Paris Match : expatriation et placements financiers, les conseils de Guillaume Lucchini
Changer de pays, c’est embrasser une aventure exaltante… mais ce choix peut profondément bouleverser la gestion de votre patrimoine. Certains produits d’investissement français, par exemple, ne sont pas reconnus à l’étranger. Tandis que les règles fiscales locales peuvent remettre en question votre stratégie financière. Interrogé par les journalistes Léo Monégier et Silvia Simao, Guillaume Lucchini, associé fondateur du cabinet Scala Patrimoine, décrypte les enjeux liés à l'expatriation et livre ses recommandations dans une interview exclusive pour Paris Match.
Expatriation : une analyse au cas par cas s’impose
Tous les expatriés ne partagent pas les mêmes réalités ni les mêmes contraintes, qu’elles soient d’ordre fiscal ou financier. Chaque situation mérite donc une étude personnalisée. « Avant tout départ, il est essentiel d’examiner en détail ses placements afin d’en vérifier la compatibilité avec ses projets de vie. Par exemple, l’ouverture d’un PEA (Plan d’Épargne en Actions) est interdite depuis l’étranger. Toutefois, si ce plan a été ouvert avant le départ de France, il peut être conservé. A la condition cependant de ne pas résider dans un État ou territoire non coopératif sur le plan fiscal », avertit Guillaume Lucchini.
Autre point crucial : la gestion de la résidence principale lors d’un départ à l’étranger. Fiscalement, un bien immobilier perd son statut de résidence principale dès lors que son occupant passe moins de 185 jours par an en France. A fortiori s’il est mis en location. « Cependant, la législation accorde une certaine latitude aux expatriés en leur permettant de vendre ce bien dans un délai d’un an après leur départ, tout en bénéficiant d’une exonération sur les plus-values immobilières », précise le fondateur de Scala Patrimoine.
Le rôle stratégique de l’assurance-vie luxembourgeoise
Si l’assurance-vie reste un pilier de l’épargne en France, son régime fiscal particulier peut entrer en conflit avec celui du pays d’accueil. Une solution existe cependant : l’assurance-vie luxembourgeoise. Elle est plus souple et s’adapte mieux aux contraintes fiscales locales.
« Ce type de contrat, généralement accessible à partir de 250 000 euros, permet d’investir dans la devise de son choix », explique Guillaume Lucchini. Il précise : « Il peut s’agir de l’euro ou d’une autre monnaie. » Il met toutefois en garde : « Chaque pays appliquant ses propres règles, il est essentiel de rester vigilant. » Par exemple, en Espagne, si aucune garantie décès complémentaire n’a été souscrite, le contrat peut être assimilé à un simple compte-titres. Dans ce cas, il perd ses avantages fiscaux.
L’immobilier, un placement toujours prisé dans le cadre d'une expatriation
L’investissement immobilier reste une valeur refuge, même pour les expatriés. Un expatrié bénéficie généralement de revenus confortables. « Cela lui permet d’avoir une capacité d’épargne solide. Pour optimiser ses placements, il peut utiliser l’effet de levier du crédit. En France, les taux fixes sont encore largement disponibles. Contrairement à d’autres pays, ces taux sont attractifs pour ceux ayant une forte capacité d’emprunt. » conclut Guillaume Lucchini.
Le multi-family office, un modèle d’avenir selon Scala Patrimoine
Le 1er avril, L’Agefi a réuni près de mille participants lors du Salon des carrières dans la finance, Talent for Finance. Étudiants, jeunes actifs et professionnels s’y sont retrouvés pour échanger autour des métiers de la finance. Guillaume Lucchini, fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, faisait partie des intervenants. Il y a partagé sa vision de l’évolution des métiers du conseil en gestion de patrimoine.
Multi-family office : les enjeux d’un métier d’exigence
Interrogé par Ludivine Garnaud, rédactrice en chef des événements du groupe Agefi, Guillaume Lucchini a donné sa définition du multi-family office.
« C’est un cabinet de conseil qui accompagne les familles dans la gestion, l’organisation et la transmission de leur patrimoine. » Selon lui, une condition est indispensable pour exercer ce métier : « Proposer un accompagnement totalement indépendant, sans conflit d’intérêts, reposant sur une rémunération exclusivement fondée sur les honoraires. »
Hélas, constate-t-il, le mot “conseil” est souvent galvaudé. Ce métier, historiquement lié aux établissements bancaires, s’est longtemps limité à la distribution de produits financiers. Dans ce cadre, la rémunération provenait essentiellement de la vente. « Issu du monde du droit, j’ai toujours été convaincu que le conseil devait incarner l’indépendance, l’absence de conflits d’intérêts et une réelle valeur ajoutée », confie-t-il.
La demande pour un accompagnement sincère, structurant et transparent ne cesse d’augmenter. Ce besoin est particulièrement fort chez les chefs d’entreprise.
« J’ai fondé Scala Patrimoine en m’inspirant du modèle des avocats. Le conseil ne doit pas être biaisé par des enjeux commerciaux liés à la vente de produits financiers. Grâce à une rémunération transparente et fondée sur les honoraires, nos clients nous paient directement. Nous ne sommes donc redevables ni à un assureur, ni à une société de gestion. »
Le rôle du family officer repose aussi sur une collaboration étroite avec des experts extérieurs. Il travaille avec des professionnels du chiffre et du droit : experts-comptables, notaires ou avocats. Cette synergie crée une véritable valeur ajoutée pour les clients.
