Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Juin 2025

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Les marchés financiers résistent, malgré les incertitudes économiques, en Europe, en Chine et aux États-Unis.
  • L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) acte le ralentissement de l’économie mondiale, en ramenant ses prévisions de croissance à 2,9 %.
  • Le Tribunal de commerce international des États-Unis vient de suspendre les droits de douane réciproques instaurés par son administration. Donald Trump a fait appel de cette décision.
  • La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs de 25 points de base. Le taux de rémunération des dépôts passe ainsi de 2,25 % à 2 %.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • La dette américaine sous pression

La réforme fiscale impulsée par Donald Trump attise les craintes d’un emballement de la dette publique, dont le montant — 36 000 milliards de dollars — atteint déjà des sommets vertigineux.

Face à ce relâchement budgétaire et à l’incapacité chronique du Congrès à s’accorder sur une trajectoire fiscale crédible, Moody’s a choisi de sévir. L’agence de notation a ainsi retiré aux États-Unis leur dernier « triple A », dégradant d’un cran la note souveraine, dans le sillage de Standard & Poor’s en 2011 et de Fitch en 2023.

Cette annonce a ébranlé les marchés obligataires, précisément au moment où le Trésor américain lançait une émission de 16 milliards de dollars d’obligations à vingt ans. Pour séduire des investisseurs devenus plus frileux, il a fallu consentir un rendement de 5,047 % — soit près d’un point de plus qu’en septembre dernier.

À ce jour, le taux des obligations à vingt ans oscille autour de 4,915 %, tandis que celui des titres à dix ans franchit les 4,38 %.

  • Les grands marchés boursiers dans le vert

Les grands indices boursiers ont poursuivi leur progression, malgré les incertitudes entourant les négociations commerciales entre les États-Unis et les principales économies mondiales.

Sur l’ensemble de l’année 2025 : le S&P 500 progresse de +2,3 % ; en Europe, le CAC 40 affiche une hausse de +5,2 % ; en Allemagne, le DAX 30 s’envole de près de +20 %.

Même le Shanghai Composite évolue en territoire positif : depuis le 1er janvier, l’indice phare de la bourse chinoise enregistre un gain de +3,75 %.

Au Japon en revanche, le Nikkei 225 cède -2,8 %. Du côté de l'Inde, le Nifty 50 s’adjuge une solide hausse de +6 %.

Porté par un climat politique favorable aux États-Unis et par l’engouement pour les ETF spot, le bitcoin s’échange autour de 95 730 €, en nette progression par rapport à avril, où il évoluait autour de 70 000 €.

Enfin, dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales croissantes, l’once d’or poursuit également sa spectaculaire ascension, atteignant 3 329 dollars.

Performance des marchés financiers - Juin 2025
Performance des marchés financiers - Juin 2025
  • L’OCDE anticipe un ralentissement de l’économie mondiale

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale cette année, les ramenant à 2,9 %. L'institution pointe du doigt l'impact néfaste des droits de douane instaurés par l'administration du président américain Donald Trump.

Elle anticipe désormais une croissance de 1,6 % pour les États-Unis, de 1 % pour la zone euro, et d’un modeste 0,6 % pour la France. Quant à la Chine, elle ne devrait pas atteindre l'objectif des 5 % fixé par le gouvernement de Xi Jinping ; la deuxième économie mondiale devra, selon l'OCDE, se contenter d'une progression de 4,7 %.

Les économistes de l'organisation estiment par ailleurs que les pays les plus durement frappés par ces barrières commerciales pourraient voir leur croissance amputée, en moyenne, de 0,5 à 1 point de pourcentage.

États-Unis : ce très cher « Big Beautiful Bill »

Sans surprise, l’économie américaine s’est contractée de 0,3 % au premier trimestre 2025. Pour l’ensemble de l’année, Bloomberg se montre plus pessimiste encore que l’OCDE : la croissance des États-Unis n’est attendue qu’à 1,4 %. Cela impliquerait un rebond d’environ 2 % au cours des trimestres à venir pour compenser le recul du premier trimestre — une hypothèse qui paraît aujourd’hui pour le moins optimiste.

  • L’économie vacille

Les statistiques publiées aux États-Unis traduisent un net ralentissement de l’économie, tandis que l’inflation amorce un léger rebond.

Les ventes de détail (hors secteur automobile) n’ont progressé que de 0,1 % en rythme mensuel au mois d’avril, et la production industrielle est restée atone.

Le moral des petites et moyennes entreprises s’est dégradé, l’indice de confiance reculant de 97,4 à 95,8. Celui des ménages suit la même tendance, passant de 52,2 à 50,8.

Autre signal préoccupant : les défauts de paiement repartent à la hausse, atteignant 8 % au premier trimestre. Les retards de plus de 90 jours sur les cartes de crédit (12 %) et sur les prêts automobiles (5 %) atteignent des niveaux inédits depuis 2011.

Quelques signaux plus encourageants émergent toutefois. La confiance des directeurs d’achat s’est raffermie en mai, tant dans le secteur manufacturier — où l’indice est passé de 50,2 à 52,3 (contre 49,9 attendu) — que dans les services, où il a grimpé de 50,8 à 52,3 (contre 51 anticipé).

  • L’emploi semble résister

Belle surprise également du côté des consommateurs : leur confiance s’est nettement redressée en mai, passant d’un plus bas de cinq ans à un plus haut de trois mois, l’indice progressant de 85,7 à 98.

Le marché du travail, quant à lui, continue de témoigner d’un remarquable dynamisme. Les ouvertures de postes ont augmenté en avril, tout comme les embauches. Selon le dernier rapport JOLTS du Département du Travail — très surveillé par la Réserve fédérale — le nombre d’offres d’emploi s’est établi à 7,39 millions, contre 7,20 millions en mars. Le nombre d’embauches a également progressé, atteignant 5,57 millions, contre 5,40 millions le mois précédent. Autre nouvelle positive, 139 000 emplois ont été créés en mai, contre 125 000 attendus. Par contre l’enquête auprès des ménages est plus inquiétant. 696 000 personnes auraient perdu leur travail en mai, soit la deuxième pire chute depuis 2020. Le taux de chômage reste contenu, à 4,2 %.

Sur le front de l’inflation, l’indice des prix à la consommation (CPI) a légèrement ralenti en avril, progressant de 2,3 % sur un an, contre 2,4 % en mars. L’indice sous-jacent, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, est resté stable, à +2,8 % sur un an.

Selon les analystes de Deutsche Bank, la Réserve fédérale devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés jusqu’à la fin de l’année. Cette posture prudente s’explique par des estimations plus élevées du taux de chômage naturel et par des inquiétudes persistantes concernant le niveau de l’inflation. Les anticipations actuelles tablent sur une remontée notable des prix à court terme — le fixing d’inflation est attendu au-dessus de 3,5 % en fin d’année — sans toutefois générer de poussée inflationniste durable.

  • Un conflit larvé entre Trump et Musk

La lune de miel entre Donald Trump et Elon Musk n’aura pas duré bien longtemps. Le conflit est désormais latent. En cause : le « Big Beautiful Bill Act ». Ce projet de loi, porté par le président américain, prévoit d’alourdir la dette publique de 3 300 milliards de dollars, en combinant baisses d’impôts et budget sans réduction des dépenses. Pour le patron de Tesla, la coupe est pleine.

Elon Musk a donc pris ses distances, laissant un gouvernement médusé. Sur son réseau social, l’entrepreneur a dénoncé le projet avec véhémence : « Ce projet de loi énorme, indécent et débordant de dépenses clientélistes est une abomination répugnante. Honte à ceux qui ont voté en sa faveur : vous savez que vous avez eu tort. » Un dérapage verbal qui s’est conclu par un explosif : « Donald Trump est dans les fichiers Epstein ». Ambiance…

La situation est d’autant plus délicate pour Donald Trump que le Tribunal de commerce international des États-Unis vient de suspendre les droits de douane réciproques instaurés par son administration. Les juges estiment que le président a outrepassé ses pouvoirs en invoquant à tort une loi d’urgence économique de 1977. Selon leur décision, seul le Congrès est habilité à réguler les barrières douanières.

Sans surprise, le gouvernement a vivement réagi et a fait appel, dénonçant une décision rendue par des « juges non élus ». Cet appel étant suspensif, les droits de douane restent pour l’instant en vigueur. Toutefois, selon certaines sources, l’équipe Trump préparerait déjà un plan B pour maintenir ses surtaxes.

  • Trump reporte l’application des droits de douane

Les discussions avec les principaux partenaires commerciaux des États-Unis se poursuivent, poussant Donald Trump à annoncer un report des droits de douane au 9 juillet. Si les échanges avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, paraissent encourageants, les tensions commerciales restent vives.

La situation est similaire avec la Chine. Symbole de ce climat tendu : Donald Trump a décidé de suspendre l’octroi de visas pour les étudiants étrangers admis à Harvard. Près de 1 300 étudiants chinois sont actuellement inscrits dans cette prestigieuse université, selon les chiffres officiels.

Toutefois, les échanges sont maintenus pour tenter d’éviter une escalade aux conséquences potentiellement graves. Un échange téléphonique a récemment eu lieu entre Xi Jinping et Donald Trump. Ce dernier a d’ailleurs annoncé, via un message sur son réseau Truth Social, que les équipes des deux présidents se réuniraient « bientôt » pour discuter des droits de douane, sans qu’un lieu de rencontre n’ait encore été précisé.

Scott Bessent, secrétaire américain au Trésor, a - pour sa part - souligné : « Nous sommes d’accord sur le fait qu’aucune des deux parties ne souhaite un découplage. »

Dans l’immédiat, une trêve temporaire est en place. Les taxes américaines sur les produits chinois sont abaissées de 145 % à 30 %. Dans le meme temps, les droits de douane chinois sur les importations américaines passent de 125 % à 10 %.

  • Une accalmie fragile

Pour François Rimeu, stratégiste senior chez Crédit Mutuel AM : « La trêve annoncée n’est pourtant qu’une étape dans ce qui s’annonce comme le feuilleton de l’année 2025. Le marché semble aujourd’hui anticiper que les droits de douane américains se stabiliseront à un niveau relativement faible ; ce qui serait négatif pour la croissance américaine, sans pour autant provoquer de récession. »

De son côté, Xavier Chapard, de LBPAM, tempère : « De grandes incertitudes demeurent quant à l’avenir du commerce international sous l’impulsion des États-Unis. Le fait que le pire ait sans doute été évité ne signifie pas pour autant que nous revenons au monde d’hier. »

Selon un économiste américain Michael Spence : « Les droits de douane chers à Donald Trump ne conduiront pas nécessairement à une catastrophe immédiate pour les États-Unis. L’économie américaine est relativement peu dépendante du commerce extérieur : services inclus, les importations représentent environ 14 % du PIB, et les exportations un peu plus de 11 %. »

Le Fonds monétaire international (FMI) confirme cette analyse. Selon ses prévisions, les nouveaux droits de douane devraient peser en premier lieu sur la croissance américaine (-0,9 %), suivie par le Canada et la Chine (-0,6 % chacun), et le Japon (-0,5 %).

Zone Euro : éclaircie économique malgré un contexte géopolitique tendu

La croissance économique de la zone euro au premier trimestre a été nettement révisée à la hausse, atteignant +0,6 %, contre +0,3 % initialement annoncé en mai, a indiqué Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Toutefois, les tensions géopolitiques persistantes, notamment en Ukraine et dans les relations avec les États-Unis, continuent de peser sur l'activité en Europe.

  • Une nouvelle dynamique ?

Les dernières statistiques signalent un léger rebond de l’activité en zone euro. Les indices de confiance de la Commission européenne ont progressé davantage qu’anticipé en mai, passant de 93,8 à 94,8. La confiance des ménages s’est également améliorée (de -16,6 à -15,2), tout comme celle des directeurs d’achat du secteur manufacturier (de 49,0 à 49,4).

La production industrielle affiche un solide rebond de +2,6 % en rythme annuel en mars.

Autre signe encourageant, le continent européen a enregistré un excédent commercial de 36,8 milliards d’euros en mars 2025 dans ses échanges de biens avec le reste du monde, contre 22,8 milliards d’euros un an plus tôt.

En avril 2025, le taux de chômage, corrigé des variations saisonnières, s’établissait à 6,2 % dans la zone euro, en baisse par rapport au 6,3 % de mars. Le chômage des jeunes reste cependant élevé, à 14,4 %.

