Guillaume Lucchini a été interviewé par Les Echos sur le patrimoine des entrepreneurs

Guillaume Lucchini évoque le patrimoine des entrepreneurs pour Les Echos

De la protection de sa famille à la cession ou la transmission de sa société, en passant par la préparation de sa retraite et ses investissements, la gestion des affaires privées d'un entrepreneur recouvre de nombreux sujets ayant des répercussions juridiques, fiscales et financières.

Guillaume Lucchini, président de Scala Patrimoine, a répondu aux questions de Laurence Boccara et de Francoise Paoletti, journalistes pour Les Echos, consacrées à la gestion du patrimoine du chef d'entreprise.

Ce qu'il faut en retenir

La protection personnelle des entrepreneurs et celle de ses proches

Voici les éléments clés à retrouver dans cet article :

- « Une première parade consiste à souscrire une assurance décès, destinée à assurer, sur une période temporaire, une protection financière à la famille de l'assuré. »

- « La souscription d'un contrat d'assurance-vie avec la rédaction d'une clause bénéficiaire démembrée est une option à envisager. »

- « La rédaction d'un mandat de protection future permet d'organiser la bonne continuité de la gouvernance en cas d'accident de la vie. Il permet ainsi d'éviter de bloquer les décisions de gestion. De façon indirecte, cela permet aussi de s'assurer que le patrimoine qui reviendra aux héritiers présomptifs (le conjoint et/ou les enfants mineurs) ne verra pas sa valeur se détériorer dans le temps. »

Neutraliser ou réduire sa fiscalité

La publication des Echos souligne notamment :

- « Les stratégies d'évitement de l'impôt sont à géométrie variable et tout à fait légales. »

- « Avant de s'engager dans une opération immobilière en Monument historique mieux vaut être un amoureux des vieilles pierres. Les entrepreneurs doivent aussi être prêt à y passer du temps pour préserver et restaurer le bâti dans les règles de l'art et sous l'égide de l'architecte des bâtiments de France. »

- « Le PER est, d'une part, à privilégier par des entrepreneurs imposés aux tranches les plus élevées du barème de l'IR. Et, d'autre part, à ceux qui, au moment de leur retraite, anticipent une baisse notable de leur fiscalité. Ce dernier élément est essentiel si le souscripteur opte pour une sortie en capital de son contrat. La part de capital correspondant est, en effet, imposée au barème de l'IR. Plus le taux marginal d'imposition du souscripteur lors de sa retraite baissera, plus cette stratégie aura de sens. »


Les Sofica permettent le financement du cinéma français

A. Stehlé : «Le cinéma français doit se réinventer»

Créées dans les années 80, les Sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel (Sofica) font partie intégrante du système économique du cinéma français. En moyenne, elles apportent 5 % à 10 % du budget d’une œuvre. Antoine Stehlé, Directeur Financier de bathysphere productions, nous explique plus en détail le fonctionnement des Sofica et les enjeux qui entourent le secteur audiovisuel.

Scala Patrimoine. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots les activités de bathysphere ?

bathysphere est une société de production cinématographique créée en 2005. Nous travaillons sur des fictions et des documentaires destinés à une première exploitation au cinéma. Parmi nos principales œuvres figurent « Onoda – 10 000 Nuits dans la jungle » sorti en juillet 2021 après une première mondiale remarquée au Festival de Cannes, qui a été récompensé par le César du meilleur scénario, mais aussi « L’Eté nucléaire », « Louloute », « Wallay », « Contes de juillet », ou encore « Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête », ainsi que les documentaires « Makala », « Bovines ou la vraie vie des vaches », « L’Ile au trésor », « Alive in France » et « Pauline s’arrache ».

Scala Patrimoine. Comment une société de production finance-t-elle la réalisation d’un film ?

Le plus souvent, les films français sont financés grâce à des aides publiques, étatiques et régionales, et le soutien financier du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Ce dernier met en place de nombreux dispositifs pour encourager la production française (aides à l’écriture de scénario, aides au développement, aides à la production notamment l’Avance sur recettes…). Pour mener à bien le préfinancement de nos projets, nous pouvons aussi bénéficier d’à-valoir minimum garanti sur les recettes d’exploitation de la part des distributeurs. Certaines chaines de télévision préachètent également le film avant sa mise en tournage en échange d’une exclusivité dans la diffusion.

Évoquons, par ailleurs, le Crédit d’impôt sur l'IS dont le montant va notamment varier en fonction des dépenses effectuées en France. L’idée étant d’assurer la localisation des tournages dans l’hexagone. Enfin, des financements européens sont également possibles avec des fonds publics européens (Eurimages, MEDIA) ou des financements publics ou privés réunis par des producteurs européens dans leur propre territoire, ainsi que des financements de pays non européens tels que les États-Unis, le Japon ou la Chine.

 

« Les Sofica interviennent soit en apport en développement, soit en apport en production»

 

Scala Patrimoine. Quelle place occupent les Sofica dans le financement de l’industrie du cinéma ? Que financent-elles concrètement ?

Elles interviennent de deux manières :

- soit « en apport en développement ». Dans ce cas, le producteur les remboursera intégralement lors de la mise en production avec des intérêts.

- soit « en apport en production ». La Sofica bénéficie alors d’une partie des recettes du film pour récupérer son investissement majoré d’une prime. La prise de risque est plus grande, car ces recettes demeurent hypothétiques, mais plus rémunératrices en cas de succès d’exploitation. Pour maximiser son retour sur investissement, la Sofica bénéficie d’une part importante des premières recettes générées par l’exploitation du film, prioritairement aux autres investisseurs publics et privés.

Dans tous les cas, elles apportent, en moyenne, 5 % à 10 % du budget d’une œuvre.

Scala Patrimoine. Leurs interventions s’inscrivent-elles dans le temps ?

bathysphere se positionne essentiellement sur des films d’Art et d’Essai avec une volonté de soutenir des auteurs émergents et d’autres, déjà bien installés. Des liens forts se sont tissés avec plusieurs Soficas. Ces structures connaissent désormais notre positionnement et notre manière de travailler. Ceci est d’autant plus appréciable que nous sommes en forte croissance depuis 7 ans et qu’il est toujours rassurant de pouvoir s’appuyer sur des partenaires fidèles.

 

« Il y a une concurrence plus importante entre les plateformes de streaming et les salles de cinéma »

 

Scala Patrimoine. Jusqu’où peut aller leur intervention ?

Certaines Soficas nous accompagnent régulièrement, car elles s’intéressent à la même typologie de films que nous, elles ont un historique sur nos succès passés et peuvent se projeter sur nos prochains projets. Elles sont, par exemple, en capacité de nous accompagner dans l’écriture de nos œuvres. Il faut bien comprendre que la production d’un film s’inscrit dans un temps très long. Entre la période d’écriture, la structuration du financement et la production, il peut s’écouler jusqu’à 8 ans. Notre partenariat, que nous renouvelons de projet en projet, a donc vocation à s’inscrire sur le long terme.

Scala Patrimoine. Certaines de vos productions ont-elles bénéficié de financements spécifiques ?

Le film de guerre « Onoda, 10 000 nuits dans la jungle » a été produit par des sociétés de plusieurs pays : France, Allemagne, Belgique, Italie, Japon et Cambodge. Nous avons donc obtenu des financements internationaux. Le film a reçu l’appui du Fonds culturel du Conseil de l'Europe, Eurimages, et de coproducteurs étrangers. Parmi eux figurent une région allemande, des groupes audiovisuels italiens et belges, mais aussi japonais avec un apport en coproduction et en equity. D’autres longs métrages ont aussi pu bénéficier de financements plus atypiques. Ce fut le cas pour le film « Contes de juillet », coproduit avec le Conservatoire National Supérieur d'Art dramatique.

 

« La France est le pays européen qui produit le plus d’œuvres cinématographiques »

 

Scala Patrimoine. Quelles ont été les conséquences de la crise covid pour le cinéma français ?

On ne peut pas nier qu’il y ait une concurrence plus importante entre les plateformes de streaming et les salles de cinéma. La chronologie des médias s’en trouve dès lors plus resserrée, avec des fenêtres de diffusion plus courtes. L’ensemble des parties prenantes doivent donc réfléchir à une production de film valorisable sur toutes les chaines de valeurs.

De notre côté, nous avons fait le choix de nourrir l’engouement des spectateurs pour des films à caractère exceptionnel. C’est-à-dire de mener à bien des projets apportant une vraie plus-value aux spectateurs qui se rendent dans les salles de cinéma. Ce fut notamment le cas pour le film « Onoda- 10 000 Nuits dans la jungle » dont la durée (3 heures) a été souhaitée pour que le public puisse ressentir, dans la salle de cinéma, les effets de la jungle sur une trentaine d’années. On veut proposer des œuvres qui donnent envie de se rendre dans les salles obscures. Cette stratégie demande toutefois plus de temps pour bien choisir le projet, les auteurs et réussir le développement.