Les métiers du patrimoine : un avenir prometteur
À l’image des professions juridiques, les métiers liés à la gestion de patrimoine embrassent toutes les dimensions de la vie de leurs clients — bien au-delà des seules questions financières auxquelles on les a trop souvent cantonnés. « On oublie que le cœur de notre métier est avant tout de protéger nos clients, de les sécuriser face aux aléas de l’existence : perte d’emploi, incapacité, décès… »
Pour Guillaume Lucchini, la gestion de patrimoine se rapproche du droit par sa dimension réflexive et structurante : « Les objectifs de nos clients, leurs envies, leurs projets évoluent avec le temps. Il faut être en mesure d’accompagner cette temporalité. »
Un virage technologique
L’avenir de la profession, selon lui, s’annonce sous les meilleurs auspices. Dans un cadre juridique et fiscal en constante évolution, les opportunités sont nombreuses. Toutefois, le métier devra se repenser à l’aune des révolutions technologiques en cours. « L’émergence du digital et de l’intelligence artificielle nous invite à réinventer notre rôle. Les clients n’auront plus besoin d’un professionnel pour souscrire un fonds indiciel. En revanche, ils auront plus que jamais besoin d’un accompagnement humain, structuré, indépendant. »
Le fondateur de Scala Patrimoine est convaincu que le métier tendra vers un modèle davantage inspiré du multi-family office : un accompagnement global, centré sur l’organisation, la structuration et la transmission.
La notion d’indépendance et de transparence sera donc cruciale. « De plus en plus de jeunes font le pari d’un métier d’accompagnement, rémunéré directement par le client, et porteur de valeur ajoutée juridique et fiscale. C’est ainsi qu’émergera une nouvelle génération de professionnels formés avec exigence, prêts à exercer la profession qu’ils désirent : bien loin du rôle de simples vendeurs de produits », conclut-il.
Podcast « Passion Patrimoine » : les confidences de Guillaume Lucchini
Dans le cadre de son podcast « Passion Patrimoine », la journaliste Carine Dany part à la rencontre des grandes figures de la gestion de patrimoine et de la gestion d'actifs. Elle explore avec eux non seulement leur parcours professionnel, mais aussi des aspects plus intimes : leurs motivations, leurs ambitions et la passion qui les anime.
Cette semaine, c'est Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, qui s'est prêté au jeu de l'interview.
Family officer : un métier de passion
Dans la première partie de l'entretien, Carine Dany s'attache à comprendre les ressorts de la motivation de Guillaume Lucchini. Celui-ci met en lumière la richesse infinie de son métier et l'effervescence intellectuelle qui nourrit son quotidien. « En tant que chef d'entreprise, mes journées sont souvent comparables à des montagnes russes. Mais c'est précisément ce qui rend cette aventure exaltante : bâtir une activité, tisser des relations durables, donner du sens au temps qui passe. Ce qui m'anime avant tout, c'est la capacité à fédérer des talents autour d'un projet, à construire ensemble, à nous challenger mutuellement. Aujourd'hui, je n'ai pas l'impression de travailler : c'est la passion qui me guide. » explique-t-il.
Issu du monde juridique, Guillaume Lucchini souligne également qu'il fut parmi les premiers à aborder son métier sous un prisme juridique et fiscal. « À mes débuts, dans les grands groupes de gestion de patrimoine, la majorité des professionnels que je croisais venaient du domaine de la finance. »
Dans cet épisode, le fondateur du multi-family office revient également sur les transformations du secteur et sa manière d'aborder ses missions. « Pour moi, le produit n'est que la conséquence d'une stratégie patrimoniale bien pensée. Or, un besoin s'est fait sentir face à la déception de certains clients quant à leur relation avec leur banque, où l'accompagnement des familles dans leurs projets patrimoniaux s'est peu à peu effrité. » En cause : un modèle financier préférant la commercialisation des produits maison à une approche en architecture ouverte. « Cette vision centrée sur le produit restreignait les perspectives et limitait la personnalisation des solutions proposées. » souffle-t-il.
L'indépendance du conseil en gestion de patrimoine au cœur de sa démarche
En fondant Scala Patrimoine, Guillaume Lucchini a souhaité insuffler une nouvelle dynamique au conseil en gestion de patrimoine, avec une ambition forte : garantir une indépendance totale, tant sur le plan réglementaire et financier que capitalistique. « Cette volonté d'apporter une réelle valeur ajoutée à nos clients a guidé chaque étape de notre développement. Depuis la création, chaque euro gagné fait l'objet d'un réinvestissement dans le cabinet. Je ne prétends pas détenir une vérité absolue, mais je suis convaincu que pour accompagner efficacement nos clients, il est primordial de leur offrir une expertise solide et diversifiée, directement intégrée à notre structure. » explique-t-il. Avant d'ajouter : « Nous avons aussi bâti notre modèle autour d'une transparence absolue, en refusant le système des rétrocessions qui prévaut encore sur le marché. »
Au micro de Carine Dany, il rappelle qu'intervenir en amont dans la gestion patrimoniale permet une réflexion sereine et approfondie sur des enjeux complexes, qu'ils soient juridiques, fiscaux ou liés à la transmission. Ce métier exige une expertise pointue dans de nombreux domaines : ingénierie patrimoniale, financement, immobilier, gestion financière... Une approche qu'il résume ainsi : « Il est essentiel de définir des objectifs clairs. Gérer un patrimoine ne consiste pas seulement à rechercher un rendement, mais aussi à préserver une valeur refuge. Tout ne doit pas être exposé aux risques : notre rôle est d'assurer une diversification prudente tout en répondant aux besoins patrimoniaux et familiaux. »
En guise de conclusion, il insiste sur l'importance d'entretenir une relation d'honnêteté absolue avec ses clients. « Lorsqu'il s'agit de dire les choses, même les plus difficiles, nous n'hésitons jamais. Une relation de confiance ne peut exister qu'à travers le respect et la transparence réciproques. »
Cliquez ici pour écouter le podcast
Guillaume Lucchini intègre le classement Choiseul Finance de Demain 2025
Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, figure parmi les 200 jeunes leaders qui façonnent l’avenir de la finance. Une liste qui a été publiée lors de seconde édition du classement Choiseul Finance de Demain 2025.
