Les meilleurs placements pour 2022
Où placer son argent ? Quels sont les investissements les plus rémunérateurs ? Quels sont les meilleurs placements ? Autant de questions que des millions de Français se posent régulièrement. Ces dernières années, le choix fut cornélien, en raison de la chute vertigineuse des taux d’intérêt, ayant entrainé, avec elle, les rendements des fonds en euros. Or ces placements, sécurisés et totalement liquides, vampirisaient une grande partie de l’épargne des Français. Pour valoriser leur patrimoine sur le long terme, ces derniers doivent donc se tourner vers des investissements dont le capital n’est plus garanti … mais qui offrent en contrepartie des espoirs de gains plus importants. Les équipes de Scala Patrimoine ont retenu, pour vous, 5 placements qui devraient se démarquer en 2022.
L’immobilier parisien
L’immobilier parisien conserve son statut de valeur refuge. Encore cette année, il devrait figurer parmi les meilleurs placements. Malgré la crise liée à l’épidémie de Covid-19, les prix des logements à Paris ont, en effet, augmenté de 5,4% en 2020 et devraient être stables en 2021, selon une étude des notaires du Grand Paris. Sur ce marché, la « tension locative » reste forte. L’offre de biens de qualité est rare alors que la demande est toujours aussi élevée. Deux stratégies d’investissement attirent particulièrement notre attention :
L’acquisition de petites surfaces
À Paris, les petites surfaces ne connaissent pas la crise ! L’intérêt des investisseurs porte principalement sur les studios, T1 et même T2, c’est-à-dire les logements dont la superficie se situe entre 20 m2 et 60 m2. Une tendance qui a d’ailleurs été accentuée par l’épidémie de Covid-19 et l’essor du télétravail. De nombreux cadres parisiens, vivant désormais en province, souhaitent garder un pied à terre dans la capitale pour y revenir ponctuellement. Et les petites surfaces répondent parfaitement à leur besoin. Pour obtenir un rendement locatif plus intéressant, nous vous conseillons de privilégier les logements à rénover et à meubler.
Enfin, l’effet « rareté » de ces actifs contraint les investisseurs à faire preuve d’une grande réactivité pour obtenir le bien souhaité. Dans ce but, il peut aussi être recommandé de se rapprocher de professionnels du patrimoine dont le réseau vous donnera la possibilité d’accéder à des logements « off market ».
Le coliving senior
Très répandu en Europe du Nord, le coliving senior est en train de tisser sa toile en France. Ce concept résidentiel, mêlant « colocation » et « service hôtelier », permet à une personne « senior » de sortir d’une situation d’isolement en conservant toute son autonomie. Au sein d’un grand appartement ou d’une maison, chacun des locataires bénéficie, en effet, d’un espace privatif (sa propre chambre, salle de bain et dressing) et d’un accès à des pièces partagés (salon, cuisine, salle de sport, bibliothèque ou terrasse).
Idéalement, nous vous recommandons d’opter pour des logements situés dans un quartier très agréable du centre de Paris, afin que les locataires puissent accéder facilement à pied aux différents commerces et commodités et conserver une vie sociale dynamique.
Scala Patrimoine attire votre attention sur … la question de la rentabilité
Certes, la rentabilité est l’un des critères fondamentaux de sélection d’un investissement immobilier. Pour autant, celui-ci doit être mis en perspective avec d’autres indicateurs de performance comme le risque locatif. Si, faute de locataires, vous laissez votre logement vide durant quelques mois, vous verrez la rentabilité de votre investissement s’écrouler ! Choisir un emplacement de qualité est donc vital. Et sur ce point, Paris a (toujours) une longueur d’avance sur les autres villes françaises !
La pierre papier (SCPI)
Symbolisée par les extraordinaires volumes de collecte des SCPI et OPCI, la pierre papier s’est fait une place de choix dans le patrimoine des Français. Cette frénésie ne doit cependant pas vous tromper. En cas de retournement des marchés, ces véhicules pourraient rencontrer des difficultés à vendre des actifs achetés à prix d’or. Veillez donc à bien diversifier votre patrimoine et ne pas placer une part trop importante de votre épargne sur ces véhicules. Soyez également sélectifs dans vos choix. Trois thèmes d’investissement pourraient, à notre sens, faire partie des meilleurs placements pour 2022. Leur point commun ? Ils accompagnent des évolutions économiques et sociétales de grandes ampleurs.
La logistique
Afin de soutenir la croissance exponentielle du e-commerce, les entreprises ont besoin de plateformes logistiques pour stocker, trier et distribuer leurs produits. Certaines SCPI vous offrent la possibilité d’investir sur ces actifs très recherchés. Elles feront ainsi l’acquisition d’entrepôts, de locaux d’activités, mais aussi de messageries, le plus souvent situés en première couronne des grandes aires urbaines. Et jusqu’ici les performances sont au rendez-vous, même si l’on note déjà une forte augmentation des prix sur cette typologie d’actifs.
La santé
Décorrélé des cycles économiques et financiers, le secteur de la santé attire de nombreux investisseurs privés et institutionnels. Sans surprise, les SCPI spécialisées sur cette thématique se sont montrées très résilientes durant la crise épidémique. Ces dernières étant principalement investies dans des cliniques, des laboratoires d’analyses médicales, des crèches et des Ephad.
L’Europe
Le terrain de jeu des sociétés de gestion immobilière s’étend désormais bien au-delà de nos frontières. Nombre d’entre elles disposent même d’équipes spécialisées à l’étranger, notamment au Benelux, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Les stratégies d’investissement menées par ces « SCPI européennes » vous permettent ainsi de diversifier votre patrimoine immobilier tertiaire dans des pays aux dynamiques économiques et sociétales différentes. Cerise sur le gâteau, grâce à la signature de conventions fiscales entre certains pays, la fiscalité applicable peut être allégée. C’est notamment le cas des SCPI détenant des actifs outre-Rhin.
Scala Patrimoine attire votre attention sur … le levier du crédit
et la fiscalité
Et si le meilleur placement 2022 était le crédit ? Les taux d’intérêt sont historiquement bas. La situation ne devrait pas évoluer avant la fin du premier semestre 2022 dans la mesure où la banque centrale européenne (BCE) souhaite maintenir en l’état sa politique monétaire. Il serait donc dommage de ne pas en profiter. Si votre taux d’endettement le permet, n’hésitez pas à augmenter votre capacité d’investissement en ayant recours à l’emprunt.
La pierre est sans conteste l’un des placements préférés des Français. Mais on ne peut pas dire que l’immobilier soit l’enfant chéri du législateur. La fiscalité applicable à cet investissement est, en effet, très élevée. Pour éviter ce régime fiscal « confiscatoire », veillez à bien organiser et structurer votre patrimoine. Certains pourraient, par exemple, avoir intérêt à créer une société civile immobilière (SCI) à l’IS.
Les fonds actions et diversifiés appliquant une approche « socialement responsable »
Les politiques ultra-accommodantes dirigées par les banques centrales apportent un flux de liquidité important sur les marchés financiers. Cette injection monétaire soutient le niveau de l’inflation et pourrait continuer à doper le cours des marchés actions. Même si nous privilégions la prudence, la classe d’actifs conserve tout son sens dans une optique de long terme, avec des investissements diversifiés et échelonnés dans le temps.
Nous privilégions des fonds qui sélectionnent des entreprises en fonction de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, mieux adaptés à l’évolution de notre société et aux réformes « carbones » à venir. Attention, le label ISR n’est toutefois pas un filtre suffisant pour évaluer la qualité de la démarche « responsable » d’une société de gestion. D’autres éléments doivent être regardés de près, comme son engagement actionnarial, le verdissement en profondeur de sa gamme de fonds ou encore la qualité de son reporting.
