Les deux semaines d’intenses tractations lors de la COP 26 ont abouti à un accord jugé décevant par les principaux observateurs.

COP26 : les engagements pris par les pays signataires

Organisée par les Nations-Unies, la 26ème édition de la conférence des parties s’est déroulée du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow (COP26). 197 pays y étaient réunis pour échanger autour des enjeux climatiques et annoncer de nouveaux engagements visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Hélas, ces deux semaines d’intenses tractations ont abouti à un accord jugé décevant par les principaux observateurs. Un constat partagé par le président de la COP 26, Alok Sharma. Au bord des larmes, celui-ci a même tenu à présenter ses excuses lors de la clôture de l’événement. « Permettez-moi de dire à tous les délégués que je m’excuse pour la façon dont le processus s’est déroulé. Je suis profondément désolé. Je comprends également la profonde déception, mais je pense qu’il est vital que nous protégions cet accord ».

Cette « Conférence des parties (COP) » s’est, il est vrai, déroulée dans un contexte particulièrement défavorable, marqué par les inquiétudes autour de l’épidémie de covid-19 et la flambée des prix de l’énergie (Pétrole, gaz). Mais faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Malgré la légitime déception, le document final signé par les participants contient des avancées bien réelles.

Les avancées conclues lors de la COP26

  • Les énergies fossiles évoquées

Pour la première fois, les représentants des pays présents à Glasgow ont appelé à une réduction de l’utilisation « des énergies fossiles ». Chacun d’entre eux devant « accélérer les efforts vers la diminution progressive de l'énergie au charbon sans système de capture de CO2 et des subventions inefficaces aux énergies fossiles ».

Au cours de cette conférence, les participants ont également réitéré leur engagement de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, par rapport au niveau préindustriel.

  • Le charbon : un accord a minima

Le texte final de la COP26 appelle, par ailleurs, les pays à accélérer leurs efforts en vue d’une sortie du charbon. La Pologne, le Chili, le Vietnam et l’Ukraine sont parmi les signataires. Hélas, à la dernière minute, sous la pression de l’Inde et de la Chine, le terme « disparition progressive » du charbon a été remplacé par « diminution progressive ». Une formule beaucoup moins engageante pour les États signataires.

  • L’objectif de neutralité carbone

82 pays font aujourd’hui de « la neutralité carbone » un objectif important à atteindre. La COP26 aura permis l’intégration de 13 pays supplémentaires dans cette voie. La Chine s’est, par exemple, engagée à atteindre la neutralité carbone pour 2060 tandis que l’Inde souhaite y parvenir d’ici 2070.

  • La mise en œuvre d’un marché carbone international

Lors de cette COP26, les pays ont réussi à s’entendre sur les règles d’application du marché carbone international. Un outil très technique qui a pour finalité de participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La réforme signée devrait permettre de réguler de manière plus optimale le dispositif et ainsi fluidifier la vente et l’achat des droits d'émission de CO2. Parmi les principales avancées, on notera l’exclusion du système de double comptage. Désormais, une tonne de CO2 ne pourra plus être comptabilisée à la fois par l'acheteur et le vendeur.

  • La réduction des émissions de méthane

Plusieurs pays dont les États-Unis et l’Europe ont annoncé vouloir diminuer leurs émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. Malheureusement, la Chine est restée en retrait sur cette question.

  • La lutte contre la déforestation

Une centaine de pays ont exprimé leur volonté de « stopper et d’inverser » la déforestation d’ici à 2030. Le Brésil, la Russie ou encore l’Indonésie font partie des signatures de cet engagement. C’est une excellente nouvelle, car cet accord concerne près de 85 % des forêts du monde !

  • Vers une plus grande coopération entre la Chine et les États-Unis ?

L’une des bonnes surprises de cette édition de « la conférence des parties (COP26) » est venue de l’annonce conjointe des États-Unis et de la Chine de travailler ensemble pour « renforcer l'action climatique ». Celle-ci faisant suite aux déclarations du président chinois Xi Jinping qui marquait la volonté de l’empire du Milieu d’œuvrer en faveur du climat : « nous pouvons tous nous engager sur la voie d'un développement vert, à faibles émissions de carbone et durable ».

  • Une coalition d’acteurs économiques

Rassemblés à Glasgow, des acteurs économiques souhaitent jouer un rôle moteur dans le financement de la transition climatique.

- La coalition « Green Grids – One Sun, One World, One Grid »

Des entreprises, des organisations internationales et des États se sont engagés à investir massivement en faveur des énergies renouvelables. Ces dépenses visent à augmenter la production d’énergie solaire, éolienne, de stockage et d’autres énergies renouvelables, mais aussi à favoriser l’interconnexion des réseaux électriques.

- La « Glasgow Financial Alliance for Net Zero »

La « Glasgow Financial Alliance for Net Zero » rassemble aujourd’hui plus de 400 investisseurs institutionnels. Cette coalition revendique près de 130 000 milliards de dollars d’actifs investis en faveur de la neutralité carbone. Elle s’est engagée, durant la COP26, vers des émissions nettes zéro d'ici 2050.

  • L’engagement des constructeurs automobiles

Le secteur du transport est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre du monde. Il se place juste derrière le secteur de l'énergie et devant l’industrie. La transition vers une économie bas carbone ne pourra donc pas se faire sans lui. L’engagement des constructeurs automobiles lors de la COP26 est, par conséquent, une excellente nouvelle. Une trentaine d’entre eux ont, en effet, annoncé travailler pour faire en sorte que les nouvelles voitures construites à partir de 2040 soient « zéro émission ».

Les déceptions

  • L’objectif 1,5°C s’éloigne

L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C voire 1,5°C a été réitéré par les participants à la COP26. Les pays ont également reconnu la nécessité de réduire de 45 % leur émission de gaz à effet de serre d’ici 2030. C’est cependant une déception, car on pouvait espérer que l’accord final évoque le seul chiffre de 1,5°C. Autre déconvenue, le texte ajoute que « des circonstances nationales particulières » pourraient être prises en compte. Une porte ouverte à tous les abus ?

  • La Russie et l’Australie à la traîne

Les décisions annoncées par la Russie et l’Australie ont déçu les observateurs. Ces deux pays ont même remis des « contributions nationales déterminées » moins ambitieuses que les précédentes. Autrement dit, leurs engagements actuels vont se traduire par une augmentation de leurs émissions de gaz à effet de serre !

  • L’inde et la Chine font marche arrière sur une sortie du charbon

Cela a provoqué l’ire de nombreux représentants présents à la COP26 : à la dernière minute l’Inde et la Chine ont refusé de s’engager sur une sortie définitive du charbon. Ils acceptent simplement de travailler sur une réduction progressive de l’utilisation du charbon.

  • Le dispositif de Solidarité à l’arrêt

Le principe était pourtant acté : les pays riches devaient apporter un soutien financier aux États en développement afin qu’ils puissent accélérer leur transition vers une économie bas carbone. À partir de 2020, 100 milliards d’euros par an auraient dû leur être accordés. À ce jour, aucune aide ne leur a été versée. Certains participants à la COP26 ont bien tenté de rouvrir le débat en présentant le concept de « pertes et préjudices », mais aucune décision concrète n’a été actée.

  • Le concept de « pertes et préjudices » encore flou

Le concept de « Pertes et Préjudices » fait directement référence aux catastrophes climatiques pouvant impacter certains pays. Des situations qui ne peuvent, malheureusement, pas être évitées.

Pour offrir une meilleure protection financière aux états victimes de ces événements, certains ont émis l’idée de créer un nouveau système opérationnel de financement. Si la proposition a été rejetée par les États-Unis, l'idée n’est toutefois pas complètement enterrée. Le « dialogue » reste, en effet, ouvert jusqu’en 2024.

L’œil de Scala Patrimoine

Le revirement de la Chine et de l’Inde concernant la sortie du charbon témoigne des difficultés de cette 26e édition. Dans ce contexte, l’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5° semble particulièrement difficile à tenir. Le texte n'impose d'ailleurs aucune contrainte juridique. Tous les États signataires respecteront ils leur engagement ? Rien ne permet aujourd’hui de l’affirmer. Hélas, le fossé a tendance à se creuser entre les engagements pris par les pays et la réalité. Une situation qui inquiète particulièrement les scientifiques.

La prochaine COP se déroulera en Égypte, plus précisément à Sharm el Sheikh, en novembre 2022. Le document final signé à Glasgow invite les participants à revoir leur copie et à renforcer rapidement leurs engagements climatiques.


Emmanuel Du Ché, analyste de fonds ISR

Emmanuel Du Ché (Eligest) : « ISR de tous les pays, unissez-vous ! »

Pour Emmanuel Du Ché, Analyste indépendant de fonds ISR chez Eligest et membre du jury du Prix de la Finance Verte, l’un des atouts du label Investissement socialement responsable (ISR) français est de se fonder sur une approche inclusive. Autrement dit, il permet aux gérants d’investir sur les « moins bons élèves » afin de les aider à faire évoluer leur pratique. Un principe qu’Emmanuel Du Ché souhaite ardemment voir perdurer dans le cadre de la refonte du label ISR.

