Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Octobre 2022

Marchés financiers : les points clés

  • Pour combattre l’inflation, les principales banques centrales mondiales sont en train de remonter drastiquement leurs taux directeurs.
  • La grande bulle sur les marchés obligataires continue de se dégonfler. En moins d’un an, le taux à 10 ans Américain a bondi de 2 points, passant de 1,6 % à 3,7 %.
  • En septembre, les marchés financiers (obligations et actions) ont cédé du terrain. Même l’or, traditionnelle valeur « refuge », n’a pas su résister à la tempête.

Les marchés financiers traversent une zone de forte turbulence. Selon Bloomberg, 36 000 Md$ se sont déjà évaporés sur les marchés actions et obligataires au cours des 9 premiers mois de l’année. Les investisseurs sont donc priés d’attacher leur ceinture et de piloter leur allocation d’actifs avec dextérité, sous peine de subir de plein fouet la baisse des cours ou de passer à côté des phases de hausses, toujours plus violentes. Mais pour cela, ils devront composer avec de multiples incertitudes : géopolitiques, économiques et financières. Pas une mince affaire !

Des incertitudes géopolitiques

La Russie expose au grand jour ses faiblesses

Vladimir Poutine pensait que la guerre menée en Ukraine allait être une promenade de santé. La réalité est cependant tout autre. Le conflit s’enlise. Les Ukrainiens menant même avec succès leur contre-offensive.

Pour enrayer cette spirale négative, le Kremlin a décrété une mobilisation partielle des réservistes de l’armée. Cette décision a provoqué une vague de panique dans tout le pays. Selon certaines sources, 700 000 citoyens russes auraient déjà quitté le territoire.

Et mauvaise nouvelle pour les pays européens, des fuites de gaz sont apparues sur les pipelines Nord Stream 1 et 2, reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique. Selon les autorités danoises et suédoises, elles seraient la conséquence d’un sabotage délibéré. Un acte qui matérialise encore un peu plus les craintes d’une crise énergétique en Europe.

Taiwan, terrain de confrontation entre deux superpuissances

Xi Jinping rêve de récupérer Taiwan. Et pour cela il semble prêt à tout. En 2019, lors d’une conférence de presse, le Président de la République populaire de Chine, avait même annoncé qu’il n’écartait pas l’idée « d’un recours à la force » pour mettre fin à l'indépendance du petit état insulaire de 24 millions d'habitants.

Ces derniers mois, les tensions sont d’ailleurs montées d’un cran. Pas une semaine ne s’écoule sans que des avions militaires chinois pénètrent dans l’espace aérien de Taiwan. Et la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la chambre des représentants américaine, en août dernier n’a fait qu’envenimer la relation entre les deux superpuissances mondiales.

Au-delà des considérations géopolitiques, il se cache en réalité des enjeux économiques. Taiwan est, en effet, le plus grand producteur au monde de semi-conducteurs, composants essentiels des puces des mémoires et des processeurs de tous les appareils électroniques. En d’autres termes, les économies chinoises et américaines sont aujourd’hui ultra-dépendantes de leurs chaines d’approvisionnement en semi-conducteurs taïwanais.

Cette situation inquiète au plus haut point les responsables politiques américains qui voient dans ce potentiel conflit une source de risque majeur pour leur activité. Sans surprise, ils se préparent à tous les scénarios et investissent des sommes considérables pour développer leur savoir-faire dans ce domaine.

Des Incertitudes financières

Les banques centrales lancent une vendetta contre l’inflation

Nous avions donc eu tendance à l’oublier ces dernières années, mais la principale fonction des banques centrales est de maintenir la stabilité des prix et de lutter contre l’inflation. La récente poussée inflationniste (8,3 % aux USA et 9,1 % en zone euro par exemple) les oblige donc à réagir. Et à ce petit jeu-là, c’est la Fed qui a dégainé la première. L’institution américaine se montre, en effet, déterminée à éteindre le « feu de l’inflation », quitte à mettre en péril - de manière temporaire - la vigueur de l’économie américaine.

Conformément aux anticipations, le comité monétaire de la Réserve fédérale américaine vient d’augmenter ses taux directeurs de 75 points de base. Des taux qui évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25%. Au cours des prochains mois, il est même acquis que la Fed continuera dans cette voie.

Cette politique monétaire dite « Hawkish » a, fort logiquement, provoqué une récession « technique » (c’est-à-dire deux trimestres de contraction consécutifs) de l’économie américaine. Heureusement, celle-ci serait de toute évidence de courte durée, tant elle affiche de solides garanties, grâce notamment à la bonne santé de la consommation des ménages et du marché de l’emploi.

Avec un peu de retard, la Banque centrale européenne (BCE) suit une ligne de conduite identique. Il y a quelques semaines, le Conseil des gouverneurs a augmenté les trois taux d’intérêt directeurs de la BCE de 75 points de base, portant ainsi le principal taux de refinancement à 1,25 %. Une nouvelle hausse de 75 points pourrait même être annoncée lors de sa réunion d'octobre.

Ces décisions nous rappellent que l’aisance monétaire et les politiques extrêmement accommodantes menées par les banques centrales sont derrière nous. Les États, comme les marchés financiers, devront s’habituer à ce nouveau paradigme. Il est désormais acquis que les taux d’intérêt réels vont redevenir structurellement positifs.

Les marchés obligataires sous pression

C’est l’une des nombreuses contradictions de ces dernières années : les banques centrales se démènent pour éteindre un incendie qu’elles ont elles-mêmes allumé.

Depuis le début de la crise Covid, les banquiers centraux ont, en effet, acheté quasiment sans limites des emprunts d'État, créant ainsi une gigantesque bulle sur les marchés obligataires. Avec le retour de l’inflation, elles n’ont pas d’autres choix que de faire marche arrière.

Les changements de ton des différentes banques centrales ont poussé les rendements obligataires à la hausse. La bulle obligataire se dégonfle désormais à vitesse grand V ! C’est notamment le cas aux États-Unis où le rendement de l’emprunt d’État à 10 ans est proche de 3,7 % tandis qu’en France, l’OAT à 10 ans est supérieur à 2,6 %.

Les taux obligataires à 10 ans
Les taux des obligations émises par les principaux Etats, à 10 ans.

L’impact de la remontée des taux sur la dette des entreprises : les conséquences sont tout aussi visibles sur le segment des « corporate bonds ». Air Liquide vient d’émettre 600 millions d'euros d'obligations, à un cout global de 2,982% sur une durée de 10 ans. L’année dernière, a la même époque, elle réalise une émission obligataire de 500 millions d’euros pour un cout global de 0,390 % sur 12 ans ! L’écart est immense.

Des incertitudes économiques

Malgré le coup de fouet lié à l’activité « post covid », la croissance mondiale annuelle ne devrait pas dépasser les 3 % en 2022, avant de ralentir encore en 2023 pour atteindre seulement 2,2 %.

L’Europe bientôt en récession ?

Aux États-Unis, comme nous l’avons évoqué précédemment, la récession pointe le bout de son nez, mais ne devrait pas s’inscrire dans le temps. En Europe la situation apparait bien plus complexe. Comme l’a rappelé Ana Boata, responsable de la recherche macroéconomique et sectorielle d’Allianz Trad dans les colonnes de l’Agefi, « La trajectoire de la croissance dépend à la fois des mesures fiscales de soutien et de la hausse des taux. Si la Banque Centrale Européenne (BCE) ne se coordonne pas avec les gouvernements européens, le danger est de se retrouver dans une situation similaire à celle du Royaume-Uni ».

La baisse d’activité est d’ailleurs déjà visible. L’indicateur composite de l'activité manufacturière (le PMI) est tombé à son plus bas niveau depuis 27 mois (48,4). Selon Bloomberg Economics, l’Europe entrerait même en récession dès cette année. Malheureusement, dans un contexte de forte hausse des taux d’intérêt, les États disposent d’une marge de manœuvre considérablement réduite pour protéger leurs citoyens de la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Les marchés des matières premières se détendent

Principale conséquence de la chute de l’activité mondiale, les prix des matières premières, principalement le gaz et le pétrole, ont baissé. Le Baril de Brent se négocie aujourd’hui autour de 95 dollars, contre 125 dollars en juin dernier. Cependant, pour pouvoir financer leurs investissements, les pays de l’OPEP +, l’Arabie Saoudite en tête, ont tout intérêt à ce que le prix du Pétrole soit supérieur à 100 dollars. Pour provoquer un nouvel enchérissement du prix de l’Or Noir, ils viennent donc d’annoncer une réduction de leur production de 2 millions de barils par jour. Une décision qui a été très mal perçue par les Américains. Affaire à suivre.

L’Italie sous tutelle européenne ?

En Italie, les élections législatives ont entériné un changement de cap politique. Exit Mario Draghi. Place désormais à Giorgia Meloni, cheffe du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, allié de Silvio Berlusconi et de Matteo Salvini.

L’ancienne ministre pour la Jeunesse de Silvio Berlusconi n’aura cependant pas les coudées franches pour mettre en œuvre son programme. L’Italie est, en effet, placé sous « tutelle » européenne. Pour bénéficier de l’aide financière massive de 200 Md€ promise par l’Europe, notre voisine transalpine doit mener des réformes structurelles majeures, en particulier sur le plan fiscal et budgétaire. Cette somme étant absolument vitale pour l’Italie, Giorgia Meloni n'aura pas d'autre choix que d’accepter les exigences des instances européennes.