Scala Patrimoine attire votre attention sur … les cryptomonnaies
Les cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum, Dogecoin …) font l’objet d’un véritable engouement de la part des investisseurs. Il convient cependant de garder à l’esprit que ce sont des produits extrêmement spéculatifs. En fonction de l’actualité économique ou réglementaire, leurs valeurs peuvent varier très fortement, dans un laps de temps très court. Si vous souhaitez vous positionner sur des cryptomonnaies, investissez uniquement l’argent que vous êtes prêt à perdre. Soyez également vigilant concernant le choix des plateformes d’acquisition. Les escroqueries sont de plus en plus fréquentes. La dernière en date concerne la cryptomonnaie « inspirée » par la série Sud-Coréenne à succès « Squid Game ». Leurs créateurs s’étant « mystérieusement » volatilisés avec l’argent des investisseurs !
Les investissements alternatifs
Le capital investissement et la dette privée
Le capital investissement (ou private equity) vous permet de prendre des participations au capital d’entreprises non cotées (le plus souvent par l’intermédiaire de fonds spécialisés). L’entrée au capital pouvant se concrétiser de façon majoritaire ou minoritaire.
La dette privée est, quant à elle, une solution de financement proposée en alternative aux prêts bancaires. Cette classe d’actifs fait émerger des opportunités de placement susceptibles de générer des rendements supérieurs à ceux des marchés obligataires classiques (entre 2% et 12%), dans un contexte de taux très bas.
Son environnement est très hétérogène, avec un niveau d’exigence entre les différentes plateformes et émetteurs très disparate. Cette classe d’actif nécessite donc une analyse supérieure et une vigilance accrue sur le risque de liquidité. C'est particulièrement le cas lors des débouclages des opérations immobilières menées par des marchands de biens (dette privée immobilière)
Les produits structurés
Les produits structurés peuvent être utilisés comme alternative à un investissement direct pour réduire l’exposition au risque d’un portefeuille.
Un produit structuré est une stratégie d’investissement basée sur différents sous-jacents. La protection en capital, le sous-jacent et la durée sont définis par le cahier des charges de l’investisseur. L’émetteur du produit propose alors un rendement associé.
Scala Patrimoine attire votre attention sur … le risque de liquidité et l’indisponibilité des capitaux
Ces placements alternatifs doivent être souscrits dans une optique de très long terme. Les sommes investies seront, en effet, bloquées de nombreuses années. Au regard des risques associés et à leurs caractéristiques intrinsèques, ces investissements ne doivent pas représenter une part trop importante de votre patrimoine.
L’épargne retraite
La réforme de l’épargne retraite, votée en 2019 dans le cadre de la loi Pacte, a remis sur le devant de la scène ces placements. Plus souple, plus flexible, le nouveau Plan d’Épargne Retraite est un véhicule particulièrement performant pour ceux qui souhaitent investir sur le très long terme, à condition d’être imposé sur les tranches hautes du barème de l’impôt sur le revenu (au moins 30 %) et de choisir des contrats peu chargés en frais.
Nous vous rappelons que le PER est ce que l’on appelle un « produit tunnel ». En conséquence, vous ne pourrez pas récupérer l’argent versé sur ce contrat avant d’avoir cessé votre carrière professionnelle, sauf dans les cas de déblocage anticipé prévus par la loi. Au moment de votre départ en retraite, vous aurez cependant la possibilité de choisir entre une sortie en rente, versée jusqu’à votre décès, le versement d’un capital ou un mix des deux.
Scala Patrimoine attire votre attention sur … les frais appliqués aux contrats
Deux sénateurs, Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson, ont récemment présenté un rapport portant sur « la protection des épargnants ». Ils y soulignent le niveau très important des frais appliqués sur les placements, qui pèse significativement sur la performance servie aux épargnants. C’est notamment le cas pour les contrats d’assurance-vie et les plans d’épargne retraite (PER). Les sénateurs rappellent la « cécité fiscale » dont font preuve les épargnants, les rendant moins sensibles au niveau de frais. Les rapporteurs souhaitent encourager le développement de placements dont la gestion serait peu chargée en frais, afin d’optimiser le rendement servi. Un combat dans lequel Scala Patrimoine est pleinement engagé, avec le développement d’une offre « clean share ». Autrement dit, une offre de fonds qui est distribué sans rétrocommissions.
L’œil de Scala Patrimoine
Pour faire un choix de placements éclairé, vous devez garder trois éléments à l’esprit :
- Les frais appliqués à votre épargne
Pour une meilleure rentabilité de votre épargne, pensez à regarder les frais appliqués aux investissements proposés. Les chiffres transmis par les rapporteurs sont édifiants. À long terme, près de la moitié du rendement d’un placement serait captée par les frais.
- Performance = risque !
Comme le souligne très bien l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le rendement et le risque sont inséparables. Il n’y existe donc pas de placements miracles, avec des promesses de gains élevés et un capital garanti. Veillez donc toujours à choisir un placement qui corresponde au degré de risque que vous souhaitez prendre.
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Profiter de l’effet de levier du crédit
Les taux d’intérêt très bas proposés par les établissements bancaires doivent vous inciter à privilégier l’investissement à crédit, lorsque cela est possible.
Le rendez-vous des marchés financiers - Décembre 2021
Les points clés sur les marchés financiers :
- Venu d’Afrique du Sud, le nouveau variant du SARS-CoV-2, appelé Omicron, préoccupe les marchés financiers ;
- Rattrapée par les craintes liées à la pandémie de Covid-19, les marchés financiers ont chuté avant de se reprendre rapidement ;
- Les récentes pressions inflationnistes ont longtemps été qualifiées de « temporaires » par les autorités monétaires. Pourtant, tout porte à croire que l’inflation s’installera pour une période un peu plus longue que prévue ;
- Organisée par les Nations-Unis, la conférence des parties s’est déroulée du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (COP26). Les spécialistes des questions climatiques dressent un bilan en demi-teinte de cette édition.
Les marchés financiers s’agitent de nouveau
Les investisseurs boursiers n’ont pas eu le temps de s’ennuyer durant le mois de novembre. Les marchés financiers sont, en effet, entrés dans une nouvelle phase d’instabilité, provoquée par l'augmentation des hospitalisations pour Covid-19 dans certaines parties de l'Europe et les inquiétudes concernant le nouveau variant Omicron.
Résultat, les principaux indices boursiers ont terminé le mois en baisse. Et, une fois n’est pas coutume, les obligations d'État ont retrouvé quelques couleurs.
Pour l’instant, et comme pour les précédents variants, il faudra attendre la publication d’études scientifiques plus poussées, pour avoir une idée précise de sa dangerosité.
Ces incertitudes sanitaires surgissent au plus mauvais moment, juste avant les fêtes de Noël et alors que l’économie mondiale continuait de croître à un rythme très dynamique.
Variant Omicron : comme un air de déjà-vu
La hausse du nombre de personnes hospitalisées en raison de symptômes liés au Covid s'est jusqu'à présent limitée à certaines parties de l'Europe du Nord. Et mauvaise nouvelle, les admissions en soins intensifs ont augmenté fortement dans ces pays. En revanche, les hospitalisations au Royaume-Uni, aux États-Unis, en France, en Italie ou encore en Espagne n'ont - pour le moment - pas évolué à un rythme alarmant.
À ce jour, aucune réponse définitive n’a été apportée par le corps scientifique concernant la résistance du variant Omicron aux vaccins existants. Dans l’hypothèse où l'efficacité des vaccins serait considérablement réduite, les sociétés pharmaceutiques semblent cependant convaincues de pouvoir produire de nouveaux vaccins dans un délai d'environ trois mois. Autre bonne nouvelle, des pilules antivirales seront disponibles d’ici quelques mois et pourraient ainsi réduire les risques d’hospitalisations.
À ce stade, il nous semble peu probable que les marchés actions viennent à chuter dans les mêmes proportions qu’en février/mars 2020, au début de l’épidémie. Une baisse modérée n’est cependant pas à exclure.