Scala Patrimoine. Plusieurs visions de l’investissement socialement responsable co-existent. Quelles en sont les principales ?

Emmanuel du Ché. Si nous adoptons une posture binaire, il est possible de distinguer deux grandes catégories d’investissement responsable.

D’une part, la vision thématique, essentiellement basée sur le principe de l’exclusion, notamment sectorielle.

D’autre part, la vision reposant sur l’inclusion, autrement dit l’acception des sociétés en transition.

Scala Patrimoine. Laquelle a votre préférence ?

Je fais partie de ceux qui pensent qu’une bulle spéculative est en train de se créer sur les fonds thématiques « verts ». Leurs investissements sont tous dirigés vers les mêmes sociétés. Toutes proportions gardées, cette situation me fait penser à la flambée sur les valeurs technologiques, au début des années 2000.

Il me parait indispensable - d’un point de vue financier et éthique - d’inclure les moins bons élèves. L’exemple du secteur pétrolier est, à ce sujet, très parlant. Jusqu’à peu, les gérants d’actifs excluaient principalement les sociétés investies sur le charbon et le pétrole non conventionnel (pétrole et gaz de schiste). Aujourd’hui, la plupart d’entre eux rejettent même le pétrole conventionnel ! C’est, à mon sens, une erreur. Si nous voulons faire évoluer les moins bons élèves, il est nécessaire que les sociétés de gestion en détiennent des titres dans les portefeuilles. C’est grâce à cela qu’elles pourront engager un dialogue actionnarial fort, faire bouger les lignes. Le dépôt des résolutions menées par plusieurs sociétés de gestion lors de l’assemblée générale de Total, il y a quelques années, avait ainsi poussé le groupe à faire évoluer sa stratégie climat.

Ne proposer que des fonds thématiques exclurait 75 % des problèmes. Si nous voulons être efficaces, il ne faut pas être trop idéologique.

 

« En matière d’investissement responsable, il est indispensable d’inclure les moins bons élèves »

 

Scala Patrimoine. La place du nucléaire fait également débat !

Le sujet est passionnant. La question des déchets soulève de nombreuses interrogations. Pourtant, ceux-ci représentent peu de choses en termes de volume. Sous la pression des Allemands, le nucléaire va être exclu de la base de la taxonomie européenne, qui constituera le socle du prochain « écolabel ». C’est une bêtise monumentale ! Le nucléaire est une énergie modulable. Avec l’hydroélectricité, elle est la seule capable de varier sa puissance pour s'adapter au réseau électrique et aux besoins de la population. Cet avantage est d’autant plus important que nous ne savons pas stocker l’électricité. Si la France fait le choix de sortir du nucléaire, le pays sera alors dépendant des conditions météorologiques, du niveau d’ensoleillement ou de la vitesse du vent.

Scala Patrimoine. Un grand nombre de sociétés de gestion communiquent désormais sur la qualité de leur démarche ISR. Comment les distinguer ?

Les grilles d’analyse sont multiples. Je retiendrais cependant trois critères.

La première, et peut-être la plus importante, est de regarder la cohérence entre la manière dont la société de gestion communique sur ses critères de sélection et sur ce qu’elle pratique en interne sur le E (notamment en numérique), le S et le G/

La deuxième est de vérifier que la société dispose de ses propres équipes d’analystes ISR/ESG. Pour garder de l’indépendance et de la distance face aux données ESG qu’ils achètent, et qui sont souvent contradictoires.

Enfin, la troisième est l’accessibilité et la clarté des informations communiquées par la société de gestion. Le souci de pédagogie témoigne en effet d’une véritable implication sur le sujet.

Scala Patrimoine. Est-il possible d’investir sur les marchés émergents avec une démarche socialement responsable ?

Oui, et c’est même fondamental. Il n’y a qu’une seule planète. Faire changer les pays émergents est extrêmement important pour le bien commun. En investissant dans des entreprises présentes dans les principaux pays pollueurs de la planète, votre levier d’action sera - de fait - beaucoup plus fort.

Sur les marchés obligataires « corporate » émergents, la seule façon de financer la transition verte sont les greens bonds. Il est possible de mettre en œuvre une telle démarche sur la dette souveraine émergente, mais c’est moins facile pour les pays qui ne vivent pas en démocratie.

Sur les marchés actions, une démarche responsable est d’investir dans des fonds ayant un fort engagement actionnarial. Des sociétés de gestion comme Carmignac ou Gemway Assets présentent un taux de vote supérieur à 90 % aux Assemblées Générales. Par comparaison, certains de leurs concurrents présentent un chiffre inférieur à 20 %.

 

« Les fonds labellisés ISR devraient pouvoir bénéficier de la présence d’administrateurs dans les sociétés »

 

Scala Patrimoine. Qu’attendez-vous de la réforme du Label ISR en cours ? Faut-il privilégier une approche inclusive du Label et ainsi favoriser les investissements dans les entreprises à fort potentiel d’amélioration ?

Je ne souhaite pas voir le principe d’exclusion s’appliquer au nouveau label d’une manière trop large. La force du label ISR français est d’être un dispositif d’inclusion. L’exclusion du label ISR ne devrait, à mon sens, s’appliquer qu’à certains thèmes précis graves comme les mines antipersonnel, le blanchiment, le tabac ou le charbon. De toute façon, même sans le label ISR, les fonds ISR excluent spontanément les secteurs les plus controversés

En parallèle, il me paraît souhaitable que les exigences de reporting et de résultats sur les votes effectués en Assemblée Générale et l’engagement actionnarial soient plus contraignants.

Je pense également que les fonds labellisés ISR devraient pouvoir bénéficier de la présence d’administrateurs dans les sociétés dans lesquelles ils sont actionnaires. Cette disposition serait très vertueuse sur le long terme. Emmanuel Faber, évincé du conseil d’administration de Danone, aurait-il connu le même sort s’il avait bénéficié du soutien d’administrateurs ISR ?

Scala Patrimoine. Vous évoquez l’importance des engagements actionnariaux. L’avenir de l’ISR repose-t-il sur les coalitions entre les sociétés de gestion ?

Bien sûr ! J’ai notamment en tête les initiatives de Meeschaert Amilton AM et d’Ecofi Investissements, co-fondateurs du réseau d’engagement actionnarial européen « The Shareholders for Change network ». Réunissant de nombreux investisseurs, ce réseau a pour objectif de peser dans les décisions des entreprises, en ayant notamment davantage de poids lors des assemblées générales. C’est une démarche qui mérite à mon sens d’être généralisée. ISR de tous les pays unissez-vous !

https://www.youtube.com/watch?v=vUA6ylFilQU&t=67s

 


Marie Anne Vincent évoque les éléments qui permettront de financer une économie bas carbone

Marie-Anne Vincent (Carbon 4 Finance) : « Les solutions d’investissement responsable manquent de visibilité »

L’Union Européenne s’est fixée des objectifs très ambitieux en matière environnementale. Mais les entreprises, placées en première ligne, seront-elles à la hauteur de ce défi climatique ? Marie-Anne Vincent, Directrice Générale de Carbon 4 finance, une société de conseil spécialisée dans la transition énergétique, revient sur le rôle à jouer par les entreprises mais aussi des investisseurs en vue d'une transition bas carbone.

Scala Patrimoine. L’Union Européenne s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Comment les entreprises peuvent-elles réussir leur transition vers une économie bas carbone ?

Marie-Anne Vincent. Il y a pour elles un double enjeu : réduire leurs émissions et absorber celles qui sont dans l’atmosphère. Pour atteindre la neutralité carbone, la réduction des émissions ne sera, en effet, pas suffisante. Il va falloir créer des puits de carbone pour séquestrer les émissions. Les entreprises du secteur agricole ou forestier auront un rôle important à jouer. Peut-être même devront-elles produire des « émissions négatives » pour contribuer à l’objectif de neutralité nationale et européenne. Quoi qu’il en soit les entreprises devront s’investir sur le sujet, et ce sur toute leur chaine de valeur. Elles seront tenues de réduire les émissions dans leurs processus de production, mais aussi d’accompagner leurs fournisseurs dans leur transition climatique.

Scala Patrimoine. Les entreprises disposent-elles d’outils efficaces pour calculer leurs émissions de gaz à effet de serre ? Peuvent-elles facilement « maquiller » leurs résultats ?

Il faudra un cadre réglementaire plus ambitieux. Aujourd’hui, en France, les bilans carbone sont uniquement imposés aux entreprises d’une certaine taille. Cette pratique doit, à mon sens, être systématisée. Nous avons des règles comptables européennes et internationales qui s’appliquent aux entreprises avec des commissaires aux comptes pour les valider. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les émissions de gaz à effet de serre ? Les entreprises qui calculent leur bilan carbone pourraient ainsi être contrôlées par un commissionnaire chargé de valider leur trajectoire climat. Pour qu’elle soit pleinement efficace, cette comptabilité carbone devra être encadrée par la réglementation. Le but est ici d’éviter « maquillage » des résultats ou l’utilisation de référentiels différents d’une entreprise à l’autre, dans un même secteur d’activité.

