de cette rencontre, il a participé à une conférence passionnante intitulée : « Investissement : le monde du sport en ébullition », aux côtés de Clarisse Castan, fondatrice et PDG de Ginger & Limón, et de Didier Poulmaire, avocat fiduciaire et président du think tank Sport et Citoyenneté. Cette table ronde a été animée par Sandra Gandoin, journaliste de BFM Business.
Au cours de son intervention, Guillaume Lucchini a notamment exploré les liens de plus en plus étroits entre le monde de l’investissement et celui du sport. Au cours de cette table ronde, il est, par ailleurs, revenu sur l’intérêt croissant des entreprises pour cet univers dynamique et fédérateur.
https://www.youtube.com/watch?v=eeverB39cy4
Sandra Gandoin. 2024 peut-elle être qualifiée d'« année zéro », marquant un rapprochement inédit entre les sportifs-investisseurs et le monde de l’entrepreneuriat ?
Guillaume Lucchini. Les Jeux Olympiques de 2024 ont brillamment mis en lumière l’univers du sport. Les pouvoirs publics se sont mobilisés avec rigueur pour faire de cet événement une réussite éclatante et offrir à nos athlètes les moyens de conquérir un maximum de médailles d’or. Et le succès fut au rendez-vous : 64 médailles, dont 16 en or, ponctuées de moments d’émotion intense grâce à des performances exceptionnelles de sportifs tels que Léon Marchand, Manon Apithy-Burnet, Cassandre Beaugrand ou Pauline Ferrand-Prévot.
Un certain nombre d’entreprises françaises ont également joué un rôle clé dans le succès de cette édition. Certaines ont franchi un pas décisif en s’engageant dans le monde du sport, que ce soit par des partenariats avec des athlètes ou en impliquant leurs salariés dans des projets inspirés par les valeurs sportives.
C’est pourquoi 2024 restera comme une année charnière pour le sport français. Elle a été le théâtre d’un rapprochement significatif entre les sportifs, les investisseurs et les entreprises, des sphères qui, jusqu’alors, ne communiquaient que trop rarement. À mon grand regret, les sportifs en activité s'intéressaient peu aux enjeux de l’entrepreneuriat.
Or, nous avons découvert que de nombreux sportifs – qu’ils soient encore en activité ou retraités – aspirent à mettre leurs compétences au service des entreprises. En retour, certaines entreprises manifestent une volonté croissante de collaborer avec ces athlètes, attirées non seulement par leur expertise, mais également par leurs qualités humaines : leur esprit d’équipe, leur résilience, et leur mentalité tournée vers la performance collective.
« Grâce au JO de Paris, certaines entreprises ont franchi un pas décisif en s’engageant dans le monde du sport »
Sandra Gandoin. Pensez-vous que l’esprit des Jeux Olympiques puisse perdurer ?
Guillaume Lucchini. Le sport est d’ores et déjà un secteur d’activité d’une importance capitale dans notre pays. Selon un rapport de la Banque Publique d’Investissement (BPI France), il représente 2,6 % du PIB national. Les entreprises de ce secteur génèrent aujourd’hui un chiffre d’affaires de 70 milliards d’euros, et les projections pour 2028 tablent sur des revenus dépassant les 100 milliards d’euros. Ce sont des chiffres particulièrement éloquents. Par ailleurs, environ 10 000 entreprises et micro-entreprises voient le jour chaque année dans ce domaine.
Le secteur sportif embrasse un vaste éventail d’activités : il s’étend des technologies de pointe à l’événementiel, de la santé au BTP. Le terrain de jeu est immense. Sur le plan sociétal, le sport constitue également un pilier essentiel. Il est un puissant vecteur de citoyenneté et d’éducation, et il joue un rôle crucial pour la jeunesse. À l’heure où les écrans envahissent nos vies, le sport agit comme un trait d’union.
Il y a, au sein de notre société, une réelle aspiration à retrouver certaines valeurs fondamentales. Et derrière cela se cachent également des enjeux de santé publique majeurs. En 2025, la santé mentale sera érigée en Grande Cause Nationale. L’une des réponses les plus importantes réside, là aussi, dans la promotion de l’activité physique et sportive.