Un classement qui met en avant les talents de la finance
En collaboration avec CFNEWS et Haussmann Executive Search, l'Institut Choiseul publie la deuxième édition du classement Finance de Demain. Une publication qui met en lumière les talents de moins de 40 ans incarnant une finance innovante et engagée.
Le palmarès distingue les leaders de six grandes catégories : Private Equity, Financement, Advisory, Asset Management, Wealth Management et Fintech.
Dans chacune de ces disciplines, cinq profils particulièrement prometteurs ont ainsi été sélectionnés. Nous sommes très heureux de vous annoncer que Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi-family office Scala Patrimoine, figure parmi ces personnalités, remarquées dans la catégorie Wealth Management.
Les nouveaux visages d’une finance engagée et en pleine transformation
Cette nouvelle édition du classement Choiseul Finance de Demain 2025 met en avant les acteurs d’une finance plus transparente, responsable et tournée vers les grands enjeux de demain.
Guillaume Lucchini réagit à cette distinction. "Au-delà de cette reconnaissance, je mesure chaque jour la chance d’exercer un métier exigeant et stimulant, aux côtés de familles, d’entrepreneurs et de sportifs de haut niveau. Cette distinction reflète également le combat que nous menons chez Scala Patrimoine. Apporter toujours plus de transparence à la gestion de patrimoine et redéfinir le rôle de la finance pour concilier performance et impact sociétal.
Elle illustre aussi la vision stratégique qui nous anime depuis plus de 10 ans. Celle de défendre une approche indépendante et engagée du conseil en gestion de patrimoine. Une finance responsable, c’est avant tout celle de nos clients, qui voient l’argent non comme une fin en soi, mais comme un levier de transformation. Je tiens également à remercier chaleureusement nos partenaires – experts en finance, comptabilité et droit – avec qui nous partageons la conviction qu’un conseil interprofessionnel et horizontal est un véritable catalyseur de succès pour nos clients."
Nous félicitons l’ensemble des lauréats ainsi que tous ceux qui œuvrent pour bâtir une finance plus éthique.
Les 100 qui font le patrimoine en 2025
Le groupe Ficade a dévoilé la liste des 100 personnalités qui font le patrimoine en 2025. Guillaume Lucchini, Associé-dirigeant de Scala Patrimoine y figure.
Guillaume Lucchini parmi les personnalités qui comptent
Les journalistes de Gestion de Fortune, Décideurs Magazine, Profession CGP, Patrimoine24 et Investissement Conseils se sont réunis pour désigner les "100 personnalités qui font le patrimoine" en 2025.
Ces lauréats, dévoilés lors du Grand Forum du Patrimoine, ont été sélectionnés pour leur action déterminante et leur influence au sein de l’écosystème financier et patrimonial. Un univers professionnel dévoué au service des épargnants, des familles, des dirigeants d’entreprise et des entrepreneurs.
Nous sommes très heureux de vous annoncer que Guillaume Lucchini, président fondateur de Scala Patrimoine, figure parmi ces personnalités prestigieuses, pour la seconde fois après l’édition 2023. Il rejoint un cercle d’élite aux côtés d’avocats, de notaires, d’universitaires, de family officers, ainsi que de banquiers privés de renom.
Le portrait de Guillaume Lucchini publié par le groupe Ficade
Fort d'une expérience acquise au sein de cabinets de conseil, Guillaume Lucchini fonde en 2014 Scala Patrimoine. Ce multi-family office indépendant s’adresse à une clientèle exigeante — entrepreneurs et sportifs de haut niveau — pour les accompagner dans la gestion de leurs enjeux patrimoniaux et entrepreneuriaux. Fidèle à une vision à long terme, Scala Patrimoine conseille ainsi ces familles sur plusieurs générations. Sa mission : optimiser et valoriser leur patrimoine tout en incarnant une approche sur mesure et innovante.
Récompensé par le Trophée de la Gestion de Patrimoine, décerné par le magazine Gestion de Fortune, Guillaume Lucchini partage ainsi son expertise en intervenant dans les Masters 2 en Droit du Sport d’Aix-Marseille et de Lille.
Guillaume Lucchini défend un modèle fondé sur l’excellence du conseil et l’absence totale de conflits d’intérêts. Ce positionnement repose sur un système de rémunération exclusivement basé sur des honoraires de conseil, garantissant une indépendance et une impartialité totales. Œuvrant en interprofessionnalité, il a par ailleurs su rassembler autour de lui une équipe de professionnels aguerris, unis par une adhésion forte aux valeurs d’excellence et de transparence portées par Scala Patrimoine.