Scala Patrimoine. Quelles sont les conséquences sur le financement de vos œuvres ?

Cela demande des moyens financiers supplémentaires, notamment concernant les besoins en fonds de roulement. Heureusement, avec les aides de l’État et du CNC, nous avons pu nous constituer des besoins en fonds de roulement suffisants.

Scala Patrimoine. Quelles sont les forces et faiblesses de l’industrie audiovisuelle française ?

La France est le pays européen qui produit le plus d’œuvres cinématographiques. Nous avons un réel savoir-faire dans le domaine, grâce à un maillage économique et territorial particulièrement performant. Et avec le Festival de Cannes, notre pays a la chance d’accueillir l’un des plus grands événements planétaires de la profession.

Notre système doit toutefois se réinventer pour être dans l’air du temps et donner envie au public de se déplacer dans les salles de cinéma malgré l'expansion des plateformes. Il y a donc un double enjeu : préserver cet écosystème, ce qui implique une concertation entre les différents acteurs publics et privés du secteur, mais aussi apporter un nouveau regard sur notre métier et les œuvres que nous produisons.


La famille du sportif doit aider à sécuriser l'écosystème de professionnels autour de lui.

Comment les sportifs de haut niveau gèrent-ils leur patrimoine ?

En 2019, le journal L’Équipe faisait sa Une sur une escroquerie aux investissements immobiliers de défiscalisation ayant touché de nombreux joueurs de football professionnels. À l’époque, cette affaire avait fait l’effet d’une « bombe » dans le monde sportif. Elle mettait en lumière la vulnérabilité de certains investisseurs face à des commerciaux mal intentionnés. Ces cas, loin d’être isolés, rappellent aussi douloureusement la nécessité pour les sportifs de se faire accompagner par des professionnels reconnus.

Une carrière courte

La carrière d’un sportif est très courte. Rares sont ceux qui arrivent à rester au sommet au-delà de leur 35e anniversaire. Bien gérer et sécuriser son patrimoine devient alors essentiel pour ces athlètes, avec l'idée de pouvoir aborder leur seconde vie professionnelle le plus sereinement possible.

« Ce n’est pas toujours évident pour un jeune sportif de haut niveau de s’intéresser à des questions d’argent. Son sport, sa passion, lui demande déjà beaucoup de temps et d’investissement. C’est pour cette raison qu’il faut très vite bien s'entourer » témoigne Maxime Marcelli, Associé du Département Sport de Scala Patrimoine et intervenant dans le Master 2 du Centre du Droit du Sport d'Aix-Marseille. Surtout que le risque de blessure ou d’accident est omniprésent.

« Malheureusement, la carrière d’un sportif de haut niveau peut s’interrompre à tout moment. Penser à l’après-carrière n’est pas une option. Se protéger financièrement contre les aléas de la vie et mettre à l’abri sa famille doit être une priorité » tient à ajouter Maxime Marcelli.

Un cercle de confiance essentiel pour les sportifs

Si la pépite du football français, Kylian Mbappé, brille sur les terrains, il gère aussi son patrimoine de manière avisée. Avec le soutien de sa famille, il a su s’entourer d’experts. Une approche particulièrement intéressante, reprise par de nombreux sportifs.

Un écosystème de professionnels reconnus

Depuis une dizaine d’années, sous l’impulsion de personnalités comme Tony Parker ou Kylian Mbappé, les familles des sportifs veillent à créer autour d’eux une communauté d’experts reconnus (agents sportifs, avocats, experts-comptables …). Une tendance confirmée par Guillaume Lucchini, fondateur du cabinet Scala Patrimoine et intervenant dans le Master 2 Droit du Sport de Lille : « La très grande professionnalisation des approches proposées par ces sportifs a fait des émules. Les familles et les agents qui nous sollicitent fédèrent une équipe de spécialistes dans des domaines périphériques du sport. » Avant d’ajouter : « L’accès à des conseils de haut niveau se fait de plus en plus tôt. L’idée étant de créer un cocon autour du sportif, et ainsi le protéger de toutes les affaires d’escroquerie, dont la presse, s’est fait l’écho ces dernières années. »

Éviter les conflits d’intérêts

Attirés par l’appât du gain et peu au fait des questions patrimoniales, certains interlocuteurs proposent des investissements pas toujours alignés avec les intérêts de leurs clients. Pour se prémunir de ces conflits d’intérêts, l’entourage du sportif de haut niveau veille à intégrer dans leur cercle de confiance des conseillers en gestion de patrimoine indépendants, rémunérés sous la forme d’honoraires. « Ce mode de rémunération ne présente que des avantages. D’une part, cela crée une relation de confiance très forte entre le sportif et son conseiller, car la rémunération de celui-ci sera totalement transparence. Et d’autre part, cela élimine tous les risques de conflits d’intérêts, car le Wealth Planner sera uniquement payé sur la qualité du conseil apporté, qu’importe le nombre et la nature des placements souscrits par le sportif » abonde ainsi Guillaume Lucchini.

Quels conseils apporter aux sportifs de haut niveau ?

La nature de ses revenus, la durée limitée de ses contrats et les risques pesant sur sa carrière conduisent les sportifs de haut niveau à gérer leur patrimoine de manière spécifique.

Le rôle clé de la famille

Pour les plus jeunes sportifs, la famille (ou les proches) joue un rôle clé. Comme le souligne Guillaume Lucchini : « c’est elle qui va structurer et sécuriser l’écosystème qui accompagnera l’athlète durant sa carrière. »

Le choix du conseiller en gestion de patrimoine indépendant s’avère à ce titre très important, car « son rôle s’étend bien au-delà de la carrière du joueur. Il sera toujours à ses côtés pour gérer, valoriser, pérenniser et préparer la transmission de son patrimoine à ses futurs héritiers » précise le Président de Scala Patrimoine avant d’appeler à la méfiance vis-à-vis « des personnes qui se montrent insistant auprès des familles. Le rôle du conseiller est de gérer la stratégie patrimoniale, et non de passer son temps au bord des terrains pour aborder les jeunes joueurs ».

Une approche globale

Un sportif de haut niveau peut être amené à gagner beaucoup d’argent, et cela très rapidement. Or, celui-ci n’a pas toujours les armes pour gérer un tel patrimoine. Cette matière demande, en effet, des compétences très étendues, sur le plan juridique, fiscal, patrimonial et financier qu’il faut savoir intégrer dans une approche globale. « L’entourage du sportif aura donc pour mission de fédérer un écosystème de professionnels capables de traiter chacune des problématiques rencontrées. L'avocat devra notamment gérer les droits à l’image ou la fiscalité internationale. L'agent se chargera de la négociation des contrats avec le club. Tandis que le Wealth Planner se concentrera sur les problématiques patrimoniales … » précise Maxime Marcelli.

Une gestion en bon père de famille

Les revenus des sportifs sont, dans la majorité des cas, perçus sur de très courtes durées. Pour valoriser leur patrimoine sur le long terme, les athlètes n’ont donc pas le droit à l’erreur.

« L’objectif premier est de sécuriser leur après carrière. Cette stratégie nécessite donc de réaliser des investissements en bon père de famille, notamment dans la pierre » témoigne Guillaume Lucchini. L’un des principaux enjeux étant de poser un cadre sécurisant, permettant ensuite, en fonction des objectifs, du profil du risque et des volontés du sportif d’investir sur une partie de son capital sur des actifs plus risqués (marchés financiers, private equity) ou des projets entrepreneuriaux (start-up, entreprise …).

Guillaume Lucchini revient sur les premiers investissements réalisés par les sportifs : « le plus souvent, la première étape repose sur l’achat de la résidence principale, pour lequel nous veillons à ne pas entrer dans un caractère ostentatoire. La deuxième étape sera de sécuriser la perception de revenus, notamment en cas d’arrêt brutal de la carrière. Cela peut, par exemple, passer par des investissements dans l’immobilier. Mais attention ! Nous privilégions la pierre dans l’ancien, en cœur de centre-ville. Mieux vaut se tenir à l’écart de certains investissements de défiscalisation sur lesquels les joueurs sont trop souvent sollicités pour réduire leur impôt. » Une situation qui rappelle ainsi les dangers dans lesquels peuvent tomber ceux qui souhaitent réduire leur impôt à tout prix ou céder aux sirènes de promesses de gains fantaisistes.