Le moteur allemand montre des signes de redémarrage, avec une croissance de +0,4 % au premier trimestre. En revanche, la situation est plus contrastée en France : la Banque de France anticipe une activité quasi-stable au deuxième trimestre, après une progression modeste de +0,1 % en début d’année. Les incertitudes liées à la guerre commerciale mondiale continuent de peser sur l’investissement et les embauches.

  • La BCE accompagne le ralentissement de l’inflation

Dans ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs de 25 points de base, la huitième depuis juin 2024. Le taux de rémunération des dépôts passe ainsi de 2,25 % à 2 %, contre 4 % un an plus tôt.

Cette décision s’inscrit dans un climat de ralentissement marqué de l’inflation en zone euro. En mai, l’inflation globale est tombée à 1,9 %, repassant sous l’objectif de 2 % que s’est fixé la BCE. L’inflation sous-jacente recule elle aussi, à 2,3 %.

L’institution prévoit désormais une inflation de 2 % en 2025, 1,6 % en 2026 et 2 % en 2027.

La Chine muscle son jeu

Le gouvernement chinois a sorti les muscles pour stimuler l'économie nationale. Pékin a notamment réduit ses taux d’intérêt et adopté plusieurs mesures destinées à relancer la consommation. Les premiers résultats sont encourageants : la croissance du PIB réel s’est ainsi maintenue à +5,4 % en glissement annuel au cours du 1er trimestre 2025.

  • De vives tensions aux l’administration Trump

Les tensions restent vives entre l’administration Trump et le gouvernement chinois. Le président américain a récemment accusé Pékin d’avoir violé les accords de Genève. Les autorités chinoises ont naturellement rejeté ces accusations, rappelant que la Chine avait, au contraire, suspendu plusieurs taxes et barrières douanières en avril, en stricte conformité avec l’accord en vigueur.

En réponse, Washington a imposé de nouvelles restrictions, notamment sur l’accès aux logiciels de conception de semi-conducteurs et la vente de certains produits chimiques essentiels à l’industrie chinoise.

De son côté, Pékin a renforcé ses propres mesures de rétorsion, en restreignant davantage les exportations de terres rares — des matériaux stratégiques indispensables à l’industrie technologique mondiale.

  • La reprise du dialogue ?

Heureusement, un récent échange téléphonique entre Donald Trump et Xi Jinping a permis d’aplanir quelque peu les tensions. Les enjeux commerciaux restent cruciaux : les relations bilatérales entre la Chine et les États-Unis constituent le plus important partenariat commercial au monde, avec des échanges totalisant 689 milliards de dollars en 2024.

Les derniers chiffres publiés indiquent que les exportations chinoises vers les États-Unis ont chuté de 34 % en mai, un recul inédit depuis février 2020. Cette dynamique négative s’explique principalement par la mise en œuvre de taxes douanières élevées, actuellement fixées à 30 % sur de nombreux produits chinois.

Néanmoins, la Chine s’efforce depuis plusieurs années de réduire sa dépendance commerciale vis-à-vis des États-Unis. Il y a dix ans, les exportations chinoises vers les États-Unis représentaient plus de 20 % du total ; aujourd’hui, cette part est tombée à environ 15 %.

  • Une relance monétaire, mais des fragilités persistantes

L’allègement monétaire opéré par le gouvernement chinois se poursuit. La banque centrale a de nouveau réduit ses taux d’intérêt afin de stimuler une économie en ralentissement. Pour la première fois depuis octobre, elle a abaissé son taux préférentiel de prêt (LPR) :

- le LPR à un an est réduit de 10 points de base, à 3 %,

- le LPR à cinq ans passe à 3,5 %, influençant notamment le marché des hypothèques.

Parallèlement, les cinq grandes banques publiques chinoises ont abaissé leurs taux de dépôt de 5 à 25 points de base, un mouvement qui pourrait inciter les petites institutions à suivre cette tendance.

Ces mesures visent à stimuler la consommation, favoriser la croissance des prêts et préserver les marges bénéficiaires des banques commerciales, actuellement mises sous pression.

Des signes de reprise... contrastés. Certains indicateurs montrent une amélioration de l’activité :

- la production industrielle progresse de +6,1 %,

- le marché immobilier reste faible, mais les signes d’une stabilisation émergent : depuis le début de l’année, les ventes de biens immobiliers résidentiels n’ont reculé que de -0,4 % en glissement annuel en mars, contre -30,7 % sur la même période en 2024.

  • La géopolitique pèse sur l'économie

Cependant, les tensions géopolitiques, en particulier avec les États-Unis, commencent à peser lourdement sur l’activité économique chinoise.

L’investissement direct étranger ne montre pas encore de signe de redressement : il affiche un recul de -10,9 % sur la période janvier-avril, par rapport à 2024.

L'indice Caixin du secteur manufacturier est, quant à lui, tombé à 48,3, son plus bas niveau depuis septembre 2022, signalant une contraction. Les commandes à l’export plongent, pénalisées par les tarifs douaniers américains.

Côté consommation, les résultats sont également décevants : en avril, la consommation intérieure a progressé de +5,1 %, un chiffre inférieur aux attentes (5,8 %).

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

Le mois de mai 2025 a été marqué par une forte volatilité macroéconomique, exacerbée par les revirements soudains de l’administration Trump.

  • Des performances solides des marchés actions

Les 90 jours de négociations commerciales — dont l’échéance est attendue pour début juillet — n’ont guère permis d’avancées notables, hormis pour quelques pays isolés. Pourtant, dans ce climat incertain, les marchés développés ont enregistré de solides performances en mai, poursuivant l’élan haussier amorcé le 9 avril. Les États-Unis ont mené la danse, avec une progression d’environ 6 %, suivis par l’Europe (+5 %), le Japon (+4 %) et les marchés émergents (+4 % en devises locales).

- Les négociations commerciales avancent

Ce rebond a été soutenu par les avancées enregistrées dans les discussions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, ainsi que par le report temporaire des hausses de droits de douane supplémentaires sur les importations chinoises. Ces éléments ont contribué à apaiser les craintes d’une récession mondiale et à raviver l’appétit pour les actifs risqués.

Les résultats des entreprises au premier trimestre ont globalement surpassé les attentes. Aux États-Unis, 78 % des sociétés ont affiché des performances supérieures aux prévisions — un chiffre supérieur à la moyenne des dix dernières années —, avec en tête les secteurs de la santé et de la technologie, incarnés notamment par les résultats remarquables de Nvidia. En Europe, 60 % des entreprises ont également dépassé les attentes, avec les banques comme principal moteur de cette dynamique.

Cependant, ces performances reflètent encore la conjoncture favorable du début d’année, avant l’émergence des récentes incertitudes commerciales et politiques. Les perspectives pour les trimestres à venir demeurent plus floues : de nombreuses entreprises ont revu leurs prévisions à la baisse. Seules 16 % des sociétés du S&P 500 ont osé publier des perspectives pour l’ensemble de l’année, bien en deçà de la moyenne historique de 40 %.

- Stratégie Recommandée :​ la diversification des portefeuilles

Face à la persistance des incertitudes, qu’elles soient commerciales ou budgétaires aux États-Unis, et à une visibilité encore limitée quant à l’issue des négociations internationales et à l’ampleur de la dégradation de l’environnement macroéconomique, le potentiel de poursuite du rallye boursier semble désormais contraint. D’autant plus que les marchés européens et émergents évoluent de nouveau à des niveaux historiques. Nous maintenons donc une approche neutre sur les actions.

Dans ce contexte, nous recommandons de renforcer la diversification des portefeuilles, en particulier pour atténuer les concentrations géographiques, tant que les négociations commerciales n’auront pas abouti de manière plus tangible.

- Des facteurs de soutien aux marchés financiers européens

Les marchés financiers européens bénéficient actuellement de plusieurs facteurs de soutien. À court terme, la croissance économique est stimulée par les baisses de taux décidées par la Banque centrale européenne, le taux de dépôt s’établissant désormais à 2 %. Toutefois, l’efficacité ultime de cet assouplissement monétaire dépendra de l'impact que pourra avoir la politique commerciale américaine sur l’économie mondiale.

Un soutien supplémentaire est également attendu du côté des politiques d’investissement, qui devraient insuffler une nouvelle dynamique à certains secteurs spécifiques, au premier rang desquels l’industrie de la défense.

Les secteurs particulièrement sensibles à l’évolution des taux, tels que les services aux collectivités, les sociétés foncières cotées (REITs) et les infrastructures, pourraient tirer parti de cet environnement monétaire favorable. En dépit de la faiblesse des taux directeurs, les banques européennes affichent une situation conjoncturelle solide. Elles profitent en outre de la pentification de la courbe des taux et continuent de se négocier à des niveaux de valorisation inférieurs à ceux de leurs homologues américaines.

- L’incertitude pèse sur les marchés américains

Outre-Atlantique, la croissance des dépenses d’investissement des entreprises du S&P 500 au premier trimestre, bien que robuste dans l’absolu (+19 %), s’est révélée très concentrée autour des "Sept Magnifiques" et du secteur technologique, laissant le reste du marché en quasi-stagnation.

Si les perspectives de bénéfices aux États-Unis demeurent solides pour 2025 (autour de +14 %), l’incertitude entourant l’ampleur d’un éventuel ralentissement macroéconomique pourrait justifier les niveaux de valorisation actuellement élevés des actions américaines (environ 23 fois les bénéfices pour le S&P 500). Dans ce contexte, la capacité des entreprises à maintenir une croissance soutenue de leurs profits sera déterminante. C’est pourquoi nous estimons que les sociétés technologiques américaines, en particulier celles fortement investies dans l’intelligence artificielle, continueront de jouer un rôle moteur dans la progression des marchés actions.

Le secteur de la santé, en revanche, a subi un fort repli. Celui-ci s’explique par l’attitude offensive de l’administration américaine à l’égard de l’industrie pharmaceutique et des médicaments, affectant tant les entreprises nationales qu’étrangères. À cela s’est ajouté un scandale retentissant : UnitedHealth Group, la plus grande mutuelle privée des États-Unis, a été accusée de fraude dans le cadre du programme Medicare, accentuant la défiance envers l’ensemble du secteur. Les perspectives à court terme demeurent incertaines, mais nous pensons que l’essentiel des mauvaises nouvelles est déjà intégré dans les valorisations actuelles, et que la correction récente pourrait offrir des opportunités d’investissement intéressantes.

- ​Les marchés émergents : une situation d’attente

Dans l’univers des marchés émergents, la faiblesse persistante du dollar continue de constituer un facteur de soutien.

Les actions indiennes, qui ont sous-performé depuis le début de l’année et n’ont pas encore retrouvé leur pic de septembre dernier, suscitent un intérêt particulier, malgré des valorisations relativement élevées comparées à celles des autres marchés émergents. Ce positionnement se justifie par la vigueur de la croissance économique, les perspectives favorables liées à l’émergence d’une vaste classe moyenne (soutenue notamment par la bancarisation), et une moindre sensibilité aux fluctuations des tarifs douaniers, grâce à un modèle économique résolument tourné vers le marché domestique.

En Chine, la situation demeure plus complexe. Malgré la levée récente de certains droits de douane additionnels et une position de négociation renforcée du gouvernement, l’économie chinoise reste fortement dépendante de la demande extérieure. Or, la consommation intérieure n’affiche toujours aucun signe tangible de reprise. Nous attendons donc des autorités chinoises un engagement plus déterminé en faveur d’une relance de la demande domestique.

  • Les marchés obligataires ​: inquiétude sur la dette américaine

Les marchés obligataires mondiaux ont connu un mois de mai difficile, affichant des rendements négatifs. Les Treasuries américains restent sous pression : le taux des obligations à 10 ans évolue autour de 4,5 %, tandis que celui des titres à 3 ans a momentanément franchi le seuil des 5 % en fin de mois. Cette tension s’explique par une demande en net repli face à des volumes d’émissions de dette à long terme particulièrement élevés, alimentés par les besoins croissants de financement de l’administration américaine.

- L’inflation baisse

Ce déséquilibre est aggravé par le recentrage des investisseurs japonais sur leur dette nationale, au détriment des titres du Trésor américain. Or, le Japon figure parmi les principaux détenteurs de dette américaine. La remontée des CDS (Credit Default Swaps) américains traduit bien l’inquiétude des investisseurs quant à la soutenabilité de l’endettement public américain, d’autant que le projet budgétaire surnommé Big Beautiful Bill suscite de vives interrogations sur la trajectoire future du déficit fédéral.