Royaume-Uni : plus dure sera la chute

Les mauvaises nouvelles s’amoncellent de l’autre côté de la Manche. Endeuillé par le décès de la Reine Elisabeth II, le Royaume-Uni paye également au prix fort ses derniers choix « stratégiques ». Le Brexit, tout d’abord, dont les conséquences, notamment sur le marché du travail, fragilisent son économie. La crise énergétique, ensuite, en raison de son extrême dépendance au gaz russe. Résultat, le Royaume-Uni présente une inflation supérieure à 10 %, soit la plus élevée des pays du G7.

Pour relancer la machine, la nouvelle première ministre, Liz Truss, a souhaité baisser drastiquement les impôts et mettre en place une politique d’aides très généreuses. Inquiets de voir le déficit britannique ainsi déraper, les investisseurs n’ont pas tardé à « sanctionner » ce plan de relance. Résultat, la livre sterling se trouve à son niveau plus bas historique face au dollar et les taux d'emprunt ont fortement bondi. Heureusement, la Bank of England (BoE) a très vite réagi en annonçant acheter sans limites des titres de dettes d’État à long terme pour assurer la liquidité sur le marché.

La Chine, au pied du mur ?

En Chine, le 20e congrès du Parti communiste chinois qui se tiendra le 16 octobre prochain est particulièrement attendu. Le programme s’annonce comme sacrement épicé ! La politique stricte menée par l’État pour lutter contre la propagation du Covid-19 a anesthésié l’économie chinoise, désormais loin de ses standards habituels. L’effondrement de certains secteurs d’activité (gaming, formation …) et les défaillances du marché immobilier participent également au ralentissement la croissance chinoise qui est descendue à seulement 3,2 % en 2022, selon l’OCDE.

Une récession globale semble, là aussi, inéluctable, même si son calendrier demeure incertain. Cependant, nous pensons que cette conjoncture économique est déjà en partie intégrée dans les prix.

La fébrilité gagne les marchés financiers

Dans un environnement aussi mouvant, les marchés financiers (actions et obligations) ont cédé du terrain. Un scénario inédit depuis la crise de 2008. Même l’or, une valeur considérée comme « refuge », n’a pas su résister à la tempête.

Performances des principaux actifs durant le mois de septembre 2022
Les performances des principaux actifs, en septembre 2022

Les convictions de Scala patrimoine sur les marches financiers

En matière d’allocation d’actifs, la diversification n’est pas une option. Elle doit être la clé de voute de tous vos choix d’investissement. C’est d’ailleurs en suivant ce précepte que l’ancien économiste et investisseur, Benjamin Graham, mentor de Warren Buffet, a bâti une partie de sa fortune sur les marchés financiers : « Ne serait-ce que parce que le futur est plein d’incertitudes, l’investisseur ne peut se permettre de placer tous ses fonds dans un même panier. »

Dans un environnement aussi incertain, nous diversifions - plus que jamais – nos positions, tout en gardant un profil raisonnablement prudent sur notre fonds patrimonial Monacia.

Un portefeuille globalement défensif

Nous restons, par ailleurs, sur la défensive, car une récession est imminente et le système financier est en train de digérer le plus grand ajustement de politique monétaire de ces 40 dernières années. Mais dans un contexte où les investisseurs sont très prudents, nous cherchons à être opportunistes sur certains segments de marché où nous estimons que le profil risque/rendement est attractif.  

Nous conservons un portefeuille protégé en partie sur les actions et nous privilégions les thématiques de long terme et celles qui ont fortement décoté. Notre exposition nette aux marchés actions est aujourd’hui de 38 %, contre 60% pour notre indice de référence. Nous pensons que les actions européennes peuvent représenter une bonne opportunité, en particulier le thème de la santé qui est selon nous une option abordable et défensive dans le contexte actuel. 

Nous avons notamment fait le choix d'investir sur :

- des fonds de performance absolue, capables de bien performer dans toutes les conditions de marchés  ;des fonds d’arbitrage de fusions et acquisitions ;

- un ETF reproduisant la hausse de l’inflation ;

- des fonds investis sur la croissance asiatique ,

- des fonds positionnés sur des thématiques de long terme (santé, eau, bois, agriculture, immobilier durable …).

Le crédit redevient intéressant

Enfin, nous allons commencer à surpondérer le crédit. En effet, après que la pandémie de Covid et les crises géopolitiques ont déclenché une inflation inédite, les investisseurs obligataires connaissent en 2022 la pire année de performance depuis 40 ans.

Face aux craintes d’inflation, les banques centrales se montrent moins accommodantes que par le passé, mais les hausses de taux devraient toutefois rester d’ampleur limitée désormais en raison des mauvaises perspectives sur la croissance économique. Cependant, les marchés financiers ont déjà anticipé une bonne partie des changements, qui se reflètent ainsi déjà dans les prix. Les risques de hausse des taux d’intérêt, de défaut et d’illiquidité sont aujourd’hui pris en compte. Plusieurs segments nous semblent actuellement intéressants, comme les obligations govies 5 ans, ou le crédit investment grade. 

Les produits structurés, la dette privée et le private equity offrent aussi des opportunités sur le long terme, à condition cependant d’être sélectif.

N’hésitez pas à nous solliciter si vous avez des questions. Nos équipes se tiennent à votre disposition pour vous conseiller au mieux dans la gestion de vos placements financiers.


La Loi de finances pour 2024 débattue à l'Assemblée Nationale

Fiscalité personnelle : quelles nouveautés pour 2023 ?

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté le projet de loi de finances pour 2023. Aucun réforme fiscale d'envergue n'est, pour l'instant, envisagée, ce qui tranche avec le rythme effréné des cinq premières années de présidence d’Emmanuel Macron.

Boucliers énergétiques : un rempart contre l’inflation ?

Depuis le début d’année, un mot est sur toutes « les lèvres » : l'inflation ! Provoquée par le rebond de la consommation, dans un contexte de recul de l’épidémie de Covid-19, et les conséquences de la guerre en Ukraine, la hausse des prix atteint aujourd’hui un niveau très élevé. Selon les chiffres publiés par le gouvernement, elle s’établirait en 2022 à + 5,3 % en moyenne annuelle.

Pour protéger les consommateurs, le gouvernement français a fait le choix de mettre en place un bouclier tarifaire sur le gaz et électricité et une remise sur les carburants. Une mesure dont le coût est estimé à 24 Md€.

Loi de finances : un statu quo sur le plan fiscal

Au cœur de la crise Covid, en 2020, le déficit public avait franchi la barre des 9 % du PIB. Pour cette année, le ministère de l’Économie et des financiers anticipe une nouvelle fois un déséquilibre budgétaire important, à hauteur de 5 %. Dans ce contexte, les marges de manœuvre sont donc limitées. Et le rythme des réformes fiscales s’en trouve logiquement ralentie. Le projet de loi de finances pour 2023 marque sur ce point une vraie rupture. Aucune mesure d’envergure n’ayant été annoncée. La réforme des droits de succession, évoquée par certains membres du gouvernement, est ainsi passée à la trappe.

Ce changement de rythme est d’autant plus marqué que les réformes avaient, jusqu’ici, été menées à grand train (flat tax, impôt sur la fortune immobilière, prélèvement à la source, suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale …).

Précision : dans le cadre des mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat, le parlement avait acté, en août dernier, la suppression de la redevance audiovisuelle, une mesure dont le coût total est de 3,2 Md€.

Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu

La revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu devrait tenir compte de l’inflation. Les tranches du barème de l'impôt sur le revenu de 2022 seraient ainsi relevées de 5,4 %.

Le barème de l'impôt sur le revenu de l'an prochain pourrait ainsi être le suivant :

La loi de finances pour 2023 modifie le barème sur l'impôt sur le revenu de 2023
Barème de l'impôt sur le revenu 2023

Le plafond du quotient familial devrait également suivre le rythme de hausse des prix. Le texte prévoit, en effet, un relèvement du plafond de l'avantage fiscal. Il passerait de 1 592 € à 1 678 € en 2023 pour une demi-part fiscale.

Ces différents changements s’appliqueraient à l’impôt dû au titre des revenus de 2022 et des années suivantes.

Assouplissement du mécanisme du prélèvement à la source

Le législateur propose de diminuer le seuil à partir duquel un contribuable est autorisé à moduler à la baisse le niveau de son prélèvement à la source. Celle-ci serait désormais possible lorsque l’écart entre le montant supporté en l’absence de modulation et le montant résultant des revenus de l’année en cours estimés par le contribuable est d’au moins 5 %, contre 10 % actuellement.

Coupe de pouce pour le dispositif « MaPrimeRénov’ »

Le projet de loi de finances 2023 devrait aboutir à une augmentation sensible de l’enveloppe allouée au dispositif « MaPrimeRénov’ ». Son budget devrait ainsi passer de 2 milliards à 2,6 milliards d’euros.

Le texte présenté par le gouvernement est toutefois loin d'être définitif. Les parlementaires (Assemblée Nationale et Sénat) vont désormais pouvoir débattre des différentes mesures présentées. Ces derniers auront même la possibilité de déposer des amendements pour enrichir le projet. Dans tous les cas, la loi de finances pour 2023 devra être promulguée le 31 décembre prochain, au plus tard.

Projet de loi de finances pour 2023

Le fonds Monacia est géré avec prudence, dans une optique de long terme.

Stéphane de Kermoal (Rothschild & Co AM) : « L’hiver va être un moment de vérité »

Scala Patrimoine a confié à la société de gestion Rothschild & Co AM Europe la gestion d'un fonds patrimonial dédié, le fonds Monacia, qui constitue le cœur de portefeuille de ses clients. Celui-ci est géré avec l’advisory du pôle « gestion financière » de Scala Patrimoine. Au-delà de notre rôle de contrôle dans la gestion du fonds, nous exerçons ainsi une fonction de conseil dans les prises de décisions d’investissement. Les échanges entre nos équipes respectives étant permanents, pour faire les choix les plus adaptées.