Scala Patrimoine. Cette ambition est-elle compatible avec les activités de certains secteurs très polluants (pétrole, sidérurgie …) ?

Certains secteurs font l’objet d’une attention particulière, notamment celui de l’énergie. La sortie du charbon et des énergies fossiles est une nécessité. Il convient donc organiser un renversement vers les énergies moins carbonées. Il appartient désormais aux entreprises de la sidérurgie ou de la cimenterie de se transformer. Une transition qui passera nécessairement par des évolutions technologiques. Prenons l’exemple du secteur aérien. Lors de la dernière convention du secteur, les entreprises ont annoncé qu’elles seraient neutres en carbone en 2050. Or, cette ambition repose en grande partie sur des hypothèses liées à l’utilisation de nouvelles solutions technologiques. De nombreux avions fonctionneront ainsi à l’hydrogène. Mais aujourd’hui il est encore très difficile de stocker une quantité d’hydrogène suffisante pour réaliser les trajets. Des solutions doivent également leur être proposées en matière de financement. Le rôle des investisseurs est et sera de financer des entreprises innovantes et d’accompagner la transition climatique des « moins bons élèves », en conditionnant leurs financements à la mise en œuvre de réduction des émissions carbone ou des investissements sur de nouvelles technologies.

 

« Le rôle des investisseurs est et sera de financer des entreprises innovantes et d’accompagner la transition climatique des « moins bons élèves » 

 

Scala Patrimoine. Comment un épargnant peut-il diminuer l’empreinte carbone de ses investissements ?

Ils doivent tout d’abord comprendre les supports dans lesquels ils investissent. Malheureusement, il y a un manque de transparence et de visibilité sur les solutions d’investissement responsable. Un rapport du Forum de l'Investissement Responsable (FIR) vient de souligner que 68 % des Français souhaitaient investir dans des fonds ou des produits d’épargne durables, en faveur de la biodiversité, de l’environnement ou encore de l’égalité Homme/Femme notamment. Or, seulement 5 % d’entre eux connaissent les Labels « ISR », « Greenfin » ou « Finansol ». Ces chiffres témoignent d’un manque de formation des conseillers. Même eux se sentent démunis. Chaque fonds ou sociétés de gestion utilisent, en effet, sa propre méthodologie. Il faut donc se former et s’informer. Mais la nouvelle génération commence à s’intéresser de près à ces questions. Pour atteindre les objectifs des accords de Paris, il faudrait que chaque français ait un budget carbone de 2 tonnes de CO2 par an. Aujourd’hui, nous sommes autour de 9 tonnes de CO2. Ceux qui s’impliquent dans leur vie de tous les jours pour limiter leur empreinte carbone ne peuvent plus passer à coter d’une meilleure utilisation de leur épargne.

Scala Patrimoine. Le sujet de la biodiversité est-il bien intégré par les investisseurs ?

Ce sujet est intimement lié à celui du réchauffement climatique. Pour les équipes de Carbon4 Finance, il était important de travailler sur une base de données spécifique pour que les investisseurs puissent calculer leur impact sur la biodiversité (l’utilisation des sols, la pollution,  …). Cela est d’autant plus important que nous avons déjà passé le cap des limites planétaires, alors que sur le carbone nous avons encore une petite marge. L’enjeu est donc double : réduire l’érosion de la biodiversité et la restaurer. La Cop 15 qui aura lieu en Chine l’année prochaine devrait, je l’espère, permettre aux États d’avancer efficacement sur le sujet.


Olivia Blanchard préside l'association des Acteurs de la Finance Responsable

Olivia Blanchard (AFR) : « Le label ISR apporte une crédibilité supplémentaire à l’investissement responsable »

Créé en 2016, le label ISR a pour objectif d’offrir une meilleure visibilité aux produits responsables. Les épargnants peuvent-ils cependant avoir confiance en lui ? Comment co-existe-t-il avec les autres labels d’État ? Une réforme de ce label est-elle nécessaire ? Olivia Blanchard, Présidente et co-fondatrice des Acteurs de la Finance responsable mais également membre du Jury dans le cadre du Prix de la Finance Verte, répond sans détour à nos questions.

Scala Patrimoine. Qu’est-ce que le label ISR ?

Olivia Blanchard. C’est un label d’État qui certifie qu’un fonds d’investissement intègre bien une dimension extra financière à son analyse. Autrement dit, en optant pour un fonds labélisé les épargnants s’assurent que la société de gestion prend en compte des critères « Environnementaux Sociaux et de Gouvernance (ESG) » pour sélectionner les entreprises dans lesquelles le fonds sera investi.

Il convient cependant de bien distinguer « critères ESG » et « durabilité ». Les deux termes recouvrent, en effet, des réalités différentes. Aucune exclusion sectorielle n’est, par exemple, prévue dans le cadre du label ISR. En fonction de la stratégie du fonds, les gérants vont choisir les sociétés les mieux notées de leur secteur d’activité (vision dite « best in class »). Ces derniers pourront donc se positionner sur entreprises de secteurs controversés, comme celui de l’énergie, à condition toutefois d’investir sur celles ayant la meilleure notation ESG.

De leur propre chef, certaines sociétés de gestion mettent également en œuvre des politiques d’exclusion, par exemple sur le charbon, les armes ou le tabac.

Scala Patrimoine. Le label est-il aujourd’hui un standard efficace contre le « greenwashing » ?

Le label n’a rien à voir avec la notion de « greenwashing ». Pour bien en comprendre les raisons, il faut revenir à la définition du « Greenwashing ». Ce terme désigne le fait de communiquer sur des promesses ou des actions en faveur de la transition énergétique qui n’ont finalement pas été tenues ou réalisées. Ce serait notamment le cas si un gestionnaire annonçait - à tort - qu’il ne finançait pas les énergies fossiles. Le label ISR apporte toutefois une crédibilité supplémentaire à l’investissement responsable, au moins dans la sélection et de l’utilisation de la stratégie ESG. Le travail des sociétés de gestion étant dans ce cadre, chaque année par des auditeurs externes.

Scala Patrimoine. Par leur engagement actionnarial, les sociétés de gestion sont de plus en plus nombreuses à prendre position sur des enjeux ESG et pousser les entreprises à améliorer leurs pratiques dans la durée. Ces échanges portent-ils leurs fruits ?

De manière générale sur les larges cap, ces politiques d’engagement actionnarial ne sont aujourd’hui pas au niveau attendues. Elles doivent être plus exigeantes. Les entreprises n’ont pas peur. Il nous reste 10 ans pour faire bouger les lignes. Prenons l’exemple de Total Energies. Un rapport scientifique a récemment pointé du doigt les politiques menées par le groupe en matière environnementale. Une coalisation de sociétés de gestion appelée « The Shareholders for Change network » a bien tenté de faire voter des mesures plus ambitieuses durant l’assemblée générale des actionnaires de Total. Hélas, ce fut un échec. Le label ISR et notamment grâce à son Pilier IV met un accent important sur cet engagement actionnarial qui peut notamment porter ses fruits sur les small/mid cap ou les marchés émergents.

 

« Les politiques d’engagement actionnarial ne sont aujourd’hui pas au niveau attendues »

 

Scala Patrimoine. Une réforme de ce label ISR est-elle aujourd’hui nécessaire ? Pour quelles raisons ?

Bien évidemment. Deux raisons appellent à cette réforme.

D’une part, le label s’expose aujourd’hui à un problème de crédibilité vis-à-vis des épargnants. Un danger qui s’explique notamment par la trop grande confusion de communication entre les notions de « durabilité » et des « critères ESG ».

D’autre part, le label ISR est soumis à une forte concurrence au sein de l’espace communautaire. Les autres labels européens sont amenés à prendre de plus en plus de poids, alors que le label français fut un précurseur. Son avance s’est malheureusement érodée au cours des dernières années. Tant et si bien que c’est désormais le seul label en Europe qui n’exclut pas les financements dans les énergies fossiles. Le nouveau label ISR se doit notamment d’aller beaucoup plus loin sur cette question.

Scala Patrimoine. Plusieurs labels co-existent : ISR, Finansol, Greenfin … leur nombre nuit-il à la visibilité des fonds responsables ? La constitution d’un label unique est-elle souhaitable ?

Je n’ai pas d’opinions tranchées. La notion d’investissement responsable est complexe à appréhender. L’objectif des labels est d’aider les épargnants à mieux comprendre les produits dans lesquels ils investissent et de créer un rapport de confiance.

Les labels existants ont chacun un but qui leur est propre. Le label ISR se veut généraliste. Le « Greenfin » a vocation à flécher l’épargne vers la transition climatique tandis que le « Finansol » met l’accent sur les questions sociales.