Présent à Paris, Marseille et Genève, le multi-family office s’inscrit dans une dynamique résolument internationale. Le cabinet s’appuie pour cela sur une approche consolidée des patrimoines et sur les outils numériques les plus avancés.
La réaction de Guillaume Lucchini, Président de Scala Patrimoine
« Cette reconnaissance met en lumière notre modèle fondé sur l’excellence du conseil et l’absence totale de conflits d’intérêts, des principes qui guident notre action depuis la création de Scala Patrimoine en 2014. Elle valorise également le travail remarquable accompli par nos équipes ainsi que la stratégie de développement ambitieuse que nous avons menée au service des entrepreneurs et des sportifs de haut niveau.
Avec des implantations à Paris, Marseille et l'ouverture en 2024 de notre filiale à Genève, notre multi-family office s’inscrit donc dans une dynamique résolument internationale. Travaillant en interprofessionnalité, nous avons su rassembler autour du cabinet une équipe de professionnels expérimentés, habitués à gérer des opérations transfrontalières complexes.
Je profite donc de ces quelques lignes pour remercier chaleureusement l'ensemble de nos partenaires – professionnels du chiffre et du droit – pour leur précieuse collaboration à nos côtés. »
Décideurs Patrimoine : Adrien Tourbet décrypte le rôle des fonds infrastructures
Les infrastructures constituent l’épine dorsale du développement d’un pays. À l’heure où l’humanité fait face à une croissance démographique fulgurante, à une révolution numérique d’une ampleur inédite et à l’urgence impérieuse de la transition écologique, les défis sociétaux ne cessent de se multiplier. Dans ce contexte, les besoins d’investissements dans ce domaine atteignent des sommets. Et sur cet aspect, les fonds de private equity spécialisés dans les infrastructures jouent un rôle essentiel. Adrien Tourbet, responsable des investissements non cotés au sein du multi-family office Scala Patrimoine, analyse pour le magazine Décideurs Patrimoine leurs actions.
Des besoins colossaux
Les besoins mondiaux en infrastructures, estimés à 2 500 milliards de dollars par an sur les vingt prochaines années, dépassent largement les capacités financières des pouvoirs publics. Ce déficit de financement impose donc un recours aux capitaux privés. Les fonds de private equity dédiés à cette classe d’actifs suscitent d'ailleurs un intérêt grandissant des investisseurs en raison de leur stabilité, de leur faible corrélation avec les cycles économiques et de leur résilience face aux crises, qu’il s’agisse de la pandémie de Covid-19 ou de la guerre en Ukraine.
Adrien Tourbet confirme cette robustesse dans les colonnes de Décideurs Patrimoine : « cette classe d’actifs se distingue par sa résilience face aux turbulences économiques. Fournissant des services essentiels à la population, les infrastructures répondent à des besoins constants. Au fil des années, ces fonds ont démontré leur solidité, traversant sans encombre des crises majeures. »
Ces fonds se caractérisent également par des rendements souvent indexés sur l’inflation et se concentrent sur des actifs stratégiques : infrastructures essentielles (transport, énergie, bâtiments publics), numériques (centres de données, fibre optique) et écologiques (énergies renouvelables, gestion des déchets).
Une dynamique positive
Structurés en véhicules d’investissement fermés, généralement sur une durée de 10 à 15 ans, ces fonds se déploient sur des projets dits greenfields (projets naissants) ou brownfields (actifs matures). Le secteur des infrastructures connaît une croissance accélérée, soutenue par des levées de fonds records. À titre d’exemple, Brookfield a mobilisé 28 milliards de dollars, tandis qu’Antin Infrastructure Partners a levé 9,8 milliards d’euros. Selon les projections, ce secteur pourrait s’imposer comme la première classe d’actifs sous gestion d’ici 2026.
Une étude de France Invest révèle qu’en 2021, les acteurs français de l’infrastructure ont investi 8,9 milliards d’euros. Un chiffre qui a doublé depuis 2017. « Les infrastructures pourraient, dès 2026, surpasser l’immobilier pour devenir la première classe d’actifs sous gestion. Avec un volume estimé à 1 870 milliards de dollars » observe ainsi Adrien Tourbet.
Une classe d’actifs portée par « les investissements verts »
Portés par la transition énergétique, ces fonds contribuent à la décarbonation et à la modernisation des infrastructures. Ils stimulent également l’innovation tout en favorisant la création d’emplois.
Cependant, ils ne sont pas exempts de défis. La régulation, la faible liquidité, la concurrence accrue entre acteurs sont autant d’obstacles à surmonter.
Malgré ces contraintes, Adrien Tourbet conclut sur une note optimiste : « Les fonds de private equity jouent un rôle de catalyseur économique. En modernisant les infrastructures, ils soutiennent la croissance, stimulent les avancées technologiques et encouragent la création d’emplois locaux. »
Les Échos : Guillaume Lucchini explore les enjeux de la cession d’entreprise
Pour un entrepreneur, vendre son entreprise représente bien plus qu’un simple acte économique : c’est une étape cruciale, mêlant considérations professionnelles et bouleversements personnels. Au-delà des enjeux émotionnels, cette transition implique des choix complexes, notamment sur le plan patrimonial. Une anticipation méticuleuse s’avère donc essentielle pour maîtriser l’impact fiscal et préparer l’avenir, qu’il s’agisse de protéger ses proches ou de valoriser son patrimoine.