Bien gérer l’endettement des sportifs

Les difficultés financières rencontrées par des sportifs de haut niveau s’expliquent très souvent par un taux d’endettement trop élevé. Des problématiques notamment rencontrées lorsque les emprunts ont été réalisés sur des durées supérieures à celles du contrat du joueur. Hélas, à la fin d'une carrière sportive, la baisse de revenus ne permet plus au sportif de couvrir des charges aussi importantes.

« De nombreux commerciaux tentent de vendre des investissements immobiliers de défiscalisation pour toucher un maximum de commissions, en engageant les joueurs sur des durées supérieures à celles de leur contrat » prévient Guillaume Lucchini. « Or, le joueur doit veiller à faire coïncider la fin de la carrière et la fin de l’endettement, de manière à ne plus avoir à budgéter de remboursement lorsque les revenus baissent. »

Dans ce cadre, le conseiller patrimonial devra donc définir le reste à vivre confortable avec le client. Un travail qui ne pourra être concrétisé qu'en œuvrant main dans la main avec ses agents et ses avocats. Disposer d’une planification financière actualisée de ses nouveaux contrats étant indispensable.

« C’est tout l’intérêt d’être accompagné par un conseiller totalement indépendant, dont le rôle sera d’adapter en permanence la stratégie patrimoniale du sportif, en fonction du contexte salarial et de l’environnement économique » conclut le fondateur de Scala Patrimoine.


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Novembre 2022

Marchés financiers : les points clés

  • Les banquiers centraux poursuivent leur politique de hausse des taux. La BCE et la FED venant d’augmenter de 75 points de base leurs principaux taux directeurs.
  • Les entreprises du secteur de la tech américaine ont présenté des résultats trimestriels bien en deçà des attentes des investisseurs.
  • La réélection pour un nouveau mandat de Xi Jinping confirme la dérive autoritaire de l’exécutif chinois.
  • Au cours du mois d'octobre, les marchés financiers ont fortement rebondi.

Marchés financiers : les banques centrales gardent la main

Les marchés financiers se sont refait une belle santé en octobre. En France, le CAC 40 a clôturé le mois à + 8,75 % tandis qu’aux États-Unis, le S&P 500 s’envolait de 7,82 %. Globalement, l’optimisme prédomine donc chez les investisseurs. Ces derniers reprenant espoir dans un ralentissement de la politique de remontée des taux d’intérêt menée par les banques centrales.

Comment se sont comportés les principaux indices boursiers ?
L'évolution des marchés financiers - Octobre 2022

À l’inverse, les valeurs de la tech américaines et les marchés financiers émergents ne sont guère à la fête. Les premières ont annoncé des résultats trimestriels très décevants. Les seconds ont baissé de près de 2 %. Et que dire du Bitcoin ? Alors qu’il s’échangeait encore contre plus de 55 000 € en novembre 2021, son cours est aujourd’hui à peine supérieur à 20 000 €.

Géopolitique : une fin d’année sous haute tension ?

L’évolution des marchés financiers dépendra, en partie, de certains événements géopolitiques. Le conflit le plus important opposant bien évidemment l’Ukraine à la Russie. Tous les appels à la paix lancés jusqu’ici sont malheureusement restés lettre morte. Au Sud de l’Ukraine, dans la région de Kherson, les forces armées du pays poursuivent leurs actions militaires, visant notamment à neutraliser les infrastructures russes enjambant le Dniepr, l’un des fleuves les plus importants d’Europe.

Dans ce contexte particulièrement difficile, les principaux chefs d’État internationaux veulent éviter toute escalade. Même le ministre russe des Affaires étrangères a communiqué en ce sens en affirmant que « la principale priorité du pays était de prévenir tout affrontement entre puissances nucléaires ». Des propos qui n’ont cependant pas empêché les Russes d’accuser l’Angleterre d’être à l’origine des attaques contre des navires russes en mer Noire et des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique.

En Corée du Nord, la situation se tend également. Pyongyang a lancé une vingtaine de missiles dont l'un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes. C’est la première fois depuis la séparation de la péninsule, en 1953, qu’un missile franchit la ligne de limite du Nord. Séoul a logiquement riposté en lançant trois missiles vers la mer.

Enfin, ce ne sont pas les propos tenus par le Président chinois, lors du 20e Congrès du Parti communiste chinois, qui viendront rassurer les investisseurs. Xi Jinping ayant fait de la poursuite de l’unification avec Taïwan l’une de ses principales priorités. Si celui-ci privilégie, pour cela, la voie pacifique, l’homme fort du régime chinois a cependant refusé de renoncer à l’usage de la force au cas où Taïwan déclarerait son indépendance.

Détente sur les prix des matières premières

Le choc provoqué par le début de la guerre en Ukraine sur les marchés des matières premières est en train de se dissiper. Preuve en est, les cours des matières premières poursuivent leur baisse, alors même que l'Europe vient d’annoncer que ses stocks de gaz naturel étaient quasiment remplis et devraient permettre de répondre aux besoins hivernaux.

En Europe, le prix du gaz naturel est, par exemple, tombé sous les 100 € par megawatt heure, soit une baisse de 70% par rapport à son plus haut niveau atteint durant l’été. Son cours demeure toutefois en hausse de 40 % depuis le 1 er janvier.

Concernant l’Or noir, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) a réduit son objectif de production de deux millions de barils par jour pour novembre. Le baril de pétrole Brent s'échange actuellement autour de 96 $, alors qu’il était encore de 124 $ en juin dernier.

Cette tendance peut-elle se poursuivre dans les mois à venir ? C’est fort possible, car dans le même temps la croissance mondiale ralentit. Les besoins en matières premières étant, de ce fait, moins importants.

La hausse des taux se poursuit

Les banques centrales continuent d’animer les marchés financiers. Chaque annonce, chaque rumeur, chaque bribe d'information est scrutée de près par les investisseurs. Si les banques centrales européennes et américaines poursuivent le même objectif : lutter contre l’inflation, elles doivent cependant composer avec un environnement économique bien différent. Bien malin qui pourra anticiper leurs décisions.

La BCE temporise déjà ?

Sur le vieux continent, l’inflation dérape. L’Union européenne payant notamment au prix fort sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. L'inflation a ainsi atteint le niveau record de 10,7% sur un an. À plus long terme, les économistes pensent même qu’elle devrait rester au-dessus de 2% … au moins jusqu’en 2024. Une fois n’est pas coutume, la France fait toutefois partie des moins mauvais élèves. Selon Eurostat, elle doit composer avec une hausse des prix de 6,2% sur un an, contre respectivement 10,9 % et 17,2% pour nos voisins allemands et hollandais.

Quoi qu’il en soit, cette hausse des prix fragilise dangereusement la consommation des ménages et la balance commerciale européenne. Dans ces conditions, la banque centrale européenne (BCE) n’avait pas d’autres solutions que de remonter ses taux d’intérêt. Elle a donc relevé, le 27 octobre dernier, une nouvelle fois ses taux directeurs de 0,75 %. Le principal taux de refinancement est désormais à 2%.

Dans une récente interview, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France s’est confié sur l’action des banquiers centraux en soulignant que « sa boussole était l'inflation », tout en ajoutant « qu’une inflation trop élevée était mauvaise pour la croissance ». Est-ce à dire que les taux vont continuer à remonter au cours des prochains mois ? En réalité, rien n’est moins sûr !

Car dans le même temps, Christine Lagarde a temporisé, privilégiant une approche pragmatique « réunion par réunion ». La Présidente de la Banque centrale européenne évite ainsi soigneusement de s'engager à l'avance sur le rythme et la vitesse des futures hausses. Celle-ci craint, à raison, l'impact potentiel d'une récession. Il est vrai que les chiffres économiques sont mal orientés. Le PMI (indice des directeurs des achats) composite de la zone euro est passée de 48,1 en septembre à 47,1 en octobre. Tous les indicateurs sont inférieurs au niveau neutre de 50, ce qui témoigne d’une baisse du niveau d’activité des entreprises.

La FED lutte fermement contre l’inflation

L’inflation américaine est d’une nature totalement différente de celle subie par l’Union européenne. Les États-Unis s’appuient, en effet, sur une économie florissante et un marché de l’emploi particulièrement dynamique. Au cours du troisième trimestre 2022, le PIB américain a grimpé de 2,6 %. Pour contrer une inflation toujours aussi soutenue (6,2% sur un an), le comité de politique monétaire de la Fed a procédé à une nouvelle hausse de ses taux directeurs de 0,75 point. Le taux directeur est désormais compris entre 3,75 % et 4 %.