Certaines personnes préfèrent, par affinité ou conviction, diriger leur argent sur des causes spécifiques. Il serait alors très difficile de tout intégrer dans un même label. Si une harmonisation entre les différents labels est intéressante en théorie, elle risque en pratique d’être mal appréhendée par les épargnants. D’ailleurs, on constate que ce sont les fonds thématiques (eau, alimentation, environnement …) qui rencontrent un vif succès.

« La documentation sur la finance responsable est particulièrement difficile à comprendre »

 

Scala Patrimoine. Le projet d’écolabel européen a-t-il des chances d’aboutir ?

Il sera très complexe à mettre en œuvre. Si tous les fonds labellisés ISR devaient aujourd’hui postuler au label européen, seulement 3 % d’entre eux l’obtiendraient !

Scala Patrimoine. Faut-il changer la documentation relative à l’investissement responsable pour la rendre plus accessible ?

La documentation sur la finance responsable est particulièrement difficile à comprendre. Sur les 67 millions de Français, combien sont à l’aise sur ces sujets ? Il faut absolument reconnecter les attentes des épargnants et les obligations réglementaires. Cela passe nécessairement par une simplification de la réglementation, mais aussi une vulgarisation de l’information. Les instances réglementaires et les sociétés de gestion doivent agir en ce sens. Les deux ont leur part de responsabilité. Le régulateur doit prendre conscience de la réalité du terrain.

https://www.youtube.com/watch?v=-MCJeNc5ycM&t=28s


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Octobre 2021

Les points clés sur les marchés financiers :

Les marchés financiers au septième ciel !

Après un démarrage timide, les marchés financiers sont repartis à la hausse tout au long du mois d'octobre. De nombreux indices boursiers atteignant même de nouveaux sommets. Le CAC 40 a ainsi dépassé son record absolu de septembre 2000, au-dessus des 6 944,77 points. Les actions américaines ont, de leur côté, été soutenues par les très bons résultats du troisième trimestre publiés par les entreprises. Les indices chinois ont également rebondi, en partie grâce au retour à meilleure fortune du secteur immobilier.

L’ambiance était cependant beaucoup plus chaotique sur les marchés obligataires. Les tensions sur les chaînes d'approvisionnement mondiales et la hausse des prix de l'énergie pourraient se traduire par de nouvelles pressions inflationnistes. Les banques centrales adapteront-elles leurs politiques monétaires à cet environnement ? C’est en tout cas ce qui inquiète les investisseurs !

Sur le front de l’économie mondiale, la belle dynamique se poursuit. L’intensité de la demande provoque cependant un embouteillage dans la chaine d’approvisionnement. Conséquence directe, les prix de l’énergie grimpent en flèche.

Chine : la machine se grippe

En Asie, les pénuries de charbon incitent de nombreux gouvernements à prendre des mesures pour augmenter la production. La situation est telle que les pannes d'électricité sont désormais fréquentes en Chine. Et l’activité manufacturière s’en ressent. La croissance du PIB réel de la Chine a ralenti au troisième trimestre. L'objectif d'un taux de croissance annuel de 6%, fixé par le gouvernement chinois en début d'année semble toutefois encore atteignable.

Les inquiétudes des investisseurs concernant le secteur immobilier chinois se sont légèrement atténuées après qu'un grand promoteur immobilier ait – enfin – effectué le paiement de ses intérêts.

Au Japon, les infections au Covid-19 ont commencé à baisser et la campagne de vaccination avance au pas de charge. Cette situation rassurante permet donc au gouvernement de lever certaines restrictions d'activité.

Ce regain d’activité va favoriser une remontée de l’inflation. En réponse, les banques centrales des marchés émergents ont relevé leurs taux d’intérêt.

Joe Biden revoit à la baisse son plan d’investissement

Aux États-Unis, le Congrès a réussi à éviter une crise de la dette. Après le Sénat, la Chambre américaine des représentants a, en effet, accepté de relever temporairement le plafond de la dette de 480 milliards de dollars. Un nouveau budget devra être adopté en décembre. Et pour se donner une chance de faire voter son plan d’investissement, à la fois en infrastructures, mais aussi sur le volet social, le président américain Joe Biden a dû revoir à la baisse le montant des dépenses.

Cette négociation intervient alors que les données du marché du travail américain mettent en évidence l'impact des pénuries de main-d'œuvre. Malgré la fin des allocations de chômage plus généreuses, les taux d'activité restent encore inférieurs à leur point haut.

Si la croissance du PIB américain au troisième trimestre a déçu, la reprise demeure solide et l'économie se rapproche du plein emploi. Par conséquent, il apparaît très probable que la Réserve fédérale annonce le début de son tapering (réduction progressive de la politique d’assouplissement monétaire) en novembre. Son objectif étant de mettre fin aux achats d'obligations durant l’été 2022. En parallèle, les banquiers centraux américains continuent de surveiller de près les chiffres de l’inflation.

L’Europe voit resurgir le spectre inflationniste

L'inflation de la zone euro a atteint son plus haut niveau en 13 ans. Une hausse des prix qui touche bien évidemment le secteur de l’énergie. Le prix du gaz naturel a ainsi bondi de 60 % en une semaine.

Dans ce contexte, la croissance économique européenne souffre toujours d'un ralentissement, notamment en Allemagne. Outre-Rhin, la pénurie de semi-conducteurs pèse, en effet, sur la production automobile. Mais tout n’est cependant pas à jeter : en excluant ce secteur d’activité, la trajectoire de la production industrielle de la zone euro est revenue au-dessus des niveaux constatés avant la pandémie.

Les pays européens prolongent, par ailleurs, leurs efforts pour stimuler les investissements. L'Italie et l'Espagne ont annoncé leur intention de poursuivre des politiques budgétaires expansionnistes et de reporter l'assainissement budgétaire. L'Europe a, quant à elle, lancé la distribution du Fonds de relance. La Banque centrale européenne pense toujours que la hausse actuelle de l'inflation sera transitoire.

Au Royaume-Uni, le marché du travail reste solide avec un taux de chômage en recul le mois dernier. Une première hausse des taux d'intérêt cette année semble désormais tout à fait réalisable. Les indices boursiers britanniques sont cependant à la peine depuis le vote sur le Brexit, mais des valorisations et des rendements de dividendes attrayants peuvent désormais encourager les investisseurs mondiaux à y revenir.

Marchés financiers : une vague verte ?

L'émission inaugurale d'obligations vertes de l'Union Européenne (UE) pour financer des investissements axés sur les politiques relatives au changement climatique a reçu une demande exceptionnelle. Les émissions devraient donner un nouvel élan à la dynamique des obligations vertes. Un marché qui offre des opportunités de diversification de haute qualité aux investisseurs obligataires.

La COP26 ayant lieu ce mois-ci, nous prévoyons une attention accrue des marchés financiers sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, avec un écart grandissant entre les gagnants et les perdants dans tous les secteurs. Le rendez-vous était d’autant plus attendu que les participants doivent y rendre leurs contributions nationales déterminées chiffrant et détaillant leurs actions pour réduire leurs émissions d’ici 2030. La Chine par exemple, s’engage à atteindre son pic d’émissions avant 2030 et la neutralité carbone avant 2060.

L’essor depuis de nombreuses années de la finance verte, durable ou responsable, conjugué à une forte demande des investisseurs, devrait contribuer à changer le système financier. Le nombre d’actifs ESG a ainsi plus que doublé en cinq ans pour atteindre 2000 milliards de dollars fin 2020 (source Broadridge).

Les craintes d'une stagflation économique écartées ?

Avec l'amélioration de la couverture vaccinale dans de nombreux pays, l'attention des investisseurs se tourne désormais vers les chiffres macroéconomiques. Les contraintes sur les chaînes d'approvisionnement pèsent sur la trajectoire de la reprise et alimentent les craintes de tensions inflationnistes. Malgré cette dynamique, la perspective d'une stagflation économique nous paraît improbable. Les perspectives de croissance restent solides notamment grâce à des niveaux de demande élevés, des bilans d'entreprise solides et de fortes intentions d'investissement.

Les convictions de Scala Patrimoine

Sécurisation aux marchés financiers de notre fonds patrimonial Monacia

La prudente est de mise sur les marchés financiers. Les thématiques de long terme, les fonds de performances absolues et flexibles sont ainsi privilégiés. Nous avons pris nos gains sur certaines lignes (Énergie renouvelable, Eau, Europe, US) après la forte hausse de ce début d’année et réduisons notre exposition à l’Or. Des positions sur les financières et sur les dettes subordonnées nous semblent être la meilleure réponse à la remontée des taux. Compte tenu du niveau de valorisation des marchés financiers, et en complément de l’ajustement du positionnement de notre fonds dédié patrimonial, nous avons sécurisé les plus-values de l’année en repositionnant les gains des unités de compte sur le fonds en euros.

Nous anticipons plus de volatilité dans les mois à venir, non seulement pour les marchés actions, mais aussi pour les marchés obligataires. Dans un environnement inflationniste, les produits de taux protégeront moins les portefeuilles. Notre exposition aux obligations a ainsi été revue à la baisse.