Le fonds Monacia nous, en effet, permet de réagir rapidement aux évolutions du marché, car il simplifie le processus d’arbitrage. L’exposition du fonds sur le marché des actions et le marché des obligations peut varier entre 30 et 70 %. Nous avons dans ce cas la possibilité d’utiliser des produits de couverture, afin de stopper l’exposition au marché.

Et la stratégie de gestion déployée ces derniers mois a porté ses fruits. Le portefeuille se positionne parmi les meilleurs de sa catégorie. Monacia est ainsi classé par Quantalys dans le premier quartile en matière de performance, à la date du 31 aout 2022. Stéphane de Kermoal, Responsable pôle investment advisory chez Rothschild & Co Asset Management Europe, vous décrypte la gestion du fonds.

Scala patrimoine. Pouvez-vous nous présenter Rothschild & Co Asset Management Europe ?

Stéphane de Kermoal. Rothschild & Co Asset Management Europe, société de gestion d’actifs du groupe Rothschild & Co, regroupe 150 collaborateurs dans 9 pays européens et compte 23 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Ses expertises sur l’ensemble des zones géographiques et classes d'actifs lui permettent de proposer des solutions d'investissement dédiées, adaptées aux besoins de ses clients, que ce soit en gestion directe ou en architecture ouverte.

Scala Patrimoine a logé au sein de votre société de gestion un fonds patrimonial dédié, le fonds Monacia. Quel est son profil ? Sur quelles classes d’actifs est-il positionné ?

Monacia est un fonds à vocation patrimoniale, diversifié sur toutes les classes d’actifs. Il peut investir sur les 400 fonds analysés et référencés par l’équipe de multigestion de Rothschild & Co Asset Management Europe. Aujourd’hui, Monacia est positionné sur une vingtaine de lignes, offrant ainsi aux investisseurs une grande diversification. Ce fonds a, par ailleurs, un profil prudent. Depuis le début d’année 2020, l’exposition nette aux marchés actions est, en moyenne, de 28 %.

 

« Monacia est positionné sur une vingtaine de lignes, offrant ainsi aux investisseurs une grande diversification »

 

Scala patrimoine. Les marchés financiers ont marqué le pas au cours du premier semestre. Comment gérez-vous le fonds dans ce contexte ? Où est aujourd’hui placé le curseur du risque ?

Notre vigilance à l’égard des marchés précède le déclenchement de la guerre en Ukraine. La remontée de l’inflation dès l’été 2021 nous incitait déjà à la prudence. Les événements en Ukraine n’ont fait qu’accélérer une tendance bien installée. Les premières tensions inflationnistes sont en effet apparues lors de la réouverture post-covid des économies mondiales et causées par un choc d’offre. L’environnement macroéconomique actuel milite à notre sens pour la prudence. Notre exposition nette aux marchés actions est aujourd’hui de 38 %, contre 60% pour l’indice de référence (60% MSCI World NTR + 40% Bloomberg Euro-Aggregate Total Return EUR).

Scala patrimoine. Monacia est investi sur des stratégies décorrélées des marchés financiers, dans le but de réduire le risque global du portefeuille. Comment fonctionnent-elles concrètement ?

Une partie du fonds est, en effet, gérée de façon plus tactique. Nous avons ainsi pris, dès décembre 2021, des positions vendeuses sur les marchés actions et obligataires qui, je le rappelle, ont connu au 1er semestre 2022 leur pire performance depuis près de 50 ans. Nous avons également investi sur des fonds de performance absolue qui présentent des stratégies différentes. Au sein de notre portefeuille, nous avons ainsi Candriam Absolute Return Equity Market Neutral, Fonds alternatif long/short market neutre, BNY Mellon Global Real Return Fund, Fonds multi-stratégies ou encore Helium Fund, Fonds d’arbitrage de fusions et acquisitions. Enfin, nous nous sommes positionnés dès mi-2021 sur un ETF reproduisant la hausse de l'inflation, qui a jusqu’ici parfaitement rempli son office.

 

« Les États-Unis restent un marché incontournable »

 

Scala patrimoine. Quelles sont les thématiques d’investissement les plus pertinentes sur le long terme ?

23% des actifs du fonds sont positionnés sur des thématiques de long terme. Le fonds Monacia est ainsi investi sur le thème de l’agriculture, de l’eau, du bois, de la santé, de l’immobilier durable et de l’impact social. Nos équipes ont également de fortes convictions sur les entreprises des secteurs associés au développement de technologies automatiques et robotiques. Ces investissements représentent des enjeux d’avenir sur lesquels nous décelons un potentiel de croissance assez important et une décorrélation intéressante aux principaux indices.

Scala patrimoine. L’économie américaine marque actuellement le pas. Cette situation entame-t-elle l’attractivité des marchés US ?

Sur le plan économique, les États-Unis sont supposés être entrés en récession technique. Cette situation s’explique notamment par la baisse des stocks et des investissements en immobilier résidentiel. Le retour à une situation de plein emploi et la robustesse de la consommation des ménages ne sont pas cohérents, à notre sens, avec une économie en récession. En augmentant drastiquement ses taux directeurs, la Réserve Fédérale a pour objectif de casser l’inflation - qui est à ses plus hauts en 40 ans - en freinant l’activité, même au prix d’une récession.

Scala Patrimoine. L’économie américaine était aussi clairement en surchauffe, sous l’effet des plans de relance de Donald Trump puis de Joe Biden.

Les États-Unis seront cependant probablement les premiers à sortir de la crise et reprendront très vite le chemin de la croissance. Qu’on le veuille ou non, l’économie américaine est l’une des plus dynamiques au monde. L’innovation et l’esprit d’entreprise y occupent une place prépondérante. Dans le pays de l’Oncle Sam, 5% de la population mondiale crée 25 % de la richesse mondiale (Source : L’Economie américaine – Anton Brender, Florence Pisani. Editions la Découverte 2018) ! Les États-Unis restent donc un marché incontournable.

 

« Nous avons pris, dès décembre 2021, sur le fonds Monacia, des positions vendeuses sur les marchés actions et obligataires »

 

Scala patrimoine. Qu’en est-il des marchés émergents ?

Je distinguerais les pays producteurs de matières premières et ceux qui les achètent. Les premiers se portent très bien. Les seconds, au contraire, pâtissent du renchérissement des cours des matières premières et du dollar. La Chine souffre, quant à elle, de sa stratégie « Zéro Covid-19 » pour lutter contre la remontée des contaminations au variant omicron. Le pays dirigé par Xi Jinping a ainsi mis à l’arrêt des pans entiers de l’économie. Shanghai, premier port du monde, a été notamment confiné pendant plus de 50 jours. Les conséquences sur le commerce mondial ont été très importantes en aggravant les dysfonctionnements sur les chaines d’approvisionnement, mais en alimentant aussi les pressions inflationnistes.

Pour apporter une bouffée d’oxygène à son économie, et en particulier au secteur de l’immobilier qui connaît une grave crise, la Banque de Chine a baissé plusieurs de ses taux. Et à quelques jours du XXe Congrès du Parti Communiste Chinois, Pékin multiplie les mesures de relance.

Scala Patrimoine. Cela peut-il redonner de l'attrait aux marchés émergents ?

Ce contexte nous amène à nous réintéresser petit à petit à la Chine et aux autres pays de l’Asie. Ces derniers vont, à notre sens, profiter du redéploiement des outils de production mondiaux. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ayant montré la vulnérabilité de nos chaines d’approvisionnement et la nécessité de diversifier nos partenaires commerciaux. L’Inde devrait d’ailleurs en être l’un des grands bénéficiaires. Le pays dispose d’une population bien formée, notamment aux nouvelles technologies. Preuve de son attractivité, le géant taïwanais Foxconn, surtout installé à Shenzhen, va y investir près de 20 milliards de dollars pour fabriquer des semi-conducteurs. (Source : Les Echos – 13 septembre 2022).

 

« L’environnement macroéconomique actuel milite pour la prudence »

 

Scala patrimoine. Confiance ou méfiance : quel état d’esprit vous anime pour cette fin d’année ?

L’environnement reste très incertain en raison des nombreux facteurs de risque : l’inflation galopante, la crise énergétique, le resserrement monétaire généralisé, le ralentissement de la croissance mondiale, la pénurie de denrées alimentaires, le changement climatique, la guerre en Ukraine, etc… Nous sommes rentrés dans un Bear Market (marché baissier), ponctué de rebonds techniques en attendant l’arrivée de véritables catalyseurs à la hausse. La fin du conflit en Ukraine en sera un.

Scala Patrimoine. Ces derniers mois, les équilibres géopolitiques ont été bouleversés. Quelles en seront les conséquences ?

On constate ainsi l’émergence d’un front anti-occidental organisé par les Russes et les Chinois. En face l’alliance États-Unis et Europe retrouve une jeunesse, et la construction européenne accélère pour faire face à de nouveaux enjeux. Cette dernière pourrait être mise à l’épreuve dès cet hiver si les Russes ferment définitivement le robinet du gaz.  Les conséquences ne seront alors pas les mêmes pour tous les pays. L’hiver va être un moment de vérité à bien des égards, mais nous restons néanmoins confiants.