Faucon Vs Colombe
La presse en a fait l’un de ses marronniers favoris, et les dirigeants des banques centrales leur sujet de prédilection : l’inflation ! S’installera-t-elle dans le temps ? C’est la question la plus importante du moment !
L’enjeu est de taille, car les chiffres de l’inflation influenceront directement les politiques monétaires menées par les banques centrales.
Si l’inflation s’évapore rapidement : les politiques d’assouplissements monétaires vont perdurer. Cette approche est défendue par « les Colombes » dans le but de continuer à stimuler l’économie.
Si l’inflation perdure : les taux d’intérêt pourraient être augmentés pour éviter tout dérapage. Cette approche est, quant à elle, soutenue par « les Faucons » pour se prémunir d’une hausse des prix trop marquée.
Il y a quelques semaines, Jérôme Powell annonçait que les pressions inflationnistes n’étaient que temporaires. Il semble aujourd’hui avoir changé (un peu) d’avis. Selon le président de la Fed, l’inflation devrait durer au moins jusqu’au second semestre 2022. Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives.
La bonne santé de l’économie chinoise
Les données macroéconomiques venues de Chine montrent une amélioration, à la fois du commerce extérieur et de la demande intérieure. Les exportations chinoises se portent très bien ! Elles affichent une hausse pour le troisième mois consécutif, tirée par la forte demande de l'Europe.
Cette bonne dynamique rejaillit également sur le consommateur chinois : les ventes au détail et la production industrielle ont dépassé les attentes.
Malgré ce contexte économique florissant, les actions et la dette des marchés émergents ont affiché des rendements en baisse. Une déception qui s’explique - la aussi - par les inquiétudes liées à la pandémie de Covid-19.
Jerome Powell : « Four more years »
L’économie américaine se porte très bien. L'indice des prix à la consommation américains a bondi depuis un an, atteignant son plus haut niveau en 31 ans. Les ventes au détail ont aussi fait preuve de résilience. Cette belle dynamique, couplée à la robustesse du marché du travail, masque pour l’instant les inquiétudes concernant l'inflation.
Sur le plan politique, Jerome Powell a été reconduit pour un mandat de quatre ans en tant que président de la Réserve fédérale américaine (FED). Au cours des six prochains mois, celui-ci devrait réduire les achats mensuels d'obligations de 120 milliards de dollars à zéro. Plusieurs membres de la Fed ont cependant évoqué une possible accélération du rythme de la réduction. Mais de telles décisions apparaissent hautement improbables à court terme, tant que les incertitudes autour du variant Omicron ne seront pas écartées.
Inquiétudes en Europe ?
Rattrapée par les quatrièmes et cinquièmes vagues du Covid-19, l’économie européenne s’est de nouveau grippée en novembre. Plusieurs pays ont déjà réintroduit de nouvelles contraintes de mobilité pour freiner la propagation du virus. Ces mesures, ainsi qu'une inflation en hausse, ont pesé sur le moral des consommateurs, qui a légèrement diminué ces derniers mois.
Conséquence directe : les marchés actions ont baissé en novembre. Les obligations d'État ont, quant à elles, bien résisté.
En Allemagne, Olaf Scholz vient de prêter serment en tant que nouveau chancelier allemand. Le leader des sociaux-démocrates remplace ainsi Angela Merkel, après 16 années à la tête du gouvernement. L’une des premières décisions de la coalition du SPD avec les verts est la mise en œuvre d’une politique climatique ambitieuse, portant notamment sur la suppression progressive du charbon du mix énergétique allemand d'ici 2030.
Outre-Manche, contrairement aux vagues précédentes, le Royaume-Uni a été relativement épargné par le Covid-19. Dans ce contexte, la confiance des consommateurs et les ventes au détail affichent des niveaux en hausse. La Banque d'Angleterre a décidé de maintenir les taux inchangés en novembre.
COP26 : un bilan en demi-teinte
Haro sur la crypto ?
Les cryptomonnaies sont des actifs extrêmement volatils. Au gré des actualités financières, politiques ou réglementaires, leurs valeurs peuvent varier très fortement d’une journée à l’autre. Ce fut notamment le cas le 4 décembre dernier où le Bitcoin a perdu près de 20 % de sa valeur en quelques minutes.
Provoquée par les inquiétudes autour du variant Omicron, cette baisse a été accentuée par le piratage de la plateforme Bitmart et par la publication de commentaires négatifs d’investisseurs sur les cryptomonnaies.
Nous profitons de cet épisode de forte volatilité pour vous rappeler qu’investir sur des cryptomonnaies vous expose à un risque de perte en capital. Il convient de ne pas se laisser aveugler par les rendements extraordinaires réalisés sur ce type d’actifs au cours des dernières années. Si vous souhaitez vous positionner sur des cryptomonnaies, investissez uniquement l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre. Il faut également faire attention aux arnaques de plus en plus fréquentes sur ce marché. La dernière en date : la création d’une cryptomonnaie « inspirée » par la série Squid Game.
Conclusion
La croissance devrait demeurer positive. Il est également fort probablement que l’inflation se maintienne au-dessus des objectifs des banques centrales en 2022.
Si la politique monétaire menée par les banques centrales sera très probablement moins agressive en 2022, le processus de normalisation s’annonce progressif et les politiques budgétaires resteront accommodantes.
Dans cet environnement économique favorable, les principales inquiétudes des investisseurs se porteront donc sur l'effet potentiel du variant Omicron et sa résistance aux vaccins existants. Les investisseurs attendent la publication des premières études scientifiques sur le variant Omicron, d’ici la fin de l’année, avant de se positionner avec plus de certitudes sur ses éventuels impacts économiques.
Quoi qu’il en soit, nous conservons un œil sur les annonces des banques centrales, l’évolution des bilans et des taux directeurs. Nous gardons en tête qu’en 2018 c’est le retrait des liquidités et la perspective de hausse des taux qui a entrainé une forte correction des marchés financiers au quatrième trimestre.
Les convictions de Scala Patrimoine
Sécurisation des portefeuilles
Nous adoptons une stratégie prudente sur les marchés actions, en privilégiant les thématiques de long terme, les fonds de performance absolue et les fonds flexibles. Des bénéfices sur certaines lignes ont ainsi été prises après la forte hausse des marchés financiers depuis le début de l’année. Nous adoptons une position neutre en utilisant des positions short sur les marchés US, européens et sur les obligations.
La volatilité pourrait perturber les marchés financiers dans les mois à venir, non seulement pour les marchés actions, mais aussi pour les marchés obligataires. Cet environnement nous amène à penser que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles. Nous réduisons donc notre exposition aux obligations et aux actions. Nous maintenons notre position sur l’inflation.
Enfin, nous pensons qu'une allocation aux alternatives pourrait contribuer à accroître la résilience du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés et des fonds sur des stratégies décorrélées des marchés financiers.
Nous sommes prêts à renforcer - opportunément - nos expositions sur des points de marché bas. L’exposition de notre fonds patrimonial sera ainsi ajustée au cours des prochains mois afin de maintenir notre approche de gestion du risque.
Un attrait toujours prononcé pour les investissements alternatifs
Par ailleurs dans un souci de diversification, nous sommes toujours à l’affut d’investissements alternatifs pour sécuriser vos portefeuilles et ainsi réduire les risques en cas de secousses des marchés financiers. N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez plus d’informations sur ces placements.
Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs.
Nous proposons aussi des produits structurés sur mesure avec des conditions très avantageuses pour les clients. En effet, nous optimisons les rendements en travaillant directement avec les salles de marchés et en ne prenant aucune commission sur les montants souscrits, en tant qu’indépendant, nous nous rémunérons en effet exclusivement aux honoraires.