Par ailleurs, les investissements dits « alternatifs » pourraient contribuer à accroître la résilience du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutre aux marchés financiers et des fonds sur des stratégies décorrélées des marchés.

Enfin nous pensons prendre prochainement des expositions plus importantes sur l’Asie et en particulier sur les marchés actions chinois dont la récente baisse offre des points d’entrées intéressants.

Notre exposition sur notre fonds patrimonial sera ajustée au cours des prochains mois afin de maintenir notre approche de gestion du risque.

Investissements de fin d'année pour réduire sa note fiscale

Si la fin d’année est une période de partage en famille, elle offre aussi une dernière occasion de réaliser des investissements pour alléger votre facture fiscale 2021.

Certaines solutions vous permettront, en effet, de réduire significativement le montant de votre impôt sur le revenu.

Après un important travail d’analyse, nos équipes ont sélectionné trois solutions d’investissement qu’il nous parait important de vous faire part :

  1. L’Epargne retraite.

    Lancé en 2019, le nouveau PER a considérablement renforcé l’attractivité de l’épargne retraite. Grâce à lui vous agissez directement sur votre revenu imposable, avec une efficacité exceptionnelle. Il conviendra cependant d’articuler ce contrat avec les supports plus anciens (PERP et Madelin) pour ceux qui en seraient titulaires. Conformément à notre politique d’optimisation des frais liés aux placements d’épargne, nous avons sélectionné un PER offrant des conditions tarifaires particulièrement compétitives : absence de frais sur versement, frais d’arbitrage minorés, absence de frais de transfert passé 5 ans.

  2. Les SOFICA.

    Investir dans l’industrie du cinéma tout en allégeant votre feuille d’imposition, c’est possible ! Avec ces véhicules vous participerez au financement des œuvres françaises avec à la clé une réduction d’impôt sur le revenu de 48 %. C’est un outil qui nous semble pertinent, à condition toutefois de sélectionner rigoureusement le programme financé. Nous avons ici sélectionné des SOFICA dont les gérants sont expérimentés et connus pour leur historique de performance.

  3. Les entreprises solidaires.

    L’investissement au capital de sociétés finançant des projets solidaires peut également vous permettre de bénéficier d’un avantage fiscal, sous la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu, à hauteur de 25 % de votre versement. Si vous souhaitez profiter de ce dispositif de défiscalisation, nous vous recommandons cependant de bien sélectionner vos investissements. Nos équipes ont, à ce titre, ciblé des projets menés par des professionnels reconnus dans leur domaine (accès au logement, défense de l’agriculture durable, etc.).

Dans tous les cas, sachez qu'une étude sur-mesure sera nécessaire afin d'opter pour la ou les solution(s) la(es) plus adéquate(s) eu égard à votre horizon de placement et à vos objectifs patrimoniaux.

Diversifier son portefeuille avec des investissements alternatifs

Scala Patrimoine propose des investissements alternatifs pour vous permettre de sécuriser vos portefeuilles et de réduire les risques en cas de secousses des marchés. Nos équipes se tiennent à votre disposition, si vous souhaitez plus d’informations sur ces placements.

Dette privée : une alternative aux marchés obligataires cotés

Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs.

Pour rappel, la dette privée est une solution de financement proposée en alternative aux prêts bancaires. Cette classe d’actifs présente des opportunités de placement susceptibles de générer des rendements supérieurs à ceux des marchés obligataires classiques (entre 2% et 12%), dans un contexte de taux très bas.

Pour ce type de placement, l’horizon d’investissement se situe sur le court et le moyen-terme (entre 6 et 36 mois).

Son fonctionnement repose, quant à lui, sur trois types d'acteurs : l’initiateur mettant en avant le projet à financer, des investisseurs qui soutiennent l'idée et une organisation qui rassemble les parties pour concrétiser son financement.

Les montants sont bloqués jusqu’à échéance du projet et il existe un risque de perte en capital. C'est pourquoi il est recommandé d'investir dans ce type d'actifs 10% maximum de votre patrimoine.

Produits structurés : une alternative aux marchés financiers

Nous proposons aussi des produits structurés sur mesure avec des conditions très avantageuses. En effet, nous optimisons les rendements en travaillant directement avec les salles de marchés. Le cabinet ne prend d'ailleurs aucune commission sur les montants souscrits. En tant qu’indépendant, nous nous rémunérons en effet exclusivement aux honoraires.

Pour rappel, un produit structuré est une stratégie d'investissement pré-packagée basée sur différents sous-jacents. Les produits structurés sont souvent présentés comme des produits offrant une « garantie en capital ». Ce terme est mal utilisé, puisque le produit offre en réalité une protection du capital s'il est détenu jusqu'à l'échéance. La protection en capital, le sous-jacent et la durée sont définis par le cahier des charges de l’investisseur. L’émetteur du produit propose alors un rendement associé.

Les produits structurés peuvent être utilisés comme alternative à un investissement direct pour réduire l'exposition au risque d'un portefeuille.


Deux rapporteurs du Sénat font 17 propositions pour réduire les frais des produits d'épargne

Les sénateurs partent à la chasse aux frais sur les produits d’épargne

Les sénateurs Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson ont présenté un rapport sur « la protection des épargnants », dans lequel ils font plusieurs propositions pour améliorer le rendement des placements et baisser les frais.

Les Français ont longtemps privilégié les placements sans risque pour valoriser leur épargne. À ce petit jeu-là, les fonds en euros étaient bien évidemment les produits stars. Jusqu’en 2008, ils offraient une rémunération annuelle bien supérieure à 4 %. Hélas, la chute des taux d’intérêt a eu un impact conséquent sur leurs rendements. Une baisse qui contraint les épargnants à changer leur fusil d’épaule et à se tourner vers des placements plus risqués. Or, sur ces placements un autre problème pointe le bout de son nez : celui des frais appliqués. Leur niveau - très important – pèse, en effet, significativement sur la performance servie aux épargnants.

C’est fort de ce constat que deux sénateurs, Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson, ont conduit leurs travaux. Intitulé « Payer moins et gagner plus », en clin d'œil au célèbre slogan de Nicolas Sarkozy, ce rapport présente 17 mesures concrètes. Des propositions réparties en 4 thématiques  l’encadrement des frais, la transparence, l’adaptation des produits et le contrôle des intermédiaires. Nous vous en dévoilons les principales mesures.

Supprimer les frais portant sur les commissions de mouvement 

En plus des frais de transaction, certaines sociétés de gestion appliquent des « commissions de mouvement » lors de leurs opérations d’achat ou de vente. Une pratique susceptible de provoquer un risque de conflits d’intérêts car elle peut inciter les gérants à « faire tourner » leur portefeuille.

Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson proposent purement et simplement de les supprimer.

Encadrer les commissions de surperformance

Une commission de surperformance peut être prélevée par un gérant d’actifs lorsque son fonds a réalisé d’excellentes performances, dépassant celles d’un indice ou d'un seuil prédéterminé.

L’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) s’est récemment penchée sur la question. L’institution a pointé du doigt certaines pratiques et rappelé aux sociétés de gestion qu’elles devaient intégrer le rattrapage des performances négatives dans le calcul de leur commission, sur une période de référence de cinq ans.

Parfaitement alignés avec les préconisations de l’ESMA, les sénateurs en appellent au soutien du législateur pour veiller à sa bonne mise en œuvre.

Renforcer l’accessibilité des ETF

Les produits indiciels (Trackers ou ETF) répliquent fidèlement les performances d’un marché de référence, le plus souvent un indice boursier. Cette gestion dite « passive » s’oppose à la gestion « active » dont la conduite du fonds est confiée à une équipe de gérants et analystes chargée de sélectionner les titres les plus performants. Principal atout de la gestion passive : l’application de frais beaucoup moins élevés.

Les sénateurs voudraient rendre obligatoire le référencement de produits indiciels à bas coût dans tous les produits d’épargne fiscalement avantagés (Plan d’épargne en actions, Assurance-vie, plan d’épargne retraite …). Leur conviction est qu’une diffusion plus large des ETF pourra entretenir une saine compétition et conduire les gérants d’actifs à diminuer les frais pratiqués.

Comparer plus facilement les frais en assurance-vie

La structure des frais appliquée aux contrats d’assurance-vie est difficilement compréhensible pour le grand public. Deux couches de frais se superposent en effet : celle propre à la gestion du contrat par l’assureur et celle venant rémunérée le gestionnaire de la solution d’investissement (Fonds, Produits structurés, SCPI …)

Pour apporter plus de transparence, le rapport préconise la création d’un outil comparatif des frais moyens d’assurance vie. Celui-ci aurait ainsi pour vocation à mesurer le coût complet de chacun des contrats. Les sénateurs souhaiteraient confier cette mission à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Transférer son assurance vie

C’était l’une des principales promesses de la Loi Pacte : favoriser la transférabilité des contrats d’assurance-vie au sein d’un même assureur, sans perte de l’antériorité fiscale. L’idée étant de pouvoir faire bénéficier aux détenteurs de vieux contrats, délaissés par la banque ou l’assureur, des avantages des contrats les plus récents.