Dans un dossier spécial, Les Échos, sous la plume de Laurence Boccara, Laurence Delain et Françoise Paoletti, est allé à la rencontre de Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi-family office Scala Patrimoine. Ensemble, ils explorent les stratégies patrimoniales et les solutions d’investissement taillées sur mesure pour les entrepreneurs en phase de cession.
Structurer son patrimoine : un levier d’optimisation fiscale et organisationnelle
Dans leur enquête intitulée « J’ai vendu mon entreprise : que faire de mon argent ? », Les Échos soulignent l’importance de créer une structure juridique adaptée, comme une holding ou une société civile immobilière (SCI). Ces entités permettent non seulement d’alléger la fiscalité liée à la cession, mais aussi de mieux organiser la gestion des actifs post-cession. Une holding, par exemple, offre des avantages comme le régime mère-fille ou l’apport de titres dans un cadre fiscal optimisé. Lorsqu’elle est constituée suffisamment tôt, cette structure apporte une grande flexibilité pour réinvestir le capital tout en limitant l’imposition immédiate.
Le choix du régime matrimonial s’avère également important. Il joue, en effet, un rôle clé dans la protection du conjoint. Des dispositifs comme la clause de préciput ou la souscription à une assurance-vie peuvent ainsi garantir un équilibre financier dans le couple.
La transmission du patrimoine, quant à elle, exige une planification rigoureuse. L’utilisation des abattements fiscaux pour les donations constitue une opportunité majeure : chaque parent peut transmettre jusqu’à 100 000 euros par enfant, tous les 15 ans, sans imposition. Au-delà de ce seuil, des droits de succession s’appliquent. « Il est souvent moins coûteux de payer des droits de donation de son vivant que de laisser des héritiers régler des droits de succession importants sans préparation. De plus, ces droits peuvent être pris en charge par le donateur », souligne d'ailleurs Guillaume Lucchini.
Investir : des solutions pour valoriser son capital lors de la cession de son entreprise
Les solutions d'investissement sont nombreux. Parmi les options privilégiées, le private equity séduit particulièrement les entrepreneurs. Ce type d’investissement leur permet de réinjecter des fonds dans un domaine qu’ils maîtrisent souvent déjà. « Ils ont parfois eux-mêmes eu recours à ce marché lors du lancement ou du développement de leur entreprise. Pour un ancien dirigeant, le risque est perçu comme une opportunité : plus il est élevé, plus le rendement potentiel l’est également », rappelle une journaliste. En investissant dans des entreprises innovantes ou à forte croissance, les entrepreneurs diversifient leur patrimoine tout en restant acteurs du tissu entrepreneurial.
Autre pilier de l’investissement patrimonial : l’assurance-vie, en particulier sa déclinaison luxembourgeoise. Avec une souplesse accrue dans les supports d’investissement, une fiscalité attractive et une protection juridique renforcée, elle s’impose comme une solution incontournable pour sécuriser et dynamiser les fruits de la cession.
Enfin, les actifs tangibles tels que l’immobilier, les forêts ou les vignobles continuent de séduire. Ces biens allient valeur patrimoniale et avantages fiscaux, tout en offrant une dimension tangible qui rassure les investisseurs.
L’avis de Scala Patrimoine
Vendre une entreprise, ce n’est pas seulement tourner une page, c’est ouvrir un nouveau chapitre riche en opportunités. Cette étape représente une chance unique de monétiser son patrimoine, de le structurer et de poser les bases d’un avenir serein et ambitieux. Anticiper les aspects juridiques et fiscaux et choisir des investissements judicieux sont des leviers essentiels pour transformer cette cession en tremplin. Se faire accompagner par des experts, comme ceux de Scala Patrimonial, est donc crucial pour faire les bons choix et maximiser les bénéfices de cette étape décisive.
BFM Business : Guillaume Lucchini se confie sur la gestion de patrimoine des sportifs de haut niveau
Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, a pris part à l’événement « Tout Pour Investir », organisé par BFM Business en collaboration avec Occur, dans une table ronde dédiée à la gestion de patrimoine des sportifs de haut niveau.
Lors de cette rencontre, il a participé à une conférence passionnante intitulée : « Investissement : le monde du sport en ébullition », aux côtés de Clarisse Castan, fondatrice et PDG de Ginger & Limón, et de Didier Poulmaire, avocat fiduciaire et président du think tank Sport et Citoyenneté. Cette table ronde a été animée par Sandra Gandoin, journaliste de BFM Business.
Au cours de son intervention, Guillaume Lucchini a notamment exploré les liens de plus en plus étroits entre le monde de l’investissement et celui du sport. Au cours de cette table ronde, il est, par ailleurs, revenu sur l’intérêt croissant des entreprises pour cet univers dynamique et fédérateur.
https://www.youtube.com/watch?v=eeverB39cy4
Sandra Gandoin. 2024 peut-elle être qualifiée d'« année zéro », marquant un rapprochement inédit entre les sportifs-investisseurs et le monde de l’entrepreneuriat ?
Guillaume Lucchini. Les Jeux Olympiques de 2024 ont brillamment mis en lumière l’univers du sport. Les pouvoirs publics se sont mobilisés avec rigueur pour faire de cet événement une réussite éclatante et offrir à nos athlètes les moyens de conquérir un maximum de médailles d’or. Et le succès fut au rendez-vous : 64 médailles, dont 16 en or, ponctuées de moments d’émotion intense grâce à des performances exceptionnelles de sportifs tels que Léon Marchand, Manon Apithy-Burnet, Cassandre Beaugrand ou Pauline Ferrand-Prévot.