La FED vient d'annoncer une nouvelle remontée de ses taux d'interet.
La FED poursuit sa politique de remontée des taux d'intérêt.

Durant sa conférence de presse, le président de la FED a ensuite douché les espoirs des investisseurs qui espéraient une pause dans sa politique de hausse des taux. Jay Powell a en effet précisé qu’il était aujourd’hui « très prématuré » d’envisager une inclinaison de sa politique monétaire. Selon lui, « il est nécessaire de poursuivre les hausses de taux. Nous avons encore du chemin à parcourir et nous le ferons ». Pour finir la conférence, Jérôme Powell a été interrogé sur la potentielle récession et les chances d’un atterrissage en douceur pour l’économie : « la situation de l’inflation est devenue de plus en plus difficile, la politique doit devenir plus restrictive, ce qui réduit la possibilité d’un atterrissage en douceur ». Le ton est donné !

Ces propos s’inscrivent, par ailleurs, dans un calendrier politique particulièrement chargé. Les élections de mi-mandat sont, en effet, prévues le 8 novembre. Et le président démocrate Joe Biden, en mauvaise posture, pourrait bien perdre sa faible majorité au Congrès.

USA : coup de froid chez les Gafam ?

GAFAM est l'acronyme des géants de la tech américaine — Google (Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft. Des sociétés qui jouent un rôle de moteur de l’économie US. Pourtant, depuis quelques mois, celles-ci montrent des signes de faiblesses, assez inattendus.

Alors qu’on les pensait à l’abri des tempêtes macroéconomiques et géopolitiques, les GAFAM souffrent d’un environnement particulièrement difficile. La hausse du coût des matières premières essentielles met, en effet, leurs marges opérationnelles sous pression.

Le géant du e-commerce Amazon vient ainsi de publier des résultats décevants. Son bénéfice d'exploitation a quasiment été divisé par deux par rapport au troisième trimestre 2021. Même son de cloche du côté d’Alphabet dont le résultat net est ressorti en dessous des attentes. Microsoft n’est pas non plus épargné. Les revenus du groupe ont connu leur plus faible progression depuis 5 ans. Mais que dire de Meta ? La firme dirigée par Mark Zuckerberg paye au prix fort sa stratégie très controversée d’investir massivement dans le métavers. Reality Labs, sa branche dédiée à cette activité, enregistre cette année des pertes de 9,44 milliards de dollars. Depuis le 1er janvier, le titre boursier a déjà perdu les deux tiers de sa valeur.

Dans cet environnement, seul le groupe Apple trouve grâce aux yeux des investisseurs. L'entreprise a, en effet, publié un chiffre d'affaires record de 90 milliards de dollars pour le quatrième trimestre fiscal, en hausse de 8 % par rapport au même trimestre de l'année précédente.

Royaume-Uni : Sunak In, Truss Out !

C’est un scénario que seuls les Anglais peuvent nous proposer. 44 jours après son arrivée au 10 Downing Street, la nouvelle première ministre britannique Liz Truss a déjà pris la porte !

Très affaiblie par un programme économique considéré comme intenable par les investisseurs, Liz Truss avait rapidement dû faire volteface en laissant son ministre des Finances Jeremy annoncer aux marchés l’annulation de presque toutes les baisses d’impôts promises. Mais le mal était fait. Lâchée par sa ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, et les députés de son propre camp, la Première ministre a dû se résoudre à démissionner, battant ainsi le record du mandat le plus court de l’histoire moderne du Royaume-Uni.

Désigné chef du Parti conservateur, Rishi Sunak remplace Liz Truss à la tête du gouvernement britannique. Ancien banquier et ministre des Finances, il devient ainsi, à 42 ans, le plus jeune premier ministre de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni. Dès son arrivée au pouvoir, il s’est évertué à rassurer les investisseurs : « je place la stabilité et la confiance économique au cœur du programme de ce gouvernement. Cela signifie que des décisions difficiles devront être prises ». Pour rééquilibrer le budget britannique, il travaille d’ores et déjà sur une hausse des impôts de 50 milliards de livres et une baisse des dépenses publiques.

Son arrivée a donc été très bien accueillie par les marchés financiers. Sur le segment obligataire, les emprunts d’État britanniques à 10 ans se sont ainsi largement détendus, repassant sous la barre des 3,5 %, après avoir dépassé les 4,4 % au cœur de la tempête.

Les marchés financiers sanctionnent la dérive autoritaire chinoise

À l’autre bout du monde, le 20e Congrès du Parti communiste chinois vient de s’achever. Le président Xi Jinping a été élu pour un troisième mandat à la tête du Parti. Une réélection qui témoigne « de la rigidification du pouvoir et une volonté toujours plus affirmée d’administration autoritaire de l’économie. »

Dans son premier discours officiel, Xi Jinping a rappelé ses priorités pour les cinq ans à venir, avec notamment la poursuite des réformes et de l’ouverture de la Chine vers le monde extérieur, un engagement sur la réduction des émissions carbone avec pour objectif une neutralité en 2060 ou encore la poursuite de l’unification avec Taïwan.

Une politique sanctionnée très rapidement par les investisseurs. Les places boursières de HongKong (-6.1%) et de Shanghai (-2.9%) clôturé ainsi en forte baisse, dès le lendemain de ces annonces. Sur fond de nouvelles mesures de confinement, la croissance chinoise montre des signes de faiblesse, à 3,9 % pour le troisième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, elle s’établira « officiellement » autour de 3,0 %, loin des 5 % attendus.

Les convictions de Scala patrimoine sur les marches financiers

Les fortes baisses depuis le début de l'année montrent que les mauvaises nouvelles sont déjà bien intégrées dans les valorisations boursières. Les points d'entrée pour des investissements de long terme nous paraissent donc intéressants, malgré la hausse récente des marchés actions.

4 thèmes d'investissements attirent ainsi particulièrement notre attention sur les marchés financiers :

- Les thématiques de long terme, en particulier l'environnement. Les états devant investir massivement au cours des prochaines années pour gagner leur indépendance énergétique.

- Dans une optique de diversification géographique et une vision à très long terme, les Marchés émergents présentent un certain intérêt. Les marchés chinois se traitent actuellement autour de leurs plus bas niveaux historiques en termes de valorisation.

- Les fonds sélectionnant des actions offrant aux investisseurs un haut niveau de dividendes. Un positionnement qui nous semble plus sécurisant dans un contexte économique incertain.

- L’inclinaison des politiques des banques centrales a changé la donne sur les marchés obligataires ! Ces derniers peuvent receler quelques opportunités, à condition d’être sélectifs.

Les produits structurés, la dette privée et le private equity offrent aussi des opportunités à condition d’être sélectif.

N’hésitez pas à nous solliciter si vous avez des questions. Nos équipes se tiennent à votre disposition pour vous conseiller au mieux dans la gestion de vos placements financiers.


Le média Citywire a interrogé Guillaume Lucchini sur la fin des rétrocessions

Guillaume Lucchini évoque l’intérêt d’un fonds dédié dans la revue Citywire

Pour répondre à l’alourdissement des obligations administratives et la nécessité de gagner en réactivité sur les marchés financiers, les professionnels du patrimoine font appel, de plus en plus souvent, aux fonds dédiés.

Auguste Grignon Dumoulin, journaliste chez Citywire France, est donc allé à la rencontre du président de Scala Patrimoine, Guillaume Lucchini, pour évoquer le développement de ces véhicules d'investissement.

Les fonds dédiés : la réactivité avant tout

Dans un article intitulé « Fonds dédiés aux CGP : une solution face à la volatilité des marchés », Guillaume Lucchini détaille les principaux atouts des fonds dédiés, mais rappelle également les précautions à prendre avant de se lancer dans sa structuration.

Voici les principales citations de Guillaume Lucchini :

- « Les sociétés de gestion peuvent avoir un conflit d’intérêts lorsqu’il s’agit de couper des positions puisqu’elles touchent une rémunération quand l’argent est placé. Mais nous tenions à être en capacité de le faire quand de bonnes raisons, validées par la société, se présentaient »

- Fin février 2020, peu avant que l’épidémie n’éclate en Europe, le cabinet a choisi de réduire les expositions de son fonds Monacia, géré par Rothschild & Co. Au temps fort de la crise, il cédait 5,91 % quand le CAC 40 abandonnait 37,67 %. « Dans de telles périodes, la création d’un véhicule dédié est plus qu’intéressante, mais encore faut-il avoir l’accord de la société de gestion pour faire ces changements ».

