L'apport cession permet à l'entrepreneur de redéployer son capital.

Venture Capital : entre incertitudes et espoirs pour 2024

Après la douce euphorie de 2022, le monde du capital-risque traverse actuellement une période de turbulences. Dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes économiques et géopolitiques mais aussi la hausse des taux d’intérêt menée par les banques centrales, le nombre d'opérations de capital-risque a nettement diminué. À l'échelle mondiale, 2023 s'est avérée être l'année la plus difficile pour la collecte de fonds de capital-risque depuis 2015. Le second semestre de 2024 sera-t-il plus favorable ? Les doutes persistent, bien que la baisse des taux initiée par la Banque centrale européenne (BCE) puissent stimuler les investissements dans cette classe d'actifs.

1. Le marché du venture capital marque le pas

L'année 2023 a été particulièrement difficile pour les acteurs du capital-risque à bien des égards. Les levées de fonds ont sensiblement diminué, tandis que la hausse des taux d'intérêt a eu un impact significatif sur la valorisation des entreprises. Cet environnement a contraint de nombreux acteurs du capital investissement à reporter leurs opérations de cessions et d'acquisitions.

  • 2023 : Annus horribilis ?

- L'Europe suit la tendance mondiale

En 2023, l’Europe n’a pas échappé au coup de froid qui s’est abattu sur le venture capital. Selon une étude réalisée par PitchBook, les levées de fonds européennes en capital-risque ont chuté de 40 %, passant de 30,6 milliards d’euros à 19 milliards d’euros. En 2021, les fonds avaient levé plus de 33,3 milliards d’euros.

Le nombre d’opérations est également en baisse entre 2022 et 2023. Ainsi, 1 708 opérations ont été réalisées au quatrième trimestre 2023, soit une chute de 19 % en glissement trimestriel et de 42 % par rapport au quatrième trimestre 2022.

- En France, les levées de fonds supérieures à 100 M€ en berne

Suivant la tendance mondiale, les levées de fonds des acteurs du capital-risque en France ont connu un net recul en 2023. Selon France Invest, les levées de capitaux se sont établies à 3,6 milliards d’euros, finançant ainsi 1 319 start-ups. Cela représente une baisse de 35 % par rapport à l’année précédente.

Ce ralentissement affecte particulièrement les levées de fonds les plus importantes, supérieures à 100 millions d’euros. Celles-ci ont en effet chuté de 57 % en valeur et de 55 % en volume. À l'inverse, le cabinet de conseil EY souligne une légère augmentation des levées de fonds allant de 10 à 20 millions d’euros, avec une hausse de 1 % en valeur et de 3 % en volume.

Cette prudence des investisseurs se confirme également en ce début d’année 2024.

Historique des levées de fonds sur le venture capital
Historique des levées de fonds sur le venture capital
  • Le 1er trimestre 2024 sur le venture capital

En cette première partie de l’année, les investisseurs demeurent prudents. Selon la dernière étude publiée par PitchBook, les véhicules d’investissement ont levé 4,6 milliards d'euros sur le Vieux Continent au cours du premier trimestre 2024, répartis entre 47 opérations.

« Si cette tendance se maintient, 2024 pourrait connaître des performances similaires à celles de 2023 », soulignent les auteurs de l'étude. Cette publication confirme également une autre tendance : la multiplication des petits véhicules d’investissement. En effet, une grande majorité des levées de fonds reste inférieure à 250 millions d'euros. Sur le Top 10 des fonds clôturés au premier trimestre, quatre sont britanniques, deux sont allemands et un seul est français (Partech).

PitchBook souligne par ailleurs l’allongement de la durée nécessaire pour conclure les levées de fonds. Le délai médian de clôture s'élève désormais à 20,7 mois au premier trimestre 2024, contre 16,8 mois en 2023. Ce qui traduit bien l’apathie du marché.

2. Un contexte économique plus difficile

Avec la hausse des taux d’intérêt, les placements sans risques tels que les obligations et les fonds en euros sont redevenus attractifs. Une autre conséquence notable est que le coût de l’argent s’est également accru, entraînant une augmentation significative du coût global des crédits.

  • Le venture capital victime de la hausse des taux d’intérêts

Dans un contexte inflationniste marqué par la hausse des taux d’intérêt imposée par les grandes banques centrales, les investisseurs se tournent de plus en plus vers des placements jugés moins risqués, au détriment des premiers tours de table des start-ups. Interrogée par les journalistes de Décideurs Magazine, Stéphanie Hospital, fondatrice et PDG de OneRagtime, un fonds de capital-risque, exprime son inquiétude face à l'attentisme croissant des investisseurs en capital. « Les performances des fonds de venture capital sur les vingt dernières années surpassent largement celles des alternatives bancaires. Néanmoins, les investisseurs préfèrent placer leurs liquidités dans des produits bancaires offrant un rendement de 5 %, soit en dessous du taux d'inflation. »

Les levées de fonds prennent désormais deux fois plus de temps qu'en 2021. Les négociations se compliquent, s'allongent, et acquéreurs comme vendeurs se retrouvent dans une impasse, se regardant en chiens de faïence. Un nombre significatif de projets est ainsi abandonné.