Un certain nombre d’entreprises françaises ont également joué un rôle clé dans le succès de cette édition. Certaines ont franchi un pas décisif en s’engageant dans le monde du sport, que ce soit par des partenariats avec des athlètes ou en impliquant leurs salariés dans des projets inspirés par les valeurs sportives.
C’est pourquoi 2024 restera comme une année charnière pour le sport français. Elle a été le théâtre d’un rapprochement significatif entre les sportifs, les investisseurs et les entreprises, des sphères qui, jusqu’alors, ne communiquaient que trop rarement. À mon grand regret, les sportifs en activité s'intéressaient peu aux enjeux de l’entrepreneuriat.
Or, nous avons découvert que de nombreux sportifs – qu’ils soient encore en activité ou retraités – aspirent à mettre leurs compétences au service des entreprises. En retour, certaines entreprises manifestent une volonté croissante de collaborer avec ces athlètes, attirées non seulement par leur expertise, mais également par leurs qualités humaines : leur esprit d’équipe, leur résilience, et leur mentalité tournée vers la performance collective.
« Grâce au JO de Paris, certaines entreprises ont franchi un pas décisif en s’engageant dans le monde du sport »
Sandra Gandoin. Pensez-vous que l’esprit des Jeux Olympiques puisse perdurer ?
Guillaume Lucchini. Le sport est d’ores et déjà un secteur d’activité d’une importance capitale dans notre pays. Selon un rapport de la Banque Publique d’Investissement (BPI France), il représente 2,6 % du PIB national. Les entreprises de ce secteur génèrent aujourd’hui un chiffre d’affaires de 70 milliards d’euros, et les projections pour 2028 tablent sur des revenus dépassant les 100 milliards d’euros. Ce sont des chiffres particulièrement éloquents. Par ailleurs, environ 10 000 entreprises et micro-entreprises voient le jour chaque année dans ce domaine.
Le secteur sportif embrasse un vaste éventail d’activités : il s’étend des technologies de pointe à l’événementiel, de la santé au BTP. Le terrain de jeu est immense. Sur le plan sociétal, le sport constitue également un pilier essentiel. Il est un puissant vecteur de citoyenneté et d’éducation, et il joue un rôle crucial pour la jeunesse. À l’heure où les écrans envahissent nos vies, le sport agit comme un trait d’union.
Il y a, au sein de notre société, une réelle aspiration à retrouver certaines valeurs fondamentales. Et derrière cela se cachent également des enjeux de santé publique majeurs. En 2025, la santé mentale sera érigée en Grande Cause Nationale. L’une des réponses les plus importantes réside, là aussi, dans la promotion de l’activité physique et sportive.
Hélas, force est de constater que nous avons relégué le sport à l’arrière-plan de l’éducation scolaire. Contrairement à d’autres pays européens où il occupe une place centrale, nous sommes encore à la traîne. Toutefois, je crois fermement que nous rattraperons progressivement ce retard.
« Pour les sportifs, le rapprochement avec le monde économique et les entreprises offre une passerelle vers une reconversion plus naturelle »
Sandra Gandoin. Croyez-vous qu’un rapprochement durable entre le monde économique et le monde sportif soit réellement envisageable ?
Les besoins de financement dans le sport sont bien réels, et les entreprises, tout comme les sportifs investisseurs, s’y engouffrent avec enthousiasme. Pour ces derniers, il ne s’agit pas seulement d’une opération financière classique : ils cherchent également à s’impliquer dans l’aventure entrepreneuriale, à comprendre les technologies développées et à les intégrer dans leur quotidien.
Il y a, en outre, une dimension communicationnelle forte. Un sportif apporte avec lui une aura, un lien unique avec sa communauté de supporters. Prenons l’exemple d’un athlète qui, après une blessure, utilise un outil spécifique pour sa rééducation et retrouve une condition physique optimale. Lorsque cet athlète attribue publiquement son succès à cet outil, cela devient un argument de poids pour l’entreprise concernée.
Pour les sportifs, ce rapprochement avec le monde économique offre aussi une passerelle vers une reconversion plus naturelle. Il est bien connu que la transition entre une carrière marquée par une forte exposition médiatique et la retraite peut s’avérer brutale. Elle expose souvent les anciens sportifs à des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété, le burn-out, ou encore un sentiment d’isolement. Préparer cette reconversion en investissant dans des entreprises permet non seulement d’anticiper cette transition, mais aussi de l’adoucir.
« Un sportif de haut niveau doit sécuriser son patrimoine, comme le ferait un bon père de famille »
Sandra Gandoin. Nombreux sont les sportifs de haut niveau qui se sont retrouvés ruinés à cause de placements hasardeux. Quels sont réellement leurs besoins, et à quel moment convient-il d’intervenir ?
La première étape consiste à acquérir une résidence principale, réaliser un ou deux investissements locatifs et constituer un matelas de sécurité pour couvrir les besoins familiaux et financer, par exemple, les études des enfants.
Pour tous les sportifs, il est également crucial de mettre en place un écosystème de conseillers capable d’offrir un accompagnement global, intégrant les dimensions humaines, médicales et financières. Durant sa carrière, un sportif de haut niveau est soumis à une sollicitation permanente. Son agenda est souvent surchargé. Les joueurs évoluant dans les plus grands clubs se trouvent pris dans une spirale de rencontres : championnats, matchs de Coupe d’Europe, compétitions internationales et grands événements mondiaux. Leur présence à domicile devient rare.