Toutefois, certains indicateurs macroéconomiques ont contribué à atténuer cette pression sur les Treasuries. L’inflation, mesurée par l’indice PCE, s’est repliée à 2,1 % en avril — son plus bas niveau depuis février 2021 —, tandis que les créations d’emplois ont dépassé les attentes. Par ailleurs, l’apaisement des tensions commerciales a également favorisé un regain de stabilité sur le marché obligataire américain.

En Europe, l’inflation est désormais bien maîtrisée. La Banque centrale européenne a procédé à sa huitième baisse de taux en l’espace d’un an, ramenant le taux de dépôt à 2 %, un niveau désormais proche de celui du taux neutre. Les décisions monétaires à venir dépendront largement de l’issue des négociations commerciales internationales. La visibilité sur les obligations européennes s’est améliorée grâce à l’ancrage des anticipations d’inflation, à la vigueur relative de l’euro et à une trajectoire monétaire plus lisible. Toutefois, le marché obligataire européen doit également composer avec le plan de relance historique engagé par l’Allemagne, ainsi qu’avec les pressions exercées par les agences de notation.

- La stratégie Recommandée : ​une préférence pour les segments les plus défensifs

Dans ce contexte, nous maintenons une approche résolument positive vis-à-vis des obligations, avec une préférence affirmée pour les segments les plus défensifs.

La trajectoire monétaire de la BCE, désormais plus prévisible à la suite de sa dernière baisse de taux, nous incite à privilégier les obligations européennes. Malgré les défis budgétaires auxquels l’Europe reste confrontée, les perspectives économiques à moyen terme paraissent plus robustes qu’ailleurs.

Aux États-Unis, les niveaux de rendement sont indéniablement attractifs, mais l’économie américaine pourrait être la première à ressentir les effets délétères des politiques tarifaires en vigueur, rendant plus crédible un scénario de stagflation. Si la Réserve fédérale dispose encore de marges de manœuvre supérieures à celles de la BCE, elle demeure aujourd’hui freinée par le manque de visibilité sur les perspectives macroéconomiques. Par ailleurs, malgré la faiblesse actuelle du dollar, les perspectives à moyen terme restent défavorables pour le billet vert, en dépit d’un différentiel de taux souverains avec l’Allemagne qui lui est pour l’instant favorable.

- L’attrait du crédit Investment Grade européen

Sur le segment des taux, nous privilégions les obligations souveraines européennes de court terme, que nous considérons comme une alternative pertinente aux instruments monétaires, grâce à la meilleure visibilité qu’offre actuellement la politique de taux de la BCE. En revanche, nous faisons preuve de prudence vis-à-vis des maturités souveraines de long terme et maintenons une position négative sur les taux longs américains. La défiance des investisseurs à l’égard de l’endettement américain s’est accentuée depuis l’adoption par la Chambre des Représentants du Big Beautiful Bill, ambitieux projet budgétaire de l’administration Trump. Si ce texte devrait être largement amendé par le Sénat, il constitue dans sa version actuelle un risque significatif pour les finances publiques américaines, laissant présager une volatilité persistante sur le segment des taux longs.

Sur le marché du crédit, nous affichons une préférence marquée pour le crédit Investment Grade européen, dont nous saluons la solidité et la résilience. À court terme, les spreads européens nous paraissent plus stables que ceux de leurs homologues américains. Par ailleurs, les obligations financières subordonnées continuent d’offrir un couple rendement/risque particulièrement attractif. Le secteur bancaire européen bénéficie de fondamentaux solides, renforcés par une régulation accrue, ce qui conforte notre position sur cette classe d’actifs. Ce segment permet d’améliorer le rendement moyen d’un portefeuille obligataire, tout en demeurant sur des émetteurs de qualité Investment Grade.

Nous restons en revanche sélectifs sur le segment High Yield, que nous limitons aux maturités courtes et aux signatures les mieux notées, à condition que le rendement additionnel proposé compense de manière satisfaisante le risque accru.

  • ​Les marchés financiers alternatifs

Nous conservons une position neutre sur les investissements alternatifs, mais réitérons notre préférence pour les stratégies long/short actions. Ces dernières sont particulièrement pertinentes dans les marchés volatils, incertains et caractérisés par une forte dispersion. La rapidité des rotations sectorielles et la forte réactivité des marchés aux annonces politiques, économiques et monétaires confèrent à ces stratégies une bonne capacité à tirer profit des inefficiences. Elles offrent à la fois une protection contre les baisses et un potentiel de surperformance dans des conditions de marché complexes comme celles que nous observons actuellement, grâce à leur flexibilité qui permet de prendre des positions longues sur les actions sous-évaluées et courtes sur les actions surévaluées, assurant ainsi une décorrélation par rapport aux indices traditionnels. ​

  • ​Les produits structurés​

Nous restons toujours positifs sur les produits structurés, qui offrent la possibilité de s'exposer à différents marchés tout en personnalisant le niveau de risque et le rendement cible souhaités. Ils offrent des solutions attractives pour s’exposer à des marchés ou secteurs ayant des perspectives de hausse à moyen terme tout en ayant une protection à la baisse.

La correction de certains secteurs, notamment la santé, peut constituer un point d'entrée sur des structures adossées à ces valeurs. La hausse des taux longs rend les produits sur taux particulièrement attractifs en termes de rendement et de risque, mais une attention particulière doit être portée au calibrage de la protection. Il est primordial de diversifier les sous-jacents et le type de structures au sein de son portefeuille. À nouveau, les produits structurés constituent une alternative pertinente pour les investisseurs souhaitant s'exposer au marché. Cette flexibilité en fait une solution stratégique pour diversifier et optimiser un portefeuille dans l'environnement actuel.

  • Les Actifs non cotés (Private Assets)​

L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés continue de croître, malgré un contexte économique marqué par des incertitudes.

- L’intérêt pour les stratégies secondaires

Cette dynamique, soutenue par la baisse progressive des taux d’intérêt en 2025, oriente également les flux vers des fonds plus accessibles au grand public. Bien que le marché montre des signes d’attentisme, notamment en raison des incertitudes politiques et économiques, nous restons confiants quant au potentiel du private equity.​

Les stratégies secondaires demeurent particulièrement attrayantes en raison de leurs opportunités de valorisation prometteuses. Par ailleurs, les fonds de co-investissement restent au cœur de nos priorités, combinant optimisation des rendements et maîtrise des coûts.​

Les stratégies de dette privée, telles que la dette mezzanine et le growth buyout, gagnent en popularité pour accompagner les entreprises en phase de croissance. De plus, le capital-risque, en particulier dans les secteurs technologiques et liés à la transition énergétique, connaît un regain d’intérêt, offrant des perspectives captivantes pour les startups innovantes.​

- L’Allocation conseillée​

Pour exploiter pleinement le potentiel des investissements non cotés tout en limitant les risques, nous recommandons une stratégie diversifiée et de long terme. Cette approche inclut :​

- Des stratégies sur les marchés secondaires pour leur stabilité et leurs rendements robustes.​

- Une exposition au capital-risque, visant des opportunités à haut rendement dans des secteurs innovants.​

- Des investissements dans le LBO (Leveraged Buyout) pour tirer parti de l’effet de levier.​

- Le growth equity, qui permet de bénéficier de la croissance d’entreprises matures et prometteuses.​

- La dette mezzanine, grâce à ses taux attractifs, comme un outil clé de diversification.​

Face aux évolutions constantes de l’environnement économique, cette allocation vise à combiner performance et gestion proactive des risques. Nous restons attentifs à l’évolution du marché, tout en capitalisant sur les opportunités qu’il offre, en particulier dans les secteurs stratégiques comme la santé et la transition énergétique.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Les convictions d'investissement de Scala Patrimoine sur les marchés financiers en Juin 2026
Les convictions d'investissement de Scala Patrimoine sur les marchés financiers en Juin 2026

cession d'actions gratuites

Cession d’actions gratuites : comment optimiser une opération dépassant le million d’euros ?

Quand un cadre dirigeant d’un grand groupe du CAC 40 a poussé la porte de notre multi family office il y a quelques semaines, il cherchait bien plus qu’un simple conseil fiscal. Marié, ce père de trois enfants souhaitait une vision globale, structurée, pour piloter sereinement son patrimoine. Disposant d’un actif patrimonial conséquent, évalué à plusieurs millions d’euros, il était confronté à une problématique aussi technique que stratégique : que faire de ses actions gratuites ? Et surtout, comment en optimiser la cession sans subir une fiscalité dissuasive et répondre à ses objectifs patrimoniaux ?

Cession d’actions gratuites : une opération sensible

Son interrogation principale portait sur un projet de cession d’actions gratuites reçues via des plans d’attribution successifs. Le produit potentiel de cette opération s’élevait à plus d’un million d’euros. Une somme significative, soumise à un traitement fiscal complexe, surtout dans un contexte où les régimes d’imposition ont fortement évolué selon les dates d’attribution.

Notre client, déjà soumis à la tranche marginale de l’impôt sur le revenu à 45 %, craignait également de dépasser le deuxième seuil de déclenchement de la Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus (CEHR). Cette contribution, qui s’ajoute à l’impôt sur le revenu, s’applique à partir de 500 000 € de revenu fiscal de référence pour une personne en couple. La deuxième tranche de la CEHR, quant à elle, concerne les revenus compris entre 500 001 € et 1 000 000 €, auxquels s’applique un taux majoré de 3 %.

La question n’était donc pas seulement de vendre, mais quand et comment vendre.

Lissage fiscal et stratégie de cession étalée

Face à cette complexité, notre premier rôle a été pédagogique : expliquer les différences d’imposition selon les dates d’attribution des actions, la fiscalité applicable en cas de cession, les prélèvements sociaux et les subtilités du mécanisme du quotient. Ce dernier, bien connu pour étaler dans le temps des revenus exceptionnels, s’applique différemment selon qu’on parle de l’impôt sur le revenu ou de la CEHR — une nuance essentielle à comprendre.

Nous avons ainsi proposé une stratégie de cession segmentée, répartie sur plusieurs années. Ce fractionnement permettait non seulement d’éviter le franchissement des seuils critiques, mais aussi de bénéficier de tranches d’imposition plus douces, en lissant les gains dans le temps. Cette méthode offrait à notre client une gestion fine de son revenu fiscal de référence, tout en sécurisant les liquidités souhaitées.

Préparer demain : la transmission en ligne de mire

Mais notre accompagnement ne s’est pas arrêté là. Le client souhaitait également sécuriser le financement des études de deux de ses enfants, estimé à 30 000 € par an pendant cinq ans. Plutôt que de mobiliser directement des liquidités et financer sur ces fonds propres les études de ses enfants, nous avons suggéré une approche plus efficiente : la donation d’une partie des actions gratuites aux enfants.

Cette stratégie, mise en œuvre dans les plafonds d’abattement en vigueur (100 000 € par parent et par enfant), permettait non seulement de financer les études sans alourdir la fiscalité familiale, mais aussi de purger la plus-value latente sur les titres donnés. Les enfants, devenus détenteurs des actions, pouvaient ensuite les céder sans impact fiscal, dans le cadre de leur propre imposition, bien plus légère. Ils disposaient alors du capital nécessaire pour autofinancer leurs études supérieures, tout en s’initiant, à leur tour, à une gestion patrimoniale raisonnée.

Un accompagnement dans la durée, jusqu’aux déclarations fiscales

Enfin, notre accompagnement ne s’est pas limité à la seule stratégie. Entre les premières consultations et la mise en œuvre des différentes décisions, nous avons également épaulé notre client sur l’ensemble des déclarations fiscales : intégration des opérations de cession, prise en compte des donations. Autant d’étapes essentielles pour sécuriser les montages et éviter toute erreur.

Un exemple concret d’une gestion patrimoniale globale, où chaque décision — vente, donation, investissement — s’inscrit dans une stratégie cohérente, au service d’un objectif : protéger, faire fructifier et transmettre.

Vous vous interrogez sur la cession de vos actions gratuites ou sur la meilleure stratégie à adopter ? N'hésitez pas à nous contacter : nos experts sont à votre écoute pour vous accompagner avec des solutions personnalisées, adaptées à vos objectifs patrimoniaux.


Califrais

Califrais lève 10 millions d’euros pour réinventer la logistique du frais

Acteur incontournable du marché de Rungis, Califrais annonce une levée de fonds de 10 millions d’euros pour accélérer son expansion.