-  « En dessous de 5 millions d’euros, un fonds sur mesure ne va pas vraiment intéresser les assureurs. Pour eux, ce sont des frais administratifs, des frais de suivi, qui ne sont d’ailleurs pas non plus rentables pour la société de gestion. »

- « L’environnement actuel, couplé à la baisse des rémunérations, des rétrocessions, peut pousser certains CGP à se lancer sur le sujet pour tenter de gagner de l’argent ou du moins conserver leur marge. De notre côté, nous avons fait le choix de refuser de toucher des rétrocessions de la part de la société de gestion et d’utiliser ce fonds comme un vrai outil de gestion patrimoniale. Acheter un fonds dédié ressemblant à un fonds déjà existant ne présente aucun intérêt, il faut qu’il ait une valeur ajoutée. »


Les Sofica sont des solutions de défiscalisation

Défiscalisation : investir dans le cinéma avec les Sofica

Quel est le point commun entre « L'Arnacoeur », « Titane », Palme d’or au Festival de Cannes, « Le Bureau des Légendes » et « Oggy et les Cafards » ? A priori, pas grand-chose. Et pourtant, toutes ces œuvres ont été financées par … des Sofica.

Créées à l’initiative des pouvoirs publics au milieu des années 80, les Sociétés de financement de l'industrie cinématographique et de l'audiovisuel (Sofica) sont chargées de collecter de l’argent auprès des particuliers afin de financer la production de films et de séries télévisées français.

Investir dans l’industrie audiovisuelle est toutefois rarement rentable. C’est un doux euphémisme. Pour motiver les épargnants à y placer leur argent, les pouvoirs publics adossent donc à ces investissements un avantage fiscal substantiel ! Et le succès est au rendez-vous. Les enveloppes de souscription sont - chaque année - prises d’assaut.

Les Sofica au soutien de l’industrie audiovisuelle française

Disons-le d’emblée, en investissant dans une Sofica, vous ne financerez pas les blockbusters internationaux, comme Star Wars ou Le Seigneur des Anneaux. Les sommes collectées sont destinées à la production audiovisuelle française et principalement « les petits budgets », inférieurs à 8 M€.

Le nombre de véhicules est, par ailleurs, limité par l’État. En 2021, seulement 12 Sofica avaient ainsi bénéficié d’un agrément, les autorisant à collecter 71 M€ au total. Depuis leur création, elles ont tout de même investi 1,9 milliard d’euros et permis de financer 2 800 œuvres.

Des sources de revenus plus diversifiées

Une fois la collecte terminée, la Sofica dispose d'un an pour investir les sommes versées par les épargnants. Mais quelles sont leurs sources de revenus ? En pratique, lorsqu’elle finance une œuvre, la société négocie la perception d’une partie des futures recettes. La Sofica reçoit alors des revenus issus des entrées en salle, des ventes internationales, des DVD ou encore de la vente des droits aux Chaines TV.

Et depuis quelques années, les plateformes de streaming (Netflix, Amazon Prime …) se placent parmi les principaux acheteurs de contenus audiovisuels. Surtout que depuis le 1er juillet 2021, elles sont dans l’obligation de financer le cinéma français. 20 à 25% de leur chiffre d’affaires réalisé en France doit être réinvesti dans cette économie. Une véritable aubaine pour le secteur !

Un dispositif de défiscalisation 

Malgré tout, acquérir des parts de Sofica présente un risque de perte en capital. Pour en masquer les effets, le législateur permet donc aux investisseurs de bénéficier d’un avantage fiscal très important. Ces derniers disposent, en effet, d’une réduction d’impôt à hauteur de 48% (1) du montant de leur souscription, en contrepartie d’un blocage des fonds pour une durée comprise entre 5 ans (2) et 10 ans. Et si les contribuables venaient à céder leur part avant 5 ans, l’avantage fiscal serait remis en cause.

Les contribuables étant, par ailleurs, dans l’obligation d’investir au moins 5 000 € pour bénéficier de l’avantage fiscal.

Si la réduction d’impôt est applicable dès la première année, l’avantage fiscal est cependant :

- limité au plus faible des deux montants suivants : 25 % du revenu net global et 18 000 €, soit une réduction maximale de 8 640 € ;

- intégré à un plafonnement global des niches fiscales spécifique de 18 000 €, commun avec le dispositif Girardin outre-mer (au lieu de 10 000 € pour les autres dispositifs de défiscalisation).

Gardez également à l’esprit que lorsque la somme des avantages fiscaux de l’année dépasse ces montants, l’excédent est perdu et ne peut être reporté sur les impôts des années suivantes.

Pour toutes ces raisons, ce dispositif de défiscalisation s’adresse exclusivement aux personnes les plus fortement imposées, dans une optique de diversification de leur patrimoine.

L’œil de Scala Patrimoine

Le capital placé dans une Sofica n’étant pas garanti, loin de là. Historiquement, les gains retirés d’un tel investissement viennent exclusivement de l’avantage fiscal acquis lors de la souscription.

Selon les cas, le souscripteur récupère entre 60 % et 70 % des sommes engagées. Le rendement de ce dispositif de défiscalisation étant limité à 4 % ou 5 % par an, avantage fiscal compris.

Leur succès est, cependant, tel que l’accès aux Sofica demeure toutefois limité. Chaque année, seule une dizaine de véhicules sont agréés par le ministère du Budget.

N’hésitez pas à nous solliciter très rapidement, avant la fin du mois d’octobre, si vous souhaitez réserver votre investissement.


Les marchés financiers prouvent une nouvelle fois leur dépendance aux décisions des banques centrales. L'économie résiste, quant à elle, trés bien.

Le rendez-vous des marchés financiers - Septembre 2022

Marchés financiers : les points clés

  • Les marchés financiers ont souffert. Jerome Powell a douché l’enthousiasme des investisseurs en réitérant sa volonté d’accélérer la politique de resserrement monétaire de la Fed ;
  • Les relations entre l’Europe et la Russie se détériorent. Le pays dirigé par Vladimir Poutine a réagi aux sanctions prises par l’Union européenne en fermant le gazoduc Nord Stream 1. Les pays européens se préparent donc à vivre une grave crise énergétique.
  • La Chine n’a pas apprécié la visite de l’Américaine Nancy Pelosi à Taiwan, c’est un euphémisme. En réponse, l'agence officielle chinoise Xinhua a publié un communiqué demandant aux « politiciens américains de cesser de jouer avec le feu sur la question de Taïwan. »

Un été difficile pour les marchés financiers

L'inflation, ennemi numéro 1

L’inflexibilité de la banque centrale américaine a pesé sur le moral des investisseurs. Les marchés financiers craignent, en effet, que sa détermination à lutter contre l'inflation vienne fragiliser la croissance économique mondiale. Et ce n’est pas le discours de Jerome Powell, lors du Symposium annuel réunissant un panel de banquiers centraux mondiaux à Jackson Hole, qui va calmer les inquiétudes. Le président de la Fed ayant laissé clairement entendre que le resserrement monétaire serait plus long et plus important que prévu.

La réaction des investisseurs ne s’est pas fait attendre. Les principaux indices boursiers sont orientés à la baisse. Choc inflationniste, conflits géopolitiques, ralentissement de la croissance et goulot d’étranglement sur les chaines de production … les raisons de s’inquiéter sont, il est vrai, très nombreuses. Ce constat vaut particulièrement pour le Vieux-Continent, très dépendant du gaz russe. Surtout qu’après six mois de guerre en Ukraine, aucun signe de cessez-le-feu n’est venu éclaircir l’horizon.

Résultat, l'indice MSCI World a baissé de 4,1 % au cours du mois d’août. Sans surprise, ce sont les marchés européens qui ont le plus souffert de la situation. À l’inverse, les marchés émergents retrouvent quelques couleurs, après plusieurs mois difficiles.

Les marchés obligataires ont, quant à eux, subi de plein fouet la hausse des rendements souverains. La dette des marchés émergents et les obligations européennes à haut rendement ont, de leurs côtés, surperformé.

Performance des principaux indices pour le mois d’août et depuis le début de l’année civile, sur les marchés financiers :

– Europe -5.15% sur le mois d’août, -18.17% YTD

– Marchés émergents 1.44% sur le mois d’août, -8.75% YTD

– États-Unis : -2.90% sur le mois d’août, -6.16% YTD

– Japon -1.50% sur le mois d’août, -8.26% YTD

– Obligation euro : -4.87 sur le mois d’août, -12.95% YTD

– Obligation US : -1.46% sur le mois d’août, 0.93% YTD

Le mauvais temps boursier n’épargne aucune valeur. Même les sociétés de croissance les plus emblématiques sont touchées. Depuis le début de l’année civile, Amazon a perdu près de 25 %, Microsoft a cédé 24 % tandis que L’Oréal abandonne près de 21 %.