Dans ces conditions, ils n’ont guère le temps – ni parfois l’expertise – pour réfléchir à la gestion de leur patrimoine.
Deux options s’offrent alors à eux : soit laisser les choses en l’état, au risque de compromettre le fruit de leur travail acharné ; soit s’entourer de professionnels compétents. Les plus grands joueurs ont compris l’importance de bâtir un cercle de confiance autour d’eux. Ces sportifs ne sont pas seulement des individus : ils incarnent de véritables TPE, voire PME, qui font vivre un écosystème entier.
« Notre multi-family office intègre un accompagnement spécifique sur le volet médical »
Sandra Gandoin. Comment les accompagne-t-on pour pérenniser et valoriser leur patrimoine ?
Être bien entouré est une nécessité. Sur ces sujets, les ligues professionnelles hésitent à s’impliquer, notamment depuis les scandales liés à l’UNFP et sa filiale commerciale ESC. De nombreux anciens joueurs avaient, à l’époque, été victimes de conseils financiers désastreux.
Cela dit, on observe désormais un effort accru des clubs pour accompagner leurs joueurs, notamment en matière de communication. Une mauvaise gestion de leur image peut, il est vrai, avoir des répercussions non seulement sur eux, mais aussi sur le club, ses revenus et ses sponsors.
Au-delà de la gestion patrimoniale et des investissements, en particulier dans des actifs non cotés, un autre aspect essentiel doit être pris en compte : le volet médical. Les carrières des sportifs peuvent s’arrêter brutalement, en raison d’une blessure ou à un problème de santé.
Les exemples abondent, que ce soit dans le rugby ou le football, où des erreurs de diagnostic ont eu des conséquences dramatiques. C’est pourquoi, au sein de notre multi-family office, nous avons intégré cet accompagnement spécifique. Nous mettons nos clients sportifs en relation avec des experts médicaux indépendants. Cette indépendance est cruciale, car des conflits d’intérêts peuvent surgir : l’intérêt du sportif n’étant pas toujours aligné avec celui de son club.
B Smart TV : Guillaume Lucchini s’exprime sur la concentration du marché de la gestion de patrimoine
L’émission Enjeux Patrimoine, diffusée sur B Smart TV, s’intéresse aux nombreuses opérations capitalistiques qui ont récemment marqué le marché de la gestion de patrimoine, tout en mettant en lumière la volonté de certains cabinets de conseil de préserver leur indépendance. Pour en discuter, le journaliste Nicolas Pagniez a notamment reçu Guillaume Lucchini, associé-fondateur du multi-family office Scala Patrimoine.
Nicolas Pagniez. Ces dernières années, de nombreux rachats ont été effectués dans le secteur de la gestion de patrimoine. Ces opérations financières sont-elles avant tout motivées par la volonté des dirigeants de mieux accompagner leurs clients. Ou s'agit-il principalement de stratégies purement lucratives ?
Guillaume Lucchini. Le paysage de la gestion de patrimoine est largement dominé par des structures de petite taille. Celles-ci étant souvent unipersonnelles ou comptant moins de cinq collaborateurs. Cependant, au cours de la dernière décennie, le durcissement des réglementations a lourdement pesé sur ces cabinets. Ils ont dû investir énormément de temps et de ressources pour faire face à ces contraintes. Toutes les structures n’ont pas été en mesure de supporter ces nouvelles exigences, en raison des coûts engendrés. Il est donc naturel que beaucoup d'entre elles cherchent à se rapprocher de structures plus grandes ou à fusionner. Il faut bien comprendre qu’aujourd'hui, pour de nombreuses boutiques, le temps consacré aux tâches administratives dépasse celui passé auprès des clients. Pour certaines, il devenait difficile de continuer ainsi. Toutes n’avaient ni les moyens ni la volonté de recruter.
Nicolas Pagniez. Face à cette pression réglementaire, est-il nécessaire d'atteindre une taille critique pour rester indépendant ?
Guillaume Lucchini. Oui, je le crois. Les cabinets de conseil sont aujourd'hui soumis à des obligations extrêmement chronophages. Pour ceux qui n'ont pas les moyens d'embaucher, deux options s'offrent à eux. Se faire racheter ou mutualiser ces coûts avec d'autres structures de taille comparable. Cela a conduit à une vague importante de rachats. Cependant, je crains que cette concentration du marché ne réponde à un objectif autre que celui de mieux servir le client. Elle semble surtout viser à accroître les revenus des conseillers, plutôt que de leur permettre d'offrir une réelle valeur ajoutée à leurs clients. Cette dérive est en grande partie alimentée par le modèle économique de certains fonds d'investissement.
Une grande partie de ces fonds suivent une logique court-termiste d’achat-revente. Ils acquièrent des cabinets, utilisent l'effet de levier de la dette, et cherchent à maximiser leurs marges. Cette face sombre du marché se traduit notamment par la commercialisation de produits structurés ou de fonds de private equity, avec des frais anormalement élevés pour les clients. À mon sens, nous atteignons la limite de ce modèle. Les structures qui rassemblent ces cabinets se lancent aujourd’hui dans une course effrénée à la taille critique, afin de se revendre à des entités toujours plus importantes, dans une logique de buy-out.
Le client cesse alors d'être au cœur des préoccupations lorsque ces cabinets sont rachetés par des fonds d'investissement, lesquels ne voient ces transactions que comme de simples opérations financières, avec la perspective d'une plus-value à moyen terme lors de la revente.