Cette hausse des taux se reflète également sur la valeur des transactions. Selon le rapport 2023 Global Venture Capital First Look de PitchBook, le quatrième trimestre 2023 a enregistré une baisse de 22 % en glissement trimestriel et de 32 % en glissement annuel.

  • Late stage : le chainon manquant ?

Malgré un contexte économique et politique délicat, la France dispose d'un vivier prometteur d'entreprises technologiques. Cependant, leur croissance est freinée par un manque de financement à un stade avancé. Les fonds se concentrant sur le financement à partir de la série B se font rares et ne sont pas toujours en mesure de fournir des montants supérieurs à 30 millions d'euros.

Les fonds français de capital-innovation, en effet, sont de taille plus modeste que leurs principaux concurrents étrangers. Or, la dernière levée de fonds nécessaire pour atteindre le statut de licorne dépasse généralement les 100 millions d'euros.

Les entreprises doivent alors se tourner vers des fonds de venture capital étrangers pour assurer leur financement, se vendre, s’adosser à un acteur industriel ou, plus rarement, réaliser une introduction en bourse. Cependant, pour que ces différentes options soient envisageables, il est impératif que la start-up propose une offre, des produits et un modèle susceptibles de s'internationaliser.

Evolution du capital risque
Evolution du capital risque

3. "Flight to Quality" ?

Avec la hausse des taux, les investisseurs deviennent plus sélectifs, cherchant à minimiser les risques financiers

  • Les champions de la french tech polarisent les levées de fonds

Les fonds d'investissement s'orientent de plus en plus vers des start-ups matures aux revenus stabilisés, réduisant ainsi les risques inhérents aux jeunes entreprises. Les montants investis tendent à être plus élevés pour les sociétés ayant atteint une certaine taille critique et présentant un potentiel de rachat par de grands groupes.

En se focalisant sur la French Tech, les capitaux se concentrent principalement sur des success stories déjà bien établies. Les cinq plus grandes levées de fonds ont ainsi concerné Verkor (850 millions d'euros), Mistral AI (385 millions d'euros), Driveco (250 millions d'euros), Ynsect (160 millions d'euros) et Amolyt Pharma (130 millions d'euros).

Au niveau de l'Union Européenne, la France conserve la première position, creusant l'écart avec l'Allemagne, bien qu'elle accuse un certain retard par rapport au Royaume-Uni.

Malheureusement, à l’échelle mondiale, les levées de fonds des start-ups européennes représentent moins de 15 % des financements, se situant loin derrière les États-Unis et la Chine.

  • La volonté d’avoir un impact sociétal

En 2023, les entreprises de la French Tech ont réalisé 715 levées de fonds, cumulant un montant total de 8,3 milliards d'euros. Cette performance marque une baisse significative de 38 % en valeur et de 3 % en volume par rapport à l'année précédente.

Parmi les secteurs les plus dynamiques, la GreenTech s'est distinguée en occupant la première place avec des levées de fonds atteignant 2,7 milliards d'euros, soit une augmentation impressionnante de 44 %. Les logiciels viennent ensuite, avec des levées totalisant 2,1 milliards d'euros, bien que ce chiffre représente une diminution de 10 %. Les Life Sciences suivent avec 1 milliard d'euros, enregistrant une légère progression de 1 %.

La tendance favorable de la Climate-Tech et de la Health-Tech semble destinée à perdurer. Ces secteurs bénéficient de l'intérêt croissant des investisseurs et des talents qui cherchent à donner un sens à leurs actions en rejoignant des entreprises à fort impact sociétal. De plus, les investisseurs institutionnels sont incités par des directives politiques à soutenir ces modèles, notamment dans le cadre des initiatives France 2030 et du plan TIBI. La phase 2 de l'initiative Tibi prévoit d’ailleurs de mobiliser plus de 7 milliards d'euros d'ici la fin 2026 pour le financement des nouvelles technologies.

À l'opposé, les Fintech et le secteur des services internet ont connu des reculs marqués, avec des baisses respectives de 73 % et 66 %.

4. Quelles perspectives pour le venture capital ?

La seconde moitié de l’année 2024 s'annonce captivante. Au-delà des soubresauts politiques et économiques potentiels, le marché du capital-risque pourrait tirer profit de l'essor de secteurs clés tels que l'intelligence artificielle, les technologies vertes et la santé.

  • Une baisse des taux salutaire ?

Ce potentiel est renforcé par la baisse des taux d'intérêt et l'atténuation des pressions inflationnistes, créant ainsi une dynamique positive propice à l'investissement.

À court et moyen terme, il sera toutefois ardu de retrouver les niveaux d'activité enregistrés en 2021 ou 2022. Dans un premier temps, il est très probable que les investisseurs se concentrent sur le soutien et le développement des entreprises déjà présentes dans leur portefeuille. Ainsi, les fonds continueront d'apporter les ressources nécessaires aux start-ups les plus prometteuses pour favoriser leur croissance, tout en adoptant une approche de plus en plus sélective.