Emmanuel Du Ché (Eligest) : « ISR de tous les pays, unissez-vous ! »
Pour Emmanuel Du Ché, Analyste indépendant de fonds ISR chez Eligest et membre du jury du Prix de la Finance Verte, l’un des atouts du label Investissement socialement responsable (ISR) français est de se fonder sur une approche inclusive. Autrement dit, il permet aux gérants d’investir sur les « moins bons élèves » afin de les aider à faire évoluer leur pratique. Un principe qu’Emmanuel Du Ché souhaite ardemment voir perdurer dans le cadre de la refonte du label ISR.
Scala Patrimoine. Plusieurs visions de l’investissement socialement responsable co-existent. Quelles en sont les principales ?
Emmanuel du Ché. Si nous adoptons une posture binaire, il est possible de distinguer deux grandes catégories d’investissement responsable.
D’une part, la vision thématique, essentiellement basée sur le principe de l’exclusion, notamment sectorielle.
D’autre part, la vision reposant sur l’inclusion, autrement dit l’acception des sociétés en transition.
Scala Patrimoine. Laquelle a votre préférence ?
Je fais partie de ceux qui pensent qu’une bulle spéculative est en train de se créer sur les fonds thématiques « verts ». Leurs investissements sont tous dirigés vers les mêmes sociétés. Toutes proportions gardées, cette situation me fait penser à la flambée sur les valeurs technologiques, au début des années 2000.
Il me parait indispensable - d’un point de vue financier et éthique - d’inclure les moins bons élèves. L’exemple du secteur pétrolier est, à ce sujet, très parlant. Jusqu’à peu, les gérants d’actifs excluaient principalement les sociétés investies sur le charbon et le pétrole non conventionnel (pétrole et gaz de schiste). Aujourd’hui, la plupart d’entre eux rejettent même le pétrole conventionnel ! C’est, à mon sens, une erreur. Si nous voulons faire évoluer les moins bons élèves, il est nécessaire que les sociétés de gestion en détiennent des titres dans les portefeuilles. C’est grâce à cela qu’elles pourront engager un dialogue actionnarial fort, faire bouger les lignes. Le dépôt des résolutions menées par plusieurs sociétés de gestion lors de l’assemblée générale de Total, il y a quelques années, avait ainsi poussé le groupe à faire évoluer sa stratégie climat.
Ne proposer que des fonds thématiques exclurait 75 % des problèmes. Si nous voulons être efficaces, il ne faut pas être trop idéologique.
« En matière d’investissement responsable, il est indispensable d’inclure les moins bons élèves »
Scala Patrimoine. La place du nucléaire fait également débat !
Le sujet est passionnant. La question des déchets soulève de nombreuses interrogations. Pourtant, ceux-ci représentent peu de choses en termes de volume. Sous la pression des Allemands, le nucléaire va être exclu de la base de la taxonomie européenne, qui constituera le socle du prochain « écolabel ». C’est une bêtise monumentale ! Le nucléaire est une énergie modulable. Avec l’hydroélectricité, elle est la seule capable de varier sa puissance pour s'adapter au réseau électrique et aux besoins de la population. Cet avantage est d’autant plus important que nous ne savons pas stocker l’électricité. Si la France fait le choix de sortir du nucléaire, le pays sera alors dépendant des conditions météorologiques, du niveau d’ensoleillement ou de la vitesse du vent.
Scala Patrimoine. Un grand nombre de sociétés de gestion communiquent désormais sur la qualité de leur démarche ISR. Comment les distinguer ?
Les grilles d’analyse sont multiples. Je retiendrais cependant trois critères.
La première, et peut-être la plus importante, est de regarder la cohérence entre la manière dont la société de gestion communique sur ses critères de sélection et sur ce qu’elle pratique en interne sur le E (notamment en numérique), le S et le G/
La deuxième est de vérifier que la société dispose de ses propres équipes d’analystes ISR/ESG. Pour garder de l’indépendance et de la distance face aux données ESG qu’ils achètent, et qui sont souvent contradictoires.
Enfin, la troisième est l’accessibilité et la clarté des informations communiquées par la société de gestion. Le souci de pédagogie témoigne en effet d’une véritable implication sur le sujet.
Scala Patrimoine. Est-il possible d’investir sur les marchés émergents avec une démarche socialement responsable ?
Oui, et c’est même fondamental. Il n’y a qu’une seule planète. Faire changer les pays émergents est extrêmement important pour le bien commun. En investissant dans des entreprises présentes dans les principaux pays pollueurs de la planète, votre levier d’action sera - de fait - beaucoup plus fort.
Sur les marchés obligataires « corporate » émergents, la seule façon de financer la transition verte sont les greens bonds. Il est possible de mettre en œuvre une telle démarche sur la dette souveraine émergente, mais c’est moins facile pour les pays qui ne vivent pas en démocratie.
Sur les marchés actions, une démarche responsable est d’investir dans des fonds ayant un fort engagement actionnarial. Des sociétés de gestion comme Carmignac ou Gemway Assets présentent un taux de vote supérieur à 90 % aux Assemblées Générales. Par comparaison, certains de leurs concurrents présentent un chiffre inférieur à 20 %.
« Les fonds labellisés ISR devraient pouvoir bénéficier de la présence d’administrateurs dans les sociétés »
Scala Patrimoine. Qu’attendez-vous de la réforme du Label ISR en cours ? Faut-il privilégier une approche inclusive du Label et ainsi favoriser les investissements dans les entreprises à fort potentiel d’amélioration ?
Je ne souhaite pas voir le principe d’exclusion s’appliquer au nouveau label d’une manière trop large. La force du label ISR français est d’être un dispositif d’inclusion. L’exclusion du label ISR ne devrait, à mon sens, s’appliquer qu’à certains thèmes précis graves comme les mines antipersonnel, le blanchiment, le tabac ou le charbon. De toute façon, même sans le label ISR, les fonds ISR excluent spontanément les secteurs les plus controversés
En parallèle, il me paraît souhaitable que les exigences de reporting et de résultats sur les votes effectués en Assemblée Générale et l’engagement actionnarial soient plus contraignants.
Je pense également que les fonds labellisés ISR devraient pouvoir bénéficier de la présence d’administrateurs dans les sociétés dans lesquelles ils sont actionnaires. Cette disposition serait très vertueuse sur le long terme. Emmanuel Faber, évincé du conseil d’administration de Danone, aurait-il connu le même sort s’il avait bénéficié du soutien d’administrateurs ISR ?
Scala Patrimoine. Vous évoquez l’importance des engagements actionnariaux. L’avenir de l’ISR repose-t-il sur les coalitions entre les sociétés de gestion ?
Bien sûr ! J’ai notamment en tête les initiatives de Meeschaert Amilton AM et d’Ecofi Investissements, co-fondateurs du réseau d’engagement actionnarial européen « The Shareholders for Change network ». Réunissant de nombreux investisseurs, ce réseau a pour objectif de peser dans les décisions des entreprises, en ayant notamment davantage de poids lors des assemblées générales. C’est une démarche qui mérite à mon sens d’être généralisée. ISR de tous les pays unissez-vous !
https://www.youtube.com/watch?v=vUA6ylFilQU&t=67s
Olivia Blanchard (AFR) : « Le label ISR apporte une crédibilité supplémentaire à l’investissement responsable »
Créé en 2016, le label ISR a pour objectif d’offrir une meilleure visibilité aux produits responsables. Les épargnants peuvent-ils cependant avoir confiance en lui ? Comment co-existe-t-il avec les autres labels d’État ? Une réforme de ce label est-elle nécessaire ? Olivia Blanchard, Présidente et co-fondatrice des Acteurs de la Finance responsable mais également membre du Jury dans le cadre du Prix de la Finance Verte, répond sans détour à nos questions.
Scala Patrimoine. Qu’est-ce que le label ISR ?
Olivia Blanchard. C’est un label d’État qui certifie qu’un fonds d’investissement intègre bien une dimension extra financière à son analyse. Autrement dit, en optant pour un fonds labélisé les épargnants s’assurent que la société de gestion prend en compte des critères « Environnementaux Sociaux et de Gouvernance (ESG) » pour sélectionner les entreprises dans lesquelles le fonds sera investi.