 

Source : Rothschild & Co Asset Management Europe – 09/2022
Les informations ci-dessus ne constituent pas un conseil placement ou une recommandation d’investissement. Les allocations et répartitions, géographiques et sectorielles, ne sont pas figées et sont susceptibles d’évoluer dans le temps, dans les limites du prospectus du fonds.
Le niveau de risque de cet OPCVM est de 4 (volatilité comprise entre 5% et 10%) en raison de sa gestion discrétionnaire et de son exposition diversifiée sur les marchés de taux et d’actions internationaux sans contraintes de zones géographiques. Les données historiques utilisées pour le calcul de cet indicateur synthétique pourraient ne pas constituer une indication fiable du profil de risque futur de l'OPCVM. La catégorie de risque associée à l'OPCVM n’est pas garantie et pourra évoluer dans le temps à la hausse comme à la baisse. La catégorie la plus faible ne signifie pas sans risque.
L'OPCVM n’est pas garanti en capital.
Risque de crédit : Risque de dégradation de la qualité du crédit ou risque de défaut d'un émetteur pouvant impacter négativement le prix des actifs en portefeuille.
Risque de liquidité : Risque lié à la faible liquidité des marchés sous-jacents, qui les rend sensibles à des mouvements significatifs d’achat / vente.
La survenance de l’un de ces risques pourra entraîner une baisse de la valeur liquidative de l'OPC.
Pour de plus amples informations sur le profil de risque et ses principaux contributeurs, merci de vous référer au prospectus et/ou au DICI à l’adresse suivante : https://am.fr.rothschildandco.com/fr/nos-fonds/monacia/
Les informations/opinions/données contenues dans ce document, considérées comme légitimes et correctes le jour de leur publication, conformément à l'environnement économique et financier en place à cette date, sont susceptibles d’évoluer à tout moment. Bien que ce document ait été préparé avec le plus grand soin à partir de sources réputées fiables par Rothschild & Co Asset Management Europe, il n’offre aucune garantie quant à l’exactitude et à l’exhaustivité des informations et appréciations qu’il contient, qui n’ont qu’une valeur indicative et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. La présente analyse n’est valable qu’au moment de la rédaction du présent rapport. Les caractéristiques/objectifs/stratégies mentionnés (ci-dessus) sont indicatifs et peuvent être modifiés sans préavis. Rothschild & Co Asset Management Europe ne saurait être tenu responsable d’aucune décision prise sur le fondement des éléments contenus dans ce document ou inspirée par eux.
En cas de doute, et avant toute décision d’investir, nous vous recommandons de prendre contact avec votre conseiller financier ou fiscal. Les informations/opinions/données contenues dans ce document, considérées comme légitimes et correctes le jour de leur publication, conformément à l'environnement économique et financier en place à cette date, sont susceptibles d’évoluer à tout moment. Bien que ce document ait été préparé avec le plus grand soin à partir de sources réputées fiables par Rothschild & Co Asset Management Europe, il n’offre aucune garantie quant à l’exactitude et à l’exhaustivité des informations et appréciations qu’il contient, qui n’ont qu’une valeur indicative et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis.
Les parts ou actions de l’OPC présenté dans ce document ne sont pas et ne seront pas enregistrées aux Etats Unis en application du U.S. Securities Act de 1933 tel que modifié (« Securities Act 1933 ») ou admis en vertu d’une quelconque loi des Etats-Unis. Ces parts ou actions ne doivent ni être offertes, vendues ou transférées aux Etats-Unis (y compris dans ses territoires et possessions) ni bénéficier, directement ou indirectement, à une « U.S. Person » (au sens du règlement S du Securities Act de 1933) et assimilées (telles que visées dans la loi Américaine dite « HIRE » du 18/03/2010 et dans le dispositif FATCA).

Guillaume Lucchini explique où placer sa trésorerie d’entreprise, sur B Smart TV

Comment les entreprises peuvent placer leur trésorerie ? Pour y répondre, le journaliste de B Smart TV, Nicolas Pagniez, a reçu Guillaume Lucchini (Scala Patrimoine) et Mehdi Ali-Larbi (FOBS Family Office) dans l'émission B Smart Patrimoine.

Le contexte économique

Sur fond de crise énergétique et de ruptures des chaines d’approvisionnement, l’inflation atteint aujourd’hui des sommets. Dans la zone euro, l’inflation annuelle s’est établie à 9,1 % au mois d’aout.

Afin de lutter contre cette flambée inflationniste, la banque centrale européenne n’a pas d’autres choix que de remonter ses taux directeurs. L’institution européenne vient d’ailleurs de relever son de taux dépôt de 0 % à 0,75 %, ce qui marque la plus forte hausse de son histoire.

Dans un tel contexte, les entreprises doivent bien étudier leurs besoins et leurs projets de développement avant de placer leur trésorerie sur le long terme.

Ce qu'il faut en retenir

Le développement de l'activité passe devant les questions liées au placement de la trésorerie

- "Pour les PME, les questions liées aux placements de la trésorerie d’exploitation sont finalement peu abordées. Les entrepreneurs étant davantage préoccupés par la gestion de leur business"

- "La trésorerie est une réserve de liquidité que la PME ou l'ETI peut placer à moyen ou long terme. Placer ce cash sur une période inférieure à 6 mois pourrait, selon les cas, avoir peu d'intérêts."

- "Les entreprises bien structurées et dont l’activité est dynamique ont intérêt à conserver leurs lignes de trésorerie pour financer des projets de développement ou réaliser des acquisitions"

Pour battre l'inflation, il faut prendre des risques

- "Avec la remontée des taux, les rémunérations des placements de trésorerie à court terme redeviennent positives. Pour un compte à terme, placé sur 6 mois le taux nominal annuel brut est de 0,601 %. Sur 12 mois, celui-ci est proche de 1 %. Les taux remontent également sur les marchés obligataires. La Société Générale a, par exemple, émise en juillet 2022 une obligation à échéance Juillet 2024 proposant 4 % de rendement."

- « Les performances des placements sans risques et à court terme restent très éloignées des derniers chiffres de l’inflation. "

https://www.youtube.com/watch?v=Ehz2QR9EYok

 


Les Sofica sont des solutions de défiscalisation

Défiscalisation : investir dans le cinéma avec les Sofica

Quel est le point commun entre « L'Arnacoeur », « Titane », Palme d’or au Festival de Cannes, « Le Bureau des Légendes » et « Oggy et les Cafards » ? A priori, pas grand-chose. Et pourtant, toutes ces œuvres ont été financées par … des Sofica.

Créées à l’initiative des pouvoirs publics au milieu des années 80, les Sociétés de financement de l'industrie cinématographique et de l'audiovisuel (Sofica) sont chargées de collecter de l’argent auprès des particuliers afin de financer la production de films et de séries télévisées français.

Investir dans l’industrie audiovisuelle est toutefois rarement rentable. C’est un doux euphémisme. Pour motiver les épargnants à y placer leur argent, les pouvoirs publics adossent donc à ces investissements un avantage fiscal substantiel ! Et le succès est au rendez-vous. Les enveloppes de souscription sont - chaque année - prises d’assaut.

Les Sofica au soutien de l’industrie audiovisuelle française

Disons-le d’emblée, en investissant dans une Sofica, vous ne financerez pas les blockbusters internationaux, comme Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux. Les sommes collectées sont destinées à la production audiovisuelle française et principalement « les petits budgets », inférieurs à 8 M€.

Le nombre de véhicules est, par ailleurs, limité par l’État. En 2021, seulement 12 Sofica avaient ainsi bénéficié d’un agrément, les autorisant à collecter 71 M€ au total. Depuis leur création, elles ont tout de même investi 1,9 milliard d’euros et permis de financer 2 800 œuvres.

Des sources de revenus plus diversifiées

Une fois la collecte terminée, la Sofica dispose d'un an pour investir les sommes versées par les épargnants. Mais quelles sont leurs sources de revenus ? En pratique, lorsqu’elle finance une œuvre, la société négocie la perception d’une partie des futures recettes. La Sofica reçoit alors des revenus issus des entrées en salle, des ventes internationales, des DVD ou encore de la vente des droits aux Chaines TV.

Et depuis quelques années, les plateformes de streaming (Netflix, Amazon Prime …) se placent parmi les principaux acheteurs de contenus audiovisuels. Surtout que depuis le 1er juillet 2021, elles sont dans l’obligation de financer le cinéma français. 20 à 25% de leur chiffre d’affaires réalisé en France doit être réinvesti dans cette économie. Une véritable aubaine pour le secteur !

Un dispositif de défiscalisation 

Malgré tout, acquérir des parts de Sofica présente un risque de perte en capital. Pour en masquer les effets, le législateur permet donc aux investisseurs de bénéficier d’un avantage fiscal très important. Ces derniers disposent, en effet, d’une réduction d’impôt à hauteur de 48% (1) du montant de leur souscription, en contrepartie d’un blocage des fonds pour une durée comprise entre 5 ans (2) et 10 ans. Et si les contribuables venaient à céder leur part avant 5 ans, l’avantage fiscal serait remis en cause.

Les contribuables étant, par ailleurs, dans l’obligation d’investir au moins 5 000 € pour bénéficier de l’avantage fiscal.

Si la réduction d’impôt est applicable dès la première année, l’avantage fiscal est cependant :

- limité au plus faible des deux montants suivants : 25 % du revenu net global et 18 000 €, soit une réduction maximale de 8 640 € ;

- intégré à un plafonnement global des niches fiscales spécifique de 18 000 €, commun avec le dispositif Girardin outre-mer (au lieu de 10 000 € pour les autres dispositifs de défiscalisation).