Sans surprise, des difficultés persistent dans la mise en œuvre de cette disposition. Chaque assureur ayant développé sa propre politique d’acceptation des demandes de transfert.

Les rapporteurs recommandent donc de préciser les modalités de transfert pour harmoniser et automatiser les process. Ils souhaiteraient également aller plus loin sur la question et prévoir une transférabilité totale pour les contrats détenus depuis plus de huit ans. Un plafonnement annuel des sommes pouvant être transférées chez un autre assureur pourrait cependant être appliqué.

Favoriser la migration de l’assurance vie vers les plans d’épargne retraite

Lancé dans le cadre de la Loi Pacte, le nouveau Plan d’épargne retraite (PER) a renforcé l’attractivité de l’épargne retraite. Pour booster sa commercialisation, le législateur a, par ailleurs, facilité le transfert de l’assurance-vie vers le PER. Les épargnants réalisant un rachat sur une assurance-vie pour ensuite reverser ces sommes sur un PER, avant le 1er janvier 2023, bénéficie d’un abattement fiscal doublé par rapport aux règles habituelles. Les gains réalisés sur une assurance-vie sont ainsi exonérés d'impôts jusqu'à 9 200 € pour un célibataire et 18 400 € pour des personnes mariées ou pacsées.

Devant le succès de cette incitation fiscale, les deux rapporteurs souhaitent la proroger au-delà de la date initialement prévue.

Contrôler le dispositif Pinel

Le dispositif « Pinel » permet aux investisseurs privés de bénéficier d’une réduction d’impôt en contrepartie de leur investissement immobilier locatif. Cet investissement n’est cependant pas sans risque. Comme le souligne le rapport « pour la protection des épargnants » : « les investisseurs se focalisent trop souvent sur l’incitation fiscale. C’est également un domaine propice aux offres frauduleuses ou qui induisent en erreur l’investisseur sur le rendement net espéré et sur son coût potentiel »

Les rapporteurs proposent donc d’étendre le champ de compétence de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Celle-ci devrait alors contrôler les investissements défiscalisés dans le logement locatif.

L’œil de Scala Patrimoine

Les chiffres transmis par les rapporteurs sont édifiants. À long terme, près de la moitié du rendement d'un placement serait captée par les frais.

Il faut dire que la liste des frais effectivement supportés par l’épargnant est longue. C’est pour cette raison que Scala Patrimoine propose à ses clients un contrat intégrant des parts de fonds « clean share ». Ces fonds sont proposés sans que ne soit reversée une part des frais de gestion du fonds au distributeur (banque, CGP). L'élimination de cette "part distributeur", c'est-à-dire la suppression des "rétro-cessions de commissions", réduit drastiquement les frais prélevés sur le contrat.

Nous attendons désormais de voir quel accueil recevra ce rapport auprès des pouvoirs publics. Les propositions présentées nous semblent toutes aller dans le bon sens. Il serait donc dommage que le gouvernement ou les parlementaires ne prennent pas ces sujets en main.


Le prix de la finance verte récompense la société de gestion la plus engagée sur la transition énergétique

Scala Patrimoine lance le Prix de la Finance Verte

Scala Patrimoine est heureux de vous annoncer le lancement de la première édition du « Prix de la Finance Verte », coorganisé par notre cabinet de gestion de patrimoine indépendant et Décideurs Magazine.

La volonté d'encourager une finance plus responsable

Ce rendez-vous sera l’occasion de mettre en lumière l’actualité et les enjeux autour de la transition climatique. Pour encourager une finance plus responsable, favorisant les investissements dans la transition énergétique, Scala Patrimoine et Décideurs Magazine récompenseront ainsi la société de gestion la plus engagée sur le sujet.

Un jury composé de professionnels reconnus désignera le lauréat, après l’étude des dossiers confidentiels remis par les sociétés de gestion ainsi qu'une présentation orale de leur équipe.

La présentation du Prix de la Finance Verte en vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=7hiV4EOqwGA&t=3s

Les membres du Jury

Et pour cette première édition, le jury s’annonce très prestigieux. Celui-ci est, en effet, placé sous la présidence de Jacques Attali, Président de la Fondation Positive Planet.

Les membres du Jury sont :

- Pauline Becquey, directrice générale de Finance for Tomorrow ;
- Olivia Blanchard, présidente des Acteurs de la finance responsable ;
- Lydia Feghloul, présidente de Nova Practice ;
- Marie-Anne Vincent, CEO de Carbon 4 Finance ;
- Emmanuel Du Ché, membre de la commission ISR de l’Anacofi et Analyste de fonds ISR chez Eligest ;
- Julien Garrone, Head of Wealth and Asset Management de Décideurs Magazine ;
- Guillaume Lucchini, associé fondateur de Scala Patrimoine.

Cette année, les sociétés de gestion participantes se sont démarquées par la qualité de leurs dossiers et leur capacité d'innovation. Mirova, Ecofi, Montpensier Finance, HSBC Asset Management, BNP Paribas, La Française, DNCA Finance, Mandarine Gestion, Rothschild & Co - Asset Management Europe et Sycomore Asset Management sont aujourd'hui en course pour remporter le trophée.

Les critères de sélection

Les critères sur lesquels le jury portera son choix sont :

- le verdissement de la gamme de fonds ;
- la philosophie d’investissement et intégration des enjeux environnementaux ;
- la politique actionnariale : engagement et vote aux assemblées générales ;
- le reporting & Initiatives pédagogiques à destination des professionnels de la gestion de patrimoine ;
- l'engagement de la société de gestion en faveur de l'environnement.

Ce prix sera remis le mercredi 17 novembre 2021 au Pavillon d’Armenonville, dans le cadre du Sommet du Patrimoine & de la Performance.


Les propriétaires devront rénover leurs logements qui ne respectent pas certaines normes énergétiques

Immobilier : la Loi Climat veut mettre fin aux passoires thermiques

Reprenant une proposition émise lors du Grand Débat National, le gouvernement fondait la Convention citoyenne pour le climat en 2019. Une assemblée de 150 citoyens tirés au sort dont la mission était de « définir les mesures pour parvenir, dans un esprit de justice sociale, à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % d'ici 2030 par rapport à 1990 ». Les travaux ainsi menés ont abouti au vote de la loi Climat, publiée au Journal Officiel le 24 août dernier.

Le texte agit sur plusieurs domaines d'activité : l’école, les services publics, la vie en entreprise, la mobilité, mais aussi le logement et l’urbanisme.

Parmi les mesures phares, on notera :

  • L’interdiction des terrasses chauffées ;
  • La suppression de la publicité pour les énergies fossiles ;
  • La présence d’une étiquette climat obligatoire sur les publicités ;
  • La fin des ventes des véhicules émettant plus de 95 gCO2/km ;
  • L’obligation pour les compagnies aériennes de compenser les émissions carbones liées à leurs vols sur notre territoire …

La loi Climat consacre un volet conséquent au secteur du bâtiment. Et l’objectif est très clair : mettre fin aux passoires thermiques. Autrement dit, ces 4,8 millions de logements énergivores classés F ou G selon le diagnostic de performance énergétique. La loi va donc interdire - entre autres - d’ici 2025 la mise en location des « passoires énergétiques » et créer un nouveau statut d’opérateurs agréés dont la mission sera d’accompagner les particuliers dans le cadre de leurs travaux de rénovation.

Le gel des loyers des passoires énergétiques entériné par la Loi Climat !

Dès 2022, à une date restant à définir, les propriétaires d’un logement considéré comme une passoire thermique ne pourront plus augmenter le loyer. Une interdiction qui s’adresse aux logements des classes F et G du diagnostic de performance énergétique (DPE). Notons que ce gel s’applique aussi bien dans le cadre d’une indexation contractuelle des loyers qu’au moment d’un renouvellement ou d’une relocation.

Pour sortir du champ d’application de cette disposition, les propriétaires des biens concernés devront réaliser des travaux de rénovation énergétique.

Unité de mesure du DPE : kWhEP/m²/an.

La mise en location des passoires énergétiques bientôt interdite

Le gel des loyers pour les passoires thermiques n’est qu’une introduction à des réformes plus profondes. La loi Climat met, en effet, en place une interdiction de mise en location des logements les plus consommateurs d’énergie. Plus de 4 millions de biens immobiliers seront ainsi concernés. Les propriétaires peuvent cependant être rassurés, cette disposition s’appliquera de manière progressive.

Le calendrier varie selon les résultats du diagnostic de performance énergétique (DPE) :

  • dès 2025 pour les logements classés G ;
  • dès 2028 pour les logements classés F ;
  • à partir de 2034 pour les logements classés E.

Concrètement, dès l’application de ces dispositions, le locataire pourra exiger de son propriétaire qu’il réalise des travaux de mise aux normes. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé que « plusieurs mécanismes d’incitation et de contrôle » viendront soutenir les locataires dans leurs démarches.