Il convient cependant de bien distinguer « critères ESG » et « durabilité ». Les deux termes recouvrent, en effet, des réalités différentes. Aucune exclusion sectorielle n’est, par exemple, prévue dans le cadre du label ISR. En fonction de la stratégie du fonds, les gérants vont choisir les sociétés les mieux notées de leur secteur d’activité (vision dite « best in class »). Ces derniers pourront donc se positionner sur entreprises de secteurs controversés, comme celui de l’énergie, à condition toutefois d’investir sur celles ayant la meilleure notation ESG.
De leur propre chef, certaines sociétés de gestion mettent également en œuvre des politiques d’exclusion, par exemple sur le charbon, les armes ou le tabac.
Scala Patrimoine. Le label est-il aujourd’hui un standard efficace contre le « greenwashing » ?
Le label n’a rien à voir avec la notion de « greenwashing ». Pour bien en comprendre les raisons, il faut revenir à la définition du « Greenwashing ». Ce terme désigne le fait de communiquer sur des promesses ou des actions en faveur de la transition énergétique qui n’ont finalement pas été tenues ou réalisées. Ce serait notamment le cas si un gestionnaire annonçait - à tort - qu’il ne finançait pas les énergies fossiles. Le label ISR apporte toutefois une crédibilité supplémentaire à l’investissement responsable, au moins dans la sélection et de l’utilisation de la stratégie ESG. Le travail des sociétés de gestion étant dans ce cadre, chaque année par des auditeurs externes.
Scala Patrimoine. Par leur engagement actionnarial, les sociétés de gestion sont de plus en plus nombreuses à prendre position sur des enjeux ESG et pousser les entreprises à améliorer leurs pratiques dans la durée. Ces échanges portent-ils leurs fruits ?
De manière générale sur les larges cap, ces politiques d’engagement actionnarial ne sont aujourd’hui pas au niveau attendues. Elles doivent être plus exigeantes. Les entreprises n’ont pas peur. Il nous reste 10 ans pour faire bouger les lignes. Prenons l’exemple de Total Energies. Un rapport scientifique a récemment pointé du doigt les politiques menées par le groupe en matière environnementale. Une coalisation de sociétés de gestion appelée « The Shareholders for Change network » a bien tenté de faire voter des mesures plus ambitieuses durant l’assemblée générale des actionnaires de Total. Hélas, ce fut un échec. Le label ISR et notamment grâce à son Pilier IV met un accent important sur cet engagement actionnarial qui peut notamment porter ses fruits sur les small/mid cap ou les marchés émergents.
« Les politiques d’engagement actionnarial ne sont aujourd’hui pas au niveau attendues »
Scala Patrimoine. Une réforme de ce label ISR est-elle aujourd’hui nécessaire ? Pour quelles raisons ?
Bien évidemment. Deux raisons appellent à cette réforme.
D’une part, le label s’expose aujourd’hui à un problème de crédibilité vis-à-vis des épargnants. Un danger qui s’explique notamment par la trop grande confusion de communication entre les notions de « durabilité » et des « critères ESG ».
D’autre part, le label ISR est soumis à une forte concurrence au sein de l’espace communautaire. Les autres labels européens sont amenés à prendre de plus en plus de poids, alors que le label français fut un précurseur. Son avance s’est malheureusement érodée au cours des dernières années. Tant et si bien que c’est désormais le seul label en Europe qui n’exclut pas les financements dans les énergies fossiles. Le nouveau label ISR se doit notamment d’aller beaucoup plus loin sur cette question.
Scala Patrimoine. Plusieurs labels co-existent : ISR, Finansol, Greenfin … leur nombre nuit-il à la visibilité des fonds responsables ? La constitution d’un label unique est-elle souhaitable ?
Je n’ai pas d’opinions tranchées. La notion d’investissement responsable est complexe à appréhender. L’objectif des labels est d’aider les épargnants à mieux comprendre les produits dans lesquels ils investissent et de créer un rapport de confiance.
Les labels existants ont chacun un but qui leur est propre. Le label ISR se veut généraliste. Le « Greenfin » a vocation à flécher l’épargne vers la transition climatique tandis que le « Finansol » met l’accent sur les questions sociales.
Certaines personnes préfèrent, par affinité ou conviction, diriger leur argent sur des causes spécifiques. Il serait alors très difficile de tout intégrer dans un même label. Si une harmonisation entre les différents labels est intéressante en théorie, elle risque en pratique d’être mal appréhendée par les épargnants. D’ailleurs, on constate que ce sont les fonds thématiques (eau, alimentation, environnement …) qui rencontrent un vif succès.
« La documentation sur la finance responsable est particulièrement difficile à comprendre »
Scala Patrimoine. Le projet d’écolabel européen a-t-il des chances d’aboutir ?
Il sera très complexe à mettre en œuvre. Si tous les fonds labellisés ISR devaient aujourd’hui postuler au label européen, seulement 3 % d’entre eux l’obtiendraient !
Scala Patrimoine. Faut-il changer la documentation relative à l’investissement responsable pour la rendre plus accessible ?
La documentation sur la finance responsable est particulièrement difficile à comprendre. Sur les 67 millions de Français, combien sont à l’aise sur ces sujets ? Il faut absolument reconnecter les attentes des épargnants et les obligations réglementaires. Cela passe nécessairement par une simplification de la réglementation, mais aussi une vulgarisation de l’information. Les instances réglementaires et les sociétés de gestion doivent agir en ce sens. Les deux ont leur part de responsabilité. Le régulateur doit prendre conscience de la réalité du terrain.
https://www.youtube.com/watch?v=-MCJeNc5ycM&t=28s
Les sénateurs partent à la chasse aux frais sur les produits d’épargne
Les sénateurs Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson ont présenté un rapport sur « la protection des épargnants », dans lequel ils font plusieurs propositions pour améliorer le rendement des placements et baisser les frais.
Les Français ont longtemps privilégié les placements sans risque pour valoriser leur épargne. À ce petit jeu-là, les fonds en euros étaient bien évidemment les produits stars. Jusqu’en 2008, ils offraient une rémunération annuelle bien supérieure à 4 %. Hélas, la chute des taux d’intérêt a eu un impact conséquent sur leurs rendements. Une baisse qui contraint les épargnants à changer leur fusil d’épaule et à se tourner vers des placements plus risqués. Or, sur ces placements un autre problème pointe le bout de son nez : celui des frais appliqués. Leur niveau - très important – pèse, en effet, significativement sur la performance servie aux épargnants.
C’est fort de ce constat que deux sénateurs, Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson, ont conduit leurs travaux. Intitulé « Payer moins et gagner plus », en clin d'œil au célèbre slogan de Nicolas Sarkozy, ce rapport présente 17 mesures concrètes. Des propositions réparties en 4 thématiques l’encadrement des frais, la transparence, l’adaptation des produits et le contrôle des intermédiaires. Nous vous en dévoilons les principales mesures.
Supprimer les frais portant sur les commissions de mouvement
En plus des frais de transaction, certaines sociétés de gestion appliquent des « commissions de mouvement » lors de leurs opérations d’achat ou de vente. Une pratique susceptible de provoquer un risque de conflits d’intérêts car elle peut inciter les gérants à « faire tourner » leur portefeuille.
Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson proposent purement et simplement de les supprimer.
Encadrer les commissions de surperformance
Une commission de surperformance peut être prélevée par un gérant d’actifs lorsque son fonds a réalisé d’excellentes performances, dépassant celles d’un indice ou d'un seuil prédéterminé.
L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) s’est récemment penchée sur la question. L’institution a pointé du doigt certaines pratiques et rappelé aux sociétés de gestion qu’elles devaient intégrer le rattrapage des performances négatives dans le calcul de leur commission, sur une période de référence de cinq ans.