Hélas, force est de constater que nous avons relégué le sport à l’arrière-plan de l’éducation scolaire. Contrairement à d’autres pays européens où il occupe une place centrale, nous sommes encore à la traîne. Toutefois, je crois fermement que nous rattraperons progressivement ce retard.
« Pour les sportifs, le rapprochement avec le monde économique et les entreprises offre une passerelle vers une reconversion plus naturelle »
Sandra Gandoin. Croyez-vous qu’un rapprochement durable entre le monde économique et le monde sportif soit réellement envisageable ?
Les besoins de financement dans le sport sont bien réels, et les entreprises, tout comme les sportifs investisseurs, s’y engouffrent avec enthousiasme. Pour ces derniers, il ne s’agit pas seulement d’une opération financière classique : ils cherchent également à s’impliquer dans l’aventure entrepreneuriale, à comprendre les technologies développées et à les intégrer dans leur quotidien.
Il y a, en outre, une dimension communicationnelle forte. Un sportif apporte avec lui une aura, un lien unique avec sa communauté de supporters. Prenons l’exemple d’un athlète qui, après une blessure, utilise un outil spécifique pour sa rééducation et retrouve une condition physique optimale. Lorsque cet athlète attribue publiquement son succès à cet outil, cela devient un argument de poids pour l’entreprise concernée.
Pour les sportifs, ce rapprochement avec le monde économique offre aussi une passerelle vers une reconversion plus naturelle. Il est bien connu que la transition entre une carrière marquée par une forte exposition médiatique et la retraite peut s’avérer brutale. Elle expose souvent les anciens sportifs à des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété, le burn-out, ou encore un sentiment d’isolement. Préparer cette reconversion en investissant dans des entreprises permet non seulement d’anticiper cette transition, mais aussi de l’adoucir.
« Un sportif de haut niveau doit sécuriser son patrimoine, comme le ferait un bon père de famille »
Sandra Gandoin. Nombreux sont les sportifs de haut niveau qui se sont retrouvés ruinés à cause de placements hasardeux. Quels sont réellement leurs besoins, et à quel moment convient-il d’intervenir ?
La première étape consiste à acquérir une résidence principale, réaliser un ou deux investissements locatifs et constituer un matelas de sécurité pour couvrir les besoins familiaux et financer, par exemple, les études des enfants.
Pour tous les sportifs, il est également crucial de mettre en place un écosystème de conseillers capable d’offrir un accompagnement global, intégrant les dimensions humaines, médicales et financières. Durant sa carrière, un sportif de haut niveau est soumis à une sollicitation permanente. Son agenda est souvent surchargé. Les joueurs évoluant dans les plus grands clubs se trouvent pris dans une spirale de rencontres : championnats, matchs de Coupe d’Europe, compétitions internationales et grands événements mondiaux. Leur présence à domicile devient rare.
Dans ces conditions, ils n’ont guère le temps – ni parfois l’expertise – pour réfléchir à la gestion de leur patrimoine.
Deux options s’offrent alors à eux : soit laisser les choses en l’état, au risque de compromettre le fruit de leur travail acharné ; soit s’entourer de professionnels compétents. Les plus grands joueurs ont compris l’importance de bâtir un cercle de confiance autour d’eux. Ces sportifs ne sont pas seulement des individus : ils incarnent de véritables TPE, voire PME, qui font vivre un écosystème entier.
« Notre multi-family office intègre un accompagnement spécifique sur le volet médical »
Sandra Gandoin. Comment les accompagne-t-on pour pérenniser et valoriser leur patrimoine ?
Être bien entouré est une nécessité. Sur ces sujets, les ligues professionnelles hésitent à s’impliquer, notamment depuis les scandales liés à l’UNFP et sa filiale commerciale ESC. De nombreux anciens joueurs avaient, à l’époque, été victimes de conseils financiers désastreux.
Cela dit, on observe désormais un effort accru des clubs pour accompagner leurs joueurs, notamment en matière de communication. Une mauvaise gestion de leur image peut, il est vrai, avoir des répercussions non seulement sur eux, mais aussi sur le club, ses revenus et ses sponsors.