Un pionnier technologique au cœur du plus grand marché de produits frais au monde

Fondée en 2014, la start-up basée à Chevilly-Larue (Val-de-Marne) s’est imposée comme un acteur de premier plan dans la logistique B2B. Grâce à des outils basés sur l’intelligence artificielle, Califrais optimise les flux alimentaires des commerçants du marché international de Rungis.

Objectif déclaré : décarboner massivement la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Comment ? En réduisant par sept les émissions de CO₂ et en divisant par deux le gaspillage alimentaire. Rien que ça.

La plateforme rungismarket.com, développée par Califrais, permet aux restaurateurs, traiteurs ou hôteliers de commander auprès de 130 grossistes. Le tout avec une promesse claire : précision, rapidité, et empreinte carbone allégée.

Les chiffres clés de Califrais
Les chiffres clés de Califrais

L’algorithme au service de la fraîcheur

Simon Bussy, fondateur de Califrais, résume la mission : « Nous prédisons la demande des consommateurs et optimisons la gestion des stocks pour éviter la rupture comme le gaspillage. Grâce à l’IA, les camions sont mieux remplis, les trajets mieux planifiés. Résultat : une offre de 5 à 10 % moins chère, et un impact environnemental réduit. »

Un défi d’autant plus ambitieux qu’il s’applique à des produits périssables, aux contraintes logistiques complexes. Mais là encore, les algorithmes de Califrais répondent présents, anticipant la demande pour limiter le surstockage et prolonger la vie des aliments.

Dix ans de recherche

Fruit de dix années de recherche en collaboration avec le CNRS et Sorbonne Université, Califrais a développé une infrastructure algorithmique inédite. Elle intègre la prévision des flux, la logistique prédictive et l’optimisation des stocks.

Ces avancées ont permis à Califrais de devenir, en 2021, l’opérateur numérique et logistique officiel du Marché International de Rungis. Sa plateforme traite désormais plus d’un million de produits livrés en 2024.

Et les résultats sont éloquents : possibilité de commander jusqu’à minuit pour être livré dès 6 h du matin, avec un taux d’erreur inférieur à 1 %, des créneaux de livraison de deux heures.

Avec 20 millions d’euros de revenus annualisés, le modèle est déjà rentable.

Un passage à l’échelle orchestré grâce à un tour de table stratégique

Pour accélérer son développement, Califrais vient de boucler un tour de table de 10 millions d’euros, réunissant une combinaison pertinente d’acteurs : logisticiens du frais, grossistes alimentaires, business angels de la tech, et Bpifrance.

On retrouve parmi eux l’investisseur historique STEF, leader européen de la logistique sous température contrôlée, qui renouvelle sa confiance après un premier investissement de 1,5 million d’euros en 2021. S’y ajoute Gilles Babinet, figure reconnue du numérique et coprésident du Conseil national du numérique.

« Nos algorithmes ont séduit des profils comme Gilles Babinet, et nous poursuivons notre collaboration fructueuse avec STEF », souligne Simon Bussy.

Conquête internationale et diversification sectorielle en ligne de mire

Califrais entend désormais étendre son modèle au-delà des frontières. Des discussions sont en cours avec des acteurs en Chine et à Abou Dabi. L’entreprise s’intéresse aussi à d’autres segments de la filière agroalimentaire, notamment les logisticiens de la grande distribution, dont les flux présentent des similitudes.

Pour soutenir cette ambition, Califrais prévoit de renforcer ses équipes, notamment en R&D, en s’appuyant sur cette nouvelle levée de fonds.

Entre température contrôlée et croissance accélérée, Califrais souffle le chaud et le froid pour le plus grand plaisir de ses clients… et de ses actionnaires.


Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière chez Scala Patrimoine

Romane Azzopardi : « Le "Big Beautiful Bill" creuserait le déficit américain de 4000 Md$ sur 10 ans »

Sans surprise, Moody’s a abaissé la note souveraine des États-Unis, retirant ainsi le dernier triple A encore en vigueur, après Standard & Poor’s en 2011 et Fitch en 2023. Désormais, l’ensemble des agences de notation s’accorde pour tirer la sonnette d’alarme sur la trajectoire inquiétante de la dette américaine, qui a franchi le seuil des 36 000 milliards de dollars. Dans le même temps, l’administration Trump poursuit tambour battant l’adoption de son ambitieux projet de loi budgétaire, surnommé le "Big Beautiful Bill". Adopté par la Chambre des représentants le 22 mai, le texte devrait être soumis au vote du Sénat d’ici l’été, non sans subir une série d’amendements substantiels.

Romane Azzopardi, responsable de la gestion financière chez Scala Patrimoine, nous éclaire sur les grands enjeux entourant l’élaboration du futur budget de la première puissance économique mondiale.

Quelles sont les grandes orientations du budget américain pour 2026 ?

Romane Azzopardi. La feuille de route de Donald Trump est sans équivoque : il entend proroger les baisses d’impôts initiées en 2017, tout en lançant une nouvelle vague de réductions fiscales, le "Big Beautiful Bill". En parallèle, le projet prévoit 350 milliards de dollars de dépenses supplémentaires, destinées notamment au financement d’un vaste programme d’expulsions migratoires ainsi qu’au renforcement du budget alloué au Pentagone. Du côté républicain, des coupes budgétaires significatives sont envisagées. Elles pourraient frapper en priorité le programme de santé Medicaid, qui assure actuellement une couverture à quelque 70 millions d’Américains, ainsi que les subventions accordées aux énergies renouvelables dans le cadre de l’Inflation Reduction Act, fer de lance de la politique climatique de Joe Biden.

En matière de recettes, la Maison-Blanche tablait initialement sur des revenus dépassant les 6 000 milliards de dollars sur dix ans, issus de la hausse des droits de douane à l’importation. Un chiffre aujourd’hui revu à la baisse, à la lumière des discussions commerciales en cours avec les principaux partenaires des États-Unis.

« Cette situation pourrait, à terme, inciter la Réserve fédérale à assouplir plus rapidement sa politique monétaire »

Risque-t-on un dérapage incontrôlé du déficit ?

Romane Azzopardi. Selon les projections du Congressional Budget Office, ce projet de loi pourrait creuser le déficit de près de 4 000 milliards de dollars sur la prochaine décennie. Ce montant fait l’objet de vives dissensions au sein du camp républicain et alimente les craintes des marchés financiers, déjà préoccupés par la soutenabilité de la dette fédérale. Les taux souverains à 20 ans ont renoué avec leurs sommets, dépassant le seuil des 5 %, alors que le Trésor américain devra refinancer près de 7 000 milliards de dollars de dette à des conditions bien plus onéreuses — un fardeau qui alourdira mécaniquement le coût du service de la dette.

L’administration Trump mise sur un rebond de la croissance pour résorber le déficit. Mais les perspectives actuelles de l’économie américaine restent en deçà du niveau des taux d’intérêt, ce qui accentue encore la pression sur les finances publiques. Cette situation pourrait, à terme, inciter la Réserve fédérale à assouplir plus rapidement sa politique monétaire, alors même que l’inflation semble pour l’instant contenue et que le marché du travail amorce une normalisation progressive.

https://www.youtube.com/watch?v=OiwVKtf9jcY


Le média Citywire a interrogé Guillaume Lucchini sur la fin des rétrocessions

Guillaume Lucchini (Scala Patrimoine) : « Nous avons voulu réinventer le métier de conseil patrimonial »

Fondateur de Scala Patrimoine, Guillaume Lucchini revient pour Citywire sur les onze années d’évolution du multi-family office Scala Patrimoine. Entre expansion internationale, transformation du modèle économique du conseil patrimonial et émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs, il partage sa vision d’un métier en pleine mutation.

Citywire. Pouvez-vous nous présenter Scala Patrimoine en quelques mots ?

Guillaume Lucchini. J’ai fondé Scala Patrimoine en 2014. C’est donc à l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024 que notre multi-family office a soufflé sa dixième bougie. Aujourd’hui, notre maison est implantée à Paris, avec un bureau idéalement situé rue Royale, à deux pas de la place de la Madeleine. Nous sommes également présents à Marseille, où nous avons élu domicile face au Vieux-Port, et depuis l’été dernier, à Genève, au cœur du quartier des banques. Cette ouverture suisse incarne l’internationalisation de notre activité — un choix stratégique que les récents soubresauts géopolitiques ont pleinement légitimé.

Citywire. Quel est le profil de vos clients ?

Guillaume Lucchini. En tant que multi-family office, notre mission est de défendre les intérêts exclusifs de nos clients, en les accompagnant selon la nature et la complexité de leur patrimoine. Il ne s’agit donc pas d’une question d’âge, mais de besoin.

Dans les faits, notre expertise s’adresse plus naturellement à des entrepreneurs, à des familles confrontées à des enjeux de transmission intergénérationnelle, ainsi qu’aux sportifs de haut niveau. Pour ces derniers, nous avons développé une compétence spécifique adaptée à la brièveté des carrières : structuration, territorialité, droits à l’image, stratégie d’investissement... L’enjeu majeur est d’anticiper l’après-carrière pour assurer une sécurité financière durable à leur famille.

Plus globalement, nos clients recherchent un accompagnement global, à 360°. En ce sens, les banques ne sont en aucun cas nos concurrentes. Bien au contraire, elles sont des partenaires précieux avec lesquels nous coopérons étroitement.

Citywire. Quels sont les enjeux clés liés à votre métier de conseil ?

Guillaume Lucchini. Lorsque j’ai lancé Scala Patrimoine, mon ambition était de transposer en France un modèle de conseil inspiré des pratiques anglo-saxonnes, fondé à 100 % sur des honoraires. Un modèle déjà courant dans le monde des cabinets d’avocats, mais encore marginal dans celui du conseil en gestion de patrimoine.

Nous avons ainsi adopté une approche stratégique axée sur la compétence et la création de valeur. Or, le modèle traditionnel français repose encore largement sur les rétrocommissions versées par les compagnies d’assurance ou les sociétés de gestion. Ce mécanisme, vous en conviendrez, engendre de facto des conflits d’intérêts.

J’ai donc voulu bâtir un modèle transparent, indépendant, libéré de toute pression commerciale, où le conseil prévaut sur le produit. À nos débuts, nous faisions figure d’ovni dans un secteur dominé par l’opacité. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Même si une partie du marché résiste encore à cette mutation, une nouvelle génération de professionnels émerge, désireuse de conseiller loyalement leurs clients. Ce mouvement pousse progressivement l’ancien modèle vers la sortie.

Chez Scala Patrimoine, chaque euro gagné a été réinvesti dans le développement des compétences de nos équipes. Bien sûr, il n’est jamais aisé de faire comprendre que le conseil a une valeur — et donc un coût. Il nous revient de démontrer notre valeur ajoutée, d’expliquer, de convaincre, mais aussi d’accepter d’être challengés, comme peuvent l’être les avocats ou les experts-comptables.

Citywire. Et justement, cette nouvelle génération d’entrepreneurs ?

Guillaume Lucchini. Les prochaines grandes fortunes émergeront de plus en plus tôt. Nous l’observons déjà avec une clientèle de plus en plus jeune. Les modèles économiques d’hier — souvent familiaux, hérités de génération en génération — cèdent la place à de jeunes diplômés, sortis d’écoles de commerce ou d’ingénieurs, qui réalisent un exit avant même leur trentième anniversaire, et souhaitent réinvestir intelligemment.

Notre rôle ? Les accompagner dans leur structuration patrimoniale, les aider à réfléchir, à anticiper. Être leur directeur financier externalisé, en somme. Un partenaire de confiance pour les guider dans leurs décisions stratégiques.

Lien vers l'interview, Citywire, Mai 2025

Union Européenne : L'Union pour l'épargne et l'investissement (UEI)

L'Union pour l'épargne et l'investissement (UEI) : cap sur une Europe financièrement souveraine

Le 19 mars dernier, la Commission européenne a levé le voile sur sa nouvelle stratégie pour l'Union pour l'épargne et l'investissement (UEI). Cette initiative ambitieuse vise à élargir l’accès des citoyens de l’Union aux marchés de capitaux, tout en facilitant le financement des entreprises.

Dans les semaines à venir, des propositions législatives concrètes seront soumises au Parlement européen et au Conseil. Après leur adoption, elles devront être transposées dans les législations nationales, ouvrant ainsi la voie à une adaptation des réglementations en vigueur.

Voici les grandes lignes de cette réforme d’ampleur.

Encourager les épargnants à investir dans les entreprises européennes

L’un des piliers de cette stratégie consiste à orienter plus efficacement l’épargne vers les marchés financiers.