Europe : The winter is coming

Le spectre d’une crise énergétique

Pour reprendre le nom du premier épisode de la mythique série « The Game of Thrones », l’hiver vient. Et avec lui, le spectre d’une pénurie d’énergie et d’un rationnement en Europe, et notamment en France.

Témoin des inquiétudes européennes, le prix de l’électricité (marché à terme pour 2023) a littéralement explosé. En France, celui-ci a atteint les 1 000 € le mégawatt-heure. Il était de « seulement » 85 € en septembre 2021. Pour contrer cette envolée, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire plafonnant à 4 % l'augmentation des tarifs de l'électricité. Le coût de cette mesure mise en place à l’automne dernier ? 24 Md€ ! Le renchérissement très violent du prix de l’énergie devrait avoir un impact encore plus important sur les comptes publics au cours des prochains mois. Dans ces conditions, maintenir le bouclier tarifaire en l’état apparait, sur le plan financier, difficilement tenable.

En ce sens, Emmanuel Macron prépare un plan de sobriété « dans lequel il sera demandé à tous nos compatriotes de s'engager et de conclure un plan de délestage sur le gaz et l'électricité avec nos entreprises ». Cet effort a pour objectif d’éviter une rupture d’approvisionnement de sites sensibles comme les hôpitaux ou les écoles.

Europe Vs Poutine

Hélàs, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines semaines. Vladimir Poutine ayant décidé de jouer avec les nerfs des gouvernements européens, pour se venger des sanctions prises à l’encontre de son pays. Dans un premier temps, il a ainsi fait suspendre le gazoduc Nord Stream pour « maintenance » avant de le fermer définitivement. Une annonce qui a eu l’effet d’une bombe sur les marchés des matières premières. Le prix du gaz s’est, en effet, envolé de 30 % en seulement quelques heures.

Heureusement, l’Union européenne a pris les devants en se constituant un stock de gaz conséquent. Près de 80% des besoins hivernaux étant, à ce jour, couverts.

Le PIB de la zone euro résiste

Le PIB de la zone euro pour le deuxième trimestre vient d’être publié. Les mesures budgétaires déployées par l’Union européenne écartent - pour l’instant - le spectre d’une récession. L’augmentation du PIB de 0,7 % en rythme trimestriel cache toutefois d'importantes divergences entre les États membres. L’économie des pays du sud, l’Italie et l’Espagne en tête ont plutôt bien résisté. A contrario, l'économie allemande, extrêmement dépendante des importations de gaz russe, s'est grippée.

Il ne faut toutefois pas attendre de miracles. Les risques de récession restent élevés, comme le montre la faiblesse de l'euro, qui est tombé sous la parité avec le dollar américain, et celle de l’activité globale qui s’est de nouveau contractée.

Liz Truss, nouvelle première ministre du Royaume-Uni

Liz Truss, l’ancienne ministre des Affaires étrangères a été choisie pour succéder à Boris Johnson comme Première ministre du Royaume-Uni. Les membres du parti conservateur l’ont préféré à Rishi Sunak, auparavant ministre des Finances. C’est la troisième femme à occuper le poste de chef du gouvernement au Royaume-Uni, après Margaret Thatcher et Theresa May. Connue pour son franc-parler, elle avait fait campagne pour le « non » lors du référendum sur le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), en 2016, avant de se raviser lors de son arrivée dans le gouvernement de Boris Johnson. Depuis ce jour, elle est devenue une partisane du Brexit et s’est montrée particulièrement rigide dans ses négociations avec l’Union européenne.

Ses débuts au 10 Downing Street s’annoncent animés. Selon la Banque centrale britannique, le pays devrait entrer en récession au quatrième trimestre.

Jerome Powell allume la mèche sur les marchés financiers

La Fed durcit (encore) le ton

Comme chaque année, à la fin de l’été, les banquiers centraux du monde entier se réunissent pour échanger avec des économistes et des politiques lors d’un Symposium à Jackson Hole (USA). Jerome Powell, le président de la Fed, y a fait un très rapide discours, moins de dix minutes montre en main. Il ne lui en a cependant pas fallu beaucoup plus pour mettre le feu aux poudres. Dans la lutte opposant les Dove (Colombe) et les Hawk (faucon), il a définitivement pris le parti de ces derniers. Autrement dit, il s’est positionné en faveur d’un resserrement drastique de la politique monétaire orchestrée par la Fed : « Nous utiliserons vigoureusement tous les moyens disponibles pour lutter contre l’inflation galopante. La stabilité des prix est la responsabilité de la Réserve fédérale et constitue le fondement de notre économie. »

Le 8 septembre, la Fed devrait ainsi augmenter de 75 points de base ses taux directeurs, portant les taux dans une fourchette de 3 % à 3,25 %. Le rythme du resserrement quantitatif est, quant à lui, multiplié par deux ce mois-ci. Un arsenal de mesure qui doit permettre de stopper la spirale inflationniste, flashé à 8,5 % en rythme annuel.

Heureusement, les États-Unis peuvent compter sur leur incroyable résilience économique.

Malgré la récession technique (deux trimestres consécutifs de croissance économique négative) dans laquelle le pays de l’Oncle Sam est tombé, les chiffres de l’emploi continuent à impressionner. Les créations d’emplois dans le secteur agricole ont dépassé la barre des 500 000. Un chiffre bien supérieur aux anticipations des économistes. Le taux de chômage américain se situe aujourd’hui à 3,5 %. De quoi faire rêver un grand nombre de pays européens.

Une loi pour le climat

Les États-Unis ont adopté cet été l’Inflation Reduction Act : une loi favorisant les investissements dans la production de semi-conducteurs sur le territoire américain, mais comportant également un paquet de mesures destiné à accélérer la transition climatique. 160 milliards de dollars vont ainsi être dirigés vers la génération d’électricité décarbonée.

Portée par Joe Biden, cette loi devrait permettre aux USA de s’approcher de l’objectif d’une baisse de 50 % des émissions de gaz à effet de serre entre 2005 et 2030, sans toutefois l’atteindre.

Parmi les mesures les plus emblématiques, on notera notamment l’instauration :

- de crédits d’impôt lié aux énergies propres, éolien, biomasse et solaire, ainsi que pour la séquestration de carbone (l’usine doit capturer au moins 50 % de leur émission de Co2) et en faveur de la production d’hydrogène vert ;

- d’une récompense pour les entreprises qui réduiront leur émission de méthane ;

- de la constitution d’une banque verte qui cofinancera des projets d’énergie renouvelable ;

- d’une aide pour l’achat de véhiculer électrique.

Taiwan : la poudrière du pacifique ?

Sur le plan géopolitique, la guerre opposant l’Ukraine et la Russie est peut-être un avant-goût de ce qui pourrait nous attendre à Taiwan. La Chine se montrant particulièrement déterminée à récupérer ce petit état insulaire situé à 180 km à l’est de ses cotes.

Une action qui pourrait avoir un impact majeur sur le marché hautement stratégique des semi-conducteurs. Marché pour lequel Taiwan est dans une situation de quasi-monopole. Mais les États-Unis font partie, depuis très longtemps, de leurs alliés stratégiques. La visite de courtoisie de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taiwan a été vue comme une véritable provocation par la Chine.

Peut-on cependant espérer un apaisement de leur relation dans les mois à venir ? Ce scénario semble très peu probable. Les États-Unis se préparent, en effet, à vendre pour plus d’un milliard de dollars des missiles et radars à Taiwan.

La question chinoise

Le 20e congrès du Parti communiste chinois qui se tiendra le 16 octobre prochain est particulièrement attendu. Le programme s’annonce comme sacrement épicé ! La politique stricte menée par l’État chinois pour lutter contre la propagation du Covid-19 a anesthésié l’économie chinoise, désormais loin de ses standards habituels. Les statistiques macroéconomiques déçoivent. Les ventes au détail ne sont pas aussi élevées qu'attendu, tandis que l'activité dans le secteur des services manque de souffle. Autre mauvaise nouvelle, l’affaissement du secteur technologique. Le gouvernement chinois ayant souhaité limiter le pouvoir des plus grands acteurs du pays (Alibaba, Tencent, Xiaomi …), ces derniers ne sont plus en mesure de jouer le rôle de moteur. Pire, ils ont même commencé à procéder à des licenciements.

Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, devra aussi apporter des réponses à la grave crise de l’immobilier. Ces difficultés ont d’ailleurs déclenché une vague de boycott dans le pays. Des milliers d’acquéreurs ont refusé de payer les échéances mensuelles liées à leur prêt hypothécaire, en raison des retards (ou dans certains cas des suspensions) de la livraison de leur logement, consécutifs à l’arrêt de plusieurs chantiers de construction.