Cette conjoncture pourrait favoriser le modèle de « club deal », où fonds, entrepreneurs et investisseurs privés collaborent étroitement pour soutenir des projets de croissance ciblés.

  • Les investisseurs privés en première ligne

Au cours des prochaines années, les investisseurs privés joueront à n’en pas douter un rôle central dans l'univers du capital-risque. Selon les données fournies par France Invest, en 2023, les particuliers et les family offices ont été les principaux souscripteurs des fonds de capital-risque et de croissance en France, représentant 26 % des levées de fonds, soit 960 millions d'euros, juste devant le secteur public avec 22 % des levées, totalisant 794 millions d'euros grâce à des acteurs comme Bpifrance et la Caisse des Dépôts. Parmi les plus fortunés, la part allouée au private equity dépasse désormais les 20 %.

Cette dynamique reflète une évolution significative où le secteur privé, par son engagement croissant, façonne l'avenir et les tendances du capital-risque en France.

Face à la compléxité et aux incertitudes inhérentes au marché du venture capital, s’entourer d’experts avisés est indispensable pour naviguer avec succès et maximiser les retours sur investissement. Nos spécialistes sont à la pointe des dernières tendances, technologies émergentes et dynamiques géopolitiques. Ils se sont également constitués un réseau de spécialistes (entrepreneurs, fonds, investisseurs ...) rompus à cette classe d'actifs. Ils sont prêts à vous fournir des stratégies sur mesure qui intègrent durabilité, diversité et les meilleures pratiques d’investissement.


Voodoo rachète la société BeReal

La licorne Voodoo tente le pari « BeReal »

Éditeur d'applications et de jeux mobiles, Voodoo acquiert le réseau social français BeReal pour un montant pouvant atteindre 500 M€, sous conditions de performance.

Les Chiffres clés de BeReal
Les Chiffres clés de BeReal

BeReal, un réseau social à la française

Crée en 2013, Voodoo s’est notamment fait connaitre en produisant des jeux sur mobile simples et addictifs tels que Helix Jump, Mob Control ou Block Jam 3D.  Elle compte aujourd’hui plus de 150 millions d’utilisateurs actifs mensuels. Un succès qui lui a permis d’entrer dans le club des licornes françaises, avec une valorisation dépassant le milliard d’euros.

Pour diversifier ses activités, Voodoo a acquis BeReal, un réseau social prônant « l'authenticité ».

Son mode de fonctionnement est simple : les utilisateurs reçoivent une notification les invitant à publier une photo de leur activité en cours dans un délai de 2 minutes. Ces photos, sans filtre et non retouchées, disparaissent après 24 heures et ne peuvent pas être commentées, réduisant ainsi les risques d’anxiété sociale.

Fondée en 2019 par deux français, Alexis Barreyat et Kévin Perreau, la plateforme revendique plus de 40 millions d'utilisateurs actifs. Celle-ci s’est particulièrement bien développée aux Etats-Unis, au Japon et en France. Mais après deux premières années de forte expansion, BeReal a vu son nombre d’utilisateurs stagner.

Depuis plusieurs mois, les actionnaires de la start-up étaient donc à la recherche d’un second souffle via une nouvelle levée de fonds, après celles de 2021 et 2022 pour un total de 85 M€, ou via un rachat. En se vendant à Voodoo, c’est donc cette deuxième option qui a été privilégiée par les fondateurs.

Un deal à 500 M€, sous conditions

L’acquisition de BeReal par Voodoo se concrétise pour une somme pouvant atteindre 500 M€.

Selon le Journal Les Echos, ce montant est surtout « gonflé » par des bonus hypothétiques. Environ un tiers de cette sommes étant composé de cash et d'échange de titres. Les deux tiers restants sont liés à l'atteinte d'objectifs de rentabilité et de développement.

La majeure partie des sommes en numéraires devraient profiter aux premiers investisseurs : Kima Ventures, Accel, Andreesen Horowitz, Banana Capital ou encore Yuri Milner.

Et qu’adviendra-t-il des deux fondateurs ? Alexandre Yazdi, le CEO et cofondateur de Voodoo, a précisé dans l’émission Good Morning Business de BFM que « les cofondateurs feront une pause, mais assureront une transition à court terme avec le nouveau management ». Aymeric Roffé, actuel dirigeant de Wizz, une autre application de Voodoo, prendra la direction de BeReal.

Alexandre Yazdi espère cependant convaincre les anciens dirigeants « de contribuer au développement de BeReal à l’avenir ».

Un modèle économique encore à trouver

La licorne française a du pain sur la planche. Malgré son succès en termes d’audience, BeReal n’a pas encore trouvé de modèle économique viable. À ce jour, la plateforme ne génère aucun revenu, n'ayant ni publicité ni abonnement.

« Nous savons très bien réaliser cette étape du passage à l'échelle. Nous voulons amener BeReal plus loin en termes de monétisation et de produit » tient toutefois à tempérer le CEO de Voodoo dans le journal Les Echos.