Un audit énergétique prochainement obligatoire

Pour qu’un potentiel acquéreur puisse avoir une idée précise du coût des travaux nécessaires pour remettre aux normes énergétiques le bien immobilier qu’il convoite, le législateur rend obligatoire, dès 2022, les audits énergétiques lors des ventes de maisons ou d’immeubles en monopropriété, considérés comme des passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE). L’audit devra même être fourni à tout potentiel acquéreur lors de la première visite.

Cette obligation sera, par ailleurs, étendue aux logements classés E à partir de 2025 et aux étiquettes D en 2034.

La Loi Climat créé un accompagnateur dédié à la rénovation

Afin d’encourager les ménages à réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur logement, la loi Climat a créé un nouveau statut d’opérateurs agréés, qui pourront accompagner les ménages de bout en bout dans leur parcours de rénovation. Cet interlocuteur les conseillera sur la nature des travaux à réaliser mais aussi sur le plan de financement et l’obtention des aides.

Son intervention sera progressivement rendue obligatoire pour les rénovations les plus ambitieuses, afin d’accéder aux aides publiques.

Une mesure pour favoriser les travaux dans les copropriétés

Les copropriétés devront désormais réaliser un DPE à l’échelle de l’immeuble et un plan de travaux sur dix ans. Avec cette disposition le législateur souhaite pousser les copropriétaires à provisionner davantage pour les travaux. Cette mesure doit aussi permettre à la copropriété d'obtenir plus facilement un vote favorable à la rénovation des parties communes.

Une nouvelle aide étatique déployée pour financer les travaux de rénovation

La Loi Climat va apporter un soutien supplémentaire aux ménages souhaitant financer leurs travaux de rénovation pour les passoires thermiques. Cette aide prendra le nom de « prêt avance rénovation » et sera accessible dès 2022.

Elle aura la forme d’un prêt hypothécaire permettant à l’emprunteur de ne rembourser que les intérêts, au fil de l’eau ou « in fine ». Le capital sera, quant à lui, restitué lors de la vente du bien ou au décès du propriétaire.

L’État pourra garantir ces prêts pour que les banques s’en saisissent plus facilement. Cette garantie publique sera fixée à hauteur de 75 % de la perte éventuellement encourue. Deux établissements bancaires ont déjà fait part de leur intérêt pour ce dispositif. Les modalités d’application seront publiées en fin d’année.

L’œil de Scala Patrimoine

Le secteur du bâtiment représente aujourd’hui un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Un constat qui a poussé le législateur à agir. Votée cet été, la Loi Climat a pour ambition d’enclencher une rénovation massive des logements. Mais les finances de l’État étant exsangues, les parlementaires ont fait le choix de mettre la pression sur les propriétaires-investisseurs. Ceux-ci sont désormais au pied du mur : procéder à la rénovation de leurs logements ou ne plus pouvoir le mettre en location.

Le législateur apporte cependant quelques souplesses. En pratique, les logements devront gagner deux classes énergétiques ou atteindre la classe C du DPE pour que la rénovation puisse être considérée comme performante. Des exceptions sont également mises en place. Celles-ci concernent notamment les propriétaires qui pourront apporter la preuve que le coût de la rénovation est disproportionné par rapport à la valeur du bien immobilier.

Quoiqu'il en soit cette loi va avoir des conséquences importantes sur vos investissements immobiliers. Nos équipes spécialisées se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans votre réflexion et vos choix.

Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Août 2021

Les points clés :

  • La levée des restrictions sanitaires favorise le redémarrage économique de nombreux pays et une montée des marchés financiers ;
  • L’Europe et les États-Unis sont victimes d’une poussée inflationniste. En Zone Euro, les prix à la consommation ont augmenté de 3% au mois d'août, au plus haut depuis dix ans ;
  • Des inquiétudes demeurent sur les marchés financiers, notamment sur le plan sanitaire. Le variant Delta continue sa propagation. Et il se profile déjà une nouvelle souche du coronavirus, baptisé "Mu", en provenance de Colombie.

Le spectre des variants du coronavirus plane au-dessus des marchés financiers

La réouverture des principales économies mondiales s'est poursuivie en août, bien qu’un certain nombre de pays appliquent toujours des restrictions sanitaires. C’est notamment le cas à Melbourne où les autorités australiennes ont annoncé un reconfinement durant l’été. Malgré tout, les données économiques sont restées solides. Tant et si bien que les États-Unis et l’Europe connaissent des taux de croissance impressionnants.

Cette belle dynamique économique peut-elle être freinée par une résurgence du coronavirus ? Cela sera l’un des principaux enjeux de la rentrée. Le variant Delta continue, en effet, de se propager. En Europe et au Royaume-Uni, les programmes de vaccination ont heureusement permis de préserver les hôpitaux d’un afflux de patients.  Les données publiées par le Royaume-Uni et Israël suggèrent cependant que les anticorps apportés par les vaccins diminuent après six mois. Heureusement, la protection contre les formes graves reste toujours élevée. Pour cette raison, plusieurs pays ont déjà annoncé des programmes de rappel pour administrer des troisièmes doses à leur population.

Les éléments en notre possession nous amènent à penser que la réouverture des économies mondiales devrait se poursuivre. L'impact du variant Delta sera toutefois susceptible de provoquer des perturbations économiques, sans pour autant aller jusqu’à des fermetures strictes.

États-Unis : une reprise économique menée tambour battant

Les rares économistes qui s’inquiétaient pour la croissance américaine en sont aujourd’hui pour leurs frais. Les records s’enchainent Outre-Atlantique ! Revers de la médaille, les analystes se préoccupent désormais des pressions inflationnistes, provoquées notamment par une augmentation des salaires.

Malgré tout, les investisseurs ont très bien accueilli le dernier discours de la réserve fédérale américaine. La Fed est satisfaite des progrès réalisés sur l'inflation, qu'elle croit encore transitoire.

Nous n’attendons donc aucun changement dans le calendrier de la réduction de ses achats d’actifs avant le début de l’année prochaine. Tous les regards se tournent maintenant vers la réunion de septembre. Les banquiers centraux nous dévoileront alors plus d'informations sur le sujet.

Levées des restrictions sanitaires au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a finalement levé les dernières restrictions liées au Covid-19 en août. Depuis un mois et demi, les cas quotidiens de coronavirus augmentent petit à petit. Mais pour le moment, les hospitalisations sont restées stables grâce notamment à la bonne couverture vaccinale de la population. Avec la montée des craintes inflationnistes, la Banque d'Angleterre a réitéré son soutien politique.

L’Europe sur la voie de la normalisation

Août a été un mois calme pour l'Europe. La Banque Centrale Européenne n'a d'ailleurs fait aucune annonce. L'Europe accuse aujourd’hui un léger retard économique sur les États-Unis et le Royaume-Uni. Une situation qui s’explique par une levée des restrictions sanitaires plus tardives.

Cet été, la propagation du variant Delta a entraîné une augmentation rapide des cas en Europe, ébranlant au passage la confiance des consommateurs, qui a chuté en août. Cela dit, 70 % de la population européenne est aujourd’hui vaccinée. Autre bonne nouvelle, les taux d'hospitalisation sont restés bien inférieurs à ceux des vagues précédentes.

Le gouvernement chinois sème le trouble sur les marchés financiers émergents

Les marchés actions des pays émergents ont été largement parasités par les événements en Chine. Le gouvernement chinois a, en effet, drastiquement durci la réglementation dans certains secteurs d’activité.

Parmi les principales victimes figure l’industrie des jeux vidéo en ligne. Le média d'État chinois Economic Information Daily a ainsi qualifié les jeux en ligne d' « opium mental ». Ce sujet ne faisait manifestement pas rire Xi Jinping . Résultat, les jeunes Chinois, âgés de moins de 18 ans, sont désormais limités à 3 heures de jeux vidéo par semaine !

L’industrie de l’éducation en ligne n’a pas été non plus épargnée. Le gouvernement a également souhaité reprendre en main ce secteur très lucratif.

Sans surprise, les investisseurs n’ont pas apprécié ce coup de vis réglementaire. Les actions chinoises (L’indice MSCI China en dollars) ont baissé de plus de 13% durant l’été. Nous estimons cependant que le retour de la volatilité sur cette zone géographique ne devrait pas dissuader les investisseurs de long terme.

En parallèle, la Chine a également dû faire face à l'arrivée du variant Delta. Le pays a répondu par sa stratégie éprouvée de tests de masse et de contrôles de la mobilité, qui semble, jusqu'à présent, avoir contenu l'épidémie. L’activité économique s’en est toutefois ressentie.

En Inde, les cas restent faibles malgré un rebond de la mobilité de la population. Dans les autres pays émergents, la lenteur des campagnes de vaccination les a malheureusement rendu plus vulnérables à cette recrudescence épidémique.