  • Une prudence structurelle des épargnants

L’Europe se distingue par un taux d’épargne historiquement élevé, atteignant en moyenne 14 % du revenu brut disponible — un chiffre nettement supérieur à celui des États-Unis, qui oscille autour de 8 %.

Mais cette abondance d’épargne reste peu mobilisée. Les Européens demeurent frileux lorsqu’il s’agit d’investir dans l’économie réelle, perçue comme plus risquée, même si elle est potentiellement plus rémunératrice. Seuls 17 % des actifs détenus par les ménages européens sont investis en instruments financiers. Contre près de 43 % pour leurs homologues américains.

Or, les enjeux sont colossaux. L’Union européenne doit relever des défis majeurs : assurer son autonomie stratégique, réussir les transitions écologique et numérique, renforcer sa souveraineté financière, améliorer sa compétitivité et, désormais, financer sa défense.

Selon le rapport de Mario Draghi, les besoins supplémentaires de financement s’élèvent à 800 milliards d’euros par an pour accompagner les transitions énergétique et numérique. Si l’on y ajoute les impératifs de défense, ce montant grimpe à 1 000 milliards d’euros par an.

  • Mobiliser plus efficacement l’épargne des ménages

Pour répondre à ces besoins, la Commission européenne ambitionne de faciliter le parcours de l’investisseur. Elle prévoit notamment d'améliorer la culture financière des citoyens tout en garantissant l’accès à des conseils professionnels de qualité.

Une stratégie européenne d’éducation financière devrait ainsi être présentée à l’été 2025. Aujourd’hui, le niveau de littératie financière est jugé insuffisant dans de nombreux États membres. L’objectif est double : inciter les épargnants à investir et stimuler le développement de produits financiers attractifs.

La Commission envisage de créer un modèle européen d’épargne pour les petits investisseurs. Elle souhaite s’inspirer des meilleures pratiques nationales déjà existantes.

Dès octobre, elle réexaminera les règles encadrant les Institutions de prévoyance professionnelle (IORPs). Elle étudiera aussi le produit paneuropéen d’épargne-retraite individuelle (PEPP).

Bruno Le Maire a confié une mission à Christian Noyer sur l’union des marchés de capitaux. Selon lui, une autre voie est préférable au PEPP. « Plutôt qu’un produit unifié comme le PEPP, pénalisé par les disparités fiscales et tarifaires entre les États membres, il conviendrait de privilégier un label commun. Celui-ci pourrait être décliné par les pays, soit via la création de nouveaux produits d’épargne, soit en adaptant certains dispositifs existants. »

La Commission souligne aussi l’importance des incitations fiscales. Elles sont essentielles pour orienter l’épargne vers des produits à long terme. Les dispositifs de retraite sont notamment concernés.

Réduire les obstacles réglementaires

Autre axe central de l'Union pour l'épargne et l'investissement (UEI) : faciliter l’émergence d’une véritable offre d’épargne transfrontalière. Pour ce faire, la Commission souhaite lever les freins réglementaires, notamment dans le secteur de la gestion d’actifs.

Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers, rappelait récemment devant l’Académie des sciences morales et politiques que : « Les marchés restent encore très liés à des lieux, notamment en raison de la réglementation. L’activité financière est l’une des plus encadrées, et la régulation, mission régalienne par essence, demeure largement nationale. »

Pourtant, l’enjeu est stratégique. « Il est devenu crucial de sécuriser nos circuits de financement pour garantir notre indépendance et renforcer notre autonomie stratégique », conclut-elle.

Bâtir une Europe de l’investissement

Au niveau européen, l’enjeu majeur est le développement d’un véritable marché unique des capitaux.

Cela passe par la mobilisation du secteur bancaire, bien entendu, mais surtout des marchés de capitaux, pour mieux transformer le gisement trop sous-exploité de l’épargne européenne et l’orienter vers des investissements de plus long terme.

Cette stratégie marque une étape décisive dans la construction d’un espace financier européen intégré. La commission ambitionne de changer des règles de l'UE en matière de titrisation « en mettant l'accent sur la diligence raisonnable, la transparence et les exigences prudentielles pour les banques et les assureurs, ce qui permettra de libérer des ressources des banques et de mieux soutenir les entreprises ».

Sachant qu’une une révision du Règlement sur les fonds de capital-risque européens (EuVECA) est aussi annoncée pour l'été 2026.

L’avis de Scala Patrimoine sur "l'Union pour l'épargne et l'investissement" (UEI)

L’Union européenne s’apprête à lancer son projet baptisé « Finance Europe ». Ce label commun, qui réunira une dizaine de pays a pour objectif de rediriger l’épargne des citoyens vers l’économie européenne. Le dispositif sera pleinement opérationnel à partir de 2026. Il mobilisera l’ensemble des acteurs financiers : assureurs, banques et sociétés de gestion. Pour obtenir ce label, les placements devront satisfaire à des critères stricts. Au moins 70 % des actifs devront ainsi être investis dans des entreprises européennes, avec une part significative allouée aux fonds propres sans garantie en capital. De plus, la durée minimale d’investissement sera fixée à cinq ans.

Ce projet va dans le bon sens. Nous partageons, en effet, pleinement la position exprimée par Christian Noyer. L'ancien gouverneur de la banque de France souligne à juste titre qu’il est essentiel d’éviter la création de nouveaux produits financiers. Mieux vaut, en effet, s’appuyer sur les dispositifs existants. Les établissements financiers ne souhaitent d'ailleurs pas l’apparition de nouvelles offres. Ces derniers tendent même à rationaliser leur gamme actuelle. Or, une distribution à grande échelle ne saurait se faire sans leur concours.

D’autant qu’en France, l’éventail des solutions d’épargne est déjà riche et diversifié. Assurance-vie française ou luxembourgeoise, contrats de capitalisation, ou encore plan d’épargne en actions (PEA), autant de véhicules répondant déjà aux principaux besoins des investisseurs.

Nous suivons également avec attention la volonté de la Commission européenne de faciliter le développement des fonds de pension en tant que produits d’épargne.

Projet, Union de l'épargne et des investissements (UEI), Commission européenne 

Guillaume Lucchini a été interviewé sur l'assurance-vie par le Journal Le Monde

Guillaume Lucchini décrypte pour Le Monde le dispositif du Logement Locatif Intermédiaire

Depuis la disparition du dispositif Pinel à la fin de l’année 2024, les promoteurs mettent en avant une nouvelle solution d’investissement : le logement locatif intermédiaire (LLI), désormais ouvert aux particuliers depuis le début de l’année 2025. Mais ce dispositif est-il réellement avantageux pour les investisseurs ? Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine, répond aux questions de la journaliste Laurence Boccara et en éclaire les enjeux pour les lecteurs du Monde.

Un dispositif désormais ouvert aux particuliers

Créé par la loi de finances pour 2014, le Logement Locatif Intermédiaire était jusqu’alors réservé aux acteurs institutionnels. Porté par des bailleurs sociaux comme Action Logement ou CDC Habitat, ce dispositif, assorti de plusieurs avantages fiscaux, s’adressait uniquement aux grandes structures du secteur.

La fin du régime Pinel a toutefois rebattu les cartes. Le législateur a levé en 2025 la restriction réservant le dispositif aux seuls professionnels, permettant ainsi aux particuliers d’y accéder. Mais cette accessibilité reste encadrée : l’investissement ne peut se faire qu’à travers une structure juridique — une société civile immobilière (SCI), soumise à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés, ou bien via une SCPI ou un FPI (fonds de placement immobilier).

Plusieurs promoteurs, ainsi que des banques et intermédiaires, ont d’ores et déjà saisi l’opportunité. Des offres dédiées à ce nouveau marché sont proposées, certaines prenant même à leur charge les frais de création de société.

Les objectifs du dispositif

Comme le souligne Le Monde, le logement locatif intermédiaire vise à renforcer l’offre locative à des prix accessibles. Il s’adresse à une population aux revenus modestes, trop aisés pour bénéficier d’un logement social, mais insuffisants pour accéder au marché libre.

  • Les caractéristiques des logements concernés

Les biens éligibles au LLI peuvent être neufs ou anciens. Les anciens doivent avoir été rénovés pour être acceptés. Ils doivent respecter plusieurs critères précis. Les loyers sont plafonnés. Les ressources des locataires sont également limitées. Le propriétaire s’engage à louer pendant au moins 15 ans. La durée peut aller jusqu’à 20 ans maximum. Une rupture de bail avant la fin peut avoir des conséquences. Cela peut entraîner la perte des avantages fiscaux. Le propriétaire peut aussi devoir rembourser les aides reçues.

Autre condition : investir dans une zone dite « tendue ». Ces zones ont une forte demande locative. Elles sont classées A, A bis, B1, parfois B2 et C sur dérogation. Les logements doivent être bien situés. Ils doivent être proches des transports en commun. Ils doivent aussi être proches des infrastructures urbaines.

  • Les avantages pour l’investisseur

Pour compenser le niveau de loyer inférieur au marché, le dispositif propose des incitations fiscales. D'une part, une TVA réduite à 10 %, contre 20 % habituellement. Et d'autre part, un crédit d’impôt sur la taxe foncière pouvant courir sur une période de vingt ans.

Le dispositif ne fixe aucune limite en matière de montant investi, de prix de revient ou de nombre de logements détenus. Il échappe par ailleurs au plafonnement global des niches fiscales. Selon les promoteurs, les efforts commerciaux consentis permettent d'acquérir des biens LLI à des prix inférieurs de 10 à 20 % à ceux du marché classique.

L’analyse de Scala Patrimoine

Guillaume Lucchini apporte un regard nuancé sur ce dispositif : « Une durée de blocage de quinze ans, des loyers encadrés… ces contraintes pèsent lourdement sur la rentabilité. Il peut s’avérer plus judicieux d’acheter du neuf hors dispositif, en négociant un bon prix et en conservant la liberté de fixer son loyer. En ce moment, les promoteurs accordent des remises significatives et prennent à leur charge les frais de notaire. »


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Mai 2025

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Après les turbulences de la première semaine d’avril, les marchés financiers semblent retrouver un peu de sérénité. La volatilité, mesurée par l’indice VIX, s’est nettement repliée, passant de 52 à 25 points depuis le 9 avril.
  • La Chine affirme sa volonté de renouer le dialogue avec l’administration américaine, dans l’espoir de parvenir à un accord commercial équilibré entre les deux superpuissances économiques.
  • Aux États-Unis, la stagflation s’impose de plus en plus comme un scénario crédible aux yeux des analystes.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

  • Conflit entre l'Inde et le Pakistan

Les tensions entre l’Inde et le Pakistan semblent avoir franchi un seuil critique, faisant craindre une dangereuse escalade.
En réponse à l’attentat du 22 avril survenu dans la région du Cachemire indien, New Delhi a mené des frappes ciblées contre ce qu’elle qualifie d’« infrastructures terroristes ». De son côté, l’armée pakistanaise affirme avoir abattu cinq avions de chasse indiens ainsi qu’un drone de combat, marquant une intensification sans précédent du conflit.

Malgré la gravité de la situation et la volatilité potentielle qu’elle pourrait induire, les marchés financiers demeurent, pour l’heure, étonnamment impassibles face à cette montée des tensions militaires entre les deux puissances nucléaires.

  • Marchés actions : une tempête boursière brève, mais d’une rare intensité

La tempête qui a balayé les marchés boursiers début avril fut aussi brève que spectaculaire. Entre le 2 et le 9 avril, dans le sillage des annonces fracassantes de Donald Trump visant à durcir les droits de douane sur les importations américaines, pas moins de 12 000 milliards de dollars se sont évaporés des places financières américaines.

Mais à partir du 9 avril, les grands indices boursiers ont repris leur ascension, amorçant un net rebond. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2025, le S&P 500 affiche un recul limité de 3,1 %. En Europe, la tendance est nettement plus positive : le CAC 40 progresse de 4,5 %, tandis que le DAX 30 s’envole de 16 %. La Bourse italienne, incarnée par le FTSE MIB, grimpe quant à elle de 12 %.

En Asie, la situation est plus contrastée. L’indice chinois Shanghai Composite reste proche de l’équilibre (+0,5 %), tandis qu’en Inde, le Nifty 50 enregistre une hausse de 3 %.