Pour réussir ce pari, le dirigeant mise sur les synergies potentielles entre les deux entreprises. Ce rapprochement devrait renforcer la position mondiale de Voodoo et permettre à BeReal d'accélérer sa croissance grâce à l’expertise et aux technologies de l’éditeur de jeux. L'objectif est d'« améliorer le produit, encourager une utilisation quotidienne et ajouter de nouveaux formats, comme les vidéos ».

Heureusement, Voodoo n’en est pas à son coup essai. La licorne a déjà réussi des intégrations complexes, comme l'illustre l'acquisition et le développement de BeachBum en 2021, un autre studio de jeu. Cependant, ce pari semble cette fois-ci plus audacieux.


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Juin 2024

Marchés financiers & économie : les points clés

  • Christine Lagarde, la présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) vient de baisser le principal taux directeur de l'institution européenne de 25 points de base. Le taux de refinancement principal passe de 4,5 % à 4,25 % tandis que le taux de la facilité de dépôt est désormais de 3,75 %, contre 4 % précédemment.
  • L'agence de notation américaine Standard & Poor’s a dégradé la note de la dette souveraine française de « AA » à « AA- ». Pour l’instant, cette décision n’a toutefois pas eu d'impact notable sur les taux d'intérêt français à court terme.
  • L'activité économique en Zone Euro s'améliore. Le produit intérieur brut (PIB)  est en hausse de 0,3% au cours du premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Toutes les grandes économies profitent de cette dynamique.

Quelles performances sur les marchés financiers ?

1. Les marchés actions reprennent leur souffle

Ces dernières semaines, les marchés financiers avancent en ordre dispersé. Au cours des 30 derniers jours, le S&P 500 s’adjuge près de 3 %, tiré notamment par les excellents résultats de la société Nvidia. En Europe, Le CAC 40 lâche 1 % alors que le Dax Allemand gagne 1 %. L’EURO STOXX 50 est lui aussi en hausse de 1 %. L’indice phare japonais, le Nikkei, reprend également des couleurs (+ 1,2 %).

Les marchés indiens sont, de leurs côtés, portés par le succès des réformes mises en œuvre par Narendra Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014. Cette belle dynamique vient d’ailleurs d’être confirmée par la victoire de l'Alliance démocratique nationale dirigée par le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi lors des dernières élections législatives en Inde. Les dépouillements ont toutefois scellé un avantage moins important que ne le laissaient présager les sondages de sortie des urnes.

Après avoir battu des records historiques, le Nifty 50 a donc chuté de 5,5% et le BSE Sensex, indice de la Bourse de Bombay, de 5 % dans les minutes suivants la publication des résultats. Narendra Modi pourra toujours se consoler avec l’annonce de l'agence de notation Standard & Poor's. Celle-ci a, en effet, revu à la hausse ses perspectives pour l'Inde, passant de « stables » à « positives ». Une décision bienvenue qui pourrait permettre au pays d’améliorer à court ou moyen terme sa note de crédit, et ainsi réduire ses coûts d'emprunt.

Le précieux métal jaune s’adjuge, quant à lui, près de 2 %. L’once d’or s’échange aujourd’hui autour de 2 356 dollars.

Les Performances marchés financiers et grandes classes d'actifs en Mai 2024
Les Performances marchés financiers et grandes classes d'actifs en Mai 2024

2. Les taux des obligations d’état remontent

Les marchés des obligations d’État et du crédit devraient pâtir d’une volatilité plus importante au cours des prochains mois, dans un contexte de changement des politiques monétaires des banques centrales.

Le rendement des Bons du Trésor américains (Treasury Bond) à 10 ans est remonté à 4,50 %. Même son de cloche pour les rendements des obligations d’État allemandes et britanniques à 10 ans qui avoisinent désormais respectivement les 2,6 % et les 4,4 %. En France, le taux OAT 10 ans a franchi le seuil des 3 %.

3. Coup de grisou sur le pétrole

Les prix du pétrole brut ont connu une baisse significative. Le Brent de la mer du Nord a abandonné plus de 10 % depuis avril, glissant sous la barre des 80 dollars à 78 dollars. Une détente qui s’explique notamment par des espoirs accrus de voir les pourparlers visant à obtenir un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël aboutir, mais également par la révision à la baisse par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) des prévisions de la demande mondiale de pétrole.

La décision de l'OPEP+ de prolonger les réductions de production en cours jusqu’à fin septembre n'ayant pas non plus permis de faire remonter les prix.

4. Les résultats des élections européennes

En France, les élections européennes ont enregistré une participation de 51,5 %. Sept listes ont obtenu un score supérieur à 5 %, leur permettant ainsi d’envoyer des représentants au Parlement européen.

La liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella est arrivée en tête avec 31 % des suffrages exprimés. Elle a devancé la liste « Renaissance » (14,5 %), portée par Valérie Hayer. La liste PS-Place publique est arrivée en 3e position, récoltant 13,8 % des voix. Elle devance ainsi celle de La France insoumise (9,8 % des voix) et des Républicains (7,2 %). Viennent ensuite la liste des Ecologistes représentée par Marie Toussaint et de Reconquête conduite par Marion Maréchal, avec respectivement 5,47 % et 5,46 % des voix.

Dimanche soir, la véritable déflagration politique n'est cependant pas venue des résultats, largement anticipés par les instituts de sondage et par les marchés financiers, mais par la décision du Président de la République de dissoudre l'Assemblée Nationale. De nouvelles élections législatives auront donc lieu les dimanches 30 juin et 7 juillet prochain. Ce coup de poker politique, qui matérialise une période d'instabilité guère appréciée des investisseurs, a heureusement eu un effet limité sur les marchés financiers. Le lendemain de l'annonce, le CAC 40 a terminé la séance sur un repli contenu de 1,3 % à 7893 points. Le Taux OAT 10 ans est, quant à lui, passé de 3,06 % à 3,20 %.

5. La note de la France dégradée

Sans grande surprise, la note de la dette souveraine française a été dégradée par Standard & Poor’s. Celle-ci passant de « AA » à « AA- », soit le 4e échelon sur 23 de leur grille de notation.

L’agence de notation américaine justifie sa décision par la détérioration de la situation budgétaire du pays, avec un déficit plus élevé que prévu en 2023. Selon elle, il est d’ailleurs peu probable que le déficit puisse repasser sous les 3 % du PIB en 2027.

Bruno Le Maire s’est défendu en soulignant que les dérapages budgétaires du pays avaient « sauvé l'économie française : « J'ai sauvé les usines, j'ai sauvé les restaurateurs, j'ai sauvé les hôteliers, j'ai sauvé le monde de l'événementiel, j'ai sauvé des emplois, des compétences, la filière aéronautique ». Il a également tenu à rappeler que les deux autres principales agences - Fitch et Moody’s – ont maintenu la note de la France. Enfin, le ministre des Finances soutient que tout cela n'entravera pas les efforts menés par le gouvernement pour rétablir les finances publiques.

Pour l’instant, cette décision n’a toutefois pas eu d'impact notable sur les taux d'intérêt français à court terme, ni sur les marchés financiers. Sur le marché secondaire, le rendement de l'obligation d'État française à 10 ans se détend légèrement tandis que l'écart avec l'Allemagne augmente, à un peu plus de 47 points de base.

Les Etats-Unis : la fin de l’état de grâce ?

Le broker américain Strategas évalue chaque mois 14 grands secteurs de l'économie US. Faisant preuve d’une certaine prudence, leurs équipes évaluent le risque de récession à 30 % en 2024. Le scénario central demeure toutefois celui d'un atterrissage en douceur (60 % de chances).  Un nouveau rebond de l’économie américaine étant jugé peu probable (10 % de chances).

1. Des publications en demi-teinte

« Les mouches seraient-elles en train de changer d'âne » ? Pour reprendre l’une des expressions les plus savoureuses du monde de l'ovalie, la dynamique de l’économie américaine semble s’inverser, depuis le début du mois de mai.

  • Le taux de chômage augmente

Le marché du travail qui faisait preuve d’une étonnante résilience marque le pas. Les créations d’emplois ont nettement ralenti en avril, atteignant 165 000 contre plus de 300 000 en mars. Au mois de Mai, l'économie américaine a créé 272 000 postes mais le taux de chômage a légèrement augmenté, passant de 3,9 % à 4 %. Les hausses de salaires se sont également tassées.

Le secteur immobilier est lui aussi concerné par ce ralentissement. Les permis de construire de maisons individuelles ont reculé pour le troisième mois consécutif et la confiance des promoteurs immobiliers s’érode. Les indices ISM, consacrés aux activités manufacturières et de services, sont passés sous la barre des 50. Tandis que l’indicateur avancé du Conference Board mesurant la confiance des consommateurs américains s’est une nouvelle fois détérioré.

  • une croissance plus faible

Enfin, la solidité du système bancaire américaine interroge. Un rapport publié par La Federal Deposit Insurance Corporation, une agence indépendante, souligne que 63 banques américaines, principalement des établissements régionaux, se trouveraient au bord du défaut de paiement.

Dans ces conditions, la hausse du PIB de 3,4 % au quatrième trimestre 2023 apparait bien loin. Selon les estimations du Bureau of Economic Analysis, le PIB réel américain devrait augmenter de 1,3 % en rythme annualisé au premier trimestre, un chiffre qui est même inférieur aux 1,6 % initialement prévus.

Ces dernières publications vont-elles contraindre la FED à réagir rapidement ? Il semble à ce stade prématuré d’en déduire une nouvelle tendance, surtout que l’inflation mesurée par l’indice PCE (+ 2.7% en rythme annuel) est en ligne avec les attentes en avril. Sur un mois, l'indicateur privilégié par la Fed s'affiche à 0,3%.