Pour éteindre l’incendie, la Banque populaire de Chine (PBoC) a de nouveau assoupli sa politique monétaire en abaissant son taux directeur. De nouvelles mesures, d'une valeur de 1 000 milliards de yuans, vont également être déployées pour soutenir l'économie.

Ajoutez à cela la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la chambre des représentants des États-Unis, à Taiwan, et vous comprendrez que Xi Jinping est attendu au tournant.

Les convictions de Scala patrimoine sur les marches financiers

Alors que les données économiques d'août étaient mitigées, le message belliciste de la Fed a nui aux marchés financiers. Les inquiétudes concernant l'impact de la crise énergétique en Europe ont également pesé sur les rendements.

Dans ce contexte, où rechercher les opportunités sur les marchés financiers ?

La croissance asiatique et les thèmes d’investissement ESG pourraient être intéressants sur le long terme, après la récente baisse des marchés financiers. Nous avons ainsi intégré dans nos portefeuilles des investissements sur la thématique de l’eau et du bois, mais aussi pris des positions sur la robotisation et la digitalisation.

À cause de la crainte de l’inflation et de la hausse des taux, nous pensons que les produits de taux protégeront moins les portefeuilles.

Enfin, nous conservons une allocation aux investissements alternatifs pour 30% du portefeuille. Nous nous sommes à cet effet positionnés sur des fonds Long/Short neutres aux marchés, sur des fonds de stratégies décorrélées des marchés financiers (fusions/acquisitions, fonds de performances absolues) et sur l’inflation que nous renforçons progressivement. La dette privée et le private equity offrent aussi des opportunités sur le long terme, à condition d’être sélectif.


La réglementation européenne va durcir le ton et obliger les conseillers patrimoniaux à soumettre leurs clients à un questionnaire sur leurs préférences ESG.

Investissement responsable : un nouveau questionnaire client

Placée à l’avant-garde du combat climatique, l’Union européenne veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ! Pour réussir cette transformation écologique, le vieux continent devra toutefois mobiliser d’immenses sommes d’argent ! Certaines études évaluent les besoins à 1 000 milliards d’euros par an, jusqu’en 2050. Canaliser l’épargne des ménages et les capitaux des institutionnels vers les entreprises les plus vertueuses est donc vital. C’est la raison pour laquelle les intermédiaires financiers seront bientôt obligés de proposer à leurs clients un questionnaire de préférence « ESG » et d’adapter leur portefeuille financier en fonction de ces résultats.

Moins d’1 Français sur 10 s’est déjà vu proposer un fonds responsable

Le Forum pour l’Investissement responsable (FIR)* a réalisé une enquête pour évaluer l’intérêt des Français vis-à-vis de la finance responsable. Les résultats sont particulièrement intéressants.

D’un côté, les épargnants montrent un fort intérêt pour l’investissement responsable. 6 Français sur 10 déclarent ainsi accorder une place importante aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placement. Un Français sur deux a d'ailleurs la conviction qu’il pourra avoir un impact positif sur la société grâce à son épargne.

De l’autre, les offres en matière d’investissement socialement responsable (ISR) sont encore trop méconnues du grand public. Seulement 37% des Français affirment en avoir déjà entendu parler. Pire, seuls 8 % d’entre eux se sont déjà vu proposer de l’ISR.

Le constat est donc sans appel : malgré les envies des épargnants de participer à la construction d’un monde plus durable, les solutions d’investissement responsable leur sont insuffisamment proposées.

Investissement responsable : le conseiller en gestion de patrimoine en première ligne

Les institutions européennes ont bien conscience du rôle central que peuvent jouer les conseillers en gestion de patrimoine. Hélas, peu d’intermédiaires financiers (conseillers en gestion de patrimoine, banques, family-offices, sociétés de gestion …) sont aujourd’hui imprégnés des sujets d'investissements durables. La Commission Européenne a donc pris une série de mesures pour amener les conseillers à mieux les appréhender et, par ricochet, à faire connaitre les offres ISR à leurs clients.

  • Un nouveau questionnaire adressé aux clients

Dès les premiers échanges, les professionnels de la gestion de patrimoine sont dans l'obligation d'adresser à leurs clients un «questionnaire spécifique»**. Celui-ci ayant notamment pour objectif de bien cerner leur profil de risque et de veiller à leur adéquation avec les placements recommandés. Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) vont prochainement en devenir l'un des piliers fondamentaux. À partir du 1er janvier 2023, les conseillers devront donc évaluer les préférences ESG des investisseurs.

En pratique, la directive MiF II veut contraindre les intermédiaires à mieux se former aux sujets liés à l’investissement responsable. C’est un véritable changement de paradigme. Si leur client montre des préférences en matière de durabilité, le conseiller sera, en effet, dans l’obligation de proposer de solutions d’investissement adaptées à ces besoins.

  • Créer un moment d’échange autour de l’investissement responsable

Mis à jour régulièrement, ce questionnaire aura trois vertus.

D’une part, sensibiliser les épargnants aux enjeux liés à l’environnement, aux problématiques sociales en entreprise (diversité, formation, conditions de travail …) et de gouvernance (transparence de la rémunération des dirigeants, la lutte contre la corruption …) ;

D’autre part, amener le conseiller à comprendre la stratégie ESG souhaitée par son client, en identifiant ses convictions et ses priorités ;

Et enfin, aider le client à formaliser ses attentes et appliquer ses convictions dans son allocation d’actifs.

L’œil de Scala Patrimoine

Les conseillers financiers doivent jouer un rôle moteur dans le financement de la protection de l'environnement. La vague d’investissement en faveur de la transition climatique qui s’annonce représente également des opportunités de placements historiques, pour accompagner les plus grands groupes dans leur transformation, mais aussi pour financer les entreprises innovantes.

Dans la continuité de nos actions pour proposer à nos clients une allocation ISR et des solutions d’investissement durable, nous avons lancé le fonds Scala Conviction Environnement, avec Ecofi, dédié à la transition climatique.

* Association regroupant un ensemble d’acteurs de la gestion d’actifs, 
**L’expérience et les connaissances ; La situation financière et sa capacité à supporter les pertes ; La tolérance au risque ; Les objectifs d’investissement et Les préférences ESG.

Deux sénateurs présentent 12 mesures pour défendre les intérêts des épargnants et réduire les frais sur l'assurance-vie et le PER.

Une loi pour mieux protéger l’épargne des Français ?

Lancés dans un combat contre les frais trop élevés des placements, deux sénateurs ont présenté un rapport dédié à « la protection des épargnants ». Dans le prolongement de leurs travaux, ils viennent de déposer une proposition de loi pour mettre en application leurs recommandations.

Les rendements dévorés par les frais

Reconnaissons-le, pendant de nombreuses années, les épargnants ne se sont guère souciés des frais appliqués sur leurs produits d’épargne. L’explication est simple : les placements sans risque offraient des rendements très attractifs, couvrant largement les frais prélevés. Mais depuis une dizaine d’années, la chute des taux d’intérêt a entrainé, avec elle, les rendements des produits les plus sécurisés, notamment les fonds en euros. Pour conserver un certain niveau de performance, les épargnants n’ont donc plus d’autres choix que de partir à la chasse aux frais.

Le moment était dès lors bien choisi pour Jean-François Husson et Albéric de Montgolfier pour déposer leur proposition de loi. Celle-ci étant constituée autour de quatre axes : l’encadrement des frais, la transparence, l’adaptation des produits et le contrôle des intermédiaires.

Une plus grande transparence sur les frais sur les placements ?

Les deux sénateurs s'insurgent contre « les dysfonctionnements du marché de l’épargne, marqué par une insuffisante concurrence et un niveau élevé de frais ».

Pour mieux contrôler les frais appliqués, le projet de loi prévoit notamment :

- L’interdiction de la perception de commissions de mouvement. Ces frais correspondent, en pratique, aux commissions perçues lors d'opérations d'achat ou de vente sur un portefeuille financier ;

- L’obligation pour les distributeurs d’assurance vie et de plans d’épargne retraite (PER) de transmettre la liste des produits indiciels (ETF ou Trackers) accessibles aux épargnants. Des placements qui présentent l’avantage d’être beaucoup moins gourmands en frais ;

- Le suivi de l'évolution des pratiques tarifaires des entreprises d'assurance par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF).

Vers une transférabilité totale de l’assurance-vie ?

Le projet de loi veut apporter une plus grande flexibilité à certains placements. Deux enveloppes sont dans l’œil des sénateurs : le plan d’épargne en actions (PEA) et l’assurance-vie.