Au-delà de la gestion patrimoniale et des investissements, en particulier dans des actifs non cotés, un autre aspect essentiel doit être pris en compte : le volet médical. Les carrières des sportifs peuvent s’arrêter brutalement, en raison d’une blessure ou à un problème de santé.
Les exemples abondent, que ce soit dans le rugby ou le football, où des erreurs de diagnostic ont eu des conséquences dramatiques. C’est pourquoi, au sein de notre multi-family office, nous avons intégré cet accompagnement spécifique. Nous mettons nos clients sportifs en relation avec des experts médicaux indépendants. Cette indépendance est cruciale, car des conflits d’intérêts peuvent surgir : l’intérêt du sportif n’étant pas toujours aligné avec celui de son club.
Baisse des taux : un nouveau souffle pour les OBO immobiliers
Le crédit demeure l’un des piliers de la vie économique et un levier incontournable de la croissance d’un pays. En France, entre mars 2022 et décembre 2023, la brutale remontée des taux d’intérêt, conjuguée aux difficultés rencontrées par les établissements bancaires, avait toutefois plongé le marché du financement dans une quasi-paralysie. Aujourd’hui, l’horizon s’éclaircit enfin pour les investisseurs. Sous l’impulsion de la Banque centrale européenne, les taux amorcent une lente décrue. Les établissement préteurs, redynamisés, adoptent, de leur coté, une stratégie commerciale plus offensive. Cette conjoncture favorable ravive naturellement l’intérêt pour certaines stratégies fondées sur l’effet de levier du crédit.
Une détente salutaire sur les marchés du crédit
Après plusieurs mois de vaches maigres, les établissements bancaires desserrent enfin l’étau. Attirés par une baisse progressive des taux d’intérêt, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à se presser aux portes des banques pour financer leurs projets, notamment dans l’immobilier.
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Les taux amorcent leur décrue
Le niveau des taux d’intérêt des crédits immobiliers repose sur une multitude de paramètres économiques : la marge des banques, les perspectives de croissance, ou encore les anticipations sur l'inflation. Mais l’un des leviers majeurs reste incontestablement le taux directeur fixé par la Banque centrale européenne (BCE). La bonne nouvelle ? L’institution, sous la direction de Christine Lagarde, a amorcé un tournant décisif dans sa politique monétaire. Depuis juin, elle a réduit son principal taux directeur – le fameux taux de dépôt – à trois reprises, le faisant passer de 4 % à 3,25 %, soit une baisse totale de 75 points de base.
Les taux des crédits immobiliers suivent cette tendance baissière. Selon la Fédération bancaire française, le taux d’intérêt moyen des nouveaux prêts à l’habitat en France a continué de reculer pour atteindre 3,33 % en septembre, toutes durées confondues. Cette dynamique, amorcée dès février, marque le dixième mois consécutif de baisse. À titre de comparaison, ce taux s’élevait encore à 3,60 % en janvier. Cette année, la France est tout simplement le pays de la zone euro dont les taux sont les plus compétitifs !
Les prêts à longue durée profitent tout particulièrement de ce mouvement. Entre décembre 2023 et septembre 2024, les taux des crédits sur 20 ans sont passés de 4,26 % à 3,50 %, tandis que ceux sur 25 ans ont chuté de 4,35 % à 3,59 %.
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La demande de crédit augmente
Pour Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, cette baisse des taux est une véritable aubaine. « Cette détente est salutaire. Nous retrouvons des conditions de financement comparables à celles de juin 2023. En somme, nous effaçons seize mois de hausses successives. Cela redonne des ailes aux investisseurs pour concrétiser de nouveaux projets », se réjouit-il. « D’autres baisses de taux orchestrées par la BCE restent envisageables ces prochains mois. Si de telles décisions était prises, nul doute que les taux de crédit immobilier continueront à baisser ».
Les résultats de l’enquête trimestrielle menée par la BCE auprès des banques confirment cette tendance : la demande de crédits à l’habitat a nettement progressé au cours du troisième trimestre.
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Une baisse des prix sur le marché de l’immobilier
Le contexte actuel semble particulièrement favorable aux acheteurs. Les signaux de reprise du marché immobilier se multiplient, confirmant une dynamique encourageante pour les acquéreurs.