Parfaitement alignés avec les préconisations de l’ESMA, les sénateurs en appellent au soutien du législateur pour veiller à sa bonne mise en œuvre.
Renforcer l’accessibilité des ETF
Les produits indiciels (Trackers ou ETF) répliquent fidèlement les performances d’un marché de référence, le plus souvent un indice boursier. Cette gestion dite « passive » s’oppose à la gestion « active » dont la conduite du fonds est confiée à une équipe de gérants et analystes chargée de sélectionner les titres les plus performants. Principal atout de la gestion passive : l’application de frais beaucoup moins élevés.
Les sénateurs voudraient rendre obligatoire le référencement de produits indiciels à bas coût dans tous les produits d’épargne fiscalement avantagés (Plan d’épargne en actions, Assurance-vie, plan d’épargne retraite …). Leur conviction est qu’une diffusion plus large des ETF pourra entretenir une saine compétition et conduire les gérants d’actifs à diminuer les frais pratiqués.
Comparer plus facilement les frais en assurance-vie
La structure des frais appliquée aux contrats d’assurance-vie est difficilement compréhensible pour le grand public. Deux couches de frais se superposent en effet : celle propre à la gestion du contrat par l’assureur et celle venant rémunérée le gestionnaire de la solution d’investissement (Fonds, Produits structurés, SCPI …)
Pour apporter plus de transparence, le rapport préconise la création d’un outil comparatif des frais moyens d’assurance vie. Celui-ci aurait ainsi pour vocation à mesurer le coût complet de chacun des contrats. Les sénateurs souhaiteraient confier cette mission à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
Transférer son assurance vie
C’était l’une des principales promesses de la Loi Pacte : favoriser la transférabilité des contrats d’assurance-vie au sein d’un même assureur, sans perte de l’antériorité fiscale. L’idée étant de pouvoir faire bénéficier aux détenteurs de vieux contrats, délaissés par la banque ou l’assureur, des avantages des contrats les plus récents.
Sans surprise, des difficultés persistent dans la mise en œuvre de cette disposition. Chaque assureur ayant développé sa propre politique d’acceptation des demandes de transfert.
Les rapporteurs recommandent donc de préciser les modalités de transfert pour harmoniser et automatiser les process. Ils souhaiteraient également aller plus loin sur la question et prévoir une transférabilité totale pour les contrats détenus depuis plus de huit ans. Un plafonnement annuel des sommes pouvant être transférées chez un autre assureur pourrait cependant être appliqué.
Favoriser la migration de l’assurance vie vers les plans d’épargne retraite
Lancé dans le cadre de la Loi Pacte, le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) a renforcé l’attractivité de l’épargne retraite. Pour booster sa commercialisation, le législateur a, par ailleurs, facilité le transfert de l’assurance-vie vers le PER. Les épargnants réalisant un rachat sur une assurance-vie pour ensuite reverser ces sommes sur un PER, avant le 1er janvier 2023, bénéficie d’un abattement fiscal doublé par rapport aux règles habituelles. Les gains réalisés sur une assurance-vie sont ainsi exonérés d'impôts jusqu'à 9 200 € pour un célibataire et 18 400 € pour des personnes mariées ou pacsées.
Devant le succès de cette incitation fiscale, les deux rapporteurs souhaitent la proroger au-delà de la date initialement prévue.
Contrôler le dispositif Pinel
Le dispositif « Pinel » permet aux investisseurs privés de bénéficier d’une réduction d’impôt en contrepartie de leur investissement immobilier locatif. Cet investissement n’est cependant pas sans risque. Comme le souligne le rapport « pour la protection des épargnants » : « les investisseurs se focalisent trop souvent sur l’incitation fiscale. C’est également un domaine propice aux offres frauduleuses ou qui induisent en erreur l’investisseur sur le rendement net espéré et sur son coût potentiel »
Les rapporteurs proposent donc d’étendre le champ de compétence de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Celle-ci devrait alors contrôler les investissements défiscalisés dans le logement locatif.
L’œil de Scala Patrimoine
Les chiffres transmis par les rapporteurs sont édifiants. À long terme, près de la moitié du rendement d'un placement serait captée par les frais.
Il faut dire que la liste des frais effectivement supportés par l’épargnant est longue. C’est pour cette raison que Scala Patrimoine propose à ses clients un contrat intégrant des parts de fonds « clean share ». Ces fonds sont proposés sans que ne soit reversée une part des frais de gestion du fonds au distributeur (banque, CGP). L'élimination de cette "part distributeur", c'est-à-dire la suppression des "rétro-cessions de commissions", réduit drastiquement les frais prélevés sur le contrat.
Nous attendons désormais de voir quel accueil recevra ce rapport auprès des pouvoirs publics. Les propositions présentées nous semblent toutes aller dans le bon sens. Il serait donc dommage que le gouvernement ou les parlementaires ne prennent pas ces sujets en main.
Claudia Ruzza (Positive Planet) : « Il ne faut plus attendre pour changer notre société »
Positive Planet s’investit pour l’insertion professionnelle par l’entrepreneuriat positif. Dans le cadre du Prix de la Finance Verte, Sa Présidente du directoire, Claudia Ruzza, nous explique les actions de la Fondation et la formidable énergie entrepreneuriale qui se déploie dans les quartiers populaires.
Scala Patrimoine. Comment a été créée votre fondation et quelles sont ses missions ?
Claudia Ruzza. Positive Planet a été créée en 1998 par Jacques Attali. Notre mission est d’accompagner les personnes les plus éloignées de l’emploi, et ne disposant pas des ressources financières nécessaires, à créer leur entreprise. En France, la fondation agit au cœur des « quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Autrement dit, dans les zones les plus pauvres.
Pour mettre en œuvre cette action, nous proposons un accompagnement et des formations aux bénéficiaires dans le cadre de leur projet de création d’entreprise. En parallèle, nous portons notre message auprès des pouvoirs publics, du grand public et de toutes les parties prenantes. L’idée étant de leur démontrer que l’entrepreneuriat positif est une solution d’insertion durable. Enfin, et plus généralement, nous souhaitons fédérer l’ensemble des acteurs économiques sur tous les sujets en lien avec l’inclusion économique positive.
Scala Patrimoine. Vous participez à la création, mais aussi au développement d’entreprises dites « positives ». À quels critères ces structures doivent-elles répondre ?
Une entreprise positive répond à 4 critères.
Le premier pilier est social. L’entreprise doit être utile à la lutte contre la paupérisation des quartiers et à son créateur en lui permettant de sortir de la précarité.
Le second pilier est écologique. La structure doit agir sur la réduction des déchets et avoir un minimum d’impact négatif sur la planète, en privilégiant notamment les circuits courts.
Le troisième pilier est démocratique. Ces principes doivent être appliqués au sein des entreprises. Elles sont donc tenues de favoriser la mixité et la diversité. Leur politique de gouvernance doit également respecter toutes les parties prenantes.
Enfin, le quatrième pilier est économique. Une entreprise qui ne survit pas économiquement ne peut pas être considérée comme positive.
« Depuis 2006, 10 000 entreprises ont été créées grâce à l’accompagnement de Positive Planet »
Scala Patrimoine. Pouvez-vous nous donner un exemple d’une entreprise « positive » qui a été accompagnée par Positive Planet ?
J’ai notamment à l’esprit l’entreprise de conciergerie privée ouverte 7 jours sur 7 « Les MajordHome », fondée par un jeune issu des quartiers Nord de Marseille, Raheem Attoumane. Elle livre tous les habitants de la cité phocéenne, y compris dans les quartiers les plus sensibles. Cette entreprise emploie des habitants du quartier et participe donc à l’insertion des jeunes au chômage. La société utilise également des scooters écologiques pour avoir un impact le plus bas possible sur l’environnement.
Scala Patrimoine. Quel accompagnement proposez-vous aux entreprises ?