2. Une première baisse de taux en septembre ?

Les pressions inflationnistes se tarissent. Pour la première fois depuis plusieurs mois, celles-ci n’ont pas été supérieures aux anticipations. L'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, se stabilise sur un an, à 2,8 %. Pour rappel, la banque centrale américaine (Fed) a pour objectif de la ramener à 2 % en 2026.

Au cours des prochaines semaines, la Fed devrait donc continuer à jouer la montre. Aucune annonce n’est prévue lors de la prochaine réunion des 11 et 12 juin. Une position confirmée par Le président de la Fed de New York, John Williams : « Je ne ressens aucune urgence ni besoin de me presser pour prendre une décision maintenant. Les choses vont dans la bonne direction ».

Comme de nombreux suiveurs, les analystes de Strategas anticipent plutôt une première baisse des taux de la Réserve fédérale américaine en septembre. D’ici la tous les regards seront tournés vers la campagne des élections présidentielles opposant Donald Trump et Joe Biden.

3. Un contexte politique sous haute tension

  • Explosion de la dette fédérale

Les résultats de l’élection présidentielle américaine qui se tiendra en novembre prochain auront de fortes répercussions sur le budget étatique. En cas de victoire, le camp républicain compte bien réduire les impôts, tandis que les démocrates seraient tentés de les augmenter pour financer de nouvelles dépenses.

Dans les deux cas, les programmes présentées mèneront à des taux d’intérêt plus élevés. De telles décisions politiques auront bien évidemment des conséquences sur les marchés financiers. Les analystes estiment, en effet, que la dette fédérale américaine est sur une trajectoire insoutenable à long terme.

Goldman Sachs vient d’ailleurs de réviser à la hausse son estimation du déficit budgétaire fédéral pour cette année. Cette dette atteindra près de 1 800 milliards de dollars, soit 100 milliards de dollars de plus que précédemment estimé.

  • Passe d’armes entre la Chine et les États-Unis

Le torchon brule entre la Chine et les États-Unis. Le président américain Joe Biden souhaite tout simplement tripler les droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium chinois. Une mesure qui doit, selon lui, « protéger les industries américaines de l’acier et de la construction navale contre les pratiques déloyales de la Chine ». Ces droits de douane sont actuellement de 7,5 % en moyenne.

Cette annonce est cependant à relativiser. Les importations américaines d’acier chinois ne représentent, en effet, que 0,6% de la demande américaine totale d’acier.

En parallèle, les États-Unis ont également annoncé, avec le Royaume-Uni, la prolongation de l’interdiction faite aux bourses d’échange de métaux d’accepter de l’aluminium, du cuivre et du nickel produits par la Russie, tout en interdisant l’importation de ces métaux. Le pays de l’Oncle Sam préparent également, en compagnie de l’Union Européenne, de nouvelles sanctions contre l’Iran en réponse à son programme de missiles et de drones.

La Zone Euro : après la pluie vient le beau temps ?

Malgré le rebond de ce début d’année, la Banque Centrale Européenne (BCE) anticipe une croissance économique atone à court terme pour la Zone Euro, en raison de conditions de financement restrictives et de la faiblesse de la confiance. Le PIB devrait ainsi croître de 0,6 % en 2024, de 1,5 % en 2025 et de 1,6 % en 2026.

1. Le ciel se découvre

Selon Eurostat, le produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro est en hausse de 0,3% au cours du premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. Toutes les grandes économies renouent avec la croissance. Le PIB de la France a, en effet, augmenté de 0,2% au premier trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent. L’Allemagne progresse de 0,2 % également, l’Italie de + 0,3 % et l’Espagne de +0,7 %.

Les signaux sont donc au vert. Les agents économiques retrouvent de la confiance. Les différents indices mesurant leur état d’esprit progressent légèrement en mai (de 95.6 à 96).

Le PMI de la zone euro grimpe aussi de + 0,6 point par rapport au mois précédent, atteignant son plus haut niveau en un an à 52,3, grâce à une forte demande dans les services et une amélioration dans le secteur industriel.

Autre bonne nouvelle, le taux de chômage se stabilise à 6,5 % en mars, proche de ses plus bas historiques. Une situation qui met les salariés en position de force. Selon la BCE, les salaires négociés ont bondi de + 4,7 % en glissement annuel au premier trimestre, contre + 4,5% au quatrième trimestre.

Enfin, les entreprises européennes ont publié des résultats très intéressants lors du premier trimestre. Celles-ci ayant réalisé des bénéfices supérieurs de 9 % en moyenne aux attentes des analystes. Les entreprises voient d’ailleurs leur marge remonter à des niveaux records à plus de 11 %, hors secteur de l'énergie.

2. La BCE relève ses taux d’intérêts

Alors que l’économie européenne entame son redressement et que l’inflation est à peine supérieure aux attentes (+ 2.6 % en rythme annuel), la BCE vient d’officialiser une baisse des taux d’intérêt de 25 points de base, devenant ainsi la première des grandes banques centrales du monde développé à incliner sa politique monétaire, deux ans à peine après avoir initié son cycle de resserrement monétaire. Les taux directeurs sont ainsi ramenés à 3,75 %.