Guillaume Lucchini met en lumière les facteurs de cette embellie : la conjugaison des baisses de taux et de prix a considérablement renforcé le pouvoir d’achat des emprunteurs. « Nos clients profitent pleinement de cette conjoncture avantageuse, » observe-t-il. « Les bilans bancaires témoignent d’ailleurs de cette tendance, avec une croissance soutenue des crédits accordés aux particuliers. Selon les récentes études de la Banque de France, le nombre de prêts a bondi de 30 % en l’espace de quelques mois. »
Au premier semestre 2024, les prix au mètre carré ont enregistré une baisse de 8 % sur un an en France, prolongeant une tendance amorcée en 2023 avec un recul de 4 %. « Cette correction des prix constitue également un signal d’opportunité, » ajoute Guillaume Lucchini, fondateur de Scala Patrimoine. Et de conclure : « Les acquéreurs disposent aujourd’hui d’un net avantage, se trouvant désormais en position de force. »
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Des politiques commerciales plus agressives
Bien que le stock des crédits immobiliers soit en légère baisse en septembre (-0,8 %), la production de crédits à l’habitat, hors renégociations, affiche une nette progression. Elle s’établit à 9,6 milliards d’euros pour ce mois, marquant une reprise notable après le creux de 6,9 milliards enregistré en mars 2024.
Pour les mois à venir, Guillaume Lucchini, fondateur de Scala Patrimoine, se montre résolument optimiste. « Les banques pourraient être tentées d'adopter une posture encore plus agressive sur le plan commercial, d’autant que le marché français reste particulièrement solide. L’endettement des ménages demeure contenu », affirme-t-il. En effet, les chiffres témoignent d’une très faible sinistralité des crédits, avec un taux d’encours douteux à peine supérieur à 0,97 % au 31 décembre 2023.
À ceux qui envisagent de temporiser davantage, Guillaume Lucchini met en garde contre une attente qui pourrait se révéler contre-productive. « Nul ne peut aujourd’hui prédire avec certitude une nouvelle baisse des taux en 2025. Les banques ont déjà considérablement assoupli leurs conditions d’accès au crédit. Les investisseurs disposant d’un projet prometteur auraient tout à perdre à repousser sa concrétisation. Il est crucial de garder en mémoire qu’il est peu probable que nous retrouvions des taux inférieurs à 1,5 % sur 25 ans, comme ce fut le cas il y a quelques années. »
Par ailleurs, les banques se montrent désormais plus flexibles sur le montant des apports, souvent fixés autour de 10 à 15 % du prix d’achat. « Les profils solides disposent d’un véritable levier pour négocier des taux avantageux. Certains investisseurs ont même réussi à obtenir des décotes significatives par rapport aux barèmes affichés », souligne Guillaume Lucchini.
Une période idéale pour les opérations d'OBO immobiliers ?
L'Owner Buy Out (OBO) est une stratégie financière particulièrement prisée par les dirigeants et propriétaires en quête d’optimisation patrimoniale. Cette opération permet non seulement de diversifier ses actifs, mais aussi de préparer une transmission en douceur, tout en monétisant une partie de son patrimoine.
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Monétiser une partie de son patrimoine
Dans une perspective patrimoniale, l’OBO offre une solution ingénieuse : céder un bien, souvent à une structure partiellement contrôlée par le cédant lui-même, tout en conservant une participation au capital. Ce montage repose sur un schéma juridique et financier précis, impliquant la création d’une société ad hoc – généralement une holding – financée par emprunt et, dans certains cas, par l’apport d’investisseurs tiers.
Appliquée au domaine immobilier, cette approche présente de nombreux avantages. Elle permet au propriétaire de :
- Libérer des liquidités immédiatement.
- Réduire l’assiette imposable au titre de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).
- Préserver une continuité dans la gestion des actifs.