Nicolas Pagniez. Pourtant, le client reste libre de changer de conseiller en gestion de patrimoine s'il le souhaite. Observez vous une vague de mécontentement de leur part ?
Guillaume Lucchini. En effet, nous recevons de plus en plus de sollicitations de la part de clients venant de ces structures. Dès nos premiers échanges, il devient clair qu'ils ne se reconnaissent plus dans le modèle ni dans les valeurs de ces établissements.
Nicolas Pagniez. Comment résiste-t-on aux sirènes du rachat lorsqu'on est sollicité, comme cela a été le cas pour votre multi-family office ?
Guillaume Lucchini. Si l’objectif est réellement de servir au mieux le client, d'enrichir ses compétences et d'évoluer dans un modèle où l’intérêt du client prime, alors s'associer à un fonds d’investissement ou à une entité plus importante peut avoir du sens. Mais il faut bien admettre qu’aujourd'hui, ce n’est pas le modèle dominant.
Un cabinet de conseil qui souhaite poursuivre son développement sans être absorbé doit adopter une stratégie de réinvestissement. Les dirigeants doivent valoriser à la fois leurs clients et leur rôle de conseil, en investissant dans le capital humain, les compétences et l'expérience client. Les associés de notre multi-family office en détiennent l'intégralité du capital. Nous écartons ainsi tout risque de conflit d'intérêts avec un fonds d'investissement qui pourrait nous imposer des objectifs de rentabilité au détriment des clients.
Aujourd'hui, je suis convaincu que le marché est extrêmement favorable aux boutiques comme la nôtre, qui proposent un modèle véritablement indépendant, aussi bien en termes capitalistiques que de conseils.
https://www.youtube.com/watch?v=ALX7j40THDw
Interview de Guillaume Lucchini sur l’investissement dans les courses de chevaux pour Le Figaro
Les Français nourrissent une véritable passion pour les sports hippiques. L’équitation est aujourd’hui le troisième sport le plus pratiqué dans notre pays, derrière le football et le tennis. Pas moins de 11 500 Français possèdent des chevaux de course. Cependant, tous ne remporteront pas le prix de l’Arc de Triomphe, le prix Diane ou le le prix d’Amérique. Et il est rare que les propriétaires gagnent de l’argent dans ce domaine. Le Figaro Magazine a donc mené une enquête pour décrypter les opportunités et les risques liés aux investissements dans le monde hippique. Guillaume Lucchini, associé fondateur du multi family office Scala Patrimoine, a notamment été interrogé.
Les chevaux de course : un retour sur investissement très rare
Chaque année, en moyenne 80 000 chevaux, toutes races confondues, sont échangés sur le marché français. Les prix varient principalement selon la généalogie et les performances des ascendants, les aptitudes physiques, et l'âge de l'animal. Un yearling, c'est-à-dire un cheval d’un an, est vendu selon ses origines entre 30 000 € et 100 000 €. Pour un pur-sang prêt à courir, il faudra débourser une somme proche de 10 000 €. Le prix d’un trotteur se situe plutôt entre 5 000 € et 35 000 €. Les prix peuvent cependant monter très vite lorsque les investisseurs souhaitent acquérir un cheval de très haut niveau. Le cheval le plus cher du monde s’appelle Fusaichi Pegasus, vendu aux États-Unis pour la somme de 70 millions de dollars en 2000.
À cela, il faut ajouter les frais d’entretien, évalués entre 20 000 € et 30 000 € par an. Le propriétaire devra également s’attacher les services d’un entraîneur professionnel et un jockey. Là aussi, le prix varie selon l’expérience et la renommée de ces professionnels. En moyenne, il faut compter une commission de 16 % des gains pour l'entraîneur et 5,5 % pour le jockey.
Hélas, les revenus permettent difficilement de couvrir les charges associées. En moyenne, seulement 40 % à 55 % des coûts annuels sont assurés par les gains en course. Après cinq ou six ans, le cheval pourra cependant être revendu. La reproduction peut aussi constituer une source de revenus complémentaire.
Face au risque associé à cet investissement, le législateur a encadré l’acquisition de chevaux de course en le limitant à ceux disposant d’un revenu annuel de 30 000 € en province et 75 000 € à Paris, ceci afin de pouvoir subvenir aux besoins des équidés.
Ne pas se lancer tête baissée
Comme le souligne Guillaume Lucchini dans les colonnes du Figaro : « Acheter un cheval de course se fait très souvent à plusieurs, entre copains, pour vivre une aventure sympa ». Ce terrain de jeu est aussi réservé aux plus passionnés. « Cet investissement étant principalement alimenté par la passion et l’excitation des courses. C’est avant tout un investissement plaisir, une danseuse. On n’investit pas dans les chevaux si l’on n’aime pas cela » tient également à rappeler l’expert patrimonial.
Avant de se lancer dans un tel projet, il est essentiel de déterminer combien un acquéreur est prêt à investir et de s’assurer qu’il dispose des ressources financières nécessaires pour faire face à de telles dépenses. Il est d’ailleurs primordial de s’entourer de professionnels spécialisés compétents qui joueront le rôle de guides tout au long de cette aventure. Un bon entraîneur pourra par exemple vous conseiller sur les chevaux à acheter, tout comme des vétérinaires spécialisés qui s’assureront de l’état de santé et de la condition physique de l’animal.
Enfin, comme dans tout investissement « plaisir », mieux vaut savoir gérer ses émotions, car comme dans toute compétition sportive, le résultat est soumis à un grand aléa.