D’autres baisses sont-elles à prévoir ? Selon Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac temporise, « Les marchés n’attendent pas plus d’une baisse de taux par trimestre pour cette année. Cela semble conservateur. Cependant, il ne serait pas surprenant de voir la BCE procéder à trois ou quatre baisses de taux, et potentiellement davantage en cas de ralentissement fortuit. »

Cette relative prudence est confirmée par Martins Kazaks, président de la banque centrale de Lettonie, « qui appelle à ne pas agir de manière précipitée après cette première réduction ». 

Au cours des prochain mois, l’institution dirigée par Christine Lagarde devra également garder un œil du côté de la FED, avec l’idée d’éviter une divergence trop importante des politiques monétaires. La perspective d’un écart de 2% entre les taux directeurs au cours des six prochains mois pourrait être un problème pour la BCE. Comme l’explique Kevin Thozet « une FED qui maintient ses taux de politique monétaire sur des niveaux élevés trop longtemps – provoquant ainsi un différentiel de taux d’intérêt trop favorable au dollar – pourrait amener une dépréciation marquée de l’euro, et donc une inflation importée. Une telle séquence signifierait que la BCE serait dépendante de la FED. »

La Chine durcit le ton

Selon le Fonds monétaire international (FMI), l'économie chinoise devrait croître de 5 % cette année, révisant ainsi à la hausse ses prévisions pour 2024.

1. Rebond confirmé

Nous n’attendions plus l’économie chinoise à pareille fête. Le pays dirigé par Xi Jinping a enregistré une croissance de 5,3 % au premier trimestre, dépassant les attentes du consensus qui prévoyait + 4,6 %, après une progression de 5,2 % au quatrième trimestre de l'année précédente.

En mai, le PMI manufacturier recule pourtant de 50,4 à 49,5 et celui des services de 51,2 à 51,1, alors qu’une légère amélioration était escomptée. A contrario, le secteur manufacturier exportateur se redresse. La production industrielle a rebondi de 1 % sur le mois, soutenue notamment par une hausse de 3 % des exportations.

Mais d’ici 2029, le FMI anticipe un ralentissement de l’activité économique à 3,3 %, arguant du vieillissement de la population et d'une expansion plus lente de la productivité.

À plus court terme, le gouvernement chinois doit surtout penser à éteindre l’incendie qui touche le marché immobilier local. Pour cela, plusieurs mesures ont été annoncées. L’État vient, par exemple, de donner l'autorisation aux gouvernements locaux d'acheter des appartements invendus auprès des promoteurs immobiliers pour les convertir en logements abordables. La banque centrale chinoise va également réduire les taux minimaux d'apport pour les prêts hypothécaires aux particuliers, à 15 % minimum pour l'achat d'un premier logement et à 25 % pour l'achat d'un deuxième.

La hausse des droits de douane annoncée par le président américain Joe Biden ne devrait toutefois avoir qu’un impact marginal sur l’économie chinoise. Celle-ci ne porte, en effet, que sur 3 % des exportations vers le Pays de l’Oncle Sam. Mais cette décision augure malheureusement une escalade des tensions commerciales avec son principal rival.

2. Tensions géopolitiques

Sur le plan géopolitique, la Chine est d’ailleurs sur tous les fronts et continue de tenir un discours très musclé. Le premier visé est naturellement Taiwan. Dong Jun, ministre chinois de la Défense vient d’annoncer lors du Dialogue Shangri-La à Singapour, un forum sur la sécurité, « l’Armée populaire de libération de Chine a toujours été une force indestructible et puissante dans la défense de l’unification de la patrie, et elle agira à tout moment avec détermination et force pour freiner l’indépendance de Taïwan et faire en sorte qu’elle ne réussisse jamais dans ses tentatives ».

D’un ton martial, il a ensuite ajouté que la retenue de Pékin en mer de Chine méridionale avait « des limites », faisant ainsi référence d'une série d'accrochages entre navires chinois et philippins dans une zone contestée. Les prochains mois s’annoncent tendus.

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

1. Marchés actions : les arbres monteraient ils jusqu’au ciel ?

Les feux restent au vert sur les marchés actions mais nous maintenons un positionnement plus attentiste, en particulier sur les grandes valeurs américaines de la tech qui continuent d’être favorisées par les investisseurs.

  • Des incertitudes toujours importantes

Bien que la BCE ait ouvert le bal de la baisse des taux le 6 juin dernier, les incertitudes quant à la politique monétaire de la Fed pourraient continuer d'alimenter la volatilité des taux. Ces doutes pourraient également peser sur les valeurs de croissance. Les tensions géopolitiques et leur influence sur le prix de l’énergie, sont des risques baissiers à surveiller attentivement par les marchés.

Les dernières publications macroéconomiques montrent un affaiblissement de l’activité américaine tandis que l’activité européenne a plutôt surpris à la hausse. En raison de la baisse des taux de la BCE et d’un niveau de valorisation plus attractif, les actions européennes pourraient susciter l’attrait des investisseurs à court terme. Cependant, les prévisions de croissance de l’activité restent bien plus solides à long terme aux Etats-Unis ce qui plaide en faveur de la robustesse des valeurs américaines à plus long terme.