Dans un cadre successoral, l’OBO s’impose comme un levier stratégique. Il facilite une transmission intergénérationnelle en répartissant les parts sociales de la holding entre les héritiers, tout en évitant une dispersion du patrimoine immobilier. Comme le souligne le fondateur de Scala Patrimoine : « cette méthode conjugue optimisation fiscale, protection des intérêts familiaux et pérennité des actifs. Pour les entrepreneurs et les sportifs de haut niveau, l’OBO constitue ainsi un outil redoutablement efficace. Il permet de sécuriser leurs revenus futurs tout en différant autant que possible le poids du remboursement de l’emprunt souscrit. »
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Un contexte favorable à exploiter
Le détente progression des taux offre un terrain favorable à la mise en œuvre de telles opérations. Et la baisse des prix sur les marchés immobiliers, l’OBO devient une opportunité encore plus attractive. Guillaume Lucchini explique : « Les familles souhaitent tirer parti de la baisse des prix et de la décrue progressive des taux d’intérêt pour transmettre leur patrimoine immobilier à la génération suivante, tout en maximisant l’effet de levier du crédit. Cette approche présente également l’avantage d’alléger la charge de l’Impôt sur la Fortune immobilière. »
Le dirigeant ajoute : « De plus, les investisseurs conservent aujourd’hui une marge de manœuvre importante pour renégocier leurs crédits dans l’éventualité d’une nouvelle baisse des taux. »
Un exemple d’OBO immobilier
Les équipes de Scala Patrimoine apportent régulièrement leur expertise dans le cadre d’opérations d’OBO (Owner Buy-Out). Tout récemment, notre multi-family office a accompagné une opération de refinancement complexe, incluant une restructuration du capital. Cette intervention a notamment permis d’organiser un transfert d’actifs entre générations, d’un parent à ses enfants, tout en optimisant le refinancement de la dette selon une approche réfléchie et cohérente avec une vision patrimoniale.
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La création de revenus sur le long terme
L’opération s’inscrit dans le cadre d’une opération restructuration immobilière effectuée dans une logique d’anticipation de transmission de patrimoine sur trois générations.
Il s’agissait de la détention patrimoniale de murs à usage commercial loués nus. Ces murs étant détenus en direct et en démembrement de propriété suite au décès du père anciennement propriétaire. La mère étant devenue usufruitière et son fils nu-propriétaire suite au décès).
Afin de structurer la détention de ces murs en pleine propriété au sein d’une société commerciale, les murs ont été cédés concomitamment par l’usufruitière et le nu propriétaire à cette société nouvellement constituée. Le capital social de cette société commerciale a été réparti avec une forte surpondération en faveur de l’ancien nu propriétaire. Une détention minimale en pleine propriété par l’ancienne usufruitière ayant été par ailleurs prévue.
Les murs étant toujours loués donc productifs de revenus, leur rattachement à la société a permis de refinancer ces murs via la contraction d’un emprunt bancaire porté au passif de la société (les loyers couvrant les annuités de remboursement d’emprunt), tout en ménageant la possibilité à l’un ou l’autre des actionnaires de mettre à disposition de ladite société un compte courant d’associé en complément de l’emprunt bancaire, afin de faciliter cette opération de refinancement.
« Dans le cas présent, l’OBO a permis de structurer et d’encapsuler la rémunération de l’investisseur, évitant ainsi qu’elle ne s’expose à des tranches marginales d’imposition trop élevées. » tient à préciser Guillaume Lucchini.
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Une anticipation successorale
De plus, la quasi-totalité des actions de la société commerciale détenues par le fils (actions détenues en pleine propriété au moment de la constitution de la société) a fait l’objet, dans la foulée, d’une donation en nue-propriété au profit de ses propres enfants, donc aux petits-enfants, permettant une complète anticipation successorale.
Au final, le capital de la société commerciale était donc détenu :
- Pour partie, en pleine propriété par la mère
- Pour partie, en pleine propriété par le fils
- En grande partie, en usufruit par le fils
- En grande partie, en nue-propriété par les petits enfants
Conclusion
L’intérêt de recourir à un multi-family office tel que Scala Patrimoine se révèle particulièrement crucial, notamment lorsque les emprunteurs sont des chefs d’entreprise dont le patrimoine mêle à la fois des dimensions personnelles et professionnelles. Ces configurations, souvent complexes, sont parfois mal comprises ou insuffisamment prises en compte par les établissements bancaires.