Malgré ce rétablissement rapide, Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore AM, prévient : « Le mois d’avril restera dans les annales de l’histoire boursière. Certes, l’incertitude fait partie intégrante de la vie des marchés financiers, mais la remise en cause simultanée de plusieurs piliers fondamentaux — la monnaie de réserve mondiale, le libre-échange, l’indépendance de la Réserve fédérale et le statut de valeur refuge des bons du Trésor américain — est sans précédent. »

Si les entreprises devront composer avec un nouvel ordre commercial mondial, les analystes conservent une certaine confiance. Aux États-Unis, les bénéfices des sociétés cotées devraient progresser en moyenne de 16 % en 2025 par rapport à 2024. En Europe, la croissance attendue des profits avoisine les 14 % pour l’année.

Les Performances des marchés financiers
Les Performances des marchés financiers
  • Les tensions se matérialisent aussi sur les marchés obligataires

Les tensions restent vives sur le marché des obligations d’État américaines, un colosse financier pesant près de 29 000 milliards de dollars. Dans un climat marqué par la crainte d’une inflation durable, l’explosion de la dette publique et des politiques commerciales jugées erratiques, les rendements obligataires se sont fortement tendus ces dernières semaines.

Le taux des Treasuries à dix ans s’établit désormais à 4,33 %, contre 2,50 % pour son homologue allemand, le Bund. Ce différentiel traduit non seulement les inquiétudes liées à la trajectoire budgétaire des États-Unis, mais aussi l’anticipation d’un retour des tensions inflationnistes, ravivées par les récentes hausses tarifaires américaines.

Sur le segment des obligations d’entreprises, les primes de risque — ou spreads de crédit — s’élargissent, particulièrement pour les dettes les moins bien notées. Ce mouvement reflète la nervosité des investisseurs face à un environnement devenu plus incertain et potentiellement plus volatil.

  • Coup de froid sur le baril de pétrole

Les prix du pétrole brut ont lourdement chuté, tombant à 60 dollars le baril. À l’origine de cette dégringolade : l’annonce par l’OPEP d’une nouvelle augmentation de la production attendue pour le mois de juin — la seconde en deux mois après celle de mai. Cette décision, représentant un surplus de 411 000 barils par jour, a profondément déséquilibré le marché.

Au sein même du cartel, des tensions couvaient déjà. L’Irak et le Kazakhstan ont récemment excédé leurs quotas de production, fragilisant davantage la cohésion du groupe. Cette nouvelle hausse semble donc être autant un signal politique qu’une réponse économique : une façon pour certains membres de l’OPEP d’affaiblir leurs partenaires les plus indisciplinés.

Mais cette décision est aussi interprétée comme une manœuvre diplomatique à l’égard de Washington, à la veille d’une visite de Donald Trump au Moyen-Orient. En avril, le baril américain a ainsi perdu 18,6 %, sa plus forte baisse mensuelle depuis novembre 2021.

  • L’or, un anxiolytique financier

Face au climat d’incertitude, les investisseurs cherchent à sécuriser leurs avoirs.

Valeur refuge par excellence, l’or suscite donc un engouement croissant, tant auprès des investisseurs privés que de certaines banques centrales désireuses de réduire leur dépendance au dollar. L’once d’or atteint ainsi de nouveaux sommets, franchissant brièvement la barre des 3 500 dollars l’once établi le 22 avril dernier, soit une envolée de près de 40 % en l’espace d’un an.

Le manque de visibilité sur la scène internationale incite les investisseurs à la prudence vis-à-vis des actifs risqués, favorisant les « safe haven ». Par ailleurs, les incertitudes concernant l'indépendance de la Réserve Fédérale américaine exercent une pression à la baisse sur le dollar, rendant l'or plus attractif pour les investisseurs internationaux. Enfin, les banques centrales, en particulier celles des pays émergents, continuent d'accumuler de l'or dans le cadre d'une stratégie de diversification de leurs réserves et de réduction de leur dépendance au dollar.

Donald Trump anesthésie le commerce mondial

Ce premier trimestre a été marqué par un événement majeur : les 100 premiers jours du second mandat de Donald Trump à la Maison-Blanche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces débuts ont été pour le moins mouvementés. Pour financer de vastes baisses d’impôts sur le revenu, il a enclenché une véritable guerre commerciale avec les principaux partenaires des États-Unis.

  • Une offensive tarifaire sans précédent

Trump avait donné rendez-vous aux Américains le 2 avril dernier pour célébrer ce qu’il a lui-même baptisé le « Jour de la Libération » (« Liberation Day »), marquée par l’instauration de nouveaux droits de douane massifs sur les importations. Objectif affiché : rééquilibrer la balance commerciale des États-Unis.

La mesure phare ? Un tarif universel de 10 % sur l’ensemble des produits importés aux États-Unis.

Dans le même temps, un système de surtaxes personnalisées a été instauré, ciblant plus durement les pays affichant les déficits commerciaux les plus importants vis-à-vis des États-Unis. Ces taxes varient entre 20 % et 49 %.

Pour l’heure, ces taux sont gelés — à l’exception notable de la Chine. Washington a en effet décidé de frapper un grand coup en imposant une surtaxe de 145 % sur tous les produits chinois entrant sur son territoire. En représailles, Pékin a riposté avec des droits atteignant désormais 125 % sur les biens américains.

  • Négociations tous azimuts : l’art du deal version Trump

Fidèle à sa philosophie exposée dans son livre "The Art of the Deal", Donald Trump semble avoir misé sur une stratégie de confrontation, afin de négocier ensuite en position de force avec ses partenaires commerciaux.

Les dirigeants japonais espèrent trouver un accord avec l’administration américaine avant fin juin sur les droits de douane. La Chine, elle-même, se dit prête à négocier.

Une approche confirmée par Scott Bessent, actuel secrétaire au Trésor, qui a déclaré s’attendre à une « désescalade imminente » du conflit commercial avec la Chine. Des pourparlers sont en préparation, et Donald Trump a d’ores et déjà esquissé une ouverture, annonçant que : « Les droits de douane sur les produits chinois baisseront considérablement… mais ne seront pas ramenés à zéro ».

Les discussions se poursuivent également avec l’Europe, tandis que Washington vient de conclure un accord stratégique avec l’Ukraine portant sur les minerais critiques.

Pour les analystes d’Altitude Investment Manager « ceci implique que la mondialisation des échanges, qui a été le leitmotiv au cours des 80 dernières années, sera continuellement freinée. »

  • Les anticipations de l’OMC

Malgré ces avancées, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) exprime une vive inquiétude face aux orientations protectionnistes de l’administration Trump. Ces mesures font craindre un net ralentissement des échanges internationaux et une fragmentation accrue de l’économie mondiale.

Selon les dernières estimations de l’OMC, le volume du commerce mondial de marchandises pourrait reculer de 0,2 % à 1,5 % en 2025, en fonction de l’ampleur des restrictions douanières effectivement mises en œuvre.

Le repli serait particulièrement marqué en Amérique du Nord, où les exportations pourraient s’effondrer de 12,6 %, tandis que les importations reculeraient de 9,6 %. À l’inverse, l’Asie devrait faire preuve de résilience, avec une croissance modérée mais positive de 1,6 % pour ses exportations comme pour ses importations. L’Europe, de son côté, enregistrerait une remontée timide, estimée à 1,0 % pour les exportations et 1,9 % pour les importations.

Face à ces turbulences, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a rappelé le rôle central des membres de l’organisation. « Les membres doivent plus que jamais se mobiliser pour redonner de l’élan à l’OMC et garantir des conditions de concurrence équitables à l’échelle mondiale », a-t-elle souligné.

États-Unis : la fin de l’exceptionnalisme américain ?

La théorie de l’exceptionnalisme américain repose sur la place hégémonique que doit occuper les Etats-Unis à travers le monde. Pour David Ross, gérant actions internationales chez La Financière de l'Échiquier (LFDE) cette position est largement mise à mal par la politique initiée par Donald Trump : « Depuis le « Libération Day », les marchés ont commencé à évaluer le risque d’une politique erratique. L’une des forces de l’économie américaine ces 30 dernières années a été sa stabilité, exempte de grands changements de politiques. Aujourd’hui, l’exceptionnalisme américain n’est plus. »

  • L’emploi américain résiste … pour l’instant

Si certains signaux avancés vacillent, la résilience de l’économie américaine demeure. La confiance des consommateurs s’effrite, en témoigne le repli marqué de l’indice du Conference Board, qui a perdu 7,2 points en un mois pour s'établir à 92,9 — un recul plus fort qu’attendu, les analystes tablant sur 93,5.

Cependant, le marché du travail américain affiche une résilience notable. En avril, 177 000 emplois ont été créés dans le secteur non agricole, contre 185 000 en mars. Ce chiffre dépasse nettement les attentes des analystes, qui tablaient sur seulement 138 000 créations, soit un écart favorable de 42 000 postes.

Le taux de chômage, quant à lui, demeure stable à 4,2 %, signe d’une certaine solidité de l’économie malgré un environnement international tendu.

Cependant, quelques ombres viennent ternir ce tableau. La dynamique salariale ralentit, avec une hausse des rémunérations limitée à +0,2 % en avril. Surtout, les chiffres de l’emploi des mois précédents ont été révisés à la baisse : pas moins de 58 000 emplois ont été retranchés des données initialement publiées pour février et mars.

Autre signal préoccupant : le chômage de longue durée progresse. Désormais, 23,5 % des chômeurs sont sans emploi depuis plus de 27 semaines, un indicateur souvent associé à une détérioration sous-jacente du marché du travail.

  • Stagflation : le scénario prend de l’ampleur

Le risque d’un scénario de stagflation — cette combinaison redoutée de stagnation économique et d’inflation persistante — semble désormais plus tangible aux États-Unis. Les craintes des investisseurs sont doubles : d’une part, celles liées à un net ralentissement de la croissance, voire à une récession ; d’autre part, celles relatives aux tensions inflationnistes provoquées par la récente flambée des droits de douane.

En tenant compte des hausses tarifaires annoncées par l’administration Trump, la croissance du PIB américain devrait plafonner à 1,8 % cette année, bien en deçà des 2,7 % anticipés en début d’année. Ce ralentissement marque une rupture brutale dans le cycle économique, et ce, dans un contexte de désordre commercial mondial.

Sur le front des prix, les données les plus récentes offrent un répit relatif. L’inflation sous-jacente (Core CPI), indicateur privilégié de la Réserve fédérale, a fléchi de 3,3 % en janvier à 3,1 % en février, pour atteindre 2,8 % en mars. Mais ces chiffres restent provisoires, car ils ne tiennent pas encore compte des effets potentiels — et difficilement quantifiables à ce stade — de la hausse des droits de douane sur les prix à la consommation. Une incertitude soulignée par Jerome Powell, président de la Fed, qui s’est montré préoccupé par les pressions inflationnistes à venir.

Le ressenti des ménages va dans le même sens. Selon l’enquête de l’Université du Michigan, les anticipations d’inflation à long terme atteignent désormais leur plus haut niveau depuis trois décennies, illustrant une perte de confiance dans la stabilité future des prix.

  • L'inflexibilité de la FED

Pour mémoire, la Fed poursuit un double mandat : contenir l’inflation autour de sa cible de 2 %, tout en favorisant des conditions de plein emploi. Mais la conjoncture actuelle rend l’équation particulièrement délicate. Pour l’heure, le président de la Fed demeure donc inflexible sur une éventuelle baisse de taux, résistant aux pressions politiques et privilégiant une approche rigoureusement fondée sur les données économiques.

David Kohl, chef économiste de Julius Baer, ne cache pas son inquiétude : « Nous relevons à 50 % la probabilité d’une stagnation prolongée dans les mois à venir, réunissant les critères d’une récession. Le renforcement des droits de douane sur les importations américaines accroît les risques de ralentissement, mais il fait aussi grimper les anticipations d’inflation, alimentant un climat d’incertitude sans précédent. Contrairement aux récessions classiques, généralement déflationnistes, ce contexte pourrait déboucher sur une véritable stagflation, marquée par une croissance atone et des tensions inflationnistes persistantes. »

Zone euro : une économie qui résiste, malgré les vents contraires

Bien que le FMI ait revu à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2025 — de 1 % à 0,8 % — les premiers signes conjoncturels de l’année laissent entrevoir une certaine résilience économique. Au premier trimestre, le PIB de la zone euro a progressé de 0,4 %, une performance légèrement supérieure aux anticipations.

  • Un premier trimestre encourageant

Le dynamisme reste contrasté entre les pays. L’Espagne (+0,6 %) et l’Italie (+0,3 %) endossent le rôle de locomotives. En revanche, la France (+0,1 %) et l’Allemagne (+0,2 %) peinent à redémarrer pleinement.