Gardez également à l’esprit que lorsque la somme des avantages fiscaux de l’année dépasse ces montants, l’excédent est perdu et ne peut être reporté sur les impôts des années suivantes.

Pour toutes ces raisons, ce dispositif de défiscalisation s’adresse exclusivement aux personnes les plus fortement imposées, dans une optique de diversification de leur patrimoine.

L’œil de Scala Patrimoine

Le capital placé dans une Sofica n’étant pas garanti, loin de là. Historiquement, les gains retirés d’un tel investissement viennent exclusivement de l’avantage fiscal acquis lors de la souscription.

Selon les cas, le souscripteur récupère entre 60 % et 70 % des sommes engagées. Le rendement de ce dispositif de défiscalisation étant limité à 4 % ou 5 % par an, avantage fiscal compris.

Leur succès est, cependant, tel que l’accès aux Sofica demeure toutefois limité. Chaque année, seule une dizaine de véhicules sont agréés par le ministère du Budget.

N’hésitez pas à nous solliciter très rapidement, avant la fin du mois d’octobre, si vous souhaitez réserver votre investissement.


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Septembre 2022

Marchés financiers : les points clés

  • Les marchés financiers ont souffert. Jerome Powell a douché l’enthousiasme des investisseurs en réitérant sa volonté d’accélérer la politique de resserrement monétaire de la Fed ;
  • Les relations entre l’Europe et la Russie se détériorent. Le pays dirigé par Vladimir Poutine a réagi aux sanctions prises par l’Union européenne en fermant le gazoduc Nord Stream 1. Les pays européens se préparent donc à vivre une grave crise énergétique.
  • La Chine n’a pas apprécié la visite de l’Américaine Nancy Pelosi à Taiwan, c’est un euphémisme. En réponse, l'agence officielle chinoise Xinhua a publié un communiqué demandant aux « politiciens américains de cesser de jouer avec le feu sur la question de Taïwan. »

Un été difficile pour les marchés financiers

L'inflation, ennemi numéro 1

L’inflexibilité de la banque centrale américaine a pesé sur le moral des investisseurs. Les marchés financiers craignent, en effet, que sa détermination à lutter contre l'inflation vienne fragiliser la croissance économique mondiale. Et ce n’est pas le discours de Jerome Powell, lors du Symposium annuel réunissant un panel de banquiers centraux mondiaux à Jackson Hole, qui va calmer les inquiétudes. Le président de la Fed ayant laissé clairement entendre que le resserrement monétaire serait plus long et plus important que prévu.

La réaction des investisseurs ne s’est pas fait attendre. Les principaux indices boursiers sont orientés à la baisse. Choc inflationniste, conflits géopolitiques, ralentissement de la croissance et goulot d’étranglement sur les chaines de production … les raisons de s’inquiéter sont, il est vrai, très nombreuses. Ce constat vaut particulièrement pour le Vieux-Continent, très dépendant du gaz russe. Surtout qu’après six mois de guerre en Ukraine, aucun signe de cessez-le-feu n’est venu éclaircir l’horizon.

Résultat, l'indice MSCI World a baissé de 4,1 % au cours du mois d’août. Sans surprise, ce sont les marchés européens qui ont le plus souffert de la situation. À l’inverse, les marchés émergents retrouvent quelques couleurs, après plusieurs mois difficiles.

Les marchés obligataires ont, quant à eux, subi de plein fouet la hausse des rendements souverains. La dette des marchés émergents et les obligations européennes à haut rendement ont, de leurs côtés, surperformé.

Performance des principaux indices pour le mois d’août et depuis le début de l’année civile, sur les marchés financiers :

– Europe -5.15% sur le mois d’août, -18.17% YTD

– Marchés émergents 1.44% sur le mois d’août, -8.75% YTD

– États-Unis : -2.90% sur le mois d’août, -6.16% YTD

– Japon -1.50% sur le mois d’août, -8.26% YTD

– Obligation euro : -4.87 sur le mois d’août, -12.95% YTD

– Obligation US : -1.46% sur le mois d’août, 0.93% YTD

Le mauvais temps boursier n’épargne aucune valeur. Même les sociétés de croissance les plus emblématiques sont touchées. Depuis le début de l’année civile, Amazon a perdu près de 25 %, Microsoft a cédé 24 % tandis que L’Oréal abandonne près de 21 %.

Europe : The winter is coming

Le spectre d’une crise énergétique

Pour reprendre le nom du premier épisode de la mythique série « The Game of Thrones », l’hiver vient. Et avec lui, le spectre d’une pénurie d’énergie et d’un rationnement en Europe, et notamment en France.

Témoin des inquiétudes européennes, le prix de l’électricité (marché à terme pour 2023) a littéralement explosé. En France, celui-ci a atteint les 1 000 € le mégawatt-heure. Il était de « seulement » 85 € en septembre 2021. Pour contrer cette envolée, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire plafonnant à 4 % l'augmentation des tarifs de l'électricité. Le coût de cette mesure mise en place à l’automne dernier ? 24 Md€ ! Le renchérissement très violent du prix de l’énergie devrait avoir un impact encore plus important sur les comptes publics au cours des prochains mois. Dans ces conditions, maintenir le bouclier tarifaire en l’état apparait, sur le plan financier, difficilement tenable.

En ce sens, Emmanuel Macron prépare un plan de sobriété « dans lequel il sera demandé à tous nos compatriotes de s'engager et de conclure un plan de délestage sur le gaz et l'électricité avec nos entreprises ». Cet effort a pour objectif d’éviter une rupture d’approvisionnement de sites sensibles comme les hôpitaux ou les écoles.

Europe Vs Poutine

Hélàs, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines semaines. Vladimir Poutine ayant décidé de jouer avec les nerfs des gouvernements européens, pour se venger des sanctions prises à l’encontre de son pays. Dans un premier temps, il a ainsi fait suspendre le gazoduc Nord Stream pour « maintenance » avant de le fermer définitivement. Une annonce qui a eu l’effet d’une bombe sur les marchés des matières premières. Le prix du gaz s’est, en effet, envolé de 30 % en seulement quelques heures.

Heureusement, l’Union européenne a pris les devants en se constituant un stock de gaz conséquent. Près de 80% des besoins hivernaux étant, à ce jour, couverts.

Le PIB de la zone euro résiste

Le PIB de la zone euro pour le deuxième trimestre vient d’être publié. Les mesures budgétaires déployées par l’Union européenne écartent - pour l’instant - le spectre d’une récession. L’augmentation du PIB de 0,7 % en rythme trimestriel cache toutefois d'importantes divergences entre les États membres. L’économie des pays du sud, l’Italie et l’Espagne en tête ont plutôt bien résisté. A contrario, l'économie allemande, extrêmement dépendante des importations de gaz russe, s'est grippée.

Il ne faut toutefois pas attendre de miracles. Les risques de récession restent élevés, comme le montre la faiblesse de l'euro, qui est tombé sous la parité avec le dollar américain, et celle de l’activité globale qui s’est de nouveau contractée.

Liz Truss, nouvelle première ministre du Royaume-Uni

Liz Truss, l’ancienne ministre des Affaires étrangères a été choisie pour succéder à Boris Johnson comme Première ministre du Royaume-Uni. Les membres du parti conservateur l’ont préféré à Rishi Sunak, auparavant ministre des Finances. C’est la troisième femme à occuper le poste de chef du gouvernement au Royaume-Uni, après Margaret Thatcher et Theresa May. Connue pour son franc-parler, elle avait fait campagne pour le « non » lors du référendum sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), en 2016, avant de se raviser lors de son arrivée dans le gouvernement de Boris Johnson. Depuis ce jour, elle est devenue une partisane du Brexit et s’est montrée particulièrement rigide dans ses négociations avec l’Union européenne.

Ses débuts au 10 Downing Street s’annoncent animés. Selon la Banque centrale britannique, le pays devrait entrer en récession au quatrième trimestre.

Jerome Powell allume la mèche sur les marchés financiers

La Fed durcit (encore) le ton

Comme chaque année, à la fin de l’été, les banquiers centraux du monde entier se réunissent pour échanger avec des économistes et des politiques lors d’un Symposium à Jackson Hole (USA). Jerome Powell, le président de la Fed, y a fait un très rapide discours, moins de dix minutes montre en main. Il ne lui en a cependant pas fallu beaucoup plus pour mettre le feu aux poudres. Dans la lutte opposant les Dove (Colombe) et les Hawk (faucon), il a définitivement pris le parti de ces derniers. Autrement dit, il s’est positionné en faveur d’un resserrement drastique de la politique monétaire orchestrée par la Fed : « Nous utiliserons vigoureusement tous les moyens disponibles pour lutter contre l’inflation galopante. La stabilité des prix est la responsabilité de la Réserve fédérale et constitue le fondement de notre économie. »

Le 8 septembre, la Fed devrait ainsi augmenter de 75 points de base ses taux directeurs, portant les taux dans une fourchette de 3 % à 3,25 %. Le rythme du resserrement quantitatif est, quant à lui, multiplié par deux ce mois-ci. Un arsenal de mesure qui doit permettre de stopper la spirale inflationniste, flashé à 8,5 % en rythme annuel.

Heureusement, les États-Unis peuvent compter sur leur incroyable résilience économique.

Malgré la récession technique (deux trimestres consécutifs de croissance économique négative) dans laquelle le pays de l’Oncle Sam est tombé, les chiffres de l’emploi continuent à impressionner. Les créations d’emplois dans le secteur agricole ont dépassé la barre des 500 000. Un chiffre bien supérieur aux anticipations des économistes. Le taux de chômage américain se situe aujourd’hui à 3,5 %. De quoi faire rêver un grand nombre de pays européens.