  • Une diversification des investissements nécessaire

On ne parle plus désormais de magnificent 7 mais de Fabulous 5, signe que le vent peut très vite tourner pour certaines très grandes capitalisations de la tech US. Nous réitérons l’importance de la diversification sectorielle au sein des portefeuilles. La préférence reste sur les valeurs qui ont la capacité de générer du cash-flow à long terme mais le niveau de valorisation doit être considéré avec attention. Nous préconisons toujours de se positionner sur les grandes capitalisations.

L'environnement de taux élevés et l'hégémonie des grandes valeurs ne permettent pas, à court terme, le rebond des petites capitalisations.

2. Marchés obligataires : un environnement favorable

La première baisse des taux initiée par la BCE devrait être favorable pour les valorisations des émissions européennes à moyen terme. Nous voyons les prochains mois comme une opportunité pour les investisseurs obligataires qui peuvent bénéficier de taux de rendement toujours hauts avec des perspectives positives pour les valorisations obligataires (corrélées négativement aux taux d’intérêt).

  • Privilégier les obligations de court terme ?

Nous continuons de privilégier les émissions de qualité, et bien que les taux de défaut n’aient pas significativement augmenté, nous refusons la prise de risque via l’exposition à des entreprises aux bilans fragiles (dont la notation crédit est sensiblement dégradée). Le segment High Yield demeure cependant une source de performance à aborder avec prudence. Nous recommandons de privilégier les émissions à court terme pour limiter le risque de défaut et de privilégier les émissions notées BB. Le marché américain, plus profond, peut offrir une diversification intéressante.

  • Un marché suspendu aux décisions des banques centrales

En ce qui concerne les obligations souveraines européennes, nous conseillons des durations courtes afin de bénéficier d’une politique monétaire moins restrictive à terme et limiter la sensibilité aux variations des taux. Nous conservons notre approche neutre avec biais positif car la volatilité sur les taux pourrait perdurer. En effet, le discours prononcé par Mme Lagarde lors de la conférence de la BCE ne donne aucune certitude quant au rythme de baisse de taux à venir. Cette première réduction des taux d'intérêt est une réponse à la baisse de l'inflation en Europe. Cela ne signifie en aucun cas que nous entrons dans une phase de politique expansionniste. De plus, l’incertitude demeure quant à la première baisse de taux qui pourra être initiée par la Fed.

3. Les marchés financiers alternatifs : un point de vue négatif

Les stratégies alternatives ont constitué une alternative plus payante que la classe obligataire depuis le début d’année. Néanmoins nous préférons être long « actions » et « obligations », d’autant plus dans un environnement où les taux pourraient continuer à baisser. Jusqu’ici, nous avions également préférer le monétaire compte tenu du couple rendement risque attractif qu’offrait ce support. La première baisse de taux engagée par la BCE rappelle que ce support d’attente devra être progressivement redéployer sur des classes d’actifs plus rémunératrices. Compte tenu de ces éléments, nous maintenons une position négative à l’égard des stratégies alternatives.

4. Les produits structurés : une alternative pertinente aux marchés actions

Nous continuons de favoriser les produits structurés pour leur capacité à s’adapter aux objectifs de rendement d’un investisseur tout en maitrisant l’exposition au risque souhaitée. Ils constituent des alternatives pertinentes aux marchés actions. Les rendements restent toujours attractifs à condition de prêter attention à la sélection des bonnes structures. En effet, il est crucial de bien comprendre les mécanismes du produit avant tout engagement pour éviter les mauvaises surprises. Ce type d’instrument peut être aussi fortement chargé en frais. Il est essentiel pour tout investisseur désireux d’être exposé à ces produits d’être bien accompagné. Cependant, des opportunités peuvent être saisies sur une sélection de titres et indices.

5. Capital investissement : une classe d’actifs incontournable sur le long terme

L'attrait grandissant des investisseurs institutionnels pour les actifs non cotés reflète un virage notable, anticipant un élargissement des fonds destinés au marché de détail en 2024. Tout en adoptant une approche mesurée à court terme, notre vision reste favorable concernant le futur du capital-investissement.

Nous favorisons non seulement les stratégies secondaires, mais aussi les stratégies de co-investissement et de dette privée. En outre, nous intégrons activement les stratégies de growth buyout, qui ciblent les entreprises en phase d'expansion désireuses d'accélérer leur croissance, ainsi que les mécanismes de dette mezzanine, qui fournissent une solution de financement flexible à mi-chemin entre le capital propre et la dette senior, pour enrichir notre portefeuille et saisir des opportunités complémentaires dans un paysage économique en mutation.

Nos équipes sont à votre disposition pour échanger sur vos projets d’investissement et évaluer, avec vous, leur intérêt, au regard de l’environnement économique et financier, de la structuration de votre patrimoine et de vos objectifs de vie.

Convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers
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