Notre soutien se matérialise avant tout par un « coaching », car nous n’avons pas vocation à les financer directement. Nous allons, en effet, sensibiliser les populations au cœur des territoires. Ensuite, les futurs entrepreneurs entrent dans un parcours d’accompagnement et de formation. Les thèmes abordés sont très vastes. Nous proposons par exemple des sessions consacrées à « la gestion de la trésorerie », « au statut juridique à choisir » ou à « la création d’un business plan » ainsi que des ateliers collectifs favorisant les échanges entre les entrepreneurs. En parallèle, nous avons lancé des programmes renforcés comme « Ose créer ton job » dans lesquels nous avons implémentés des méthodologies de start-up ainsi qu’une immersion dans ces start-up. L’accompagnement est bien évidemment totalement gratuit pour les demandeurs d’emploi. Dès que les entrepreneurs positifs ont atteint une certaine viabilité économique, ils peuvent adhérer au club « des Positiveurs » pour développer leur entreprise et leur réseau
Scala Patrimoine. Avez-vous déjà mesuré l’impact de vos actions ?
Bien sûr. Depuis 2006, 10 000 entreprises ont été créées grâce à notre accompagnement. Après trois ans, le taux de pérennité de ces structures est proche de 60 %. Nos services permettent également à la moitié des personnes soutenues de quitter les minima sociaux. Enfin, les secteurs les plus représentés sont ceux des services à la personne, du commerce, de la restauration, du BTP, mais aussi un peu de la Tech.
« Nous travaillons à la création d’un OPC de partage »
Scala Patrimoine. Comment les entreprises et les particuliers peuvent-ils soutenir votre fondation ?
Le soutien financier est l’élément le plus important pour mettre en œuvre nos actions car c’est ce qui nous permet d’agir au jour le jour et de garantir tout à la fois un impact concret sur les territoires et une tribune à tous nos partenaires engagés. Nous bénéficions également de mécénats de compétence de la part de grandes entreprises dont certains salariés sont mis à notre disposition gratuitement, et ce pendant plusieurs années. Des grands Cabinets de Conseil nous accompagnent aussi sur des missions plus ponctuelles.
Positive Planet apporte la garantie à ces entreprises d’avoir un impact territorial concret, dont les bénéfices sont mesurés. Elles profitent également de notre activité pour mobiliser leurs collaborateurs dans le cadre de leurs actions de bénévolat, au sein de notre fondation. L’idée pour elles est de fédérer leurs équipes sur les sujets d’inclusion.
Nous avons aussi pour vocation à mettre en lumière nos partenaires pour qu’ils puissent prendre la parole et influer sur l’écosystème, via notamment des événements ou des publications. Ces outils doivent aussi encourager l’engagement d’autres entreprises. Plus on sera nombreux, plus notre impact sera important.
Les particuliers apportent aussi une contribution financière à notre fondation, par leurs dons. Ils peuvent notamment nous soutenir lors de nos programmes ou événements exceptionnels. Cela sera le cas dans le cadre de la Soirée de la Solidarité Positive le 25 novembre prochain au Musée des Invalides.
Scala Patrimoine. Les associations et fondations font preuve d’une grande ingéniosité pour se financer. C’est aussi votre cas avec le lancement d’un produit structuré « solidaire », entre autres.
Nous souhaitons diversifier nos sources de financement. Nous avons, par exemple, lancé une chaine de vidéos à la demande (VOD) sur le thème de l’inspiration positive. Positive Planet développe, en parallèle, des outils financiers responsables et solidaires. Un produit structuré émis sur une durée de 2 mois a ainsi été proposé, en partenariat avec la MAIF et Zenith Capital. Une partie des revenus de ce placement étant reversée à notre fondation. En parallèle, nous travaillons à la création d’un OPC de partage. Ces différents projets montrent notre volonté de travailler avec l’ensemble de l’écosystème et de multiplier les interactions entre les fonds d’investissement, les associations, les entreprises privées, les personnes issues quartier ou encore les grands donateurs. C’est ensemble qu’on pourra profondément changer la société. Et il ne faut pas attendre pour le faire.
https://www.youtube.com/watch?v=g6CXh6diOTs&t=12s
Donner du sens à votre épargne en investissant dans des entreprises solidaires
Paupérisation d’une partie de la population, manque de solidarité intergénérationnelle, réchauffement climatique … autant de signaux d’alarme qui doivent nous amener à repenser notre action au sein de la société.
Ces dernières années, les Français ont d’ailleurs été nombreux à fait part de leur envie de jouer un rôle plus actif, plus utile. Pour répondre à cette quête de sens, ils se sont massivement engagés dans le tissu associatif. Malgré la crise épidémique, nos compatriotes ont également fait preuve d’une grande générosité. Les dons aux associations ont, en effet, augmenté de 14% en 2020.
En parallèle, ils ont aussi été nombreux à utiliser leur épargne pour financer des projets « solidaires », en accord avec leur conviction. Parmi les instruments venant irriguer les projets à impact social, on retrouve les services d’intérêt économique général (SIEG). Des outils dont l’État souhaite encourager le développement en offrant la possibilité aux épargnants de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu.
Qu’est ce qu’un service d’intérêt économique général ?
Les « SIEG » sont considérés comme des acteurs économiques dont l’activité a pour but de satisfaire un besoin d’intérêt général. Autrement dit, ils apportent une aide aux personnes en situation de fragilité. Ce soutien se matérialise concrètement par la mise à disposition d'un service ou d'un logement à un tarif abordable.
Ces entités peuvent répondre à de multiples besoins, dans de nombreux secteurs d’activité. Le traitement de l’eau, la fourniture d’énergie ou les services sociaux sont ainsi concernés. Si la structure juridique est méconnue du grand public, ces véhicules n’en représentent pas moins un élément essentiel du modèle social européen. On estime que 15 % du PIB européen serait généré par les SIEG !
Quelles sont les conditions pour bénéficier de la réduction d'impôt sur le revenu ?
Investir au capital d’une société ayant conclu une convention de mandat de Service d’Intérêt Economique Général (SIEG) peut vous permettre de bénéficier d’un avantage fiscal, sous la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu (dispositif IR-SIEG).
Celle-ci est égale à 25% du montant des sommes placées. Mais ces versements sont toutefois plafonnés à :
- 50 000 € pour les personnes célibataires, soit un avantage fiscal de 12 500 € maximum ;
- 100 000 € pour les contribuables mariés ou pacsés, soit un avantage fiscal de 25 000 € maximum.
Précision : si vous dépassez cette limite (50 000 € ou 100 000 €), vous profiterez de la réduction d’impôt sur le revenu sur vos prochaines feuilles d’impositions. Vos investissements peuvent, en effet, être reportés au cours des 4 années suivantes.
Cet investissement doit, par ailleurs, être intégré au calcul du plafonnement global des niches fiscales. Bonne nouvelle son montant est - pour cette année – exceptionnellement porté à 13 000 €, contre 10 000 € habituellement.
Le report de l’avantage fiscal est aussi prévu en cas de dépassement de ce plafond, et ce pendant 5 ans.
Sachez que vous êtes tenus de conserver votre investissement pendant 5 ans minimum. Si vous en sortez avant ce délai, vous perdrez alors l’avantage fiscal obtenu, sauf en cas de survenance d’un événement exceptionnel (décès, invalidité ou licenciement)
L’œil de Scala Patrimoine
Nous nous réjouissons que l’État mette en place un dispositif apportant son soutien à des projets solidaires. La réduction d’impôt sur le revenu, majorée au taux de 25 %, permet aux investisseurs d’en limiter significativement le risque.
Si vous souhaitez profiter de ce dispositif de défiscalisation, nous vous recommandons cependant de bien choisir vos projets. Il conviendra de vérifier si celui-ci est adapté à votre profil de risque et à vos convictions.
Nos équipes sont à votre écoute pour vous accompagner au mieux dans vos investissements.