Une loi pour le climat

Les États-Unis ont adopté cet été l’Inflation Reduction Act : une loi favorisant les investissements dans la production de semi-conducteurs sur le territoire américain, mais comportant également un paquet de mesures destiné à accélérer la transition climatique. 160 milliards de dollars vont ainsi être dirigés vers la génération d’électricité décarbonée.

Portée par Joe Biden, cette loi devrait permettre aux USA de s’approcher de l’objectif d’une baisse de 50 % des émissions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2030, sans toutefois l’atteindre.

Parmi les mesures les plus emblématiques, on notera notamment l’instauration :

- de crédits d’impôt lié aux énergies propres, éolien, biomasse et solaire, ainsi que pour la séquestration de carbone (l’usine doit capturer au moins 50 % de leur émission de Co2) et en faveur de la production d’hydrogène vert ;

- d’une récompense pour les entreprises qui réduiront leur émission de méthane ;

- de la constitution d’une banque verte qui cofinancera des projets d’énergie renouvelable ;

- d’une aide pour l’achat de véhiculer électrique.

Taiwan : la poudrière du pacifique ?

Sur le plan géopolitique, la guerre opposant l’Ukraine et la Russie est peut-être un avant-goût de ce qui pourrait nous attendre à Taiwan. La Chine se montrant particulièrement déterminée à récupérer ce petit état insulaire situé à 180 km à l’est de ses cotes.

Une action qui pourrait avoir un impact majeur sur le marché hautement stratégique des semi-conducteurs. Marché pour lequel Taiwan est dans une situation de quasi-monopole. Mais les États-Unis font partie, depuis très longtemps, de leurs alliés stratégiques. La visite de courtoisie de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taiwan a été vue comme une véritable provocation par la Chine.

Peut-on cependant espérer un apaisement de leur relation dans les mois à venir ? Ce scénario semble très peu probable. Les États-Unis se préparent, en effet, à vendre pour plus d’un milliard de dollars des missiles et radars à Taiwan.

La question chinoise

Le 20e congrès du Parti communiste chinois qui se tiendra le 16 octobre prochain est particulièrement attendu. Le programme s’annonce comme sacrement épicé ! La politique stricte menée par l’État chinois pour lutter contre la propagation du Covid-19 a anesthésié l’économie chinoise, désormais loin de ses standards habituels. Les statistiques macroéconomiques déçoivent. Les ventes au détail ne sont pas aussi élevées qu'attendu, tandis que l'activité dans le secteur des services manque de souffle. Autre mauvaise nouvelle, l’affaissement du secteur technologique. Le gouvernement chinois ayant souhaité limiter le pouvoir des plus grands acteurs du pays (Alibaba, Tencent, Xiaomi …), ces derniers ne sont plus en mesure de jouer le rôle de moteur. Pire, ils ont même commencé à procéder à des licenciements.

Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, devra aussi apporter des réponses à la grave crise de l’immobilier. Ces difficultés ont d’ailleurs déclenché une vague de boycott dans le pays. Des milliers d’acquéreurs ont refusé de payer les échéances mensuelles liées à leur prêt hypothécaire, en raison des retards (ou dans certains cas des suspensions) de la livraison de leur logement, consécutifs à l’arrêt de plusieurs chantiers de construction.

Pour éteindre l’incendie, la Banque populaire de Chine (PBoC) a de nouveau assoupli sa politique monétaire en abaissant son taux directeur. De nouvelles mesures, d'une valeur de 1 000 milliards de yuans, vont également être déployées pour soutenir l'économie.

Ajoutez à cela la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la chambre des représentants des États-Unis, à Taiwan, et vous comprendrez que Xi Jinping est attendu au tournant.

Les convictions de Scala patrimoine sur les marches financiers

Alors que les données économiques d'août étaient mitigées, le message belliciste de la Fed a nui aux marchés financiers. Les inquiétudes concernant l'impact de la crise énergétique en Europe ont également pesé sur les rendements.

Dans ce contexte, où rechercher les opportunités sur les marchés financiers ?

La croissance asiatique et les thèmes d’investissement ESG pourraient être intéressants sur le long terme, après la récente baisse des marchés financiers. Nous avons ainsi intégré dans nos portefeuilles des investissements sur la thématique de l’eau et du bois, mais aussi pris des positions sur la robotisation et la digitalisation.

À cause de la crainte de l’inflation et de la hausse des taux, nous pensons que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles.

Enfin, nous conservons une allocation aux investissements alternatifs pour 30% du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés, sur des fonds de stratégies décorrélées des marchés financiers (fusions/acquisitions, fonds de performances absolues) et sur l’inflation que nous renforçons progressivement. La dette privée et le private equity offrent aussi des opportunités sur le long terme, à condition d’être sélectif.


Le comité du label ISR a présenté les grands axes de la réforme du label.

Réforme du Label ISR : quelles sont les grandes orientations ?

Le label ISR a malheureusement été victime de son succès. 1048 fonds sont aujourd’hui labélisés, représentant plus de 650 milliards d’euros sous gestion. Des chiffrent très importants qui soulèvent bien évidemment la question de sa crédibilité. Il y a quelques mois, l'inspection générale des finances (IGF) avait d’ailleurs publié un rapport au vitriol sur le sujet. Les auteurs estimant que « si le label n’évoluait pas radicalement, il s’exposait à une perte inéluctable de crédibilité ».

Ces derniers semblent avoir été entendus. Le Comité du label ISR, présidé par Michèle Pappalardo, œuvre actuellement sur les contours d’une future réforme. Il vient d'ailleurs d’en présenter les grandes lignes, avec en toile de fond la volonté de rendre le label plus exigeant, plus lisible et plus efficace.

Les fondamentaux du Label ISR

Lancé dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat lors de la COP21, le label ISR (Investissement socialement Responsable) est un label d’État français visant à appliquer à l’investissement les principes du développement durable. Au-delà des considérations financières habituelles, les gérants prennent ainsi en compte des critères extra financiers. Des critères "ESG" qui concernent le respect de l’environnement, le bien-être des salariés ou la bonne gouvernance de l’entreprise. Relevant d’une approche large, le label repose sur les processus d’analyse et la méthodologie de notation ESG des entreprises. Celui-ci n’a donc pas vocation à encadrer les investissements mêmes des portefeuilles.

Une réforme très attendue

Sous l’impulsion du ministère de l’Économie et des Finances, le comité du label ISR travaille sur une nouvelle mouture. Une version finalisée devrait ainsi être présentée en septembre.

En attendant, Michèle Pappalardo, la présidente du Comité du label ISR, vient de dévoiler les principales orientations envisagées. L’idée serait notamment de créer un « label à niveaux », avec un socle de base et plusieurs niveaux d’exigence optionnels. Des déclinaisons thématiques sur le climat, l'emploi ou la santé pourraient même y être intégrées.

Parmi les principaux axes de travail présentés figurent :

- Le maintien du caractère généraliste ESG du label, visant à valider des démarches équilibrées dans les domaines de l’environnement, du social et de la gouvernance. Le Label ISR n’ayant pas vocation à devenir un « label vert » ou un « label climat ».

- La confirmation du rôle d’accompagnement du label, reposant une méthode de « best in class », et réduisant de 20 % l’univers d’investissement ;

- La concrétisation d’une approche de double matérialité prenant en compte les effets financiers sur les portefeuilles des dimensions environnementales, sociales et de gouvernance, mais aussi l’incidence de l’activité des émetteurs sur les dimensions ESG.

- L’exclusion de certaines énergies fossiles (Charbon, énergies fossiles non conventionnelles comme le gaz et le pétrole de schiste).

- L’adaptation des exigences selon la classe d’actif (private equity, fonds monétaires…), dans l’optique de juger au mieux les acteurs du marché selon leurs réalités.

Le nouveau référentiel devrait s’appliquer au début de l’année prochaine, une fois les arbitrages rendus par le ministre.

Si vous souhaitez participer aux différentes réflexions en cours, n’hésitez pas à faire part au Comité du label de vos réactions et commentaires à l’adresse infos@lelabelisr.fr, avant le vendredi 9 septembre au soir.

L’œil de Scala Patrimoine

Une réforme du label ISR nous semble indispensable. L’intégration de certaines exclusions sectorielles est d’ailleurs une excellente idée.

Les mesures qui seront prises ne devront cependant pas apporter une trop grande rigidité au dispositif. Les entreprises ont besoin d’être accompagnées dans leur transformation et d’être confrontées à des objectifs réalistes.

Convaincre les sociétés qui émettent le plus de CO2 de faire évoluer leur modèle constitue, en effet, un levier d’action important. Imposer de trop nombreuses exclusions pourrait, dans certains cas, s’avérer contre-productif.

La proposition de la présidente du nouveau comité du label ISR, Michèle Pappalardo, de créer un « label à un label à niveaux », avec un socle de base et plusieurs niveaux d’exigence optionnels constitue, à notre sens, un bon compromis.


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Juillet 2022

Les points clés sur les marchés financiers

  • Les craintes d’une récession aux États-Unis s’amplifient. La confiance des consommateurs s’érode alors que l’inflation bat des records ;
  • Le risque d'une pénurie de gaz en Europe et le retard pris par la BCE vis-à-vis de la FED sur sa politique de normalisation monétaire amènent les investisseurs à se détourner de la monnaie unique européenne. L’Euro est d’ailleurs tombé sous les 1,02 dollar ;
  • La croissance française ralentit dangereusement. La Banque de France a réduit sa prévision de croissance de 2,8 % à 2,3 % en 2022 et n’écarte pas le scénario d’une récession en 2023.