Les sénateurs veulent assouplir certaines règles juridiques applicables au PEA. Ainsi, l'avantage fiscal attaché au contrat ne serait plus perdu lorsque l’épargnant fait l'acquisition de titres inéligibles. Les détenteurs disposeraient alors d'un délai de deux mois pour rectifier leur situation.

En outre, les sénateurs souhaitent s’engager en faveur d’une transférabilité totale de l’assurance vie, d’une compagnie à l’autre. Cet avantage ne concernerait toutefois que les contrats de plus de huit ans. Pour pouvoir transférer leur assurance-vie, les épargnants devraient, en pratique, effectuer un rachat sur leur contrat et en ouvrir un autre. Ils bénéficieraient alors de la portabilité de l'antériorité fiscale du contrat, dès lors que l'intégralité de leur épargne est transférée.

De nouvelles incitations à investir sur le long terme ?

L’une des règles d’or pour réussir ses investissements en actions est de se positionner sur le long terme. Pour encourager les épargnants à investir leur argent dans la durée, les sénateurs proposent de :

- De relancer des investissements au capital des petites et moyennes entreprises, par l'intermédiaire de la réduction d’impôt dite « Madelin ». Son taux serait ainsi porté de 18 % à 25 % et, à titre dérogatoire, à 30 % jusqu'en 2026.

- De prolonger, jusqu'en 2026, l'incitation fiscale pour transférer les sommes investies dans une assurance vie vers un PER. Tout rachat d’un contrat d’assurance vie de plus de 8 ans ferait de nouveau l’objet d’un abattement fiscal doublé par rapport aux règles habituelles (9200 € par une personne seule et 18 400 € pour un couple), si les sommes sont réinvesties dans un PER.

- De confier à la Caisse des dépôts et des consignations la gestion d'un fonds de fonds indiciels cotés distribué dans les PER. Celui-ci aurait pour but de stimuler la concurrence, afin de baisser les frais moyens de ces produits.

Un meilleur contrôle des acteurs de la gestion de patrimoine ?

Le texte propose de confier à l'Orias le contrôle de l'honorabilité des intermédiaires en gestion de patrimoine. La loi prévoit aussi de créer une nouvelle catégorie d'intermédiaires en immobilier, afin de renforcer le contrôle des acteurs impliqués dans des opérations dites « Pinel » ou « Girardin ».

L’œil de Scala Patrimoine

Lors de la présentation du projet de loi, Jean-François Husson et Albéric de Montgolfier ont regretté la concurrence insuffisante et le niveau de frais pratiqués.

Les deux sénateurs déplorent également que les intermédiaires financiers ne se fassent pas rémunérer pour le conseil reçu, par le biais d’honoraires. Ces derniers préférant se faire payer sous la forme de rétrocommissions. Selon les sénateur, « la pratique des rétrocessions rend complexe et peu lisible la tarification pour l’épargnant, et encourage le distributeur à l’orienter vers le produit présentant le plus haut niveau de commissionnement ». Une position pleinement partagée par Scala Patrimoine.

Le projet de loi apporte une réponse intéressante, mais partielle, à ces problématiques. Il intègre une quinzaine propositions dont les plus emblématiques sont l’interdiction des commissions de mouvement et la transférabilité de l’assurance-vie.

Malheureusement, le calendrier électoral pourrait retarder l’inscription à l’ordre du jour du projet de loi. Les auteurs espèrent que le texte pourra être débattu lorsque « les conditions liées au calendrier parlementaire seront réunies. »


La campagne de déclaration de l'impôt sur le revenu 2022

Impôt sur le revenu 2022 : les dates limites de déclaration

Les élections présidentielles n’ont pas eu d’incidence sur les dates de déclaration de revenus et de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). La campagne 2022 suit donc le calendrier habituel.

Quelles sont les dates limites de déclaration ?

L'impôt sur le revenu

La campagne de déclaration des revenus de 2021 débute le 7 avril. Les dates limites varient en fonction des modalités déclaratives et de votre numéro de département. Elles s’échelonnent ainsi entre le 19 mai et le 8 juin.

Concernant la déclaration en version papier, la date limite est fixée au jeudi 19 mai.

Concernant la déclaration en ligne, le législateur accorde un délai supplémentaire aux contribuables en fonction du département de leur domicile. Soit le :

- Mardi 24 mai 2022 à 23h59 pour les départements n°01 à 19 et les contribuables non-résidents ;

- Mardi 31 mai 2022 à 23h59 pour les départements n°20 à 54 ;

- Mercredi 8 juin 2022 à 23h59 pour les départements n°55 à 974/976 (départements d’outre-mer).

Les contribuables qui déposeraient leur déclaration après la date imposée s’exposeraient à une majoration de 10% de l’impôt. En cas de mise en demeure par l’administration fiscale, les sanctions financières peuvent être encore supérieures.

Précision : la télédéclaration est, en principe, obligatoire. Mais, par exception, les personnes qui n’ont pas accès à une connexion internet ou qui ne sont pas à l’aise avec les outils informatiques peuvent transmettre une déclaration papier.

L'impôt sur la fortune immobilière

Les Français, dont le patrimoine immobilier est estimé à une valeur supérieure à 1,3 million d'euros, doivent également remplir une déclaration d'impôt sur la fortune immobilière (IFI). Les dates limites de déclaration sont strictement identiques à celles applicables à l’impôt sur le revenu.

Quelles sont les principales nouveautés pour cette année ?

Plusieurs événements sanitaires et géopolitiques ont poussé le gouvernement à prendre des mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français. Ces nouveautés vont se matérialiser très concrètement sur votre déclaration.

Une revalorisation du barème kilométrique

Pour atténuer les effets de la flambée du prix de l’essence, le barème kilométrique est revalorisé de 10% pour l’imposition des revenus 2021. Une nouvelle qui intéressera particulièrement les salariés qui utilisent leur véhicule pour exercer leur activité professionnelle.

Un soutien supplémentaire pour les dons aux cultes

En 2021, le législateur a souhaité apporter un soutien exceptionnel aux associations cultuelles. Ainsi, les personnes qui ont réalisé un don en leur faveur, entre le 2 juin 2021 et le 31 décembre 2021, bénéficient d’une réduction d’impôt sur le revenu, majorée au taux majoré de 75%, dans la limite de 554 € de versements. Soit une réduction d'impôt maximale de 416 €.

Les dons consentis avant le 2 juin 2021 ou excédant la limite de 554€ ouvrent, en revanche, droit à la réduction d’impôt au taux "habituel" de 66% dans la limite de 20 % du revenu imposable.

Le maintien de la prime « Macron »

Pour soutenir le pouvoir d’achat des Français, l’exécutif a créé un dispositif qui permet à l'employeur de verser aux salariés une prime exceptionnelle défiscalisée.

Cette prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (PEPA), aussi appelé Prime Macron, échappe donc, sous certaines conditions, à l’impôt sur le revenu dans la limite de 1 000 € ou de 2 000 € dans les entreprises de moins de 50 salariés ou ayant un accord d’intéressement ou ayant conclu un accord spécifique. Pour cela, la rémunération mensuelle du salarié doit notamment être inférieure, au cours des 12 mois précédant le versement de la prime, à 3 fois le montant du SMIC.

Important : pour bénéficier d’une exonération de l'impôt sur le revenu, la prime doit avoir été versée entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022.

L’exonération des frais liés au télétravail

Les exonérations concernant le télétravail ont été maintenues. Par conséquent, les sommes versées par les employeurs en 2021 pour compenser les frais induits par le travail à domicile sont exonérées d’impôts à hauteur de 2,50 € par jour.

Le montant de la « redevance télé »

La contribution à l'audiovisuel public est due par ceux qui sont équipés d’un téléviseur ou d’un dispositif assimilé permettant la réception de la télévision. En revanche, les micro-ordinateurs munis d’une carte-télévision ne sont pas taxables. Le montant de la contribution est égal à 138 € en métropole et à 88€ dans les départements d’outre-mer.

L’œil de Scala Patrimoine

Si de nombreuses dispositions ont permis de simplifier le parcours déclaratif des contribuables, l’exercice se révèle encore très périlleux. La déclaration de revenus reste un acte complexe, en raison de l’évolution des lois et de leur technicité.

En conséquence, nous vous recommandons la plus grande vigilance lorsque vous complétez votre déclaration. Une erreur ou un oubli pouvant être lourd de conséquences. L’administration fiscale se montre malheureusement rarement conciliante sur ces questions.

Les équipes de Scala Patrimoine se tiennent donc à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches déclaratives.