Décret n° 2020-1186 du 29 septembre 2020 pris pour l’application de l’article 199 terdecies-0 AB du code général des impôts relatif aux investissements effectués par des contribuables au capital de certaines entreprises agréées « entreprise solidaire d’utilité sociale »
Épargne retraite : une sortie en capital facilitée pour les anciens contrats
Les souscripteurs de contrats d'épargne retraite ancienne génération (Perp, Madelin, Article 83) peuvent désormais convertir leur rente viagère en capital lorsque son montant est inférieur ou égal à 100 € par mois.
Un manque de souplesse pour les anciennes générations de contrats d’épargne retraite
Si la loi Pacte a boosté l’attractivité des produits d’épargne retraite, les anciens contrats se caractérisent par leur manque de souplesse.
Les sommes versées sont, en effet, bloquées pendant toute la durée du contrat. Des produits dits « tunnels » qui se dénouent uniquement sous la forme d’une rente viagère, versée à l’âge de la retraite. Par exception, une sortie anticipée en capital est cependant possible en cas de survenance d’un événement exceptionnel (invalidité, décès du conjoint…).
Autre problème : lorsque le contrat n’a pas été suffisamment alimenté, le montant de la rente viagère est alors réduit à peau de chagrin. Heureusement, la loi permet aux souscripteurs de récupérer cette somme sous la forme d’un versement unique en capital. Celle-ci étant versée au moment de la liquidation du contrat.
Il faut pour cela que la rente estimée soit inférieure ou égale à un certain montant. Jusqu’en juillet dernier, ce seuil était fixé à 40 € par mois pour les Perp, Madelin et l’Article 83. Pour le compartiment 3 du PER, il était de 80 € (Cotisations obligatoires sur un PER Entreprises).
Précision : les détenteurs d’un Perp peuvent récupérer jusqu’à 20 % de la valeur de leur contrat en capital, au moment de leur départ en retraite.
Une sortie en capital facilitée pour les vieux produits d’épargne retraite
Le Ministre de l’Economie et des finances vient toutefois d’assouplir les conditions applicables pour récupérer les sommes placées sur ces contrats. Ces seuils ont, en effet, été portés à 100 € le 1er juillet 2021.
Bruno Le Maire explique cette décision par une volonté de redonner davantage liberté aux épargnants. Les enjeux ne sont pas neutres : « les personnes qui disposent d’un Madelin, d’un Perp ou d’un article 83 auront la possibilité de sortir tout leur capital en une fois plutôt que d’avoir obligatoirement une rente viagère inférieure à 100 euros par mois. Cela peut représenter jusqu’à 30 000 voire 40 000 euros d’épargne en fonction des situations. ».
Cet arrêté ne remet toutefois pas en cause le blocage de cette épargne jusqu’à l’âge de la retraite. Elle s’inscrit simplement dans la continuité des changements initiés par la loi Pacte.
La loi Pacte : un nouveau départ pour l’épargne retraite
Pour redonner un second souffle aux dispositifs d’épargne retraite, le gouvernement avait lancé en 2019 une vaste réforme. Celle-ci ayant donné naissance au nouveau Plan d’épargne Retraite (PER). Un contrat qui se veut à la fois plus souple mais aussi plus performant. Principale nouveauté, le souscripteur a la possibilité de choisir librement entre une sortie en capital et/ou en rente viagère, lors de son départ en retraite.
Sans surprise, cette nouvelle mouture a rencontré un succès immédiat. Au cours du 1er semestre 2021, 668 000 nouveaux contrats ont ainsi été souscrits.
Depuis le 1er octobre 2020, il n'est donc plus possible de souscrire un PERP, un contrat Madelin ou un « article 83 ». Ces différentes solutions ayant été remplacées par le nouveau Plan d'épargne retraite individuel (PER individuel).
Si vous détenez un vieux contrat, deux solutions s'offrent aujourd’hui à vous : le transférer vers un PER ou le conserver.
L’œil de Scala Patrimoine
Réclamée depuis plusieurs années, la réforme de l’épargne retraite apporte une flexibilité très appréciable aux contrats.
Cependant, ceux qui détiennent des vieux contrats n’ont pas toujours intérêt à les transférer vers un nouveau PER. Cette décision peut, en effet, avoir des effets financiers et fiscaux indésirables. Veillez donc à bien comparer la fiscalité, les taux garantis et la table de mortalité qui sont applicables.
Arrêté du 7 juin 2021, publié au Journal officiel le 1er juillet 2021
Les Sicav, un outil patrimonial à valoriser
Le Parisien Economie - Lundi 8 juin 2015
Interview de Guillaume Lucchini, Président de Scala Patrimoine
Le PEA de Capitalisation
Avec un Plan d’Epargne en Action (PEA) souscrit auprès d’une compagnie d’assurances l’épargnant accède à une gamme de fonds qui ne se limite pas aux actions mais s’étend à toutes les unités de compte (SICAV, FCP). Ce support de capitalisation permet de se constituer un capital en exonération d’impôts sur les revenus et sur les plus-values.
Ce qu'il faut savoir :
- 2 types de PEA de capitalisation : le PEA « classique » et depuis le 1er janvier 2014, le PEA «PME-ETI »
- Contrats réservés aux contribuables domiciliés fiscalement en France. Un seul PEA par personne dans chaque catégorie (classique et PME-ETI), chacun des époux ou partenaires de Pacs pouvant en ouvrir un.
- Titres éligibles sur le PEA « classique » : actions, SICAV actions, parts de FCP, certificats d’investissements, parts de SARL et titres de sociétés ou équivalent et dont le siège social est situé dans un Etat de l’espace économique européen (hors Liechtenstein)
- Titres éligibles sur le PEA « PME-ETI » : actions des PME et Entreprises de Taille Intermédiaires (ETI) européennes (moins de 5000 personnes et Chiffre d’affaires < 1 500 M€ ou total bilan < 2 000 M€) et parts de FCP investis à 75% en titres émis par des PME et ETI
- Versements uniquement en numéraire (chèques, virements ou prélèvements sur compte bancaire)
- Plafond de versement pour un PEA « classique » fixé à 150 000 € (300 000€ pour un couple soumis à imposition commune) Plafond d’un PEA « PME-ETI » fixé à 75 000 € (les gains réalisés dans un PEA ne constituent pas des versements).
- Clôture automatique du plan au décès du titulaire, contrat dans l’actif successoral pour sa valeur vénale.
Fiscalité :
- Plus-values réalisées lors d’arbitrages et revenus perçus au sein du PEA ne sont taxés qu’au moment du retrait (ou rachat) des titres (il n’y a pas de limite de durée pour le PEA de Capitalisation)
Avant la 2ème année |
de la 3ème et la 5ème année |
A partir de la 6ème année |
A partir de la 8ème année |
|
Imposition sur le revenu |
22.5 % |
19% |
Exonération mais un retrait = clôture du plan |
Exonération de la sortie sans clôture du plan (impossibilité d’effectuer de nouveaux versements |
Prélèvement sociaux |
Taux plein |
Taux plein |
Taxation des gains à 0% pour la part acquise avant le 01.02.96
0.5% pour la part acquise entre le 01.02.96 et le 31.12.96 3.9% pour la part acquise entre le 01.01.97 et le 31.12.97 10% pour la part acquise entre le 01.01.98 et le 30.06.04 10.3% pour la part acquise entre le 01.07.04 et le 30.12.04 11% pour la part acquise entre le 01.01.05 et le 31.12.08 12.1% pour la part acquise entre le 01.01.09 et le 31.12.10 12.3% pour la part acquise entre le 01.01.11 et le 30.09.11 13.5% pour la part acquise entre le 01.10.11 et le 30.06.12 15.5% pour la part acquise depuis le 01.07.12 |
- Seules les sommes investies sont déclarées au titre de l’ISF (toutes les plus-values et intérêts sont exonérés d’ISF)