Marchés financiers : le pire semestre depuis 50 ans

Le premier semestre 2022 n’a pas été de tout repos sur les marchés financiers. C’est même le pire depuis près de 50 ans. Une situation d’autant plus difficile que les investisseurs n’ont pas pu profiter de la protection offerte par les marchés obligataires, eux aussi durement touchés. Les craintes liées à l’inflation et la politique de resserrement monétaire des Banques Centrales pèsent, en effet, encore sur le moral des investisseurs. L’Asie, plus particulièrement le Japon, jouit cependant d’une surperformance vis-à-vis des pays occidentaux qui peut s'expliquer par des craintes inflationnistes moindres et des politiques monétaires plus accommodantes.

Performance des principaux indices pour le mois de juin et depuis le début de l’année civile :

- Europe -8.1% sur le mois de juin, -10% YTD

- Marchés émergents -4.3% sur le mois de juin, -5% YTD

- États-Unis : -6% sur le mois de juin, -16% YTD

- Japon -5.6% sur le mois de juin, -3.7% YTD

- Obligation euro : -2.3% sur le mois de juin, -9.5% YTD

- Obligation US : 0.9% sur le mois de juin, -6.9% YTD

Enfin, depuis leur plus haut historique, les cryptomonnaies ont vu leur capitalisation globale baisser de 75%, ce qui pourrait représenter un point d’entrée intéressant pour certaines d’entre elles, dans une optique d’investissement à long terme. Nous vous conseillons cependant de faire preuve d’une extrême prudence sur cet univers d’investissement, avant tout réservé aux initiés. Il est, en effet, essentiel d’en comprendre les fondamentaux et d’en percevoir les principaux enjeux avant d’investir sur ces actifs.

L’économie américaine se grippe 

Pour ceux qui l’avaient oublié, Jerome Powell a tenu à rappeler la priorité de la Réserve fédérale américaine (FED) : maîtriser l'inflation et assurer la stabilité des prix. Suivant cette mission à la lettre, le président de l’institution américaine a décidé de mettre un gros coup de frein à l’économie US. En réponse à une inflation qui s’est établie à 8,6% sur un an, la Réserve fédérale américaine a remonté ses taux d'intérêt à la mi-juin, de 0,75 point.

Et maintenant ? Les analystes anticipent plusieurs augmentations pour amener les taux jusqu’à 3,4% l’année prochaine, contre 1,75% actuellement. Mais entre la théorie et la pratique, il y a parfois un monde. Plusieurs obstacles pourraient venir se dresser sur le chemin de la Réserve fédérale américaine.

Le premier porte sur la croissance américaine. La crainte de voir son économie plonger dans une récession prend de l’ampleur. Au cours du premier trimestre de l’année, le PIB américain a reculé de 1,6%. Pour l’instant, Bloomberg évalue à 38 % les risques de récession en 2023 …

Le second obstacle pourrait venir du moral des consommateurs. Comment vont-ils réagir à la détérioration du contexte économique ? Entre les pressions inflationnistes, la hausse des prix de l’essence et une chute des indices boursiers, les sources d’inquiétudes ne manquent pas. Malheureusement, les dernières enquêtes publiées laissent présager des lendemains qui déchantent. Selon l'Université du Michigan, l’indice de confiance des consommateurs s’est nettement détérioré en juin, avec une chute de 14% par rapport à mai.

Autre mauvaise nouvelle, le marché immobilier commence - lui aussi - à subir les contrecoups de cette politique monétaire, avec un ralentissement significatif. Toutefois, à ce stade, la FED semble accepter les dommages collatéraux provoqués par la remontée des taux.

La Chine desserre l’étau 

La politique sanitaire radicale mise en œuvre par les autorités chinoises a mis à mal la patience de la population. Excédés par les multiples confinements qui se sont succédé, les 25 millions d’habitants de la ville de Shanghai ont protesté …. en frappant leurs casseroles aux fenêtres.  Mais c’est bien en raison de la moindre dangerosité des nouveaux variants du Covid-19, que les dirigeants du pays ont décidé d’assouplir légèrement leur politique sanitaire.

Une levée des mesures de confinement salutaire qui devrait permettre de libérer les chaines d’approvisionnements et de soulager, en partie, l’inflation. Les premiers signes d’une reprise économique sont d’ailleurs déjà visibles, comme en témoigne la bonne orientation des PMI (indices d’activité).

Les autorités sont toutefois bien conscientes que leur politique « zéro covid » a fragilisé le tissu économique du pays. Elles vont donc intensifier leurs efforts pour accélérer la mise en œuvre d’un programme de relance économique. Le ministère chinois des Finances va même financer de nouvelles dépenses d’infrastructures pour un montant proche de 220 milliards de dollars.

L’Europe paye sa dépendance aux matières premières russes

Près de 140 jours après le début du conflit armé opposant la Russie et l’Ukraine, les forces russes continuent tant bien que mal leur progression dans la région du Donbass. La prochaine cible des hommes de Vladimir Poutine serait la ville de Sloviansk, où d’intenses bombardements ont lieu actuellement.

Sur le plan humain et économique, la situation de l'Ukraine est dramatique. Le pays a déjà perdu « un quart de ses terres cultivables ». Le coût de la reconstruction du pays est aujourd’hui estimé à au moins 750 milliards de dollars par le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal. Et ce bilan est très probablement provisoire. Vladimir Poutine ayant encore remis de l’huile sur le feu, en affirmant que la Russie n’avait « pas encore commencé les choses sérieuses » en Ukraine.

La guerre a des conséquences directes sur l’économie du vieux continent. Prix des matières premières en hausse, difficulté d’approvisionnement en gaz et en pétrole, le cocktail est détonant et participe aux poussées inflationnistes. La Banque Centrale Européenne (BCE) marche donc sur des œufs, tiraillée entre la nécessité de lutter contre les pressions inflationnistes et de ne pas fragiliser la (faible) croissance. L’institution dirigée par Christine Lagarde a fait le choix d’adopter un rythme de hausse des taux d’intérêt bien moins élevé que la Fed.

Cette pusillanimité s’explique notamment par les fragilités économiques de la zone euro. L’Allemagne, leader économique de la région, est ainsi entrée en déficit commercial pour la première fois depuis 1991.

La monnaie unique européenne est, elle aussi, attaquée. Le risque d'une pénurie de gaz dans la zone euro amène ainsi les investisseurs à s’en détourner. Selon plusieurs analystes, il y a désormais 60% de chance que l’euro atteigne la parité avec le dollar, ce qui serait une première depuis plus de 20 ans.

L'économie française déçoit 

En France, l’économie nationale continue de décevoir. Dans son dernier rapport sur l’état de l’économie française, la Banque de France a revu en très nette baisse ses prévisions de croissance. L’institution table désormais sur une croissance de 2,3 % du PIB national en 2022, contre 2,8 % initialement. En 2023, la croissance du PIB serait de + 1,2 % en moyenne, du fait d’une certaine persistance des chocs actuels. La Banque de France n’écarte toutefois pas le scénario d’une récession l'an prochain.

Par ailleurs, l’inflation continue de poser des problèmes. Selon l’Insee, la hausse des prix à la consommation a atteint + 5,8 % en juin sur un an, contre +5,2% en mai.

De l’autre côté de la Manche, la multiplication des démissions au sein du gouvernement de Boris Johnson l'a lui-même poussé à démissionner de la tête du parti conservateur, prélude à un départ du 10 Downing Street. Les nombreux scandales et polémiques au cours des derniers moins avaient rendu son maintien à la tête du gouvernement britannique quasiment intenable. Le premier ministre britannique attend désormais qu’un remplaçant soit nommé par son parti.

Vers une hausse de la production de pétrole ?

Sous l’impulsion de l’Europe et des États-Unis, de nombreux pays se sont mis d’accord pour sanctionner la Russie. Parmi les décisions prises, celles de réduire drastiquement les importations de pétrole et de gaz Russe ont des incidences économiques très concrètes. Résultat, les prix de l’essence et du gaz explosent. Hélas, les options pour les remplacer ne sont pas légion. L’une des solutions pourrait être de négocier avec L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) une hausse de leur production. Bien que cette coalition se soit engagée à revenir à sa production appliquée avant la crise du covid-19, soit 9.7 millions de barils par jour, peu de membres (hormis l’Arabie Saoudite et les Emirats-Arabe-Unis) tiennent aujourd’hui leurs engagements.

De plus, les exportations de la Libye sont à un tiers du niveau de leur niveau habituel. La crise politique ayant provoqué la suspension des expéditions des deux plus grands ports du pays. À ce stade, une baisse des prix du pétrole viendrait donc probablement d’une baisse de la demande.

Les convictions de Scala Patrimoine sur les marchés financiers

Les crises géopolitiques ont souvent eu un impact brutal, mais relativement court sur les marchés financiers et il est important de ne pas céder à la panique. Une approche constructive consiste à diversifier ses investissements et à identifier des thèmes crédibles à long terme, en évitant les comportements dictés par la peur. La croissance asiatique et les thèmes d'investissement ESG pourraient, à notre sens, offrir de plus grandes opportunités après la récente baisse des marchés financiers. Nous avons ainsi intégré dans nos portefeuilles des investissements sur la thématique de l’eau et du bois mais aussi pris des positions sur la robotisation et la digitalisation.

À cause de la crainte de l’inflation et de la hausse des taux, nous pensons que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles.