Parmi les principaux indicateurs économiques publiés ces dernières semaines, on peut citer l’indice composite de l’activité globale publié par la Hambourg Commercial Bank (HCOB). Celui-ci s’est replié à 50,1 en avril, son plus bas niveau depuis quatre mois, après 50,9 en mars. Rappelons qu’un indice supérieur à 50 signale une expansion de l’activité, tandis qu’un chiffre inférieur suggère une contraction.

Si l’indice des services est passé en zone de repli (49,7), la surprise est venue du secteur manufacturier : son indice s’est redressé à 51,2, signe d’une reprise modeste mais réelle dans l’industrie.

Par ailleurs, le moral des investisseurs, mesuré par l’indice Sentix, s’est redressé plus vite que prévu. Après une chute brutale en avril à -19,5, consécutive à l’annonce de nouveaux droits de douane américains, il est remonté à -8,1 en mai, bien au-delà des attentes des analystes (-12,5).

Sur le front de l’emploi, le taux de chômage a été révisé à la hausse de 0,1 point en février, à 6,2 %. Toutefois, sur un an glissant, il recule de 0,3 point. En mars, 12,9 millions de personnes étaient sans emploi dans la zone euro, un chiffre en baisse.

  • La BCE poursuit prudemment sa détente monétaire

Malgré les incertitudes croissantes liées aux tensions commerciales et géopolitiques, la Banque centrale européenne poursuit l’assouplissement de sa politique monétaire. Fin avril, elle a procédé à une septième baisse consécutive de ses taux depuis juin 2024, abaissant le taux de dépôt de 0,25 point, à 2,25 %.

Cette décision a été rendue possible par le reflux progressif de l’inflation : celle-ci s’est établie à 2,2 % en mars, un niveau légèrement supérieur à la cible officielle de la BCE, mais en ligne avec la trajectoire de désinflation amorcée depuis plusieurs mois.

Dans ce contexte, la politique monétaire de la BCE n’est désormais plus considérée comme « restrictive ». Elle aurait atteint une zone dite de « neutralité », c’est-à-dire un niveau — estimé entre 1,75 % et 2,25 % — qui ne stimule ni ne freine sensiblement l’activité économique.

La BCE reste toutefois sur ses gardes. Son orientation dépendra largement de l’évolution des données macroéconomiques et de l’environnement géopolitique.

Si les représailles tarifaires de l’Union européenne restent limitées, leur impact inflationniste devrait être marginal. La baisse durable des prix de l’énergie pourrait continuer d’exercer un effet désinflationniste, compensant partiellement les hausses de prix induites par les perturbations commerciales.

Enfin, un ralentissement plus marqué de l’activité économique renforcerait les pressions à la baisse sur les prix, laissant à la BCE une marge de manœuvre en cas de choc conjoncturel.

Christine Lagarde assume pleinement cette prudence stratégique : « La plupart des indicateurs de l’inflation sous-jacente suggèrent un retour durable de l’inflation vers notre objectif de 2 % à moyen terme. Toutefois, les perturbations croissantes du commerce mondial accentuent les incertitudes qui pèsent sur nos perspectives. Dans ce climat d’instabilité exceptionnelle, nous adopterons une approche guidée par les données, en évaluant à chaque réunion la posture appropriée. Aucun engagement ne sera pris par avance quant à la trajectoire des taux. »

Chine : un accord commercial possible avec les États-Unis ?

Alors que de nombreux économistes prévoyaient un ralentissement de la croissance chinoise à 4 %, contre une estimation de 4,6 % formulée en janvier, les dernières semaines ont révélé une vigueur économique inattendue. Au cours du premier trimestre, le produit intérieur brut a ainsi progressé de 5,4 %, surpassant les prévisions de 5,1 % et enregistrant une hausse de 1,2 point par rapport au trimestre précédent. Une performance d’autant plus remarquable que les relations commerciales avec les États-Unis n’ont cessé de se tendre ces derniers mois.

  • Croissance : un souffle inattendu

Ce dynamisme trouve en partie son origine dans l’envolée des exportations, en hausse de 12 % sur un an — un chiffre trois fois supérieur aux anticipations des analystes. Les consommateurs américains, anticipant une augmentation des droits de douane, ont intensifié leurs achats de produits chinois, qui affichent une croissance de 9 %.

Malgré les incertitudes liées à la guerre commerciale, les autorités chinoises se veulent rassurantes. Elles affirment disposer d’un éventail d’outils politiques et d’une marge de manœuvre suffisante pour soutenir l’activité économique.

Depuis le début de l’année, Pékin a ainsi déployé plusieurs mesures destinées à stimuler la demande intérieure. L’une des plus concrètes consiste en l’allocation de 300 milliards de yuans supplémentaires afin de subventionner l’achat de véhicules, de smartphones et d’électroménagers.

Cette semaine, la Chine a annoncé une nouvelle série de mesures destinées à soutenir son économie. La Banque centrale chinoise a ainsi abaissé le taux de réserve obligatoire de 0,5 %, libérant des liquidités pour encourager les prêts. Dans le même élan, le taux appliqué aux premiers achats immobiliers, pour les crédits d’une durée supérieure à cinq ans, a été réduit de 2,85 % à 2,6 %. Par ailleurs, Pékin prévoit d’alléger encore les exigences de réserve imposées aux banques et d’injecter des capitaux dans des secteurs jugés stratégiques, tels que l’industrie, l’innovation technologique et les services.

Mais une ombre significative vient ternir ce tableau : l’indice PMI manufacturier est tombé à 49,0, signalant une contraction de l’activité industrielle — un seuil critique, sous la barre symbolique des 50, et son niveau le plus bas depuis deux ans.

  • Guerre commerciale : le paroxysme des tensions

Les relations commerciales sino-américaines atteignent aujourd’hui un point de rupture. Selon l’Organisation mondiale du commerce, les échanges de marchandises entre les deux puissances pourraient chuter de 80 %.

Washington a imposé de nouveaux droits de douane atteignant un taux prohibitif de 145 % sur les importations chinoises. Pékin a riposté par des surtaxes allant jusqu’à 125 %. Toutefois, les smartphones et les ordinateurs sont exclus de ces nouvelles taxes américaines. Une taxation excessive aurait, en effet, fait grimper le prix moyen d'un IPhone de 1 200 à près de 2 300 dollars.

Il est à noter que les exportations chinoises vers les États-Unis ne représentent que 2 % du PIB de la Chine. En revanche, une part importante de ces biens — terres rares, métaux industriels, panneaux solaires, composants électroniques — demeure difficilement substituable à court terme pour les États-Unis. La Chine pourrait, en parallèle, intensifier ses échanges avec les pays de la région, réorientant ainsi une partie de son commerce.

Dans une manœuvre de représailles, Pékin a suspendu les livraisons de sept terres rares stratégiques. Or, la Chine concentre 70 % de la production mondiale de ces ressources essentielles et fournit près des trois quarts des importations américaines dans ce secteur, ce qui lui confère un levier d’influence considérable.

Néanmoins, les autorités chinoises ont récemment tenté de désamorcer les tensions, déclarant leur volonté d’ouvrir un dialogue avec l’administration américaine afin de parvenir à un accord mutuellement satisfaisant.

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

Les cent premiers jours de Donald Trump à la Maison-Blanche, dans le cadre de son second mandat à la présidence des États-Unis, n'ont pas été de tout repos. Les marchés actions ont connu d'importants épisodes de volatilité, des mouvements qui n’ont pas épargné les marchés obligataires.

  • Les marchés actions : la nouvelle politique américaine électrise les marchés

Le mois de mai 2025 s'ouvre dans un climat boursier marqué par une forte instabilité, principalement provoquée par les incertitudes entourant les annonces tarifaires américaines. Les secousses successives sur les marchés actions ont mis en lumière la nervosité ambiante des investisseurs face à l’évolution du contexte géopolitique et économique.

- Une multitude de facteurs d’incertitude pèse sur les marchés

Le rebond observé après le 8 avril a permis d’effacer en grande partie les pertes enregistrées en début de mois, ramenant les principaux indices à des niveaux proches de ceux d’avant les annonces tarifaires. Cette reprise a été favorisée par la suspension partielle de certaines mesures douanières, ainsi que par les déclarations apaisantes de Donald Trump évoquant une possible relance des négociations commerciales avec la Chine.

Cependant, cette embellie reste fragile, plusieurs zones d’ombre continuant de hanter les marchés.

D’une part, le ralentissement économique aux États-Unis. Si la croissance américaine montre des signes d’essoufflement, une décélération plus marquée que prévu pourrait susciter une correction brutale des marchés.

D’autre part, les perspectives des entreprises. Bien que les résultats du premier trimestre aient été globalement satisfaisants — avec une croissance à deux chiffres des bénéfices, tant outre-Atlantique qu’en Europe — les anticipations pour les trimestres à venir demeurent incertaines. De nombreuses entreprises préfèrent suspendre leurs prévisions, faute de visibilité sur l’évolution du contexte macroéconomique.

Enfin, l’impact des mesures tarifaires. Les sociétés les plus tournées vers l’international, en particulier dans les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et du luxe, sont particulièrement exposées. Les groupes européens ne sont pas en reste, eux aussi fragilisés par les tensions commerciales. À ce stade, l’impact réel sur les résultats annuels de 2025 demeure difficile à quantifier.

- Quelle stratégie adopter face à l’incertitude ?

Dans un tel environnement, la prudence reste de mise. Nous recommandons d’adopter une position neutre sur les marchés actions, évitant toute prise de risque excessive à l’heure où la visibilité est réduite et où la menace d’une nouvelle correction plane toujours.

Une diversification judicieuse des allocations s’impose, tant sur le plan géographique que sectoriel, afin de limiter les biais et d’absorber les chocs potentiels. Il conviendrait notamment de rééquilibrer les portefeuilles entre la zone euro et les États-Unis, tout en explorant avec discernement les opportunités offertes par certains marchés émergents — à l’instar de l’Inde, dont les valorisations apparaissent aujourd’hui plus attrayantes qu’il y a six mois.

Concernant la Chine, les marchés semblent anticiper une réduction prochaine des droits de douane actuellement en vigueur, ce qui pourrait être bénéfique aux deux économies. Toutefois, le risque que ces droits demeurent durablement plus élevés que par le passé ne peut être écarté. Couplé à la contraction attendue du commerce mondial et à la dépendance structurelle de la Chine à la demande extérieure, ce contexte appelle à une grande prudence dans toute exposition à ce marché.

  • Les marchés obligataires : un attrait pour les titres européens

Les marchés obligataires n’ont pas échappé aux remous qui ont agité l’ensemble des actifs financiers. Aux États-Unis, le taux souverain à dix ans a enregistré de fortes variations, oscillant entre 4 % et 4,5 %, avant de se replier vers 4,15 %. Ce mouvement erratique traduit l’inquiétude persistante des investisseurs face à une politique monétaire encore incertaine et à un environnement géopolitique instable.

En Europe, en revanche, les obligations ont retrouvé leur statut de valeurs refuges. Et ce, en dépit des récentes annonces de plans de relance budgétaire. Le mois d’avril a vu la courbe des taux s’infléchir durablement, portée par une demande accrue pour les dettes souveraines perçues comme plus sûres.

- Des opportunités sur le marché obligataire européen

L’inflation sur le Vieux Continent semble désormais contenue, ce qui réduit le risque d’une résurgence brutale des tensions inflationnistes. Dans ce contexte, la Banque centrale européenne pourrait poursuivre l’assouplissement de sa politique monétaire. Le taux de dépôt, actuellement fixé à 2,25 %, pourrait prochainement passer sous la barre symbolique des 2 %, offrant ainsi un soutien non négligeable aux obligations européennes.

La relative stabilité des anticipations d’inflation, la solidité de l’euro, ainsi que la lisibilité accrue de la trajectoire monétaire européenne, sont autant de facteurs qui devraient limiter la volatilité sur les marchés obligataires du continent.

- Quelle stratégie adopter dans ce contexte ?

Nous maintenons une vision constructive sur les obligations européennes. La maîtrise de l’inflation et le biais accommodant de la BCE créent un environnement favorable aux stratégies de portage, même si les rendements se révèlent désormais moins généreux qu’en 2024.

Dans cette optique, nous privilégions clairement les obligations souveraines européennes par rapport aux Treasuries américains. Ces derniers souffrent d’une trajectoire monétaire plus incertaine et exposent les investisseurs à un risque de change non négligeable.