Conclusion

Le variant Delta demeure une source d’inquiétude pour les marchés financiers. Les économies développées, dont la population est désormais très majoritairement vaccinée, semblent protégées contre de nouvelles mesures de confinement. En revanche, des problèmes d'approvisionnement en matières premières, composants et semi-conducteurs pourraient ralentir la reprise économique. Des blocages dans les usines sont même anticipés.

LES CONVICTIONS DE SCALA PATRIMOINE

Une stratégie d’investissement prudente sur les marchés financiers par notre fonds Monacia

Nous maintenons la stratégie d'investissement de notre fonds patrimonial Monacia. Nous conservons, en effet, une stratégie prudente sur les marchés financiers, en privilégiant les thématiques de long terme. Les fonds positionnés sur l’environnement, l’énergie ou la santé sont ainsi privilégiés.

Le risque de volatilité devrait aussi revenir sur le devant de la scène dans les mois à venir, non seulement pour les marchés actions, mais aussi pour les marchés obligataires. Nous avons en conséquence réduit notre exposition aux marchés actions et renforcé les obligations de court terme et d’État. Nous avons aussi pris une position sur l’inflation.

Une partie de notre allocation est, par ailleurs, dédiée aux actifs alternatifs. Des investissements qui doivent permettre accroître la résilience du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés et des fonds sur des stratégies décorrélées des marchés.

Notre exposition sera ajustée au cours des prochains mois afin de maintenir notre approche de gestion du risque.

L’attrait des investissements alternatifs

Dans un souci de diversification, nous proposons des investissements alternatifs pour sécuriser vos portefeuilles et réduire les risques en cas de secousses des marchés.

Dette privée : des opportunités sur des placements de courte durée

  • Pour les entreprises, la dette privée est une solution de financement alternative et complémentaire au prêt bancaire ;
  • Les entreprises se financent directement auprès des investisseurs institutionnels ou des épargnants ;
  • La classe d'actifs rencontre depuis quelques années un succès grandissant ;

Nous disposons ponctuellement d’investissement en dette privée sur des durées courtes et avec des taux attractifs.

Pour rappel, la dette privée est une solution de financement pour les porteurs de projet ou les entreprises, proposée en alternative aux prêts bancaires. Cette classe d’actifs présente des opportunités de placement susceptibles de générer des rendements supérieurs à ceux des marchés obligataires classiques (entre 2% et 12%), dans un contexte de taux très bas.

Pour ce type de placement, l’horizon d’investissement se situe sur le court et le moyen-terme (entre 6 et 36 mois).

Son fonctionnement repose, quant à lui, sur trois types d'acteurs : l’initiateur mettant en avant le projet à financer, des investisseurs qui soutiennent l'idée et une organisation qui rassemble les parties pour concrétiser son financement.

Les montants sont bloqués jusqu’à échéance du projet. Il existe aussi un risque de perte en capital. En règle générale, on estime que cette classe d'actifs ne doit pas représenter plus de 10% d'un patrimoine.

Produits structurés : des offres constituées directement en salle des marchés

  • Les produits structurés sont une combinaison de plusieurs instruments financiers ayant pour objectif d'optimiser le couple rendement/risque des investissements ;
  • les paramètres de l'investissement sont connus à l'avance (objectif de gain, mécanisme de remboursement, durée maximale ...) ;
  • le capital est garanti lorsque certains paramètres se réalisent.

Nous proposons aussi des produits structurés sur mesure avec des conditions très avantageuses pour les clients. En effet, nous optimisons les rendements en travaillant directement avec les salles de marchés et en ne prenant aucune commission sur les montants souscrits. En tant que conseiller en gestion de patrimoine indépendant (au sens réglementaire), nous nous rémunérons en effet exclusivement sous la forme d’honoraires.

Pour rappel, un produit structuré est une stratégie d'investissement pré-packagée basée sur différents sous-jacents. Les produits structurés sont souvent présentés comme des solutions offrant une « garantie en capital ». Ce terme est mal utilisé, puisque le produit offre en réalité une protection du capital s'il est détenu jusqu'à l'échéance. La protection en capital, le sous-jacent ainsi que la durée de placement sont définis par le cahier des charges de l’investisseur. L’émetteur du produit propose alors un rendement associé.

Les produits structurés sont souvent utilisés comme alternative à un investissement direct en actions pour réduire l'exposition au risque d'un portefeuille.

Nos équipes sont à votre disposition pour toutes questions de votre part et vous accompagner au mieux dans vos investissements.

L'ensemble des collaborateurs de Scala Patrimoine vous souhaitent une excellente rentrée !


Logement neuf investissement

Défiscalisation immobilière : attention danger !

Soutenir la construction de logements neufs figure parmi les priorités des politiques publiques. Pour y parvenir, le législateur encourage les particuliers à se positionner sur des programmes d'investissements immobiliers locatifs, avec à la clé un avantage fiscal plus ou moins important.

Au cours des vingt dernières années de nombreux dispositifs dits « de défiscalisation immobilière » se sont ainsi succédés. Les plus connus portent le nom de femmes et d’hommes politiques ayant soutenu leur création : « Borloo », « Robien », « Scellier », « Duflot » ou « Pinel ».

Des investisseurs immobiliers aveuglés par l’avantage fiscal ?

Si cette démarche peut paraitre séduisante, l’intérêt économique de ces dispositifs reste à démontrer. Un rapport publié en novembre 2019 par l’inspection générale des finances (IGF) a notamment pointé du doigt les faiblesses du dispositif « Pinel ». Les conclusions sont, en effet, sans appel. « L’attrait de la réduction fiscale semble masquer dans la moitié des cas, un rendement net global négatif ». Dans leur synthèse, les équipes de l’IGF regrettent aussi que « la réduction d’impôt constitue la motivation principale de 80 % des investisseurs »

Des doutes également soulevés par le député Sylvain Maillard dans le cadre d’une question adressée en mai dernier à Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée chargée du Logement. Alerté par plusieurs citoyens de sa circonscription, il a ainsi demandé des garanties supplémentaires au gouvernement pour mieux protéger les investisseurs.

Des risques locatifs bien identifiés

Ses inquiétudes nous semblent parfaitement justifiées. Les programmes estampillés « Pinel » ont en effet montré leurs limites. Celles-ci reposent, en premier lieu sur les contraintes imposées aux propriétaires par le législateur, et en second lieu sur les pratiques des promoteurs immobiliers.

Les contraintes imposées au propriétaire par le législateur :

  • Le logement doit être mis en location pour une longue période. Dans le cadre du dispositif Pinel, la durée minimale est fixée à six, neuf ou douze ans. Principal danger : l’avantage fiscal peut être remis en cause si le bien n’est pas loué ;
  • Les revenus des locataires sont plafonnés. Le dispositif Pinel permet à des ménages à plus faibles revenus d’accéder à des logements de qualité. Le profil des locataires tend donc à accroitre les risques d’impayés ;
  • Les loyers sont encadrés. Le propriétaire ne peut pas les fixer librement. Les loyers doivent respecter un plafond défini par la loi, en fonction de la zone géographique où se situe le logement.

Les pratiques des promoteurs et commercialisateurs :

  • Les prix des biens vendus dans le cadre de programme de défiscalisation sont le plus souvent surévalués. L’avantage fiscal est ainsi absorbé par les prometteurs et les commercialisateurs ;
  • Les commissions perçues par certains commercialisateurs demeurent très élevées ;
  • Les simulations proposées par les promoteurs sont peu réalistes. Ces derniers n’hésitent pas à surévaluer les loyers dans certaines zones, mais aussi à minimiser les risques locatifs (vacances locatives, loyers impayés …) ;
  • Les investisseurs sont peu informés sur les risques relatifs à leur acquisition ;
  • Les terrains disponibles en centre de ville étant rare, les promoteurs se reportent sur des zones où le marché locatif est moins dynamique et les taux de vacances locatives plus importants.

 

Les convictions des équipes de Scala Patrimoine

Le rapport publié 2019 par l’inspection générale des finances (IGF) a matérialisé nos craintes : la rentabilité d’une opération de « défiscalisation immobilière » est, le plus souvent, bien inférieure à celle espérée par l’investisseur.

Comme l’a également souligné le député Sylvain Maillard dans sa question adressée au gouvernement, les logements neufs vendus dans le cadre du dispositif Pinel sont évalués à un à un prix bien supérieur à leur valeur réelle. Les écarts de prix entre les neuf et l’ancien ne sont alors pas justifiés !

Un autre constat s’impose : ces logements sont mal positionnés, et se situent dans la grande majorité des cas en périphérie des centres-villes. C’est pourquoi nous leur préférons une stratégie d’investissement ciblée sur des logements anciens à rénover, situés au cœur de Paris ou des grandes métropoles françaises. Des lieux qui bénéficient d’une demande locative soutenue et constante.

Avant de vous lancer dans une telle opération, nous vous invitons cependant à vous adresser à un conseiller en gestion de patrimoine véritablement indépendant. Ce dernier se fera rémunérer sur le conseil qu’il vous donnera et non sur le produit commercialisé.

Rep. Min. n°33372, JO du 25/05/2021