Enfin, nous conservons une allocation aux investissements alternatifs pour 30% du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés, sur des fonds de stratégies décorrélées des marchés financiers (fusions/acquisitions, fonds de performances absolues) et sur l’inflation que nous renforçons progressivement. La dette privée et le private equity offrent aussi de belles opportunités sur le long terme, à condition d'être sélectif.

Nous pensons continuer à prendre des expositions sur les marchés financiers afin de profiter des points d’entrée. Après la forte baisse de ce début d’année, il sera nécessaire de sélectionner avec soins les régions et secteurs les mieux à même à rebondir. Afin de limiter les risques, nous augmenterons au fur et à mesure les expositions si nous jugeons que des opportunités existent.


Guillaume Lucchini et Sarah Menoud ont représenté Scala Patrimoine lors de la rencontre Occur

Scala Patrimoine remporte le Prix des Choix de la Rencontre d’Occur

Le 9 juin dernier a eu lieu "La Rencontre Occur"*, réunissant plus de 250 professionnels. Un événement qui s’est déroulé dans un cadre idyllique, au Chalet des Iles, en plein cœur du Bois de Boulogne. Un lieu chargé d’histoire, très en vogue au début du XXe siècle, où se déplaçait le tout Paris de la Belle époque. Un lieu de culture et d’idées également. D’illustres auteurs, comme Marcel Proust ou Emile Zola, venaient, en effet, y partager leurs convictions.

Un jury composé d’entrepreneurs et d‘investisseurs privés

Près d’un siècle plus tard, ce sont les acteurs de la gestion de patrimoine qui s'y sont retrouvés. À cette occasion, Occur a organisé les « Choix de la Rencontre », récompensant les meilleurs acteurs du métier.

Scala Patrimoine a eu l’honneur d’être récompensé dans la catégorie « Conseil en gestion de patrimoine ».

Stéphane Fragues, le fondateur d’Occur, a remis le trophée à Guillaume Lucchini, Associé-Fondateur de Scala Patrimoine et Sarah Menoud, Directrice Générale de Scala Mécénat qui avaient présenté le cabinet aux membres du jury lors d’un grand oral, le matin même.

Scala Patrimoine a été récompensé par un jury composé d'entrepreneurs et d'investisseurs privés.

Indépendance & éthique

En faisant ce choix, le Jury - composé d'entrepreneurs et d'investisseurs privés - a souhaité mettre en avant :

- notre modèle économique disruptif et éthique ;
- notre indépendance, notre transparence et notre engagement responsable ;
- la cohérence totale de notre modèle financier, 100 % en honoraires de conseil ;
- notre développement, tourné vers des enjeux d'avenir.

Nous profitons de ces quelques lignes pour remercier chaleureusement les membres du Jury pour cette récompense. Mais aussi l’ensemble des équipes d’Occur pour l’organisation de ce très bel événement et nos clients pour la confiance qu’ils nous accordent depuis tant d’années.

Nous tenons également à associer toutes nos équipes à cette récompense.

Les réactions de Guillaume Lucchini et de Sarah Menoud

Guillaume Lucchini, Associé-Fondateur de Scala Patrimoine :

« Après avoir été primé à de nombreuses reprises par des experts de la gestion de patrimoine, ce trophée présente une symbolique très forte à nos yeux, car il nous a été remis par un jury composé d’investisseurs privés et d’entrepreneurs.  Cette récompense vient également mettre en lumière les valeurs sur lesquelles nous avons construit Scala Patrimoine : la transparence et l’engagement sociétal.

La transparence, car en choisissant de créer un cabinet indépendant, au sens réglementaire, nous n’avons surement pas opté pour la voie la plus simple. À peine 5% des acteurs du marché du conseil en gestion de patrimoine ont d’ailleurs décidé d’épouser ce modèle économique. Mais c’est, à notre avis, le seul modèle qui place les clients au centre de toutes les attentions. Un modèle qui leur assure également un conseil totalement impartial, grâce à la facturation d’honoraires de conseil.

L’engagement sociétal, car nous avons à cœur de promouvoir une gestion de patrimoine responsable et solidaire et concilier performance et responsabilité. »

Sarah Menoud, Directrice Générale de Scala Mécénat :

« Comme l’a très bien souligné Guillaume, nous avons placé l’engagement sociétal au cœur de l’activité de Scala Patrimoine, et nous sommes très heureux de l’intérêt porté par les membres du jury à ces questions.

Il nous semble, en effet, aujourd’hui essentiel d’appréhender les enjeux patrimoniaux et philanthropiques de manière intégrée. C’est fort de cette conviction que nous souhaitons participer à la diffusion d’un mouvement global de philanthropie individuelle et collective et que nous accompagnons tous nos clients dans leurs volontés d'engagement auprès du monde associatif, mais également, auprès des acteurs de l'économie réelle qui ont notamment fait le choix de l'impact dans le cadre de leur objet social.

En réconciliant la générosité et le profit, nous pourrons ainsi favoriser l’émergence de véritables investisseurs-philanthropes recherchant l’impact social et/ou environnemental, en cohérence avec leurs valeurs. »

* Occur est le premier réseau social dédié à la gestion de patrimoine

La réglementation européenne va durcir le ton et obliger les conseillers patrimoniaux à soumettre leurs clients à un questionnaire sur leurs préférences ESG.

Investissement responsable : un nouveau questionnaire client

Placée à l’avant-garde du combat climatique, l’Union européenne veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ! Pour réussir cette transformation écologique, le vieux continent devra toutefois mobiliser d’immenses sommes d’argent ! Certaines études évaluent les besoins à 1 000 milliards d’euros par an, jusqu’en 2050. Canaliser l’épargne des ménages et les capitaux des institutionnels vers les entreprises les plus vertueuses est donc vital. C’est la raison pour laquelle les intermédiaires financiers seront bientôt obligés de proposer à leurs clients un questionnaire de préférence « ESG » et d’adapter leur portefeuille financier en fonction de ces résultats.

Moins d’1 Français sur 10 s’est déjà vu proposer un fonds responsable

Le Forum pour l’Investissement responsable (FIR)* a réalisé une enquête pour évaluer l’intérêt des Français vis-à-vis de la finance responsable. Les résultats sont particulièrement intéressants.

D’un côté, les épargnants montrent un fort intérêt pour l’investissement responsable. 6 Français sur 10 déclarent ainsi accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement. Un Français sur deux a d'ailleurs la conviction qu’il pourra avoir un impact positif sur la société grâce à son épargne.

De l’autre, les offres en matière d’investissement socialement responsable (ISR) sont encore trop méconnues du grand public. Seulement 37% des Français affirment en avoir déjà entendu parler. Pire, seuls 8 % d’entre eux se sont déjà vu proposer de l’ISR.

Le constat est donc sans appel : malgré les envies des épargnants de participer à la construction d’un monde plus durable, les solutions d’investissement responsable leur sont insuffisamment proposées.

Investissement responsable : le conseiller en gestion de patrimoine en première ligne

Les institutions européennes ont bien conscience du rôle central que peuvent jouer les conseillers en gestion de patrimoine. Hélas, peu d’intermédiaires financiers (conseillers en gestion de patrimoine, banques, family-offices, sociétés de gestion …) sont aujourd’hui imprégnés des sujets d'investissements durables. La Commission Européenne a donc pris une série de mesures pour amener les conseillers à mieux les appréhender et, par ricochet, à faire connaitre les offres ISR à leurs clients.

  • Un nouveau questionnaire adressé aux clients

Dès les premiers échanges, les professionnels de la gestion de patrimoine sont dans l'obligation d'adresser à leurs clients un «questionnaire spécifique»**. Celui-ci ayant notamment pour objectif de bien cerner leur profil de risque et de veiller à leur adéquation avec les placements recommandés. Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) vont prochainement en devenir l'un des piliers fondamentaux. À partir du 1er janvier 2023, les conseillers devront donc évaluer les préférences ESG des investisseurs.

En pratique, la directive MiF II veut contraindre les intermédiaires à mieux se former aux sujets liés à l’investissement responsable. C’est un véritable changement de paradigme. Si leur client montre des préférences en matière de durabilité, le conseiller sera, en effet, dans l’obligation de proposer de solutions d’investissement adaptées à ces besoins.

  • Créer un moment d’échange autour de l’investissement responsable

Mis à jour régulièrement, ce questionnaire aura trois vertus.

D’une part, sensibiliser les épargnants aux enjeux liés à l’environnement, aux problématiques sociales en entreprise (diversité, formation, conditions de travail …) et de gouvernance (transparence de la rémunération des dirigeants, la lutte contre la corruption …) ;

D’autre part, amener le conseiller à comprendre la stratégie ESG souhaitée par son client, en identifiant ses convictions et ses priorités ;

Et enfin, aider le client à formaliser ses attentes et appliquer ses convictions dans son allocation d’actifs.

L’œil de Scala Patrimoine

Les conseillers financiers doivent jouer un rôle moteur dans le financement de la protection de l'environnement. La vague d’investissement en faveur de la transition climatique qui s’annonce représente également des opportunités de placements historiques, pour accompagner les plus grands groupes dans leur transformation, mais aussi pour financer les entreprises innovantes.

Dans la continuité de nos actions pour proposer à nos clients une allocation ISR et des solutions d’investissement durable, nous avons lancé le fonds Scala Conviction Environnement, avec Ecofi, dédié à la transition climatique.

* Association regroupant un ensemble d’acteurs de la gestion d’actifs, 
**L’expérience et les connaissances ; La situation financière et sa capacité à supporter les pertes ; La tolérance au risque ; Les objectifs d’investissement et Les préférences ESG.