Sur le segment du crédit, notre préférence va au crédit investment grade européen, dont la solidité et la résilience constituent des atouts majeurs. Les spreads y apparaissent plus stables à court terme que ceux observés outre-Atlantique, rendant le portage toujours pertinent, en particulier sur des maturités intermédiaires et des émetteurs de qualité.

Les obligations financières subordonnées, bien qu’affectées récemment par une montée du sentiment « risk-off », continuent d’offrir un couple rendement/risque attractif. L’élargissement des spreads s’inscrit dans le sillage du repli des actions bancaires, mais les fondamentaux du secteur demeurent sains, portés par une régulation renforcée.

Enfin, nous restons sélectifs sur le segment high yield, que nous ne conservons que sur des maturités courtes et pour les signatures les mieux notées. Ce choix n’est justifié que si l’écart de rendement avec le crédit investment grade compense adéquatement le risque supplémentaire assumé.

  • Les marchés alternatifs : une gestion adaptée aux mouvements boursiers

Dans le cadre de notre approche de gestion prudente et diversifiée, nous continuons de privilégier les stratégies alternatives long/short actions, particulièrement bien adaptées aux environnements marqués par la volatilité, l’incertitude et une forte dispersion des performances.

Les marchés actuels, soumis à des rotations sectorielles rapides et à des réactions parfois vives aux annonces politiques, économiques ou monétaires, constituent un terrain fertile pour ces approches souples et opportunistes.

Les stratégies long/short se distinguent par leur capacité à capitaliser sur les inefficiences du marché : elles permettent aux gérants de prendre des positions longues sur des titres jugés sous-évalués, tout en se positionnant à la baisse sur ceux estimés surévalués. Cette double exposition confère à ces stratégies une résilience précieuse, en offrant à la fois un potentiel de performance dans des contextes porteurs, et une protection contre les phases de correction.

Dans un environnement aussi complexe que celui que nous connaissons actuellement, cette flexibilité devient un atout stratégique. Les stratégies long/short actions permettent en effet une décorrélation bienvenue vis-à-vis des indices traditionnels, ce qui en fait un complément pertinent dans une allocation d’actifs soucieuse de réduire la volatilité globale du portefeuille tout en conservant des moteurs de performance.

  • Les Produits structurés : un placement sur-mesure

Nous conservons une vue favorable sur les produits structurés, qui offrent une exposition maîtrisée aux marchés financiers, tout en permettant de moduler à la fois le niveau de risque et le rendement cible selon les objectifs de l’investisseur.

Les périodes marquées par une volatilité accrue, comme celle que nous traversons actuellement, ouvrent des fenêtres d’opportunité particulièrement attractives pour ce type d’instruments. Ils peuvent être conçus pour tirer parti de la nervosité des marchés, tout en intégrant des mécanismes de protection partielle du capital ou des barres de rendement conditionnel.

En plus de leur vocation offensive, les produits structurés peuvent également jouer un rôle défensif, en agissant comme outil de couverture. Par exemple, ils permettent de réduire l’exposition directe aux actions tout en conservant un potentiel de performance lié à cette classe d’actifs.

La correction récente de certains secteurs de l’économie américaine — notamment ceux qui avaient jusqu’ici affiché des valorisations tendues — constitue par ailleurs une opportunité d’entrée intéressante pour structurer des produits adossés à ces segments dépréciés.

En définitive, les produits structurés s’affirment comme une alternative de choix pour les investisseurs souhaitant maintenir une exposition aux marchés actions tout en amortissant leur volatilité intrinsèque. Leur souplesse de construction en fait une solution stratégique pour diversifier et optimiser un portefeuille dans l’environnement incertain qui prévaut actuellement.

  • Les Actifs non cotés (Private Assets) : une vision de long terme

L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés continue de croître, malgré un contexte économique marqué par des incertitudes. Cette dynamique, soutenue par la baisse progressive des taux d’intérêt en 2024, oriente également les flux vers des fonds plus accessibles au grand public. Bien que le marché montre des signes d’attentisme, notamment en raison des incertitudes politiques et économiques, nous restons confiants quant au potentiel du private equity.

Les stratégies secondaires demeurent particulièrement attrayantes en raison de leurs opportunités de valorisation prometteuses. Par ailleurs, les fonds de co-investissement restent au cœur de nos priorités, combinant optimisation des rendements et maîtrise des coûts.

Les stratégies de dette privée, telles que la dette mezzanine et le growth buyout, gagnent en popularité pour accompagner les entreprises en phase de croissance. De plus, le capital-risque, en particulier dans les secteurs technologiques et liés à la transition énergétique, connaît un regain d’intérêt, offrant des perspectives captivantes pour les startups innovantes.

- L’allocation conseillée

Pour exploiter pleinement le potentiel des investissements non cotés tout en limitant les risques, nous recommandons une stratégie diversifiée et de long terme. Cette approche inclut :

- Des stratégies secondaires pour leur stabilité et leurs rendements robustes.

- Une exposition au capital-risque, visant des opportunités à haut rendement dans des secteurs innovants.

- Des investissements dans le LBO (Leveraged Buyout) pour tirer parti de l’effet de levier.

- Le growth equity, qui permet de bénéficier de la croissance d’entreprises matures et prometteuses.

- La dette mezzanine, grâce à ses taux attractifs, comme un outil clé de diversification.

Face aux évolutions constantes de l’environnement économique, cette allocation vise à combiner performance et gestion proactive des risques. Nous restons attentifs à l’évolution du marché, tout en capitalisant sur les opportunités qu’il offre, en particulier dans des secteurs stratégiques comme la santé et la transition énergétique.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Synthèse de nos convictions sur les marchés financiers
Synthèse de nos convictions sur les marchés financiers

Rosk, un spin off issu de Brigad pour soutenir le recrutement dans le secteur de la restauration.

Rosk, le « LinkedIn de la restauration »

Florent Malbranche et Jean Lebrument, les cofondateurs de Brigad, entament un nouveau chapitre entrepreneurial avec le lancement de Rosk, une start-up née d’une ambition claire : répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la restauration.

Deux experts au service d’un secteur en mutation

Acteurs aguerris de l’écosystème hôtellerie-restauration, Malbranche et Lebrument n’en sont pas à leur coup d’essai. Il y a une dizaine d’années, ils fondaient Brigad, une plateforme facilitant la mise en relation entre travailleurs indépendants et établissements, aussi bien dans la restauration que dans le médico-social.

Aujourd’hui, avec Rosk, ils visent l'optimisation du recrutement des professionnels de la restauration grâce à une application mobile intuitive, conçue comme un levier d’accès à l’emploi et à l’évolution professionnelle.

Dans un premier temps, la plateforme proposera donc des missions d’intérim en Île-de-France avant d’élargir son offre aux contrats à durée indéterminée. Un choix stratégique, tant l’intérim constitue une porte d’entrée idéale pour tester les compétences et faire face aux variations saisonnières de l’activité.

La demande est bien présente. « Il y a 200 000 postes à pourvoir dans la restauration et plus d’un million en Europe. Avec Rosk, nous voulons lancer une nouvelle expérience de l’emploi dans la restauration », souligne ainsi l'un des associés, Florent Malbranche.

Les chiffres clés de Rosk
Les chiffres clés de Rosk

La restauration collective en ligne de mire

Rosk fait le pari de commencer par la restauration collective – un secteur souvent négligé mais regorgeant d’opportunités : cantines scolaires, entreprises, EHPAD, hôpitaux… La start-up cible en priorité les métiers les plus qualifiés, tels que chef, sous-chef, chef pâtissier ou chef de partie, encore peu couverts par les plateformes traditionnelles.

Mais l’ambition de Rosk dépasse le simple recrutement. L’application se veut un véritable écosystème, proposant également de la formation continue, un accompagnement communautaire, et à terme, des outils de gestion RH comme le suivi des plannings.

« Trop de professionnels talentueux quittent le secteur faute de perspectives ou de reconnaissance. Rosk, c’est notre réponse à une urgence : redonner envie de rester et de grandir dans ces métiers », affirme Florent Malbranche.

Un constat qui reflète une réalité bien connue : le secteur souffre d’un déficit chronique de personnel et d’un turn-over particulièrement élevé. En facilitant l'accès à l'emploi et en valorisant les carrières, Rosk espère attirer — et surtout retenir — les talents qui désertent souvent la profession, rebutés par la pénibilité des horaires et l'absence de perspectives à long terme.

Un spin-off de Brigad

Pour concrétiser cette ambition, Rosk s’appuie sur un modèle économique basé sur les commissions perçues sur chaque contrat signé via sa plateforme. La jeune pousse est un spin-off issu de la société Brigad. Elle vient d'ailleurs de réaliser une levée de fonds visant à soutenir le développement technologique de la solution, renforcer sa présence en France et, à terme, explorer des marchés internationaux.

Composée aujourd’hui d’une dizaine de collaborateurs, la start-up prévoit de renforcer ses effectifs en recrutant des profils clés pour accompagner sa croissance. Déjà, plus de 1 000 professionnels et 200 établissements ont pris part aux premières phases de test en Île-de-France.

Reste à voir si l’appétit des investisseurs sera comblé… mais une chose est sûre : la table est mise pour une belle réussite. Bonne dégustation.


Paris Match : les enjeux de l'expatriation

Paris Match : expatriation et placements financiers, les conseils de Guillaume Lucchini

Changer de pays, c’est embrasser une aventure exaltante… mais ce choix peut profondément bouleverser la gestion de votre patrimoine. Certains produits d’investissement français, par exemple, ne sont pas reconnus à l’étranger. Tandis que les règles fiscales locales peuvent remettre en question votre stratégie financière. Interrogé par les journalistes Léo Monégier et Silvia Simao, Guillaume Lucchini, associé fondateur du cabinet Scala Patrimoine, décrypte les enjeux liés à l'expatriation et livre ses recommandations dans une interview exclusive pour Paris Match.

Expatriation : une analyse au cas par cas s’impose

Tous les expatriés ne partagent pas les mêmes réalités ni les mêmes contraintes, qu’elles soient d’ordre fiscal ou financier. Chaque situation mérite donc une étude personnalisée. « Avant tout départ, il est essentiel d’examiner en détail ses placements afin d’en vérifier la compatibilité avec ses projets de vie. Par exemple, l’ouverture d’un PEA (Plan d’Épargne en Actions) est interdite depuis l’étranger. Toutefois, si ce plan a été ouvert avant le départ de France, il peut être conservé. A la condition cependant de ne pas résider dans un État ou territoire non coopératif sur le plan fiscal », avertit Guillaume Lucchini.

Autre point crucial : la gestion de la résidence principale lors d’un départ à l’étranger. Fiscalement, un bien immobilier perd son statut de résidence principale dès lors que son occupant passe moins de 185 jours par an en France. A fortiori s’il est mis en location. « Cependant, la législation accorde une certaine latitude aux expatriés en leur permettant de vendre ce bien dans un délai d’un an après leur départ, tout en bénéficiant d’une exonération sur les plus-values immobilières », précise le fondateur de Scala Patrimoine.

Le rôle stratégique de l’assurance-vie luxembourgeoise

Si l’assurance-vie reste un pilier de l’épargne en France, son régime fiscal particulier peut entrer en conflit avec celui du pays d’accueil. Une solution existe cependant : l’assurance-vie luxembourgeoise. Elle est plus souple et s’adapte mieux aux contraintes fiscales locales.

« Ce type de contrat, généralement accessible à partir de 250 000 euros, permet d’investir dans la devise de son choix », explique Guillaume Lucchini. Il précise : « Il peut s’agir de l’euro ou d’une autre monnaie. » Il met toutefois en garde : « Chaque pays appliquant ses propres règles, il est essentiel de rester vigilant. » Par exemple, en Espagne, si aucune garantie décès complémentaire n’a été souscrite, le contrat peut être assimilé à un simple compte-titres. Dans ce cas, il perd ses avantages fiscaux.

L’immobilier, un placement toujours prisé dans le cadre d'une expatriation

L’investissement immobilier reste une valeur refuge, même pour les expatriés. Un expatrié bénéficie généralement de revenus confortables. « Cela lui permet d’avoir une capacité d’épargne solide. Pour optimiser ses placements, il peut utiliser l’effet de levier du crédit. En France, les taux fixes sont encore largement disponibles. Contrairement à d’autres pays, ces taux sont attractifs pour ceux ayant une forte capacité d’emprunt. » conclut Guillaume Lucchini.